Benoît XVI Homélies 24120

VÊPRES ET TE DEUM D'ACTION DE GRÂCE POUR LA FIN DE L’ANNÉE 2010

Basilique Saint-Pierre - 31 décembre 2010
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Chers frères et soeurs!

Au terme d’une année, nous nous retrouvons ce soir dans la basilique vaticane pour célébrer les premières vêpres de la solennité de la Très Sainte Mère de Dieu et élever un hymne d’action de grâce au Seigneur pour les innombrables grâces qu’il nous a données, mais également et surtout pour la Grâce en personnes, c’est-à-dire pour le Don vivant et personnel du Père, qui est son Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus Christ. C’est précisément cette gratitude pour les dons reçus de Dieu au cours du temps qu’il nous est donné de vivre qui nous aide à découvrir une grande valeur inscrite dans le temps: scandé par ses rythmes annuels, mensuels, hebdomadaires et quotidiens, celui-ci est habité par l’amour de Dieu, par ses dons de grâce; c’est un temps de salut. Oui, le Dieu éternel est entré et il demeure dans le temps de l’homme. Il y est entré et il y demeure en la personne de Jésus, le Fils de Dieu fait homme, le Sauveur du monde. C’est ce que nous a rappelé l’apôtre Paul, dans la brève lecture qui vient d’être proclamée: «Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils... pour faire de nous des fils» (
Ga 4,4-5).

L’Eternel entre donc dans le temps et le renouvelle à sa racine, libérant l’homme du péché et le rendant fils de Dieu. Déjà au début, c’est-à-dire avec la création du monde et de l’homme dans le monde, l’éternité de Dieu à fait naître le temps, dans lequel s’écoule l’histoire humaine, de génération en génération. Or, avec la venue du Christ et avec sa rédemption, nous sommes arrivés «à l’accomplissement» des temps. Comme le remarque saint Paul, avec Jésus, le temps acquiert sa plénitude, il parvient à son accomplissement, en acquérant cette signification de salut et de grâce pour lequel il a été voulu par Dieu avant la création du monde. Noël nous rappelle et nous ramène à cette «plénitude» des temps, c’est-à-dire au salut rénovateur apporté par Jésus à tous les hommes. Il nous la rappelle et, mystérieusement mais réellement, il nous la donne toujours à nouveau. Notre temps humain est en effet chargé de maux, de souffrances, de drames en tous genres — de ceux provoqués par la méchanceté des hommes à ceux dérivant des tragiques événements naturels —, mais il contient désormais et de manière définitive et ineffaçable la nouveauté joyeuse et libératrice du Christ sauveur. Précisément dans l’Enfant de Bethléem nous pouvons contempler de manière particulièrement lumineuse et éloquente la rencontre de l’éternité avec le temps, comme aime à s’exprimer la liturgie de l’Eglise. Noël nous fait retrouver Dieu dans la chair humble et faible d’un enfant. N’y a-t-il pas ici une invitation à retrouver la présence de Dieu et de son amour qui donne le salut, également pendant les brèves et difficiles heures de notre vie quotidienne? N’est-ce pas là une invitation à découvrir que notre temps humain — même dans les moments difficiles et sombres — est sans cesse enrichi par les grâces du Seigneur, ou mieux par la Grâce que constitue le Seigneur lui-même?

A la fin de cette année 2010, avant de remettre les jours et les heures à Dieu et à son jugement juste et miséricordieux, je ressens plus vif dans mon coeur le besoin d’élever, vers Lui et vers son amour pour nous, notre «remerciement». Dans ce climat de reconnaissance, je désire adresser un salut particulier au cardinal-vicaire, aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées, ainsi qu’aux nombreux fidèles laïcs ici rassemblés. Je salue M. le maire et les autorités présentes. Un souvenir particulier va à ceux qui sont en difficulté et qui passent ces jours de fête parmi des problèmes et des souffrances. J’assure tous et chacun de ma pensée affectueuse, que j’accompagne de ma prière.

Chers frères et soeurs, notre Eglise de Rome est engagée à aider tous les baptisés à vivre fidèlement la vocation qu’ils ont reçue et à témoigner de la beauté de la foi. Pour pouvoir être d’authentiques disciples du Christ, une aide essentielle nous vient de la méditation quotidienne de la Parole de Dieu qui, comme je l’ai écrit dans ma récente exhortation apostolique Verbum Domini «se trouve à la base de toute authentique spiritualité chrétienne» (n. 86). C’est pourquoi je désire encourager chacun à cultiver un intense rapport avec celle-ci, en particulier à travers la lectio divina, afin de posséder cette lumière nécessaire pour discerner les signes de Dieu dans le temps présent et proclamer efficacement l’Evangile. En effet, à Rome aussi il y a toujours davantage besoin d’une annonce renouvelée de l’Evangile, afin que les coeurs des habitants de notre ville s’ouvrent à la rencontre avec cet Enfant, qui est né pour nous, avec le Christ, Rédempteur de l’homme. Etant donné que, comme le rappelle l’apôtre Paul, «la foi naît de ce qu’on entend; et ce qu’on entend, c’est l’annonce de la parole du Christ» (Rm 10,17), une aide utile dans cette action évangélisatrice peut provenir — comme on en a déjà fait l’expérience pendant la Mission dans la ville en préparation au grand Jubilé de l’an 2000 — des «Centres d’écoute de l’Evangile», que j’encourage à faire renaître ou à revitaliser non seulement dans les habitations des quartiers, mais également dans les hôpitaux, dans les lieux de travail et dans ceux où se forment les nouvelles générations et s’élabore la culture. En effet, le Verbe de Dieu s’est fait chair pour tous et sa vérité est accessible à chaque homme et à chaque culture. J’ai appris avec satisfaction le nouvel engagement du vicariat pour organiser des «Dialogues dans la cathédrale», qui auront lieu dans la basilique Saint-Jean-de-Latran: ces rendez-vous significatifs expriment le désir de l’Eglise de rencontrer tous ceux qui sont à la recherche de réponses aux grandes questions de l’existence humaine.

Le lieu privilégié de l’écoute de la Parole de Dieu est la célébration de l’Eucharistie. Le Congrès diocésain de juin dernier, auquel j’ai participé, a souligné le caractère central de la Messe dominicale dans la vie de chaque communauté chrétienne et a offert des orientations afin que la beauté des mystères divins puisse davantage resplendir dans l’acte de célébration et dans les fruits spirituels qui en dérivent. J’encourage les curés et les prêtres à mettre en oeuvre ce qui est indiqué dans le programme pastoral: la formation d’un groupe liturgique qui anime la célébration, et une catéchèse qui aide chacun à connaître davantage le mystère eucharistique, qui donne naissance au témoignage de la charité. Nourris par le Christ, nous sommes nous aussi attirés par le même acte d’offrande totale, qui poussa le Seigneur à donner sa propre vie, en révélant de cette manière l’immense amour du Père. Le témoignage de la charité possède donc une dimension théologale essentielle et il est profondément uni à l’annonce de la Parole. Au cours de cette célébration d’action de grâce à Dieu pour les dons reçus au cours de l’année, je rappelle en particulier la visite que j’ai accomplie au Centre d’accueil de la Caritas à la Gare Termini où, à travers le service et le généreux dévouement de nombreux volontaires, de nombreux hommes et femmes peuvent toucher du doigt l’amour de Dieu. Le temps présent suscite encore des préoccupations pour la précarité dans laquelle se trouvent de nombreuses familles et demande à toute la communauté diocésaine d’être proche de ceux qui vivent dans des conditions de pauvreté et de difficulté. Que Dieu, amour infini, enflamme le coeur de chacun de nous avec cette charité qui le poussa à nous donner son Fils unique.

Chers frères et soeurs, nous sommes invités à regarder l’avenir et à le regarder avec cette espérance qui est la parole finale du Te Deum: «In te, Domine, speravi: non confundar in aeternum!» — Seigneur, Tu es notre espérance, nous ne serons pas égarés pour l’éternité». Celle qui nous donne le Christ, notre Espérance, c’est toujours Elle, la Mère de Dieu: la Très Sainte Vierge. Comme déjà pour les pasteurs et les rois mages, ses bras et encore davantage son coeur continuent à offrir Jésus, son Fils et notre Sauveur, au monde. En Lui se trouve toute notre espérance, car c’est de Lui que sont venus pour chaque homme le salut et la paix. Amen.



MESSE EN LA SOLENNITÉ DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU 2011

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XLIVe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

Basilique Saint-Pierre

1er janvier 2011

Chers frères et soeurs!


Encore enveloppés dans l'atmosphère spirituelle de Noël, où nous avons contemplé le mystère de la naissance du Christ, nous célébrons aujourd'hui avec les mêmes sentiments la Vierge Marie, que l'Eglise vénère en tant que Mère de Dieu, car elle a donné chair au Fils du Père éternel. Les lectures bibliques de cette solennité mettent l'accent principalement sur le Fils de Dieu fait homme et sur le «nom» du Seigneur. La première lecture nous présente la bénédiction solennelle que les prêtres prononçaient sur les Israélites lors des grandes fêtes religieuses: celle-ci est scandée par le nom du Seigneur, répété trois fois, comme pour exprimer la plénitude et la force dérivant d’une telle invocation. Ce texte de bénédiction liturgique, en effet, évoque la richesse de grâce et de paix que Dieu donne à l’homme, avec une disposition bienveillante à son égard, et qui se manifeste à travers le visage divin qui «resplendit» et qu'il «tourne» vers nous.

L'Eglise réécoute aujourd'hui ces paroles, tandis qu'elle demande au Seigneur de bénir la nouvelle année qui vient de débuter, dans la conscience que, face aux événements tragiques qui marquent l'histoire, face aux logiques de guerre qui malheureusement ne sont pas encore totalement dépassées, Dieu seul peut toucher l'âme humaine au plus profond et assurer l'espérance et la paix à l’humanité. En effet, une tradition désormais consolidée veut que le premier jour de l'année, l'Eglise, présente dans le monde entier, élève à l’unisson une prière pour invoquer la paix. Il est bon de commencer une nouvelle étape du chemin en se plaçant avec fermeté sur la voie de la paix. Aujourd’hui, nous voulons recueillir le cri de si nombreux hommes, femmes, enfants et personnes âgées victimes de la guerre, qui est le visage le plus horrible et violent de l'histoire. Aujourd'hui, nous prions afin que la paix, que les anges ont annoncée aux pasteurs la nuit de Noël, puisse parvenir partout: «super terram pax in hominibus bonae voluntatis» (
Lc 2,14). Dans ce but, en particulier par notre prière, nous voulons aider tous les hommes et tous les peuples, notamment ceux qui ont des responsabilités de gouvernement, à cheminer de manière toujours plus décidée sur la voie de la paix.

Dans la deuxième lecture, saint Paul résume dans l'adoption filiale l’oeuvre de salut accompli par le Christ, dans laquelle est comme enchâssée la figure de Marie. Grâce à elle, le Fils de Dieu, «né d'une femme » (Ga 4,4), a pu venir au monde comme un homme véritable, dans la plénitude du temps. Cet accomplissement, cette plénitude, concerne le passé et les attentes messianiques, qui se réalisent, mais, dans le même temps, se réfère aussi à la plénitude au sens absolu: dans le Verbe fait chair, Dieu a dit sa dernière Parole, sa Parole définitive. Au seuil d'une année nouvelle, résonne ainsi l'invitation à cheminer avec joie vers la lumière de «l'Astre d'en haut» (Lc 1,78), car dans la perspective chrétienne tout le temps est habité par Dieu, il n'y a pas d'avenir qui ne soit orienté vers le Christ et il n'existe pas de plénitude en dehors de celle du Christ.

Le passage de l'Evangile d'aujourd'hui se termine par l'imposition du nom du Jésus, tandis que Marie participe en silence, en méditant dans son coeur, au mystère de son Fils qui, de façon tout à fait particulière est un don de Dieu. Mais le passage évangélique que nous avons entendu met tout particulièrement en évidence les pasteurs, qui s’en retournèrent «glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu» (Lc 2,20). L’ange leur avait annoncé que dans la ville de David, c'est-à-dire Bethléem, était né le Sauveur et qu'ils auraient trouvé le signe: un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche (cf. Lc Lc 2,11-12). Partis sans attendre, ils avaient trouvé Marie, Joseph et l'Enfant. Remarquons que l'évangéliste parle de la maternité de Marie en partant de son Fils, de ce «nouveau-né enveloppé de langes», parce que c'est Lui — le Verbe de Dieu (Jn 1,14) — le point de référence, le centre de l'événement qui est en train de s'accomplir et c'est Lui qui fait que la maternité de Marie est qualifiée de «divine».

Cette attention prédominante que les lectures d'aujourd'hui consacrent au «Fils», à Jésus, ne minimise pas le rôle de la Mère, au contraire, elle la place dans la juste perspective: Marie est en effet la vraie Mère de Dieu précisément en vertu de sa relation totale avec le Christ. Par conséquent, en glorifiant le Fils on honore la Mère et en honorant la Mère on glorifie le Fils. Le titre de «Mère de Dieu», que la liturgie met aujourd'hui en évidence, souligne la mission unique de la Sainte Vierge dans l'histoire du salut: une mission qui est à la base du culte et de la dévotion que le peuple chrétien lui réserve. Marie, en effet, n'a pas reçu le don de Dieu uniquement pour elle-même, mais pour l'apporter au monde: dans sa virginité féconde, Dieu a donné aux hommes les biens du salut éternel (cf. Collecte). Et Marie offre continuellement sa médiation au Peuple de Dieu en pèlerinage dans l'histoire vers l'éternité, comme jadis elle l'offrit aux pasteurs de Bethléem. Quant à elle, qui a donné la vie terrestre au Fils de Dieu, elle continue à donner aux hommes la vie divine, qui est Jésus lui-même et son Esprit Saint. C'est pourquoi elle est considérée comme la mère de chaque homme qui naît à la Grâce et qu'elle est également invoquée comme Mère de l'Eglise.

C'est au nom de Marie, mère de Dieu et des hommes, que depuis le 1er janvier 1968 est célébrée dans le monde entier la Journée mondiale de la paix. La paix est un don de Dieu, comme nous l'avons entendu dans la première lecture: «Que Yahvé... t'apporte la paix» (Nb 6,26). Elle est le don messianique par excellence, le premier fruit de la charité que Jésus nous a donné, elle est notre réconciliation et pacification avec Dieu. La paix est aussi une valeur humaine à réaliser aux niveaux social et politique, mais elle plonge ses racines dans le mystère du Christ (cf. Conc. Vat. II, Const. Gaudium et spes GS 77-90). Au cours de cette célébration solennelle, à l'occasion de la quarante-quatrième Journée mondiale de la paix, je suis heureux d'adresser mes salutations déférentes à Messieurs les ambassadeurs près le Saint-Siège, avec mes meilleurs voeux pour leur mission. Un salut cordial et fraternel va ensuite à mon secrétaire d'Etat et aux autres responsables des dicastères de la Curie romaine, avec une pensée particulière pour le président du Conseil pontifical justice et paix et pour ses collaborateurs. Je souhaite leur exprimer ma vive reconnaissance pour l'engagement quotidien en faveur d'une coexistence pacifique entre les peuples et de la formation toujours plus solide d'une conscience de paix dans l'Eglise et dans le monde. Dans cette perspective, la communauté ecclésiale est toujours plus engagée à oeuvrer, selon les indications du magistère, pour offrir un patrimoine spirituel sûr de valeurs et de principes dans la recherche continuelle de la paix.

J'ai voulu le rappeler dans mon Message pour la Journée d'aujourd'hui, intitulé «La liberté religieuse, chemin vers la paix»: «Le monde a besoin de Dieu. Il a besoin de valeurs éthiques et spirituelles, universelles et partagées, et la religion peut offrir une contribution précieuse dans leur recherche, pour la construction d'un ordre social juste et pacifique au niveau national et international» (n. 15). J'ai souligné dans ce but que la liberté religieuse «est l'élément incontournable d'un Etat de droit; on ne peut pas la nier sans porter atteinte en même temps à tous les droits et aux libertés fondamentales, puisqu'elle en est la synthèse et le sommet» (n. 5).

L’humanité ne peut pas se résigner face à la force négative de l'égoïsme et de la violence; elle ne doit pas s'habituer à des conflits provoquant des victimes et mettant en danger l'avenir des peuples. Face aux tensions menaçantes du moment, face en particulier aux discriminations, aux abus et aux intolérances religieuses, qui frappent aujourd'hui tout particulièrement les chrétiens (cf. ibid., n. 1), encore une fois j'adresse une invitation pressante à ne pas céder au découragement et à la résignation. J'exhorte tous les hommes à prier afin que parviennent à leurs fins les efforts entrepris de différents côtés pour promouvoir et construire la paix dans le monde. En vue de cette tâche difficile, les paroles ne suffisent pas, il faut l’engagement concret et constant des responsables des nations, mais il est avant tout nécessaire que chaque personne soit animée par l'esprit authentique de paix, qu'il faut implorer toujours à nouveau dans la prière et vivre dans les relations quotidiennes, dans tous les milieux.

A l'occasion de cette célébration eucharistique, nous avons devant les yeux, pour notre vénération, l'image de la «Madonna del Sacro Monte di Viggiano», qui est si chère aux habitants de la Basilicate. La Vierge Marie nous donne son Fils, elle nous montre le visage de son Fils, Prince de la paix: puisse-t-elle nous aider aussi à demeurer dans la lumière de ce visage, qui brille sur nous (cf. Nb Nb 6,25), pour redécouvrir toute la tendresse de Dieu le Père; puisse-telle nous soutenir lorsque nous invoquons l’Esprit Saint, pour qu'il renouvelle la face de la terre et transforme les coeurs, en faisant fondre leur dureté devant la bonté désarmante de l'Enfant, qui est né pour nous. Que la Mère de Dieu nous accompagne en cette nouvelle année; qu'elle obtienne pour nous et pour le monde entier le don désiré de la paix. Amen.




MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR Jeudi 6 janvier 2011

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Basilique Vaticane

Jeudi 6 janvier 2011



Chers frères et soeurs,

En la solennité de l’Epiphanie, l’Eglise continue à contempler et à célébrer le mystère de la naissance de Jésus sauveur. La fête d’aujourd’hui souligne en particulier la destination et la signification universelles de cette naissance. Se faisant homme dans le sein de Marie, le Fils de Dieu est venu non seulement pour le peuple d’Israël, représenté par les pasteurs de Bethléem, mais également pour l’humanité tout entière, représentée par les Mages. Et c’est précisément sur les Mages et sur leur chemin à la recherche du Messie (cf.
Mt 2,1-12) que l’Eglise nous invite aujourd’hui à méditer et à prier. Dans l’Evangile, nous avons entendu que ces derniers, arrivés de l’Orient à Jérusalem, demandent: «Où est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui» (v. 2). Quel genre de personnes étaient-ils et de quelle sorte d’étoile s’agissait-il? C’était probablement des sages qui scrutaient le ciel, mais non pour chercher à «lire» l’avenir dans les astres, ou éventuellement pour en tirer un profit; c’était plutôt des hommes «à la recherche» de quelque chose de plus, à la recherche de la véritable lumière, qui soit en mesure d’indiquer la voie à parcourir dans la vie. C’était des personnes assurées que dans la création, il existe ce que nous pourrions définir la «signature» de Dieu, une signature que l’homme peut et doit tenter de découvrir et déchiffrer. La manière de mieux connaître ces Mages et de comprendre leur désir de se laisser guider par les signes de Dieu est peut-être de s’arrêter pour analyser ce qu’ils trouvent, sur leur chemin, dans la grande ville de Jérusalem.

Ils rencontrèrent tout d’abord le roi Hérode. Il était certainement intéressé par l’enfant dont parlaient les Mages; mais pas dans le but de l’adorer, comme il veut le laisser croire en mentant, mais pour le supprimer. Hérode était un homme de pouvoir, qui ne voyait dans l’autre qu’un rival à combattre. Au fond, si nous réfléchissons bien, Dieu aussi lui apparaît comme un rival, et même un rival particulièrement dangereux, qui voudrait priver les hommes de leur espace vital, de leur autonomie, de leur pouvoir; un rival qui indique la route à parcourir dans la vie et qui empêche ainsi de faire tout ce que l’on veut. Hérode entend de ses experts en Ecritures Saintes les paroles du prophète Michée (5, 1), mais son unique pensée est le trône. Alors, Dieu lui-même doit être voilé et les personnes doivent se réduire à être de simples pions à déplacer sur le grand échiquier du pouvoir. Hérode est un personnage qui ne nous est pas sympathique et que nous jugeons instinctivement de façon négative en raison de sa brutalité. Mais nous devrions nous demander: peut-être existe-t-il quelque chose d’Hérode en nous? Peut-être nous aussi, parfois, voyons-nous Dieu comme une sorte de rival? Peut-être nous aussi sommes-nous aveugles devant ses signes, sourds à ses paroles, parce que nous pensons qu’il pose des limites à notre vie et ne nous permet pas de disposer de notre existence à notre gré? Chers frères et soeurs, quand nous voyons Dieu de cette manière, nous finissons par être insatisfaits et mécontents, car nous ne nous laissons pas guider par Celui qui est à la base de toutes les choses. Nous devons ôter de notre esprit et de notre coeur l’idée de la rivalité, l’idée que laisser place à Dieu constitue une limite pour nous-mêmes; nous devons nous ouvrir à la certitude que Dieu est l’amour tout-puissant qui n’ôte rien, qui ne menace pas, et qui est au contraire l’Unique capable de nous offrir la possibilité de vivre en plénitude, d’éprouver la vraie joie.

Les Mages rencontrent ensuite les savants, les théologiens, les experts qui savent tout sur les Saintes Ecritures, qui en connaissent les interprétations possibles, qui sont capables d’en citer par coeur chaque passage et qui sont donc une aide précieuse pour ceux qui veulent parcourir la voie de Dieu. Toutefois, affirme saint Augustin, ils aiment être des guides pour les autres, ils indiquent la voie, mais ils ne marchent pas, ils restent immobiles. Pour eux, les Saintes Ecritures deviennent une sorte d’atlas à lire avec curiosité, un ensemble de paroles et de concepts à examiner et sur lesquels discuter doctement. Mais nous pouvons à nouveau nous demander: n’existe-t-il pas aussi en nous la tentation de considérer les Saintes Ecriture, ce trésor très riche et vital pour la foi de l’Eglise, davantage comme un objet d’étude et de discussion des spécialistes, que comme le Livre qui indique la juste voie pour parvenir à la vie? Je pense que, comme je l’ai exposé dans l’exhortation apostolique Verbum Domini, devrait toujours à nouveau naître en nous la profonde disposition à voir la parole de la Bible, lue dans la Tradition vivante de l’Eglise (n. 18), comme la vérité qui nous dit ce qu’est l’homme et comment il peut se réaliser pleinement, la vérité qui est la voie à parcourir quotidiennement, avec les autres, si nous voulons construire notre existence sur le roc et non sur le sable.

Et nous en venons ainsi à l’étoile. Quel type d’étoile était celle que les Mages ont vue et suivie? Au cours des siècles, cette question a été l’objet de discussion entre les astronomes. Kepler, par exemple, considérait qu’ils s’agissait d’une «nova» ou d’une «supernova», c’est-à-dire de l’une de ces étoiles qui normalement diffusent une faible lumière, mais qui peuvent à l’improviste connaître une violente explosion interne qui produit une lumière exceptionnelle. Ce sont assurément des choses intéressantes, mais qui ne nous conduisent pas à ce qui est essentiel pour comprendre cette étoile. Nous devons revenir au fait que ces hommes cherchaient les traces de Dieu; ils cherchaient à lire sa «signature» dans la création; ils savaient que «les cieux proclament la gloire de Dieu» (Ps 19,2); c’est-à-dire qu’ils étaient certains que Dieu peut être entrevu dans la création. Mais, en hommes sages, ils savaient également que ce n’est pas avec un télescope quelconque, mais avec l’acuité des yeux de la raison à la recherche du sens ultime de la réalité et avec le désir de Dieu animé par la foi, qu’il est possible de le rencontrer, ou mieux qu’il devient possible que Dieu s’approche de nous. L’univers n’est pas le résultat du hasard, comme certains veulent nous le faire croire. En le contemplant, nous sommes invités à y lire quelque chose de profond: la sagesse du Créateur, l’inépuisable imagination de Dieu, son amour infini pour nous. Nous ne devrions pas permettre que notre esprit soit limité par des théories qui n’arrivent toujours qu’à un certain point et qui — à tout bien considérer — ne sont pas du tout en opposition avec la foi, mais ne réussissent pas à expliquer le sens ultime de la réalité. Dans la beauté du monde, dans son mystère, dans sa grandeur et dans sa rationalité, nous ne pouvons que lire la rationalité extérieure, et nous ne pouvons manquer de nous laisser guider par celle-ci jusqu’à l’unique Dieu, créateur du ciel et de la terre. Si nous avons ce regard, nous verrons que Celui qui a créé le monde et celui qui est né dans une grotte à Bethléem et qui continue à habiter parmi nous dans l’Eucharistie, sont le même Dieu vivant, qui nous interpelle, qui nous aime, qui veut nous conduire à la vie éternelle.

Hérode, les experts en Ecritures, l’étoile. Mais suivons le chemin des Mages qui parviennent à Jérusalem. Au dessus de la grande ville, l’étoile disparaît, on ne la voit plus. Qu’est-ce que cela signifie? Dans ce cas aussi, nous devons lire le signe en profondeur. Pour ces hommes, il était logique de chercher le nouveau roi dans le palais royal, où se trouvaient les sages conseillers de la cour. Mais, probablement à leur grand étonnement, ils durent constater que ce nouveau-né ne se trouvait pas dans les lieux du pouvoir et de la culture, même si dans ces lieux leur étaient offertes de précieuses informations sur lui. Ils se rendirent compte en revanche que, parfois, le pouvoir, même celui de la connaissance, barre la route à la rencontre avec cet Enfant. L’étoile les guida alors à Bethléem, une petite ville; elle les guida parmi les pauvres, parmi les humbles, pour trouver le Roi du monde. Les critères de Dieu sont différents de ceux des hommes; Dieu ne se manifeste pas dans la puissance de ce monde, mais dans l’humilité de son amour, cet amour qui demande à notre liberté d’être accueilli pour nous transformer et nous permettre d’arriver à Celui qui est l’Amour. Mais pour nous aussi les choses ne sont pas si différentes que ce qu’elles étaient pour les Mages. Si on nous demandait notre avis sur la façon dont Dieu aurait dû sauver le monde, peut-être répondrions-nous qu’il aurait dû manifester tout son pouvoir pour donner au monde un système économique plus juste, dans lequel chacun puisse avoir tout ce qu’il veut. En réalité, cela serait une sorte de violence sur l’homme, car cela le priverait d’éléments fondamentaux qui le caractérisent. En effet, il ne serait fait appel ni à notre liberté, ni à notre amour. La puissance de Dieu se manifeste de manière complètement différente: à Bethléem, où nous rencontrons l’apparente impuissance de son amour. Et c’est là que nous devons aller, et c’est là que nous retrouvons l’étoile de Dieu.

Ainsi nous apparaît très clairement un dernier élément important de l’épisode des Mages: le langage de la création nous permet de parcourir un bon bout de chemin vers Dieu, mais il ne nous donne pas la lumière définitive. A la fin, pour les Mages, il a été indispensable d’écouter la voix des Saintes Ecritures: seules celles-ci pouvaient leur indiquer la voie. La Parole de Dieu est la véritable étoile qui, dans l’incertitude des discours humains, nous offre l’immense splendeur de la vérité divine. Chers frères et soeurs, laissons-nous guider par l’étoile, qui est la Parole de Dieu, suivons-la dans notre vie, en marchant avec l’Eglise, où la Parole a planté sa tente. Notre route sera toujours illuminée par une lumière qu’aucun autre signe ne peut nous donner. Et nous pourrons nous aussi devenir des étoiles pour les autres, reflet de cette lumière que le Christ a fait resplendir sur nous. Amen.



FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR - CÉLÉBRATION DE LA MESSE ET BAPTÊME DE 21 NOUVEAUX-NÉS, 9 janvier 2011

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Chapelle Sixtine

Dimanche 9 janvier 2011


Chers frères et soeurs,


Je suis heureux de vous souhaiter cordialement la bienvenue, en particulier à vous, parents, parrains et marraines, des 21 nouveau-nés auxquels je vais bientôt avoir la joie de conférer le sacrement du baptême. Comme c'est désormais la tradition, ce rite a lieu cette année aussi au cours de l’Eucharistie à travers laquelle nous célébrons le Baptême du Seigneur. C'est une fête qui, le premier dimanche après l'Epiphanie, clôt le temps de Noël par la manifestation du Seigneur au Jourdain.

Selon le récit de l'évangéliste Matthieu (3, 13-17), Jésus va de la Galilée au fleuve du Jourdain pour se faire baptiser par Jean; en effet, on accourait de toute la Palestine pour écouter la prédication de ce grand prophète, l'annonce de l'avènement du Royaume de Dieu, et pour recevoir le baptême, c'est-à-dire se soumettre à ce signe de pénitence qui appelait à la conversion du péché. En dépit de son nom de «baptême», il n'avait pas la valeur sacramentelle du rite que nous célébrons aujourd'hui; comme vous le savez, c'est en effet par sa mort et sa résurrection que Jésus institue les sacrements et donne naissance à l'Eglise. Celui qui était conféré par Jean était plutôt un acte pénitentiel, un geste qui invitait à l'humilité devant Dieu, pour un nouveau commencement: en se plongeant dans l'eau, le pénitent reconnaissait avoir péché, implorait de Dieu la purification de ses fautes et était invité à changer ses comportements erronés en mourant pour ainsi dire dans l'eau et en ressuscitant à une vie nouvelle.

C'est pourquoi, lorsque Jean-Baptiste voit Jésus, qui, dans la file avec les pécheurs, vient se faire baptiser, il est stupéfait; reconnaissant en Lui le Messie, le Saint de Dieu, Celui qui est sans péché, Jean manifeste sa perplexité: lui-même, Jean-Baptiste, aurait voulu se faire baptiser par Jésus. Mais Jésus l'exhorte à ne pas opposer de résistance, à accepter de faire ce geste, pour faire ce qui est nécessaire pour «accomplir parfaitement ce qui est juste». Par cette expression, Jésus montre qu'il est venu dans le monde pour faire la volonté de Celui qui l'a envoyé, pour accomplir tout ce que le Père lui demande; c'est pour obéir au Père qu'il a accepté de se faire homme. Ce geste révèle avant tout qui est Jésus: il est le Fils de Dieu, vrai Dieu comme le Père; il est Celui qui «s'est abaissé» pour se faire l'un de nous; Celui qui s'est fait homme et a accepté de s'humilier jusqu'à la mort de la croix (cf. Ph
Ph 2,7). Le baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd'hui, se situe dans cette logique de l'humilité: c'est le geste de celui qui veut se faire en tout l'un de nous et se mettre dans la file avec les pécheurs; Lui, qui est sans péché, se laisse traiter comme un pécheur (cf. 2Co 5,21), pour porter sur ses épaules le poids de la faute de l'humanité tout entière. Il est le «Serviteur du Seigneur » dont le prophète Isaïe nous a parlé dans la première lecture (cf. 42, 1). Son humilité est dictée par sa volonté d'établir une communion plénière avec l'humanité, par le désir de réaliser une véritable solidarité avec l'homme et avec sa condition. Le geste de Jésus anticipe la Croix, l'acceptation de la mort pour les péchés de l'homme. Cet acte d'abaissement par lequel Jésus veut se conformer totalement au dessein d'amour du Père, manifeste la pleine harmonie de volonté et d'intention qu'il y a entre les personnes de la Très Sainte Trinité. Par cet acte d'amour, l'Esprit de Dieu se manifeste comme une colombe et vient au-dessus de Lui, et à ce moment-là, l'amour qui unit Jésus au Père est témoigné à ceux qui assistent au baptême par une voix d'en-haut, que tous entendent. Le Père manifeste ouvertement aux hommes la communion profonde qui le lie au Fils: la voix qui résonne d'en-haut atteste que Jésus est obéissant en tout au Père, et que cette obéissance est l'expression de l'amour qui les unit entre eux. C'est pourquoi le Père place sa complaisance en Jésus, parce qu'il reconnaît dans l'action du Fils le désir de suivre en tout sa volonté: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j'ai mis tout mon amour» (Mt 3,17). Et cette parole du Père fait allusion aussi, de façon anticipée, à la victoire de la résurrection et nous dit comment nous devons vivre pour plaire au Père, en nous comportant comme Jésus.

Chers parents, le baptême que vous demandez aujourd'hui pour vos enfants les insère dans cet échange d'amour réciproque qui existe en Dieu entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit; par ce geste que je m'apprête à accomplir, l'amour de Dieu se déverse sur eux, les inondant de ses dons. A travers l'eau, vos enfants sont immergés dans la vie même de Jésus qui est mort sur la croix pour nous libérer du péché et, en ressuscitant, a vaincu la mort. C'est pourquoi, plongés spirituellement dans sa mort et sa résurrection, ils sont libérés du péché originel et commence en eux la vie de la grâce, qui est la vie même de Jésus ressuscité. «Il s'est livré pour nous, affirme saint Paul, afin de nous racheter de toute iniquité et de purifier un peuple qui lui appartienne en propre, zélé pour le bien» (Tt 2,14).

Chers amis, en nous donnant la foi, le Seigneur nous a donné ce qui est le plus précieux dans la vie, à savoir la raison de vivre la plus vraie et la plus belle: c'est par grâce que nous avons cru en Dieu, que nous avons connu son amour, par lequel il veut nous sauver et nous libérer du mal. A présent, chers parents, parrains et marraines, vous demandez à l'Eglise d'accueillir ces enfants en son sein, de leur donner le baptême; et cette demande vous la faites en raison du don de la foi que vous-mêmes vous avez reçue à votre tour. Avec le prophète Isaïe, chaque chrétien aime à répéter: «Le Seigneur m'a modelé dès le sein de ma mère pour être son serviteur» (cf. 49, 5); ainsi, chers parents, vos enfants sont un don précieux du Seigneur, qui a réservé leur coeur pour lui, afin de pouvoir le combler de son amour. Par le sacrement du baptême, il les consacre aujourd'hui et il les appelle à suivre Jésus, par la réalisation de leur vocation personnelle selon ce dessein d'amour particulier que le Père a à l'esprit pour chacun d'eux; le but de ce pèlerinage terrestre sera la pleine communion avec Lui dans le bonheur éternel.

En recevant le Baptême, ces enfants obtiennent le don d'un sceau spirituel indélébile, le «caractère» qui marque pour toujours leur appartenance au Seigneur, et fait d'eux des membres vivants de son corps mystique qui est l'Eglise. En commençant à faire partie du Peuple de Dieu, ces enfants commencent aujourd'hui un chemin de sainteté et de configuration à Jésus, une réalité qui est placée en eux comme la semence d'un arbre magnifique que l'on doit faire grandir. C'est pourquoi, en comprenant la grandeur de ce don, dès les premiers siècles, on a pris soin de conférer le Baptême aux enfants à peine nés. Il y aura assurément ensuite besoin d'une adhésion libre et consciente à cette vie de foi et d'amour et c'est pour cela qu'il est nécessaire qu'après le Baptême les enfants soient éduqués dans la foi, instruits selon la sagesse de l’Ecriture Sainte, et des enseignements de l'Eglise, de façon à ce que grandisse en eux le germe de la foi qu'ils reçoivent aujourd'hui et qu'ils puissent atteindre la pleine maturité chrétienne. L'Eglise qui les accueille parmi ses enfants doit se charger, avec leurs parents et les parrains, de les accompagner sur ce chemin de croissance. La collaboration entre la communauté chrétienne et la famille est d'autant plus nécessaire dans le contexte social actuel où l'institution familiale est menacée de différents côtés, et doit faire face à des difficultés nombreuses dans sa mission d'éduquer à la foi. La disparition de références culturelles stables et la transformation rapide à laquelle la société est continuellement soumise rendent vraiment difficile l'engagement pour l'éducation. Il est par conséquent nécessaire que les paroisses agissent toujours en vue du soutien des familles, petites Eglises domestiques, dans leur rôle de transmission de la foi.

Très chers parents, avec vous je remercie le Seigneur pour le don du Baptême de vos petits enfants; en élevant pour eux notre prière nous invoquons un don abondant de l'Esprit Saint, qui les consacre aujourd'hui à l'image du Christ prêtre, roi et prophète. En les confiant à l'intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, nous demandons pour eux la vie et la santé, afin qu'ils puissent grandir et mûrir dans la foi, et porter, à travers leur vie, des fruits de sainteté et d'amour. Amen!



Benoît XVI Homélies 24120