Catéchèses S. J-Paul II 19898
19898 1. L'Apôtre Paul, dans le huitième chapitre de l'Epître aux Romains, en illustrant l'action de l'Esprit Saint qui fait de nous les fils du Père dans le Christ Jésus (cf. Rm Rm 8,14-16), introduit le thème du cheminement du monde vers son accomplissement selon le dessein divin. En effet, l'Esprit Saint, comme nous l'avons déjà expliqué au cours des précédentes catéchèses, est présent et oeuvre dans la création et dans l'histoire du salut. Nous pourrions dire qu'il entoure le cosmos d'amour et de miséricorde de Dieu et qu'il dirige ainsi l'histoire de l'humanité vers son objectif définitif.
Le cosmos est créé par Dieu comme demeure de l'homme et théâtre de son aventure de liberté. En dialogue avec la grâce, chaque être humain est appelé à accepter de façon responsable le don de la filiation divine en Jésus-Christ. C'est pourquoi le monde créé acquiert sa véritable signification dans l'homme et pour l'homme. Celui-ci ne peut certes disposer comme il l'entend du cosmos dans lequel il vit, mais grâce à son intelligence et à sa volonté, il doit porter à terme l'oeuvre du Créateur.
«L'homme — enseigne Gaudium et spes — créé à l'image de Dieu, a en effet reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu'elle contient, de gouverner le cosmos en sainteté et justice et, en reconnaissant Dieu comme Créateur de toutes choses, de lui référer son être ainsi que l'univers: en sorte que, tout étant soumis à l'homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre» (GS 34).
2. Afin que se réalise le dessein divin, l'homme doit utiliser sa liberté en harmonie avec la volonté de Dieu et vaincre le désordre introduit par le péché dans sa vie et dans le monde. Cette double entreprise ne peut avoir lieu sans le don de l'Esprit Saint. C'est ce que soulignent avec vigueur les prophètes de l'Ancien Testament. Ainsi, le prophète Ezéchiel: «Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j'ôterai de votre chair le coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon esprit en vous et je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et pratiquiez mes coutumes [...] Vous serez mon Peuple et moi je serai votre Dieu» (Ez 36,26-28).
Ce profond renouveau personnel et communautaire attendu dans la «plénitude des temps» et réalisé par l'Esprit Saint concernera, dans une certaine mesure, tout le cosmos. Isaïe écrit: «Jusqu'à ce que se répande sur nous l'Esprit d'en haut,/ et que le désert devienne un verger [...]/ Dans le désert s'établira le droit/et la justice habitera le verger./ Le fruit de la justice sera la paix, et l'effet de la justice repos et sécurité à jamais./ Mon peuple habitera dans un séjour de paix» (Is 32,15-18).
3. Pour l'Apôtre Paul, cette promesse se réalise dans le Christ Jésus, crucifié et ressuscité. En effet, le Christ rachète et sanctifie au moyen de l'Esprit celui qui accueille dans la foi sa Parole de salut, transforme son coeur, et, par conséquent, les rapports sociaux.
Grâce au don de l'Esprit Saint, le monde des hommes devient «spatium verae fraternitatis», un espace de véritable fraternité (cf. Gaudium et spes GS 37). Cette transformation de l'action de l'homme et des relations sociales s'exprime dans la vie ecclésiale, dans l'engagement dans les réalités temporelles et dans le dialogue avec tous les hommes de bonne volonté. Ce témoignage devient un signe prophétique et un principe d'évolution de l'histoire vers l'avènement du Royaume, en surmontant tous ce qui fait obstacle à la communion entre les hommes.
4. Le cosmos est lui aussi appelé à participer, de façon mystérieuse mais réelle, à cette nouveauté de vie dans l'édification de la paix universelle au moyen de la justice et de l'amour. Comme l'enseigne l'Apôtre Paul: «La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu: si elle fut assujettie à la vanité, — non qu'elle l'eût voulu, mais à cause de celui qui l'y a soumise, — c'est avec l'espérance d'être aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement. Et non pas elle seule: nous-mêmes qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps» (Rm 8,19-23).
La création, vivifiée par la présence de l'Esprit créateur, est appelée à devenir «demeure de paix» pour toute la famille humaine. La création réalise ce but à travers la médiation de la liberté de l'homme, que Dieu a placé comme son gardien. Si l'homme se replie de façon égoïste sur lui-même, en vertu d'une fausse conception de la liberté, il entraîne fatalement la création elle-même dans cette perversion.
Au contraire, à travers le don de l'Esprit Saint que Jésus-Christ répand sur nous de son flanc percé sur la Croix, l'homme acquiert la véritable liberté de fils dans le Fils. Il peut donc comprendre le véritable sens de la création et oeuvrer afin qu'elle devienne «demeure de paix».
Dans ce sens, Paul peut affirmer que la création gémit et attend la révélation des fils de Dieu. Ce n'est que si l'homme se reconnaît fils de Dieu dans le Christ et considère la création avec un sentiment de fraternité que tout le cosmos sera libéré et racheté selon le plan divin.
5. Le résultat de ces réflexions est vraiment réconfortant: l'Esprit Saint est la véritable espérance du monde. Il n'oeuvre pas seulement dans le coeur des hommes dans lesquels il introduit cette merveilleuse participation à la relation filiale que Jésus-Christ vit avec le Père, mais élève et perfectionne les activités humaines dans l'univers.
Celles-ci — comme l'enseigne le Concile Vatican II — «ont besoin d'être purifiées et amenées à leur perfection par la croix et la résurrection du Christ. Racheté par le Christ et devenu une nouvelle créature dans l'Esprit Saint, l'homme peut et doit, en effet, aimer ces choses que Dieu lui-même a créées. Car c'est de Dieu qu'il les reçoit: il les voit comme jaillissant de sa main et les respecte. Pour elles, il remercie son divin bienfaiteur, il en use et il en jouit dans un esprit de pauvreté et de liberté; il est alors introduit dans la possession véritable du monde, comme quelqu'un qui n'a rien et qui possède tout. “Car tout est à vous, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu” (1Co 3,22-23)» (Gaudium et spes GS 37).
Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 19 août 1998, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:
De divers pays: Groupe de travailleuses missionnaires de l'Immaculée Conception.
De France: Groupe de pèlerins de Besançon et de Nice.
De Belgique: Groupe de pèlerins.
De Grèce: groupe de pèlerins d'Athènes.
Du Liban: Groupe de pèlerins.
Chers frères et soeurs,
L'Esprit Saint dirige l'histoire de l'humanité vers son terme ultime. Dans le monde créé par Dieu, que l'homme est invité à prendre en mains, chacun est appelé à accepter le don de la filiation divine en Jésus-Christ et à exercer sa liberté. L'homme, en effet, «a reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu'elle contient [...] en sorte que, tout étant soumis à l'homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre» (Gaudium et spes GS 34). Pour cela, il doit vivre en accord avec Dieu et vaincre le désordre introduit dans sa vie et dans le monde par le péché, ce qu'il fait grâce à l'Esprit Saint.
La création tout entière, comme nous l'enseigne saint Paul, «attend la révélation des fils de Dieu». Nous «qui possédons les prémices de l'Esprit, nous attendons la rédemption de notre corps» (cf. Rm Rm 8,19-23). Par le don de l'Esprit Saint, le Christ sanctifie, transforme le coeur de l'homme et ses relations; ainsi, l'homme acquiert sa vraie liberté de fils dans le Fils et la création devient une «demeure de paix» et un espace de fraternité. L'Esprit Saint est donc la véritable espérance du monde.
* * *
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment le groupe de l'Exarchat grec catholique d'Athènes et celui qui vient du Liban. Que l'Esprit Saint vous guide et vous accompagne chaque jour!
A chacun d'entre vous, mes chers amis, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.
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1. L'histoire du salut est l'autocommunication progressive de Dieu à l'humanité, qui atteint son sommet en Jésus-Christ. Dieu le Père, le Verbe fait homme, veut communiquer à chacun sa vie même: il souhaite, en définitive, communiquer sa propre personne. Cette autocommunication divine à lieu à travers l'Esprit Saint, lien d'amour entre l'éternité et le temps, la Trinité et l'histoire.
Si Dieu s'ouvre à l'homme à travers son Esprit, celui-ci a d'autre part été créé comme sujet capable d'accueillir l'autocommunication divine. L'homme — comme la tradition de la pensée chrétienne l'exprime — est «capax Dei»: capable de connaître Dieu et d'accueillir le don qu'Il fait de lui-même. En effet, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn Gn 1,26), il est en mesure de vivre une relation personnelle avec lui et de répondre par l'obéissance d'amour à la relation d'alliance qui lui est proposée par son Créateur.
Dans le cadre de cet enseignement biblique, le don de l'Esprit promis à l'homme et dispensé «sans mesure» par Jésus-Christ signifie alors un «appel à l'amitié dans laquelle les transcendantes “profondeurs de Dieu” s'ouvrent, en quelque sorte, à la participation de l'homme» (Dominum et vivificantem DEV 34).
Le Concile Vatican II enseigne à ce propos: «Dans cette révélation le Dieu invisible (cf. Col Col 1,15 1Tm 1,17) s'adresse aux hommes en son immense amour ainsi qu'à des amis (cf. Ex Ex 33,11 Jn 15,14-15), il s'entretient avec eux (cf. Ba Ba 3,38) pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie» (Dei Verbum DV 2).
2. Si Dieu se communique donc à l'homme à travers son Esprit, l'homme est sans cesse appelé à se donner à Dieu de tout son être. Telle est sa vocation la plus profonde. C'est à cela que le sollicite sans trêve l'Esprit Saint qui, illuminant son intelligence et soutenant sa volonté, l'introduit dans le mystère de la filiation divine en Jésus-Christ et l'invite à le vivre avec cohérence.
Tous les élans généreux et sincère de l'intelligence et de la liberté de l'homme pour s'approcher, au cours des siècles, du mystère ineffable et transcendant de Dieu, sont suscités par l'Esprit Saint.
En particulier dans l'histoire de l'Ancienne Alliance, conclue par Yahvé avec le peuple d'Israël, nous voyons la réalisation progressive de cette rencontre entre Dieu et l'homme dans l'espace de communion ouvert par l'Esprit.
Ainsi, le récit de la rencontre du prophète Elie avec Dieu dans le souffle de l'Esprit frappe par son intense beauté: «Il lui fut dit: “Sors et tiens-toi dans la montagne devant Yahvé”. Et voici que Yahvé passa. Il y eut un grand ouragan, si fort qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, en avant de Yahvé, mais Yahvé n'était pas dans l'ouragan; et après l'ouragan un tremblement de terre, mais Yahvé n'était pas dans le tremblement de terre; et après le tremblement de terre un feu, mais Yahvé n'était pas dans le feu; et après le feu, le bruit d'une brise légère. Dès qu'Elie l'entendit, il se voila le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la grotte. Alors une voix lui parvint, qui dit: “Que fais-tu ici, Elie?”» (1R 19,11-13).
3. Mais la rencontre parfaite et définitive entre Dieu et l'homme — attendu et contemplé dans l'espérance des patriarches et des prophètes — est Jésus-Christ. Lui, vrai Dieu et vrai homme, «dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation» (Gaudium et spes GS 22). Jésus-Christ accomplit cette révélation à travers toute sa vie. En effet, sous l'impulsion de l'Esprit Saint il cherche toujours à accomplir la volonté du Père, et sur le bois de la Croix il s'offre lui-même «une fois pour toutes» au Père «par un Esprit éternel» (He 9,14).
A travers l'événement pascal, le Christ nous enseigne que «l'homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même.» (Gaudium et spes ). A présent, c'est précisément l'Esprit Saint, communiqué en plénitude à l'Eglise par Jésus-Christ, qui fait en sorte que l'homme, se reconnaissant dans le Christ «se trouve par le don désintéressé de lui-même» toujours davantage.
4. Cette vérité éternelle sur l'homme, qui nous est révélée par Jésus-Christ, acquiert au cours du temps une actualité particulière. Même face à des contradictions parfois profonde, le monde vit aujourd'hui une saison d'intense «socialisation» (cf. Gaudium et spes GS 6), tant en ce qui concerne les rapports interpersonnels au sein des diverses communautés humaines, qu'en ce qui concerne les relations entre les peuples, les races, les diverses sociétés et cultures.
Au cours de tout ce processus vers la communion et l'unité, l'action de l'Esprit Saint est nécessaire, également pour surmonter les obstacles et les dangers qui menacent cette marche de l'humanité. «Dans la perspective de l'An 2000 après la naissance du Christ, il s'agit de parvenir à ce qu'un nombre toujours plus grand d'hommes “puissent se retrouver pleinement à travers le don désintéressé d'eux-mêmes”. Il s'agit de parvenir à la réalisation en notre monde, sous l'action de l'Esprit-Paraclet, d'un processus de vraie maturation dans l'humanité, dans la vie individuelle comme dans la vie communautaire: c'est à ce propos que Jésus lui-même, ”quand il prie le Père pour que 'tous soient un..., comme nous sommes un' (Jn 17,21-22), ... nous suggère qu'il y a une certaine ressemblance entre l'union des personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité et dans l'amour”» (Dominum et vivificantem DEV 59).
Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 26 août 1998, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:
De France: Groupe de la Communauté des Béatitudes, de Blagnac; groupe de pèlerins du diocèse d'Autun et d'Annecy; paroisse Saint-Adrien, de Courbevoie; groupe de pèlerins de Paris, de Toulouse, de Saint-Denis de la Seine; Union catholique des aveugles d'Alsace.
De Belgique: Groupe de pèlerins de Bruxelles; groupe «Vivre heureux»
Chers frères et soeurs,
Dieu se communique à l'homme par l'Esprit Saint et l'homme se donne à Lui en retour. La tradition chrétienne a montré que l'homme était «capax Dei», capable d'accueillir le don que Dieu fait de Lui-même. Dans l'Ancienne Alliance, la rencontre entre Dieu et l'homme, qui ouvre à la communion, se réalise déjà grâce à l'Esprit Saint: l'exemple d'Elie montre que le Seigneur fit sentir sa présence «par le murmure d'une brise légère» (1R 19,12).
La rencontre parfaite et définitive s'opère dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Poussé par l'Esprit, Jésus fait la volonté du Père et se donne entièrement à Lui sur la Croix; ce faisant, il révèle à l'homme sa vocation la plus haute. Mort et ressuscité, il montre que l'homme «ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même» (Gaudium et spes GS 24).
Dans un monde à la recherche de son unité, l'action de l'Esprit Saint est déterminante pour la maturation de l'individu et de la société. C'est grâce à l'Esprit que la famille humaine progresse vers la réalisation de cette unité, dévoilant ainsi l'existence d'une «certaine similitude entre l'union des personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité et dans l'amour» (ibid.).
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment le groupe des séminaristes et des prêtres de la Communauté des Béatitudes ainsi que celui de l'Union catholique des aveugles d'Alsace.
A chacun d'entre vous, mes chers amis, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.
20998 1. Le Catéchisme de l'Eglise catholique enseigne que «la personne humaine participe à la lumière et à la force de l'Esprit divin. Par la raison, elle est capable de comprendre l'ordre des choses établi par le Créateur. Par sa volonté, elle est capable de se porter d'elle-même vers son bien véritable. Elle trouve sa perfection dans “la recherche et l'amour du vrai et du bien” (cf. Gaudium et spes GS 15)» (CEC 1704).
L'Esprit Saint, qui «sonde les profondeurs de Dieu» (cf. 1Co 2,10), est dans le même temps la lumière qui illumine la conscience de l'homme et la source de sa véritable liberté (cf. Dominum et vivificantem DEV 36).
Dans le sanctuaire de la conscience, noyau le plus secret de l'homme, Dieu fait entendre sa voix et fait connaître cette loi qui atteint la perfection dans l'amour de Dieu et du prochain selon l'enseignement de Jésus (cf. Gaudium et spes GS 16). En adhérant à cette loi dans la lumière et la force de l'Esprit Saint, l'homme réalise pleinement sa liberté.
2. Jésus-Christ est la vérité accomplie du projet de Dieu sur l'homme, à qui a été conféré le don très élevé de la liberté. Dieu a voulu «laisser “l'homme à son propre conseil” (Si 15,14) pour qu'il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à Lui, parvenir à la pleine et bienheureuse perfection» (GS 17 cf. CEC, CEC 1730). Adhérer au projet de Dieu sur l'homme révélé en Jésus-Christ et le réaliser dans sa propre existence signifie découvrir la vocation authentique de la liberté humaine, selon la promesse de Jésus à ses disciples: «Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaissez la vérité et la vérité vous libérera» (Jn 8,31-32).
Il ne s'agit pas seulement de se mettre à l'écoute d'un message et d'accueillir dans l'obéissance un commandement. «Plus radicalement, il s'agit d'adhérer à la personne même de Jésus, de partager sa vie et sa destinée, de participer à son obéissance libre et amoureuse à la volonté du Père» (Veritatis splendor VS 19).
L'Evangile de Jean souligne que ce ne sont pas ses adversaires qui ôtent sa vie au Christ, avec le besoin brutal d'utiliser la violence, mais Lui qui la donne librement (cf. Jn Jn 10,17-18). En adhérant pleinement à la volonté du Père, «le Christ crucifié révèle le sens authentique de la liberté, il le vit en plénitude par le don total de lui-même et il appelle ses disciples à participer à sa liberté même» (VS 85). En effet, grâce à la liberté absolue de son amour, il rachète pour toujours l'homme qui, en abusant de la liberté, s'est éloigné de Dieu, il le libère de l'esclavage du péché, et en lui communiquant son Esprit il lui fait don de la liberté authentique (cf. Rm Rm 8,2 Ga 5,1 Ga 5,13).
3. «Où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté» nous dit l'Apôtre Paul (2Co 3,17). Par l'effusion de son Esprit, Jésus ressuscité crée l'espace vital dans lequel la liberté humaine peut pleinement se réaliser.
En effet, grâce à la force de l'Esprit Saint, le don de soi au Père, accompli par Jésus dans sa mort et sa résurrection, devient source et modèle de tout rapport authentique de l'homme avec Dieu et avec ses frères. «L'amour de Dieu — écrit saint Paul — a été répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous fut donné» (Rm 5,5).
En vivant dans le Christ, à travers la foi et les Sacrements, le chrétien se remet lui aussi «tout entier et librement» à Dieu le Père (cf. Dei Verbum DV 5). L'acte de foi à travers lequel il se décide de façon responsable pour Dieu, croit à son amour manifesté dans le Christ crucifié et ressuscité et s'abandonne responsablement au souffle de l'Esprit Saint (cf. 1Jn 4,6-10), est une expression suprême de liberté.
En réalisant ensuite avec joie, en chaque circonstance de la vie, la volonté du Père, à l'exemple du Christ et dans la force de l'Esprit, le chrétien poursuit la voie de l'authentique liberté et se projette plein d'espérance vers le moment du passage à la «vie en plénitude» de la patrie céleste. «Par le travail de la grâce — enseigne le Catéchisme de l'Eglise catholique —, l'Esprit Saint nous éduque à la liberté spirituelle pour faire de nous de libres collaborateurs de son oeuvre dans l'Eglise et dans le monde» (CEC 1742).
4. Cet horizon nouveau de liberté créé par l'Esprit, oriente également nos relations avec les frères et soeurs que nous rencontrons sur notre chemin.
Précisément parce que le Christ m'a libéré grâce à son amour, en me donnant son Esprit, je peux et je dois me donner librement par amour au prochain. Cette vérité profonde est exprimée par la première Epître de l'Apôtre Jean: «A ceci nous avons connu l'amour: celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères» (1Jn 3,16). Le «nouveau» commandement de Jésus résume la loi de la grâce; l'homme qui l'accueille réalise sa liberté de manière plus parfaite: «Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n'a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis» (Jn 15,12-13).
Personne ne peut parvenir à ce sommet de l'amour, atteint par le Christ crucifié, sans l'aide du Paraclet. Saint Thomas d'Aquin a justement écrit que la «nouvelle loi» est la grâce même de l'Esprit Saint, qui nous a été donnée à travers la foi dans le Christ (cf. Summa Theologiae, I-II I-II 106,1 conclus. et ad 2).
5. Cette «nouvelle loi» de liberté et d'amour est personnifiée en Jésus-Christ mais, dans le même temps, elle s'exprime dans la Mère de Dieu, tout en dépendant entièrement de Lui et de sa rédemption. La plénitude de la liberté, qui est don de l'Esprit, «s'est manifestée de façon sublime précisément dans la foi de Marie, par “l'obéissance de la foi”: oui, “bienheureuse celle qui a cru!” (Dominum et vivificantem DEV 51).
Que ce soit donc Marie, Mère du Christ et notre Mère, qui nous guide dans la découverte toujours plus profonde et joyeuse de l'Esprit Saint comme source de la véritable liberté dans notre existence!
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Chers Frères et Soeurs,
L'Esprit Saint est la lumière qui illumine la conscience de l'homme et la source de sa vraie liberté. En se conformant au projet et à la loi de Dieu, l'homme parvient à la perfection de l'amour et réalise sa vocation authentique. En effet, il s'agit non seulement d'écouter un message et d'obéir à un commandement, mais plus encore d'adhérer à la personne du Christ. Remettant sa volonté entre les mains du Père par amour, le Seigneur rachète l'homme et, en lui communiquant son Esprit, il lui fait le don de la liberté.
Grâce à la force de l'Esprit, le don de soi au Père, que réalise Jésus dans sa mort et sa résurrection, devient source et modèle de tout rapport authentique de l'homme avec Dieu et avec ses frères. L'acte de foi par lequel on se décide pour Dieu, on croit à son amour et on s'abandonne à la puissance de son Esprit, est une expression suprême de liberté.
À l'exemple du Christ, nous pouvons et nous devons nous donner librement au prochain par amour. Le "commandement nouveau" qu'il nous a laissé résume la loi de la grâce; l'homme qui l'accueille vit sa liberté de la façon la plus parfaite. Mais personne ne peut parvenir à ce sommet de l'amour sans l'aide du Paraclet.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française venus participer à cette audience. Je salue cordialement les jeunes de l'aumônerie des lycées publics de Reims. Je leur souhaite de trouver dans leur pèlerinage à Rome l'occasion d'approfondir leur attachement à la personne du Christ. À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.
9998 1. Le Concile oecuménique Vatican II, dans la Déclaration Nostra aetate sur les relations de l'Eglise avec les religions non-chrétiennes, enseigne que «L'Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoi qu'elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes» (Na 2).
Dès ma première Lettre encyclique, reprenant l'enseignement conciliaire, j'ai voulu rappeler l'ancienne doctrine formulée par les Pères de l'Eglise, selon laquelle il est nécessaire de reconnaître «les semences du Verbe» présentes et agissantes dans les diverses religions (cf. Ad gentes AGD 11 Lumen gentium LG 17). Cette doctrine nous pousse à affirmer que, bien que par des voies différentes, «elle est tournée vers une direction unique, en s'exprimant dans la recherche de Dieu et, en même temps, par l'intermédiaire de la tension vers Dieu, dans la recherche de la dimension totale de l'humanité, c'est-à-dire du sens plénier de la vie humaine» (Redemptor hominis RH 11).
Les «semences du Verbe» présentes et agissantes dans les diverses traditions religieuses sont un reflet de l'unique Verbe de Dieu, «qui illumine chaque homme» (cf. Jn Jn 1,9) et qui s'est fait chair en Jésus-Christ (cf. Jn Jn 1,14). Elles sont à la fois «un effet de l'Esprit Saint au-delà des limites visibles du Corps mystique» et qui «souffle où il veut» (Jn 3,8) (cf. Redemptor hominis RH 6 et 12). En gardant cette doctrine à l'esprit, la célébration du Jubilé de l'An 2000 «sera une circonstance favorable, également à la lumière des événements de ces deux dernières décennies, pour le dialogue interreligieux» (Tertio millennio adveniente TMA 53). Dès à présent, en cette année pneumatologique, il est opportun de s'arrêter pour approfondir dans quel sens et par quelles voies l'Esprit Saint est présent dans la recherche religieuse de l'humanité et dans les diverses expériences et traditions qui les expriment.
2. Il faut tout d'abord avoir à l'esprit que toute recherche de l'esprit humain dans le sens de la vérité et du bien, et en ultime analyse de Dieu, est suscitée par l'Esprit Saint. C'est précisément de l'ouverture primordiale de l'homme à l'égard de Dieu que naissent les diverses religions. A leur origine, on trouve fréquemment des fondateurs qui ont réalisé, avec l'aide de l'Esprit de Dieu, une expérience religieuse plus profonde. Transmise aux autres, cette expérience a pris forme dans les doctrines, dans les rites et dans les préceptes des diverses religions.
Dans toutes les expériences religieuses authentiques, la manifestation la plus caractéristique est la prière. En raison de l'ouverture constitutive de l'esprit humain à l'action par laquelle Dieu l'invite à se transcender, nous pouvons considérer que «toute prière authentique est suscitée par l'Esprit Saint, qui est mystérieusement présent dans le coeur de chaque homme» (Allocution aux membres de la Curie romaine, 22 décembre 1986, n. 11, in Insegnamenti IX/2 [1986], p. 2028).
Nous avons vécu une manifestation éloquente de cette vérité lors de la Journée mondiale de prière pour la paix, le 27 octobre 1986 à Assise, et en d'autres occasions semblables de forte intensité spirituelle.
3. L'Esprit n'est pas présent dans les autres religions uniquement à travers les expressions authentiques de prière. «La présence et l'activité de l'Esprit — comme je l'ai écrit dans la Lettre encyclique Redemptoris missio — ne concernent pas seulement les individus, mais la société et l'histoire, les peuples, les cultures, les religions» (RMi 28).
Normalement, «c'est à travers la pratique de ce qui est bon dans leurs propres traditions religieuses et en suivant les injonctions de leur conscience, que les membres des autres religions répondent positivement à l'invitation de Dieu et reçoivent le salut en Jésus-Christ, même s'ils ne le reconnaissent pas comme leur Sauveur (cf. Ad gentes AGD 3, 9, 11)» (Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux - Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, Instruction Dialogue et annonce, 19 mai 1991, n. 29, in Enchiridion Vaticanum 13 [1991-1993], p. 203).
En effet, comme nous l'enseigne le Concile Vatican II, «puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l'Esprit-Saint offre à tous, d'une façon que Dieu connaît, la possibilité d'être associé au mystère pascal» (Gaudium et spes GS 22).
Cette possibilité s'accomplit à travers l'adhésion intime et sincère à la Vérité, le don généreux de soi au prochain, la recherche de l'Absolu suscitée par l'Esprit de Dieu. Egalement à travers l'application des préceptes et des pratiques conformes à la loi morale et à l'authentique sens religieux, se manifeste un rayon de la Sagesse divine. Précisément en vertu de la présence et de l'action de l'Esprit, les éléments de bien à l'intérieur des diverses religions disposent mystérieusement les coeurs à accueillir la révélation plénière de Dieu en Jésus-Christ.
4. Pour les raisons rappelées ici, l'attitude de l'Eglise et de chaque chrétien à l'égard des autres religions est caractérisée par un respect sincère, une profonde sympathie et, également, lorsque cela est possible et opportun, par une collaboration cordiale. Cela ne signifie pas oublier que Jésus-Christ est l'unique Médiateur et Sauveur du genre humain; ni même ralentir l'action missionnaire, à laquelle nous sommes tenus en obéissance au commandement du Seigneur ressuscité: «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit» (Mt 28,19). L'attitude de respect et de dialogue, constitue plutôt une reconnaissance des «semences du Verbe» et des «gémissements de l'Esprit». C'est pourquoi, loin de s'opposer à l'annonce de l'Evangile, elle la prépare, dans l'attente des temps prêts à la miséricorde du Seigneur. «A travers le dialogue, nous faisons en sorte que Dieu soit présent parmi nous: car tandis que nous nous ouvrons l'un l'autre dans le dialogue, nous nous ouvrons également à Dieu» (Discours aux membres des autres religions, Madras, 5 février 1986, n. 4: Insegnamenti IX/1, 1986, PP 322 sq.).
Que l'Esprit de vérité et d'amour, au seuil du troisième millénaire désormais proche, nous guide sur les voies de l'annonce de Jésus-Christ et du dialogue de paix et de fraternité avec les fidèles de toutes les religions!
16998 1. En reprenant une affirmation du Livre de la Sagesse (Sg 1,7), le Concile oecuménique Vatican II nous enseigne que «l'Esprit du Seigneur», qui comble de ses dons le Peuple de Dieu en pèlerinage dans l'histoire, «replet orbem terrarum», remplit tout l'univers (cf. Gaudium et spes GS 11). Il guide sans cesse les hommes vers la plénitude de la vérité et de l'amour que Dieu le Père a communiquée en Jésus-Christ.
Cette conscience profonde de la présence et de l'action de l'Esprit Saint illumine depuis toujours la conscience de l'Eglise, faisant en sorte que tout ce qui est authentiquement humain trouve un écho dans le coeur des disciples du Christ (cf. Ibid., n. GS GS 1).
Déjà, dans la première moitié du II siècle, le philosophe saint Justin pouvait écrire: «Tout a toujours été affirmé de façon éminente et ce que découvrirent ceux qui font de la philosophie ou instituent des lois, a été accompli par eux à travers la recherche ou la contemplation d'une partie du Verbe» (II Apol., 10, 1-3).
2. L'ouverture de l'esprit humain à la vérité et au bien s'accomplit toujours dans le cadre de la «Lumière véritable qui éclaire tout homme» (Jn 1,9). Cette lumière est le Christ Seigneur lui-même, qui a illuminé dès les origines les pas de l'homme et qui est entré dans son «coeur». A travers l'Incarnation, dans la plénitude des temps, la Lumière est apparue au monde dans toute sa splendeur, brillant aux yeux de l'homme comme splendeur de la vérité (cf. Jn Jn 14,6).
Déjà préannoncée dans l'Ancien Testament, la manifestation progressive de la plénitude de la vérité, qu'est le Christ Jésus, s'accomplit au cours des siècles par l'oeuvre de l'Esprit Saint. Cette action spécifique de l'«Esprit de Vérité» (cf. Jn Jn 14,17 Jn 15,26 Jn 16,13) concerne non seulement les croyants, mais, de façon mystérieuse, tous les hommes qui, ignorant l'Evangile sans faute de leur part, cherchent sincèrement la vérité et s'efforcent de vivre avec rectitude (cf. Lumen gentium LG 16).
Sur les traces des Pères de l'Eglise, saint Thomas d'Aquin peut considérer qu'aucun esprit n'est «aussi ténébreux qu'il ne puisse participer en rien à la lumière divine. En effet, toute vérité connue par quiconque est entièrement due à cette “lumière qui brille dans les ténèbres”; car toute vérité, prononcée par quiconque, provient de l'Esprit Saint» (Super Ioannem, 1, 5 lect; 3, n. 103).
3. C'est pourquoi, l'Eglise encourage chaque recherche authentique de la pensée humaine et elle estime sincèrement le patrimoine de sagesse élaboré et transmis par les diverses cultures. En celui-ci, l'intarissable créativité de l'esprit humain, guidé par l'Esprit de Dieu vers la plénitude de la vérité, a trouvé son expression.
La rencontre entre la parole de vérité prêchée par l'Eglise et la sagesse exprimée par les cultures et élaborée par les philosophies, invite ces dernières à s'ouvrir et à trouver leur propre accomplissement dans la révélation qui vient de Dieu. Comme le souligne le Concile Vatican II, cette rencontre enrichit l'Eglise, la rendant capable de pénétrer toujours plus au coeur de la vérité, de l'exprimer à travers les langages des diverses traditions culturelles et de la présenter — immuable dans la substance — sous la forme la plus adaptée au changement des temps (cf. Gaudium et spes GS 44).
La confiance dans la présence et dans l'action de l'Esprit Saint, également dans le ferment de la culture de notre temps, peut constituer, à l'aube du troisième millénaire, les prémisses pour une nouvelle rencontre entre la vérité du Christ et la pensée humaine.
4. Dans la perspective du grand Jubilé de l'An 2000, il faut approfondir l'enseignement du Concile à propos de cette rencontre toujours renouvelée et féconde entre la vérité révélée, conservée et transmise par l'Eglise, et les multiples formes de la pensée et de la culture humaine. Malheureusement, la constatation de Paul VI dans la Lettre encyclique Evangelii nuntiandi, selon laquelle «la rupture entre Evangile et culture est sans doute le drame de notre époque» (EN 20) est encore valable aujourd'hui.
Pour remédier à cette rupture, qui comporte de graves conséquences pour les consciences et les comportements, il faut réveiller chez les disciples de Jésus-Christ ce regard de foi, en mesure de découvrir les «semences de la vérité» répandues par l'Esprit Saint chez nos contemporains. On pourra également contribuer à leur purification et maturation à travers l'art patient du dialogue, qui vise en particulier à la présentation du visage du Christ dans toute sa splendeur.
Il est en particulier nécessaire de bien garder à l'esprit le grand principe formulé par le dernier Concile, que j'ai voulu rappeler dans l'Encyclique Dives in misericordia: «Tandis que les divers courants de pensée, anciens et contemporains, étaient et continuent à être enclins à séparer et même à opposer théocentrisme et anthropocentrisme, l'Eglise au contraire, à la suite du Christ, cherche à assurer leur conjonction organique et profonde dans l'histoire de l'homme» (DM 1).
5. Ce principe se révèle fécond non seulement pour la philosophie et la culture humaniste, mais également pour les secteurs de la recherche scientifique et de l'art. En effet, l'homme de science qui «s'efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s'il n'en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu'ils sont» (Gaudium et spes GS 36).
D'autre part, l'artiste véritable a le don de l'intuition et d'exprimer l'horizon lumineux et infini dans lequel l'existence de l'homme et du monde est plongée. S'il est fidèle à l'inspiration qui l'habite et le transcende, il acquiert une connaturalité secrète avec la beauté dont l'Esprit Saint revêt la création.
Que l'Esprit Saint, Lumière qui illumine les esprits et divin «artiste du monde» (S. Bulgakov, Le Paraclet, Bologne 1971, p. 311), guide l'Eglise et l'humanité de notre temps sur les sentiers d'une nouvelle rencontre surprenante avec la Splendeur de la Vérité.
Catéchèses S. J-Paul II 19898