Thomas A. sur Rm (1999) 16

Leçon 3 [versets 21 à 26]

16
075 (
Rm 3,21-26)


[n° 300] 21 Mais maintenant, sans la Loi, la justice de Dieu a été manifestée, attestée par la Loi et par les prophètes.

[n° 302] 22 Or la justice de Dieu par la foi de Jésus-Christ est pour tous ceux et sur tous ceux qui croient en lui; [n° 304] car il n’y a pas de distinction.

[n° 305] 23 En effet tous ont péché et sont dépourvus de la gloire de Dieu,

[n° 306] 24 étant justifiés gratuitement par sa grâce, [n° 307] par la rédemption qui est dans le Christ Jésus

[n° 308] 25 c’est lui que Dieu a établi comme victime propitiatoire par la foi en son sang, [n° 310], pour montrer sa justice, à cause de la rémission des fautes passées,

[n° 311] 26 que Dieu a supportées, pour montrer sa justice en ce temps, afin d’être lui-même juste, et justifiant celui qui s’inspire de la foi de Jésus-Christ.

299. Après avoir montré [n° 274] que les Juifs et les Gentils sont égaux sous le rapport de l’état de la faute passée, <l’Apôtre> montre maintenant qu’ils le sont sous le rapport de la grâce subséquente 1.Et il développe ce point en énonçant d’abord son propos:

Puis, il prouve une <vérité> qu’il avait déjà supposée [n° 318]: "Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement?"

Enfin, il répond à une objection [n° 321]: "Abolissons-nous donc la Loi ?"

En énonçant son propos:

Il commence par expliquer son intention.

Puis, il montre l’évidence de son propos [n° 304]: car il n’y a pas de distinction.

Enfm, il déduit la conclusion de son propos [n° 313]: "27 Où donc est ton sujet de te glorifier?"

En expliquant son intention

I) Il expose la relation entre la justice et la Loi.

II) Il indique la cause de la justice [n° 302]: 22 Or la justice de Dieu.

III) Il indique la participation commune à cette justice [n° 303]: pour tous, etc.

300. — I. Il expose une double comparaison ou relation entre la justice et la Loi.

A. La justice, dit-il premièrement, n’est point causée par la Loi. On a affirmé qu’autrefois la justice de Dieu n’avait pu être obtenue par les oeuvres de la Loi, soit parce que lui seul est juste et accomplit les promesses relatives à la justification des hommes: "Car je dis que le Christ Jésus a été le ministre de la circoncision, pour <montrer> la véracité de Dieu; pour confirmer les promesses faites aux pères 2."

1. Lieux parallèles Somme Théologique 1a-2ae Q. 111, a. 8; 2 Sentences dist. 26, a. 5; De veritate, Q. 26, a. 5, sol. 6; II Ad Cor. 6, 2, lect. 1 (éd. Marietti, n° 206).

2. Rm 15, 8.



Soit plutôt <parce que> la justice de Dieu, par laquelle l’homme est justifié par Dieu, et dont il est dit plus loin: "Ignorant, en effet, la justice de Dieu 1"; cette 21 justice de Dieu, dis-je, a été manifestée maintenant, c’est-à-dire au temps de la grâce, soit par la doctrine du Christ, soit par ses miracles, soit même par l’évidence du fait, étant donné qu’un grand nombre d’hommes a été divinement justifié. Et cela sans la Loi, c’est-à-dire sans la Loi causant la justice "Vous n’avez plus de part au Christ, vous qui êtes justifiés par la Loi vous êtes déchus de la grâce 2." — "Mon salut est près de venir et ma justice d’être révélée 3."

301. — B. Et de peur que l’on ne croie que cette justice est opposée à la Loi, <l’Apôtre> établit ensuite une autre relation entre la justice et la Loi, lorsqu’il dit: attestée par la Loi et par les prophètes. La Loi a attesté la justice du Christ par la prédiction et la préfiguration: "Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez peut-être à moi aussi, car c’est de moi qu’il a écrit 4", et même par son effet, parce que, ne pouvant justifier par elle-même, elle rendait témoignage qu’il fallait chercher ailleurs la justice. Quant aux prophètes, ils l’ont attestée par leurs prédictions: "C’est à lui que tous les prophètes rendent ce témoi gnage que tous ceux qui croient en lui reçoivent, par son nom, la rémission des péchés 5."

302. — II. <L’Apôtre> indique en deuxième lieu la cause de cette justice, en disant: 22 Or la justice de Dieu par la foi de Jésus-Christ 6, c’est-à-dire celle qu’il a lui-même transmise: "Contemplant Jésus, l’auteur et le consommateur de la foi." Ou même celle dont il est l’objet: "Parce que si tu confesses de ta bouche que Jésus-Christ est Seigneur, et si en ton coeur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé 8" <L’Apôtre> dit que la justice de Dieu est par la foi de Jésus-Christ, non comme s’il voulait dire que par la foi nous méritions d’être justifiés, comme si la foi elle-même venait de nous et que par elle nous méritions la justice de Dieu, ainsi que l’ont prétendu les pélagiens 9, mais parce que, dans la justifi cation elle-même, où Dieu nous justifie, le premier mouvement de l’âme vers Dieu se fait par la foi "Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie qu’il est, et qu’il récompense ceux qui le cherchent 10" C’est pourquoi la foi elle-même, qui est comme la première partie de la justice, nous vient de Dieu 11: "C’est par la grâce que vous êtes sauvés moyennant la foi, et cela ne vient pas de vous, car c’est un don de Dieu, ni des oeuvres, afin que nul ne se glorifie 12." Or cette foi, d’où procède la justice, n’est pas la foi informe dont il est dit: "La foi sans les oeuvres est morte 13", mais c’est la foi formée par la charité 14 dont il est dit: "Car, dans le Christ Jésus, ni la circoncision, ni l’incirconcision ne servent de rien 15", sans la foi, par laquelle le Christ habite en nous "Que le Christ l’avantage d’exprimer deux sens possibles du génitif: la foi qui a pour objet Jésus-Christ (génitif objectif) et la foi qui a Jésus-Christ pour cause (génitif d’origine).

1. Rm 10, 3.

2. Ga 5, 4.

3. Is 56, lb.

4. Jn 5, 46.

5. Ac 10, 43.

6. Bien que les traductions mettent habituellement par la foi en Jésus-Christ, le contexte requiert ici de lire: par la foi de Jésus-Christ. Cette traduction, que nous reproduirons chaque fois que cette formulation se rencontrera dans la suite du commentaire, a

7. He 12, 2.

8. Rm 10, 9.

9. Voir n° 216, n. 7.

10. He 11, 6b.

11. Lieux parallèles: Somme Théologique Ia, Q. 111, a. 1, sol. 1; 1a-2ae', Q. 114, a. 5, sol. 1; 2a2ae, Q. 6, a. 1; 3 Contra Gentiles c. 152; c. 154; De vert Q. 18, a. 3; Con>. error. Graec., c. 30; Ad Eph. 2, 8-9, lect. 3 (éd. Marietti, n° 95-96).

12. Ep 2, 8-9.

13. Jc 2, 26.

14. Voir n°' 105 à 108. — Lieux parallèles: Somme Théologique 2a-2ae, Q. 4, a. 3; Q. 23, a. 8; 3Sentences dist. 23, Q. 3, a. 1; Deveritate Q. 14, a. 5; De virtut., Q. 2, a. 3.

15. Ga 5, 6.



habite par la foi dans vos coeurs 1" ce qui ne peut se faire sans la charité: "Qui demeure dans la charité demeure en Dieu, et Dieu en lui 2" C’est aussi cette foi dont il est dit "Purifiant leurs coeurs par la foi 3", purification qui à la vérité ne peut se faire sans la charité "La chanté couvre toutes les fautes 4."

303. III. Et de crainte qu’on ne dise que seuls les Juifs étaient justifiés par cette foi, <l’Apôtre> montre en troisième lieu la participation commune à cette justice, lorsqu’il ajoute: pour tous, c’est-à-dire que cette justice est dans le coeur, non dans les observances charnelles, dont il est dit qu’elles étaient pour la justification "de la chair et imposées jusqu’au temps de la réforme 5." Et sur tous, parce qu’elle dépasse et la puissance et les mérites humains: "Non que nous soyons capables de former aucune pensée par nous-mêmes, comme venant de nous; mais notre capacité vient de Dieu 6" Et <l’Apôtre> ajoute qui croient en lui, ce qui relève de la foi formée, par laquelle l’homme est justifié, comme on l’a dit.

304. En disant car il n’y a pas de distinction, il montre l’évidence de ce qu’il avait dit, et:

D’abord, quant à la participation commune à la justice.

Puis, quant à sa cause [n° 306] 24 étant justifiés gratuitement.

Enfin, quant à sa manifestation [n° 310]: pour montrer sa justice.

305. J’ai dit pour commencer que la justification de Dieu est pour tous ceux et sur tous ceux qui croient dans le Christ, car il n'y a pas, sur ce point, de distinction entre le Juif et le Gentil: dans le Christ Jésus "il n’y a ni Gentil ni Juif", c’est-à-dire aucune distinction, comme si le Juif n’avait pas besoin d’être justifié par Dieu comme le Gentil. 23 En effet tous ont péché, comme on l’a montré plus haut "Nous tous, comme des brebis, nous avons erré 8", et pour cette raison sont dépourvus de la gloire de Dieu, c’est-à-dire de la justification qui aboutit à la gloire de Dieu. Mais l’homme ne doit pas s’attribuer cette gloire: "Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton Nom donne gloire 9." — "Donnez gloire à Dieu 10."

306. Ainsi donc parce que tous ont péché et ne peuvent être justifiés par eux-mêmes, il reste qu’ils sont justifiés par une autre cause que l’Apôtre indique en ajoutant: 24 étant justifiés. Il montre en premier lieu [n° 307] que cette justifi cation est sans la Loi, c’est-à-dire qu’elle ne procède pas des oeuvres de la Loi, quand il dit: 24 étant justifiés gratuitement, c’est-à-dire sans le mérite des oeuvres qui précèdent: "Gratuitement vous avez été vendus, et sans argent vous serez rachetés 11." Et cela par sa grâce, c’est-à-dire par la grâce de Dieu, à qui la gloire est due pour cette raison: "C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis 12.

307. <L’Apôtre> montre en deuxième lieu quelle est la cause de cette justifi cation. Et il commence par exposer [n° 308s] la cause proprement dite, lorsqu’il dit: par la rédemption. — Or il est dit dans <l’évangile de> Jean "Qui commet le péché est esclave du péché 13", et c’est de cet esclavage que l’homme est

1. Ep 3, 17.

2. 1 Jn 4, 16.

3. Ac 15, 9.

4. Pr 10, 12.

5. He 9, 10.

6. 2 Corinthiens 3, 5.

7. Col 3, 11.

8. Is 53, 6.

9. Ps 113, 1.

10. Ps 67, 35.

11. Is 52, 3.

12. 1 Corinthiens 15, 10.

13. Jn 8, 34.



racheté s’il satisfait pour le péché. Par exemple si quelqu’un en raison d’une faute commise était tenu de payer au roi une somme d’argent, on dira qu’il a été racheté de sa faute par celui qui aurait payé cette somme d’argent. Or cette faute concernait le genre humain tout entier, parce qu’il avait été souillé par le péché du premier père 1. Nul autre donc ne pouvait satisfaire pour le péché du genre humain tout entier, si ce n’est le Christ seul qui était exempt de péché 2.C’est pourquoi <l’Apôtre> ajoute: qui est dans le Christ Jésus. Autrement dit la rédemption ne pouvait pas être accomplie pour nous dans un autre: "Sachant que ce n’est point avec des choses corruptibles, de l’or ou de l’argent, que vous avez été rachetés des vaines pratiques que vous teniez de vos pères; mais par le sang précieux du Christ, comme d’un agneau sans tache et sans souillure 3."

308. Ensuite, <l’Apôtre> montre d’où cette rédemption a tiré son efficacité, lorsqu’il dit: 25 C’est lui que Dieu a établi comme victime propitiatoire. En effet, la satis faction du Christ obtint son efficacité pour justifier et pour racheter, de ce que Dieu l’avait ordonné selon son propos. Ce que <l’Apôtre> indique lorsqu’il dit: C’est lui que Dieu a établi comme victime propitiatoire. Et dans l’épître aux Ephésiens: "Lui qui accomplit toutes choses suivant le conseil de sa volonté 4." Ou bien: a établi, c’est-à-dire a établi pour tous, parce que le genre humain n’avait pas de quoi satisfaire, si Dieu lui-même ne leur eût donné un rédempteur et un instrument de satis faction: "Le Seigneur a envoyé la rédemption à son peuple." Et ainsi, en même temps que par sa satisfaction, il nous rachète de la dette du péché, il rend Dieu propice à nos péchés, comme le demandait le psalmiste en disant: "Sois propice à nos péchés à cause de ton Nom 6", et c’est pourquoi <l’Apôtre> l’appelle propitiation: "Il est lui-même propitiation pour nos péchés; non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier 7." Pour préfigurer cela, il était prescrit dans l’Exode 8 de faire un propitiatoire, à savoir de placer le Christ sur l’arche 9, c’est-à-dire sur son Eglise.

309. Enfin, <l’Apôtre> montre com ment l’effet de la Rédemption vient jusqu’à nous, lorsqu’il dit: par la foi en son sang, c’est-à-dire par la foi qui vient de son sang répandu pour nous. En effet, afin de satis faire pour nous, il convenait que le Christ subisse pour nous la peine de la mort, que l’homme avait encourue à cause du péché 10, selon ce verset de la Genèse: "De l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras de mort." C’est pourquoi il est dit dans la première épître de Pierre: "Le Christ lui-même est mort une fois pour nos péchés, juste pour des injustes, afin de nous offrir à Dieu, mis à mort selon la chair, mais vivifié selon l’Esprit 12" Or cette mort du Christ nous est appliquée au moyen de la foi 13, par

1. Lieux parallèles: Somme Théologique 1a-2ae, Q. 81; 3a, Q. 27, a. 2; Q. 31, a. 8, 2Sentences dist. 30, Q. 1, a. 2; dist. 31, Q. l, a. let2; 3, dist. 3, Q. 4, a. 3, Q. 1; 4, dist. 43, a. 4, Q. 1, sol. 3; 4 Contra Gentiles c. 50, 51, 52s., 83; De malo, Q. 4, a. 1, 6, 8; Dequodlibet 6, Q. 5, a. 1; Compend. theol., c. 196 et 197; Super Psalmos, in Ps. 50; Ad Rom. 5, 12, lect. 3 (éd. Marietti, n° 406-420).

2. Lieux parallèles: Somme Théologique 3a, Q. 4, a. 6, sol. 2; Q. 14, a. 3; Q. 15, a. 1 et 2; Q. 27, a. 3, sol. 1; Q. 31, a. 7; 3 Sentences dist. 12, Q. 2, a. 1, sol. I; dist. 13, Q. 1, a. 1, sol. 5; a. 2, Q. 1; Compend. theol., C. 224.
3. 1 P 1, 18-19.

4. Ep 1, 11.

5. Ps 110, 9.

6. Ps 78, 9.

7. 1 Jn 2, 2.

8. Voir Ex 25, 17.

9. Lieu parallèle: I Ad Thess., Prol. (éd. Marietti, n° 1); Super Psalmos, in P 28, 10.

10. Lieux parallèles: Somme Théologique 3a, Q. 50, a. 1; Q. 52, a. 1; 3 Sentences dist. 20, a. 3; 4 Contra Gentiles c. 55; De quodlibet 2, Q. 1, a. 2; Compend. theol., c. 227; Contra error. Graec., c. 7.

11. Gn 2, 17.
12. 1 P 3, 18.

13. Lieux parallèles: 5. Th. 3a, Q. 48, a. 6; Q. 49, a. 1; Ad Rom. 4, 25, Iect. 3 (éd. Marietti, n° 380).



laquelle nous croyons que par sa mort il a racheté le monde: "Je vis en la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé, et s’est lui-même livré pour moi 1." Car, même auprès des hommes la satisfaction <offerte> à un autre n’aurait de valeur que dans la mesure où <le coupable> l’aurait acceptée. Et par là on voit comment est la justice par la foi de Jésus-Christ, comme on l’a dit plus haut.

310. Mais parce que <l’Apôtre> a dit aussi plus haut [n° 300] que la justice de Dieu a été maintenant manifestée, il traite conséquemment de cette manifes tation [n° 311s], et premièrement de son mode, en disant: pour montrer, autrement dit: il en a été ainsi, dis-je, afin que nous soyons justifiés par la rédemption du Christ et par la foi en son sang, pour montrer sa justice, c’est-à-dire pour que Dieu mani festât sa justice, et à cause de la rémission des fautes passées. Car dans l’acte divin de remettre les fautes passées, que la Loi ne pouvait remettre, et dont les hommes ne pouvaient se préserver par leurs propres forces, l’Apôtre montre que la justice, par laquelle ils sont justifiés par Dieu, est nécessaire aux hommes. Or ce n’est que par le sang du Christ qu’ont pu être remis les péchés, non seulement présents, mais passés, parce que la vertu de son sang opère par la foi de l’homme, foi qu’eurent ceux qui ont vécu avant la passion du Christ, comme nous aussi nous l’avons: "Possédant le même esprit de foi, comme il est écrit: "J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé", et nous aussi nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons 2, " Aussi ces mots à cause de la rémission des fautes passées, peuvent aussi être appliqués aux hommes qui ont vécu avant la passion du Christ. C’est pour cela qu’il est dit au livre de Michée: "Il reviendra, et il aura pitié de nous; il laissera de côté nos iniquités, et il jettera au fond de la mer tous nos péchés 3."

311. Puis, <l’Apôtre> montre le temps de la manifestation de sa justice, quand il ajoute: 26 que Dieu a supportées, pour montrer sa justice en ce temps. Comme s’il disait: Les délits antécédents à la passion du Christ étaient supportés par Dieu avec une patience toute divine, parce qu’il n’en faisait pas, pour ceux qui croyaient et qui se repentaient, un sujet de condamnation, et qu’il n’absolvait pas <non plus> totalement les pécheurs, au point qu’ils puissent entrer dans la gloire sans aucun empêchement. Ou bien selon une autre version, on peut entendre que les saints patriarches eux-mêmes étaient supportés par Dieu, puisqu’ils étaient retenus dans les limbes 4", sans souffrir à la vérité la peine du sens 5, mais attendant d’entrer dans la gloire par la passion du Christ "Supporte les délais de Dieu, unis-toi à Dieu, et attends patiemment, afin que ta vie s’accroisse au tout dernier jour 6." C’est pour cela, dis-je, que les délits précédents, ou les anciens patriarches, étaient supportés par Dieu, pour montrer sa justice en ce temps, c’est-à-dire afin qu’en ce temps de grâce il montrât parfaitement sa justice, en accordant la complète rémission des péchés: "Le temps est venu, le temps

1. Ga 2, 20.

2. 2 Co 4, 13.

3. Mi 7, 19.

4. Le mot "limbe", du latin limbus, désigne le bord d’un vêtement. A partir du XI° siècle, ce mot en est venu à être appliqué à un lieu et à un état intermédiaires où pourraient se trouver dans l’éternité ceux, comme les enfants morts sans baptême, qui ne seraient point parvenus à la grâce rédemptrice, mais n’auraient d’autre part aucune faute personnelle. A la suite de saint Thomas (2 Sentences dist. 33, Q. 2, a. 1 et 4 Sentences dist. 45, Q. 1, a. 2; voir De malo, Q. 5, a. 2 et 3), la plupart des théologiens modernes tendent à admettre que, tout en étant privés de la béatitude surnaturelle, ces êtres, non seulement n’auraient pas de souffrance positive, mais jouiraient d’un bonheur naturel. L’Eglise ne s’est ‘amais prononcée sur cette question " (Louis BOUYER, art. "Limbes", Dictionnaire théo logique, p. 205). Le mot "limbes" ou "enfers" désigne ici le lieu où étaient rassemblées les âmes des saints patriarches et de tous les justes avant la passion du Sauveur. — Lieux parallèles: Somme Théologique 3a, Q. 52, a. 2; 3 Sentences dist. 22, Q. 2, a. 1, Q. 2.

5. Voir ici n° 288. — Lieux parallèles: 2 Sentences dist. 42, Q. 1, a. 5, sol. 2; 4, dist. 46, Q. 1, a. 3.

6. Eccli (Si) 2, 3.



d’avoir pitié de Sion 1." — "Voici main tenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut 2." C’est dans ce sens que <l’Apôtre> avait dit plus haut que la justice de Dieu était maintenant mani k festée. Il a donc fallu que les péchés précédents fussent jusqu’à ce temps l’objet de la patience de Dieu, afin que l’homme fût d’abord convaincu de son défaut de science, parce qu’au temps de la loi de la nature 3 il était tombé dans des erreurs et dans des péchés honteux, et ensuite aussi de son impuissance, parce que, après la Loi écrite, qui donna la connaissance du péché, l’homme pécha encore par faiblesse.

312. Enfin, <l’Apôtre> montre que par la rémission des péchés la justice de Dieu est manifestée, soit qu’on l’inter prète de la justice par laquelle Dieu lui-même est juste, soit de celle par laquelle il justifie les hommes. C’est pourquoi il ajoute: afin d’être lui-même juste, c’est-à-dire afin que par la rémission des péchés Dieu apparaisse être juste en lui-même, d’une part parce qu’il remet les péchés, comme il l’avait promis, d’autre part parce qu’il appartient à la justice de Dieu de détruire les péchés en ramenant les hommes à sa justice: "Le Seigneur est juste et il aime la justice 4." Et <l’Apôtre ajoute> aussi: et justifiant celui qui s’inspire de la foi de jésus-Christ, c’est-à-dire celui qui par la foi de Jésus-Christ s’approche de Dieu: "Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie qu’il est, et qu’il récompense ceux qui le cherchent 5."

1. Ps 101, 14b.

2. 2 Co 6, 2.

3. Lieux parallèles: Somme Théologique 1a-2ae Q. 94; Ad Rom. 7, 1, lect. 1 (éd. Marietti, n° 520).

4. Ps 10, 8.

5. He 11, 6.


Leçon 4 [versets 27 à 31]

17
075 (
Rm 3,27-31)


[n° 313] 27 Où donc est ton sujet de te glorifier? Il est exclu. Par quelle loi? Par celle des oeuvres? Non, mais par la loi de la foi.

[n° 317] 28 Car nous estimons que l’homme est justifié par la foi sans les oeuvres de la Loi.

[n° 318] 29 Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement ? Ne l’est-il pas aussi des nations païennes ? Oui, certes, des nations païennes aussi,

[n° 319] 30 puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, lui qui justifie la circoncision à partir de la foi et le prépuce à travers la foi.

[n° 321] Abolissons-nous donc la Loi par la foi? Loin de là ! Au contraire, nous établissons la Loi.

313. Après avoir montré que les Juifs ne l’emportent sur les Gentils, ni quant à l’état de péché, ni quant à l’état de justice [n° 274, 299, 304], <l’Apôtre> tire maintenant la conclusion qu’il avait en vue, en rejetant la vaine gloire qui les faisait se préférer aux nations.

I) Il commence par exposer le rejet de cette vaine gloire.

II) Puis, il en montre la cause [n° 315] Par quelle loi?

III) Enfin, il montre comment il la rejette [n° 317] 28 Car nous, etc.

314. — I. En exposant le rejet de leur vaine gloire, <l’Apôtre> fait deux choses:

A. Il pose d’abord une question en disant: Puisque vous êtes ensemble sous le péché, toi, Juif, et toi, Gentil, et que le Gentil est justifié par la foi, comme toi aussi, <Juif 27 où donc est ton sujet de te glorifier?, c’est-à-dire celui par lequel tu te glorifies dans la Loi, comme on l’a dit, et prétends te préférer au Gentil: "Il n’est pas beau votre sujet de vous glorifier 1." — "Ne devenons pas avides d’une vaine gloire, nous provoquant les uns les autres, envieux des uns des autres 2."

B. Ensuite, il répond à cette question en disant: Il est exclu, c’est-à-dire détruit "La gloire d’Israël a été bannie 3." — "Je changerai leur gloire en ignominie 4"." Ou bien: Il est exclu, c’est-à-dire a été mani festé de manière expressive. Car les Juifs se glorifiaient de la gloire et du culte du Dieu unique, et <l’Apôtre> dit que cette gloire qu’ils s’attribuaient est exclue, c’est-à-dire exprimée par le Christ, comme des artisans qui expriment une figure sur l’argent sont appelés graveurs (exciusores) 5, selon ce verset du psaume: "Afin d’exclure ceux qui ont été éprouvés comme l’argent ." > Mais le premier sens est plus littéral.

1. 1 Co 5, 6.

2. Ga 5, 26.
3. 1 R (1") 4, 21.

4. Os 4, 7.

5. Exclusor, "exciuseur", c’est en latin l’s orfèvre", le " graveur", parce que son art consiste à " repousser " (exciudere) le métal (Cuivre, argent, or, étain) pour en faire surgir une figure en relief. Il faut donc comprendre que la gloire dont peut se glorifier le pécheur " été réalisée en Jésus-Christ et s’est exprimée exclusivement en lui.

6. Ps 67, 31.



315. — II. En disant: Par quelle loi? <l’Apôtre> montre la cause de ce rejet. Dès lors que leur sujet de se glorifier était dans la Loi, comme on l’a dit plus haut, il semblait nécessaire qu’il fût exclu par quelque chose d’analogue, c’est-à-dire par quelque loi. Aussi, après avoir interrogé, il ajoute en demandant par quelle loi leur sujet de se glorifier a-t-il été exclu? On aurait, en effet, pu croire que l’Apôtre disait leur sujet de se glorifier exclu par quelques préceptes légaux, qui auraient commandé quelques oeuvres plus considérables. Et c’est pourquoi il ajoute en interrogeant Par celle des oeuvres? Comme s’il disait Est-ce que je prétends que leur sujet de se glorifier a été exclu par quelque loi des oeuvres? Et il répond: Non, mais par la loi de la foi. On voit donc que l’Apôtre fait ici mention d’une double loi, à savoir celle des oeuvres et celle de la foi. Et il semble qu’il soit aisé <de reconnaître> que par la loi des oeuvres on entend la Loi ancienne, et par la loi de la foi la Loi nouvelle, laquelle égale le Gentil au Juif.

316. Mais une objection s’élève à propos de cette distinction. En effet, dans la Loi ancienne la foi était nécessaire, tout comme dans la nouvelle: "Vous qui craignez le Seigneur, croyez en lui et votre récom pense ne sera pas anéantie 1." Et: <J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé 2" Bien plus, dans la Loi nouvelle sont requis aussi certaines oeuvres et <le recours à> certains sacrements, selon ce verset de Luc: "Et ayant pris du pain, il rendit grâces et le rompit, et le leur donna, en disant: "Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi 3"; et même l’observance des préceptes moraux "Mettez la parole en pratique et ne soyez pas seulement des auditeurs qui s’abusent eux-mêmes 4."

Il faut donc dire que <l’Apôtre> appelle loi des oeuvres, la loi extérieurement proposée et écrite, qui règle les oeuvres humaines extérieures, prescrivant ce qu’on doit accomplir et indiquant par ses prohibitions ce qu’on doit éviter. Et il appelle loi de la foi, la Loi écrite intérieurement, qui règle non seulement les oeuvres extérieures, mais aussi les mouvements mêmes du coeur 5 parmi lesquels la foi est le premier: "Car on croit de coeur pour la justice 6", comme <l’Apôtre> le dira plus loin, au chapitre 10. Et il parle aussi de cette loi au chapitre 8: "La loi de l’esprit de vie dans le Christ Jésus m’a libéré de la loi du péché et de la mort 7."

317. — III. Lorsque <l’Apôtre> dit ensuite: 28 Car nous estimons, il montre comment est exclu par la loi de foi le sujet des Juifs de se glorifier. Car nous estimons, dit-il, nous, les Apôtres, instruits de la vérité par le Christ, que tout homme, soit Juif soit Gentil, est justzfi par la foi. <Il est écrit dans les Actes>: "Dieu n’a fait entre nous et eux aucune différence, purifiant leurs coeurs par la foi 8." Et cela sans les oeuvres de la Loi. Non seulement sans les oeuvres des préceptes cérémoniels, qui ne conféraient pas la grâce mais la figuraient seulement 9, mais encore sans les oeuvres des préceptes moraux, selon ce verset <de l’Apôtre> à Tite: "Ce n’est point par les oeuvres de justice que nous avons faites qu’il nous a sauvés, mais selon sa miséri corde, c’est par le baptême de régénération

1. Eccli (Si) 2, 8.

2. Ps 115, l0 a.

3. Lc 22, 19.

4. Jc 1, 22.

5. Cette exégèse est importante et même décisive la distinction de la loi extérieure (exotérique) des oeuvres et de la Loi intérieure (ésotérique) de la foi montre que pour saint Thomas la foi appartient déjà à l’ordre de l’intériorité et nous engage sur la voie de l’Esprit.

6. Rm 10, 10.

7. Rm 8, 2.

8. Ac 15, 9.

9. Voir au n°297. Lieu parallèle Somme Théologique 1a Q. 98, a. 1, sol. 1.



et de renouvellement de l’Esprit-Saint, qu’il a répandu sur nous abondamment par Jésus-Christ Notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous soyons héritiers selon notre espérance, de la vie éternelle 1." Ces paroles se comprennent toutefois dans ce sens: sans les oeuvres qui précèdent la justice, mais non sans les oeuvres qui la suivent, ainsi que le dit <l’Apôtre> Jacques "La foi sans les oeuvres", c’est-à-dire sans les oeuvres subsé quentes, "est morte 2." Et c’est pourquoi elle ne peut justifier 3.

318. En disant: 29 des Juifs seulement, <l’Apôtre> montre quelque chose qu’il avait supposé, à savoir que la justice de la foi était commune à tous. Auparavant il avait montré cela en s’appuyant sur une raison prise du côté de la cause matérielle, en disant: "Tous ont péché et sont dépourvus de la gloire de Dieu 4", c’est-à-dire sont pécheurs et doivent être justifiés par la grâce de la foi. Mais la preuve qui repose sur la seule cause matérielle est insuffisante, parce que la matière ne se meut pas d’elle-même vers la forme sans une cause active. Et c’est pourquoi <l’Apôtre> ajoute ici la raison qui se fonde sur la cause active 5, c’est-à-dire justifiante, qui est Dieu: "C’est Dieu qui justifie 6" Or il est manifeste que notre Dieu, en les justifiant, sauve ceux dont il est le Dieu, selon ce verset du psaume: "Notre Dieu est le Dieu qui sauve 7." Mais il n’est pas seulement le Dieu des Juifs, <il est> aussi <le Dieu> des nations; donc il justifie les uns et les autres.

319. Pour <le démontrer l’Apôtre> fait trois choses:

A. Il pose une question à propos des Juifs, lorsqu’il dit: Est-il le Dieu des Juifs seulement? Ce qui pourrait être une évidence d’après ce que dit l’Exode "Le Dieu des Hébreux nous a appelés 8"

Il faut donc dire qu’il était le Dieu des Hébreux seulement par le culte spécial qu’ils lui rendaient, aussi est-il dit dans un psaume: "Dieu est connu dans la Judée, dans Israël son Nom est grand 9"; toutefois il était le Dieu de tous par son gouver nement universel 10, selon ce verset du psaume: "Dieu est le roi de toute la terre 11"

B. Puis, <l’Apôtre> pose la question pour les Gentils, en disant: Ne l’est-il pas aussi des nations païennes?, c’est-à-dire n’est-il pas leur Dieu? Et il répond: Oui, certes, des nations païennes aussi, car il les gouverne et les régit, selon ces paroles de Jérémie: "Qui ne te craindra pas, ô roi des nations 12 ?"

1. Tt 3, 5-7.

2. Jc 2, 26b.

3. Il ne s’agit en effet nullement d’exclure les oeuvres la foi vivante, c’est-à-dire informée par la charité, est une foi fructifiante et active, alors que la foi informe (non informée par la charité) se contente d’une adhésion "de tête " et reste stérile. Mais il s’agit de ne pas mettre la Loi des oeuvres extérieures, c’est-à-dire les actions accomplies par conformité extérieure à la Loi, à la place de la Loi de la foi. Loin d’abolir les oeuvres, la primauté de la Loi de la foi leur confère seule leur véritable valeur.

4. Rm 3, 23.

5. Nous avons déjà indiqué, dans une note précédente (voir Prologue, n. 8, p. 61), que saint Thomas use constamment de la doctrine aristotélicienne des quatre causes de la statue d’Apollon, la forme Apollon " est la cause formelle, le marbre est la cause matérielle, le sculpteur est la cause efficiente ou active (car ni la forme ni la matière ne passent d’elles-mêmes à l’acte), et la statue à réaliser est la cause finale. Ici, il s’agit non de statuaire mais de la justification. La cause matérielle, c’est l’état de péché: il y a justifi cation parce qu’il y a matière à justification (l’âme pécheresse). La cause formelle (et finale), c’est la justification elle-même. La cause efficiente (ou active), c’est Dieu justifiant. Remarquons que, si la justification est bien une forme qui vient informer cette matière qu’est l’âme pécheresse, elle constitue une grâce qui est communiquée à l’être humain lui-même, l’établissant dans un nouvel état (l’état de justifié), et non une grâce qui justifierait l’homme pécheur de l’extérieur et sans pénétrer en lui, ainsi que le soutiendra Luther.

6. Rm 8, 33.

7. Ps 67, 21.

8. Ex 5, 3.

9. Ps 75, 2.

10. Lieux parallèles Somme Théologique I’, Q. 22, a. 2; Q. 103, a. 5; 1 Sentences dist. 39, Q. 2, a. 2; 3 Contra Gentiles c. 1, 64, 65, 94; De veritate, Q. 5, a. 2s. ; Gompend. theol., c. 123, 130, 132; De subst. separ., c. 13, 14, 15; De div. nom., c. 3, lect. 1.

11. Ps 46, 8. — Lieu parallèle Super Psalmos, in Ps. 46, 8.

12. Jr 10, 7a.

C. Enfin, à ces paroles 30 n’y a, <l’Apôtre> prouve par un signe ce qu’il avait avancé, autrement dit il est mani feste qu’il n’est pas seulement le Dieu des Juifs, mais <qu’il est> aussi <le Dieu> des Gentils, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, lui qui justifie la circoncision, c’est-à-dire les Juifs, à partir de la foi, car ainsi que <l’Apôtre> le dit aux Galates: "Dans le Christ Jésus, ni la circoncision, ni l’incirconcision ne servent de rien; mais la foi qui agit par la charité 1."

320. Ces expressions: à partir de la foi (ex fide), et à travers la foi (per fidem), signifient, selon la Glose 2, absolument la même chose. On peut cependant y observer quelque différence. Car cette préposition "à partir de (ex)" désigne quelquefois une cause éloignée, et cette préposition "per (per)" une cause prochaine. Donc on dit que les Juifs sont justifiés par la foi (exfide), parce que la foi fut la cause première d’où résultèrent la circoncision et les autres sacrements de la Loi; et ainsi la foi justifie les Juifs, comme une cause première agissant par des causes intermédiaires. Les Gentils, eux, sont justifiés par la foi elle-même (per fidem) immédiatement.

321. En disant: 31 donc la Loi?, <l’Apôtre> rejette une objection. En effet, on pourrait dire qu’il abolissait cette loi, aussi demande-t-il par une inter rogation: Abolissons-nous donc la Loi par la foi?, c’est-à-dire lorsque nous disons que les hommes sont justifiés sans les oeuvres de la Loi. Et il répond Loin de là, selon cette parole de Matthieu: "Car je vous le dis en vérité: avant que ne passent le ciel et la terre, pas un j, pas un point sur l’i ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé 3." Et il ajoute: au contraire, nous établissons la Loi, c’est-à-dire nous la perfectionnons par la foi et nous l’accomplissons, selon cette autre parole de Matthieu: "Je ne suis pas venu abolir <la Loi>, mais <l’>accomplir 4." Et cela quant aux pré ceptes cérémoniels qui, n’étant que figuratifs 5, ont été établis et accomplis parce que la vérité qu’ils signifiaient est mani festée dans la foi du Christ; et même quant aux préceptes moraux, parce que la foi du Christ confère le secours de la grâce pour accomplir les préceptes moraux de la Loi, et ajoute aussi des conseils, au moyen desquels ces préceptes sont conservés avec plus de sûreté et de stabilité.

1. Ga 5, 6.

2. Voir Glosa in Rom. 3, 30 (GPL, col. 1365 C; GOS, <Glosa interlin. >, t. IV, p. 281 b).

3. Mt5, 18.

4. Mt 5, 17.

5. Lieux parallèles Somme Théologique 1a-2ae Q. 102, a. 2; Ad Rom. 4, 12, lect. 2 (éd. Marietti, n° 348-349).




Thomas A. sur Rm (1999) 16