1996 Denzinger 3439
3439
39. Les conceptions sur l'origine des sacrements dont étaient imbus les pères du concile de Trente, et qui ont eu, sans aucun doute, une influence sur leurs canons dogmatiques, sont très éloignées de celles qui maintenant sont tenues à juste titre chez ceux qui se livrent à la recherche historique sur le christianisme.
3440
40. Les sacrements avaient leur origine dans le fait que les apôtres et leurs successeurs ont interprété une idée et une intention du Christ sous la stimulation et la poussée des circonstances et des événements.
3441
41. Les sacrements visent seulement à rappeler à l'esprit des hommes la présence toujours bienfaisante du Créateur.
3442
42. La communauté chrétienne a introduit la nécessité du baptême, en l'adoptant comme un rite nécessaire et en y joignant les obligations de la profession chrétienne.
3443
43. L'usage de conférer le baptême aux enfants est une évolution disciplinaire, et c'est une des raisons pour lesquelles le sacrement s'est divisé en deux :le baptême et la pénitence.
3444
44. Rien ne prouve que le rite du sacrement de confirmation ait été employé par les apôtres : la distinction formelle des deux sacrements, baptême et confirmation, n'appartient pas du tout à l'histoire du christianisme primitif.
3445
45. Dans ce que Paul rapporte de l'institution de l'eucharistie 1Co 11,23-25 tout n'est pas à comprendre de façon historique.
3446
46. Il n'existait pas dans la primitive Eglise le concept du pécheur réconcilié par l'autorité de l'Eglise, mais l'Eglise ne s'est habituée que très lentement à ce concept. Bien plus, même après que la pénitence eut été reconnue comme une institution de l'Eglise, elle ne fut pas appelée du nom de sacrement, parce qu'on aurait dû le tenir pour un sacrement infamant.
3447
47. Les paroles du Seigneur : "Recevez l'Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils seront remis, et ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus" Jn 20,22-23 ne se rapportent nullement au sacrement de pénitence malgré ce qu'il a plu aux Pères de Trente d'affirmer.
3448
48. Jacques, dans son épître Jc 5,14-15, n'a pas l'intention de promulguer un sacrement du Christ, mais de recommander une pieuse coutume, et si, par hasard, il voit dans cette coutume un moyen de grâce, il ne l'entend pas avec la rigueur des théologiens qui fixèrent la notion et le nombre des sacrements.
3449
49. La Cène chrétienne prenant peu à peu l'allure d'une action liturgique, ceux qui avaient coutume de la présider acquirent le caractère sacerdotal.
3450
50. Les anciens qui avaient la charge de veiller sur les assemblées des chrétiens furent institués prêtres et évêques par les apôtres pour pourvoir à l'ordre rendu nécessaire par l'accroissement des communautés, mais non à proprement parler pour perpétuer la mission et le pouvoir des apôtres.
3451
51. Le mariage n'a pu devenir que tardivement un sacrement de la loi nouvelle ; car pour que le mariage soit considéré comme un sacrement, il était nécessaire que précède le plein développement de la doctrine de la grâce et des sacrements.
3452
52. Le Christ a été loin de penser à constituer l'Eglise comme une société destinée à durer au cours d'une longue suite de siècles ; bien plus, dans la pensée du Christ le Royaume des cieux devait arriver bientôt, en même temps que la fin du monde.
3453
53. La constitution organique de l'Eglise n'est pas immuable, mais la société chrétienne est soumise à une évolution perpétuelle, tout comme la société humaine.
3454
54. Les dogmes, les sacrements, la hiérarchie, tant pour ce qui touche leur notion que pour ce qui touche leur réalité, ne sont que des interprétations et des développements de la pensée chrétienne qui ont développé et perfectionné un germe minime caché dans l'Evangile.
3455
55. Simon Pierre n'a jamais même soupçonné que la primauté lui avait été confiée dans l'Eglise.
3456
56. L'Eglise romaine est devenue la tête de toutes les Eglises non par une disposition de la Providence divine, mais du fait de circonstances purement politiques.
3457
57. L'Eglise se montre hostile aux progrès des sciences naturelles et théologiques.
Le caractère immuable des vérités religieuses.
3458
58. La vérité n'est pas plus immuable que l'homme lui-même, puisqu'elle se développe avec lui, en lui et par lui.
3459
59. Le Christ n'a pas enseigné un corps de doctrine déterminé applicable à tous les temps et à tous les hommes, mais il a plutôt commencé un mouvement religieux adapté ou à adapter à divers temps et à divers lieux.
3460
60. La doctrine chrétienne en ses commencements était juive, mais par des évolutions successives elle est devenue tout d'abord paulinienne, puis johannique, et enfin hellénique et universelle.
3461
61. On peut dire sans paradoxe qu'aucun chapitre de l'Ecriture, depuis le premier chapitre de la Genèse jusqu'au dernier de l'Apocalypse, ne contient une doctrine vraiment identique à celle que l'Eglise présente sur le même sujet et que pour cette raison aucun chapitre de l'Ecriture n'a le même sens pour le critique et pour le théologien.
3462
62. Les principaux articles du Symbole des apôtres n'avaient pas pour les chrétiens des premiers temps la même signification qu'ils ont pour les chrétiens de notre temps.
3463
63. L'Eglise se montre incapable de défendre efficacement la morale évangélique, parce qu'elle est obstinément attachée à des doctrines immuables qui ne peuvent s'accorder aux progrès contemporains.
3464
64. Le progrès des sciences demande que soient réformés les concepts de la doctrine chrétienne concernant Dieu, la Création, la Révélation, la personne du Verbe incarné, la Rédemption.
3465
65. Le catholicisme d'aujourd'hui ne peut pas s'accorder avec la vraie science, à moins de se transformer en christianisme non dogmatique, c'est-à-dire en un protestantisme large et libéral.
3466
66. Censure du souverain pontife : "Sa Sainteté a approuvé et confirmé le décret des éminents pères, et ordonné que toutes et chacune des propositions relevées ci-dessus soient tenues pour réprouvées et proscrites par tous."
3468
Fiançailles. I. Seules sont considérées comme valides et ont des effets canoniques les fiançailles qui ont été contractées moyennant un document écrit signé par les parties et soit par le curé ou l'Ordinaire du lieu, soit au moins par deux témoins. ..
3469
Mariage. III. Seuls sont valides les mariages qui ont été contractés devant le curé ou l'Ordinaire du lieu, ou devant un prêtre délégué par l'un ou l'autre, et devant deux témoins au moins. ..
3470
VII. Lorsqu'il y a péril de mort et qu'il n'est pas possible d'avoir le curé ou l'Ordinaire du lieu, ou un prêtre délégué par l'un ou par l'autre, pour pacifier la conscience ou, si nécessaire, légitimer les enfants, le mariage peut être contracté validement et licitement devant n'importe quel prêtre et deux témoins.
3471
VIII. S'il devait arriver que dans une région il n'est pas possible d'avoir le curé ou l'Ordinaire du lieu ou un prêtre délégué par eux devant qui le mariage pourrait être célébré, et que cet état de choses dure déjà depuis un mois, le mariage peut être contracté validement et licitement si le consentement est émis de façon formelle par les époux devant deux témoins.
3472
XI.- Par. 1. Les lois qui précèdent obligent tous ceux qui sont baptisés dans l'Eglise catholique et ceux qui s'y sont convertis de l'hérésie ou du schisme (même si les uns ou les autres l'ont ensuite abandonné) chaque fois qu'ils contractent entre eux des fiançailles ou des mariages.
3473
Par. 2. Elles valent également pour les mêmes catholiques que ci-dessus s'ils contractent des fiançailles ou un mariage avec des non- catholiques, qu'ils soient baptisés ou non, même après l'obtention de la dispense de l'empêchement de religion mixte ou de disparité du culte ; à moins que pour un lieu ou une région particulière le Saint-Siège ait statué autrement.
3474
Par. 3. Si des non-catholiques, baptisés ou non, contractent entre eux, ils ne sont tenus nulle part d'observer la forme catholique des fiançailles et du mariage.
3503
(Il en est certains qui) n'ont pas reçu ou ne reçoivent pas ces décisions avec l'obéissance qui leur est due, bien qu'elles soient approuvées par le souverain pontife.
C'est pourquoi Nous considérons qu'il faut déclarer et ordonner, comme Nous déclarons et ordonnons expressément, que tous sans exception sont tenus en conscience d'obéir aux décisions de la Commission biblique pontificale, à celles qui ont été émises comme à celles qui le seront, de la même manière qu'aux décrets des Sacrées Congrégations qui ont trait à la doctrine et qui ont été approuvées par le souverain pontife ; que tous ceux qui, en paroles ou par des écrits, attaqueront ces décisions ne pourront éviter la note de désobéissance ou de témérité, et se chargeront la conscience d'une faute grave, sans parler du scandale qu'ils peuvent causer et d'autres responsabilités qu'ils peuvent encourir devant Dieu pour leurs propos différents, téméraires et erronés, comme souvent, en ces matières.
3505
Question 1 : Peut-on enseigner que les prophéties qui se lisent dans le livre d'Isaïe - et dans divers passages des saintes Ecritures - ne sont pas des prophéties proprement dites, mais des récits composés après l'événement, ou que, s'il faut reconnaître que certains faits ont été prédits avant l'événement, le prophète n'a pas prédit ces faits grâce à une révélation surnaturelle de Dieu, qui sait l'avenir, mais par une conjecture déduite des événements passés, en vertu d'une heureuse sagacité et de la perspicacité naturelle de son esprit ?
Réponse: Non.
3506
Question 2 : L'opinion suivant laquelle Isaïe et les autres prophètes n'auraient annoncé que des événements imminents ou prochains peut- elle se concilier avec les prophéties - surtout les prophéties messianiques et eschatologiques - que ces mêmes prophètes ont certainement formulées longtemps à l'avance, et avec le sentiment commun des saints Pères affirmant de concert que les prophètes ont également prédit des faits qui ne devaient s'accomplir qu'après de longs siècles?
Réponse : Non
3507
Question 3 : Peut-on admettre que les prophètes, non seulement lorsqu'ils censuraient la dépravation humaine et annonçaient la Parole divine en vue de ceux qui les entendaient, mais encore lorsqu'ils annonçaient des événements à venir, ont toujours dû s'adresser non pas à des auditeurs futurs, mais à des auditeurs présents et dans une situation pareille à la leur, de manière à pouvoir être pleinement compris par ceux-ci, et que, en conséquence, la seconde partie du livre d'Isaïe Is 40-66, dans laquelle le prophète adresse des paroles de consolation, comme s'il vivait au milieu d'eux, non pas à des juifs dans la même situation qu'Isaïe mais à des juifs gémissant dans l'exil de Babylone, ne peut avoir pour auteur Isaïe lui-même, mort depuis longtemps, mais doit être attribué à un prophète inconnu partageant l'existence des exilés ?
Réponse : Non.
3508
Question 4 : L'argument philologique, tiré de la langue et du style, en vertu duquel on conteste l'identité d'auteur du livre d'Isaïe, doit-il être jugé de telle force qu'il oblige un homme grave, versé dans la connaissance de la méthode critique et de la langue hébraïque, à admettre pour ce même livre une pluralité d'auteurs ?
Réponse Non.
3509
Question 5 : Produit-on de solides arguments pouvant, même pris collectivement, démontrer que le livre d'Isaïe ne doit pas être attribué au seul Isaïe, mais à deux et même à plusieurs auteurs ?
Réponse : Non.
3512
Question 1 : Les divers systèmes exégétiques qui ont été conçus pour exclure le sens littéral historique des trois premiers chapitres du livre de la Genèse, et qui ont été défendus sous l'apparence de la science, s'appuient-ils sur un fondement solide ?
Réponse: Non.
3513
Question 2 : Est-il possible, malgré le caractère et la forme historique du livre de la Genèse, le lien particulier qui existe entre les trois premiers chapitres et entre ceux-ci et les chapitres suivants, les multiples témoignages des Ecritures aussi bien de l'Ancien que du Nouveau Testament, l'opinion presque unanime des saints Pères et l'opinion traditionnelle, transmise également par le peuple israélite, que l'Eglise a toujours tenue, d'enseigner que les trois chapitres précités de la Genèse ne contiennent pas des narrations de choses véritablement arrivées, c'est-à-dire qui correspondent à la réalité objective et à la vérité historique, mais sont soit des fables empruntées aux mythes et aux cosmogonies des peuples anciens et adaptées par l'auteur sacré à la doctrine monothéiste après expurgation de toute erreur polythéiste, soit des allégories ou des symboles dépourvus du fondement de la réalité objective et qui ont été proposés sous l'apparence de l'histoire pour inculquer des vérités religieuses et philosophiques, soit enfin des légendes pour une part historiques et pour une part inventées qui ont été composées librement en vue de l'instruction et de l'édification des âmes?
Réponse : Non pour les deux parties.
3514
Question 3 : Est-il possible en particulier de mettre en doute le sens littéral historique lorsqu'il s'agit de faits racontés dans ces mêmes chapitres qui touchent au fondement de la religion chrétienne, comme sont, entre autres, la création de toutes choses faite par Dieu au commencement du temps ; la création particulière de l'homme ; la formation de la première femme à partir du premier homme ; l'unité du genre humain ; le bonheur originel des premiers parents dans l'état de justice d'intégrité et d'immortalité ; le commandement donné par Dieu à l'homme pour éprouver son obéissance ; la transgression du précepte divin, à l'instigation du diable sous la forme du serpent ; la déchéance des premiers parents de cet état primitif d'innocence ; ainsi que la promesse du Rédempteur à venir?
Réponse: Non.
3515
Question 4 : Dans l'interprétation des passages de ces chapitres que les Pères et les docteurs ont compris de diverse manière sans transmettre quelque chose de certain et de défini est-il permis, le jugement de l'Eglise étant sauf et l'analogie de la foi étant sauvegardée, de suivre et de défendre l'opinion que chacun, avec prudence, aura considérée comme juste?
Réponse: Oui.
3516
Question 5 : Toutes les choses et chacune, c'est-à-dire les mots et les phrases, qui figurent dans les chapitres précités, doivent-elles toujours et nécessairement être entendues au sens propre, de sorte qu'il n'est jamais permis de s'en écarter, même lorsqu'il apparaît que les façons de parler ont été utilisées de façon impropre, métaphorique ou analogique, et que la raison interdit de tenir le sens propre ou que la nécessité contraint à l'abandonner?
Réponse: Non.
3517
Question 6: Le sens littéral et historique étant présupposé, est-il possible de mettre en oeuvre, de façon sage et utile, une interprétation allégorique et prophétique de certains passages de ces mêmes chapitres, conformément à l'exemple lumineux des saints Pères et de l'Eglise elle-même?
Réponse: Oui.
3518
Question 7 : Bien que lors de la composition du premier chapitre de la Genèse (Gn 1,1-31), l'intention de l'auteur sacré n'ait pas été d'enseigner de manière scientifique la constitution interne des réalités visibles et l'ordre complet de la création, mais plutôt celle de transmettre à son peuple une connaissance populaire telle que le permettait le langage commun de l'époque, et qui était adaptée aux sens et aux capacités des hommes, faut-il, dans l'interprétation de ces choses, rechercher exactement et constamment le caractère propre du discours scientifique ?
Réponse: Non.
3519
Question 8 : Dans cette désignation et cette distinction des six jours dont il est question dans le premier chapitre de la Genèse, le mot yôm (jour) peut-il être compris aussi bien au sens propre, comme un jour naturel, que dans un sens impropre, comme un certain laps de temps, et est-il permis de discuter de cette question entre exégètes?
Réponse : Oui.
3521
Question 1 : Les appellations "Psaumes de David", "Hymnes de David", "Livre des Psaumes de David", "Psautier davidique", qui ont été utilisées dans des collections anciennes et aux premiers conciles pour désigner le livre des cent cinquante Psaumes de l'Ancien Testament, comme aussi l'opinion de plusieurs Pères et docteurs qui ont soutenu que tous les Psaumes du Psautier doivent être attribués au seul David, ont-elles une importance telle qu'on doit considérer David comme l'unique auteur de la totalité du Psautier ?
Réponse: Non.
3522
Question 2 : La concordance entre le texte hébreu et le texte grec d'Alexandrie et d'autres versions anciennes, permet-elle d'affirmer à bon droit que les titres des Psaumes qui précèdent le texte hébraïque sont plus anciens que la traduction dite des LXX, et que par conséquent ils proviennent, sinon directement des auteurs des Psaumes eux-mêmes, du moins d'une tradition juive ancienne ?
Réponse: Oui.
3523
Question 3 : Les titres des Psaumes précités, témoins de la tradition juive, peuvent-ils raisonnablement être mis en doute lorsqu'il n'y a pas de raison importante à l'encontre de leur authenticité?
Réponse: Non.
3524
Question 4 : Si on considère les témoignages de la sainte Ecriture, qui ne sont pas rares, concernant le talent naturel, éclairé par le don gracieux de l'Esprit Saint, qu'avait David de composer des chants religieux, les dispositions établies par lui pour le chant liturgique des Psaumes, le fait que les Psaumes lui sont attribués aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau et dans les titres qui depuis longtemps sont placés avant les Psaumes, ainsi que l'accord des juifs, des Pères et des docteurs de l'Eglise, est-il raisonnablement possible de nier que David est l'auteur principal des chants du Psautier, ou au contraire, d'affirmer qu'un petit nombre seulement de chants doivent être attribués à ce même chantre royal ?
Réponse : Non pour les deux parties.
3525
Question 5 : Est-il possible en particulier de nier l'origine davidique de ces Psaumes qui dans l'Ancien et le Nouveau Testament sont cités expressément sous le nom de David, et parmi lesquels il faut mentionner surtout le Psaume 2 : "Pourquoi cette agitation des nations?" Ps 2 ; le Psaume 15 "Garde-moi Seigneur" Ps 16 ; le Psaume 17 : "Je veux t'aimer, Seigneur, ma force" Ps 18 ; le Psaume 30 : "Heureux ceux dont les iniquités sont remises" Ps 32 ; le Psaume 68 : "Dieu, sauve-moi" Ps 69 ; le Psaume 109 : "Le Seigneur dit à mon Seigneur"? Ps 110
Réponse: Non.
3526
Question 6 : Est-il possible d'admettre l'opinion de ceux qui affirment que parmi les Psaumes du Psautier il en est certains qui ont pour auteur David ou d'autres et qui, pour des raisons liturgiques ou musicales, du fait de la fatigue des scribes ou pour d'autres raisons encore, ont été divisés en plusieurs ou réunis en un ; et de même qu'il est d'autres Psaumes, comme "Pitié pour moi Seigneur" Ps 51, qui pour être mieux adaptés aux circonstances historiques ou aux festivités du peuple juif, ont été légèrement retravaillés ou modifiés, par la suppression ou l'addition de l'un ou l'autre verset, étant sauve cependant l'inspiration du texte sacré tout entier ?
Réponse : Oui pour les deux parties.
3527
Est-il possible de soutenir comme vraisemblable l'opinion de ceux des auteurs récents qui, s'appuyant seulement sur des indices internes ou par une interprétation moins juste du texte sacré, se sont efforcés de démontrer qu'un nombre assez important de Psaumes a été composé après les époques d'Esdras et de Néhémie, ou même à l'époque des Maccabées ?
Réponse: Non.
3528
Question 8 : Etant donné les témoignages multiples des livres saints du Nouveau Testament et l'accord unanime des Pères, ou aussi ce que disent des auteurs du peuple juif, faut-il reconnaître plusieurs Psaumes prophétiques et messianiques qui ont prédit la venue, le Règne, le sacerdoce, la Passion, la mort et la Résurrection du Libérateur à venir ; et pour cette raison faut-il rejeter absolument l'opinion de ceux qui mettent en cause le caractère prophétique et messianique des Psaumes, et qui limitent ces oracles relatifs au Christ à la seule prédiction du sort futur du peuple élu?
Réponse : Oui pour les deux parties.
3530
I. L'âge de discrétion pour la confession aussi bien que pour la sainte communion est celui où l'enfant commence à raisonner, c'est-à-dire vers sept ans, soit même au-dessous. Dès ce moment commence l'obligation de satisfaire au double précepte de la confession et de la communion 812 .
3531
II. Pour la première confession et la première communion il n'est pas nécessaire qu'il y ait une connaissance pleine et parfaite de la doctrine chrétienne. L'enfant devra cependant ensuite continuer à apprendre graduellement le catéchisme entier, suivant la capacité de son intelligence.
3532
III. La connaissance de la religion requise chez l'enfant pour qu'il se prépare convenablement à la première communion est qu'il comprenne, selon ses capacités, les nécessaires mystères de la foi qui sont autant de moyens, et qu'il sache distinguer le pain eucharistique du pain ordinaire et corporel, afin de s'approcher de la très sainte eucharistie avec la dévotion que comprend son âge.
3533
IV. L'obligation de précepte de la confession et de la communion, qui touche l'enfant, retombe sur ceux-là surtout qui sont chargés de lui, c'est-à-dire les parents, le confesseur, les instituteurs et le curé. Mais c'est au père ou à ceux qui le remplacent et au confesseur qu'il appartient suivant le Catéchisme romain d'admettre l'enfant à la première communion.
3534
VI. Ceux qui ont la charge des enfants doivent mettre tout leur soin à les faire approcher fréquemment de la sainte table après leur première communion et, s'il est possible, même tous les jours, comme le désirent le Christ Jésus et notre Mère l'Eglise 3375-3383 , et qu'ils le fassent avec la dévotion que comprend leur âge.
3535
VII. La coutume de ne pas admettre à la confession ou de ne jamais absoudre les enfants qui ont atteint l'âge de raison est tout à fait à réprouver.
3536
VIII. C'est un abus tout à fait détestable que de ne pas donner le viatique et l'extrême-onction aux enfants parvenus à l'âge de raison et de les enterrer suivant le rite des tout-petits.
3537
Moi, N..., j'embrasse et reçois fermement toutes et chacune des vérités qui ont été définies, affirmées et déclarées par le magistère infaillible de l'Eglise, principalement les chapitres de doctrine qui sont directement opposés aux erreurs de ce temps.
3538
Et d'abord, je professe que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être certainement connu, et par conséquent aussi, démontré à la lumière naturelle de la raison "par ce qui a été fait" Rm 1,20, c'est-à-dire par les oeuvres visibles de la création, comme la cause par les effets.
3539
Deuxièmement, j'admets et je reconnais les preuves extérieures de la Révélation, c'est-à-dire les faits divins, particulièrement les miracles et les prophéties comme des signes très certains de l'origine divine de la religion chrétienne et je tiens qu'ils sont tout à fait adaptés à l'intelligence de tous les temps et de tous les hommes, même ceux d'aujourd'hui.
3540
Troisièmement, je crois aussi fermement que l'Eglise, gardienne et maîtresse de la Parole révélée, a été instituée immédiatement et directement par le Christ en personne, vrai et historique, lorsqu'il vivait parmi nous, et qu'elle a été bâtie sur Pierre, chef de la hiérarchie apostolique, et sur ses successeurs pour les siècles.
3541
Quatrièmement, je reçois sincèrement la doctrine de la foi transmise des apôtres jusqu'à nous toujours dans le même sens et dans la même interprétation par les pères orthodoxes ; pour cette raison, je rejette absolument l'invention hérétique de l'évolution des dogmes, qui passeraient d'un sens à l'autre, différent de celui que l'Eglise a d'abord professé. Je condamne également toute erreur qui substitue au dépôt divin révélé, confié à l'Epouse du Christ, pour qu'elle garde fidèlement, une invention philosophique ou une création de la conscience humaine, formée peu à peu par l'effort humain et qu'un progrès indéfini perfectionnerait à l'avenir.
3542
Cinquièmement, je tiens très certainement et professe sincèrement que la foi n'est pas un sentiment religieux aveugle qui émerge des ténèbres du subconscient sous la pression du coeur et l'inclination de la volonté moralement informée, mais qu'elle est un véritable assentiment de l'intelligence à la vérité reçue du dehors, de l'écoute, par lequel nous croyons vrai, à cause de l'autorité de Dieu souverainement véridique, ce qui a été dit, attesté et révélé par le Dieu personnel, notre Créateur et notre Seigneur.
3543
Je me soumets aussi, avec la révérence voulue, et j'adhère de tout mon coeur à toutes les condamnations, déclarations, prescriptions, qui se trouvent dans l'encyclique Pascendi (3475-3500) et dans le décret Lamentabili 3401- 3466 , notamment sur ce qu'on appelle l'histoire des dogmes.
3544
De même, je réprouve l'erreur de ceux qui affirment que la foi proposée par l'Eglise peut être en contradiction avec l'histoire, et que les dogmes catholiques, au sens où on les comprend aujourd'hui, ne peuvent être mis d'accord avec une connaissance plus exacte des origines de la religion chrétienne.
3545
Je condamne et rejette aussi l'opinion de ceux qui disent que le chrétien savant revêt une double personnalité, celle du croyant et celle de l'historien, comme s'il était permis à l'historien de tenir ce qui contredit la foi du croyant, ou de poser des prémices d'où il suivra que les dogmes sont faux ou douteux, pourvu que ces dogmes ne soient pas niés directement.
3546
Je réprouve également la manière de juger et d'interpréter l'Ecriture sainte qui, dédaignant la tradition de l'Eglise, l'analogie de la foi et les règles du Siège apostolique, s'attache aux inventions des rationalistes et adopte la critique textuelle comme unique et souveraine règle, avec autant de dérèglement que de témérité.
3547
Je rejette en outre l'opinion de ceux qui tiennent que le professeur des disciplines historico-théologiques ou l'auteur écrivant sur ces questions doivent d'abord mettre de côté toute opinion préconçue, à propos, soit de l'origine surnaturelle de la tradition catholique, soit de l'aide promise par Dieu pour la conservation éternelle de chacune des vérités révélées ; ensuite, que les écrits de chacun des Pères sont à interpréter uniquement par les principes scientifiques, indépendamment de toute autorité sacrée, avec la liberté critique en usage dans l'étude de n'importe quel document profane.
3548
Enfin, d'une manière générale, je professe n'avoir absolument rien de commun avec l'erreur des modernistes qui tiennent qu'il n'y a rien de divin dans la tradition sacrée, ou, bien pis, qui admettent le divin dans un sens panthéiste, si bien qu'il ne reste plus qu'un fait pur et simple, à mettre au même niveau que les faits de l'histoire : les hommes par leurs efforts, leur habileté, leur génie continuant, à travers les âges, l'enseignement inauguré par le Christ et ses apôtres.
3549
Enfin, je garde très fermement et je garderai jusqu'à mon dernier soupir la foi des Pères sur le charisme certain de la vérité qui est, qui a été et qui sera toujours "dans la succession de l'épiscopat depuis les apôtres", non pas pour qu'on tienne ce qu'il semble meilleur et plus adapté à la culture de chaque âge de pouvoir tenir, mais pour que "jamais on ne croie autre chose, ni qu'on ne comprenne autrement la vérité absolue et immuable prêchée depuis le commencement par les apôtres.
3550
Toutes ces choses, je promets de les observer fidèlement, entièrement et sincèrement, et de les garder inviolablement, sans jamais m'en écarter ni en enseignant ni de quelque manière que ce soit dans ma parole et dans mes écrits. J'en fais le serment ; je le jure. Qu'ainsi Dieu me soit en aide et ces saints Evangiles.
3553
D'une manière non moins téméraire que fausse, on ouvre la porte à l'opinion selon laquelle le dogme de la procession de l'Esprit Saint du Fils ne proviendrait pas des paroles mêmes de l'Evangile, et qu'il ne serait pas confirmé par les Pères anciens
3554
de même on met en doute de façon très imprudente que les dogmes sacrés concernant le Purgatoire et la Conception immaculée de la bienheureuse Vierge Marie aient été reconnus par les saints hommes des siècles antérieurs ;
3555
... au sujet de la constitution de l'Eglise .. est renouvelée tout d'abord l'erreur condamnée depuis longtemps par notre prédécesseur Innocent X 1999 , et qui insinue que Saint Paul doit être considéré comme un frère égal en tout à Saint Pierre ; - ensuite avec non moins de fausseté est manifestée la conviction selon laquelle l'Eglise catholique n'était pas, aux premiers siècles, le gouvernement d'un seul, c'est-à-dire une monarchie ; ou que la primauté de l'Eglise romaine ne s'appuie pas sur les arguments valides.
3556
Mais .. la doctrine catholique au sujet du très saint sacrement de l'eucharistie n'est pas laissée intacte non plus, lorsqu'il est enseigné sans ménagement qu'on pourrait admettre la conception qui tient que chez les Grecs les paroles consécratoires n'ont pas d'effet à moins que soit prononcée cette prière qu'ils appellent épiclèse, alors que pourtant on sait que l'Eglise n'a aucunement le droit d'innover en quoi que ce soit s'agissant de la substance même des sacrements et il n'est pas moins malsonnant qu'ils tiennent pour valide la confirmation conférée par n'importe quel prêtre 2522 .
(Censure : rejetées comme de) graves erreurs.
3561
Question 1 : Compte tenu de l'accord universel et constant de toute l'Eglise depuis les premiers siècles que manifestent clairement les témoignages explicites des Pères, les titres des manuscrits des Evangiles, les versions les plus anciennes des Saintes Ecritures, les catalogues transmis par les saints Pères, les écrivains ecclésiastiques, les souverains pontifes et les conciles, et enfin l'usage liturgique de l'Eglise orientale et occidentale, peut-on et doit-on affirmer comme certain que Matthieu, l'apôtre du Christ, est réellement l'auteur de l'évangile publié sous son nom ?
Réponse : Oui.
3562
Question 2 : Faut-il considérer comme suffisamment fondée par la voix de la Tradition l'opinion selon laquelle Matthieu a précédé dans sa rédaction les autres évangélistes et qu'il a composé le premier évangile dans la langue maternelle alors utilisée par les juifs de Palestine à qui cette oeuvre était destinée ?
Réponse : Oui pour les deux parties.
3563
Question 3 : Est-il possible de déplacer la rédaction de ce texte original au delà de l'époque de la destruction de Jérusalem, de sorte que les prédictions qu'on y lit au sujet de cette destruction auraient été écrites après l'événement ; ou le témoignage d'Irénée qu'on a coutume d'alléguer, et dont l'interprétation est incertaine et controversée, doit-il être considéré comme ayant un poids tel qu'il oblige à rejeter l'opinion de ceux qui estiment qu'il est davantage conforme à la Tradition que cette rédaction soit intervenue avant même la venue de Paul dans la ville ?
Réponse : Non pour les deux parties.
3564
Question 4 : Peut-on soutenir au moins comme probable l'opinion de certains modernes selon lesquels Matthieu n'aurait pas été composé, au sens propre et restreint du terme, l'évangile tel qu'il nous est transmis, mais seulement une collection de dits et de paroles du Christ qu'un autre auteur, anonyme, dont ils font le rédacteur de l'évangile lui- même, aurait utilisé comme sources ?
Réponse : Non.
3565
Question 5 : Etant donné que tous les Pères et les écrivains ecclésiastiques, et l'Eglise elle-même depuis ses commencements, ont utilisé seulement comme étant canonique le texte grec de l'évangile connu sous le nom de Matthieu - ceux-là mêmes qui ont transmis expressément que Matthieu a écrit dans sa langue naturelle n'étant pas exceptés - peut-on prouver avec certitude que quant à la substance l'évangile grec est identique à cet évangile-là qui a été élaboré par ce même apôtre dans sa langue maternelle ?
Réponse: Oui.
3566
Question 6 : Etant donné que l'auteur du premier évangile poursuit un dessein principalement théologique et apologétique, c'est-à-dire vise à montrer aux juifs que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes et né de la race de David, et que de surcroît, dans la manière de disposer les faits et les dits qu'il raconte et rapporte, il ne suit pas toujours l'ordre chronologique, est-il permis d'en déduire que ceux-ci ne doivent pas être reconnus comme vrais ; ou peut-on affirmer également que les récits des actions et des paroles de Jésus qu'on lit dans l'évangile auraient subi un changement ou une adaptation sous l'influence des prophéties de l'Ancien Testament et de l'état plus développé de l'Eglise, et qu'ils ne seraient donc pas conformes à la vérité historique ?
Réponse : Non pour les deux parties.
3567
Question 7 : Faut-il en particulier considérer comme dépourvues d'un fondement solide les opinions de ceux qui mettent en doute l'authenticité historique des deux premiers chapitres dans lesquels sont racontées la généalogie et l'enfance du Christ, ainsi que certaines déclarations de grande importance en matière dogmatique, comme celles qui ont trait à la primauté de Pierre Mt 16,17-19, à la forme du baptême transmise aux apôtres avec la mission universelle de prêcher Mt 28,19 ss., à la profession de foi des apôtres en la divinité du Christ Mt 14,33, et d'autres semblables qui apparaissent comme affirmées de façon particulière chez Matthieu ?
Réponse : Oui.
1996 Denzinger 3439