Discours 1975 17

AU COMITÉ POUR L’ANNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME


Vendredi 18 avril 1975





Soyez les bienvenues, chères Filles, et avec vous, tous ceux qui composent ce Comité pour l’Année Internationale de la Femme ou qui, dans votre Commission, représentent les Dicastères du Saint-Siège ou d’autres organismes internationaux.

Le 17 novembre 1973, nous avions défini la tâche confiée à la Commission d’étude sur le rôle de la Femme dans la société et dans l’Eglise: au plan de la documentation et de la réflexion, au plan de l’étude pour la promotion effective de la dignité et de la responsabilité des femmes. Ces buts vous sont certainement présents à l’ésprit. Cette oeuvre de promotion demande une maturation progressive, qui ne brûle pas les étapes. Il s’agit en effet de discerner avec sagesse. Les questions sont délicates; parler d’égalisation des droits ne résous pas le problème, qui est beaucoup plus profond: il faut viser une complémentarité effective, afin que les hommes et les femmes apportent leurs richesses et leur dynamisme propres à la construction d’un monde, non pas nivelé et uniforme, mais harmonieux et unifié, selon le dessein du Créateur, ou, pour reprendre les termes de l’Année Sainte, renouvelé et réconcilié. Par ailleurs, il faut agir à bon escient, non pas échafauder des programmes utopiques, conçus au sommet par une élite et pour une élite, mais correspondre aux vrais besoins du peuple, pour faire cheminer celui-ci ensemble, à travers des étapes opportunes et réalistes. Il y a tant à faire en ce domaine! Faut-il mentionner qu’il y a encore des millions de femmes qui ne jouissent pas des droits essentiels ni des égards élémentaires?

La mise en route du travail de la Commission d’étude a coïncidé très heureusement avec la préparation dans le monde de l’Année Internationale de la Femme, proclamée par les Nations Unies pour cette année 1975.

Et nous avons déjà dit le 6 novembre dernier combien l’Eglise se sentait solidaire des buts assignés à cette Année Internationale de la Femme. Le Saint-Siège est heureux d’accueillir l’invitation qui lui est faite par l’Organisation des Nations Unies d’y collaborer à son niveau, mais c’est toute l’Eglise qui est concernée; c’est dans les communautés locales qu’il faut susciter une révision de vie sur la façon dont sont respectés et promus les droits et les devoirs respectifs de l’homme et de la femme, et sur la participation des femmes à la vie sociale d’une part, à la vie et à la mission de l’Eglise d’autre part.

Parlons d’abord de ce dernier secteur, bien qu’il ne faille pas y limiter votre ambition. L’un ne va pas sans l’autre. Le Concile Vatican II a rappelé solennellement le droit et le devoir qu’ont tous les baptisés, hommes et femmes, de prendre part, comme membres responsables du Peuple de Dieu, à la mission de l’Eglise, et il a précisé en outre: «Comme de nos jours les femmes ont une parte de plus en plus active dans toute la vie de la société, il est très important que grandisse aussi leur participation dans les divers secteurs de l’apostolat de l’Eglise» (Apostolicam Actuositatem AA 9).

Beaucoup de groupes cherchent aujourd’hui l’inspiration de ce renouveau dans la Parole de Dieu. Comment ne pas s’en réjouir, tant qu’elle est interprétée avec rectitude, sans passion, dans la tradition vivante de l’Eglise? On se plaît à relever l’exemple de Jésus: la nouveauté - l’audace même par rapport aux moeurs de son temps - de son comportement vis-à-vis des femmes. Si les femmes ne reçoivent pas l’appel à l’apostolat des Douze et donc aux ministères ordonnés, elles sont cependant conviés à suivre le Christ comme disciples et collaboratrices. Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée sont présentes à la Croix (Lc 23,49); elles observent l’ensevelissement de Jésus et sont de nouveau là au matin de la résurrection (Ibid.24, 1-10). On peut dire avec raison: si le témoignage des apôtres fonde l’Eglise, le témoignage des femmes contribue grandement à nourrir la foi des communautés chrétiennes.

Nous ne pouvons pas changer le comportement de Notre-Seigneur ni son appel aux femmes; mais nous devons reconnaître et promouvoir le rôle des femmes dans la mission d’évangélisation et dans la vie de la communauté chrétienne. Ce ne sera pas une nouveauté dans l’Eglise; on en trouve des traces même dans les communautés primitives; et ensuite dans beaucoup de pages de l’histoire de l’Eglise à travers les siècles, sous différents modes. Mais aujourd’hui une plus nette avancée se dessine.

Effectivement, depuis plusieurs décennies, très nombreuses sont les communautés chrétiennes qui bénéficient de l’engagement apostolique des femmes, tout spécialement dans le domaine capital de la pastorale familiale. Actuellement, certaines femmes sont même appelées à participer aux instances de réflexion pastorale, soit au niveau des diocèses, soit à l’échelon des paroisses et des doyennés.

Il va de soi que ces nouvelles expériences ont besoin de mûrir. Le Siège Apostolique a lui-même appelé, vous le savez, quelques femmes particulièrement qualifiées à prendre place dans certains de ses organismes de travail.

18 Ce qui urge le plus, présentement, c’est, de toute évidence, l’immense travail d’éveil et de promotion féminine, à la base, dans la société civile tout autant que dans l’Eglise. C’est la tâche que nous avons nous-mêmes fortement soulignée, dans le discours adressé aux juristes italiens, le 7 décembre dernier: travailler partout à faire découvrir, respecter, protéger les droits et les prérogatives de toute femme, dans sa vie célibataire, conjugale, éducative, professionnelle, civique, sociale, religieuse.

Mais l’Année Internationale ne vise pas seulement à obtenir pour la femme l’égalité des droits; elle vise aussi à assurer la pleine intégration des femmes dans l’effort global de développement et leur contribution croissante au renforcement de la paix entre les hommes, entre les peuples. Ce dernier but a une résonance toute particulière pendant cette Année Sainte. Dans la famille, comme éducatrices, et dans tous les secteurs de la société, les femmes chrétiennes ont un apport irremplaçable à fournir à la paix du monde et à la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. Sans cet apport spécifique - nous en sommes convaincu et l’expérience des peuples est là pour le confirmer - le progrès ne sera pas pleinement humain.

Oui, femmes chrétiennes, l’avenir de la société civile et de la communauté ecclésiale attend beaucoup de votre sensibilité et de votre capacité de compréhension, de votre douceur et de votre persévérance, de votre générosité et de votre humilité. Ces vertus, si bien accordées à la psychologie féminine, et magnifiquement épanouies dans la Vierge Marie, sont aussi des fruits de l’Esprit Saint. Cet Esprit Saint vous guidera sûrement dans le plein épanouissement, dans la promotion que vous cherchez, que nous cherchons tous.

Avec notre Bénédiction Apostolique.



AUX MEMBRES DE L’ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES


Samedi 19 avril 1975




Messieurs les Cardinaux,
Excellences,

À l’issue de votre Semaine d’Etudes, Nous sommes heureux de vous renouveler l’expression de notre Profonde estime et nos encouragements chaleureux à apporter au progrès scientifique la contribution de haute qualité dont l’Académie Pontificale des Sciences est capable.

Si le Saint-Siège se réjouit de cette contribution, et en partage avec vous la fierté, c’est en raison du service notable que vous pouvez rendre à l’humanité pour une connaissance approfondie de la nature et l’amélioration des conditions de vie. L’Eglise est encore plus directement concernée lorsqu’il s’agit de domaine où sont impliquées en même temps la science, l’éthique et la foi, secteurs où votre témoignage de croyants joint à votre compétence scientifique est particulièrement apprécié.

Durant l’année 1974, les activités de l’Académie pontificale des Sciences n’ont pas manqué, sous l’impulsion vigoureuse de son Président auquel Nous tenons à rendre hommage. Travaux et confrontations d’experts, publications scientifiques, manifestations culturelles, interventions en relation avec le Synode des Evêques ont manifesté avec éclat la vitalité de votre institution, qui va bientôt fêter ses quarante ans. Nous gardons un souvenir particulier de la Commémoraison de Guglielmo Marconi, due à votre initiative.

Actuellement vous venez d’étudier le problème hautement spécialisé des membranes biologiques et artificielles capables de procurer le déssalage des eaux. Nous n’entrerons point, vous le pensez bien, dans la complexité de cette question technique, ni dans ses possibilités d’application qui seraient sans doute encore prématurées. Mais Nous savons qu’il s’agit là d’une sorte de métabolisme important que l’humanité a intérêt à bien cerner, alors que la pénurie de ses réserves d’eau douce risque d’entraver son développement.

19 Soulignons seulement, dans le domaine plus général de la recherche scientifique, deux attitudes qui Nous semblent devoir caractériser le savant, et spécialement le savant chrétien, D’une part, il doit se poser loyalement la question de l’avenir terrestre de l’humanité et, en homme responsable, concourir à le préparer, à le préserver, à éliminer les risques; Nous pensons que cette solidarité avec les générations futures est une forme de charité à laquelle beaucoup d’hommes sont d’ailleurs sensibles aujourd’hui, dans le cadre de l’écologie. Mais en même temps, le savant doit être animé de cette confiance que la nature réserve des possibilités secrètes qu’il revient à l’intelligence de découvrir et de mettre en oeuvre, pour parvenir au développement qui est dans le dessein du Créateur. Cette espérance bien comprise dans l’Auteur de la nature et de l’esprit humain est capable de donner une énergie nouvelle et sereine au chercheur croyant.

Dans cet esprit, Nous vous encourageons à poursuivre vos travaux et à réaliser, selon les moyens pécuniaires, hélas limités, de l’Académie, les heureuses initiatives qui lui font honneur. Nous avons la joie de remettre maintenant la Médaille Pie XI à Monsieur Stephen William Hawking, dont les études, entre autres, sur les «Black Holes» lui ont mérité à juste titre une réputation internationale. Toutes nos félicitations, cher Professeur, et à vous tous, chers Messieurs, nos voeux les meilleurs pour vos activités et celles de l’Académie. Nous y joignons, en gage de notre sollicitude pour votre vie spirituelle et celle de vos proches, notre Bénédiction Apostolique.



AUX MEMBRES DE L’INSTITUT INTERNATIONAL


POUR L’UNIFICATION DU DROIT PRIVÉ*


Samedi 26 avril 1975




Messieurs,

Nous vous recevons ce matin en toute simplicité. L’institut international de Droit privé, dont vous représentez le Conseil directif, prépare son Congrès de 1976. Nous sommes particulièrement heureux de saluer en vous, Monsieur le Professeur Matteucci, le nouveau Président, et de vous féliciter, connaissant par ailleurs vos mérites et votre compétence.

Nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer notre estime pour le travail de l’UNIDROIT, que le Saint-Siège suit avec intérêt. C’est une oeuvre délicate, car chaque disposition juridique est enracinée dans une histoire, liée à la tradition d’un peuple et à l’intérêt d’un groupe particulier. On ne réforme les institutions qu’avec prudence; l’Eglise le sait qui poursuit un travail similaire en rénovant son droit canonique. Et vous devez tenir compte du consentement de nombreuses instances. Mais le renouvellement et l’unification du droit privé doivent pourtant progresser: cela nous apparaît indispensable, au moment où les échanges culturels et commerciaux se multiplient entre pays, où les liens se tissent avec plus d’intensité, où une certaine interdépendance s’accroît. C’est dire les voeux fervents que Nous formons pour le rayonnement de vos travaux et leur mise en oeuvre effective. De tout coeur Nous implorons sur vos personnes, sur vos familles et sur vos collègues les Bénédictions du Seigneur.

*Insegnamenti di Paolo VI, vol. XIII, p. 350.

L'Osservatore Romano, 27.4.1975, p.1.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française, n. 19 p.2.



À DES MEMBRES DE LA COMMISSION DE L’ASSEMBLÉE CONSULTIVE

DU CONSEIL DE L’EUROPE

Lundi 5 mai 1975


C’est une joie pour Nous de recevoir ce matin la Commission chargée, au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, des relations avec les Parlements nationaux et l’opinion publique. Nous tenons d’abord à vous dire notre estime, en pensant à vos responsabilités et à la grande conscience avec laquelle vous les exercez.

20 Nous sommes aujourd’hui le cinq mai. Il y a vingt-six ans, la Conférence des Dix, réunie à Londres, fondait le Conseil de l’Europe et en approuvait les statuts. Cet heureux anniversaire paraît vraiment digne d’être souligné. Comment ne pas évoquer en effet le chemin parcouru depuis cette date, sous l’impulsion première d’hommes d’Etat particulièrement clairvoyants, tels les regrettés Robert Schuman, Alcide de Gasperi et Konrad Adenauer? Il s’agissait, au lendemain du conflit mondial, de construire l’unité européenne, de l’établir sur les bases solides de la fraternité et de la coopération en tous domaines, afin d’assurer les conditions de la paix et du progrès.

D’où l’insistance de l’Organisation dont vous êtes les représentants qualifiés, à promouvoir en priorité la liberté et le respect des droits de la personne humaine. D’où son attention vigilante, manifestée à plusieurs reprises encore tout récemment, pour les problèmes sociaux; car l’harmonisation des législations du travail, rendue indispensable par la circulation des travailleurs d’un pays à l’autre, est incontestablement bénéfique et contribue à une meilleure justice. D’où l’intérêt aussi de votre Organisation pour le monde des jeunes, pour les principes moraux qui doivent présider à l’action en faveur du développement des nations moins favorisées. L’on pourrait continuer l’énumération des nombreux sujets qui nourrissent votre réflexion et vos échanges. Disons seulement qu’ils Nous frappent par leur caractère hautement humanitaire. Oui, vous avez à Strasbourg un magnifique laboratoire d’idées, et Nous sommes heureux que vous vous attachiez à faire passer progressivement celles-ci auprès des instances qui vous ont mandatés.

Il Nous semble qu’il existe une convergence entre tous ces efforts et ce que 1’Eglise essaie de faire en conformité avec les lignes directrices de l’Evangile. Ces efforts, en effet, ne peuvent que contribuer à l’union de peuples aussi riches d’idéaux, de traditions et d’énergies que le sont les peuples de l’Europe, même si leurs divergences et leurs divisions ne leur permettent pas, hélas! d’exercer dans le monde le rôle important, la haute responsabilité qui revient à l’Europe en raison justement de ces richesses particulières. Ces mêmes efforts, orientés immédiatement vers la construction d’une Europe unie, contribuent également, d’une manière indirecte mais efficace, à l’avènement de la réconciliation entre tous les hommes et entre tous les peuples, à laquelle l’Eglise, pour sa part, invite spécialement en cette Année Sainte.

Vous Nous permettrez donc d’en éprouver une vive satisfaction, et de vous renouveler les encouragements que Nous avions déjà eu l’occasion d’adresser autrefois à votre Commission. Que le Seigneur éclaire et bénisse votre recherche de l’unité, et qu’il vous assiste dans votre belle tâche!



AUX NOUVELLES RECRUES


DE LA GARDE SUISSE PONTIFICALE


Mardi 6 mai 1975


Si rinnova oggi la suggestiva cerimonia del giuramento delle nuove Reclute della Guardia Svizzera.

Nel salutare con paterno affetto questi carissimi figli, unitamente al loro Comandante, al Rev.do Cappellano, all’intero Corpo e ai rispettivi familiari convenuti per la circostanza, desideriamo mettere in rilievo, ancora una volta, il significato e l’importanza di questo rito.

Continuando la gloriosa tradizione plurisecolare di generosa dedizione, che è vanto della nobile Istituzione a cui appartenete, voi esprimete oggi il solenne impegno di fedeltà alla persona del Papa, e di incondizionato servizio alla Casa Pontificia.

Vi spinge, in tale determinazione, l’amore indiscusso per il Successore di Pietro, al Quale il Signore ha affidato l’incarico di confermare i suoi fratelli nella fede e di vigilare per l’unità della Chiesa.

Vi incoraggi, nei vostri ideali, l’assicurazione del nostro apprezzamento, mentre a conforto dei vostri propositi, impartiamo a voi e a tutti i vostri cari la speciale Benedizione Apostolica.

Nous vous saluons avec beaucoup de joie, chers Gardes Suisses, vous qui vous engagez aujourd’hui à continuer une longue tradition de fidélité et de service dont vos aînés peuvent être fiers.

21 Sachez l’estime que nous avons pour vos fonctions et l’aide précieuse que vous apportez, avec dignité et amabilité, à nos visiteurs. Nous vous en remercions. Pensez aussi que cet esprit de service et cette fidélité dont vous faites preuve à notre égard constituent d’abord des valeurs permanentes, qu’il faudra trouver à les appliquer durant toute votre vie et qu’elles doivent d’abord guider votre vie spirituelle: c’est Dieu qui doit être le premier servi.

Nous sommes heureux d’accueillir aussi vos chères familles qui vous entourent aujourd’hui. Elles partagent votre fierté. Nous vouions que nos remerciements s’adressent aussi à elles. Nous leur souhaitons, comme à vous, de profiter pleinement de la grâce de l’Année Sainte dans un fructueux pèlerinage à la tombe de l’Apôtre Pierre. Que le Seigneur vous comble tous de ses grâces, et de grand coeur, nous vous bénissons.

Ein besonders herzlicher Wilkommensgruß gilt auch den deutschsprachigen Gardisten unter Ihnen und ihren anwesenden Angehörigen.

Die in der Vergangenheit oftmals sogar unter Opfer und heroischem persönlichem Einsatz bewährte Treue der Schweizergarde zum Nachfolger Petri sei gerade für Sie als neuvereidigte Rekruten Vorbild und Ansporn zur Nachahmung. Ihr wertvoller Beitrag zur Aufrechterhaltung der äußeren Ordnung in der Vatikanstadt ist vor allem in dem jetzigen Heiligen Jahr in verstärktem Maße von Ihnen gefordert. Wir wanken Ihnen und allen Schweizergardisten für Ihre hochherzige Mitarbeit und erteilen Ihnen und Ihren lieben Angehörigen von Herzen unseren Apostolischen Segen.

AU NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI


PRÈS LE SAINT-SIÈGE*


Lundi 12 mai1975




Monsieur l’Ambassadeur,

Nous apprécions vivement ces paroles délicates et les sentiments profonds dont elles témoignent, au moment où Votre Excellence inaugure ses fonctions d’Ambassadeur de la République d’Haïti auprès du Saint-Siège.

Vous avez évoqué les liens anciens et étroits qui unissent le peuple haïtien avec l’Eglise catholique et rendu hommage à l’oeuvre spirituelle accomplie par cette dernière. Vous vous êtes plus à souligner comment vous en avez vous-même bénéficié. Une telle confiance nous touche profondément, et Nous avons le ferme espoir qu’elle continuera à permettre, non seulement des relations courtoises mais une collaboration fructueuse entre l’Eglise et les responsables civils que vous représentez, selon la compétence de chacun. Il y va d’abord de la qualité spirituelle des hommes et de leurs relations. Un réel sentiment religieux anime vos compatriotes: l’Eglise ne cherche rien d’autre que de l’épanouir dans la vérité. Mais l’amour désintéressé qui l’inspire, spécialement au service des plus pauvres, est aussi un gage de la précieuse contribution que les chrétiens peuvent toujours apporter à la construction de la cité, pour qu’y règnent, au profit de tous, le bien-être, la paix, la justice et toutes les conditions d’une vie digne de l’homme. Nous savons avec quel zèle nos Frères et Fils d’Haïti s’y emploient et Nous les y encourageons.

Pour vous, Monsieur l’ambassadeur, recevez nos souhaits fervents et l’assurance de nos prières pour l’heureux déroulement de votre mission. Veuillez aussi transmettre à Monsieur le Président de la République d’Haïti l’expression de notre gratitude pour ses voeux, dont vous vous êtes fait l’interprète, et lui dire la sympathie et l’affection que Nous portons au Peuple Haïtien, sur lequel Nous invoquons la Bénédiction de Dieu.

*AAS 67 (1975), p.329-330.

Insegnamenti di Paolo VI, vol. XIII, p.489-490.

22 L’Attività della Santa Sede 1975, p.164-165.

OR 12-13.5.1975, p.1.

ORf n.21 p.4.



AUX REPRÉSENTANTS DES COMITÉS NATIONAUX OLYMPIQUES


Jeudi 15 mai 1975




Mesdames et Messieurs,

Les organisateurs de votre Congrès Nous ont fait part de votre désir de Nous rendre visite au tours de votre bref et studieux séjour romain, et c’est pour Nous une joie de venir passer un moment avec vous ce matin, en toute simplicité, comme il sied à un entretien cordial.

Représentants des Comités nationaux olympiques provenant de la plupart des Etats du monde, distincts par la langue, la culture, la manière de vivre, les convictions intimes aussi, vous donnez d’une certaine façon l’image de ce qu’est notre planète, avec toutes ses richesses humaines et avec ses différences.

Oh certes, le Pape n’a pas de compétence particulière pour traiter des sujets qui vous occupent. Pourtant tout ce qui est élevé dans l’homme le passionne. Vous lui permettrez donc d’exprimer l’importance qu’il attache, et l’Eglise catholique avec lui, au sport et à l’idéal olympique que, malgré les vicissitudes, vous vous efforcez de promouvoir au niveau international.

II Nous semble tout d’abord que le sport offre en lui-même une réelle valeur éducative. Par le biais du développement des possibilités physiques de l’individu, c’est en effet à son épanouissement moral qu’il concourt, sous de multiples aspects: recherche de l’équilibre humain de la personne, respect des partenaires, découverte de ce qu’est une règle du jeu, une émulation loyale.

Mais il offre également une valeur civile non moins réelle, à laquelle, en une période malheureusement troublée comme la nôtre, il est juste de rendre témoignage. Nous voulons parler de la contribution qu’il peut apporter, par son éthique propre et par les rencontres qu’il suscite, à la cause de la compréhension et de la paix entre les peuples. Notre voeu serait qu’au plan de la compétition sportive tout antagonisme étranger à la nature du sport puisse être dépassé, et qu’au contraire l’amitié puisse naître entre rivaux d’un moment, que la nécessité de la réconciliation et de la fraternité universelles puisse surgir ensuite dans les coeurs.

Enfin Nous pensons que vous essayez, dans toute la mesure du possible, de faciliter le bien-être spirituel de l’homme, Car le sport - n’est-il pas vrai? - procure la maîtrise de soi et la domination des instincts, et il prédispose à l’éveil des choses de l’esprit. A partir de là, une réflexion libre et sérieuse est favorisée. Encore faut-il lui fournir les conditions de s’exercer pleinement.

23 Mesdames et Messieurs, Nous vous remercions de votre présence, Nous vous félicitons de vos nobles aspirations et Nous vous encourageons très sincèrement. Que le Dieu Tout-Puissant vous assiste et vous comble de ses bienfaits!

Welcome indeed to the sportsmen and sportswomen here today. The voluntary discipline of sport helps the whole personality, not just the body. So also the competitive spirit helps to develop personal virtues such as magnanimity in defeat, humility in victory and deep respect for others. These qualities will serve you well.

Amadísimos hijos:

Con gozo particular os acogemos. Os sabemos entrenados no sólo en el campe deportivo sino en el cultivo de las virtudes cristianas. Recordad siempre que sois portadores de valores humanos, sí, pero tambien espirituales, eternos.

Con nuestra Bendición Apostólica.

Herzlich begrüßen Wir auch die Sportler aus Deutschland, Österreich und der Schweiz! Seid alle willkommen! Die Durchführung eurer sportlichen Wettkämpfe möge nicht nur eure physischen Kräfte anspornen und vervollkommen, die Kameradschaft untereinander vertiefen und der Förderung des internationalen Friedens dienen, sondern möge gleichzeitig euren Blick nach oben lenken, zu den eigentlichen Werten des Geistes und der Seele, damit ein jeder den »Kampfpreis« des ewigen Lebens gewinne (Cfr.
1Co 9,24).



AUX PARTICIPANTS À LA Xème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


DE LA «CARITAS INTERNATIONALIS»


Vendredi 16 mai 1975





Chers Fils et Chères Filles,

Votre visite nous est particulièrement agréable et réconfortante. C’est l’Année Sainte pour vous aussi! C’est le vingt-cinquième anniversaire de votre fondation! Ce sont les travaux prometteurs de votre dixième Assemblée générale! Pour le passé, le présent et l’avenir de «Caritas Internationalis», avec vous nous rendons grâce au Seigneur!

Nous vous redisons notre conviction profonde: votre Institution de charité a accompli un travail considérable qui fait singulièrement honneur à l’Eglise. Le nom de «Caritas» est désormais attaché aux secours de tout ordre dirigés vers les détresses les plus diverses. Nous pensons aux besoins permanents de certains peuples et de certains groupes sociaux défavorisés: vous contribuez au programme d’entraide qui s’impose, par exemple dans le cadre de l’alphabétisation, des migrants. Il y a aussi les multiples détresses imprévues, parfois les plus tragiques, qui surgissent de quelque calamité régionale: sécheresse, inondation, tremblement de terre, etc. . . . Et à l’intérieur de «Caritas Internationalis», presque une centaine de «Caritas» nationales sont nées et ont grandi, en collaboration avec leurs Evêques, pour agir et témoigner dans chaque Eglise particulière. Elles mettent sans cesse en oeuvre l’amour de chaque chrétien pour son prochain un amour industrieux qui invente les moyens efficaces de subvenir rapidement aux misères contrastant avec le progrès de notre époque quand elles ne sont pas engendrées par lui.

Nous savons aussi que «Caritas Internationalis» cherche son second souffle. Il est certain que la fidélité à la charité exige un renouveau continuel. Et le monde contemporain a plus besoin que jamais de cette jeunesse de la charité, jeunesse alimentée et purifiée à sa source la plus profonde par l’Esprit Saint. Cette nouveauté permanente transcende toujours les entreprises techniques et même humanitaires. C’est bien cela que l’Apôtre Paul et l’Apôtre Jean ont parfaitement exprimé dans leurs lettres aux premiers chrétiens (Cfr. praesertim 1Co 13 et ). Ces pages constituent la véritable charte de «Caritas Internationalis». Il vous appartient d’être les acteurs et les éducateurs de cette charité, humble et chaleureuse, patiente et désintéressée, permanente et universelle.

Une telle charité prolonge les miracles du Christ si attentif à percevoir la souffrance humaine et à répondre aux appels imprévus des personnes et des foules. Sans ce témoignage de charité, vous le savez, on ne peut reconnaître les disciples du Christ (Cfr. Io Jn 13,35), on ne peut reconnaître l’Eglise. Telle est votre tâche propre dans l’ensemble harmonieux des initiatives du monde catholique et plus particulièrement des Organisations Catholiques Internationales. Au plan de la pédagogie de la charité, nous nous permettons même d’insister: les appels adaptés et rénovés sont toujours capables d’ouvrir les esprits et les coeurs.

24 Enfin nous souhaitons profondément que «Caritas Internationalis» garde son identité, son originalité. Aujourd’hui on fait couramment le procès de la charité. Il est vrai que la controverse du secours immédiat ou du secours différé renaît à chaque génération. Autrement dit, faut-il se précipiter immédiatement à l’aide des malheureux ou faut-il d’abord modifier les structures sociales? C’est la grandeur de la tradition sociale chrétienne d’avoir mené de front l’action caritative et l’action pour la justice, chaque chrétien et chaque institution insistant sur l’une ou l’autre selon sa vocation propre. Ceci dit, nous souhaitons vivement que «Caritas Internationalis», tout en restant en lien avec les Institutions ecclésiales qui ont le souci du renouveau de la société, demeure elle-même, c’est-à-dire demeure l’instance de la charité prompte et efficiente! Avec d’autres organismes de secours - dont les initiatives sont également harmonisées par notre Conseil Pontifical «Cor Unum» - vous continuerez d’être à l’écoute des besoins et des misères, vous aiderez les personnes et les collectivités à fraterniser, à partager, à étendre les espaces de la charité.

Le risque n’est pas chimérique, dans notre monde actuel, de se lancer dans une entreprise d’entraide, rationnelle, certes, mais anonyme, qui fait fi de l’ouverture du coeur, qui ne sait plus voir la personne derrière le besoin; ou encore de cataloguer les personnes selon des appréciations politiques ou autres, pour mesurer la bienveillance ou le secours qu’elles meritent; ou encore de négliger la charité envers les «pauvres» d’aujourd’hui, sous le prétexte de préparer un régime social plus juste pour demain. De telles attitudes contrastent avec la parabole du Bon Samaritain, qui demeure toujours le test de la charité chrétienne: secourir, sur le champ, l’homme en détresse que d’aucuns auraient considéré comme un étranger. Voilà le témoignage dont le monde a si grand besoin. C’est dans cet esprit que Nous vous encourageons à poursuivre votre belle mission. Nous prions l’Esprit d’amour de vous affermir sur ce chemin. Et de tout coeur Nous vous bénissons.

Members of “Caritas” your work for the needy is well known to us. The common fatherhood of God which embraces all people calls for sacrifices and mutual help. We pray that through your example more and more men and women may come to this realization. In this way, love and compassion Will expand and fill the whole world, expelling for ever the evils of hatred and of war.

No necesitamos haver elogios de vuestra entrega continua al servicio de la caridad. Vuestra sensibilidad cristiana, que os lleva, amados hijos, a estar presentes allí donde se nublan horizontes de la existencia humana, os hace acreedores a nuestro mejor aprecio y afecto. Proseguid en esa noble tarea en favor de los necesitados. Y sabed que os acompaña nuestra Bendición Apostólica.

Liebe söhne und Töchter! Wir danken Ihnen von Herzen für Ihr bisheriges aufopferndes Wirken, so vielfältiger materieller und geistiger Not unserer Tage in der Kraft der Christlichen »Caritas« wirksam zu begegnen. Wieder Name »Caritas Internationalis« andeutet, muß Ihre Tätigkeit von jener »Caritas Christi« geprägt und getragen sein, auf die uns die Worte der Heiligen Schrift immer wieder hinweisen. Dann sind die Werke der Liebe und der Barmherzigkeit ein Zeugnis echt christlichen Lebens und werden hundertfäaltige Frucht bringen.




16 mai



RÉVEILLER DANS LE PEUPLE DE DIEU LA FERVEUR DE LA PIÉTÉ MARIALE





Le Saint-Père s’est rendu le 16 mai dernier à l’Université « Antonianum » où se trouvaient réunis les participants aux Congrès Internationaux Mariologique et Mariai actuellement en cours. Il leur a adressé en langue latine, un discours dont voici la traduction :



Vénérables Frères et chers Fils,



Après avoir été présent par la pensée, par la prière et par nos paternelles exhortations aux travaux de votre Congrès mariologique, il nous a semblé que c’était comme un devoir découlant de notre conscience de pasteur universel de l’Eglise, de participer aussi par notre présence à cette séance finale. Et prolongeant par la pensée en quelque sorte, cette visite, nous entendons adresser notre salut également à ceux qui participeront au quatorzième Congrès marial qui est sur le point de s’ouvrir.

Ce qui nous a en premier lieu inspiré cette démarche, c’est notre amour pour la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Eglise, et Mère de chacun d’entre nous. L’Evangile, en nous assurant que Marie est la Mère de Dieu (cf. Lc Lc 1,26 ss.), nous offre aussi le fondement inébranlable, qu’aucune ombre de doute ne peut effleurer, pour rendre à Marie l’honneur qui lui est dû et l’entourer d’un sentiment affectueux, écho de celui que nous adressons à son Fils.

Ce qui nous a poussé encore à venir parmi vous, c’est l’importance que revêt ce Congrès dans le climat et dans le cadre de 1 Année Sainte. En effet, si Marie est la « pleine de grâce » (Lc 1,28), qui nous a donné Jésus-Christ, chacun voit combien son exemple, son intercession, sa protection peuvent aider les fidèles a se renouveler et à se réconcilier avec Dieu et avec leurs frères, en évitant et fuyant toute espèce de péché.


Discours 1975 17