CONGRÉGATION POUR LE CLERGÉ

Prêtre, tu es mystère de miséricorde !

Réflexions et prières sur le Prêtre et la Miséricorde de Dieu

à la lumière de la Lettre du Saint-Père

Jean-Paul II

aux prêtres pour le Jeudi Saint 2001

 

 

PRÉFACE

 

Très cher ami Prêtre,

Je souhaite que ce livret " Prêtre, tu es mystère de miséricorde! " puisse t’être utile.

Ce thème a été choisi en syntonie avec le Saint-Père qui nous a adressé une précieuse Lettre, le Jeudi Saint dernier, sur le sacrement de la Réconciliation comme voie fondamentale de notre sanctification.

Cette Lettre nous exhortait à redécouvrir notre Sacerdoce comme mystère de miséricorde, et cela nous a encouragé à parcourir avec toi un chemin centré sur la miséricorde de Dieu. Nous le ferons en commentant simplement les passages essentiels de cette Lettre, à la lumière de la Parole de Dieu ainsi que de l’expérience chrétienne.

Comme nous l’indiquent  d’innombrables saints, l’amour miséricordieux n’est-il pas la voie la plus courte et la plus simple pour parvenir à la sainteté?

Le Grand Jubilé a enraciné dans nos cœurs un désir plus grand de réconciliation avec le Seigneur et entre nous tous ; c’est peut-être le fruit le plus sensible, remarqué même par ceux qui n’ont pas la foi : on sent aujourd’hui un besoin diffus de trouver de nouveaux chemins pour aplanir les routes défoncées par les conflits. Partout on désire la paix et l’Évangile nous rappelle que la paix est le fruit du pardon reçu et donné.

Le Seigneur ressuscité offre à chacun de nous le don inépuisable de son pardon. Il nous montre ses plaies (cf. Jn 20, 20) pour nous inviter à la confiance en son amour indicible à notre égard. Il n’a reculé devant rien pour nous relever de nos misères. Nous nous sentons parfois comme Thomas, l’incrédule, mais Thomas devient l’adorateur du Seigneur Dieu une fois faite l’expérience de sa miséricorde (cf. Jn 20, 27-29). C’est une conversion qui s’est opérée en lui et que Jésus veut réaliser en nous tous, dans la mesure de notre foi en la toute-puissance de sa miséricorde.

Le sacrement du pardon est le lieu par excellence où nous faisons l’expérience de la miséricorde divine. Ce sacrement nous est donné, il nous a été confié pour que, Prêtres, nous en fassions les premiers l’expérience, en imitant les apôtres qui ont rencontré le Seigneur ressuscité au cénacle (cf. Jn 20. 19-23).

Nous voulons nous renouveler nous-mêmes, par le propos de nous confesser régulièrement et d’être héroïquement disponibles pour confesser les autres.

Nous voulons être les fidèles et les apôtres de la confession car nous savons bien qu’aucune nouvelle évangélisation ne sera possible sans faire revivre nos confessionnaux d’où jaillissent les fleuves de la miséricorde qui régénère, et par conséquent les fleuves de la paix et de l’amour.

Les paroles du Saint-Père nous y invitent : " Il est beau de pouvoir confesser nos péchés, et d’entendre la parole qui est comme un baume qui nous inonde de miséricorde et nous remet en chemin. Seul celui qui a ressenti la tendresse de l’étreinte du Père, telle que l’Évangile la décrit dans la parabole de l’enfant prodigue — "il courut se jeter à son cou et il le couvrit de baisers!" (Lc 15, 20) — seul celui-là peut transmettre aux autres la même chaleur, quand de destinataire du pardon il en devient le ministre " (Lettre aux Prêtres pour le Jeudi Saint 2001, n. 10)

On peut dire que l’espace infini de la miséricorde du Père est contenu dans l’espace évangélique de la Parabole de l’Enfant Prodigue (cf. Lc 15, 11-32). Toute l’humanité est comprise dans cette parabole extraordinaire, l’humanité coupable de fautes immenses mais confrontée à la gratuité absolue de l’amour divin qui, au contact avec le péché du monde, se révèle amour miséricordieux.

Si, par impossible, nous n’avions pas fait l’expérience de la miséricorde divine, comment pourrions-nous être en communion vitale avec le Père, riche en miséricorde ? Nous ne serions pas des rameaux vivants mais des rameaux desséchés, séparés de la vigne (cf. Jn 15, 6).

La vocation sacerdotale se comprend et se développe précisément comme un rameau totalement uni à la vigne qu’est le Christ (cf. Jn 15. 5) ; telle est son essence : " alter Christus " ! Dans cette vigne monte une sève qui donne la vie : la miséricorde du Père. Sans miséricorde, les âmes deviennent comme une terre aride où le désert avance implacablement en dévorant l’espérance. Le cœur de l’homme ressemble alors à une caverne obscure et solitaire.

Jésus ressuscité, au contraire, veut entrer dans notre vie, imprégner de lui-même tout notre être, tant humain que spirituel ; prêtres, il veut nous inonder de bonté et de compassion. C’est pour toujours que le Ressuscité a fait rouler la pierre du sépulcre, et la lumière de sa miséricorde s’est répandue dans le cœur de ceux qui lui donnent leur confiance.

Personne ne peut arrêter cette lumière, rien ne peut la limiter, elle se répand sur tous les hommes de bonne volonté qui, dans l’humilité, restent ouverts à la puissance de l’amour miséricordieux de Jésus, amour qui jaillit de ses plaies glorieuses.

Je te souhaite aujourd’hui, cher Prêtre, de faire une expérience toujours plus profonde et plus efficace de la bonté du Seigneur qui t’a choisi et qui t’a oint pour être son consacré. Je te souhaite d’être toi-même un espace de miséricorde pour chacun de tes confrères et pour tous les hommes !

Du Vatican, le 13 mai 2001

 

Darío Card. Castrillón Hoyos

Préfet de la Congrégation pour le Clergé

 

 

 

AVANT- PROPOS

Cher ami prêtre, nous vivrons cette méditation avec des extraits de la Lettre que le Pape Jean-Paul II nous a adressée à l’occasion du Jeudi Saint de cette année. Ces extraits seront accompagnés de commentaires qui se veulent une aide pour méditer sur notre appel, tout immergé dans la miséricorde divine, laquelle t’a conçu comme prêtre et qui désire constamment te nourrir en soutenant chacun de tes pas vers le Ciel, vers lequel tu guides les âmes qui te sont confiées.

À nous, ministres de l’Évangile, l’Évangile commande : " Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux " (Lc 6, 36). Toute notre perfection est contenue dans cette phrase : devenir comme le Père céleste ! " Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait " (Mt 5, 48).

La miséricorde de Dieu est sa perfection et doit devenir aussi notre perfection sacerdotale.

" L’Église vit d’une vie authentique — nous dit le Saint-Père — lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice " (Jean-Paul II, Dives in misericordia, n. 13).

" Conduire les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur " : n’est-ce pas ta tâche la plus sublime ?

Puissent ces pages t’aider à désirer toujours plus glorifier Dieu en glorifiant sa miséricorde infinie.

 

1

Prêtre: tu es précieux aux yeux de Dieu

" Je pense... au travail que vous accomplissez chaque jour, travail souvent caché qui, sans accéder aux feux de la rampe, fait avancer le Règne de Dieu dans les consciences. Je vous dis mon admiration pour ce ministère discret, tenace, créatif, bien qu’il soit parfois traversé par les larmes de l’âme que Dieu seul voit et qu’il "recueille en ses outres" (cf. Ps 55, 9). Ministère d’autant plus digne d’estime qu’il est davantage éprouvé par les résistances d’un monde largement sécularisé, qui expose l’action du prêtre aux embûches de l’épuisement et du découragement. Vous le savez bien : cet engagement quotidien est précieux aux yeux de Dieu ".

Comme est précieux ton travail aux yeux de Dieu : non pas d’abord en raison de ce que tu fais, mais de ce que tu es. Comme prêtres en effet, nous sommes le Christ, nous le sommes réellement et pour toujours. Ceci nous inspire parfois presque une frayeur, la crainte de nous trouver devant une chose tellement grande, trop grande pour un pauvre homme. C’est peut-être pour cela que le Christ a lancé plus d’une fois, précisément aux premiers appelés, l’encouragement qu’à nous aussi il adresse aujourd’hui : " Courage, c’est moi, n’ayez pas peur " (Mt 14, 27).

" Ne crains pas, c’est moi ", cette parole du Seigneur doit te pénétrer, particulièrement dans les moments d’accablement et de découragement ; tu dois la laisser demeurer en toi, jusqu’à l’entendre avec ta conscience, comme une parole qui t’est adressée personnellement et pas seulement aux Apôtres d’autrefois.

Que le soin de l’intériorité reste toujours la priorité. Il s’agit du primat de l’être sur l’agir.

 

2

L’authenticité du témoignage

" Je désire me faire l’écho du Christ, qui nous appelle à développer toujours davantage notre rapport avec lui. "Voici que je me tiens à la porte, et je frappe" (Ap 3, 20). Annonciateurs du Christ, nous sommes avant tout invités à vivre dans son intimité : il n’est pas possible de donner aux autres ce que nous n’avons pas nous-mêmes ! Il y a une soif du Christ qui, malgré tant d’apparences contraires, affleure même dans la société contemporaine, émerge au milieu des incohérences de nouvelles formes de spiritualité, se dessine même lorsque, sur les grandes questions éthiques, le témoignage de l’Église devient signe de contradiction. Cette soif du Christ — consciente ou non — ne peut être apaisée par des paroles vides. Seuls des témoins authentiques peuvent rayonner de manière crédible la parole qui sauve ".

Les Apôtres ont fait l’expérience du Seigneur ressuscité, essentiellement en accueillant son amour miséricordieux et en en devenant les témoins. Comme Thomas, toi aussi tu es invité à " mettre ton doigt sur les plaies du Seigneur, à contempler ses mains ; à avancer la main et à l’enfoncer dans son côté ; ainsi seulement l’incrédulité fera place à la confiance! " (cf. Jn 20, 27).

Quelle autre source que la miséricorde de Dieu peut désaltérer le cœur d’un prêtre !

L’image du Christ qui s’assoit sur le puits et attend la samaritaine (cf. Jn 4, 6), on pourrait également te l’appliquer, toi qui es à la fois comme le Christ dans l’attente patiente des créatures pour les rassasier de Lui, et comme la samaritaine qui va vers le Christ pour trouver l’eau du vrai bonheur, celle qui jaillit de la confiance en la Parole du Maître.

Nous prêtres, il n’y a que dans cette rencontre personnelle avec Jésus-Christ que nous nous désaltérons et qu’à notre tour nous désaltérons les autres : " Celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive celui qui croit en moi ; comme dit l’Écriture: des fleuves d’eau vive jailliront de son sein " (Jn 7, 37-38).

 

3

La Réconciliation sacramentelle

" Parmi les nombreux aspects de cette rencontre, il me plaît aujourd’hui de choisir, pour la présente réflexion, celui de la réconciliation sacramentelle ".

Une grande mystique, la première Sainte canonisée pendant le Grand Jubilé de l’an 2000, est l’humble sœur polonaise Faustine Kowalska; " porte-parole de la miséricorde divine ", comme l’a définie Jean-Paul II, elle a reçu du Seigneur ressuscité qui s’est révélé à elle entre les deux guerres mondiales, un message extraordinaire, plus actuel que jamais, que le Saint-Père a explicitement remis à la génération du nouveau millénaire: " La lumière de la miséricorde divine que le Seigneur a voulu pour ainsi dire, redonner au monde à travers le charisme de sœur Faustine, éclairera la route des hommes du troisième millénaire " (Homélie de la canonisation, 30 avril 2000).

Dans ce message, Jésus parle à sainte Faustine du miracle de la miséricorde divine qui se réalise dans le sacrement de la Réconciliation :

" Écris, parle de ma miséricorde. Indique aux âmes où elles doivent chercher les consolations, c’est-à-dire au tribunal de la miséricorde; c’est là que se produisent les plus grands miracles et ils se répètent continuellement. Pour obtenir ce miracle, il n’est pas besoin de faire des pèlerinages dans des pays lointains, ni de célébrer des rites extérieurs solennels, il suffit de se mettre avec foi au pied de l’un de mes représentants et de lui confesser sa misère; alors le miracle de la Miséricorde Divine se manifestera dans toute sa plénitude. Même si une âme était décomposée comme un cadavre et que tout soit perdu sans qu’il n’y ait humainement aucune possibilité de résurrection, il n’en serait pas ainsi pour Dieu : un miracle de la Miséricorde Divine ressusciterait cette âme dans toute sa plénitude. Malheureux ceux qui ne profitent pas de ce miracle de la Miséricorde Divine ! Vous l’invoquerez en vain, quand ce sera trop tard! " (Journal, QV, p. 476).

Dans la Lettre sur laquelle nous réfléchissons, le Pape ne cache pas que ce sacrement a subi une sorte de crise dans les dernières décennies. Durant le Grand Jubilé cependant, se sont manifestés des signes encourageants de reprise de la pratique de la confession. Le Saint-Père t’invite à en saisir l’importance pastorale, pourtant son attention ne se limite pas ici à ton action, comme pasteur au milieu du troupeau de Dieu qui t’es confié ; il place l’accent sur ton être, sur ta sanctification personnelle, et il t’invite à voir précisément dans le sacrement de la Réconciliation le chemin royal pour te revêtir de la sainteté du sacerdoce du Christ, sainteté dont tu te sens tellement indigne, mais qui t’appartient en réalité!

4

Le prêtre, mystère de miséricorde

" Eh bien, en regardant le Christ lors de la dernière Cène, en le voyant se faire "pain rompu" pour nous, se pencher en humble service aux pieds des Apôtres, comment ne pas éprouver, avec Pierre, le même sentiment d’indignité devant la grandeur du don reçu ?

"Tu ne me laveras pas les pieds, non, jamais !" (Jn 13, 8). Pierre avait ton de refuser le geste du Christ. Mais il avait raison de s’en sentir indigne.

Il est important, en cette journée par excellence de l’amour, que nous sentions la grâce du sacerdoce comme une surabondance de miséricorde.

Est miséricorde l’absolue gratuité avec laquelle Dieu nous a choisis : "Ce n’est pas vous qui m avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis" (Jn 15, 16).

Est miséricorde la condescendance avec laquelle il nous appelle à œuvrer comme ses représentants, tout en nous sachant pécheurs.

Est miséricorde le pardon qu’il ne nous refuse jamais, pas plus qu’il ne le refusa à Pierre après le reniement. Pour nous aussi vaut l’affirmation selon laquelle "il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion" (Lc 15, 7) ".

Le Sacerdoce est mystère indicible de la miséricorde divine ! Combien de fois les Apôtres ont dû le méditer, en se souvenant de leur Maître, de ses paroles et paraboles, de ses gestes et de sa prière pour eux… et du commandement nouveau : " Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. C’est à ceci que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres " (Jn 13. 34-35)

Il faudrait que la miséricorde de Dieu inonde ta vie, en commençant par tes pensées, ces attitudes intérieures qui engendrent celles de l’extérieur. Pouvoir dire comme saint Paul: " Nous avons la pensée du Christ " (1 Co 2, 16), revient à être miséricordieux dans sa mentalité, dans ses intentions et dans ses actions, dans ses paroles comme dans ses gestes. Pour le dire avec l’Évangile, cela revient à être convertis au Christ comme des enfants (cf. Mt 18, 3).

 

5

L’attitude spirituelle de Pierre

" Redécouvrons donc notre vocation comme "mystère de miséricorde". Nous voyons dans l’Évangile que c’est précisément dans cette attitude spirituelle que Pierre reçoit son ministère spécial. Son histoire est exemplaire pour tous ceux qui ont reçu la charge apostolique, dans les différents degrés de l’Ordre ".

Pierre, comme Paul et les autres Apôtres, est le fruit achevé de cette miséricorde inépuisable de Dieu. Il le connaissait bien, lui, le mystère de miséricorde de sa vocation sacerdotale, qui lui faisait écrire des phrases comme celle-ci:

" Rejetez donc toute méchanceté et toute ruse, toute forme d’hypocrisie, d’envie et de médisance. Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait pur de la parole, afin que, par lui, vous grandissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon " (1 P 2. 1-3).

Si vraiment nous avons goûté combien le Seigneur est bon, alors nous grandirons et nous aussi nous surabonderons de miséricorde. Le Saint-Père ne cesse de te le répéter dans ces pages qu’il t’adresse.

 

6

"Sur la parole de Jésus"

" La pensée se tourne vers la scène de la pêche miraculeuse telle qu’elle est décrite dans l’Évangile de Luc (5, 1-11). Jésus demande à Pierre un acte de confiance en sa parole, l’invitant à avancer au large pour pêcher. Demande humainement déconcertante : comment le croire après une nuit blanche et épuisante, passée à jeter les filets sans aucun résultat ? Mais essayer à nouveau "sur la parole de Jésus" change tout. Les poissons se précipitent en masse, jusqu’à rompre les filets. La Parole dévoile sa puissance. Cela engendre la stupéfaction, et en même temps la crainte et le tremblement, comme lorsqu’on reçoit à l’improviste un puissant faisceau de lumière qui met à nu toute limite personnelle. Pierre s’exclame : "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur" (Lc 5, 8). Mais il a à peine fini d’exprimer sa confession que la miséricorde du Maître se fait pour lui début de vie nouvelle : "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras" (Lc 5, 10). Le "pêcheur" devient ministre de la miséricorde. De pêcheur de poissons à "pêcheur d’hommes!" ".

Qui de nous ne s’est reconnu, au moins une fois, dans la situation de Pierre? Celui qui a le primat de gouvernement dans l’Eglise devra aussi avoir le primat de miséricorde. Jésus le lui fait expérimenter de façon mystérieuse; il permet que Pierre le renie, lui le premier parmi les Apôtres (cf. Lc 22, 54-62).

L’apôtre qui a bénéficié de la plus grande confiance de la part du Seigneur, c’est le même qui renie publiquement cette confiance et qui fait l’amère expérience du péché. Il venait à peine d’être consacré par le Christ et il lui était déjà infidèle.

Comment ne pas voir en Pierre notre propre misère, que la toute puissance de Dieu veut transformer en vertu, précisément au moyen de sa miséricorde ? Le péché qu’utilise l’orgueil humain pour nous séparer de Dieu, une fois confessé et remis à Jésus, est par lui réparé : " Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé " (Rm 5, 20).

 

7

" Seigneur, tu sais tout ;

tu sais que je t’aime "

" Chers prêtres, ce mystère est grand : le Christ n’a pas eu peur de choisir ses ministres parmi les pécheurs. N’est-ce pas là notre expérience ? Il reviendra encore à Pierre d’en prendre plus vivement conscience dans son dialogue émouvant avec Jésus après la résurrection. Avant de lui conférer la charge pastorale, le Maître pose la question embarrassante : "Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?" (Jn 21, 15). Celui qui est interpellé est celui-là même qui quelques jours plus tôt l’a renié à trois reprises. On comprend bien le ton humble de sa réponse : "Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime" (ibid., v. 17). C’est en fonction de cet amour conscient de sa fragilité, amour professé avec autant de tremblement que de confiance, que Pierre reçoit le ministère : "Sois le berger de mes agneaux", "sois le pasteur de mes brebis" (ibid., vv. 15.16.17) C’est en fonction de cet amour, fortifié par le feu de la Pentecôte, que Pierre pourra accomplir le ministère reçu ".

La fragilité même de Pierre nous donne un grand courage, car elle manifeste encore plus la splendeur de la miséricorde de Dieu et enlève toute illusion à l’homme qui croirait autrement pouvoir s’en sortir tout seul. " Sans moi vous ne pouvez rien faire " (Jn 15, 5) ; aujourd’hui le Seigneur te le répète à toi aussi, et il t’offre la plénitude de sa miséricorde pour devenir ce rameau fécond, fixé sur lui, la vigne, pour porter beaucoup de fruits.

" Notre attention s’arrête sur le geste du maître qui transmet aux disciples craintifs et stupéfaits la mission de ministres de la Miséricorde divine. Il leur montre ses mains et son côté marqués des signes de la passion et leur dit : "Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jn 20, 21). Et immédiatement, "il souffla sur eux et dit : Recevez le Saint Esprit ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous ne les remettrez pas, ils ne leur seront pas remis" (Jn 20, 22-23). Jésus leur confie le don de "remettre les péchés", don qui jaillit des blessures de ses mains, de ses pieds et surtout de son côté transpercé. Jaillissant de ces blessures, des flots de miséricorde se déversent sur l’humanité entière... À nous aussi en ce jour, le Seigneur montre ses plaies glorieuses et son cœur, fontaine inépuisable de lumière et de vérité, d’amour et de pardon " (Jean-Paul II, 22 avril 2001).

Le Saint-Père a parlé avec ces accents émouvants au cours de l’homélie du 22 avril 2001, deuxième Dimanche de Pâques, jour où on célèbre la " fête de la Miséricorde de Dieu " (Regina Cœli, 22 avril 2001). De fait, Jean-Paul II avait proclamé pour toute l’Église le deuxième Dimanche de Pâques, " Dimanche de la Miséricorde Divine " (homélie du 30 avril 2000). Dans son message à Sainte Faustine Kowalska, Jésus promet pour ce Dimanche : " En ce jour sont ouvertes les entrailles de ma miséricorde, je reverserai tout un océan de grâce sur les âmes qui s’approchent de la source de ma miséricorde. L’âme qui se confesse et reçoit la sainte Communion reçoit le pardon complet de ses fautes et de ses peines. En ce jour sont ouverts tous les canaux à travers lesquels coulent les grâces divines. Qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de moi, ses péchés seraient-ils comme l’écarlate " (Journal, QII, p. 267).

Du côté transpercé du Christ avaient jailli le sang et l’eau (Jn 19, 34). C’est dans la contemplation de ce flot surabondant de miséricorde que Jean avait trouvé la force de rester fidèle au Seigneur. Grâce à cela, il a cru en la Résurrection avant Pierre (cf. Jn 20, 8) et ensuite, sur le lac de Galilée, il l’a reconnu et a dit : " C’est le Seigneur ", tandis qu’il l’apercevait de loin sur la rive (cf. Jn 21, 7).

À l’image de la Vierge Marie, la Mère de Jésus, Jean s’était laissé conquérir par l’amour miséricordieux du Christ, auquel il n’avait pas opposé de résistance. Jean avait appris à faire confiance à la parole du Maître, son attitude était devenue celle d’un enfant, comme le Seigneur l’avait demandé aux siens : " Si vous ne vous convertissez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu " (Mt 18, 3).

À nous aussi il nous arrive la même chose aujourd’hui : celui qui a le cœur plein de confiance envers le Seigneur pénètre rapidement dans le cœur de Dieu, il discerne avec simplicité les innombrables signes de son amour et de sa présence, il perçoit ses désirs et les réalise avec lui. Les autres, bien qu’ils fassent l’expérience de la fragilité humaine, ne confessent pourtant pas leur amour au Seigneur avec confiance et tremblement, et en demeurent comme exclus. Pour eux, c’est comme si le Christ était encore au tombeau, comme s’il n’était jamais ressuscité et ne pouvait pas les envelopper de la puissance de sa résurrection. L’histoire se répète encore aujourd’hui : le Christ ne manifeste la puissance de sa miséricorde qu’à ceux qui s’abandonnent à lui sans conditions.

Voilà pourquoi il est si difficile, pour certains d’entre nous, de faire l’expérience transformante de la miséricorde de Dieu. Cette grande et authentique expérience que les Apôtres ont faite du Christ ressuscité, elle peut et doit devenir également la tienne, si ce n’est pas déjà le cas.

 

8

Entourés par la miséricorde

" N’est-ce pas aussi au cœur d’une expérience de miséricorde que naît la vocation de Paul ? Personne n’a ressenti autant que lui la gratuité du choix du Christ. Son passé de persécuteur acharné de l’Église sera toujours une brûlure en son esprit : "Moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu" (1 Co 15, 9). Et pourtant, loin de réduire son enthousiasme, ce souvenir lui donnera des ailes. Plus on a été entouré par la miséricorde, plus on sent le besoin d’en témoigner et d’en rayonner ".

La Miséricorde n’est pas quelque chose mais quelqu’un : Jésus-Christ, comme nous le dit Jean-Paul II (cf. Redemptor hominis, n. 9). Tu ne peux comprendre la miséricorde qu’en faisant l’expérience du Christ dans ta vie. Comme pour Pierre et Paul, cette expérience s’appelle avant tout " réconciliation ", " pardon ". Le Christ est la Porte, en tant que miséricorde incarnée du Père, pour nous introduire dans le mystère du Royaume de Dieu.

Comme à Pierre et à Paul, Dieu veut nous donner les ailes de l’enthousiasme pour accomplir l’extraordinaire ministère de réconciliation qui nous a été confié, avec la confession sacramentelle, non en raison de nos mérites mais de la charité surabondante du Cœur du Christ.

Pour nous prêtres, ces paroles du Christ acquièrent alors une valeur toute spéciale : " Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez et vous serez pardonnés : donnez et il vous sera donné ; une bonne mesure, tassée, secouée, débordante sera versée dans le pan de votre vêtement, car c’est la mesure dont vous vous servez qui servira aussi de mesure pour vous " (Lc 6. 36-38).

 

9

Tout est grâce !

" Chers prêtres, les témoignages de Pierre et de Paul contiennent de précieuses indications pour nous. Ils nous invitent à vivre avec le sens d’une infinie gratitude le don du ministère : nous n’avons rien mérité, tout est grâce ! L’expérience des deux Apôtres nous invite en même temps à nous abandonner à la miséricorde de Dieu, pour lui remettre nos fragilités avec un sincère repentir, et reprendre avec sa grâce notre chemin de sainteté ".

Peut-être avons-nous délaissé la prière, cette partie fondamentale ou plutôt cette structure portante de notre être et de notre agir. La prière qui se fait adoration, action de grâce, invocation, méditation, examen de conscience, louange à Dieu pour tous les bienfaits reçus, bienfaits que nous oublions si demeure pas en notre cœur le cantique de la louange et de la bénédiction. Les psaumes en sont remplis ; ainsi ceux qu’a écrits David, cet autre apôtre de la miséricorde qui chantait :

" Bénis le Seigneur, mon âme,

du fond de mon être, son saint nom,

bénis le Seigneur, mon âme,

n’oublie aucun de ses bienfaits

Lui qui pardonne toutes tes offenses.

qui te guérit de toute maladie ;

qui rachète à la fosse ta vie,

qui te couronne d’amour

et de tendresse ;

qui rassasie de biens tes années,

et comme l’aigle se renouvelle

ta jeunesse.

... Le Seigneur est tendresse et pitié,

lent à la colère et plein d’amour ;

... il ne nous traite pas

selon nos fautes,

ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme est la hauteur des cieux

sur la terre,

puissant est son amour

pour qui le craint ;

comme est loin l’orient de l’occident.

il éloigne de nous nos péchés.

Comme est la tendresse

d’un père pour ses fils,

tendre est le Seigneur

pour qui le craint... ".

(Psaume 103)

Est-ce que David n’aurait pas pu se perdre pour toujours après son grand péché ? S’il est revenu vers Dieu, repentant comme le fils prodigue, n’est-ce pas parce qu’il a redécouvert la miséricorde divine ?

Tu dois reprendre courage, frère prêtre, à toi aussi le Pape répète au nom du Christ : " N’aies pas peur ". Apprends à regarder tes infidélités dans la perspective de la miséricorde de Dieu, car ce n’est que dans la confiance et dans l’accueil de son pardon que tu trouveras la force de ne plus tomber dans les mêmes péchés. Les paroles de Jean l’apôtre se réaliseront alors parfaitement dans ta vie : " Vous savez qu’il est apparu pour enlever les péchés et qu’en lui il n’y a pas de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche pas " (1 Jn 3, 5-6).

Demeurer en lui ne signifie-t-il pas se confier sans cesse en son amour miséricordieux ?

" Nous avons reconnu et cru en l’amour que Dieu a pour nous. Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. En ceci l’amour trouve sa perfection parce que nous avons pleine assurance... " (1 Jn 4, 16-17).

 

10

Redécouvrir le sacrement

de la Réconciliation

" Dans la lettre Novo millennio ineunte, j’ai indiqué l’engagement à la sainteté comme le premier point d’un sage "programme" pastoral. C’est l’engagement fondamental de tous les croyants, à plus forte raison le nôtre (cf. nn. 30-31)!

" À cette fin, il est important pour nous de redécouvrir le sacrement de la Réconciliation comme moyen fondamental de notre sanctification. Nous approcher d’un frère-prêtre pour lui demander l’absolution que nous-mêmes donnons tant de fois à nos fidèles nous fait vivre cette grande et consolante vérité : avant même d’en être les ministres, nous sommes les membres d’un unique peuple, un peuple de "sauvés" ".

Nous aussi, prêtres, lorsque nous nous trouvons devant des problèmes existentiels nous allons parfois chercher loin des solutions qui sont pourtant à portée de main. Or n’est-ce pas un " problème " existentiel que de devenir des saints ?

Le Saint-Père nous fait le don inestimable de nous confirmer dans la foi, également en ce qui concerne le sacrement de la Réconciliation qui est, dit-il, " moyen fondamental de notre sanctification ".

Qu’y a-t-il de plus simple que de recevoir le pardon gratuit de Jésus, et de lui permettre de surabonder dans notre vie sacerdotale ? Le Pape nous invite à le chercher fréquemment dans la confession sacramentelle alors que parfois nous ne trouvons pas le temps pour elle, ou encore nous la réduisons à un acte vécu superficiellement, peu préparé, comme nombre de confessions de routine que nous entendons.

 

11

La tendresse

de l’étreinte du Père

" Il est beau de pouvoir confesser nos péchés, et d’entendre la parole qui est comme un baume qui nous inonde de miséricorde et nous remet en chemin. Seul celui qui a ressenti la tendresse de l’étreinte du Père, telle que l’Évangile la décrit dans la parabole de l’enfant prodigue — "il courut se jeter à son cou et il le couvrit de baisers!" (Lc 15, 20) — seul celui-là peut transmettre aux autres la même chaleur, quand de destinataire du pardon il en devient le ministre ".

Prêtres, il ne nous est pas possible de devenir comme le fils aîné de la parabole de l’enfant prodigue : il était toujours dans la maison du Père, il le servait et s’efforçait de tout accomplir selon la discipline reçue, mais il ne faisait pas l’expérience de sa bonté. C’était un sceptique, il ne pouvait pas croire que le Père soit si bon, d’une bonté invraisemblable (cf. Lc 15, 28-29). Il était pourtant toujours avec lui et il croyait le connaître !

Un jour, Jésus dira à un " frère aîné " de ce style : " Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds : elle, au contraire, m’a arrosé les pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser ; elle, au contraire, depuis que je suis entré, n’a cessé de me couvrir les pieds de baisers. Tu n’as pas répandu d’huile parfumée sur ma tête, elle, au contraire, a répandu du parfum sur mes pieds. À cause de cela, je te le dis ses nombreux péchés lui sont remis parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on remet peu montre peu d’amour " (Lc 7, 44-47).

 

12

Avec le cœur même du Christ

" Ayons donc recours avec assiduité, chers prêtres, à ce sacrement, pour que le Seigneur puisse purifier constamment notre cœur en nous rendant moins indignes des mystères que nous célébrons Appelés à rendre présent le visage du Bon Pasteur, et donc à avoir le cœur même du Christ, nous devons, plus que les autres, faire nôtre l’intense supplication du psalmiste : "Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit" (Ps 50, 12). Le sacrement de la Réconciliation, irremplaçable pour toute vie chrétienne, se présente aussi comme soutien, orientation et remède de la vie sacerdotale ".

Prêtre, tu es mystère de miséricorde! Tu es expert de l’Évangile, sois expert du pardon surabondant qu’il révèle.

* * *

" Le prêtre qui fait pleinement l’expérience joyeuse de la réconciliation sacramentelle trouve tout naturel de redire à ses frères les paroles de Paul : "Nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu" (2 Co 5, 20) ".

Après avoir évoqué cette crise de la confession qui procède de multiples facteurs, dont le premier est l’affaiblissement du sens du péché, le Saint-Père poursuit sa Lettre en nous adressant un appel :

" Nous devons peut-être reconnaître que parfois a pu jouer aussi en défaveur du sacrement un certain affaiblissement de notre enthousiasme ou de notre disponibilité dans l’exercice de ce ministère exigeant et délicat. Il faut au contraire et plus que jamais le faire redécouvrir au peuple de Dieu. Il est nécessaire de dire avec fermeté et conviction que le sacrement de Pénitence est la voie ordinaire pour obtenir le pardon et la rémission des péchés graves commis après le baptême. Il est nécessaire de célébrer le sacrement le mieux possible, dans les formes liturgiques prévues, pour que soit pleinement conservé son caractère de célébration de la miséricorde divine ".

Célébrer la miséricorde divine ! Belle expression pour décrire ce qui se passe dans le secret de chaque confessionnal. Combien de fois l’auras-tu expérimenté, soit en administrant aux fidèles le sacrement de la réconciliation, soit en le recevant des mains d’un confrère. Aucune institution humaine ne peut remettre les péchés. Seule l’Église, fondée par le Christ sur le roc qu’est Pierre, d’institution divine par conséquent, a le pouvoir de remettre les péchés. Elle est immense l’armée de ceux qui, au cours des siècles, ont défendu, jusqu’au prix de leur vie, les prérogatives divines du sacrement de la Réconciliation. Nous avons les martyrs de l’Eucharistie, mais aussi ceux de la Confession, par exemple saint Jean Népomucène.

Malheureusement, la sécularisation et l’indifférence religieuse s’attaquent aux fondements de ce sacrement également. Comme nous le rappelle le Vicaire du Christ, nous sommes parfois tentés de le redimensionner, en lui faisant perdre sa dimension transcendante qui est première et fondamentale : regretter et confesser ses péchés pour recevoir du Seigneur le pardon et avec le pardon la grâce sanctifiante. Etre réconcilié avec Dieu pour vivre réconcilié avec ses frères, être intimement en paix afin de devenir artisan de paix.

 

13

Ministre de la Réconciliation

" Assurément, on ne doit pas confondre la confession sacramentelle avec la pratique d’un soutien humain ou d’une thérapie psychologique. Toutefois il ne faut pas sous-estimer le fait que, bien vécu, le sacrement de la Réconciliation joue sûrement aussi un rôle "humanisant", qui se conjugue tout à fait avec sa valeur première de réconciliation avec Dieu et avec l’Église.

Il est important que, de ce point de vue aussi, le ministre de la réconciliation accomplisse bien sa charge. Sa capacité d’accueil, d’écoute, de dialogue, sa disponibilité jamais démentie, sont des éléments essentiels pour que le ministère de la réconciliation puisse se manifester dans toute sa valeur ".

Certes, cher ami prêtre, il est clair qu’on te demande beaucoup. Il te faut beaucoup de patience, d’attention, de discrétion, et surtout énormément de compassion et de bonté. Mais n’est-il pas vrai que la récompense de Jésus est surabondante ? Combien de fois l’auras-tu expérimenté au confessionnal ? À chaque absolution, le Seigneur te donne, à toi aussi qui l’administres en son nom, la participation à la joie qui jaillit de son cœur chaque fois qu’un pécheur se convertit (cf. Lc 15, 10).

Combien de fois également as-tu été aidé, dans ton effort de conversion, précisément en écoutant la confession de tes pénitents ? Ou encore, quelle consolation pour ton cœur sacerdotal d’écouter la confession des enfants, voire de ceux qui se préparent à leur première communion. On éprouve la même joie intérieure que Jésus devant leur innocence.

" Laissez venir à moi les enfants, ne les empêchez pas " (Mc 10, 14). Cela vaut également pour la confession des adolescents, qui imprime dans leur claire conscience la douceur de la miséricorde de Dieu, et leur fait goûter la joie du pardon, dont ils sentent eux aussi le besoin.

 

14

La Réconciliation,

mystère du Christ et de l’Église

" Il faut aussi donner toute son importance à la forme liturgique du sacrement. Le sacrement prend place dans la logique de communion qui caractérise l’Église. Le péché lui-même ne se comprend pas à fond si on le considère seulement comme une affaire "privée", oubliant qu’il concerne inévitablement la communauté entière et qu’il diminue son degré de sainteté. À plus forte raison, le don du pardon, dont la logique sacramentelle repose sur l’union profonde qui subsiste entre le Christ Tête et ses membres, exprime un mystère de solidarité surnaturelle.

Faire redécouvrir cet aspect de "communion" du sacrement, notamment à travers des liturgies pénitentielles communautaires qui se concluent par la confession et l’absolution individuelles, est d’une grande importance, car cela permet aux fidèles de mieux percevoir la double dimension de la réconciliation et les engage davantage à vivre leur chemin pénitentiel dans toute sa richesse régénératrice ".

Les liturgies pénitentielles que tu as organisé toi-même, pour préparer à la confession et à l’absolution individuelles, sont une grande richesse pour la communauté des fidèles, précisément en raison de leur valeur de " communion " comme nous l’enseigne le Saint-Père. C’est un effort supplémentaire qui est demandé à tous, et à toi surtout, mais les fruits sont ensuite tellement visibles !

Quel grand don, pour la société tout entière, que d’avoir des communautés réconciliées avec Dieu et en elles-mêmes. C’est un fait que le don de la paix jaillit du pardon. Tôt ou tard, les guerres éclatent là où il n’y a pas d’école du pardon.

 

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Réconciliation et message évangélique

" Reste par ailleurs le problème fondamental d’une catéchèse sur le sens moral et sur le péché, qui fasse prendre plus clairement conscience du caractère radical des exigences évangéliques. Il existe malheureusement une tendance minimaliste qui empêche que le sacrement porte tous les fruits souhaitables. Pour beaucoup de fidèles, la perception du péché n’est pas mesurée à l’aune de l’Évangile, mais à celle des "lieux communs", de la "normalité" sociologique, qui laisse penser que l’on n’est pas particulièrement responsable de ce que "tout le monde fait", encore moins si c’est légalisé sur le plan civil.

L’évangélisation du troisième millénaire doit résoudre la question de l’urgence d’une présentation vivante, complète, exigeante, du message évangélique. Le christianisme que l’on doit viser ne peut se réduire à un médiocre engagement à vivre honnêtement selon des critères sociologiques, mais il doit tendre véritablement à la sainteté ".

L’Évangile doit redevenir l’unique étalon de nos intentions et de nos actions. Ce n’est qu’ainsi que, chez les chrétiens, pourra fleurir la sainteté que le Pape souhaite tant et promeut tout au long de son ministère apostolique, surtout par les nombreuses béatifications et canonisations qu’il réalise.

L’Évangile seul nous donne l’exact rapport entre péché et grâce, faute et pardon. De fait, Jésus est venu dans le monde pour pardonner nos péchés.

Peut-être qu’autrefois, dans certains milieux, on craignait le châtiment de Dieu et on restait donc à distance de sa miséricorde, sans y croire jusqu’au bout. Aujourd’hui par contre, le péché est banalisé et on reste à distance du pardon de Dieu, parce qu’on n’éprouve pas le besoin de le recevoir. Nous sommes un peu tous contaminés par cette mentalité, et cette parole de Paul vaut aussi pour nous : " Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait " (Rm 12, 2).

Peur et indifférence : deux attitudes extrêmes et opposées qui tentent l’homme dans sa relation à la miséricorde divine. Que le Seigneur nous aide à ne pas tomber dans ces terribles tentations, qui rendent vain le Sang du Christ ! Même aux Apôtres cette tentation n’a pas été épargnée : ils ont eu peur parfois ou sont restés indifférents à l’amour de Jésus pour eux. Pour cette raison, autrefois comme aujourd’hui, nous devons nous approcher avec confiance du Cœur miséricordieux de Dieu d’où jaillit le fleuve intarissable de sa Miséricorde, et devant le côté transpercé du Christ nous pouvons faire cette prière : " Ô Sang et Eau qui jaillis du Cœur de Jésus comme source de miséricorde pour nous, j’ai confiance en toi " (sainte Faustine Kowalska).

 

16

Dans la joie de notre ministère

" Chers frères prêtres, allons de l’avant dans la joie de notre ministère, sachant que nous avons à nos côtés Celui qui nous a appelés et qui ne nous abandonne pas. Que la certitude de sa présence nous soutienne et nous console! ".

Comment rendrai-je au Seigneur

tout le bien qu’il m’a fait ?

J’élèverai la coupe du salut,

j’invoquerai le nom du Seigneur.

J’accomplirai mes vœux

envers le Seigneur,

oui, devant tout son peuple !

Elle coûte aux yeux du Seigneur,

la mort de ses amis.

De grâce, Seigneur,

je suis ton serviteur,

je suis ton serviteur fils de ta servante,

tu as défait mes liens.

Je t’offrirai le sacrifice

d’action de grâces,

j’invoquerai le nom du Seigneur.

J’accomplirai mes vœux

envers le Seigneur,

oui, devant tout son peuple,

dans les parvis

de la maison du Seigneur,

au milieu de toi, Jérusalem!

(Psaume 116)

 

Méditations sur la miséricorde et le pardon sacramentel du Christ

La miséricorde du Christ

" Le soir, ce même jour, le premier de la semaine, et les portes étant closes, là où se trouvaient les disciples, par peur des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu et il leur dit: "Paix à vous!" Ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit alors, de nouveau: "Paix à vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie". Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jn 20, 19-23)".

Du commentaire de François Mauriac dans sa Vie de Jésus : " Une première fois Jésus était entré dans la chambre où se trouvaient réunis ses disciples par crainte des Juifs. Il leur avait montré ses plaies, il les avait inondé de sa paix et de sa joie et il leur avait communiqué ce pouvoir qui remettait les péchés (oh, cette certitude d’être pardonné grâce au prêtre ! Sur notre front la parole d’absolution qui descend sur notre cœur et notre chair, comme l’eau et le sang du flanc ouvert par la lance) ".

Comme un surgeon il a grandi devant lui,

comme une racine en terre aride ;

sans beauté ni éclat

pour attirer nos regards,

et sans apparence qui nous eût séduits.

Objet de mépris, abandonné des hommes,

homme de douleur, familier de la souffrance,

comme quelqu’un devant qui on se voile la face,

méprisé, nous n’en faisions aucun cas.

Or ce sont nos souffrances qu’il portait

et nos douleurs dont il était chargé.

Et nous, nous le considérions comme puni,

frappé par Dieu et humilié.

Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes,

écrasé à cause de nos fautes.

Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui,

et dans ses blessures nous trouvons la guérison.

(Is 53, 2-5)

De l’homélie de Jean-Paul II pour la canonisation de Sœur Faustine Kowalska, le 30 avril 2000 : " A travers le cœur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes: "Ma Fille, dis que je suis l’Amour et la Miséricorde en personne", demandera Jésus à Sœur Faustine (Journal, 374). Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne-Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le "second nom" de l’amour (cf. Dives in misericordia, n. 7), saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon? ".

Saint Léopold Mandic: " Oh, comme la nature humaine est faible ! Le péché originel l’a terriblement blessée. Comme nous avons besoin de la miséricorde infinie de Dieu notre maître !... La miséricorde de Dieu va au-delà de toute attente... Je veux user de tant de miséricorde et de bonté à l’égard des âmes des pécheurs... S’il arrivait que le Seigneur me reproche trop de largesse, je lui dirais: Maître béni, c’est vous qui m’avez donné le mauvais exemple en mourant sur la Croix pour les âmes, poussé par votre divine Charité ! ".

 

Confiance dans la miséricorde divine

"Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ : c’est par grâce que vous êtes sauvés ! Avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus. Il a voulu par là démontrer dans les siècles à venir l’extraordinaire richesse de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.

Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu; il ne vient pas des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier" (Ep 2, 4-9).

Du Commentaire de Matthieu de Chrysostome : " Le Seigneur désirait presque toujours qu’on lui demande de guérir, afin que personne ne pensât qu’il faisait les miracles pour rechercher la gloire. Mais ce n’est pas seulement pour cette raison: il voulait montrer d’une part que les deux aveugles étaient dignes d’être guéris, et d’autre part prévenir l’accusation que quelqu’un eût pu lui faire: si c’est par miséricorde qu’il sauve et guérit les hommes, il devrait les guérir tous. Mais la miséricorde de Dieu tient compte de la foi des hommes".

"Rendez grâce au Seigneur, car il est bon,

car éternelle est sa miséricorde!

Qu’elle le dise, la maison d’Israël:

éternelle est sa miséricorde!

Qu’elle le dise, la maison d’Aaron:

éternelle est sa miséricorde!

Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur:

éternelle est sa miséricorde!...

Mieux vaut s’abriter dans le Seigneur

que se fier en l’homme;

mieux vaut s’abriter dans le Seigneur

que se fier aux puissants...

... Ma force et mon chant, c’est le Seigneur,

il fut pour moi le salut".

(Psaume 118)

Du Journal de sainte Faustina Kowalska: "Ma fille, dis que je suis l’amour et la miséricorde en personne. Quand une âme s’approche de moi avec confiance, je la comble d’une telle quantité de grâce qu’elle ne peut la contenir en elle et la rayonne sur les autres âmes. Les âmes qui répandent le culte de ma miséricorde, je les protège dans toute leur vie comme une tendre mère protège son enfant qu’elle allaite encore, et au moment de leur mort je ne serai pas pour elles un Juge mais un Sauveur miséricordieux. En cette dernière heure, l’âme n’a rien pour sa défense si ce n’est ma miséricorde. Heureuse l’âme qui s’est plongée toute sa vie dans la source de la miséricorde, car la justice ne la rattrapera pas.

Écris: tout ce qui existe est plus profondément contenu dans les entrailles de ma miséricorde qu’un bébé ne l’est dans le sein de sa mère. Comme la méfiance envers ma bonté me blesse douloureusement ! Les péchés de manque de confiance sont ceux qui me blessent de la façon la plus douloureuse " (Journal, QIII, p. 374).

De l’homélie de Jean-Paul II pour la canonisation de Sœur Faustine Kowalska, le 30 avril 2000 : " Ce message de consolation s’adresse en particulier à celui qui, touché par une épreuve particulièrement dure ou écrasé par le poids des péchés commis, a perdu toute confiance dans la vie et est tenter de céder au désespoir. C’est à lui que se présente le doux visage du Christ, c’est sur lui qu’arrivent ces rayons qui partent de son cœur et qui illuminent, réchauffent, indiquent le chemin et diffusent l’espérance. Combien d’âmes a déjà consolé l’invocation: "Jésus, j’ai confiance en Toi", que la Providence a suggérée à travers Sœur Faustine ! Ce simple acte d’abandon à Jésus dissipe les nuages les plus épais et fait pénétrer un rayon de lumière dans la vie de chacun".

Du Christ, vie de l’âme de dom Colomban Marmion : " N’oubliez donc jamais que chaque fois que vous recevez dignement et avec dévotion ce sacrement, même si c’est seulement pour des péchés véniels, le sang du Christ coule abondamment sur vos âmes pour les vivifier, les fortifier contre la tentation et les rendre généreuses dans la lutte contre l’attachement au péché, pour détruire en elles les racines et les effets du péché. L’âme trouve dans ce sacrement une grâce spéciale pour éradiquer les vices et se purifier toujours plus, pour retrouver ou augmenter en soi la vie de la grâce.

Avant la confession, renouvelons donc toujours notre foi en la valeur infinie de l’expiation de Jésus Christ... Je vous ai dit que, quand Jésus-Christ parcourrait la Palestine et que les possédés venaient à lui pour être libérés du démon, il exigeait la foi en sa divinité et à la foi seule il concédait la guérison ou la rémission des péchés: "Allez, vos péchés vous sont remis, car votre foi vous a sauvés". Avant tout autre chose, la foi doit nous accompagner à ce tribunal de miséricorde; la foi dans le caractère sacramentel de tous nos actes; la foi surtout dans la surabondance des satisfactions que Jésus a données au Père pour nous".

L’effusion de la miséricorde divine

" Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau à l’intérieur et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant closes, et il se tint au milieu et dit : "Paix à vous !" Puis il dit à Thomas : "Porte ton doigt ici: voici mes mains; avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant". Thomas lui répondit : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Jésus lui dit : "Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru!" (Jn 20, 26-29)".

Du Commentaire de Jean de saint Albert le Grand : " Il montre spirituellement les mains qui avaient le pouvoir d’agir afin de transmettre l’œuvre de ce pouvoir ; il montre ensuite son côté dans lequel se cache le cœur, pour offrir la contemplation de la vérité. Il montre les mains avec lesquelles il a accompli les œuvres de son vivant, les pieds avec lesquels il nous a porté le salut en marchant, et le côté d’où, mort déjà, il a fait couler les sacrements de l’expiation et de la rédemption. Et s’il reçut le coup de lance dans son côté, près du cœur, c’est afin de nous faire comprendre que nous ne devons pas nous éloigner de son cœur. "

" Rendez grâce au Seigneur, car il est bon:

car éternelle est sa miséricorde !

Rendez grâce au Dieu des dieux :

car éternelle est sa miséricorde !

Rendez grâce au Seigneur des seigneurs :

car éternelle est sa miséricorde !

Lui seul a fait des merveilles :

car éternelle est sa miséricorde !

... Il se souvint de nous dans notre abaissement :

car éternelle est sa miséricorde !

Il nous sauva de la main des oppresseurs :

car éternelle est sa miséricorde !

A toute chair il donne le pain :

car éternelle est sa miséricorde !

Rendez grâce au Dieu du ciel :

car éternelle est sa miséricorde!

(Psaume 136)

Du Christ vie de l’âme de dom Colomban Marmion : " Nous connaissons la magnifique oraison que l’Eglise, guidée par l’Esprit Saint, met sur nos lèvres à la messe du dixième dimanche après la Pentecôte : "O Dieu, qui faites surtout resplendir votre toute-puissance en nous pardonnant et en ayant pitié de nous, répandez en abondance cette miséricorde sur nous" : Deus qui omnipotentiam tuam parcendo maxime et miserando manifestas, multiplica super nos misericordiam tuam.

C’est une révélation que Dieu nous fait par la bouche de l’Eglise : en nous pardonnant, parcendo, en ayant pitié, miserando, Dieu manifeste surtout, maxime, sa puissance ".

 

La miséricorde de Dieu rend les hommes frères

" Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience; supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement, si l’un a contre l’autre quelque sujet de plainte ; le Seigneur vous a pardonnés, faites de même à votre tour. Et puis, par-dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection. Avec cela, que la paix du Christ règne dans vos cœurs : tel est bien le terme de l’appel qui vous a rassemblés en un même Corps. Enfin vivez dans l’action de grâces !

Que la Parole du Christ réside chez vous en abondance : instruisez-vous en toute sagesse par des admonitions réciproques. Chantez à Dieu de tout votre cœur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés. Et quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, rendant par lui grâces au Dieu Père! (Col 3, 12-17) ".

De l’Encyclique de Jean-Paul II Dives in misericordia : " Au nom de Jésus-Christ crucifié et ressuscité, dans l’esprit de sa mission messianique toujours présente dans l’histoire de l’humanité, nous élevons notre voix et nos supplications pour que se révèle encore une fois, à cette étape de l’histoire, l’Amour qui est dans le Père; pour que, par l’action du Fils et du Saint-Esprit, il manifeste sa présence dans notre monde contemporain, plus fort que le mal, plus fort que le péché et que la mort. Nous supplions par l’intercession de Celle qui ne cesse de proclamer "la miséricorde de génération en génération", et aussi de ceux qui ont déjà vu s’accomplir totalement en eux les paroles du Sermon sur la montagne: "Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" ".

"Montrez-vous miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; remettez, et il vous sera remis. Donnez, et l’on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein ; car de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour " (Lc 6, 36-38).

 

La confession sacramentelle fréquente

" Ayant donc un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme la profession de foi. Car nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le trône de la grâce afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour une aide opportune " (He 4, 14-16).

De Presbyterorum ordinis, 18: " Eux qui sont les ministres de la grâce sacramentelle, ils s’unissent intimement au Christ Sauveur et Pasteur à travers la réception fructueuse des sacrements, spécialement par la confession sacramentelle fréquente, étant donné que cette confession, qu’il faut préparer par un examen de conscience quotidien, favorise au plus haut point l’indispensable conversion du cœur à l’amour du Père des miséricordes".

De l’Encyclique Mystici Corporis de Pie XII, à propos de la confession fréquente, appelée " de dévotion " : " ...la juste connaissance de soi grandit, la pauvreté en esprit se développe, l’égoïsme est déraciné, on résiste à la négligence et à la torpeur, la conscience se purifie, la volonté se fortifie, la direction spirituelle est assurée, on augmente la grâce... ".

Le bienheureux Padre Pio : " Que l’espérance en la miséricorde de Dieu nous soutienne dans le tumulte des passions et des contrariétés. Courons avec confiance vers le sacrement de pénitence, où le Seigneur nous attend à tout moment avec une infinie tendresse. Et une fois nos péchés pardonnés, oublions-les parce que le Seigneur l’a déjà fait avant nous".

Le Saint Curé d’Ars : " Quand on va se confesser, il faut comprendre ce qu’on va faire. On peut dire qu’on va enlever Notre-Seigneur de la Croix.

Quand vous avez fait une bonne confession, vous avez enchaîné le diable. Nos fautes sont un grain de sable à côté de la grande montagne des miséricordes de Dieu".

Sainte Thérèse d’Avila : " Je me confessais souvent et j’en éprouvais le désir ".

D’une homélie de saint Jean Chrysostome : " Ne vois-tu pas comme la vérité est irrésistible ?... Cet acte par lequel le côté de Jésus est transpercé n’a pas seulement servi à accomplir les prophéties, il a permis ensuite de prouver à Thomas et à d’autres incrédules la réalité de la crucifixion et de la résurrection. En outre, à travers ce qui s’est passé, un mystère ineffable s’est réalisé du fait que jaillirent immédiatement du sang et de l’eau. Ce n’est pas sans raison ni par pur hasard que ces sources ont surgi : de l’une et l’autre en effet s’est formée l’Eglise... Considérant le trésor qu’elles contenaient, l’apôtre en fait un récit détaillé annonçant ainsi les futurs sacrements ".

 

Sur la confession

La prière

Du Grand moyen de la prière de saint Alphonse-Marie de Liguori : " Oh, Dieu veuille que les prédicateurs soient plus vigilants à inculquer à leurs auditeurs ce grand moyen de la prière ! De tout le Carême, quelques-uns la mentionnent à peine une ou deux fois, et comme en passant ; alors qu’ils devraient en parler exprès plusieurs fois, et pratiquement dans chaque prédication ; ils devront en rendre gravement compte à Dieu s’ils négligent de le faire. Et de même beaucoup de confesseurs ne sont attentifs qu’à la résolution des pénitents de ne plus offenser Dieu ; peu prennent la peine de leur inculquer la prière en vue du moment où ils seront de nouveau tentés de chuter; il faut pourtant se convaincre que quand la tentation est forte, si le pénitent ne demande pas l’aide de Dieu pour y résister, de peu lui serviront toutes les résolutions faites, seule la prière peut le sauver. Il est certain que celui qui prie se sauve tandis que celui qui ne prie pas se damne".

L’examen de conscience

De Philothée de saint François de Sales : " Ne te contentes pas de certaines accusations superficielles qu’on fait par routine: — Je n’ai pas aimé Dieu comme je devais, je n’ai pas prié avec la ferveur requise, je n’ai pas aimé mon prochain, je n’ai pas reçu les Sacrements avec le respect voulu... Pense plutôt à la raison particulière que tu as de faire ces accusations et, l’ayant trouvée, accuse-t-en avec simplicité et sincérité".

De la Catéchèse de Jean-Paul II du 14 mars 1984 : " Peut-être faut-il insister : reconnaître ses propres fautes ne signifie pas seulement évoquer des événements dans leur brutale nudité, ne laissant émerger de la mémoire que de simples comportements, des gestes presque détachés de la liberté, voire en quelque manière "refoulés" de la conscience. Reconnaître ses fautes consiste plutôt à mettre en lumière l’intention qu’il y a derrière et dans les divers actes que nous avons accomplis. Cela demande le courage de reconnaître qu’on a joué sa propre liberté dans le mal. Cela impose de se confronter avec les exigences morales que Dieu a gravées dans notre for intérieur comme impératifs menant à la perfection, au moment où il nous a créés "à son image et ressemblance" (cf. Gn 1, 26) et où il nous a "prédestinés à être conformes à l’image de son Fils" (Rm 8, 29). Cela impose en particulier de "rentrer en soi-même" (cf. Lc 15, 17) pour laisser parler l’évidence: nos mauvais choix ne passent pas à côté de nous; ils n’existent pas avant nous; ils ne nous traversent pas comme des événements dans lesquels nous ne serions pas impliqués. Nos choix pervers, en tant que pervers, naissent en nous, uniquement de nous...

...C’est uniquement à la lumière de Dieu qui se révèle dans le Christ et qui vit dans l’Eglise, que nous sommes capables de découvrir clairement nos fautes. Ce n’est que face au Seigneur Jésus qui offre sa vie "pour nous et pour notre salut" que nous réussissons à confesser nos péchés. Nous y réussissons aussi parce que nous savons qu’ils sont déjà pardonnés, si nous nous ouvrons à sa miséricorde. Nous pouvons laisser notre cœur nous "faire des reproches" car nous sommes certains que "Dieu est plus grand que notre cœur" (1 Jn 3, 20). Et qu’"il connaît toutes choses" (ibid.). Et que, pour toute faute, il nous offre sa bienveillance et sa grâce.

Alors émerge aussi du fond de nous-mêmes la volonté de nous amender. Pascal a observé : "si tu connaissais tes péchés, tu perdrais courage... A mesure que tu les expieras, tu les connaîtras et il te sera dit : Voici les péchés qui te sont remis" (Pensées, 553) ".

Saint Léopold Mandic : " Nous, au confessionnal, nous ne devons pas étaler notre culture ni parler de choses qui dépassent la capacité des âmes : autrement nous ruinons par notre imprudence ce que le Seigneur opère en elles. C’est Dieu qui œuvre dans les âmes : nous-mêmes nous devons nous effacer et nous limiter à aider l’intervention divine sur les chemins mystérieux de leur salut et de leur sanctification".

La direction spirituelle

De la Catéchèse de Jean-Paul II du 11 avril 1984 : " Certes, la "direction spirituelle" (ou le "Conseil spirituel", ou encore le "dialogue spirituel" comme on préfère parfois le dire) peut être pratiquée aussi en-dehors du contexte du sacrement de pénitence et même par celui qui n’a pas reçu l’Ordre sacré. Il est toutefois incontestable que cette fonction — insuffisante si elle est réalisée seulement au sein d’un groupe, sans un rapport personnel — est de fait fréquemment et heureusement liée au sacrement de la réconciliation, et qu’elle est accomplie par un "maître" de vie (cf. Ep 4, 11), par un "spiritualis senior" (Règle de saint Benoît, ch. 4, 50-51), par un "médecin" (cf. Summa Theologica, Supplementum, ch. 18), par un "guide dans les choses de Dieu" (Ibid., ch. 36, 2-1) comme l’est le prêtre qu’"un don singulier de grâce" rend particulièrement apte à des fonctions spéciales dans l’Eglise (ibid. cf. 35, a. 1). De cette manière, le pénitent surmonte le danger d’arbitraire, et se trouve aidé à connaître et à décider sa propre vocation à la lumière de Dieu".

De la Lettre Apostolique de Jean-Paul II pour l’Année internationale de la Jeunesse, 31 mars 1985 : " A son tour — et toujours en lien avec l’Eucharistie — il faut réfléchir à la question du sacrement de pénitence, lequel présente une importance irremplaçable pour la formation de la personnalité chrétienne, surtout si on y joint la direction spirituelle, c’est-à-dire une école méthodique de vie intérieure".

La confession sacramentelle des enfants

Jean-Paul II aux Évêques américains en visite " ad limina ", 15 avril 1983 : " Je voudrais faire appel encore une fois au zèle de votre sollicitude pastorale et collégiale pour contribuer à faire en sorte que soient comprises et adéquatement appliquées (...) les normes qui règlent la première Confession des enfants. Les trésors de l’amour du Christ dans le Sacrement de la Pénitence sont si grands que les enfants aussi doivent y être formés. L’effort patient et nécessaire des parents, des enseignants et des prêtres pour préparer les enfants à ce Sacrement est d’une grande valeur pour toute l’Église ".

Prière pour la sanctification des prêtres

Dieu, notre Père, riche en miséricorde, par l’eau et le sang jaillis du cœur du Christ, ton Fils notre Seigneur, tu as répandu ton amour infini sur toute l’humanité; nous t’en prions, accorde-nous de correspondre fidèlement à ta bonté qui nous a rendus pour toujours ministres de réconciliation entre nos frères.

Prions ensemble et disons: Répands sur nous ta miséricorde, Seigneur!

1. Pour tous les prêtres à travers le monde, afin qu’ils redécouvrent leur vocation sacerdotale comme un " mystère de miséricorde " ; afin qu’en puisant à pleines mains à la source sacramentelle de l’Eucharistie et de la Réconciliation, ils deviennent eux-mêmes des canaux de la miséricorde pour le monde, prions:

2. Pour la nouvelle évangélisation à l’aube de ce millénaire, afin que le Seigneur suscite en chaque prêtre de profonds désirs de sainteté dans son état, pour pouvoir vivre le primat de la sainteté et agir dans le monde en contemplatifs de son amour miséricordieux, prions:

3. Pour les prêtres malades ou en difficulté, afin que notre prière puisse les rejoindre tous; qu’elle leur apporte l’authentique consolation, qui renforce la conviction de la prédilection du Seigneur à leur égard, prédilection qui se manifeste aussi sous le signe de la Croix. Prions:

4. Pour ceux qui sont appelés au sacerdoce, afin que leur choix soit uniquement motivé par le désir de glorifier Dieu et de le servir dans leurs frères en leur communiquant les dons de sa miséricorde, venue chercher ce qui était perdu et revivifier ce qui était mort, prions:

5. Pour l’unité des prêtres entre eux et avec leurs Évêques, afin que l’authentique charité du Christ règne parmi eux et qu’ils forment, dans une communion effective avec le Pape, un seul corps et un seul esprit; pour qu’ils donnent ainsi au monde l’exemple qui peut le gagner à la mission salvifique de Jésus, prions:

6. Pour les prêtres qui sont en difficulté, afin qu’ils accueillent dans la prière, de la part du Seigneur, la lumière pour redécouvrir la joie de leur identité d’hommes dans le monde mais non du monde, consacrés dans la vérité, témoins de la Croix et de la Résurrection, prions:

7. Pour nous tous ici rassemblés, afin que nous puissions, aujourd’hui et chaque jour, goûter combien le Seigneur est bon; par l’intercession de Marie, Mère de Miséricorde, afin que nous nous redécouvrions aimés et pardonnés dans le Christ par Dieu le Père, prions:

8. Pour que tous les prêtres qui sont entrés dans l’éternité puissent vivre joyeusement la splendeur de la liturgie céleste dans la vision bienheureuse et pacifique, prions:

Dieu notre Père, tu nous révèles ta puissance dans la surabondance de la miséricorde qui jaillit des saintes plaies de ton Fils Rédempteur pour inonder le monde; accorde à tes ministres, nous t’en supplions, de devenir des reflets transparents de ton pardon; par leur parole et par leur vie, qu’ils éclairent l’humanité désorientée par le péché pour te la ramener, à Toi qui es l’Amour.

Nous te le demandons par Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur, qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

Prière à la Très Sainte Vierge Marie

Marie,

Mère de Jésus-Christ et Mère des prêtres,

reçois ce titre que nous te donnons

pour célébrer ta maternité

et contempler près de toi le Sacerdoce

de ton Fils et de tes fils,

Sainte Mère de Dieu!

Mère du Christ,

tu as donné au Messie Prêtre

son corps de chair

par l’onction de l’Esprit Saint

pour le salut des pauvres

et des hommes au cœur contrit,

garde les prêtres dans ton cœur et dans l’Eglise,

Mère du Sauveur!

Mère de la foi,

tu as accompagné au Temple le Fils de l’homme,

accomplissement des promesses

faites à nos pères,

confie au Père, pour sa gloire,

les prêtres de ton Fils,

Arche de l’Alliance!

Mère de l’Eglise,

au Cénacle, parmi les Disciples,

tu priais l’Esprit

pour le Peuple nouveau et ses Pasteurs,

obtiens à l’ordre des prêtres

la plénitude des dons,

Reine des Apôtres!

Mère de Jésus-Christ,

tu étais avec Lui

au début de sa vie et de sa mission,

tu l’as cherché, Maître parmi la foule,

tu l’as assisté, élevé de terre,

consommé pour le sacrifice unique éternel,

et tu avais près de toi Jean, ton fils,

accueille les appelés du Seigneur,

lors de leurs premiers pas sur leur chemin,

protège leur croissance,

accompagne dans la vie et dans le ministère

ceux qui sont tes fils,

Mère des prêtres!

Amen!

(Jean-Paul II, Pastores dabo vobis, n. 82)

" Mais si nous réfléchissons au sacrifice du Corps et du Sang, que nous offrons in persona Christi, il est difficile de ne pas y reconnaître la présence de la Mère de Dieu. Marie a donné la vie au Fils de Dieu, comme l’ont fait nos mères pour nous, afin qu’il puisse s’offrir en sacrifice, et nous-mêmes avec lui, par le ministère sacerdotal.

... Si, par sa nature, le sacerdoce est ministériel, il faut le vivre en union avec la Mère, qui est la servante du Seigneur. Alors, notre sacerdoce sera gardé dans ses mains, plus encore dans son cœur, et nous pourrons l’ouvrir à tous. Il sera ainsi fécond et salvifique, dans chacune de ses dimensions ".

(Jean-Paul II, Lettre aux Prêtres pour le Jeudi Saint 1995)

Litanies à la Miséricorde divine

Seigneur, prends pitié

Seigneur, prends pitié

Ô Christ, prends pitié

O Christ, prends pitié

Seigneur, prends pitié

Seigneur, prends pitié

Miséricorde de Dieu qui jaillis du sein du Père

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, attribut le plus haut de la divinité

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, mystère impénétrable

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, source qui émanes du mystère de la Trinité

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qu’aucune intelligence angélique ni humaine ne peut scruter

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, d’où provient toute vie et tout bonheur

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, plus sublime que les cieux

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, source de merveille étonnante

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui embrasses l’univers entier

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui descends dans le monde en la Personne du Verbe Incarné

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui coules de la plaie ouverte du Cœur de Jésus

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, cachée dans le Cœur de Jésus pour nous

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui se manifeste de façon insondable de l’institution de l’Eucharistie

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui as fondé l’Eglise sainte

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui as institué le Sacrement du Baptême

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous justifies dans le Christ Jésus

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous accompagnes tout au long de notre vie

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous enveloppes spécialement à l’heure de notre mort

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous donnes la vie éternelle

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous suis dans tous les instants de notre existence

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui convertis les pécheurs endurcis

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous protèges du feu de l’enfer

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, merveille pour les anges, mystère incompréhensible pour les saints

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, présente dans tous les mystères divins

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui nous relèves de toute misère

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, source de toute notre joie

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui du néant nous appelles à l’existence

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui portes dans tes mains tout ce qui existe

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui mène à sa perfection tout ce qui existe et existera

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, en qui nous sommes plongés

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, aimable réconfort des cœurs désespérés

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, en qui les cœurs reposent et en qui ceux qui sont troublés trouvent la paix

j’ai confiance en toi!

Miséricorde de Dieu, qui inspires l’espérance contre toute espérance

j’ai confiance en toi!

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde,

pardonne-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde,

écoute-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde,

aie pitié de nous, Seigneur

Prions:

Dieu éternel dont la Miséricorde est infinie et en qui le trésor de la compassion est inépuisable, regarde nous avec bonté et comble nous de ta Miséricorde afin que dans les moments difficiles, nous ne perdions ni courage ni espérance, mais qu’avec une confiance totale, nous nous soumettions à ta sainte volonté qui est Amour et Miséricorde. Amen.