SAINTE THERESE DE LISIEUX « APOTRE DES APOTRES »
Le 2 septembre 1890, au carmel de Lisieux, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte Face, dix-sept ans et demi, sort de clôture pour se présenter au supérieur du monastère, afin de passer l’examen canonique précédant sa profession solennelle. A la question du prêtre lui demandant sa motivation, elle répond : « Je suis venue [au Carmel] pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres » (Ms A, 69 v°).
Ce « surtout » mérite attention. Pour en arriver là Thérèse Martin (1873-1897) a vécu toute une évolution.
L’idée qu’on se faisait des prêtres dans sa famille était très élevée. L’enfant ne les avait vus qu’à l’autel, au confessionnal et au catéchisme dans son école tenue par des Bénédictines.
Avait-elle jamais vu un prêtre invité à déjeuner aux Buissonnets ?
Aussi, ces hommes séparés, signes du Sacré, elle les considérait comme des anges. Quant à son aînée, Céline, elle dira qu’elle les considérait « comme des dieux » ![1]
D’où la réflexion de Thérèse (à sept ans), se préparant à sa première confession à l’abbé Ducellier, trente ans, vicaire à la Cathédrale Saint Pierre, sa paroisse : « Je lui dirai que je l’aime ! » Sa sœur Marie qui la préparait à cet acte important l’en dissuada.
Mais la logique de la petite fille s’avérait rigoureuse : puisqu’on lui disait que l’abbé représentait Jésus lui pardonnant ses péchés, elle aimait Jésus et donc l’abbé Ducellier. Il fallait le lui dire !
« J’AI SOIF ! »
A l’école des
Bénédictines où Thérèse passera cinq ans (« les plus tristes de sa
vie » (Ms A, 22 r°), elle étudie le catéchisme avec l’Abbé Domin, quarante
et un ans, aumônier du monastère. Il lui prêcha sa retraite de première
communion du 4 au 7 mai 1884 en des termes assez terrorisants[2].
Cela n’empêchera pas Thérèse de faire une mémorable première communion,
décisive dans sa vie : « Ce fut un baiser d’amour, je me sentais
aimée, et je disais aussi : « Je vous aime, je me donne à vous pour
toujours. » (Ms A,
35 r°)
Elle était très loin des enseignements de l’aumônier sur la mort, l’enfer, la confession et la communion sacrilèges.
Mais l’année suivante (17-20 mai 1885) l’abbé Domin prêche la retraite de renouvellement. Ses thèmes n’ont guère changé[3] et provoquent chez l’enfant une crise de scrupules qui va durer dix-sept mois.
Il faudra la grande grâce de Noël 1886 pour transformer l’adolescente encore hypersensible (elle « pleurait d’avoir pleuré », Ms A, 44 v°), en une jeune fille forte, décidée à combattre pour entrer au carmel à quinze ans. Elle commence alors ce qu’elle a appelé « une course de géant » (Ms A, 44 v°).
Elle va devoir franchir cinq obstacles pour répondre à sa vocation. Il lui faut l’accord de son père (ce sera aisé), celui de son Oncle Isidore, sub-rogé tuteur de ses nièces (il résistera trois jours) mais l’abbé Delatroëtte se révèle intraitable, absolument opposé à cette entrée qu’il juge prématurée. Il ne reste plus qu’à aller à l’évêché de Bayeux, demander sa permission à l’évêque, Mgr Hugonin[4]. Mais il reste évasif devant la jeunesse de la candidate qui a déjà deux sœurs carmélites à Lisieux. Rien ne presse. Au sortir de cette visite, Thérèse décide de demander la permission du Pape, puisqu’elle va partir en pèlerinage à Rome avec son père et sa sœur Céline, à l’occasion du Jubilé de Léon XIII. L’audience du 20 novembre 1887, sera un échec, « un fiasco », dira Céline.
Six mois après sa « conversion » de Noël 1886, Thérèse avait reçu une grande grâce, fondatrice de sa vocation carmélitaine.
Thérèse a reconnu qu’un prêtre lui a fait beaucoup de bien lors de la
retraite communautaire d’octobre 1891, le P. Alexis Prou, franciscain[12].
Habituellement elle redoutait les retraites car nombre de prédicateurs
restaient marqués d’un jansénisme rigoureux. Mais à peine avait-elle parlé au
P. Prou qu’il l’a comprise, lui a dit que « ses fautes ne faisaient pas de
peine au bon Dieu » et il la lança « sur les flots de la confiance et
de l’amour sur lesquels elle n’osait s’avancer » (Ms A, 80 r° et C.J.
4.7.4)[13],
retenue qu’elle était par son entourage. Mais elle n’a vu ce Père qu’une seule
fois.
Bien au-delà de ces déceptions, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus
de la Sainte Face eut connaissance d’un scandale retentissant de son
époque : l’affaire du Père Hyacinthe Loyson.
Ce Provincial des carmes, prédicateur de l’Avent à Notre-Dame de Paris
(1864-1868), ami de Newman, de Montalembert, du Père Huvelin, a conduit vers le
catholicisme une veuve américaine anglicane (1869). Il l’a épousée et en a un
fils. Ayant rompu avec l’Eglise avant le Concile Vatican I (1870), à Paris il a
fondé « L’Eglise catholique gallicane ».
Opposé à l’infaillibilité pontificale, il veut réformer l’Eglise
catholique, demandant la liturgie en français, le mariage des prêtres,
l’abolition des classes de mariage et d’enterrement, etc. Excommunié, suspens
a Divinis, il parcourt la France pour exposer sa réforme[14].
Son nom est banni dans tous les carmels. Thérèse ne se prononce pas non
plus mais dans ses lettres[15],
elle évoque « notre frère » et priera tout le reste de sa vie pour
lui. Faisant sa dernière communion le 19 août 1897, fête de saint Hyacinthe,
elle l’offre pour lui, espérant jusqu’au bout son retour dans l’Eglise.
« JE SENS EN MOI
LA VOCATION DE PRETRE… » (Ms B, 2 v°)
En diverses circonstances, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte
Face a exprimé le désir d’être prêtre. Est-ce parce que, déçue par diverses
déficiences du clergé, elle aurait mis toute son ardeur dans la vocation
sacerdotale ?
Durant l’été 1896 – elle a vingt-trois ans – à l’oraison, elle est
assaillie par d’étonnants désirs. Sa belle vocation de « carmélite,
d’épouse et de mère » ne lui suffit plus. Elle sent en elle la vocation de
« guerrier, de Prêtre, d’Apôtre, de Docteur, de Martyr… » (Ms B, 2
v°) Elle détaille :
« Je sens en moi la vocation de Prêtre, avec quel amour, ô
Jésus, je te porterais dans mes mains lorsque, à ma voix, tu descendrais du
Ciel… Avec quel amour je te donnerais aux âmes !… » Cependant elle
ajoute : « Mais hélas ! Tout en désirant d’être Prêtre, j’admire
et j’envie l’humilité de St François d’Assise et je me sens la vocation de
l’imiter en refusant la sublime dignité du sacerdoce. » (Id.)
Elle saisissait toutes les occasions pour « faire le
prêtre ». Ainsi, sacristine, lorsqu’une parcelle d’hostie consacrée
restait sur le plateau de communion, elle convoquait ses novices pour une
procession, rapportant elle-même le Corps du Christ à l’oratoire.
A l’office, elle était heureuse d’être « semainière »
et de réciter l’oraison comme le prêtre, de donner la bénédiction (CJ 6.8.6).
Dans sa pièce de théâtre Stanislas Kotska (RP 8, 8/2/1897), Thérèse mentionne
ce fait (légendaire mais elle l’ignore) : le jeune saint jésuite a reçu la
communion de Sainte Barbe. Elle dit à sa sœur Céline : « Pourquoi pas
un ange, pas un prêtre, mais une vierge ? Oh ! qu’au ciel nous
verrons des merveilles ! J’ai dans l’idée que ceux qui l’auront désiré sur
la terre partageront au ciel l’honneur du sacerdoce. »[16]
Sur son lit d’agonie à l’infirmerie, elle fait cette
réflexion : « Le bon Dieu va me prendre à un âge où je n’aurais pas
le temps d’être prêtre. Si j’avais pu être prêtre, ce serait à ce mois de juin,
à cette ordination que j’aurais reçu les saints ordres. Eh bien, afin que je ne
regrette rien, le Bon Dieu permet que je sois malade, je n’aurais donc pas pu
m’y rendre et je mourrai avant d’avoir exercé mon ministère ». Le
sacrifice de n’avoir pu être prêtre lui tenait toujours à cœur. Quand nous lui
coupions les cheveux pendant sa maladie, elle demandait toujours qu’on lui fit
une tonsure ; elle passait alors avec contentement sa main sur sa
tête. »[17]
Autre souhait : Si j’avais été prêtre, j’aurais appris
l’hébreu et le grec, je ne me serais pas contentée du latin, comme cela
j’aurais connu le vrai texte dicté par l’Esprit-Saint. » (CJ 4.8.5)[18]
Nous avons dit son désir de prêcher, au moins sur Marie :
« Que j’aurais donc bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte
Vierge. » (CJ 21.8.3*)
Dans une lettre à sa sœur Céline, dès le 15 août 1892, Thérèse
écrit, méditant sur l’importance de la vie contemplative pour
l’apostolat :
L'apostolat de la prière n'est-il pas pour ainsi dire plus élevé
que celui de la parole ? Notre mission de Carmélites est de former des
ouvriers évangéliques qui sauveront des milliers d'âmes dont nous serons les
mères... Céline, si ce n'était pas les paroles même de Jésus, qui oserait y
croire ?... Je trouve que notre part est bien belle, qu'avons-nous à
envier aux prêtres ?... » (LT 135)
« DEUX FRERES
PRETRES…
… qui tiennent maintenant
une si grande place dans ma vie. » (Ms C, 33 r°)
Deux
événements vont avoir une grande influence sur Thérèse et contribuer à combler
autrement son désir du sacerdoce ministériel.
Le 17 octobre
1895, mère Agnès de Jésus, prieure, confie à sa jeune sœur la vocation d’un
séminariste de vingt et un ans, du diocèse de Bayeux et Lisieux, réclamant
l’aide spirituelle d’une carmélite : il se nomme Maurice Bellière[19].
Thérèse en
ressent une très grande joie car ses parents avaient espéré que leurs petits
garçons seraient un jour prêtres, missionnaires. Mais ils moururent tous deux
en bas-âge. Et voilà qu’elle, qui avait souhaité avoir des frères prêtres, on
lui en confie un.
Aussitôt
elle compose une prière pour son frère, soulignant qu’il devra célébrer la
messe avec autant d’amour que Marie langeant l’Enfant-Jésus (Pri 8, octobre
1895). Manière bien féminine d’exprimer la présence réelle.
Mais
l’abbé Bellière partant au service militaire, il ne donne aucune nouvelle
pendant un an.
Le 30 mai
1896, Mère Marie de Gonzague étant redevenue prieure, elle confie à sœur
Thérèse un prêtre des Missions Etrangères de Paris qui a demandé une aide
spirituelle avant de partir en Chine. Le joie de celle-ci vient de ce
signe : elle a perdu deux frères, on lui en confie deux. Il s’agit du P.
Adolphe Roulland, vingt-quatre ans[20].
Elle prend très à cœur cette responsabilité missionnaire. L’abbé va venir
célébrer une première messe au carmel de Lisieux, le 3 juillet 1896 avant de
s’embarquer à Marseille le 2 août pour le Su-Tchuen oriental.
L’abbé
Bellière étant réapparu après un an de silence, une double correspondance
importante va s’établir entre la carmélite et des deux jeunes hommes.[21]
Elle passe rapidement du protocolaire « Monsieur l’Abbé », au
familier « cher et très aimé frère » (LT 258). Avec une remarquable
adaptation à chacun d’eux (elle ne les a jamais vus[22]),
elle va les soutenir dans leur vocation.
L’abbé
Bellière reste fragile. Elle l’encourage comme une mère. Le P. Roulland, sur le
terrain apostolique, affronte les dangers d’un ministère clandestin. Elle lui
écrit comme une sœur. Dans ces correspondances elle donne toute sa mesure,
étant en pleine maturité humaine et spirituelle, ayant découvert sa « petite
voie de confiance et d’amour » en 1895 et s’étant offerte à l’Amour
Miséricordieux le 9 juin de cette même année, en la fête de la Trinité. Avec
ses deux frères, elle peut vraiment être concrètement « apôtre des
apôtres. »
Au jeune
Maurice qui a tendance à ressasser son passé, elle propose de se jeter dans les
bras de Jésus (LT 247). A Adolphe qui redoute le martyre, elle montre qu’il
doit espérer aller droit au Ciel si cela lui arrivait (LT 226).
Avec les
deux, elle adopte la spiritualité de Moïse priant sur la montagne, les bras
élevés pendant le combat des Israélites contre les Amalécites[23],
symbole de la puissance de la prière.
« Comme
Josué, vous combattez dans la plaine, écrit-elle au P. Roulland, moi je suis
votre petit Moïse, et sans cesse mon cœur est élevé vers le Ciel pour obtenir
la victoire. »[24]
Pour ses
deux frères, pour leur mission apostolique, elle mène un rude combat
(tuberculose et dans la nuit de la foi), utilisant ce qu’elle appelle
« ses armes » : « la prière et le sacrifice »[25].
Pour ses
frères, elle va au bout de ses forces. Epuisée par une tuberculose galopante,
crachant le sang pendant ces jours, fiévreuse, elle marche dans le jardin
« pour un missionnaire. »[26]
Dans ses
lettres, aucune allusion à sa maladie, jusqu’au jour où il faut bien qu’elle
leur annonce sa mort prochaine. Mais elle leur promet de les aider bien
davantage après sa mort : « Je ne meurs pas, j’entre dans la
vie. » (LT 244)
Le P.
Roulland est en Chine, le courrier met des mois pour l’atteindre. Mais le
séminariste Maurice qui passe ses vacances sur la Côte normande est atterré par
la mort prochaine de sa sœur. Elle lui écrit encore des lettres au crayon alors
qu’elle a renoncé à écrire dans son petit cahier noir Ms C).
Ms A Cahier de souvenirs autobiographiques pour Mère Agnès de Jésus (1895)
Ms B Lettres à sœur Marie du Sacré-Cœur (septembre 1896)
Ms C Cahier pour Mère Marie de Gonzague (juin 1897)
CJ Carnet jaune (Derniers Entretiens)
DE Derniers Entretiens (1897)
LT Lettres de Thérèse numérotées
OC Œuvres Complètes en un volume (Cerf, 1992)
PO Procès de l’Ordinaire, Teresianum, Rome, 1973
PA Procès Apostolique, Teresianum, Rome, 1973
PN Poésies de Thérèse numérotées
Pri Prières de Thérèse numérotées
RP Récréations Pieuses de Thérèse numérotées.
* Edition critique des Œuvres complètes de sainte Thérèse de Lisieux, en 8 volumes, Cerf, 1992.
* Lettres à mes frères prêtres, Trésors du Christianisme, Cerf, 2003, 128 p. Introduction et notes de Mgr Guy Gaucher. Traduit en italien chez San Paolo éditeur, 2003, Lettere ai mei Fratelli sacerdoti.
* La thèse de Mme Baiba Brudere Je me sens la vocation de prêtre, Enquête sur le sacerdoce commun chez Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte Face, Cerf, 2007, 620 p., contient une bibliographie exhaustive. L’auteur résume les diverses interprétations, celle de S. Navaretès, du cardinal Jean-Marie Lustiger, de Mgr Jean Sleiman, de Claude Langlois, pp. 46-136.
[1] PA, p. 256.
[2] Cf. les notes de retraite qu’elle a prises, OC, pp. 199-1200.
[3] Cf. OC, p. 1200, les notes de l’enfant.
[4] Né en 1823. Evêque de Bayeux et Lisieux de 1866 à 1898. A participé au Concile Vatican I. A refusé l’archevêché de Lyon.
[5] Cf. sa délivrance d’un prêtre concubinaire, Vie, V, 4-5-6 et le but de sa réforme « prier pour les défenseurs de l’Eglise, pour les prédicateurs et les théologiens (Chemin de la perfection, 1, 2).
[6] On sait que ce titre a été donné à Marie-Madeleine par Saint-Augustin, Bérulle, entre autres. Marie-Madeleine a fasciné Thérèse. Elle la mentionne souvent dans ses écrits.
[7] On trouve 1616 fois le nom de Jésus dans ses écrits et elle lui donne 70 titres divers, sur les 150 que mentionne le Nouveau-Testament.
[8] Réflexion féminine qu’on retrouvera dans sa Prière pour l’abbé Bellière (Pri 8).
[9] Cf. le sermon qu’elle aurait aimé faire, en revenant d’abord à l’Evangile. De cette mariologie, Jean-Paul II a écrit dans sa lettre apostolique proclamant le Doctorat de Thérèse : « Parmi les chapitres les plus originaux de sa science spirituelle, il faut rappeler la sage recherche qu’a développée Thérèse du mystère et de l’itinéraire de la Vierge Marie, parvenant à des résultats très voisins de la doctrine du concile Vatican II, au chapitre VIII de la Constitution Lumen Gentium, et de ce que j’ai moi-même proposé dans mon encyclique Redemptoris Mater du 25 mars 1987. » (N° 8)
[10] Né dans l’Orne (1843-1919). En mission au Canada pendant dix-neuf ans. Témoin aux Procès de Thérèse.
[11] Elle dira en fin de vie : « Le P. Pichon me traitait trop
comme un enfant ; cependant il m’a fait du bien aussi en me disant que je
n’ai pas commis de péché mortel. » (CJ 4.7.4) Cf. Ms A, 70 r°.
[12] Gardien du couvent de Saint-Nazaire (1844-1914).
[13] « Confiance » et « amour » sont deux mots-clés de sa « petite voie. Son dernier manuscrit (C), inachevé, se clôt sur ces deux mots.
[14] Né à Orléans le 10/3/1827. Meurt à Paris le 2/2/1912. En 1911, Mère Agnès de Jésus lui enverra l’Histoire d’une Ame qu’il lira. Il correspondra avec sœur Geneviève de la Sainte Face (Céline Martin) et lui dira « admirer sa pieuse et héroïque sœur » (CG II, p. 642).
[15] LT 129, 8/7/1891.
[16] PO, p. 305.
[17] PO, p. 305-306.
[18] Etonnant désir chez une jeune fille qui a quitté l’école à treize ans et demi au moment où le P. Lagrange, o.p. fonde l’Ecole biblique de Jérusalem (1890). Sur la connaissance de la Parole de Dieu, cf. La Bible avec Thérèse de Lisieux, Cerf, 1979, où l’on trouve quelques 450 citations de l’Ancien Testament (qu’elle n’avait pas) et 650 du Nouveau.
[19] Né dans le Calvados (10/6/1874). Orphelin de mère, abandonné par son père. Elevé par sa tante. Noviciat des Pères Blancs. Ordonné le 29/6/1901. Nommé au Nyassaland (1902-1905). Rapatrié malade, meurt à Caen le 14/7/1907.
[20] Né dans le Calvados (13/10/1870. Restera en Chine jusqu’en 1909. Témoin aux deux Procès de sa sœur. Décédé le 12/6/1934.
[21] Cf. Lettres à mes frères prêtres, Cerf, 2003, qui regroupe ces correspondances.
[22] Sinon le P. Roulland, le temps de sa messe au Carmel, derrière les grilles.
[23] Ex 18, 8-13.
[24] LT 201, 1/11/1896. Cf. LT 135, 15/8/1892.
[25] Ms A, 50 r° ; A, 56 r° ; LT 226. Cf. ses poésies Mes Armes (PN 48), etc.
[26] DE, p. 650. La communauté ignorait la mission de Thérèse reçue par obéissance. Il s’agit sans doute du P. Roulland.
[27] Même affirmation à Mère Agnès de Jésus : « Ma mission va commencer… […] passer mon Ciel à faire du bien sur la terre jusqu’à la fin du monde ». Avec la comparaison avec les Anges (CJ 17.7).
[28] Cette laïque (1848-1905) a suscité une campagne de prière pour les
prêtres et leur sanctification, rejointe par de nombreuses Congrégations
féminines. Vaste mouvement où des femmes chrétiennes veulent prendre leur
place. Durant son pèlerinage en Italie la jeune Thérèse a bien perçu cette
situation d’infériorité : « Je ne puis encore comprendre pourquoi les
femmes sont si facilement excommuniées en Italie, à chaque instant on nous
disait : « N'entrez pas ici... N'entrez pas là, vous seriez excommuniées
!... » Ah ! les pauvres femmes, comme elles sont méprisées !...
Cependant elles aiment le Bon Dieu en bien plus grand nombre que les hommes et
pendant la Passion de Notre-Seigneur, les femmes eurent plus de courage que les
apôtres, puisqu'elles bravèrent les insultes des soldats et osèrent essuyer la
Face adorable de Jésus... C'est sans doute pour cela qu'Il permet que le mépris
soit leur partage sur la terre, puisqu'Il l'a choisi pour Lui-même... Au Ciel,
Il saura bien montrer que ses pensées ne sont pas celles des hommes, car alors
les dernières seront les premières... » (Ms A, 66
v°)
[29] PA, p. 349.
[30] Acta Apostolicae Sedis 20 (1928), pp. 147-148.
[31] Lettre de septembre 1940.
[32] Osservatore romano, n° 52, 25/12/1990.
[33] N° 10, 19/10/1997.
[34] LT 96, 114, 201, 220 ; Pri 6, Pri 8, etc.