Les
ministres du sang de l’humble Agneau immaculé, mon fils unique*
Diega Giunta
Le trésor de l'Eglise
« Le trésor de l'Eglise c’est le
sang du Christ, donné en rançon pour l’âme (…) et vous en êtes le ministre ». [1]
Cette affirmation, vigoureuse synthèse
de la pensée de Catherine de Sienne sur le mystère et le ministère sacerdotal,
constitue l'essence de la première lettre que Grégoire XI reçoit de la
Siennoise peu après son arrivée à Rome (17 janvier 1377). Le siège de Pierre,
après environ sept ans de permanence à Avignon, est revenu à Rome, à « sa
place »[2], et le pontife se retrouve devoir
gouverner l’Eglise en
des temps difficiles et problématiques. Il est urgent d’entreprendre une courageuse
réforme des mœurs, à vivre in primis au
sein du clergé - corps mystique de l'Eglise - pour pouvoir porter des fruits
durables dans le corps universel de l'Eglise que constituent les baptisés. [3] L’Etat de l’Eglise, ébranlé
par la révolte fomentée par la ligue contre le Pape que mène Florence et qu’encouragent
les visées politiques de Barnabé Visconti, perd des possessions et des villes.
La rébellion de Cesena (1er février 1377), réprimée dans un bain de
sang, est un fait divers [4]
que la Siennoise aussi
connaît tristement.
Tel est le décor passé et présent qui
sous-tend la lettre 209, dans laquelle Catherine exhorte Grégoire XI, de la
part de Dieu, à s'employer pour la paix et non pour la guerre : « Paix,
paix, pour l'amour du Christ crucifié ! », implore la Sainte. Si
le recours aux armes pourra sembler un acte dû pour
« reprendre et conserver le trésor et la domination des villes »
perdues par l'Eglise, le successeur de Pierre, cependant, n'a pas d'autre bien
plus précieux à reconquérir que celui de « tant de brebis qui sont un
trésor dans l'Eglise. (...) Il vaut donc mieux pour nous d’abandonner la fange des
choses temporelles que l'or des choses spirituelles ». Il obtiendra les
deux biens à la fois - l'honneur de Dieu, le salut des âmes et les richesses
temporelles - « davantage avec le bâton de la bénignité, de l'amour
et de la paix, qu’avec le bâton de la guerre », et à cette fin la siennoise le
ramène à l'essence de son ministère sacerdotal :
Il me semble que Dieu
veuille que vous ouvriez l’œil de l’intelligence sur la beauté de l’âme et sur le
sang de son Fils; par ce sang il a lavé le visage de notre âme, et vous en êtes
le ministre ». [5]
Le sang du Christ, qui nous lave des péchés et de
qui les sacrements tirent leur vertu et leur efficacité, [6]
est confié à l'Eglise : il est son trésor et elle en est dépositaire, gardienne
et administratrice. Ce sont des fonctions sacrées et saintes que Catherine
illustre par les images de la « boutique » et du « cellier ».
Le Verbe incarné et crucifié a fait de Soi-même un pont, arqué entre terre et
ciel pour combler l'abîme qui séparait l'homme de Dieu à cause du péché d'Adam.
Construit avec des pierres vivantes - les vertus - et scellé avec le sang et le
mortier de la charité du Fils Unique, le « tout Dieu et tout homme »,
le pont est recouvert par la miséricorde - l'Incarnation - qui protège les passants
de la pluie de la justice divine ; il est en outre muni d’un escalier dont les
marches – les pieds, le côté déchiré et la bouche du Crucifié - facilitent la montée
de la créature qui possède en soi la raison vers son Créateur et Rédempteur. Et
sur le pont-Christ se trouve
« la boutique du jardin de la Sainte Eglise,
laquelle garde et administre le pain de la vie et donne à boire le sang, afin que
les voyageurs éloignés de mes créatures, fatigués, ne s'évanouissent pas en
route. Et c’est pour cela que ma charité a ordonné que vous soit administré le
sang et le corps de mon Fils Unique, tout Dieu et tout homme. » [7]
La clé de la « boutique », du « cellier
de la Sainte Eglise », où est gardé le sang, a été donnée à Pierre et à
ceux qui lui succéderont jusqu'au « dernier jour du jugement ». [8] De ce sacré dépôt le « Christ en
terre » est cellérier, portier, gardien, et surtout « administrateur »,
puisque le « sang de l’humble Agneau immaculé » ne se peut recevoir que
de ses mains [9] et des mains
de ceux qu’il a oints comme ministres, pour qu'ils l'aident « dans tout le
corps universel de la religion chrétienne ». « Tout l'ordre clergé »
tire donc son origine du Vicaire du Christ, et de même qu’il confie aux
ministres l'office « d’administrer ce sang glorieux (…), ainsi c’est à
lui » et non à une autre personne ou pouvoir « qu’il revient de les
corriger de leurs défauts » : « Ceux-ci sont cependant mes oints, et
j’ai dit par l'Écriture : « N’osez pas toucher à mes christs » [Ps. 104,
15]".[10]
Regarde l’excellence et la
dignité de mes christs [11]
Ce que Catherine de Sienne enseigne sur la dignité
du ministère sacerdotal trouve une vaste formulation [12] dans la partie du Dialogue
qui s’intitule « Le corps mystique de la Sainte Eglise», à laquelle nous
renvoyons, ne donnant ici que quelques esquisses essentielles. En étendue de
description (vingt-cinq chapitres), cette section ne cède le rang qu’au traité de
« La doctrine du pont » (soixante-et-un chapitres), le plus important
du livre, dont elle est la continuation et le couronnement. [13]
Le Seigneur veut faire miséricorde au
monde et à son Épouse, l'Église, et pour ce faire il demande à Catherine et à
ses autres serviteurs de l’y contraindre, en liant la justice divine par les
larmes et les désirs :
Il y a un remède par lequel J’apaiserai ma colère, c’est-à-dire qu’au moyen
de mes serviteurs, s’ils seront zélés à me contraindre par la larme et à me
lier avec le lien du désir (...) afin que, contraint par leurs larmes, j’apaise
la fureur de ma justice divine.
Prends donc tes larmes et ta sueur, et puise-les à la fontaine de ma divine
charité, toi et mes autres serviteurs, et avec eux lavez le visage de mon épouse,
et moi Je te promets que par ce moyen sa beauté lui sera rendue. Ce n’est pas
avec le couteau ni avec la guerre ni avec cruauté qu’elle retrouvera sa beauté,
mais avec la paix et les humbles oraisons continuelles, les sueurs et les
larmes de mes serviteurs, répandues avec un désir anxieux. [14]
Un « je veux » impératif caractérise l'adhésion
de Catherine ; et elle, à son habitude, s’attribue les nombreux maux qui
affligent le monde et l’Eglise :
Oh mon âme, hélas, tu as perdu tout le temps de ta vie, tandis que tant de malheurs
et de ravages sont venus dans le monde et dans la sainte Eglise (…); et
cependant je veux que maintenant tu remédies avec la sueur du sang. [15]
Le Père Éternel montre à Catherine lumières
et ombres, vertus et péchés des « ministres du sang »: le service
vertueux du trésor du sang, établi par Dieu, par une grâce gratuite de sa part,
dans les mains des élus, fait ressortir par contraste la misère de celui qui l'administre
indignement. Catherine est invitée à prendre conscience de l'excellence et de
la dignité du ministère sacerdotal, que Dieu n'a pas réservé à la nature
angélique, [16]
mais à la créature qui possède en elle la raison. Celle-ci, en effet, créée par
amour à son image et à sa ressemblance, et recréée en grâce par le sang de son Fils
unique, a « une plus grande excellence et dignité que l'ange », parce
que :
Moi Dieu je me suis fait homme et j’ai fait l'homme Dieu, par l'union de ma
nature divine dans votre nature humaine : cette grandeur est donnée en général
à toute créature qui possède en elle la raison. [17]
En vertu du sang du Verbe, la noblesse
originelle et la grandeur de la créature est sublimée par le sacrement du
Baptême, qui par l'efficacité de sa grâce et par le don de la foi [18]
restaure et perfectionne en elle la potentialité qui lui est propre, la
capacité d’aimer : créée par Dieu capable d’aimer, « sans amour elle ne
peut pas vivre, sa nourriture est l'amour ». [19] La contemplation
d’une si grande dignité, rachetée « avec tant de peine sur le bois de la
très sainte croix », [20] arrache parfois à la Sainte de fortes
apostrophes :
O homme
ingrat, quelle nature t'a donné ton Dieu? La sienne. Et toi, tu n’as pas honte d’ôter
de chez toi une si noble chose avec la faute du péché mortel ? [21]
Toutefois la vulnérabilité et la faiblesse de la
créature, héritage de la faute originelle, ne font pas renoncer celui qui est l'Amour
par essence : de même qu’il a voulu l'incarnation du Verbe pour racheter
l'oeuvre de ses mains qui s’était rebellée à son projet d'amour, ainsi, pour la
soutenir et la guider dans le chemin vers Lui, il continue de choisir les ministres
du sang parmi les descendants d'Adam :
Mais
parmi eux j’ai choisi mes ministres pour votre salut, afin que par eux le sang
de l’humble Agneau immaculé, mon Fils unique, vous soit administré. [22]
Si le Baptême redonne à la créature
« la ressemblance divine perdue par le péché », [23]
le sacrement de l'Eucharistie, en lui prodiguant sous la « blancheur du
pain » le corps, le sang, l’âme et la divinité de Jésus Christ, l'unit de façon
admirable à son Dieu :
« L’âme en
recevant (…) ce sacrement, est en moi et Moi en elle comme le poisson est dans
la mer et la mer dans le poisson, ainsi Moi je suis en l’âme et l’âme en moi,
mer pacifique. (...) Je vous laisse l’empreinte de ma grâce » : [24]
la force et la puissance du Père, la clémence du Saint Esprit, la sagesse
du Fils, empreinte qui rend l’âme « forte et puissante contre sa passion
sensitive, contre les démons et contre le monde ». [25]
Les effets spirituels sont donc identiques tant chez le
fidèle que chez le prêtre, puisque l'un et l'autre se nourrissent du même pain
et boivent au même calice, mais le don-pouvoir de rendre réellement présent le Corps
et le Sang du Christ dans le pain et dans le vin appartient exclusivement au
prêtre. Pour s’approcher d’un si grand mystère, on demande à tous pureté et
charité,
Mais - remarque le
Père Éternel – Moi je réclame bien davantage la pureté chez mes ministres, et l’amour
pour moi et leur prochain, en administrant le corps et le sang de mon Fils unique
avec feu de charité et faim du salut des âmes, pour la gloire et la louange de
mon nom. [26]
Disciples
du bon Pasteur, ma Vérité
Leur dignité spéciale exige des prêtres
un style de vie adéquat : choisis pour administrer les sacrements, mis
« comme fleurs odoriférantes dans le corps mystique de l'Église (… et) établis
comme des anges, ils doivent être comme des anges en cette vie ». S’ils
exigent « la propreté du calice » pour célébrer le sacrifice
eucharistique, Celui qui les a élevés à tant d'honneur leur demande propreté et
pureté de coeur, d’âme, d’esprit et de corps. Il s’en suit qu'ils doivent
bannir l'orgueil de leur coeur, qu’ils ne doivent pas chercher « les
grandes prélatures » ; [27] qu’ils soient généreux et non pas
avares ; qu’ils ne vendent pas par convoitise la grâce spirituelle, mise en leurs
mains par Dieu pour le salut des âmes. Même si les avoirs temporels ne souffrent
pas la comparaison avec la valeur intrinsèque des biens spirituels prodigués par
les ministres sacrés, ceux-ci peuvent et doivent recevoir de la part des fidèles
des offrandes et des biens temporels pour leur subsistance, pour subvenir aux
pauvres et pour les différents besoins de l'église. [28]
Pour réconforter et soutenir « ses
christs », qu'il veut vaillamment engagés à la suite du Fils Unique, le Père Éternel
rappelle le vécu exemplaire de quelques uns de ses « doux et glorieux
ministres ». Ceux-ci, malgré la diversité de leurs rôles et de leurs charismes,
ont éclairé l'Eglise et ont dilaté la foi avec une véritable humilité parfaite,
et comme une lampe posée sur le candélabre : Pierre, « à qui furent données
par ma Vérité les clés du royaume du ciel», [29]
par la prédication, la doctrine et le martyre ; « Grégoire par la science
et la sainte écriture et le miroir de la vie ; Sylvestre contre les infidèles et
surtout avec la dispute et la démonstration qu’il fit de la très sainte foi en
paroles et en actes » ; Augustin, Jérôme et le glorieux Thomas, en
extirpant les erreurs « avec la lumière de la science » ; les martyrs
par l'effusion du sang ; les prélats choisis par « le Christ en
terre » par leur vie sainte et honnête, par leur vraie humilité et leur très
ardente charité, par la « perle de la justice » en vertu de laquelle,
s’étant corrigés eux-mêmes, ils ont pu corriger et remettre leurs fidèles sur
le droit chemin. « Comme de bons pasteurs, des disciples du bon Pasteur ma
Vérité, que Je vous ai donné pour vous gouverner, vous les brebis, et que j’ai
voulu voir abandonner sa vie pour vous [Jn 10, 11 et 15] », tous ceux-ci
ont fait passer avant eux-mêmes et leurs intérêts personnels l'honneur de Dieu
et le salut des âmes, [30]
lesquels, devenus leur nourriture, ils l'ont mangée comme affamés
« avec plaisir à la table de la très sainte croix ». [31] « Comme des anges
terrestres et plus que des anges » [32] ils se sont approchés de la table de
l'autel, en célébrant « avec pureté de coeur et de corps et avec sincérité
d'esprit, brûlés dans la fournaise de la charité ». [33] Ils ont accompli aussi l'office
propre aux anges : ils ont veillé sur leur troupeau comme des gardiens et des
bergers, en suggérant de bonnes et saintes inspirations, en élevant à Dieu des
désirs et des prières, en offrant la doctrine de la parole et l'exemple de la
vie. [34] Leur façon de gouverner
a été humble et aimable, fondée sur une foi solide, une charité immense, une
vive espérance en Dieu providence, et cela les a libérés de la préoccupation de
mettre de côté pour eux des biens matériels, au contraire ils ont donné aux
pauvres avec une telle largesse qu’à leur mort ils ont laissé l'église endettée.
[35]
L'exemplarité héroïque de si bons et
saints ministres arrache au coeur du Père cette exclamation affectueuse « Oh
mes bien-aimés ! », prélude passionné à l’éloge qui récapitule et
conclut ce que le Père Eternel a fait connaître d'eux à Catherine :
« Oh mes bien-aimés ! Ils se faisaient sujets tout
en étant prélats ; ils se faisaient serviteurs tout en étant seigneurs ;
et ils se faisaient malades tout en étant sains et privés de l'infirmité et de
la lèpre du péché mortel. Étant forts ils se faisaient faibles ; avec les fous
et les simples ils étaient simples, et petits avec les petits. Et ainsi par
humilité et charité ils savaient se comporter avec toute sorte de gens, et ils
donnaient à chacun sa nourriture.
Qui réalisait cela ?
La faim et le désir, qu’ils avaient conçus en moi, de mon honneur et du salut
des âmes. Ils accourraient pour le manger à la table de la très sainte croix,
en ne refusant pas le travail et en ne fuyant aucune fatigue; mais, comme des
zélateurs des âmes et du bien de la Sainte Église et de la dilatation de la
sainte foi, ils se mettaient au milieu des épines de beaucoup de peines, et ils
se jetaient devant chaque danger avec une vraie patience, en me lançant les
encens odoriférants des désirs anxieux et de l’humble oraison continuelle. »
[36]
La mort du bon et du mauvais pasteur
L'antithèse de la « vie scélérate
» de certains prélats, clercs et religieux – établis pour être des « anges
terrestres » et devenus par contre des « temples du diable », [37]
- a son triste sommaire au début des dix chapitres [38] où le Père Éternel dévoile à Catherine la
misère crue et nue de leur vie, pour qu'elle et ses autres serviteurs offrent
pour eux d’« humbles et continuelles prières » : [39]
Sais-tu, très chère fille (…) où ils ont établi leur principe
et leur fondement ? En l'amour propre d'eux mêmes, d’où est né l'arbre de
l'orgueil avec son fils, le manque de discernement; et voilà que comme des
immatures, ils ramènent à eux l'honneur et la gloire en cherchant les grandes prélatures,
avec des ornements et la délicatesse pour leur corps, et à moi ils rendent insulte
et offense. Et ils se rétribuent avec ce qui n'est pas eux, et à moi ils
donnent ce qui n'est pas mien : c’est à moi que doit être donnée la gloire, et la
louange à mon nom, et à eux ils doivent rendre la haine de leur sensualité avec
une vraie connaissance d'eux-mêmes, se considérant indignes d’un mystère aussi
grand que celui qu’ils ont reçu de moi. Et eux pourtant font le contraire puisque,
comme enflés d'orgueil, ils ne se rassasient pas de ronger la terre des
richesses et des délices du monde, fermés, cupides et avares envers les
pauvres.
C’est pourquoi, à cause de ce misérable orgueil et
avarice (…) ils ont abandonné le soin des
âmes, et ne se préoccupent que de regarder et d’avoir de la sollicitude pour
les choses temporelles, et ils abandonnent mes brebis, que Moi j’avais mises entre
leurs mains, comme des brebis sans pasteur. [40]
« Pauvres malheureux »,
« que leur mort est terrible et obscure ! ». [41] C’est l'amère compassion du Père qui
ne peut embrasser, même pas lors du dernier accostage, l’enfant prodigue
tellement attendu. En cette dernière heure, assiégés par le démon, dans une confusion
intolérable et avec une horrible clarté ils voient la gravité de leur état,
mais ils ne savent pas se confier à la miséricorde divine. [42]
Bien différente la dernière bataille
du juste : pour celui qui a vécu en luttant et en vainquant le monde, le démon
et la chair, le trépas survient dans la paix. L’âme se recueille en elle-même
et ne se détourne pas pour regarder ses mérites ou ses vertus,
parce qu'elle ne veut
ni ne peut espérer dans ses vertus, mais seulement dans le sang où elle a
trouvé ma miséricorde. Et comme elle a vécu avec la mémoire du sang, ainsi dans
la mort elle s’enivre et se noie dans le sang. [43] (...) En passant
tout de suite, noyée dans le sang, par la porte étroite du Verbe, elle arrive
en moi mer pacifique, et nous sommes unis ensemble, Moi la mer avec la porte,
parce que Moi et ma Vérité, mon Fils unique, nous sommes une même chose.
Que d'allégresse
reçoit l’âme qui se voit si doucement parvenue à ce passage ! [44]
Et le Seigneur son Dieu, en donnant au pasteur fidèle la
couronne de justice [2Tm 4.8] ornée « des perles des vertus », le
salue comme « ange terrestre » et lui fait cet éloge :
Oh ange terrestre ! heureux es-tu, toi qui n’a pas été
ingrat pour les bienfaits reçus de moi, et qui n’a pas commis de négligence ni d’ignorance;
mais zélé, avec une vraie lumière, tu as gardé l’œil ouvert sur tes sujets, et
comme un pasteur fidèle et viril tu as suivi la doctrine du vrai et bon
Pasteur, le Christ doux Jésus mon Fils unique. Et donc c’est réellement que tu
passes par lui, baigné et noyé dans son sang, avec la foule de tes brebis, parmi
lesquelles, grâce à ta sainte doctrine et à ta vie, tu en as mené beaucoup à la
vie durable, et tu en as laissé beaucoup en état de grâce. [45]
* Le titre est tiré du Dialogue de la
divine Providence, ch. CX, 57-60 selon la numérotation de G. Cavallini
(Testi Cateriniani I), Siena 19952. Les références suivront cette numérotation.
[1] S. Catherine de Sienne, Lettre 309. La numérotation des chapitres et des lignes est celle de A. Volpato, in S. Caterina da Siena. Opera omnia. Testi e concordanze, edizione elettronica, Provincia Romana dei Frati Predicatori, Centro Riviste, Pistoia 2002
[2] Chez Catherine, c’est une dénomination
typique de Rome, comme siège du « Christ en terre ».
[3] Dialogue, ch. XIV, n. 1; ch. CIX, n. avec
astérisque.
[4] Cf. F. Gregorovius, Storia di Roma nel Medioevo, Roma 1967, vol. 5, pp. 254-277.
[5] Pour les citations du texte : Lett. 209.
[6] Dialogue, ch. CXV.
[7] Dialogue, ch. XXVII ; cf. tout le chapitre.
[8] Ibid., ch. CXV.
[9] Ibid., ch. LXVI; S. Catherine de Sienne, Lett. 306 (à Urbain VI), Lett. 270 (à Grégoire XI) ; S. Catherine
de Sienne, les Oraisons, XVIII, 25-27 ;
55-58; cit. Oraisons.
[10] Pour le contexte et les citations après
la note 9 : Dialogue, ch. CXV.
[11] Ibid., ch. CX, 35; ch. CXIII, 368.
[12] Dans tant de lettres envoyées par
la Siennoise à des papes, cardinaux, évêques, prêtres séculiers et réguliers se
trouvent des allusions à ce thème en raison du motif qui poussait la Sainte à
écrire.
[13] G. Cavallini annote ainsi
: « Cette section, dédiée au ministère sacerdotal dans l'Eglise, couronne
le discours sur le triple itinéraire du Pont - amour, douleur, lumière – de
même que la première description du Pont s’était conclue dans l'Eglise,
continuatrice de l'oeuvre du Christ après son ascension au ciel » (XXIX) (Dialogue, note avec astérisque, ch. CIX,
p. 305).
[14] Dialogue, ch. XV.
[15] Ibid., ch. XIX; cf. Lett. 293.
[16] Dialogue, ch. CXIII, 371
[17] Ibid., ch. CX; cf. ch. XV, 165-166.
[18] Avec le saint baptême « fut
mise la pupille de la foi dans l’œil de l'intellect » (Dialogue, ch. XLVI, 997-998).
[19] Ibid., ch. CX, 155s. « Votre
matière est l'amour, parce que Je vous ai créés par amour, et donc vous ne
pouvez pas vivre sans amour » (143-145); ch. X, 587-588; LI, 33-35; Oraisons, XXII.
[20] Dialogue, ch. CXXI, 1262-1263
[21] Oraison XXII, 118-121, p. 258.
[22] Dialogue, ch. CX, 57-60, p. 307.
[23] Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 734.
[24] Dialogue, ch. CXII, 322ss
[25] Ibid..
[26] Ibid.
[27] Ibid., ch. CXIII (contenu et citations textuelles).
[28] Ibid., ch. CXIV, 432-436.
[29] Dialogue, ch. CXV, 446-447
[30] Ibid., ch. CXIX, 852-856
[31] Ibid., ch. CXIX.
[32] Ibid., ch. CXIX, 943s.
[33] Ibid., ch. CXIX, 846 ss.
[34] Ibid., ch. CXIX; ch. CXX.
[35] Ibid., ch. CXIX.
[36] Ibid., ch. CXIX.
[37] Ibid., ch. CXXI, 1268s; cf. ch. CXXIX.
[38] Ibid., ch. CXXI – CXXX
[39] Dialogue, ch. CXXI.
[40] Ibid., ch. CXXI.
[41] Ibid., ch. CXXXII.
[42] Ibid. : tout le ch. CXXXII.
[43] Ibid., ch. CXXXI.
[44] Ibid..
[45] Ibid..