ORDO MISSAE

Présentation Générale du Missel Romain

 

Ces " instructions pastorales et rituelles " sont précédées depuis le 26 mars 1970 (édition typique) d’une Préface non-reportée ici, nn. 1-15, qui comprend trois parties :

- le témoignage de la foi immuable

- manifester la tradition ininterrompue

- l’adaptation aux conditions nouvelles

 

CHAPITRE I

IMPORTANCE ET DIGNITÉ DE LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE

1. La célébration de la messe, comme action du Christ et du peuple de Dieu organisé hiérarchiquement, est le centre de toute la vie chrétienne pour l’Église, aussi bien universelle que locale, et pour chacun des fidèles. C’est en elle en effet que se trouve le sommet de l’action par laquelle Dieu, dans le Christ, sanctifie le monde, et du culte que les hommes offrent au Père, en l’adorant par la médiation du Christ Fils de Dieu. En outre, c’est dans cette célébration que les mystères de la Rédemption, au cours du cycle annuel, sont commémorés de telle sorte qu’ils sont rendus présents d’une certaine façon. Quant aux autres actions sacrées et à toutes les oeuvres de la vie chrétienne, elles s’y relient, elles y trouvent leur source et leur but.

2. Il est donc de la plus grande importance que la célébration de la messe, c’est-à-dire de la Cène du Seigneur, soit réglée de telle façon que les ministres et les fidèles, y participant selon leur condition, en recueillent pleinement les fruits que le Christ Seigneur a voulu nous faire obtenir en instituant le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang, et en le confiant, comme le mémorial de sa passion et de sa résurrection, à l’Église, son Épouse bien-aimée.

3. Ce résultat sera obtenu si, en tenant compte de la nature de chaque assemblée et des diverses circonstances qui la caractérisent, la célébration tout entière est organisée pour faciliter chez les fidèles cette participation consciente, active et plénière du corps et de l’esprit, animée par la ferveur de la foi, de l’espérance et de la charité. Une telle participation est souhaitée par l’Église et demandée par la nature même de la célébration ; elle est un droit et un devoir pour le peuple chrétien en vertu de son baptême.

4. La présence et la participation active des fidèles, qui manifestent plus clairement la nature ecclésiale de la célébration, ne sont pas toujours réalisables. Cependant la célébration eucharistique possède toujours son efficacité et sa dignité, car elle est l’acte du Christ et de l’Église, dans lequel le prêtre agit toujours pour le salut du peuple.

5. Mais, comme la célébration de l’Eucharistie, de même que toute la liturgie, se fait par des signes sensibles par lesquels la foi se nourrit, se fortifie et s’exprime, il faut veiller le plus possible à choisir et à organiser les formes et les éléments proposés par l’Église. Car ceux-ci, compte tenu des circonstances de personnes et de lieux, peuvent développer plus intensément la participation active et plénière, et répondre plus exactement aux besoins spirituels des fidèles.

6. C’est pourquoi cette Présentation vise à donner les lignes générales selon lesquelles la célébration de l’Eucharistie sera bien organisée, et à expliquer les règles selon lesquelles seront établies les différentes formes de célébration. Les Conférences épiscopales, conformément à la Constitution sur la liturgie, pourront décider pour leur territoire des normes qui tiennent compte des traditions et de la mentalité des peuples, des régions et des différentes assemblées.

 

 

CHAPITRE II

LA STRUCTURE DE LA MESSE, SES ÉLÉMENTS ET SES PARTIES

 

I - STRUCTURE GÉNÉRALE DE LA MESSE

7. A la messe ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est convoqué et rassemblé, sous la présidence du prêtre, qui représente la personne du Christ, pour célébrer le mémorial du Seigneur, ou sacrifice eucharistique. C’est pourquoi ce rassemblement local de la sainte Église réalise de façon éminente la promesse du Christ : " Lorsque deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux " (Mt 18, 20). En effet, dans la célébration de la messe où est perpétué le sacrifice de la croix, le Christ est réellement présent dans l’assemblée elle-même réunie en son nom, dans la personne du ministre, dans sa parole et aussi, mais de façon substantielle et continuelle, sous les espèces eucharistiques.

8. La messe comporte comme deux parties : la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique ; mais elles sont si étroitement liées qu’elles forment un seul acte de culte. En effet, la messe dresse la table aussi bien de la parole de Dieu que du Corps du Seigneur, où les fidèles sont instruits et restaurés. Certains rites ouvrent la célébration et la concluent.

II - LES DIVERS ÉLÉMENTS DE LA MESSE

Lecture et explication de la parole de Dieu

9. Lorsqu’on lit dans l’Église la sainte Écriture, c’est Dieu lui-même qui parle à son peuple, et c’est le Christ, présent dans sa parole, qui annonce son Évangile. C’est pourquoi les lectures de la parole de Dieu, qui constituent un élément de très grande importance dans la liturgie, doivent être écoutées par tous avec le plus grand respect. Mais, bien que la parole divine, dans les lectures de la sainte Écriture, s’adresse à tous les hommes de n’importe quelle époque et leur soit intelligible, son efficacité est accrue par un exposé vivant, c’est-à-dire par l’homélie, qui fait partie de l’action liturgique.

Les oraisons et les autres parties qui reviennent au prêtre

10. Entre tout ce qui revient au prêtre, c’est la prière eucharistique qui occupe la première place, car elle est le sommet de toute la célébration. Viennent ensuite les oraisons, c’est-à-dire la prière d’ouverture (collecte), la prière sur les offrandes et la prière après la communion. Ces prières, dites par le prêtre qui préside l’assemblée comme tenant la place du Christ en personne, s’adressent à Dieu au nom de tout le peuple saint et de tous les assistants. C’est donc à juste titre qu’on les nomme " oraisons présidentielles ".

11. C’est encore au prêtre, comme exerçant la fonction de présider l’assemblée, qu’il revient de prononcer certaines monitions et formules d’introduction et de conclusion prévues dans le rituel. Les monitions n’exigent pas, de leur nature, d’être prononcées mot à mot selon le texte qui figure dans le Missel. Il pourrait donc être à-propos, au moins dans certains cas, de les adapter quelque peu pour qu’elles correspondent mieux à la situation exacte de la communauté.

Il revient également au prêtre qui préside d’annoncer la parole de Dieu, et de donner la bénédiction finale. Il lui est permis, en outre, d’introduire les fidèles à la messe du jour par des paroles très brèves, avant le début de la célébration ; à la liturgie de la Parole, avant les lectures ; à la prière eucharistique, avant la préface ; et enfin de conclure toute l’action sacrée, avant de congédier les fidèles.

12. La nature des parties " présidentielles " exige qu’elles soient prononcées clairement et à haute voix, et qu’elles soient écoutées attentivement par tous. Par conséquent, pendant que le prêtre les prononce, il n’y aura pas d’autres prières ni d’autres chants, l’orgue et les autres instruments resteront silencieux.

13. Le prêtre ne prie pas seulement comme président, au nom de toute la communauté ; il prie aussi parfois en son nom propre, afin d’accomplir son ministère avec attention et piété. Ces prières-là sont prononcées à voix basse.

Autres formules qui se présentent dans la célébration

14. Puisque, par sa nature, la célébration de la messe a un caractère communautaire, les dialogues entre le célébrant et l’assemblée des fidèles, ainsi que les acclamations, possèdent une grande valeur : en effet, ce ne sont pas là seulement des signes extérieurs de la célébration commune, mais des éléments qui favorisent et réalisent la communion entre le prêtre et le peuple.

15. Les acclamations des fidèles et leurs réponses aux salutations et aux prières du prêtre constituent un degré de participation active qui doit être réalisé par les fidèles rassemblés quelle que soit la forme de la messe, pour exprimer clairement et pour fortifier l’action de toute la communauté.

16. Il y a d’autres parties qui sont très utiles pour manifester et fortifier la participation active des fidèles, et qui reviennent à toute l’assemblée : ce sont surtout la préparation pénitentielle, la profession de foi, la prière universelle et l’oraison dominicale.

17. Enfin, parmi les autres formules :
a) certaines constituent un rite ou un acte ayant valeur en lui-même, comme l’hymne Gloria, le psaume responsorial, l’Alleluia et le verset avant l’Évangile, le Sanctus, l’acclamation d’anamnèse, le chant après la communion ;
b) certaines, comme les chants d’entrée, d’offertoire, pour la fraction (Agneau de Dieu) et de communion sont l’accompagnement d’un rite.

Façon de prononcer les différents textes

18. Dans les textes qui doivent être prononcés clairement et à voix haute par le prêtre, par les ministres, ou par tous, le ton de voix doit répondre au genre du texte lui-même, selon qu’il s’agit d’une lecture, d’une oraison, d’une monition, d’une acclamation ou d’un chant ; il doit répondre aussi à la forme de la célébration et à la solennité de la réunion. En outre, on tiendra compte du caractère des diverses langues et de la mentalité des peuples.

Dans les rubriques et les normes qui suivent, les mots " dire " ou " prononcer " doivent donc s’entendre soit du chant soit de la récitation, en observant les principes exposés ci-dessus.

Importance du chant

19. L’Apôtre invite les fidèles qui se rassemblent dans l’attente de l’avènement de leur Seigneur, à chanter ensemble des psaumes, des hymnes et de libres louanges (cf. Col 3, 16). Le chant est en effet le signe de l’allégresse du coeur (cf. Ac 2, 46). Aussi saint Augustin dit-il justement : " Chanter est le fait de celui qui aime ", et selon un ancien proverbe : " Il prie deux fois, celui qui chante bien ".

On fera donc grand usage du chant dans les célébrations, en tenant compte de la mentalité des peuples et des aptitudes de chaque assemblée, si bien qu’il ne sera pas toujours nécessaire de chanter tous les textes qui, par eux-mêmes, sont destinés à être chantés.

Mais, en choisissant les parties qui seront effectivement chantées, on donnera la priorité à celles qui ont plus d’importance, et surtout à celles qui doivent être chantées par le prêtre ou les ministres, avec réponse du peuple, ou qui doivent être prononcées simultanément par le prêtre et le peuple.

Et comme les réunions entre fidèles de diverses nations deviennent de plus en plus fréquentes, il est bon que ces fidèles sachent chanter ensemble, en latin, sur des mélodies faciles, au moins quelques parties de l’Ordinaire de la messe, mais surtout la profession de foi et l’oraison dominicale.

Les gestes et les attitudes du corps

20. Les attitudes communes que tous les participants doivent observer sont un signe de la communauté et de l’unité de l’assemblée ; en effet, elles expriment et développent l’esprit et la sensibilité des participants.

21. Pour obtenir l’uniformité dans les gestes et les attitudes, les fidèles obéiront aux monitions que le diacre, le prêtre ou un autre ministre leur adresseront au cours de la célébration. En outre, à toutes les messes, à moins qu’il n’en ait été décidé autrement, ils se tiendront debout depuis le début du chant d’entrée, ou quand le prêtre se rend à l’autel, jusqu’à la prière d’ouverture (collecte) inclusivement ; au chant de l’Alleluia avant l’Évangile ; pendant la proclamation de l’Évangile ; pendant la profession de foi et la prière universelle ; et depuis la prière sur les offrandes jusqu’à la fin de la messe, excepté ce que l’on va dire. Ils seront assis pendant les lectures qui précèdent l’Évangile et le psaume responsorial ; à l’homélie et pendant la préparation des dons pour l’offertoire ; et, si on le juge bon, pendant qu’on observe un silence sacré après la communion. Ils s’agenouilleront, à moins que l’exiguïté des lieux ou le grand nombre des assistants ou d’autres circonstances ne s’y opposent, pour la consécration.

Cependant, il appartient à la Conférence épiscopale d’adapter les gestes et les attitudes décrits dans le rituel de la messe à la mentalité des peuples. Mais on veillera à ce qu’ils correspondent au sens et au caractère des différentes parties de la célébration.

22. Parmi les gestes, on compte aussi les actions par lesquelles le prêtre se rend à l’autel, on apporte les dons, et les fidèles s’approchent pour la communion. Il convient que de telles actions soient accomplies avec beauté, tandis qu’on exécute les chants appropriés, selon les normes fixées pour chacune.

Le silence

23. Un silence sacré, qui fait partie de la célébration, doit aussi être observé en son temps. Sa nature dépend du moment où il trouve place dans chaque célébration. Car, dans la préparation pénitentielle et après l’invitation à prier, chacun se recueille ; après une lecture ou l’homélie, on médite brièvement ce qu’on a entendu ; après la communion, le silence permet la louange et la prière intérieure.

III - LES DIFFÉRENTES PARTIES DE LA MESSE

A) Ouverture de la célébration

24. Ce qui précède la liturgie de la Parole, c’est-à-dire le chant d’entrée, la salutation, la préparation pénitentielle, le Kyrie, le Gloria et la prière d’ouverture (collecte), a le caractère d’une ouverture, d’une introduction et d’une préparation.

Le but de ces rites est que les fidèles qui se réunissent réalisent une communion, et se disposent à bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l’Eucharistie.

Le chant d’entrée

25. Lorsque le peuple est rassemblé, tandis que le prêtre entre avec les ministres, on commence le chant d’entrée. Le but de ce chant est d’ouvrir la célébration, de favoriser l’union des fidèles rassemblés, d’introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête, et d’accompagner la procession du prêtre et des ministres.

26. Il est exécuté alternativement par la chorale et le peuple ou, de façon analogue, par le chantre et le peuple, ou bien entièrement par le peuple ou par la chorale seule. On peut employer ou bien l’antienne avec son psaume qui se trouvent soit dans le Graduel romain soit dans le Graduel simple ; ou bien un autre chant accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps, dont le texte soit approuvé par la Conférence épiscopale.

Si l’on n’a pas de chant pour l’entrée, on fait réciter l’antienne que propose le Missel, soit par les fidèles, soit par certains d’entre eux, soit par un lecteur ou, à leur défaut, par le prêtre lui-même, après la salutation.

La salutation à l’autel et au peuple rassemblé

27. Lorsqu’ils sont arrivés au " sanctuaire "*, le prêtre et les ministres saluent l’autel. Pour exprimer leur vénération, le prêtre et le diacre le baisent ; et le prêtre, s’il le juge bon, l’encense.

28. Lorsque le chant d’entrée est fini, le prêtre et toute l’assemblée font le signe de la croix. Ensuite, le prêtre, en saluant la communauté rassemblée, lui manifeste la présence du Seigneur. Cette salutation et la réponse du peuple manifestent le mystère de l’Église rassemblée.

La préparation pénitentielle

29. Après la salutation au peuple, le prêtre, ou un autre ministre qui en soit capable, peut, par quelques mots très brefs, introduire les fidèles à la messe du jour. Ensuite, le prêtre invite à la préparation pénitentielle, qui est accomplie par toute la communauté dans une confession générale, et il conclut par la prière pour le pardon.

Le Kyrie, eleison

30. Après la préparation pénitentielle, on commence le Kyrie, eleison, à moins que cette invocation n’ait déjà trouvé place dans la préparation pénitentielle. Puisque c’est un chant par lequel les fidèles acclament le Seigneur et implorent sa miséricorde, il est habituellement accompli par tous, le peuple, la chorale ou un chantre y tenant leur partie.

Chaque acclamation est ordinairement dite deux fois, mais cela n’exclut pas, en raison du génie des différentes langues, des exigences de l’art musical, ou en raison des circonstances, qu’on puisse la répéter davantage, ou y intercaler un tropaire bref. Si on ne le chante pas, on le récitera.

Le Gloria in excelsis

31. Le Gloria in excelsis est une hymne très ancienne et vénérable par laquelle l’Église, rassemblée dans l’Esprit Saint, glorifie Dieu le Père et l’Agneau, et supplie celui-ci. Elle est chantée soit par l’assemblée des fidèles, soit par le peuple alternant avec la chorale, soit par celle-ci. Si elle n’est pas chantée, elle doit être récitée par tous, ensemble ou par alternance.

On la chante ou on la dit le dimanche en dehors de l’Avent et du Carême, aux solennités et aux fêtes, ou encore dans des célébrations particulières faites avec solennité.

La prière d’ouverture (collecte)

32. Puis, le prêtre invite le peuple à prier ; et tous, avec le prêtre, font silence pendant un peu de temps, pour prendre conscience qu’ils se tiennent en présence de Dieu, et pour mentionner intérieurement leurs intentions de prière. Puis le prêtre prononce l’oraison appelée habituellement " collecte ". Elle exprime le caractère de la célébration, et par la bouche du prêtre elle adresse sa supplication à Dieu le Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint.

Le peuple s’unit à la supplication, y acquiesce, puis il la fait sienne par l’acclamation Amen.

A la messe on dit une seule collecte ; ce qui vaut aussi pour la prière sur les offrandes et la prière après la communion.

La prière d’ouverture (collecte) se termine par la conclusion longue, qui est :
- si elle s’adresse au Père : " Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles " ;
- si elle s’adresse au Père, mais avec mention du Fils à la fin : " Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles " ;
- si elle s’adresse au Fils : " Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles ".

La prière sur les offrandes et la prière après la communion se terminent par la conclusion brève, qui est :
- si elles s’adressent au Père : " Par Jésus, le Christ, notre Seigneur " ;
- si elles s’adressent au Père, mais avec mention du Fils à la fin : " Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles " ;
- si elles s’adressent au Fils : " Toi qui règnes pour les siècles des siècles ".

B) Liturgie de la Parole

33. La partie principale de la liturgie de la Parole est constituée par les lectures tirées de la sainte Écriture, avec les chants qui s’y intercalent ; mais l’homélie, la profession de foi et la prière universelle la développent et la concluent. Car dans les lectures, que l’homélie explique, Dieu adresse la parole à son peuple, il découvre le mystère de la rédemption et du salut et il présente une nourriture spirituelle ; et le Christ lui-même est là, présent par sa parole, au milieu des fidèles. Cette parole divine, le peuple la fait sienne par ses chants, et il y adhère par la profession de foi ; nourri par elle, il supplie avec la prière universelle pour les besoins de toute l’Église et pour le salut du monde entier.

Les lectures bibliques

34. Dans les lectures, la table de la parole de Dieu est dressée pour les fidèles, et les trésors bibliques leur sont ouverts. Puisque, traditionnellement, la fonction de prononcer les lectures n’est pas une fonction présidentielle, mais ministérielle, il convient que, d’ordinaire, ce soit le diacre ou, à son défaut, un autre prêtre qui lise l’Évangile ; un lecteur lira les autres lectures. Mais à défaut de diacre ou d’un second prêtre, l’Évangile sera lu par le prêtre célébrant.

35. Il faut accorder la plus grande vénération à la lecture évangélique. La liturgie elle-même nous l’enseigne puisqu’elle la distingue des autres lectures par des honneurs spéciaux, soit de la part du ministre chargé de l’annoncer et qui s’y prépare par la bénédiction et la prière ; soit de la part des fidèles qui par leurs acclamations reconnaissent et professent que le Christ y est présent et leur parle, et qui écoutent sa lecture debout ; soit par les signes de vénération accordés au livre des Évangiles.

Les chants intercalaires

36. La première lecture est suivie du psaume responsorial, ou graduel, qui fait partie intégrante de la liturgie de la Parole. Habituellement, le psaume se prend dans le Lectionnaire, car chaque texte de psaume y est relié directement à chacune des lectures : le choix du psaume dépend donc des lectures. Cependant, pour que le peuple puisse plus facilement donner une réponse en forme de psalmodie, on a choisi quelques textes de refrains et de psaumes pour les différents temps de l’année ou pour les différentes catégories de saints, que l’on peut employer, au lieu du texte correspondant à la lecture, chaque fois que le psaume est chanté.

Le psalmiste, ou chantre du psaume, dit les versets du psaume à l’ambon ou à un autre endroit approprié, tandis que toute l’assemblée est assise et écoute ; habituellement aussi elle participe par un refrain, à moins que le psaume ne soit dit de manière suivie, c’est-à-dire sans intercalation du refrain.

Si l’on chante, en dehors du psaume marqué dans le Lectionnaire, on peut prendre soit le graduel du Graduel romain, soit le psaume responsorial ou alléluiatique du Graduel simple, tels qu’ils sont libellés dans ces différents livres.

37. La deuxième lecture est suivie de l’Alleluia ou du second chant, selon les exigences du temps liturgique.
a) L’Alleluia est chanté en tout temps en dehors du Carême. Il est entonné soit par tous, soit par le chantre, soit par la chorale et, le cas échéant, on le répète. Les versets sont pris au Lectionnaire ou au Graduel.
b) Le second chant consiste dans le verset avant l’Évangile, ou en un autre psaume, ou trait, comme on les trouve dans le Lectionnaire ou le Graduel.

38. Quand il n’y a qu’une seule lecture avant l’Évangile :
a) Au temps où l’on doit dire l’Alleluia, on peut employer ou bien le psaume alléluiatique, ou bien le psaume et l’Alleluia avec son verset, ou seulement le psaume, ou seulement l’Alleluia.
b) Au temps où l’on ne doit pas dire l’Alleluia, on peut employer ou bien le psaume, ou bien le verset avant l’Évangile.

39. Si on ne chante pas le psaume qui suit la lecture, on doit le réciter ; mais si on ne chante pas l’Alleluia ou le verset avant l’Évangile, on peut les omettre.

40. Les séquences, sauf aux jours de Pâques et de la Pentecôte, sont ad libitum.

L’homélie

41. L’homélie fait partie de la liturgie et elle est fort recommandée car elle est nécessaire pour nourrir la vie chrétienne. Elle doit expliquer un aspect des lectures scripturaires, ou bien d’un autre texte de l’ordinaire ou du propre de la messe du jour, en tenant compte soit du mystère que l’on célèbre, soit des besoins particuliers des auditeurs.

42. Les dimanches et fêtes de précepte, on fera l’homélie à toutes les messes qui se célèbrent avec concours de peuple : ces jours-là, elle ne peut être omise que pour un motif grave ; elle est recommandée les autres jours, surtout aux féries de l’Avent, du Carême et du temps pascal, ainsi qu’aux autres fêtes et aux occasions où le peuple se rend à l’église en plus grand nombre.

Habituellement, l’homélie sera faite par le prêtre célébrant.

La profession de foi

43. Le Symbole, ou profession de foi, dans la célébration de la messe, vise à ce que le peuple acquiesce et réponde à la parole de Dieu qu’il a entendue dans les lectures et par l’homélie, et se rappelle la règle de foi avant de commencer à célébrer l’Eucharistie.

44. Le Symbole doit être dit par le prêtre avec le peuple le dimanche et les jours de solennité ; on peut le dire aussi pour des célébrations particulières faites avec solennité.

S’il est chanté, ce sera habituellement par tous, ou bien en alternance.

La prière universelle

45. Dans la prière universelle, le peuple, exerçant sa fonction sacerdotale, supplie pour tous les hommes. Il convient que cette prière ait lieu habituellement aux messes avec peuple, afin que l’on fasse des supplications pour la sainte Église, pour nos gouvernants, pour ceux qui sont accablés par diverses misères, pour tous les hommes et le salut du monde entier.

46. Les intentions seront habituellement :
a) pour les besoins de l’Église,
b) pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier,
c) pour tous ceux qui sont accablés par une difficulté,
d) pour la communauté locale.

Toutefois, dans une célébration particulière, comme une confirmation, un mariage ou des obsèques, l’ordre des intentions pourra s’appliquer plus exactement à cette occasion particulière.

47. C’est au prêtre célébrant de diriger la prière, d’y inviter les fidèles par une brève monition, et de la conclure par une oraison. Il convient que les intentions soient proférées par le diacre, le chantre ou un autre. Mais c’est toute l’assemblée qui exprime sa supplication, soit par une invocation commune à la suite des intentions, soit par une prière silencieuse.

C) Liturgie eucharistique

48. A la dernière Cène, le Christ institua le sacrifice et le banquet pascal par lequel le sacrifice de la croix est sans cesse rendu présent dans l’Église lorsque le prêtre, représentant le Christ Seigneur, fait cela même que le Seigneur lui-même a fait et qu’il a confié à ses disciples pour qu’ils le fassent en mémoire de lui.

En effet, le Christ prit le pain et la coupe, rendit grâce, fit la fraction et les donna à ses disciples, en disant : " Prenez, mangez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi ". Aussi l’Église a-t-elle distribué toute la célébration de la liturgie eucharistique en parties qui correspondent à ces paroles et à ces actes du Christ.

De fait :
1) Dans la préparation des dons, on apporte à l’autel le pain et le vin avec l’eau, c’est-à-dire les éléments que le Christ a pris dans ses mains.
2) Dans la prière eucharistique, on rend grâce à Dieu pour toute l'oeuvre du salut, et les dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ.
3) La fraction du pain unique manifeste l’unité des fidèles, et par la communion les fidèles reçoivent le Corps et le Sang du Seigneur de la même manière que les Apôtres les ont reçus des mains du Christ lui-même.

La préparation des dons

49. Au commencement de la liturgie eucharistique, on apporte à l’autel les dons qui deviendront le Corps et le Sang du Christ.

D’abord on prépare l’autel, ou table du Seigneur, qui est le centre de toute la liturgie eucharistique, en y plaçant le corporal, le purificatoire, le missel et le calice, à moins que celui-ci ne soit préparé à la crédence.

Puis on apporte les offrandes : c’est un usage à recommander que de faire présenter le pain et le vin par les fidèles ; le prêtre ou le diacre reçoit ces offrandes à l’endroit le plus favorable et elles sont déposées sur l’autel, avec l’accompagnement des formules fixées. Bien que les fidèles n’apportent plus, comme autrefois, du pain et du vin de chez eux, ce rite de l’apport des dons garde sa valeur et sa signification spirituelle.

On peut aussi recevoir de l’argent, ou d’autres dons au profit des pauvres ou de l’Église, apportés par les fidèles ou recueillis dans l’église ; on les dépose donc à un endroit approprié, hors de la table eucharistique.

50. La procession qui apporte les dons est accompagnée par le chant d’offertoire, qui se prolonge au moins jusqu’à ce que les dons aient été déposés sur l’autel. Les normes qui concernent la manière d’exécuter ce chant sont les mêmes que pour le chant d’entrée (n. 26). Si l’on ne chante pas, on omet l’antienne d’offertoire.

51. On peut encenser les dons placés sur l’autel, et l’autel lui-même, pour signifier que l’oblation de l’Église et sa prière montent comme l’encens en présence de Dieu. Le diacre ou un autre ministre peut aussi encenser le prêtre et le peuple, après l’encensement des dons et de l’autel.

52. Ensuite le prêtre se lave les mains, rite qui symbolise le désir de purification intérieure.

53. Lorsqu’on a déposé les dons et accompli les rites d’accompagnement, on conclut la préparation des dons et on prépare la prière eucharistique par l’invitation à prier avec le prêtre et par la prière sur les offrandes.

La prière eucharistique

54. C’est maintenant que commence ce qui est le centre et le sommet de toute la célébration : la prière eucharistique, prière d’action de grâce et de consécration. Le prêtre invite le peuple à élever les coeurs vers le Seigneur dans la prière et l’action de grâce, et il se l’associe dans la prière qu’il adresse à Dieu le Père par Jésus Christ, au nom de toute la communauté. Le sens de cette prière est que toute l’assemblée des fidèles s’unisse au Christ dans la confession des hauts faits de Dieu et dans l’offrande du sacrifice.

55. On peut distinguer comme suit les principaux éléments qui forment la prière eucharistique :
a) L’action de grâce (qui s’exprime surtout dans la préface) : le prêtre, au nom de tout le peuple saint, glorifie Dieu le Père et lui rend grâce pour toute l’oeuvre de salut ou pour un de ses aspects particuliers, selon la diversité des jours des fêtes ou des temps.
b) L’acclamation : toute l’assemblée, s’unissant aux esprits célestes, chante ou récite le Sanctus. Cette acclamation, qui fait partie de la prière eucharistique, est prononcée par tout le peuple avec le prêtre.
c) L’épiclèse : par des invocations particulières, l’Église implore la puissance divine, pour que les dons offerts par les hommes soient consacrés, c’est-à-dire deviennent le Corps et le Sang du Christ, et pour que la victime sans tache, qui sera reçue dans la communion, profite au salut de ceux qui vont y participer.
d) Le récit de l’Institution et la consécration : par les paroles et les actions du Christ s’accomplit le sacrifice que le Christ lui-même institua à la dernière Cène lorsqu’il offrit son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin, les donna à manger et à boire aux Apôtres et leur laissa l’ordre de perpétuer ce mystère.
e) L’anamnèse : en accomplissant l’ordre qu’elle a reçu du Christ par l’intermédiaire des Apôtres, l’Église fait mémoire du Christ lui-même, en célébrant principalement sa bienheureuse passion, sa glorieuse résurrection, et son ascension dans le ciel.
f) L’offrande : au coeur de cette mémoire, l’Église, et surtout celle qui est actuellement rassemblée, offre au Père, dans le Saint-Esprit, la victime sans tache. L’Église veut que les fidèles non seulement offrent cette victime sans tache, mais encore qu’ils apprennent à s’offrir eux-mêmes et soient consommés, de jour en jour, par la médiation du Christ, dans l’unité avec Dieu et entre eux, pour qu’à la fin Dieu soit tout en tous.
g) Les intercessions : on y exprime que l’Eucharistie est célébrée en union avec toute l’Église, celle du ciel comme celle de la terre, et que l’offrande est faite pour elle et pour tous ses membres vivants et morts, qui ont été appelés à participer à la rédemption et au salut qui lui ont été acquis par le Corps et le Sang du Christ.
h) La doxologie finale : elle exprime la glorification de Dieu, elle est ratifiée et conclue par l’acclamation du peuple.

La prière eucharistique exige que tous l’écoutent avec respect et en silence, mais aussi qu’ils y participent par les acclamations prévues dans le rite lui-même.

Les rites de communion

56. Puisque la célébration eucharistique est le banquet pascal, il convient que, selon l’ordre du Seigneur, son Corps et son Sang soient reçus par les fidèles bien préparés comme une nourriture spirituelle. C’est à cela que tendent la fraction et les autres rites préparatoires par lesquels les fidèles sont immédiatement amenés à la communion.

a) L’oraison dominicale : on y demande le pain quotidien qui évoque pour les chrétiens le pain eucharistique, et on y implore la purification des péchés, pour que les choses saintes soient vraiment données aux saints. Le prêtre prononce l’invitation à la prière, tous les fidèles disent celle-ci avec le prêtre, et le prêtre seul ajoute l’embolisme que le peuple conclut par la doxologie. L’embolisme, qui développe la dernière demande de l’oraison dominicale, demande pour toute la communauté des fidèles la libération du Mal. L’invitation, l’oraison proprement dite, l’embolisme et la doxologie par laquelle le peuple conclut cet ensemble, sont chantés ou dits à haute voix.

b) Vient ensuite le rite de la paix : les fidèles implorent la paix et l’unité pour l’Église et toute la famille des hommes et s’expriment leur amour mutuel avant de participer au pain unique.

En ce qui concerne le rite de la paix, son mode sera décidé par les Conférences épiscopales, selon la mentalité et les moeurs des différents peuples.

c) Le geste de la fraction, accompli par le Christ à la dernière Cène, a désigné toute la célébration eucharistique à l’âge apostolique. Ce rite n’a pas tellement un motif pratique, mais il signifie que nous qui sommes nombreux, en communiant à l’unique pain de vie, qui est le Christ, nous devenons un seul corps (1 Co 10, 17).

d) L’immixtion : le prêtre met dans le calice un fragment de l’hostie.

e) Agnus Dei : pendant que s’accomplissent la fraction du pain et l’immixtion, l’invocation Agnus Dei est ordinairement chantée par la chorale ou le chantre, et le peuple y répond, ou bien elle est dite à haute voix. Cette invocation peut être répétée autant de fois qu’il est nécessaire pour accompagner la fraction du pain. La dernière fois, elle est conclue par les mots : donne-nous la paix.

f) Préparation privée du prêtre : le prêtre, par une prière à voix basse, se prépare, afin de recevoir fructueusement le Corps et le Sang du Christ. Les fidèles font de même par une prière silencieuse.

g) Puis, le prêtre montre aux fidèles le pain eucharistique qu’ils vont recevoir en communion, et les invite au banquet du Christ ; et en même temps que les fidèles, il fait un acte d’humilité, en reprenant des paroles évangéliques.

h) Il est très souhaitable que les fidèles reçoivent le Corps du Christ avec des hosties consacrées à cette messe même et, dans les cas prévus, qu’ils participent au calice, afin que même par ses signes, la communion apparaisse mieux comme la participation au sacrifice actuellement célébré.

i) Pendant que le prêtre et les fidèles consomment le sacrement, on chante le chant de communion, pour exprimer l’union spirituelle entre les communiants par l’unité des voix, montrer la joie du coeur et rendre plus fraternelle la procession de ceux qui s’acheminent pour recevoir le Corps du Christ. Le chant commence quand le prêtre se communie et il se prolonge, autant qu’on le jugera bon, pendant que les fidèles reçoivent le Corps du Christ. Mais s’il y a une hymne après la communion, le chant de communion s’arrêtera au moment opportun.

On peut employer l’antienne du Graduel romain, soit avec un psaume, soit seule ; ou l’antienne avec le psaume du Graduel simple, ou un autre chant approprié, approuvé par la Conférence épiscopale. Le chant est exécuté soit par la chorale seule, soit par la chorale ou le chantre avec le peuple.

S’il n’y a pas de chant, l’antienne proposée dans le missel est dite soit par les fidèles, soit par quelques-uns d’entre eux, soit par un lecteur ou, à leur défaut, par le prêtre, après que lui-même aura communié et avant qu’il ne distribue la communion aux fidèles.

j) Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre et les fidèles pourront, si on le juge bon, prier intérieurement pendant un certain laps de temps. Si on le décide ainsi, toute l’assemblée pourra aussi exécuter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.

k) Dans la prière après la communion, le prêtre demande les fruits du mystère célébré. Le peuple fait sienne cette oraison par l’acclamation Amen.

D) Rite de conclusion

57. Le rite de conclusion comporte :
a) La salutation et la bénédiction du prêtre qui, en certains jours et à certaines occasions, est enrichie et développée par la prière sur l’assemblée ou une autre formule solennelle.
b) Le renvoi proprement dit, qui donne congé à l’assemblée, afin que chacun retourne à ses occupations, en louant et bénissant le Seigneur.

 

 

CHAPITRE III

LES OFFICES ET LES MINISTÈRES A LA MESSE

 

58. Dans l’assemblée qui se réunit pour la messe, chacun a le droit et le devoir d’apporter sa participation de façon diverse selon la diversité des ordres et des fonctions. C’est pourquoi tous, ministres ou fidèles, en accomplissant leur fonction, font tout ce qui leur revient, et cela seulement, de telle sorte que, par l’organisation même de la célébration, l’Église apparaisse telle qu’elle est constituée dans ses ordres et ses ministères divers.

I - OFFICES ET MINISTÈRES DE L’ORDRE SACRÉ

59. Toute célébration légitime de l’Eucharistie est dirigée par l’évêque, soit par lui-même, soit par les prêtres qui le secondent.

Lorsque l’évêque est présent à la messe où le peuple est rassemblé, il convient qu’il préside lui-même l’assemblée et qu’il s’associe les prêtres, autant que possible en concélébrant avec eux.

On ne fait pas cela pour rehausser la solennité extérieure du rite, mais pour éclairer d’une lumière plus vive le mystère de l’Église, qui est le sacrement de l’unité.

Si l’évêque ne célèbre pas l’Eucharistie, mais charge un autre de le faire, il convient qu’il dirige en personne la liturgie de la Parole ; et à la fin de la Messe, il donne la bénédiction.

60. De même, le prêtre qui, dans la société des fidèles, possède le pouvoir d’ordre pour offrir le sacrifice au nom du Christ, est par là-même à la tête de l’assemblée, préside à sa prière, lui annonce le message du salut, s’associe le peuple dans l’offrande du sacrifice à Dieu le Père par le Christ dans l’Esprit Saint, donne à ses frères le pain de la vie éternelle et y participe avec eux. Donc, lorsqu’il célèbre l’Eucharistie, il doit servir Dieu et le peuple avec dignité et humilité et, par sa manière de se comporter et de prononcer les paroles divines, suggérer aux fidèles une présence vivante du Christ.

61. Parmi les ministres, le diacre occupe la première place, car son ordre a été en grand honneur dès les débuts de l’Église. Dans la messe, en effet, le diacre a son rôle propre : il annonce l’Évangile et parfois il prêche la parole de Dieu, il dirige les fidèles dans la prière universelle, il seconde le prêtre par son service, il distribue aux fidèles l’Eucharistie, surtout sous l’espèce du vin, et il indique parfois à toute la communauté les gestes et les attitudes qu’elle doit adopter.

II - OFFICE ET FONCTION DU PEUPLE DE DIEU

62. Dans la célébration de la messe, les fidèles constituent le peuple saint, le peuple acquis par Dieu et le sacerdoce royal, pour rendre grâce à Dieu et pour offrir la victime sans tache ; non seulement pour l’offrir par les mains du prêtre, mais pour l’offrir ensemble avec lui et apprendre à s’offrir eux-mêmes. Ils s’efforceront de le manifester par un profond sens religieux et par leur charité envers les frères qui participent à la même célébration.

Ils éviteront donc toute apparence de particularisme ou de division ; ils se rappelleront toujours qu’ils ont un unique Père dans le ciel et que, pour cette raison, ils sont tous frères les uns des autres.

Ils constitueront un seul corps soit en écoutant la parole de Dieu, soit en tenant leur partie dans les prières et le chant, soit surtout par l’oblation commune du sacrifice et la participation commune à la table du Seigneur. Cette unité se manifeste avec beauté du fait que les fidèles observent les mêmes gestes et les mêmes attitudes.

Les fidèles ne refuseront pas de se mettre avec joie au service du peuple de Dieu, chaque fois qu’on leur demande d’exercer un ministère particulier dans la célébration.

63. Parmi les fidèles, la schola ou chorale exerce sa fonction liturgique propre ; il lui appartient d’assurer les parties qui lui reviennent en les exécutant comme il se doit, selon les divers genres de chant, et de favoriser la participation active des fidèles par le chant. Ce qui est dit ici de la chorale vaut, toutes proportions gardées, pour les autres musiciens, mais surtout pour l’organiste.

64. Il convient d’avoir un chantre ou un maître de choeur pour guider et soutenir le chant du peuple. Et même, en l’absence de chorale, il appartient au chantre de diriger les divers chants, le peuple continuant à participer selon le rôle qui est le sien.

III - MINISTÈRES PARTICULIERS

65. L’acolyte est institué pour servir à l’autel et pour aider le prêtre et le diacre. C’est à lui principalement qu’il revient de préparer l’autel et les vases sacrés, et de distribuer aux fidèles l’Eucharistie, dont il est le ministre extraordinaire.

66. Le lecteur est institué pour prononcer les lectures de l’Écriture sainte, excepté l’Évangile. Il peut aussi proposer les intentions de la prière universelle et, en l’absence d’un psalmiste, proclamer le psaume entre les lectures.

Le lecteur a sa fonction propre dans la célébration eucharistique, qu’il doit exercer par lui-même, fût-ce en présence de ministres d’un ordre supérieur.

Pour que les fidèles, à l’audition des lectures divines, conçoivent un amour savoureux et vivant pour la sainte Écriture, il est nécessaire que les lecteurs exerçant un tel ministère, même s’ils n’en ont pas reçu l’institution, y soient vraiment aptes et soigneusement préparés.

67. Il revient au psalmiste de dire le psaume ou un autre cantique biblique placé entre les lectures. Pour bien remplir sa fonction, il est nécessaire que le psalmiste excelle dans l’art de la psalmodie, possède une bonne prononciation et une bonne diction.

68. Parmi les autres ministres, les uns exercent diverses fonctions dans le sanctuaire, d’autres en dehors du sanctuaire. On compte parmi les premiers ceux qui donnent la communion comme ministres extraordinaires et ceux qui portent le missel, la croix, les cierges, le pain, le vin, l’eau, l’encensoir.

Parmi les autres :
a) Le commentateur, qui propose aux fidèles des explications et des monitions pour les introduire dans la célébration et mieux les disposer à la comprendre. Il faut que les monitions du commentateur aient été préparées avec grand soin et qu’elles soient claires dans leur sobriété.
Pour accomplir sa fonction, le commentateur se tient dans un endroit approprié, bien en vue des fidèles, mais généralement pas à l’ambon.
b) Ceux qui, dans certaines régions, accueillent les fidèles aux portes de l’église, les guident aux places qui leur conviennent, et organisent leurs processions.
c) Ceux qui font les collectes dans l’église.

69. Il est bon que, surtout dans les églises et les communautés importantes, quelqu’un soit désigné pour veiller à ce que les actions sacrées soient bien organisées et accomplies par les ministres avec beauté, ordre et piété.

70. Tous les ministères inférieurs à ceux qui sont propres au diacre peuvent être exercés par des laïcs, même s’ils n’en ont pas reçu l’institution. Les ministères qui s’accomplissent hors du sanctuaire peuvent être confiés aussi à des femmes, selon le jugement prudent du recteur de l’église.

La Conférence épiscopale peut permettre qu’une femme capable proclame les lectures qui précèdent l’évangile et dise les intentions de la prière universelle. Elle peut préciser davantage de quel lieu le plus adapté les femmes pourront annoncer la parole de Dieu dans l’assemblée.

71. Si l’on dispose de plusieurs sujets qui soient capables d’exercer un même ministère, rien ne leur interdira de distribuer entre eux et d’accomplir diverses parties du même ministère. Par exemple, un diacre peut être chargé des parties chantées, et un autre du service de l’autel ; s’il y a plusieurs lectures, on aimera les distribuer entre plusieurs lecteurs, et ainsi du reste.

72. Si, à la messe avec peuple, il n’y a qu’un seul ministre, celui-ci peut exercer diverses fonctions.

73. La préparation pratique de chaque célébration liturgique doit se faire en bon accord entre ceux que cela concerne, soit quant aux rites, soit quant à la pastorale et à la musique, sous la direction du recteur de l’église et aussi en écoutant les avis des fidèles pour ce qui les concerne directement.

 

 

CHAPITRE IV

LES DIVERSES FORMES DE CÉLÉBRATION DE LA MESSE

 

74. Dans l’Église locale on accordera évidemment le premier rang, à cause de tout ce qu’elle signifie, à la messe présidée par l’évêque entouré par son presbyterium et par ses ministres, et à laquelle le peuple saint de Dieu participe de façon plénière et active. Car c’est alors la principale manifestation de l’Église.

75. On doit aussi estimer grandement la messe célébrée avec une communauté, surtout paroissiale, en tant que cette communauté représente l’Église universelle, à un moment et dans un lieu déterminés ; mais cela vaut surtout pour la célébration communautaire du dimanche.

76. Entre les messes célébrées par certaines communautés, une dignité particulière revient à la messe conventuelle, car elle fait partie de l’office quotidien, ou à la messe dite " de communauté ". Et, bien que ces messes ne comportent aucune forme spéciale de célébration, il est d’une extrême convenance qu’elles soient avec chant, et surtout que tous les membres de la communauté y participent pleinement, qu’il s’agisse de religieux ou de chanoines. Dans ces messes, en effet, chacun exerce sa fonction selon l’Ordre ou le ministère qu’il a reçu. Il est bien que tous les prêtres qui ne sont pas tenus, dans l’intérêt des fidèles, à célébrer individuellement, y concélèbrent dans la mesure du possible. En outre, tous les prêtres de la communauté tenus de célébrer individuellement pour le bien pastoral des fidèles peuvent concélébrer, le même jour, la messe conventuelle ou " de communauté ".

I - LA MESSE AVEC PEUPLE

77. On entend par " messe avec peuple " celle qui se célèbre avec la participation des fidèles. Il convient que, dans la mesure du possible, surtout les dimanches et aux fêtes de précepte, la célébration soit chantée et comporte un nombre proportionné de ministres ; cependant, elle peut aussi se faire sans que l’on chante, et avec un seul ministre.

78. Il est bon qu’il y ait ordinairement auprès du prêtre célébrant un acolyte, un lecteur et un chantre : c’est la forme qu’on appellera dans la suite de ce texte " messe typique ". Mais le rite qu’on va décrire plus loin prévoit la faculté d’avoir un plus grand nombre de ministres.

Quelle que soit la forme de la célébration, un diacre exerçant sa fonction pourra toujours y être présent.

Préparation

79. L’autel sera couvert d’une nappe au moins. Sur l’autel ou alentour, on mettra au moins deux chandeliers avec des cierges allumés - ou même quatre, ou six, ou encore sept si c’est l’évêque du diocèse qui célèbre. Il y aura aussi une croix sur l’autel ou à proximité. Les chandeliers et la croix pourront être portés dans la procession d’entrée. Sur l’autel même, on pourra mettre, à moins qu’on ne le porte dans la procession d’entrée, le livre des évangiles, distinct du livre des autres lectures.

80. On préparera aussi :
a) près du siège du prêtre, le missel et, si on le juge bon, le livret des chants ;
b) à l’ambon, le livre des lectures ;
c) sur la crédence : le calice, le corporal, le purificatoire et, si on le juge bon, la pale ; pour le pain destiné à la communion du prêtre, des ministres et du peuple, la patène et, si c’est nécessaire, des ciboires ; les burettes avec le vin et l’eau, sauf si tout cela est présenté par les fidèles à l’offertoire ; le plateau pour la communion des fidèles ; enfin, ce qu’il faut pour se laver les mains. Le calice sera recouvert d’un voile, qui peut être toujours de couleur blanche.

81. Dans la sacristie, selon les diverses formes de célébration, on préparera les vêtements liturgiques du prêtre et des ministres :
a) pour le prêtre : l’aube, l’étole et la chasuble ;
b) pour le diacre : l’aube, l’étole et la dalmatique ; mais celle-ci peut être omise par nécessité, ou pour un degré moindre de solennité ;
c) pour les autres ministres : des aubes ou les autres vêtements approuvés.

Tous ceux qui revêtent l’aube utiliseront le cordon et l’amict, à moins qu’on n’ait prévu un autre arrangement.

A) Forme typique

Ouverture de la célébration

82. Lorsque le peuple est rassemblé, le prêtre et les ministres, portant les vêtements liturgiques, s’avancent vers l’autel, dans l’ordre suivant :
a) le ministre avec l’encensoir fumant, si l’on emploie l’encens ;
b) les ministres qui, si on le juge bon, portent les cierges, et au milieu d’eux, le cas échéant, un autre ministre avec la croix ;
c) les acolytes et les autres ministres ;
d) le lecteur, qui peut porter le livre des Évangiles ;
e) le prêtre qui va célébrer la messe.
Si l’on emploie l’encens, le prêtre met de l’encens dans l’encensoir avant le départ de la procession.

83. Pendant la procession vers l’autel, on exécute le chant d’entrée (cf. n. 25-26).

84. Lorsqu’on est parvenu à l’autel, le prêtre et les ministres le saluent de la manière requise, c’est-à-dire font l’inclination profonde ou bien, s’il y a là le tabernacle avec le Saint-Sacrement, la génuflexion.

La croix, si elle a été portée en procession, est placée près de l’autel, ou dans un autre endroit approprié ; les chandeliers, portés par les ministres, sont placés près de l’autel ou sur la crédence ; le livre des Évangiles est déposé sur l’autel.

85. Le prêtre monte à l’autel et le vénère par un baiser. Ensuite, s’il le juge bon, il l’encense en en faisant le tour.

86. Cela fait, le prêtre gagne son siège. Quand le chant d’entrée est achevé, tous, prêtre et fidèles, debout, se signent. Le prêtre dit : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Le peuple répond : Amen.

Puis, tourné vers le peuple et les mains étendues, le prêtre le salue avec une des formules proposées. En outre, lui-même ou un autre ministre capable peut introduire les fidèles à la messe du jour par quelques mots très brefs.

87. Après la préparation pénitentielle, on dit le Kyrie et le Gloria, selon les rubriques (n. 30-31). Le Gloria peut-être entonné par le prêtre, ou par les chantres, ou même par tout le monde ensemble.

88. Ensuite, le prêtre invite le peuple à la prière. Les mains jointes, il dit : Prions ensemble. Et tous, avec lui, prient en silence pendant un moment. Alors le prêtre, les mains étendues, dit la prière d’ouverture. A la fin de celle-ci, le peuple dit l’acclamation Amen.

Liturgie de la Parole

89. La collecte achevée, le lecteur se rend à l’ambon, et fait la première lecture. Tous, assis, l’écoutent et, à la fin, peuvent prononcer une acclamation.

90. Le psalmiste, ou le chantre, ou le lecteur lui-même, après la fin de la lecture, dit le psaume, auquel le peuple répond par un refrain (cf. n. 36).

91. Ensuite, s’il y a une deuxième lecture avant l’évangile, le lecteur la fait à l’ambon, comme précédemment, tous étant assis pour écouter et pouvant dire à la fin l’acclamation.

92. Vient ensuite l’Alleluia, ou le second chant, selon les exigences du temps liturgique (cf. n. 37-39).

93. Pendant qu’on chante l’Alleluia ou le second chant, le prêtre met l’encens, si on l’emploie à cette messe. Puis, les mains jointes, et incliné devant l’autel, il dit à voix basse : Purifie mon coeur.

94. Alors, si le livre des Évangiles est sur l’autel, il le prend et, précédé par les ministres, qui peuvent porter l’encens et les cierges, il se rend à l’ambon.

95. A l’ambon, le prêtre ouvre le livre et dit : Le Seigneur soit avec vous, puis : Évangile de Jésus Christ selon N., en faisant le signe de la croix avec le pouce sur le livre, puis sur lui-même au front, à la bouche et à la poitrine. Ensuite, si l’on emploie l’encens, il encense le livre. Après l’acclamation du peuple, il proclame l’Évangile. Lorsque celui-ci est fini, il baise le livre en disant à voix basse : Que cet Évangile efface nos péchés. Après l’Évangile se fait une acclamation du peuple, selon la coutume de la région.

96. S’il n’y a pas de lecteur, c’est le prêtre qui proclame lui-même toutes les lectures et même, en cas de besoin, les chants qui suivent les lectures, debout à l’ambon. C’est au même endroit qu’il met l’encens, si on l’emploie, et qu’il dit, incliné : Purifie mon coeur.

97. L’homélie se fait au siège ou à l’ambon.

98. Le Symbole est dit par le prêtre avec le peuple (cf. n. 44). Aux mots : Par l’Esprit Saint, il a pris chair, etc. tous s’inclinent ; mais aux solennités de l’Annonciation et de Noël, tous font la génuflexion.

99. Ensuite, avec la participation du peuple pour ce qui lui revient, on fait la prière universelle, que le prêtre dirige du siège ou de l’ambon (cf. n. 45-47).

Liturgie eucharistique

100. Lorsque la prière universelle est achevée, on commence le chant d’offertoire (cf. n. 50). Les ministres mettent sur l’autel le corporal, le purificatoire, le calice et le missel.

101. Il est bien que la participation des fidèles se manifeste par l’oblation soit du pain et du vin pour la célébration de l’Eucharistie, soit d’autres dons destinés à subvenir aux besoins de l’Église et des pauvres.

Les oblations des fidèles sont reçues par le prêtre de manière appropriée, avec l’aide des ministres, et elles sont déposées à l’endroit qui convient ; mais le pain et le vin pour l’Eucharistie sont portés à l’autel.

102. Le prêtre, à l’autel, reçoit du ministre la patène avec le pain, et il la tient des deux mains un peu élevée au-dessus de l’autel, en disant la formule qui accompagne ce geste. Ensuite, il dépose la patène avec la pain sur le corporal.

103. Puis, se tenant sur le côté de l’autel, il verse dans le calice le vin et un peu d’eau, en disant à voix basse la formule prescrite. C’est le ministre qui lui présente les burettes. Revenu au milieu de l’autel, il élève un peu le calice qu’il tient des deux mains, en disant la formule fixée ; puis il dépose le calice sur l’autel et, s’il le juge bon, le couvre de la pale.

104. Après avoir déposé le calice sur l’autel, le prêtre, incliné, dit à voix basse : Humbles et pauvres.

105. S’il le juge bon, le prêtre encense alors les dons et l’autel ; c’est le ministre qui encense le prêtre et le peuple.

106. Après la prière Humbles et pauvres, ou après l’encensement, le prêtre, debout au côté de l’autel, se lave les mains, en disant à voix basse la formule fixée ; c’est le ministre qui verse l’eau.

107. Revenu ensuite au milieu de l’autel, se tenant tourné vers le peuple, étendant puis joignant les mains, il invite le peuple à la prière en disant : Prions ensemble, etc. Après la réponse du peuple, les mains étendues, il dit la prière sur les offrandes. A la fin, le peuple acclame : Amen.

108. Alors le prêtre commence la prière eucharistique. Les mains étendues, il dit : Le Seigneur soit avec vous. Lorsqu’il reprend : Élevons notre coeur, il élève les mains ; et, les mains étendues, il ajoute : Rendons grâce au Seigneur notre Dieu. Après que le peuple a répondu : Cela est juste et bon, le prêtre poursuit la préface ; lorsqu’elle est finie, joignant les mains, avec les ministres et le peuple, il chante ou il dit à voix haute le Sanctus-Benedictus (cf. n. 55b).

109. Le prêtre continue la prière eucharistique, selon les rubriques qui se trouvent dans chacune de ces prières.

Si le célébrant est évêque, après la mention du pape, il dit :
- pour moi-même, ton humble serviteur,
- pour moi-même, ton humble serviteur, pour les évêques qui collaborent avec moi,
- pour mon frère N., évêque de…, pour moi-même, ton humble serviteur.

On nomme l’évêque en disant : pour notre évêque, ou vicaire apostolique ou prélat ou préfet apostolique ou abbé N.

Le prêtre ajoute, s’il y a lieu, après la mention de l’évêque du lieu :
- pour son coadjuteur N.,
- pour son auxiliaire N.,
- pour les évêques qui collaborent avec lui,
- pour N., évêque de…

On adaptera les formules suivant chaque prière eucharistique.

Un peu avant la consécration, le ministre, selon l’opportunité, avertit les fidèles avec la clochette. Il sonne également à chaque élévation, conformément aux usages de chaque endroit.

110. Lorsqu’est achevée la doxologie qui termine la prière eucharistique, le prêtre, les mains jointes, dit la monition qui précède l’oraison dominicale, et il prononce ensuite celle-ci avec le peuple, les mains étendues.

111. Lorsque l’oraison dominicale est finie, les mains toujours étendues, le prêtre dit seul l’embolisme Délivre-nous, et, à la fin de celui-ci, le peuple acclame : Car c’est à toi qu’appartiennent.

112. Ensuite, le prêtre dit à haute voix la prière : Seigneur Jésus Christ, tu as dit à tes Apôtres ; lorsqu’elle est finie, il étend puis joint les mains en disant tourné vers le peuple : Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous. Le peuple répond : Et avec votre esprit. Ensuite, s’il le juge bon, le prêtre ajoute : Frères, donnez-vous la paix. Et tous se manifestent la paix et la charité mutuelle selon les coutumes locales. Le prêtre peut donner la paix aux ministres.

113. Après cela, le prêtre prend l’hostie, la rompt au-dessus de la patène, et en met un fragment dans le calice en disant à voix basse : Que le Corps et le Sang. Pendant ce temps, le choeur et le peuple chantent ou disent : Agnus Dei (cf. n. 56e).

114. Alors le prêtre dit à voix basse la prière : Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant ou Seigneur Jésus Christ, que cette communion.

115. Cette prière terminée, le prêtre fait la génuflexion, prend l’hostie et, la tenant un peu élevée au-dessus de la patène, tourné vers le peuple, il dit : Voici l’Agneau de Dieu, et il ajoute une fois, avec le peuple : Seigneur, je ne suis pas digne.

116. Ensuite, en se tenant tourné vers l’autel, le prêtre dit à voix basse : Que le Corps du Christ me garde pour la vie éternelle, et il consomme avec respect le Corps du Christ. Puis il prend le calice, dit : Que le Sang du Christ me garde pour la vie éternelle, et boit avec respect le Sang du Christ.

117. Il prend alors la patène ou le ciboire, s’approche des communiants. Si la communion est donnée seulement sous l’espèce du pain, il montre à chacun l’hostie en l’élevant légèrement et dit : Le Corps du Christ. Le communiant répond : Amen, et reçoit le Sacrement.

118. Pour la communion sous les deux espèces, on observera le rite décrit en son lieu (cf. n. 240-252).

119. Pendant que le prêtre consommait le Sacrement, on a commencé le chant de communion (cf. n. 56i).

120. Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre, revenu à l’autel, recueille les fragments, s’il y en a ; puis, se tenant au côté de l’autel, ou à la crédence, il purifie la patène ou le ciboire au-dessus du calice ; puis, disant à voix basse : Puissions-nous accueillir d’un coeur pur, il purifie le calice et l’essuie avec le purificatoire. Si les vases purifiés sont à l’autel, le ministre les porte à la crédence. Mais il est permis de laisser les vases à purifier, surtout s’ils sont nombreux, après les avoir recouverts comme il faut, à l’autel ou à la crédence, sur le corporal, et de les purifier après la messe, lorsque le peuple est parti.

121. Les purifications achevées, le prêtre peut revenir au siège. On peut garder, pendant un certain laps de temps, un silence sacré. On peut aussi chanter un cantique de louange ou un psaume (cf. n. 56j).

122. Ensuite, debout au siège ou à l’autel, le prêtre tourné vers le peuple dit : Prions et, les mains étendues, prononce la prière après la communion, que peut précéder un bref moment de silence, à moins qu’on n’ait déjà gardé le silence aussitôt après la communion. A la fin de l’oraison, le peuple acclame : Amen.

Rite de conclusion

123. Une fois achevée la prière après la communion, on fera, si c’est utile, de brèves annonces au peuple.

124. Ensuite le prêtre, étendant les mains, salue le peuple en disant : Le Seigneur soit avec vous, et le peuple lui répond : Et avec votre esprit. Aussitôt le prêtre ajoute : Que Dieu tout-puissant vous bénisse et, en donnant la bénédiction, il continue : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit. R. Amen. En certains jours et à certaines occasions, on fait précéder cette bénédiction, selon les rubriques, par une autre formule plus solennelle, ou par la prière sur l’assemblée.

Aussitôt après la bénédiction, le prêtre, les mains jointes, ajoute : Allez, dans la paix du Christ : et tous répondent : Nous rendons grâce à Dieu.

125. Alors, normalement, le prêtre vénère l’autel par un baiser. Après l’avoir salué, avec les ministres, de la manière requise, il se retire.

126. Si la messe est suivie par une action liturgique, on omet le rite de conclusion, c’est-à-dire la salutation, la bénédiction et le renvoi.

B) Fonctions du diacre

127. Quand un diacre est présent et qu’il exerce son ministère, on observe les règles décrites dans le chapitre précédent, à l’exception de ce qui suit.

De façon générale, le diacre :
a) assiste le prêtre et marche à son côté ;
b) à l’autel, il fait le service soit du calice, soit du livre ;
c) si aucun autre ministre n’est présent, il accomplit les fonctions des autres suivant les nécessités.

Ouverture de la célébration

128. Revêtu des vêtements liturgiques, le diacre, portant le livre des Évangiles, marche devant le prêtre qui se rend à l’autel ; sinon, il s’avance à côté de lui.

129. Lorsqu’il a fait avec le prêtre le salut requis à l’autel, le diacre monte avec lui à l’autel et, après y avoir déposé le livre des Évangiles, vénère l’autel d’un baiser en même temps que le prêtre. Puis, si l’on emploie l’encens, il assiste le prêtre pour mettre l’encens et pour encenser l’autel.

130. L’autel une fois encensé, il gagne le siège avec le prêtre, il y demeure à côté de lui, et lui rend les services nécessaires.

Liturgie de la Parole

131. Pendant qu’on chante l’Alleluia ou le second chant, si l’on emploie l’encens, le diacre sert le prêtre qui met l’encens ; puis, incliné devant le prêtre, il demande la bénédiction, en disant à mi-voix : Père, bénissez-moi. Le prêtre le bénit en disant : Que le Seigneur soit dans ton coeur, etc. Le diacre répond : Amen. Ensuite, si le livre des Évangiles est sur l’autel, il le prend et se rend à l’ambon, précédé par les ministres, s’il y en a, qui portent les chandeliers et, si on le juge bon, l’encens. Là, il salue le peuple, encense le livre et proclame l’Évangile. Celui-ci terminé, il vénère le livre par un baiser en disant à voix basse : Que cet Évangile efface, etc. et revient auprès du prêtre. S’il n’y a pas d’homélie et si l’on ne dit pas le Symbole, il peut demeurer à l’ambon pour la prière universelle, tandis que les ministres se retirent.

132. Après l’introduction du prêtre, c’est le diacre qui propose les intentions de la prière universelle, soit de l’ambon soit d’un autre lieu approprié.

Liturgie eucharistique

133. A l’offertoire, tandis que le prêtre reste à son siège, le diacre prépare l’autel, aidé par les autres ministres ; mais c’est lui qui prend soin des vases sacrés. Il assiste aussi le prêtre pour la réception des dons du peuple. Puis il remet au prêtre la patène avec le pain à consacrer ; en disant à voix basse la formule prescrite, il verse le vin et un peu d’eau dans le calice, qu’il présente ensuite au prêtre. Mais il peut faire la préparation du calice, c’est-à-dire verser le vin et l’eau, à la crédence. Si l’on emploie l’encens, il sert le prêtre pour encenser les dons et l’autel. Et ensuite lui-même, ou un autre ministre, encense le prêtre et le peuple.

134. Pendant la prière eucharistique, le diacre se tient auprès du prêtre, mais un peu en arrière, pour le servir, quand il le faut, au calice ou au missel.

135. A la doxologie finale de la prière eucharistique, se tenant à côté du prêtre, il tient le calice élevé, tandis que le prêtre élève la patène avec l’hostie, jusqu’à ce que le peuple ait acclamé Amen.

136. Après que le prêtre a dit l’oraison pour la paix et : Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous, et que le peuple a répondu : Et avec votre esprit, c’est le diacre qui, si cela convient, invite à la paix en disant la formule indiquée. Lui-même reçoit du prêtre la paix, et il peut la présenter aux ministres les plus proches de lui.

137. Lorsque le prêtre a communié, lui-même reçoit la communion sous les deux espèces et aide ensuite le prêtre à donner la communion au peuple. Si l’on donne la communion sous les deux espèces, c’est lui qui présente le calice aux communiants et il boit au calice le dernier.

138. Lorsqu’est achevée la communion, le diacre revient à l’autel avec le prêtre, recueille les fragments s’il y en a, puis porte le calice et les autres vases sacrés à la crédence ; là, il les purifie et, habituellement, les range, tandis que le prêtre retourne au siège. Mais il est permis de laisser à la crédence, sur un corporal, les vases à purifier, convenablement recouverts, et de les purifier après la messe, quand le peuple est parti.

Rite de conclusion

139. Une fois dite la prière après la communion, le diacre fait de brèves annonces au peuple, au cas où ce serait utile, à moins que le prêtre ne veuille les faire lui-même.

140. Lorsque le prêtre a donné la bénédiction, le diacre renvoie le peuple en disant : Allez, dans la paix du Christ.

141. Ensuite, avec le prêtre, il baise l’autel et, après avoir salué celui-ci de la façon requise, s’en retourne de la manière dont il était venu en procession.

C) Fonctions de l’acolyte

142. Les fonctions que l’acolyte peut remplir sont diverses. Il arrive même que certaines d’entre elles doivent s’exercer en même temps. Il convient donc qu’elles soient réparties entre plusieurs personnes. S’il n’y a qu’un acolyte, il accomplit les fonctions les plus importantes ; les autres fonctions sont confiées à d’autres ministres.

Ouverture de la célébration

143. Lorsqu’on se rend à l’autel, l’acolyte peut porter la croix, entre deux ministres qui portent les cierges allumés. Lorsqu’il arrive à l’autel, il pose la croix près de celui-ci, puis il se rend à sa place dans le sanctuaire.

144. Pendant toute la célébration, l’acolyte doit pouvoir se rendre auprès du prêtre ou du diacre pour leur présenter le livre ou les assister quand il en est besoin. Il convient donc de prévoir pour lui une place d’où il puisse facilement remplir sa fonction soit au siège soit à l’autel.

Liturgie eucharistique

145. Une fois achevée la prière universelle, l’acolyte, en l’absence d’un diacre, pose sur l’autel le corporal, le purificatoire, le calice et le missel, tandis que le prêtre reste au siège. Ensuite, s’il y a lieu, il assiste le prêtre pour recevoir les dons du peuple. Puis, éventuellement, il porte à l’autel le pain et le vin, et il les remet au prêtre. Si l’on emploie l’encens, il présente l’encensoir au prêtre et assiste celui-ci pour l’encensement des dons et de l’autel.

146. En tant que ministre extraordinaire de la communion, il peut assister le prêtre pour donner la communion aux fidèles. Lorsque la communion est donnée sous les deux espèces, il présente le calice aux communiants ou bien, si la communion est donnée par intinction, il tient le calice.

147. Après la communion, il aide le prêtre ou le diacre à purifier et à ranger les vases sacrés. En l’absence d’un diacre, il porte les vases sacrés à la crédence, où il les purifie et les range.

D) Fonctions du lecteur

Ouverture de la célébration

148. Lorsqu’on se rend à l’autel, le lecteur, en l’absence d’un diacre, peut porter le livre des Évangiles. Dans ce cas, il marche devant le prêtre. Autrement, il se place avec les autres ministres.

149. Lorsqu’il arrive à l’autel, il salue celui-ci avec le prêtre. Puis, s’il porte le livre des Évangiles, il monte à l’autel pour y déposer le livre, et il gagne sa place parmi les autres ministres dans le sanctuaire.

Liturgie de la Parole

150. Il lit, de l’ambon, les lectures qui précèdent l’Évangile. A défaut de psalmiste, il peut dire le psaume responsorial après la première lecture.

151. Pour la prière universelle, en l’absence du diacre, le lecteur peut dire les intentions après que le prêtre ait introduit la prière.

152. S’il n’est pas prévu de chanter à l’entrée ou à la communion, et que les antiennes proposées au missel ne sont pas dites par les fidèles, il peut les lire au moment opportun.

II - LES MESSES CONCÉLÉBRÉES

153. La concélébration qui manifeste heureusement l’unité du sacerdoce et du sacrifice, ainsi que l’unité du peuple chrétien tout entier, est prescrite par le rite lui-même à l’ordination d’un évêque ou d’un prêtre, et à la messe chrismale.

En outre, elle est recommandée, à moins que l’utilité des fidèles ne requière ou ne suggère de faire autrement :
a) le Jeudi saint, à la messe du soir ;
b) à la messe dans les conciles, les assemblées d’évêques et les synodes ;
c) à la messe de la bénédiction d’un abbé ;
d) à la messe conventuelle et à la messe principale, dans les églises et oratoires ;
e) à la messe dans les réunions de tout genre de prêtres aussi bien séculiers que religieux.

154. Là où il y a un grand nombre de prêtres, le supérieur compétent peut accorder que la concélébration se fasse plusieurs fois le même jour, mais à des moments successifs, ou bien en différents lieux sacrés.

155. Il appartient à l’évêque, conformément au droit, de régler la discipline de la concélébration dans son diocèse, même dans les églises et oratoires des exempts.

156. Personne ne sera jamais admis à concélébrer une fois la messe commencée.

157. On doit avoir en particulière estime la concélébration où les prêtres d’un diocèse concélèbrent avec leur propre évêque, surtout à la messe chrismale le Jeudi saint, et à l’occasion du synode ou de la visite pastorale. Pour la même raison, la concélébration est recommandée chaque fois que les prêtres se réunissent avec leur propre évêque, à l’occasion des exercices spirituels ou d’une réunion quelconque. Dans ces cas, le signe de l’unité du sacerdoce et de l’Église, qui caractérise toute concélébration, se manifeste de façon plus évidente.

158. Pour un motif particulier, à cause de la signification du rite ou de l’importance de la fête, il est permis de célébrer ou de concélébrer plusieurs fois le même jour, dans les cas suivants :
a) Celui qui, le Jeudi saint, a célébré ou concélébré la messe chrismale, peut encore célébrer ou concélébrer la messe du soir.
b) Celui qui a célébré ou concélébré une première messe dans la nuit de Pâques, peut célébrer ou concélébrer la seconde messe de Pâques.
c) A Noël, tous les prêtres peuvent célébrer ou concélébrer trois messes, du moment que ces messes sont célébrées à l’heure voulue.
d) Celui qui concélèbre avec l’évêque ou son délégué, au synode et lors de la visite pastorale, peut célébrer de nouveau la messe pour l’utilité des fidèles. La même possibilité vaut, toutes proportions gardées, pour les réunions de religieux, ou à l’occasion d’une réunion de prêtres.

159. La messe concélébrée s’organise, quelle qu’en soit la forme, selon les règles de la messe célébrée par un seul prêtre, en conservant ou en changeant celles-ci sur les points indiqués ci-dessous.

160. Si, à une messe concélébrée, n’assistent ni diacre ni d’autres ministres, les fonctions qui leur sont propres sont exercées par quelques-uns des concélébrants.

Ouverture de la célébration

161. Les concélébrants revêtent à la sacristie ou dans un autre local approprié les vêtements liturgiques qu’ils ont l’habitude de prendre lorsqu’ils célèbrent individuellement. S’il y a un juste motif, par exemple un nombre très élevé de concélébrants, et que l’on manque d’ornements, les concélébrants, excepté toujours le célébrant principal, pourront se passer de chasuble, en prenant l’étole sur l’aube.

162. Lorsque tout est bien préparé, on se rend à l’autel, comme d’habitude, en procession à travers l’église. Les prêtres concélébrants précèdent le célébrant principal.

163. Lorsqu’ils sont parvenus à l’autel, les concélébrants et le célébrant principal, après avoir fait la salutation requise, baisent l’autel en signe de vénération, puis gagnent les sièges qui leur ont été attribués. Le célébrant principal, s’il le juge bon, encense l’autel, après quoi il gagne son siège.

Liturgie de la Parole

164. Pendant la liturgie de la Parole, les concélébrants se tiennent à leur place. Ils s’asseyent et se lèvent comme le célébrant principal.

165. Ordinairement le célébrant principal fait l’homélie, ou bien c’est l’un des concélébrants.

Liturgie eucharistique

166. Les rites de l’offertoire sont accomplis par le célébrant principal, les autres concélébrants restant à leur place.

167. Lorsque ces rites sont achevés, les concélébrants s’approchent de l’autel et se disposent tout autour, mais de façon à ne pas gêner l’accomplissement des rites et à permettre aux fidèles de bien voir l’action sacrée ; ils ne doivent pas non plus gêner le diacre lorsque celui-ci, en raison de son ministère, doit s’approcher de l’autel.

Manière de dire la prière eucharistique

168. La préface est dite par le célébrant principal seul. Mais le Sanctus est chanté ou récité par tous avec le peuple et la chorale.

169. Lorsque le Sanctus est achevé, les concélébrants poursuivent la prière eucharistique de la manière décrite ci-dessous. Seul, le célébrant principal fait les gestes, à moins d’indication différente.

170. Les parties prononcées par tous les concélébrants ensemble, au cas où elles sont récitées, doivent être dites à mi-voix, si bien que l’on entende clairement la voix du célébrant principal. De cette manière, le texte est mieux entendu par le peuple.

A) Prière eucharistique I (Canon romain)

171. Père infiniment bon est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues.

172. Le Memento des vivants (Souviens-toi), et le Communicantes (Dans la communion) peuvent être confiés à un ou à deux concélébrants ; chacun dit ces prières seul, les mains étendues et à haute voix.

173. Voici l’offrande est dit de nouveau par le célébrant principal seul, les mains étendues.

174. De Sanctifie pleinement à Nous t’en supplions, tous les concélébrants disent ensemble tous les textes de la façon suivante :
a) Sanctifie pleinement, les mains étendues vers les dons.
b) La veille de sa passion, les mains jointes.
c) Les paroles du Seigneur, en étendant la main droite, si on le juge opportun, vers le pain et le calice ; à l’élévation, les concélébrants regardent l’hostie et le calice, et ensuite s’inclinent profondément.
d) C’est pourquoi et Et comme il t’a plu, les mains étendues.
e) Nous t’en supplions, inclinés et les mains jointes jusqu’aux mots afin qu’en recevant ici, et ensuite ils se relèvent et se signent aux paroles nous soyons comblés de ta grâce et de tes bénédictions.

175. Le Memento des défunts (Souviens-toi), et le Et nous, pécheurs peuvent être confiés à un ou à deux concélébrants ; chacun dit ces prières seul, les mains étendues et à haute voix.

176. Aux mots Et nous, pécheurs tous les concélébrants se frappent la poitrine.

177. C’est par lui est dit par le célébrant principal seul.

178. Dans cette prière eucharistique, les parties qui vont de Sanctifie pleinement jusqu’à Nous t’en supplions ainsi que la doxologie finale, peuvent être chantées.

B) Prière eucharistique II

179. Toi qui es vraiment saint est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues.

180. Depuis Sanctifie ces offrandes jusqu’à Humblement nous te demandons, tous les concélébrants disent ensemble tous les textes, de la manière suivante :
a) Sanctifie ces offrandes, en étendant les mains vers les dons.
b) Au moment d’être livré et De même, les mains jointes.
c) Les paroles du Seigneur, en étendant la main droite, si on le juge opportun, vers le pain et le calice ; à l’élévation les concélébrants regardent l’hostie et le calice et ensuite s’inclinent profondément.
d) Faisant ici mémoire et Humblement nous te demandons, les mains étendues.

181. Les intercessions pour les vivants : Souviens-toi, Seigneur et pour les défunts : Souviens-toi aussi peuvent être confiées à un ou deux concélébrants dont chacun dit ces prières seul, les mains étendues.

182. Les parties suivantes de cette prière eucharistique : Au moment d’être livré, De même, Faisant ici mémoire, ainsi que la doxologie finale, peuvent être chantées.

C) Prière eucharistique III

183. Tu es vraiment saint est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues.

184. Depuis C’est pourquoi nous te supplions jusqu’à Regarde, Seigneur, tous les concélébrants disent ensemble tous les textes, de la manière suivante :
a) C’est pourquoi nous te supplions les mains étendues vers les dons.
b) La nuit même où il fut livré, et De même, les mains jointes.
c) Les paroles du Seigneur en étendant la main droite, si on le juge opportun, vers le pain et le calice ; à l’élévation, les concélébrants regardent l’hostie et le calice et ensuite s’inclinent profondément.
d) En faisant mémoire et Regarde, Seigneur, les mains étendues.

185. Les intercessions : Que l’Esprit Saint fasse de nous et Et maintenant, Seigneur peuvent être confiés à un ou deux concélébrants, dont chacun dit ces prières seul, les mains étendues.

186. Les parties suivantes de cette prière eucharistique : La nuit même, De même, En faisant mémoire, ainsi que la doxologie finale, peuvent être chantées.

D) Prière eucharistique IV

187. Père très saint, nous proclamons jusqu’à achève toute sanctification est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues.

188. De Que ce même Esprit Saint jusqu’à Regarde, Seigneur, tous les concélébrants disent ensemble tous les textes, de la manière suivante :
a) Que ce même Esprit Saint, les mains étendues vers les dons.
b) Quand l’heure fut venue et De même, les mains jointes.
c) Les paroles du Seigneur en étendant la main droite, si on le juge opportun, vers le pain et le calice ; à l’élévation, les concélébrants regardent l’hostie et le calice et ensuite s’inclinent profondément.
d) Voilà pourquoi, Seigneur et Regarde, Seigneur, les mains étendues.

189. Les intercessions : Et maintenant, Seigneur peuvent être confiées à l’un des concélébrants qui les dit seul, les mains étendues.

190. Les parties suivantes de cette prière eucharistique : Quand l’heure fut venue, De même, Voilà pourquoi Seigneur, ainsi que la doxologie finale, peuvent être chantées.

191. La doxologie finale de la prière eucharistique est prononcée par le célébrant principal seul, ou par tous les concélébrants avec le célébrant principal.

Rites de communion

192. Ensuite, le célébrant principal, les mains jointes, dit la monition qui précède l’oraison dominicale et ensuite, les mains étendues, dit avec les autres concélébrants et avec tout le peuple l’oraison dominicale proprement dite.

193. Délivre-nous est dit par le célébrant principal seul, les mains étendues. Tous les concélébrants, avec le peuple, prononcent l’acclamation finale : Car c’est à toi qu’appartiennent.

194. Après la monition du diacre ou d’un concélébrant : Frères, donnez-vous la paix du Christ, tous se donnent la paix mutuellement. Ceux qui sont les plus rapprochés du célébrant principal reçoivent de lui la paix avant le diacre.

195. Pendant qu’on dit l’Agnus Dei, quelques-uns des concélébrants peuvent aider le célébrant principal à rompre les hosties pour la communion soit des concélébrants, soit du peuple.

196. Lorsque l’immixtion est accomplie, seul le célébrant principal dit à voix basse la prière Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, ou bien Seigneur Jésus Christ, que cette communion.

197. Lorsque la prière avant la communion est achevée, le célébrant principal fait la génuflexion et s’écarte un peu. Les concélébrants, l’un après l’autre, viennent au milieu de l’autel, font la génuflexion, prennent à l’autel le Corps du Christ avec respect, le gardent dans la main droite posée sur la main gauche et retournent à leur place. Cependant les concélébrants peuvent rester à leur place et prendre le Corps du Christ sur la patène, que tiennent le célébrant principal ou l’un ou plusieurs des concélébrants qui passent devant eux ; ou bien, ils se transmettent la patène de l’un à l’autre jusqu’au dernier.

198. Ensuite, le célébrant principal prend l’hostie et, en la tenant un peu élevée au-dessus de la patène, tourné vers le peuple, il dit : Voici l’Agneau de Dieu et il poursuit en disant, avec les concélébrants et le peuple : Seigneur, je ne suis pas digne.

199. Puis, le célébrant principal, tourné vers l’autel, dit à voix basse : Que le Corps du Christ me garde pour la vie éternelle, et il consomme avec respect le Corps du Christ. Les concélébrants font de même. Après eux, le diacre reçoit du célébrant principal le Corps du Seigneur.

200. Le Sang du Seigneur peut être pris soit en buvant directement au calice, soit en employant un chalumeau, ou une cuiller, ou encore par intinction.

201. Si la communion se fait en buvant directement au calice, on peut employer une des manières suivantes.

a) Le célébrant principal prend le calice et dit à voix basse : Que le Sang du Christ me garde pour la vie éternelle, prend un peu du Précieux Sang, et remet le calice au diacre ou à un concélébrant. Il distribue ensuite la communion aux fidèles ou bien se retire à son siège. Les concélébrants, un par un, ou deux par deux si l’on emploie deux calices, s’approchent de l’autel, prennent le Précieux Sang et reviennent à leur siège. Le diacre ou un concélébrant essuie le calice avec le purificatoire après la communion de chaque concélébrant.

b) Le célébrant principal prend habituellement le Sang du Seigneur en se tenant au milieu de l’autel.

Les concélébrants peuvent prendre le Sang du Seigneur en restant à leur place, au calice que leur présente le diacre ou l’un des concélébrants ; ou encore en se transmettant ensuite le calice. Le calice est toujours essuyé, soit par celui qui boit, soit par celui qui présente le calice. Chacun, après avoir communié, retourne à son siège.

202. Si la communion se fait avec le chalumeau, on procède de cette manière : le célébrant principal prend le chalumeau et dit à voix basse Que le Sang du Christ me garde pour la vie éternelle, il aspire un peu de vin consacré, il purifie aussitôt le chalumeau en prenant un peu d’eau d’un vase placé commodément sur l’autel, et il dépose le chalumeau sur un plateau placé à côté. Le diacre, ensuite, ou l’un des concélébrants, dispose commodément le calice ou bien au milieu de l’autel, ou bien au côté droit, sur un autre corporal. Auprès du calice, on met aussi un vase avec de l’eau pour laver les chalumeaux, et le plateau où les chalumeaux seront ensuite déposés.

Les concélébrants s’approchent l’un après l’autre, prennent un chalumeau, aspirent un peu de vin consacré, puis purifient le chalumeau en prenant un peu d’eau, et déposent le chalumeau dans le récipient prévu.

203. La communion au calice en se servant de la cuiller se fait de la même manière qu’avec le chalumeau ; on veillera cependant à ce que, après la communion, la cuiller soit déposée dans un vase d’eau que l’acolyte, une fois la communion achevée, portera à la crédence pour purifier et essuyer les cuillers.

204. Le diacre s’approche le dernier. Après avoir pris une gorgée de vin consacré pour sa communion, il absorbe tout ce qui reste et porte le calice à la crédence. Là, lui-même ou l’acolyte le purifie, l’essuie et le range comme à l’ordinaire.

205. On peut encore organiser la communion des concélébrants de telle manière que chacun à l’autel communie au Corps, et aussitôt après au Sang du Seigneur.

En ce cas, le célébrant principal communie sous les deux espèces comme lorsqu’il célèbre la messe seul, mais en observant, dans chaque cas, pour la communion au calice, le rite qui a été choisi, et qu’observeront les autres concélébrants.

Une fois achevée la communion du célébrant principal, on dépose le calice au côté droit de l’autel sur un autre corporal. Les concélébrants s’approchent du milieu de l’autel l’un après l’autre, font la génuflexion et communient au Corps du Seigneur ; ils passent ensuite au côté droit de l’autel et prennent le Sang du Seigneur, selon le rite choisi pour la communion au calice et qui a été décrit ci-dessus.

On fait de la même manière que ci-dessus pour la communion du diacre et la purification du calice.

206. Si la communion des concélébrants se fait par intinction, le célébrant principal prend le Corps et le Sang du Seigneur de la manière habituelle, en veillant seulement à ce qu’il reste dans le calice assez de vin consacré pour la communion des concélébrants. Puis, le diacre ou l’un des concélébrants dispose commodément le calice ou au milieu de l’autel, ou au côté droit de celui-ci, sur un autre corporal, avec une patène contenant des hosties. Les concélébrants, l’un après l’autre, s’approchent de l’autel, font la génuflexion, prennent une hostie, en trempent une partie dans le calice et, en mettant la patène au-dessous de leur bouche, prennent l’hostie trempée et regagnent leurs places du début de la messe.

C’est aussi par intinction que le diacre communie. Il répond Amen à un concélébrant qui lui dit : Le Corps et le Sang du Christ. Le diacre consomme à l’autel tout le vin consacré qui reste et porte le calice à la crédence. Là, lui-même ou l’acolyte le purifie, l’essuie et le range comme à l’ordinaire.

Rite de conclusion

207. Le célébrant principal, à son siège, fait tout le reste comme d’habitude, jusqu’à la fin de la messe, les concélébrants demeurant à leurs sièges.

208. Avant de quitter l’autel, ils lui adressent la salutation requise. Le célébrant principal vénère l’autel par un baiser.

III - LA MESSE EN L’ABSENCE DE PEUPLE

Préliminaires

209. Il s’agit de la messe célébrée par un prêtre qui n’a qu’un seul ministre pour l’assister et lui répondre.

210. Cette messe suit en général le rite de la messe avec peuple, le ministre prononçant éventuellement les parties du peuple.

211. La célébration sans ministre ou sans la présence au moins d’un fidèle ne se fera que pour une cause juste et raisonnable. En ce cas, les salutations et la bénédiction à la fin de la messe sont omises.

212. Le calice est préparé avant la messe, soit sur une crédence près de l’autel, soit sur l’autel ; le missel est placé sur le côté gauche de l’autel.

Ouverture de la célébration

213. Le prêtre, après avoir salué l’autel, fait sur lui-même le signe de la croix en disant : Au nom du Père, etc. ; tourné vers le ministre, il le salue en choisissant une des formules proposées ; et debout au pied de l’autel, il accomplit la préparation pénitentielle.

214. Puis, il monte à l’autel et le vénère par un baiser ; puis, il se rend au missel, du côté gauche de l’autel, où il demeurera jusqu’à la fin de la prière universelle.

215. Alors, il lit l’antienne d’ouverture, et dit le Kyrie et le Gloria, selon les rubriques.

216. Ensuite, les mains jointes, il dit : Prions ensemble et, après un intervalle convenable, les mains étendues, il dit la prière d’ouverture. A la fin, le ministre acclame : Amen.

Liturgie de la Parole

217. L’oraison une fois dite, le ministre ou le prêtre lui-même lit la première lecture et le psaume, et, quand on doit la dire, la deuxième lecture et le verset de l’Alleluia ou le second chant.

218. Ensuite, restant au même endroit, le prêtre, incliné, dit Purifie mon coeur et lit l’évangile. A la fin, il vénère le livre par un baiser, en disant à voix basse : Que cet Évangile, etc. Le ministre prononce l’acclamation.

219. Le prêtre récite ensuite le Symbole, selon les rubriques, avec le ministre.

220. Vient alors la prière universelle, qui peut se dire même à cette messe ; le prêtre dit les intentions et le ministre répond.

Liturgie eucharistique

221. On omet l’antienne d’offertoire. Le ministre dépose le corporal, le purificatoire et le calice sur l’autel, à moins qu’ils n’y aient été placés dès le début de la messe.

222. On dépose le pain et le vin, et on verse l’eau comme à la messe avec peuple, en disant les formules marquées dans le rituel de la messe. Après avoir déposé le pain et le vin, le prêtre se lave les mains en se tenant au côté de l’autel, le ministre versant l’eau.

223. Le prêtre dit la prière sur les offrandes et la prière eucharistique en observant le rite décrit pour la messe avec peuple.

224. L’oraison dominicale et son embolisme se disent comme à la messe avec peuple.

225. Une fois achevée l’acclamation qui suit l’embolisme, le prêtre dit la prière Seigneur Jésus Christ, tu as dit ; puis, il ajoute : Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous, à quoi le ministre répond : Et avec votre esprit. S’il le juge bon, le prêtre donne la paix au ministre.

226. Puis, pendant qu’il dit l’Agnus Dei avec le ministre, le prêtre rompt l’hostie au-dessus de la patène. Une fois achevé l’Agnus Dei il fait l’immixtion en disant à voix basse : Que le Corps et le Sang.

227. Après l’immixtion, le prêtre dit à voix basse la prière Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu vivant, ou bien Seigneur Jésus Christ, que cette communion ; ensuite, il fait la génuflexion, prend l’hostie et, si le ministre communie, il dit, tourné vers lui et tenant l’hostie un peu élevée au-dessus de la patène : Voici l’Agneau de Dieu, et il ajoute une fois avec lui : Seigneur, je ne suis pas digne. Ensuite, tourné vers l’autel, il consomme le Corps du Christ. Mais, si le ministre ne participe pas à la communion, le prêtre, après avoir fait la génuflexion, prend l’hostie et, tourné vers l’autel, dit une seule fois à voix basse : Seigneur, je ne suis pas digne, et consomme le Corps du Christ. Il boit le vin consacré de la manière décrite dans le rituel de la messe avec peuple.

228. Avant de donner la communion au ministre, le prêtre dit l’antienne de communion.

229. La purification du calice se fait sur le côté de l’autel. Ensuite, le calice peut être ou bien porté à la crédence par le ministre, ou bien posé sur l’autel comme au début.

230. Lorsque la purification du calice est achevée, le prêtre peut observer un temps de silence ; ensuite, il dit l’oraison après la communion.

Rite de conclusion

231. Le rite de conclusion se fait comme à la messe avec peuple, mais en omettant Allez dans la paix du Christ.

IV - QUELQUES RÈGLES VALABLES POUR TOUTES LES FORMES DE MESSE

Vénération de l’autel et du livre des Évangiles

232. Selon une coutume que la liturgie nous a transmise, on vénère l’autel et le livre des Évangiles par le baiser. Mais là où ce geste symbolique ne s’accorde pas bien avec les traditions ou la mentalité de la région, il appartient à la Conférence épiscopale d’établir un autre geste à employer à la place de celui-là, en informant de cette décision le Siège apostolique.

Génuflexion et inclination

233. On fait trois génuflexions à la messe : après l’élévation de l’hostie, après l’élévation du calice, et avant la communion.

Si le tabernacle avec le Saint-Sacrement est dans le sanctuaire, on fait la génuflexion avant et après la messe, et chaque fois qu’on passe devant le Saint-Sacrement.

234. Il y a deux espèces d’inclination : l’inclination de la tête et l’inclination du corps.

a) On incline la tête lorsque les trois Personnes divines sont nommées ensemble, aux noms de Jésus, de la bienheureuse Vierge Marie, et du Saint en l’honneur de qui on dit la messe.

b) On incline le corps, par ce qu’on appelle l’inclination profonde : à l’autel, s’il n’y a pas de tabernacle avec le Saint-Sacrement ; aux prières Purifie mon coeur et Humbles et pauvres ; Dans le Symbole, aux mots Par l’Esprit Saint, il a pris chair ; et dans le Canon romain, aux mots Nous t’en supplions. La même inclination est faite par le diacre, quand il demande la bénédiction avant de proclamer l’Évangile. En outre, le prêtre s’incline un peu, à la consécration, quand il dit les paroles du Seigneur.

Encensement

235. On peut, à son gré, employer l’encens, quelle que soit la forme de la messe :
a) pendant la procession d’entrée ;
b) au début de la messe, pour encenser l’autel ;
c) pour la procession d’Évangile et la proclamation de celui-ci ;
d) à l’offertoire, pour encenser les dons, l’autel, le prêtre et le peuple ;
e) à l’élévation de l’hostie et du calice après la consécration.

236. Le prêtre met l’encens dans l’encensoir et le bénit d’un signe de croix, sans rien dire.

On encense l’autel de la façon suivante :
a) Si l’autel est séparé du mur, le prêtre l’encense en en faisant le tour.
b) Si l’autel n’est pas séparé du mur, le prêtre encense d’abord la partie de droite, puis passe pour l’encenser à la partie de gauche.
Si la croix est sur l’autel ou près de lui, on l’encense avant l’autel ; si elle est derrière l’autel, le prêtre l’encense lorsqu’il passe devant elle.

Purification

237. Chaque fois qu’un fragment d’hostie s’est attaché aux doigts, ce qui arrive surtout après la fraction ou après la communion des fidèles, le prêtre la détachera de ses doigts au-dessus de la patène, ou si besoin est, lavera ceux-ci. De même, il recueillera les fragments qui seraient en dehors de la patène.

238. Les vases sacrés sont purifiés par le prêtre, par le diacre ou par l’acolyte après la communion ou après la messe, autant que possible à la crédence. On fait la purification du calice avec du vin et de l’eau ou bien seulement avec de l’eau, et l’ablution est consommée par celui qui purifie. Ordinairement on essuiera la patène avec le purificatoire.

239. Si une hostie ou un fragment tombait, on les ramasserait avec respect ; si du vin consacré se répandait, on laverait l’endroit avec de l’eau, et cette eau serait ensuite jetée dans la piscine de la sacristie.

La communion sous les deux espèces

240. La sainte communion réalise plus pleinement sa forme de signe lorsqu’elle se fait sous les deux espèces. Car, sous cette forme, le signe du banquet eucharistique est mis plus pleinement en lumière, et on exprime plus clairement la volonté divine d’accomplir la nouvelle et éternelle Alliance dans le Sang du Seigneur ; on montre aussi plus clairement la relation entre le banquet eucharistique et le banquet eschatologique dans le royaume du Père.

241. Les pasteurs veilleront à rappeler, de la façon la plus adaptée, aux fidèles qui participent à ce rite ou à ceux qui en sont les témoins, la doctrine catholique sur la forme de la communion, dans l’esprit du concile de Trente. Avant tout, on avertira les fidèles de ce que la foi catholique nous enseigne : que même sous une seule des deux espèces on reçoit le Christ tout entier, sans aucun manque, et le sacrement dans toute sa vérité ; par suite, en ce qui regarde les fruits de la communion, ceux qui reçoivent une seule espèce ne sont frustrés d’aucune grâce nécessaire au salut.

Ils enseigneront en outre que l’Église a autorité sur la dispensation des sacrements, du moment que l’essentiel est sauvegardé : elle peut décider ou modifier ce qu’elle juge plus avantageux pour la vénération qu’on leur doit ou pour l’utilité de ceux qui les reçoivent, en raison de la diversité des choses, des époques et des lieux. Mais en même temps, on invitera les fidèles à vouloir participer plus intensément au rite sacré, de sorte que le signe du banquet eucharistique soit mis davantage en lumière.

242. Au jugement de l’Ordinaire, et après la catéchèse requise, la communion au calice est permise dans les cas suivants :
1) aux néophytes adultes, dans la messe qui suit leur baptême ; aux confirmés adultes, dans la messe de leur confirmation ; aux baptisés qui sont reçus dans la communion de l’Église ;
2) aux époux, dans la messe de leur mariage ;
3) aux diacres, dans la messe de leur ordination ;
4) à l’abbesse, dans la messe de sa bénédiction ; aux vierges, dans la messe de leur consécration ; aux profès, ainsi qu’à leurs parents, leurs proches et leurs confrères, dans la messe de première profession religieuse, de renouvellement de la profession, ou de profession religieuse perpétuelle, pourvu qu’ils émettent ou renouvellent leurs voeux au cours de la messe ;
5) à ceux qui reçoivent un ministère, au cours de la messe d’institution, aux auxiliaires laïcs des missions, dans la messe où ils reçoivent publiquement leur mission ; et à tous ceux qui reçoivent une mission d’Église au cours de la messe ;
6) dans l’administration du Viatique, au malade et à tous les assistants, lorsque la messe est célébrée chez le malade ;
7) au diacre et aux ministres exerçant leurs fonctions dans la messe ;
8) lorsqu’il y a concélébration :
a) à tous ceux qui exercent un ministère liturgique dans cette concélébration, et à tous les séminaristes présents ;
b) dans leurs églises et oratoires, à tous les membres des instituts professant les conseils évangéliques, et des autres sociétés dans lesquelles on se consacre à Dieu par des voeux religieux, une oblation ou une promesse ; en outre, à tous ceux qui demeurent jour et nuit dans la maison des membres de ces instituts et sociétés ;
9) aux prêtres qui assistent à de grandes célébrations et ne peuvent pas célébrer ou concélébrer ;
10) à tous ceux qui font les exercices spirituels, dans la messe qui, au cours de ces exercices, est célébrée spécialement pour l’assemblée des retraitants qui y participent activement ; à tous ceux qui participent à une réunion pastorale, dans la messe qu’ils célèbrent en commun ;
11) à tous ceux qui sont énumérés aux n. 2 et 4, dans la messe de leurs jubilés ;
12) au parrain, à la marraine, aux parents, au conjoint, et aussi aux catéchistes laïcs d’un baptisé adulte, dans la messe de son initiation ;
13) aux parents, aux familiers, ainsi qu’aux bienfaiteurs insignes qui participent à la messe d’un nouveau prêtre ;
14) aux membres des communautés, à la messe conventuelle ou " de communauté ", conformément au n. 76 de cette Présentation.

De plus, les Conférences épiscopales peuvent fixer jusqu’où, pour quelles raisons et à quelles conditions les Ordinaires peuvent permettre la communion sous les deux espèces dans d’autres cas importants pour la vie spirituelle d’une communauté ou d’un groupe de fidèles.

Dans ces limites, les Ordinaires peuvent indiquer les cas particuliers, à condition cependant que la permission ne soit pas accordée indistinctement, mais que les célébrations soient bien définies et que toutes les précautions soient indiquées. On évitera en outre les occasions où se rencontrent un grand nombre de communiants. Les groupes auxquels cette permission sera accordée seront bien déterminés, organisés et homogènes.

243. Pour distribuer la communion sous les deux espèces, on préparera :
a) si la communion au calice se fait avec le chalumeau, des chalumeaux d’argent pour le célébrant et pour chacun des communiants, un vase avec de l’eau pour purifier les chalumeaux, et un plateau où l’on déposera ceux-ci ;
b) une cuiller, si le vin consacré est administré avec la cuiller ;
c) si la communion sous les deux espèces est distribuée par intinction, on veillera à ce que les hosties ne soient ni trop minces ni trop petites, mais un peu plus épaisses que d’habitude, pour qu’on puisse commodément les distribuer après en avoir trempé une partie dans le vin consacré.

1. - Rite de la communion sous les deux espèces quand les communiants boivent directement au calice

244. S’il y a un diacre, un prêtre assistant ou un acolyte :
a) Le prêtre célébrant prend comme d’habitude le Corps et le Sang du Seigneur, en veillant à ce qu’il reste dans le calice assez de vin consacré pour ceux qui vont communier ; et il essuie la partie extérieure du calice avec le purificatoire.
b) Le prêtre remet au ministre le calice avec le purificatoire, et lui-même prend la patène ou le ciboire avec les hosties ; ensuite le prêtre et le ministre du calice se placent à un endroit où ils pourront commodément donner la communion aux fidèles.
c) Chacun des communiants s’approche, fait le salut requis et se tient devant le prêtre. Celui-ci dit, en élevant l’hostie : Le Corps du Christ, le communiant répond Amen et reçoit du prêtre le Corps du Christ.
d) Le communiant se rend ensuite vers le ministre du calice et se tient devant lui. Le ministre dit : Le Sang du Christ. Le communiant répond Amen. Alors le ministre lui tend le purificatoire et le calice que le communiant, selon sa commodité, prend lui-même pour l’approcher de sa bouche. Le communiant, tenant de la main gauche le purificatoire au-dessous de sa bouche, et en prenant garde que le vin consacré ne se répande pas, boit un peu au calice et ensuite se retire ; le ministre essuie avec le purificatoire la partie extérieure du calice.
e) S’il y a d’autres communiants, qui ne doivent recevoir le Sacrement que sous une seule espèce, le ministre, après que tous ceux qui devaient communier sous les deux espèces ont bu au calice, dépose celui-ci sur l’autel. Le prêtre donne la communion aux fidèles et ensuite revient à l’autel. Lui-même ou le ministre consomme ce qui reste du vin consacré, et accomplit les purifications comme d’habitude.

245. S’il n’y a pas de diacre, ni de prêtre assistant, ni d’acolyte :
a) Le prêtre prend comme d’habitude le Corps et le Sang du Seigneur en veillant à ce qu’il reste dans le calice assez de vin consacré pour ceux qui vont communier ; et il essuie la partie extérieure du calice avec le purificatoire.
b) Ensuite le prêtre se place à un endroit où il pourra commodément donner la communion, et il distribue le Corps du Seigneur, de la manière accoutumée, à chacun de ceux qui doivent communier sous les deux espèces ; ils s’approchent, font le salut requis, se tiennent devant le prêtre et, lorsqu’ils ont reçu le Corps du Seigneur, s’écartent un peu.
c) Après que chacun a pris le Corps du Seigneur, le prêtre dépose le ciboire sur l’autel et prend le calice avec le purificatoire. Chacun de ceux qui doivent participer au calice s’approche et se tient devant lui. Le prêtre dit : Le Sang du Christ, le communiant répond Amen, et le prêtre lui tend le calice avec le purificatoire. Le communiant, tenant de la main gauche le purificatoire au-dessous de sa bouche, et en prenant garde que le vin consacré ne se répande pas, boit un peu au calice et ensuite se retire. Le prêtre essuie avec le purificatoire la partie extérieure du calice.
d) Lorsque la communion au calice est achevée, le célébrant dépose celui-ci sur l’autel. Si d’autres fidèles ne doivent communier que sous une seule espèce, il leur donne la communion de la manière habituelle, puis il revient à l’autel, consomme ce qui est resté de vin consacré et fait les purifications comme à l’ordinaire.

2. - Rite de la communion sous les deux espèces par intinction

246. S’il y a un diacre, un prêtre assistant ou un acolyte :
a) Le prêtre célébrant remet à celui-ci le calice avec le purificatoire, et lui-même prend la patène ou le ciboire avec les hosties ; ensuite, le prêtre se place avec le ministre du calice à un endroit où il pourra commodément donner la communion.
b) Chacun des communiants s’approche, fait le salut requis et se tient devant le prêtre en tenant le plateau au-dessous de sa bouche. Le prêtre trempe dans le calice une partie de l’hostie, et, en élevant celle-ci, dit : Le Corps et le Sang du Christ. Le communiant répond Amen, reçoit du prêtre la communion et se retire.
c) On donne la communion à ceux qui reçoivent le Sacrement sous une seule espèce, on consomme le vin consacré qui reste et on fait les purifications comme c’est indiqué ci-dessus.

247. S’il n’y a pas de diacre, ni de prêtre assistant, ni d’acolyte :
a) Le prêtre, après avoir communié au vin consacré, prend le ciboire ou la patène avec les hosties entre l’index et le médius de la main gauche, et le calice entre le pouce et l’index de la même main, et il se place à un endroit où il pourra commodément donner la communion.
b) Chacun des communiants s’approche, fait le salut requis et se tient devant le prêtre, en tenant le plateau au-dessous de sa bouche. Le prêtre trempe une partie de l’hostie dans le calice et, en élevant celle-ci, dit : Le Corps et le Sang du Christ ; le communiant répond Amen, reçoit du prêtre la communion, et se retire.
c) Il est permis aussi d’apporter une petite table, garnie d’une nappe et d’un corporal, à l’endroit qui convient ; le prêtre y déposera le calice ou le ciboire, pour faciliter la distribution de la communion.
d) Le prêtre donne la communion à ceux qui reçoivent le sacrement sous une seule espèce, consomme le reste du vin consacré et fait les purifications comme on l’a dit.

3. - Rite de la communion sous les deux espèces avec le chalumeau

248. Le prêtre célébrant utilise lui-même le chalumeau pour communier au vin consacré.

249. S’il y a un diacre, un prêtre assistant ou un acolyte :
a) Pour distribuer la communion au Corps du Christ, on fait tout comme c’est indiqué ci-dessus au n. 244 b et c.
b) Ensuite, le communiant s’approche du ministre du calice et se tient devant lui. Le ministre dit : Le Sang du Christ ; le communiant répond Amen, reçoit le chalumeau, introduit celui-ci dans le calice et boit un peu de vin consacré. Ensuite, il retire le chalumeau, en prenant garde que le vin consacré ne se répande pas, et il le met dans un récipient avec de l’eau qu’un autre ministre tient en mains, et il le purifie en aspirant un peu d’eau, puis, il le dépose dans le plateau que lui tend ce ministre.

250. S’il n’y a pas de diacre, ni de prêtre assistant, ni d’acolyte, c’est le prêtre lui-même qui présente le calice à chacun des communiants, dans l’ordre déjà décrit pour la communion au calice (n. 245), et un ministre auprès de lui tient le récipient avec de l’eau pour la purification du chalumeau.

4. - Rite de la communion sous les deux espèces avec la cuiller

251. S’il y a un diacre, un prêtre assistant ou un acolyte, celui-ci soutient le calice de la main gauche et, avec la cuiller, distribue le vin consacré à chacun des communiants, qui tiennent le plateau au-dessous de leur bouche, en disant : Le Sang du Christ, et en faisant attention à ne pas toucher avec la cuiller leurs lèvres ou leur langue.

252. S’il n’y a pas de diacre, ni de prêtre assistant, ni d’acolyte, c’est le prêtre célébrant lui-même qui, après que tous ceux qui doivent communier sous les deux espèces ont reçu le Corps du Seigneur, distribue à chacun le vin consacré.

 

 

CHAPITRE V

DISPOSITION ET DÉCORATION DES ÉGLISES POUR LA CÉLÉBRATION DE L’EUCHARISTIE

 

I - PRINCIPES GÉNÉRAUX

253. Pour la célébration de l’Eucharistie, le peuple de Dieu se rassemble généralement dans une église ou, à défaut, dans un autre lieu honorable qui soit digne d’un si grand mystère. Ces églises ou ces autres lieux se prêteront à accomplir l’action sacrée et à obtenir la participation active des fidèles. En outre, les demeures sacrées et les objets destinés au culte divin seront vraiment dignes et beaux, capables de signifier et de symboliser les réalités surnaturelles.

254. Par conséquent, l’Église ne cesse de faire appel au noble ministère de l’art, et elle admet les valeurs d’art de tous les peuples et de toutes les régions. Bien plus, de même qu’elle s’applique à conserver les oeuvres et les trésors d’art légués par les siècles passés et, autant qu’il est nécessaire, à les accorder aux besoins nouveaux, elle s’efforce d’en promouvoir d’autres qui s’accordent à l’esprit de chaque époque.

C’est pourquoi, dans les programmes proposés aux artistes et dans le choix des oeuvres à admettre dans les églises, on recherchera une véritable qualité artistique, pour que ces oeuvres nourrissent la foi et la piété, et qu’elles aient bien le sens et atteignent le résultat que l’on attend d’elles.

255. Toutes les églises seront solennellement dédiées ou au moins bénites. Mais les églises cathédrales et paroissiales seront toujours dédiées. Les fidèles honoreront comme il se doit l’église cathédrale de leur diocèse et leur propre église ; ils verront en elles le signe de cette Église spirituelle qu’ils sont chargés de construire et d’amplifier en vertu de leur profession de chrétiens.

256. Pour la construction, la restauration et l’aménagement des édifices sacrés, les responsables consulteront la commission diocésaine de liturgie et d’art sacré. L’Ordinaire du lieu recourra au conseil et à l’aide de cette commission quand il s’agira de fournir des règles en ce domaine, d’approuver les projets de nouveaux édifices et de trancher les questions de quelque importance.

II - DISPOSITION DE L’ÉGLISE EN VUE DE LA CÉLÉBRATION COMMUNAUTAIRE

257. Le peuple de Dieu, qui se rassemble pour la messe, forme une assemblée organique et hiérarchique, s’exprime par la diversité des fonctions et des actions selon chaque partie de la célébration. Il faut que le plan d’ensemble de l’édifice sacré soit conçu de manière à offrir l’image de l’assemblée qui s’y réunit, permettre la répartition harmonieuse de tous et favoriser le juste accomplissement de chaque fonction.

Les fidèles et la chorale recevront une place qui facilite leur participation active.

Le prêtre et ses ministres prendront place dans le " sanctuaire ", c’est-à-dire dans la partie de l’église qui manifestera leur fonction, où chacun, respectivement, va présider à la prière, annoncer la parole de Dieu et servir à l’autel. Ces dispositions, tout en exprimant l’ordre hiérarchique et la diversité des fonctions, devront aussi assurer une unité profonde et organique de l’édifice, qui mettra en lumière l’unité de tout le peuple de Dieu. La nature et la beauté du lieu et de tout le mobilier favoriseront la piété et manifesteront la sainteté des mystères qui s’y célèbrent.

III - LE SANCTUAIRE

258. Il convient que le " sanctuaire ", se distingue de la nef de l’église, selon les cas, par une certaine élévation, ou bien par une structure et une ornementation particulières. Il doit être assez vaste pour permettre d’accomplir facilement la liturgie.

IV - L’AUTEL

259. L’autel, où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la table du Seigneur à laquelle, dans la messe, le peuple de Dieu est invité à participer ; il est aussi le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’Eucharistie.

260. Dans un lieu destiné au culte, la célébration de l’Eucharistie doit s’accomplir sur un autel fixe ou mobile ; en dehors d’un lieu sacré, surtout si cela se fait de manière occasionnelle, elle peut encore s’accomplir sur une table convenable, où l’on mettra toujours la nappe et le corporal.

261. L’autel est appelé fixe, s’il est construit de telle sorte qu’il adhère au pavement et ne puisse donc pas être déplacé ; on l’appelle mobile s’il peut être déplacé.

262. Dans une église, il y aura normalement un autel fixe et dédié, qu’on élèvera à une distance du mur qui permette d’en faire aisément le tour et d’y célébrer en se tournant vers le peuple. On lui donnera l’emplacement qui en fera le centre où convergera spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles.

263. Selon une coutume et un symbolisme traditionnels dans l’Église, la table d’un autel fixe sera de pierre naturelle. Cependant on pourra aussi employer, au jugement de la Conférence épiscopale, une autre matière digne, solide et bien travaillée.

Les colonnes ou la base soutenant la table, peuvent être de n’importe quel autre matériau, pourvu qu’il soit digne et solide.

264. L’autel mobile peut être construit en n’importe quelles matières nobles et solides, et qui, selon les traditions et les coutumes des diverses régions, conviennent à l’usage liturgique.

265. Les autels, fixes ou mobiles, seront dédiés selon les rites prévus dans les livres liturgiques ; cependant, les autels mobiles pourront être simplement bénits.

266. On gardera l’usage de déposer sous l’autel à dédier des reliques de saints, même non martyrs. On veillera cependant à vérifier l’authenticité de ces reliques.

267. Les autres autels seront peu nombreux et, dans les nouvelles églises, on les placera dans des chapelles quelque peu séparées de la nef.

V - ARRANGEMENT DE L’AUTEL

268. Par respect pour la célébration du mémorial du Seigneur, pour le banquet où nous sont donnés le Corps et le Sang du Seigneur, on mettra sur l’autel au moins une nappe qui par sa forme, ses dimensions et sa décoration s’accorde avec la forme de cet autel.

269. Les chandeliers qui sont requis, pour chacune des actions liturgiques, afin d’exprimer notre vénération et le caractère festif de la célébration, seront placés compte tenu de la structure de l’autel et du " sanctuaire ", ou bien sur l’autel, ou bien autour de lui, pour réaliser un ensemble harmonieux, et sans que les fidèles soient gênés pour bien voir ce qui se fait à l’autel ou ce que l’on y dépose.

270. De même, sur l’autel ou à proximité, il y aura une croix, bien visible pour l’assemblée.

VI - LE SIÈGE POUR LE PRÊTRE CÉLÉBRANT ET LES MINISTRES OU LE LIEU DE LA PRÉSIDENCE

271. Le siège du prêtre célébrant doit exprimer la fonction de celui qui préside l’assemblée et dirige sa prière. Par conséquent, il sera bien placé s’il est tourné vers le peuple, et situé à l’extrémité du sanctuaire, à moins que la structure de l’édifice ou d’autres circonstances ne s’y opposent, par exemple si la trop grande distance rend difficile la communication entre le prêtre et l’assemblée des fidèles. On évitera toute apparence de trône. On placera à l’endroit le plus approprié du sanctuaire les sièges pour les ministres, afin qu’ils puissent facilement accomplir la fonction qui leur est confiée.

VII - L’AMBON, OU LE LIEU OU L’ON ANNONCE LA PAROLE DE DIEU

272. La dignité de la parole de Dieu requiert qu’il existe dans l’église un lieu qui favorise l’annonce de cette Parole et vers lequel, pendant la liturgie de la Parole, se tourne spontanément l’attention des fidèles.

Il convient que ce lieu soit en règle générale un ambon stable et non un simple pupitre mobile. On aménagera l’ambon, en fonction des données architecturales de chaque église, de telle sorte que les fidèles voient et entendent bien les ministres.

C’est de l’ambon que sont prononcés les lectures, le psaume responsorial et la louange pascale ; on peut aussi prononcer à l’ambon l’homélie et la prière universelle.

Il ne convient guère que le commentateur, le chantre ou le chef de choeur montent à l’ambon.

VIII - LA PLACE DESTINÉE AUX FIDÈLES

273. On aménagera la place destinée aux fidèles avec tout le soin désirable, pour qu’ils puissent participer comme il se doit, par le regard et par l’esprit, aux célébrations sacrées. Il convient ordinairement de mettre à leur disposition des bancs ou des chaises. On doit réprouver l’usage de réserver des sièges à certaines personnes privées. La disposition des bancs et des chaises permettra aux fidèles d’adopter facilement les attitudes requises par les différents moments de la célébration, et de se déplacer sans encombre pour aller recevoir la sainte communion. On veillera non seulement à ce que les fidèles puissent voir le prêtre et les autres ministres, mais encore, grâce à l’emploi des moyens techniques modernes, à ce qu’ils puissent aisément les entendre.

IX - LE LIEU DE LA CHORALE, DE L’ORGUE OU DES AUTRES INSTRUMENTS DE MUSIQUE

274. Selon la disposition de chaque église, on placera la chorale de telle sorte qu’apparaisse clairement sa nature : elle fait partie de l’assemblée des fidèles réunie dans l’église, elle accomplit une fonction particulière ; ainsi, l’accomplissement de son ministère liturgique sera facilité ; et chacun de ses membres pourra facilement obtenir la pleine participation à la messe, qui est la participation sacramentelle.

275. L’orgue et les autres instruments de musique légitimement approuvés seront placés dans un endroit approprié, pour qu’ils puissent soutenir le chant aussi bien du peuple que de la chorale et, s’ils jouent seuls, qu’ils puissent être bien entendus par tous.

X - LA CONSERVATION DE L’EUCHARISTIE

276. Il est fortement recommandé que l’endroit où l’on conserve la sainte Eucharistie se trouve dans une chapelle favorable à la prière privée des fidèles. Si ce n’est pas possible, en fonction des données architecturales de l’église et conformément aux coutumes locales légitimes, on mettra le Saint-Sacrement soit sur un autel, soit en dehors d’un autel à une place d’honneur et bien décorée.

277. La sainte Eucharistie sera conservée dans un seul tabernacle, inamovible et solide, non transparent et fermé, de telle façon que soit évité tout danger de profanation. C’est pourquoi, ordinairement, dans chaque église, il n’y aura qu’un seul tabernacle.

XI - LES IMAGES PROPOSÉES A LA VÉNÉRATION DES FIDÈLES

278. Selon une très ancienne tradition de l’Église, les images du Seigneur, de la Sainte Vierge et des saints, sont légitimement proposées à la vénération des fidèles dans les édifices sacrés. Mais, on veillera d’une part à ce que leur nombre ne soit pas excessif, d’autre part à ce qu’elles soient disposées de manière à ne pas détourner de la célébration l’attention des fidèles. On n’aura pas plus d’une seule image du même saint. D’une façon générale, dans l’ornementation et l’aménagement de l’église pour ce qui regarde les images, on aura en vue la piété de toute la communauté.

XII - LA DISPOSITION GÉNÉRALE DU LIEU SACRÉ

279. L’ornementation de l’église doit viser à une noble simplicité plutôt qu’à un luxe pompeux. Pour choisir les éléments concourant à sa beauté, on aura souci de la vérité des choses et on cherchera à assurer l’éducation des fidèles et la dignité de tout le lieu sacré.

280. Pour répondre aux besoins de notre époque, l’organisation de l’église et de ses dépendances requiert qu’on ne se préoccupe pas seulement de ce qui concerne directement la célébration des actions sacrées, mais aussi que l’on prévoie tout ce qui contribue à une juste commodité des fidèles, comme on a coutume de le prévoir dans les lieux où se tiennent des réunions.

 

 

CHAPITRE VI

CE QUI EST REQUIS POUR LA CÉLÉBRATION DE LA MESSE

 

I - LE PAIN ET LE VIN DESTINÉS A LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE

281. Fidèle à l’exemple du Christ, l’Église a toujours employé le pain et le vin avec de l’eau pour célébrer le banquet du Seigneur.

282. Le pain destiné à la célébration eucharistique doit être du pain de pur froment, de confection récente, et, selon la tradition ancienne de l’Église latine, du pain azyme.

283. La vérité du signe demande que la matière de la célébration eucharistique apparaisse vraiment comme une nourriture. Il convient donc que le pain eucharistique, tout en étant azyme et confectionné selon la forme traditionnelle, soit tel que le prêtre, à la messe célébrée avec peuple, puisse vraiment rompre l’hostie en plusieurs morceaux, et distribuer ceux-ci à quelques fidèles au moins. Cependant, on n’exclut aucunement les petites hosties quand le nombre des communiants et d’autres motifs pastoraux exigent leur emploi. Mais le geste de la fraction du pain, qui désignait à lui seul l’Eucharistie à l’âge apostolique, manifestera plus ouvertement la valeur et l’importance du signe de l’unité de tous en un seul pain, et du signe de la charité, du fait qu’un seul pain est partagé entre frères.

284. Le vin de la célébration eucharistique doit provenir du fruit de la vigne (cf. Lc 22, 18), être naturel et pur, c’est-à-dire sans mélange de substances étrangères.

285. On prendra soin de conserver en parfait état le pain et le vin destinés à l’Eucharistie ; on veillera donc à ce que le vin n’aigrisse pas, à ce que le pain ne se gâte, ni ne durcisse trop, ce qui rendrait difficile le geste de la fraction.

286. Il peut arriver que le prêtre, après la consécration ou quand il communie, s’aperçoive qu’il n’avait pas versé du vin mais de l’eau dans le calice ; qu’il vide alors cette eau dans un récipient et qu’il verse du vin avec de l’eau dans le calice ; il le consacrera en disant la partie du récit de l’institution qui se rapporte au calice, sans avoir à consacrer le pain à nouveau.

II - LE MOBILIER LITURGIQUE EN GÉNÉRAL

287. L’Église, pour tout le mobilier liturgique comme pour la construction des églises, accepte l’art de chaque pays, et accueille les adaptations appelées par la mentalité et les traditions des différents peuples, pourvu qu’effectivement tout réponde bien à l’usage que le mobilier sacré doit fournir.

Dans ce domaine aussi, on recherchera cette noble simplicité qui s’allie parfaitement à l’art véritable.

288. Dans le choix des matières destinées au mobilier sacré, en dehors de celles que l’usage a rendues traditionnelles, on peut admettre aussi celles que les esprits de notre temps estiment nobles, qui sont durables et bien adaptées à leur emploi sacré. Pour chaque région, c’est la Conférence épiscopale qui sera juge en la matière.

III - LES VASES SACRÉS

289. Parmi les objets requis pour célébrer la messe, on honore tout spécialement les vases sacrés et, parmi eux, le calice et la patène qui servent à offrir, à consacrer et à consommer le vin et le pain.

290. Les vases sacrés seront faits de matières qui soient solides, et que, dans chaque région, tout le monde juge nobles, ce dont la Conférence épiscopale est juge. Mais on donnera la préférence aux matières qui ne se brisent, ni ne s’altèrent facilement.

291. Les calices et les autres vases destinés à recevoir le Sang du Seigneur auront leur coupe faite d’une matière qui n’absorbe pas les liquides. Quant au pied, il pourra être fait d’autres matières, solides et dignes.

292. Les vases sacrés destinés à recevoir les hosties, comme la patène, le ciboire, la custode, l’ostensoir, etc., peuvent être faits d’autres matières particulièrement estimées dans chaque région, comme l’ivoire ou certains bois durs, pourvu que ces matières conviennent à cet usage sacré.

293. Pour la consécration des hosties, on peut employer fort à propos une patène assez grande, dans laquelle on mettra non seulement le pain du prêtre mais aussi celui des ministres et des fidèles.

294. Les vases sacrés en métal seront normalement dorés à l’intérieur, s’il s’agit d’un métal susceptible de rouiller, mais si c’est un métal qui ne rouille pas et qui soit plus noble que l’or, il n’est pas nécessaire de les dorer.

295. Quant à la forme des vases sacrés, l’artiste peut choisir celle qui correspond aux moeurs de chaque région, pourvu que chacun de ces vases soit adapté à l’usage liturgique qu’il doit fournir.

296. Pour la bénédiction ou la consécration des vases sacrés, on observera les rites prescrits par les livres liturgiques.

IV - LES VÊTEMENTS LITURGIQUES

297. Dans l’Église, qui est le Corps du Christ, tous les membres n’exercent pas la même fonction. Cette diversité des ministères dans l’accomplissement du culte se manifeste extérieurement par la diversité des vêtements liturgiques. Par conséquent, ceux-ci doivent être le signe de la fonction propre à chaque ministre. Il faut, cependant, que ces vêtements contribuent aussi à la beauté de l’action liturgique.

298. Le vêtement liturgique commun aux ministres de tout degré est l’aube, serrée autour des reins par le cordon, à moins qu’elle ne soit confectionnée de telle manière qu’elle puisse s’ajuster même sans cordon. On mettra un amict avant de revêtir l’aube si celle-ci ne recouvre pas parfaitement l’habit commun autour du cou. On ne peut remplacer l’aube par le surplis, lorsque l’on doit revêtir la chasuble ou la dalmatique, ou bien lorsqu’on emploie l’étole à la place de la chasuble ou de la dalmatique.

299. Le vêtement propre au prêtre célébrant, pour la messe et pour les autres actions sacrées en liaison immédiate avec la messe, est la chasuble, à moins que ne soit prévu un autre vêtement à revêtir par-dessus l’aube et l’étole.

300. Le vêtement propre au diacre est la dalmatique qu’il doit revêtir sur l’aube et l’étole.

301. Les ministres d’un grade inférieur au diacre peuvent porter l’aube ou tel autre vêtement approuvé dans leur région.

302. Le prêtre porte l’étole autour du cou et la laisse pendre devant la poitrine ; le diacre la porte en sautoir, en travers de la poitrine, de l’épaule gauche au côté droit du corps, où l’on la fixe.

303. Le pluvial, ou chape, est utilisé par le prêtre pour les processions et pour d’autres actions sacrées, selon les rubriques propres à chaque rite.

304. En ce qui concerne la forme des vêtements liturgiques, les Conférences épiscopales peuvent définir et proposer au Siège apostolique, les adaptations correspondant aux besoins et aux moeurs de chaque région.

305. Pour la confection des vêtements liturgiques, outre les matières traditionnelles, on peut employer les fibres naturelles propres à chaque pays, ainsi que certaines fibres artificielles pourvu qu’elles répondent à la dignité de l’action sacrée et de celui qui l’accomplit. En ce domaine, la Conférence épiscopale sera juge.

306. Il convient que la beauté et la noblesse de chaque vêtement ne soit pas demandée à l’abondance d’ornements surajoutés, mais à la matière employée et à la forme de ces vêtements. Les ornements pourront présenter des motifs, des images ou des symboles qui indiquent un usage sacré, et l’on écartera ceux qui jureraient avec lui.

307. L’emploi de couleurs diverses pour les vêtements liturgiques vise à exprimer efficacement par des moyens extérieurs ce qui caractérise les mystères de foi que l’on célèbre et, par suite, le sens d’une vie chrétienne qui progresse à travers le déroulement de l’année liturgique.

308. En ce qui concerne la couleur des vêtements liturgiques, on observera l’usage traditionnel, c’est-à-dire :
a) On emploie le blanc aux offices et aux messes du temps pascal et du temps de Noël ; en outre, aux fêtes et mémoires du Seigneur qui ne sont pas celles de sa Passion ; aux fêtes et mémoires de la Vierge Marie, des Anges, des saints qui ne sont pas martyrs, aux fêtes de la Toussaint (1er novembre), de saint Jean Baptiste (24 juin), de saint Jean l’Évangéliste (27 décembre), de la Chaire de saint Pierre (22 février) et de la conversion de saint Paul (25 janvier).
b) On emploie le rouge le dimanche de la Passion et le Vendredi saint, le dimanche de Pentecôte, aux fêtes de la Passion du Seigneur, aux fêtes de la naissance au ciel des Apôtres et des Évangélistes, et aux fêtes de martyrs.
c) On emploie le vert aux offices et aux messes du temps ordinaire.
d) On emploie le violet aux temps de l’Avent et du Carême. On peut aussi le prendre pour les offices et les messes des défunts.
e) On peut employer le noir aux messes des défunts.
f) On peut employer le rose aux dimanches Gaudete (3e de l’Avent) et Laetare (4e de Carême).

Cependant, les Conférences épiscopales peuvent déterminer et proposer au Siège apostolique des adaptations qui correspondent aux besoins et à la mentalité des peuples.

309. Aux jours les plus solennels, on peut employer des vêtements liturgiques particulièrement beaux, même s’ils ne sont pas de la couleur du jour.

310. On dit les messes rituelles avec leur couleur propre ou bien en blanc ou en couleur de fête. On dit les messes pour intentions et circonstances diverses avec leur couleur propre, ou avec celle du jour ou du temps, ou bien en violet si elles ont un caractère pénitentiel (par ex. la messe " en temps de guerre ", n. 19 ; " en temps de famine ", n. 34 ; " pour demander le pardon des péchés ", n. 44). On dit les messes votives avec la couleur qui convient à la messe célébrée ou bien avec la couleur propre du jour ou du temps.

V - AUTRES OBJETS EMPLOYÉS A L’ÉGLISE

311. Outre les vases sacrés ou les vêtements liturgiques, pour lesquels une matière déterminée est fixée, tout le reste du mobilier destiné à un usage liturgique proprement dit, ou qui est admis dans l’église à un autre titre, doit être digne et répondre à sa destination.

312. On s’efforcera sérieusement d’observer les exigences de l’art même pour les objets de moindre importance, dans lesquels une noble simplicité s’associera toujours à la propreté.

 

 

 

CHAPITRE VII

COMMENT CHOISIR LA MESSE ET SES DIFFÉRENTES PARTIES

 

313. L’efficacité pastorale de la célébration sera certainement accrue si les textes des lectures, des prières et des chants correspondent bien, dans la mesure du possible, à l’état de préparation spirituelle et à la mentalité des participants. C’est ce qu’on obtiendra au mieux si l’on profite des multiples facilités de choix qui vont être énumérées ci-dessous.

Par conséquent, le prêtre, en organisant la messe, considérera davantage le bien spirituel de l’assemblée que ses idées personnelles. Il se rappellera en outre que ce choix de différentes parties devra se faire en accord avec les ministres et avec tous ceux qui jouent un rôle dans la célébration, sans exclure aucunement les fidèles pour ce qui les concerne plus directement.

Puisque des facultés multiples sont offertes pour le choix des diverses parties de la messe, il est nécessaire qu’avant la célébration, le diacre, les lecteurs, le psalmiste, le chantre, le commentateur, la chorale, chacun pour sa partie, sache bien quel texte, en ce qui le concerne, va être employé, et que rien ne soit laissé à l’improvisation du moment. Une organisation et une exécution harmonieuse des rites facilitent beaucoup, en effet, la participation profonde des fidèles à l’Eucharistie.

I - CHOIX DE LA MESSE

314. Aux solennités, le prêtre est tenu de suivre le calendrier de l’église où il célèbre.

315. Les dimanches, aux féries d’Avent, du temps de Noël, de Carême et du temps pascal, aux fêtes et aux mémoires obligatoires :
a) si la messe est célébrée avec peuple, le prêtre suivra le calendrier de l’église où il célèbre ;
b) si la messe est célébrée en l’absence de peuple, le prêtre peut choisir ou le calendrier de l’église, ou son calendrier propre.

316. Les mémoires facultatives :
a) Aux féries de l’Avent du 17 au 24 décembre, aux jours dans l’octave de Noël et aux féries de Carême, à l’exception des féries du Mercredi des cendres et de la Semaine sainte, le prêtre dit la messe du jour occurrent ; cependant, s’il y a ce jour-là une mémoire inscrite au calendrier général, il peut en prendre la collecte, pourvu que ce ne soit pas le Mercredi des cendres ou un jour de la Semaine sainte.
b) Aux féries de l’Avent avant le 17 décembre, aux féries du temps de Noël à partir du 2 janvier, et à celles du temps pascal, le prêtre peut choisir soit la messe de la férie, soit la messe du saint ou de l’un des saints dont on fait mémoire, soit la messe d’un saint inscrit ce jour-là au martyrologe.
c) Aux féries du temps ordinaire, le prêtre peut choisir soit la messe de la férie, soit la messe d’une mémoire facultative qui tomberait ce jour-là, soit la messe d’un saint figurant au martyrologe ce même jour, soit une messe pour diverses circonstances ou une messe votive.
S’il célèbre avec peuple, le prêtre cherchera avant tout le bien spirituel des fidèles, et veillera à ne pas leur imposer ses préférences. Il veillera surtout à ne pas omettre trop souvent et sans motif suffisant les lectures assignées pour chaque jour au Lectionnaire férial : car, l’Église désire que la table de la parole de Dieu soit offerte aux fidèles dans sa plus grande richesse.

Pour la même raison, il ne prendra pas trop souvent les messes des défunts : car, toutes les messes sont offertes pour les vivants et pour les morts, et chaque prière eucharistique comporte la mémoire des défunts.

Là où les fidèles sont attachés aux mémoires facultatives de la Vierge Marie ou des saints, on en célèbrera au moins une messe, pour satisfaire leur légitime piété.

Puisqu’il est permis de choisir entre une mémoire marquée au calendrier général et une mémoire insérée dans le calendrier diocésain ou religieux, on préférera, toutes choses égales d’ailleurs et conformément à la tradition, la mémoire particulière.

II - CHOIX DES PARTIES DE LA MESSE

317. Pour choisir les textes des différentes parties de la messe, aussi bien du temps que des saints, on observera les normes qui suivent.

Les lectures

318. Trois lectures sont assignées aux dimanches et jours de fête : le Prophète, l’Apôtre et l’Évangile, qui font comprendre au peuple chrétien la continuité de l'oeuvre du salut, selon l’admirable pédagogie divine.

Il est fort souhaitable qu’on fasse effectivement les trois lectures ; cependant, pour des motifs d’ordre pastoral et par décision de la Conférence épiscopale, il est permis, en certains endroits, de n’employer que deux lectures. Quand il faut choisir entre les deux premières lectures, on se rappellera les normes proposées dans le Lectionnaire, ainsi que le conseil d’amener les fidèles à approfondir leur connaissance des Écritures ; et on veillera à ne jamais choisir un texte simplement parce qu’il est le plus court ou le plus facile.

<B319.< B>Dans le Lectionnaire férial, sont proposées des lectures pour chaque jour de chaque semaine pendant toute l’année : par conséquent, ce sont ces lectures qu’on prendra le plus souvent, les jours auxquels elles sont assignées, à moins qu’il n’y ait ce jour-là une solennité ou une fête.

Mais si la lecture continue de la semaine est interrompue à cause d’une fête ou de quelque célébration particulière, il sera permis au prêtre, en considérant l’organisation des lectures de toute la semaine, ou bien de réunir aux autres les parties qu’il devra omettre, ou bien de décider quels textes doivent l’emporter sur d’autres.

Dans les messes pour des groupes particuliers, il est permis au prêtre de lire des textes mieux adaptés à la célébration particulière, pourvu qu’on les choisisse dans un Lectionnaire approuvé.

320. En outre, on offre un choix particulier de textes de la sainte Écriture pour les messes au cours desquelles on célèbre des sacrements ou des sacramentaux, ou bien qui sont célébrées pour certaines circonstances particulières.

Ces Lectionnaires ont été composés afin d’amener les fidèles, par une audition plus adaptée de la parole de Dieu, à comprendre plus profondément le mystère auquel ils participent, et de les former à un amour plus vif de la parole de Dieu.

Par conséquent, on doit déterminer les textes qui sont proclamés dans l’assemblée liturgique en considération d’une pastorale adaptée aussi bien que de la faculté de choix laissée en ce domaine.

Les prières

321. La plupart des préfaces, dont le Missel romain est doté, visent à développer de diverses façons le thème de l’action de grâce dans la prière eucharistique, et à mettre davantage en lumière les différents aspects du mystère du salut.

322. Le choix entre les prières eucharistiques est réglé à titre indicatif par les normes que voici :
a) La prière eucharistique I, qui est le Canon romain, et qui peut toujours être employée, est plus indiquée les jours auxquels sont assignés des Communicantes propres, ou bien aux messes dotées d’un Hanc igitur propre, ainsi qu’aux fêtes des Apôtres et des saints mentionnés dans le texte de cette prière ; de même les dimanches, à moins que, pour des motifs pastoraux, on ne préfère une autre prière eucharistique.
b) La prière eucharistique II, en raison de ses caractéristiques, est plus indiquée pour les jours de semaine, ou dans des circonstances particulières.
Bien qu’elle soit munie d’une préface propre, on peut l’employer aussi avec d’autres préfaces, surtout avec celles qui rappellent en abrégé le mystère du salut, comme les préfaces des dimanches ordinaires et les préfaces communes.
Quand on célèbre la messe pour un défunt, on peut employer une formule particulière qui est proposée en son lieu, c’est-à-dire avant Souviens-toi aussi de nos frères.
c) La prière eucharistique III peut être dite avec n’importe quelle préface. On l’emploiera de préférence les dimanches et jours de fête. Dans cette prière, on peut employer une formule particulière pour un défunt, à insérer en son lieu, c’est-à-dire après les mots : Et ramène à toi, Père très aimant, tous tes enfants dispersés.
d) La prière eucharistique IV a une préface immuable et offre un résumé plus complet de l’histoire du salut. On peut l’employer quand la messe n’a pas de préface propre.
Dans cette prière, en raison de sa structure, il est impossible d’insérer une formule particulière pour un défunt.
e) On peut utiliser une prière eucharistique ayant une préface propre et garder cette préface même lorsqu’à la messe on devrait dire une préface du temps.

323. A chaque messe, sauf indication différente, on dit les oraisons propres à cette messe.

Cependant, aux messes qui célèbrent une mémoire, on dit soit la prière d’ouverture (collecte) propre, soit celle du commun ; quant aux prières sur les offrandes et après la communion, à moins qu’elles ne soient propres, on peut les prendre soit au commun, soit aux féries du temps en cours.

Aux féries du temps ordinaire, outre les oraisons du dimanche précédent, on peut prendre soit les oraisons d’un autre dimanche du temps ordinaire, soit une des oraisons pour intentions et circonstances diverses rassemblées dans le Missel. Mais il sera toujours permis de n’emprunter, pour ces messes, que la prière d’ouverture (collecte).

De cette façon, on dispose d’une quantité accrue de textes, ce qui ne permet pas seulement de renouveler sans cesse les thèmes de prière de l’assemblée liturgique, mais aussi d’adapter cette prière aux besoins des fidèles, de l’Église et du monde. Cependant, aux temps forts de l’année, cette adaptation est déjà réalisée par les oraisons propres à ces temps, et qui se trouvent au Missel pour chaque jour.

Les chants

324. Pour choisir les chants qui se placent entre les lectures, ainsi que les chants d’entrée, d’offertoire et de communion, on suivra les normes qui sont établies en leur lieu.

Facultés particulières

325. Outre les facultés de choisir certains textes plus adaptés, signalées dans les paragraphes précédents, il est loisible aux Conférences épiscopales, dans des circonstances particulières, d’indiquer certaines adaptations en ce qui concerne les lectures, mais en observant cette loi que les textes en soient choisis dans un Lectionnaire dûment approuvé.

 

CHAPITRE VIII

MESSES ET ORAISONS POUR DES INTENTIONS DIVERSES, MESSES DES DÉFUNTS

 

I - MESSES ET ORAISONS POUR DES INTENTIONS DIVERSES

326. Puisque la liturgie des sacrements et des sacramentaux fait que, chez les fidèles bien disposés, presque tous les événements de la vie sont sanctifiés par la grâce divine qui découle du mystère pascal, et puisque l’Eucharistie est le sacrement des sacrements, le Missel fournit des spécimens de messes et d’oraisons qu’en diverses occasions de la vie chrétienne on peut employer pour les besoins du monde entier, de l’Église universelle et de l’Église locale.

327. Si l’on considère la faculté élargie de choisir les lectures et les oraisons, il convient d’employer avec mesure ces messes diverses, c’est-à-dire quand les circonstances l’exigent.

328. Dans toutes les messes pour des intentions diverses, à moins qu’une indication différente ne soit donnée expressément, il est permis d’employer, si elles s’accordent avec la célébration, les lectures fériales, ainsi que les chants qui s’y intercalent.

329. Les messes pour des intentions diverses sont de trois catégories :
a) les messes rituelles, liées à la célébration de certains sacrements ou sacramentaux ;
b) les messes pour diverses intentions, que l’on emploie en certaines circonstances, soit par occasion, soit à dates fixes ;
c) les messes votives, choisies selon la piété des fidèles, pour commémorer des mystères du Seigneur, ou pour honorer la Vierge Marie, tel saint, ou tous les saints.

330. Les messes rituelles sont interdites les dimanches de l’Avent, du Carême et du temps pascal, aux solennités, pendant l’octave de Pâques, le 2 novembre, le Mercredi des cendres, et pendant la Semaine sainte, en observant par ailleurs les règles qui sont données dans les rituels ou dans ces messes elles-mêmes.

331. C’est parmi les messes pour diverses circonstances que l’autorité compétente peut choisir les messes pour les supplications publiques dont la célébration, au cours de l’année, sera décidée par la Conférence épiscopale.

332. Lorsque se présente un besoin ou un avantage pastoral particulièrement important, la messe correspondante peut être célébrée, sur l’ordre ou avec la permission de l’Ordinaire du lieu, tous les jours, sauf aux solennités, aux dimanches de l’Avent, du Carême et du temps pascal, pendant l’octave de Pâques, le 2 novembre, le Mercredi des cendres et pendant la Semaine sainte.

333. Les messes pour intentions et circonstances diverses et les messes votives sont prohibées les jours de mémoire obligatoire, ainsi qu’aux féries de l’Avent jusqu’au 16 décembre, de Noël depuis le 2 janvier, et du temps pascal après l’octave de Pâques. Cependant, si un besoin ou un avantage pastoral véritable le demandent, on peut employer, dans la célébration avec peuple, les messes correspondant à ce besoin ou à cet avantage, au jugement du recteur de l’église ou même du prêtre célébrant.

334. Aux féries du temps ordinaire comportant une mémoire facultative, ou bien quand on fait l’office de la férie, il est permis de célébrer n’importe quelle messe, ou d’employer n’importe quelle oraison pour des intentions diverses, excepté cependant les messes rituelles.

II - MESSES DES DÉFUNTS

335. L’Église offre le sacrifice eucharistique de la Pâque du Christ pour les défunts pour que, en raison de la communion qui unit tous les membres du Christ, ce qui obtient une aide spirituelle pour les uns apporte aux autres la consolation de l’espérance.

336. Parmi les messes des défunts, la messe des obsèques occupe la première place ; elle peut être célébrée tous les jours, sauf aux solennités de précepte, le Jeudi saint, le Triduum pascal et les dimanches de l’Avent, du Carême et du temps pascal.

337. Lorsque l’on vient d’apprendre la mort, ou pour la dernière sépulture du défunt, ou le jour du premier anniversaire, on peut célébrer la messe des défunts, même pendant l’octave de Noël et les jours de mémoire obligatoire ou de férie. Elle est interdite les mêmes jours que la messe des obsèques (n. 336), et en outre le Mercredi des cendres, et pendant la Semaine sainte.

Les autres messes des défunts, dites " quotidiennes ", peuvent se célébrer les jours du temps ordinaire où l’on a une mémoire facultative, ou bien si l’on fait l’office de la férie, pourvu qu’elles soient vraiment célébrées à l’intention des défunts.

338. Aux messes des obsèques, on fera ordinairement une brève homélie, mais où l’on évitera toute apparence d’éloge funèbre. On conseille aussi de faire l’homélie aux autres messes de défunts célébrées en présence du peuple.

339. On encouragera les fidèles, surtout les membres de la famille du défunt, à participer par la communion au sacrifice eucharistique offert pour le défunt.

340. Si la messe des obsèques fait partie du rite des obsèques, lorsque l’on aura dit l’oraison après la communion, et en omettant le rite de conclusion, on accomplira le rite de la dernière recommandation ou de l’adieu ; ce rite ne se célèbre qu’en présence du corps.

341. En organisant et en choisissant les parties variables de la messe des défunts, surtout de la messe des obsèques (par exemple les oraisons, les lectures, la prière universelle), on tiendra compte, comme il est juste, des motifs pastoraux relatifs au défunt, à sa famille, et à l’assistance.

De plus, les pasteurs tiendront spécialement compte de ceux qui, à l’occasion d’obsèques, assistent à des célébrations liturgiques, ou bien entendent l’Évangile, alors qu’ils ne sont pas catholiques ou bien sont des catholiques qui ne participent jamais ou presque jamais à l’Eucharistie, ou encore qui semblent avoir perdu la foi : car les prêtres sont les ministres de l’Évangile du Christ pour tous les hommes.