1996 Denzinger 980
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Pour que ce qui a souvent été dit au sujet des âmes purifiées séparées du corps (si avant de reprendre les corps elles voient l'essence divine de cette vision que l'Apôtre appelle face à face), aussi bien par Nous que par certains autres en notre présence, par la citation de la sainte Ecriture et des dits authentiques des saints ou par d'autres raisonnements, n'en vienne pas à s'imprimer autrement dans les oreilles des fidèles qu'elles ont été dites et comprises, et qu'elles sont dites et comprises par Nous, voici que par la présente Nous déclarons comme suit la pensée qui est et qui était la nôtre, avec la sainte Eglise catholique, à ce sujet.
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Nous professons donc et Nous croyons que les âmes purifiées séparées des corps sont rassemblées au ciel, dans le Royaume des cieux et au paradis, avec le Christ dans la compagnie des anges, et que, suivant la loi commune, elles voient Dieu et l'essence divine face à face et clairement, autant que le permet l'état et la condition de l'âme séparée.
Mais si de façon quelconque sur cette matière autre chose avait été dit par Nous, ou dit autrement, Nous l'avons dit dans la disposition de la foi catholique, et Nous affirmons l'avoir dit ainsi en en traitant et en l'exposant, et Nous voulons que cela ait été dit ainsi. De plus : si au sujet de ce qui a trait à la foi catholique, à la sainte Ecriture ou aux bonnes moeurs, Nous avons dit d'autres choses dans la prédication, l'explication, la doctrine, l'enseignement ou d'une autre manière, Nous les approuvons pour autant qu'elles consonnent avec la foi catholique, la détermination de l'Eglise, la sainte Ecriture et les bonnes moeurs ; sinon Nous voulons que cela soit tenu comme n'ayant pas été dit, et Nous ne l'approuvons d'aucune manière, au contraire dans la mesure où cela n'était pas en accord avec ce que Nous avons mentionné - la foi catholique, la détermination de l'Eglise, la sainte Ecriture ou les bonnes moeurs, ou l'une de ces choses - Nous le réprouvons ; et de la même façon tout ce que Nous avons dit et écrit sur quelque matière que ce soit, où que ce soit, en quelque lieu que ce soit, et quel que soit ou qu'ait été notre état jusque- là, Nous le soumettons à la détermination de l'Eglise et de nos successeurs.
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(la vision béatifique de Dieu). Par cette constitution qui restera à jamais en vigueur, et en vertu de l'autorité apostolique nous définissons:
- que selon la disposition générale de Dieu, les âmes de tous les saints qui ont quitté ce monde avant la Passion de notre Seigneur Jésus Christ, ainsi que celles des saints apôtres, martyrs, confesseurs, vierges et autres fidèles morts après avoir reçu le saint baptême du Christ, en qui il n'y avait rien à purifier lorsqu'ils sont morts, et en qui il n'y aura rien à purifier lorsqu'ils mourront à l'avenir, ou s'il y a eu ou s'il y aura quelque chose à purifier, lorsque, après leur mort, elles auront été purifiées,
- et que les âmes des enfants régénérés par ce même baptême du Christ ou encore à baptiser, une fois qu'ils l'auront été, s'ils viennent à mourir avant d'user de leur libre arbitre, aussitôt après leur mort et la purification dont nous avons parlé pour celles qui en auraient besoin, avant même de reprendre leurs corps et avant même le jugement et cela depuis l'Ascension de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ au ciel, ont été, sont et seront au ciel, au Royaume des cieux et au paradis céleste avec le Christ, réunis dans la compagnie des saints anges,
et que depuis la Passion et la mort du Seigneur Jésus Christ elles ont vu et voient l'essence divine d'une vision intuitive et même face à face - dans la médiation d'aucune créature qui serait un objet de vision ; au contraire l'essence divine se manifeste à eux immédiatement à nu, clairement et à découvert -, et que par cette vision elles jouissent de cette même essence divine ; et qu'en outre, en raison de cette vision et de cette jouissance, les âmes de ceux qui sont déjà morts sont vraiment bienheureuses et possèdent la vie et le repos éternel, et que de même les âmes de ceux qui mourront dans la suite verront cette même essence divine et en jouiront avant le jugement général ;
1001
et que cette vision de l'essence divine et sa jouissance font disparaître en elles les actes de foi et d'espérance, dans la mesure où la foi et l'espérance sont des vertus proprement théologiques ;
et que, après qu'une telle vision intuitive face à face et une telle jouissance ont ou auront commencé, cette même vision et cette même jouissance existent de façon continue, sans interruption ni amoindrissement de cette vision et de cette intuition, et demeurent sans fin jusqu'au jugement dernier, et après lui pour toujours.
1002
(Enfer. - Jugement général.) En outre nous définissons que,
selon la disposition générale de Dieu, les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent aussitôt après leur mort en enfer, où elles sont tourmentées de peines éternelles, et que néanmoins au jour du jugement tous les hommes comparaîtront avec leurs corps "devant le tribunal du Christ " pour rendre compte de leurs actes personnels, " afin que chacun reçoive le salaire de ce qu'il aura fait pendant qu'il était dans son corps, soit en bien, soit en mal " 2Co 5,10.
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4. De même les Arméniens disent et tiennent que le péché personnel des premiers parents eux-mêmes était si grave que tous leurs enfants engendrés de leur semence, jusqu'à la passion du Christ, ont été damnés en raison du péché personnel de ceux-là qu'on vient de dire, et qu'après leur mort ils furent précipités en enfer, non pas parce qu'ils auraient contracté eux- mêmes d'Adam un péché originel - puisqu'ils disent que les enfants n'ont absolument aucun péché originel, ni avant la Passion du Christ, ni après -, mais la damnation mentionnée les a atteints avant la Passion du Christ en raison de la gravité du péché personnel qu'ont commis Adam et Eve en transgressant le précepte divin qui leur avait été donné ; mais après la Passion du Christ dans laquelle le péché des premiers parents a été détruit, les enfants nés des fils d'Adam ne sont pas livrés à la damnation et ne doivent pas être précipités en enfer en raison du péché qui a été mentionné, puisque le Christ a détruit entièrement dans sa Passion le péché des premiers parents.
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5. De même un maître des Arméniens du nom de Mechitriz, ce qui se traduit par Paraclet, a de nouveau introduit et enseigné que l'âme humaine de l'enfant est propagée à partir de l'âme du père, comme le corps l'est à partir du corps, et aussi un ange à partir de l'autre ; car puisque l'âme humaine qui est douée de raison et l'ange qui est doué d'une nature intellectuelle sont en quelque sorte des lumières spirituelles, elles propagent par elles-mêmes d'autres lumières spirituelles.
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6. De même les Arméniens disent que les enfants qui naissent de parents chrétiens après la Passion du Christ, s'ils meurent avant d'être baptisés, vont au paradis terrestre dans lequel se trouvait Adam avant le péché ; quant aux âmes des enfants qui naissent de parents non chrétiens après la Passion du Christ et qui meurent sans le baptême, elles vont aux lieux où se trouvent les âmes de leurs parents.
1009
De même les Arméniens disent que les âmes des enfants baptisés et les âmes des hommes très parfaits entreront après le jugement général dans le Royaume des cieux où elles seront libres de tout mal de cette vie servant de peine... Cependant elles ne verront pas l'essence de Dieu, car aucune créature ne peut la voir ; mais elles verront l'éclat de Dieu qui émane de son essence de même que la lumière émane du soleil et pourtant n'est pas le soleil.
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17. De même les Arméniens tiennent communément qu'il n'y a pas de purgatoire des âmes dans l'autre monde puisque, disent-ils, si le chrétien reconnaît ses péchés, tous les péchés et les peines du péché lui sont remis. Ils ne prient pas non plus pour les défunts, pour que dans l'autre monde les péchés leur soient remis, mais ils prient de façon générale pour tous les morts, comme par exemple pour la bienheureuse Marie, les apôtres...
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18. De même les Arméniens croient et tiennent que le Christ est descendu du ciel et s'est incarné pour le salut des hommes non pas parce que les enfants nés d'Adam et d'Eve contractent d'eux, après leur péché, le péché originel dont ils sont sauvés par l'Incarnation et la mort du Christ - puisqu'ils disent qu'il n'existe aucun péché de cette sorte dans les fils d'Adam ; mais ils disent que le Christ s'est incarné et a souffert pour le salut des hommes parce que par sa Passion les fils d'Adam qui ont précédé ladite Passion ont été libérés de l'enfer dans lequel ils se trouvaient, non pas en raison du péché originel qui aurait été en eux, mais en raison de la gravité du péché personnel des premiers parents. Ils croient aussi que le Christ s'est incarné et a souffert pour le salut des enfants nés après sa Passion parce que par sa Passion il a totalement détruit l'enfer. ...
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19.... Ils affirment à ce point que... la concupiscence de la chair est un péché et un mal, que même des parents chrétiens, lorsqu'ils s'unissent maritalement, commettent un péché..., puisqu'ils disent que l'acte matrimonial et même le mariage sont un péché.
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40.... D'autres cependant disent que les évêques et les prêtres des Arméniens ne font rien pour la rémission des péchés, ni de façon principale, ni de façon ministérielle, mais que seul Dieu remet les péchés ; les évêques et les prêtres n'interviennent pour l'effectuation de cette rémission des péchés que parce qu'ils ont reçu de Dieu le pouvoir de prononcer ces paroles et qu'ils disent par conséquent, lorsqu'ils donnent l'absolution : " Que Dieu te remette tes péchés", ou : "Je te remets tes péchés sur terre, et que Dieu te les remette dans les cieux."
1014
42. De même les Arméniens disent et tiennent que seule la Passion du Christ, sans aucun autre don de Dieu, même rendant agréable à Dieu, suffit pour la rémission des péchés et ils ne disent pas que pour opérer la rémission des péchés est requise la grâce qui rend agréable à Dieu ou qui justifie, ni non plus que dans les sacrements de la Loi nouvelle est donnée la grâce qui rend agréable à Dieu.
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49. De même ils disent que si quelqu'un... prend une troisième (femme), ou une quatrième et ainsi de suite, il ne peut pas être absous par leur Eglise puisqu'ils disent qu'un tel mariage est de la fornication.
1016
58. De même les Arméniens disent et tiennent que pour qu'un baptême soit vrai, trois choses sont requises, à savoir de l'eau, du chrême... et l'eucharistie, de sorte que si quelqu'un en baptisait un autre et disait "Je te baptise au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, Amen", et qu'il ne serait pas oint ensuite de chrême, il ne serait pas baptisé... Et de même Si l'eucharistie ne lui était pas donnée, il ne serait pas baptisé.
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66. De même tous les Arméniens disent et tiennent communément que par les paroles qui se trouvent dans leur canon de la messe, lorsqu'il est dit par le prêtre : " Il prit du pain et rendit grâce, le rompit et le donna à ses disciples élus se trouvant à table : Prenez et mangez-en tous, ceci est mon Corps... ; de même il prit le calice... en disant Prenez et buvez- en tous, ceci est mon Sang ... en rémission des péchés", le Corps et le Sang du Christ ne sont pas réalisés, et qu'il n'ont pas non plus l'intention de les réaliser, et qu'ils ne disent ces paroles que par mode de récit, c'est-à-dire en récitant ce que le Seigneur a fait lorsqu'il a institué le sacrement. Et après lesdites paroles le prêtre dit beaucoup de prières qui se trouvent dans leur canon, et après ces prières il arrive à l'endroit où est dit ceci dans leur canon : " Nous t'adorons, nous te supplions et te demandons, Dieu très bon, envoie sur nous et sur ce don qui est présenté, l'Esprit qui t'est consubstantiel, par lequel du pain qui a été béni tu feras vraiment le Corps de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ - et ces paroles le prêtre les dit trois fois, et ensuite le prêtre dit sur le calice et le vin qui a été béni " Tu feras vraiment le Sang de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ", et ils croient que c'est par ces paroles (appelées " épiclèse") que sont réalisés le Corps et le Sang du Christ. ...
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67. De même les Arméniens ne disent pas qu'après les paroles de consécration mentionnées ci-dessus s'est produite une transsubstantiation du pain et du vin dans le vrai Corps et le vrai Sang du Christ qui est né de la Vierge Marie, qui a souffert et qui est ressuscité, mais ils tiennent que ce sacrement est une représentation, ou une similitude ou une figure du vrai Corps et du vrai Sang du Seigneur .. c'est pourquoi ils n'appellent pas le sacrement de l'autel Corps et Sang du Christ, mais hostie, sacrifice ou communion.
1019
68. De même les Arméniens disent et tiennent que si un prêtre ou un évêque ordonné se livre à la fornication, même en secret, il perd le pouvoir d'accomplir tous les sacrements et de les administrer.
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70. De même les Arméniens ne disent pas et ne tiennent pas que le sacrement de l'eucharistie reçu dignement opère la rémission des péchés en celui qui les reçoit, ou la remise des peines dues pour le péché, ou que par lui est donnée la grâce de Dieu ou son accroissement, mais ils disent seulement que .. le Corps du Christ entre dans son corps et se change en lui, de même que d'autres aliments se changent en celui qui a été alimenté.
1025
Le Fils unique de Dieu... " qui. est devenu pour nous sagesse, justice, sanctification et Rédemption " 1Co 1,30, " non pas avec le sang des boucs ou des veaux, mais avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire et nous a acquis une Rédemption éternelle " He 9,12.
Car ce n'est par rien de corruptible, or ou argent, mais par son sang précieux, le sang de l'agneau pur et sans tache, qu'il nous a rachetés 1P 1,18 ss ; et ce sang, nous le savons, il l'a répandu, innocent immolé sur l'autel de la croix, non pas en une infime goutte, qui pourtant aurait suffi en raison de son union avec le Verbe à la Rédemption de tout le genre humain, mais en abondance, comme un fleuve, tellement que " de la plante des pieds au sommet de la tête plus rien d'intact" Is 1,6 ne se trouvait en lui.
Il a donc acquis un trésor si grand à l'Eglise militante, pour que la miséricorde d'une telle effusion ne soit pas inutile, vaine ou superflue ; en bon Père il a voulu amasser des trésors pour ses fils, afin que par là "les hommes eussent un inépuisable trésor, où ceux qui y puisent aient part à l'amitié de Dieu" Sg 7,14.
1026
Ce trésor il a voulu qu'il soit dispensé aux fidèles pour leur salut par le bienheureux Pierre, porteur des clés au ciel, et ses successeurs, ses vicaires sur terre, et que, pour des motifs justes et raisonnables, afin de remettre tantôt partiellement tantôt complètement la peine temporelle due au péché, il soit appliqué miséricordieusement, en général comme en particulier (comme ils estimeraient devant Dieu qu'il serait utile) à ceux qui, vraiment pénitents, se seraient confessés.
1027
A l'abondance de ce trésor contribuent, nous le savons, les mérites de la bienheureuse Mère de Dieu et de tous les élus, du premier juste jusqu'au dernier, et il ne faut pas craindre qu'il s'épuise ou qu'il diminue, aussi bien en raison des mérites infinis du Christ (comme il a été dit) que parce que plus il y d'hommes amenés à la justice lorsqu'on applique ce trésor, plus s'accroît l'abondance des mérites.
1028
1... On ne peut avoir pour ainsi dire aucune certitude concernant les réalités moyennant les apparences naturelles mais on peut l'avoir rapidement de façon modique si les hommes tournent leur intellect vers les réalités et non pas vers l'intellect d'Aristote et du commentateur.
1029
2... On ne peut pas, en raison de l'évidence susdite, inférer ou conclure avec évidence d'une seule chose une autre chose, ou du non-être de l'une le non- être de l'autre.
1030
3... Les propositions " Dieu est " et " Dieu n'est pas " signifient totalement la même chose, bien que d'une autre manière.
1031
9... La certitude de l'évidence n'a pas de degrés.
1032
10... Nous n'avons pas la certitude de l'évidence au sujet d'une substance matérielle qui est autre chose que notre âme.
1033
11... A l'exception de la certitude de la foi il n'y avait pas d'autre certitude que la certitude du premier principe ou celle qui peut être ramenée au premier principe.
1034
14... Nous ne savons pas de façon évidente qu'autre chose que Dieu peut être la cause d'un effet quelconque - qu'une cause quelconque, qui n'est pas Dieu, cause de façon efficace - qu'il y a ou qu'il peut y avoir une cause efficiente naturelle quelconque.
1035
15... Nous ne savons pas avec évidence qu'un effet quelconque est ou peut être produit de façon naturelle.
1036
17... Nous ne savons pas avec évidence qu'un sujet concourt dans une production quelconque.
1037
21... Si une réalité quelconque est démontrée, nul ne sait de façon évidente qu'elle ne dépasse pas toutes les autres en excellence.
1038
22... Si une réalité quelconque est démontrée, nul ne sait de façon évidente qu'elle n'est pas Dieu, si par Dieu nous entendons l'être le plus excellent.
1039
25... Nul ne sait de façon évidente que ceci ne peut pas être concédé de façon raisonnable : " Si une réalité quelconque est produite, Dieu est produit."
1040
26... On ne peut pas montrer avec évidence que n'importe quelle réalité n'est pas éternelle.
1041
30... Ces déductions ne sont pas évidentes : " Il existe un acte d'intellection, donc il existe une intelligence. Il existe de vouloir, donc il existe une volonté."
1042
31... On ne peut pas montrer avec évidence que tout ce qui apparaît n'est pas vrai.
1043
32... Dieu et la créature ne sont pas quelque chose.
1044
39... L'univers est pleinement parfait en lui-même et en toutes ses parties, et il ne peut pas exister d'imperfection, ni dans le tout, ni dans les parties, et c'est pourquoi il faut que le tout aussi bien que les parties soient éternels, et qu'ils ne passent pas du non-être à l'être, ni inversement, parce qu'il résulte nécessairement de cela de l'imperfection dans l'univers ou dans ses parties.
1045
40... Tout ce qui est dans l'univers est mieux lui-même que non lui-même.
1046
42... La récompense des bons et la punition des mauvais se fait par ceci que, lorsque les corps faits d'atomes sont séparés, il reste un certain esprit appelé intellect, et un autre appelé sens ; et de même que dans le bon ces esprits se trouvaient dans la disposition la meilleure, de même ils se trouveront une infinité de fois, conformément au fait que ces atomes se rencontreront une infinité de fois ; et c'est en cela que le bon sera récompensé ; mais le mauvais sera puni parce que une infinité de fois, lorsque se répétera la rencontre de ses atomes, il aura toujours la disposition mauvaise. Ou bien, dit-il (Nicolas d'Autrecourt), on peut admettre d'une autre façon que ces deux esprits des bons, lorsqu'on dit que leur suppôt est détruit, deviennent présents à un autre suppôt constitué d'atomes plus parfaits. Et alors, du fait qu'un tel suppôt a plus de flexibilité et de perfection, ce qui est intelligible vient à eux davantage qu'auparavant.
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43... Le fait d'être corruptible inclut un antagonisme une contradiction.
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53... Ceci est le premier principe, et aucun autre : " Si quelque chose est, il est quelque chose. "
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58...Dieu peut commander à une créature rationnelle qu'elle doit le haïr, et si elle obéit, elle a plus de mérite que si elle l'aimait en raison d'un précepte, car elle le ferait avec un effort plus grand et davantage contre sa propre inclination.
1050
Dans le premier chapitre de ta réponse... nous demandons : 1. Si vous croyez, toi et l'Eglise des Arméniens qui t'obéit, que ceux qui ont reçu dans le baptême la même foi catholique et qui ensuite se sont éloignés ou s'éloigneront de la communion de foi avec cette même Eglise romaine, qui est l'unique et seule catholique, sont schismatiques et hérétiques s'ils demeurent obstinément séparés de la foi de cette Eglise romaine.
1051
2. Nous demandons si vous croyez, toi et les Arméniens qui t'obéissent, qu'aucun homme dans la condition de pèlerin ne peut être sauvé à la fin en dehors de cette Eglise et l'obéissance aux pontifes romains.
1052
Dans le deuxième chapitre... nous demandons 1. Si tu as cru, crois ou es disposé à croire, toi et l'Eglise des Arméniens qui t'obéit, que le bienheureux Pierre a reçu du Seigneur Jésus Christ le pouvoir de juridiction le plus plénier sur tous les fidèles chrétiens ; et que tout pouvoir de juridiction que Judas Thaddée et d'autres apôtres ont eu de façon spéciale et particulière dans certains pays ou provinces et en diverses partie de l'univers, était soumis pleinement à l'autorité et au pouvoir que le bienheureux Pierre a reçus du Seigneur Jésus Christ lui-même dans toutes les parties de l'univers sur tous ceux qui croient au Christ ; et qu'aucun apôtre ou quiconque d'autre en dehors de Pierre n'a reçu le pouvoir plénier sur tous les chrétiens.
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2.Si tu crois et as tenu, ou si tu es disposé à croire et à tenir, toi et les Arméniens qui te sont soumis, que tous les pontifes romains qui, succédant au bienheureux Pierre, sont entrés ou entreront dans leur fonction conformément aux canons, ont succédé et succéderont au bienheureux pontife romain Pierre dans la même plénitude et le même pouvoir de juridiction que celle que Pierre lui-même a reçue du Seigneur Jésus Christ sur le corps entier de l'Eglise militante.
1054
3. Si tu as cru et crois, toi et les Arméniens qui te sont soumis, que ceux qui ont été les pontifes romains, et Nous qui sommes le pontife romain, et ceux qui le seront successivement, en tant que vicaires du Christ légitimes et très pléniers de par leur pouvoir, ont reçu directement du Christ, à l'égard du corps entier et universel de l'Eglise militante, toute la juridiction liée au pouvoir que le Christ, en tant que tête ayant la même forme, détenait dans la vie humaine.
1055
4. Si tu as cru et crois que tous ceux qui ont été les pontifes romains, Nous qui le sommes, et tous ceux qui le seront, ont pu, peuvent et pourront, en vertu de la plénitude du pouvoir et de l'autorité précitée, porter des jugements de façon immédiate, par Nous-mêmes et par eux-mêmes, au sujet de tous en tant qu'ils sont soumis à notre juridiction et à la leur, et instituer et déléguer comme juges ecclésiastiques tous ceux que Nous voudrons, pour qu'ils portent des jugements.
1056
5. Si tu as cru et crois que l'autorité suprême et prééminente et le pouvoir de juger de ceux qui étaient les pontifes romains, de Nous qui le sommes, et de ceux qui le seront, était, est et sera telle qu'eux et Nous n'ont pu, ne peuvent et ne pourront être jugés par personne ; mais qu'eux et Nous ont été, sommes et seront laissés au seul jugement de Dieu, et qu'il n'a pas été possible, qu'il n'est pas possible et qu'il ne sera pas possible de faire appel de nos sentences et de nos jugements à un autre juge, quel qu'il soit.
1057
6. Si tu as cru et crois encore maintenant que la plénitude du pouvoir du pontife romain s'étend si loin qu'il peut transférer les patriarches, le catholicos, les archevêques, les évêques, les abbés et n'importe quel autre prélat des dignités, quelles qu'elles soient, dans lesquelles ils ont été établis dans d'autres dignités comprenant une juridiction plus grande ou moindre, ou si leurs fautes l'exigent, les dégrader et les déposer, les excommunier ou les livrer à Satan 1Co 5,5.
1058
7. Si tu as cru et crois encore maintenant que l'autorité du pontife romain ne peut ni ne doit être soumise à aucun pouvoir séculier impérial, royal ou autre pour ce qui est de l'institution, de la remontrance ou de la destitution judiciaires.
1059
8. Si tu as cru et crois que seul le pontife romain peut établir les saints canons universels, accorder des indulgences plénières à ceux qui visitent les tombeaux des apôtres Pierre et Paul ou qui se rendent en pèlerinage en Terre sainte, ou à tous les fidèles qui, se repentant vraiment et pleinement, se seront confessés.
1060
9. Si tu as cru et crois que ceux qui se sont dressés contre la foi de l'Eglise romaine et qui à la fin sont morts sans repentir, ont été damnés et sont descendus vers les supplices éternels de l'enfer.
1061
10. Si tu as cru et crois encore maintenant que, s'agissant de l'administration des sacrements de l'Eglise, dès lors que reste toujours sauf ce qui fait partie de l'intégrité et de la nécessité des sacrements, le pontife romain peut tolérer divers rites des Eglises du Christ et aussi concéder qu'on les maintienne.
1062
11. Si tu as cru et crois que les Arméniens qui en diverses parties du monde obéissent au pontife romain et qui observent avec zèle et dévotion les formes et les rites de l'Eglise romaine dans l'administration des sacrements, le jeûne et d'autres cérémonies, agissent bien et qu'agissant ainsi ils méritent la vie éternelle.
1063
12. Si tu as cru et crois que personne ne peut être transféré de la dignité épiscopale à la dignité archiépiscopale, patriarcale ou à celle d'un catholicos en vertu de sa propre autorité ou l'autorité d'un prince séculier, qu'il soit roi ou empereur ou un autre qui s'appuie sur un pouvoir et une dignité terrestre quelles qu'ils soient.
1064
13. Si tu as cru et crois encore maintenant que lorsque surgissent des doutes concernant la foi catholique, seul le pontife romain peut y mettre fin par une décision authentique à laquelle il faut adhérer de façon irrévocable, et qu'est vrai et catholique ce qu'en vertu de l'autorité des clés qui lui ont été remises par le Christ il détermine comme étant vrai, et que ce qu'il détermine comme étant faux et hérétique doit être considéré comme tel.
1065
14. Si tu as cru et crois que le Nouveau et l'Ancien Testament, dans tous les livres que nous a transmis l'autorité de l'Eglise romaine, contiennent en tout la vérité indubitable...
1066
Nous demandons si tu as cru et crois qu'il existe un purgatoire vers lequel descendent les âmes de ceux qui meurent en état de grâce, et qui n'ont pas encore satisfait pour leurs péchés par une entière pénitence.
1067
De même, si tu as cru et crois qu'elles ne sont tourmentées par le feu que pour un temps, et que dès leur purification, avant même le jour du jugement, elles parviennent à la béatitude véritable et éternelle qui consiste dans la vision de Dieu face à face et dans la dilection.
1068
Tu as donné des réponses qui nous conduisent à t'interroger sur les points suivants :
1. au sujet de la consécration du chrême, si tu crois que le chrême ne peut pas être consacré selon les règles et comme il doit l'être par un prêtre qui n'est pas évêque.
1069
2. Si tu croîs que le sacrement de la confirmation ne peut pas être administré ordinairement d'office par un autre qu'un évêque.
1070
3. Si tu crois que seul le pontife romain, qui dispose de la plénitude du pouvoir, peut accorder à des prêtres qui ne sont pas des évêques la permission d'administrer le sacrement de confirmation.
1071
4. Si tu crois que ceux qui ont reçu la chrismation des mains de prêtres qui ne sont pas évêques et qui n'ont reçu pour cela ni mandat ni permission du pontife romain, doivent recevoir à nouveau la chrismation de la main d'un évêque ou de plusieurs évêques.
1072
Après tout ce qui précède nous somme conduits à nous étonner beaucoup de ce que dans une lettre qui commence par " Honorabilibus in Christo Patribus , tu passes sous silence quatorze chapitres parmi les cinquante-trois premiers chapitres :
1. L'Esprit Saint procède du Père et du Fils.
1073
3. Les petits enfants contractent le péché originel des premiers parents.
1074
6. Les âmes purifiées entièrement, séparées de leur corps, voient Dieu de façon manifeste.
1075
9. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent en enfer.
1076
12. Le baptême détruit le péché mortel et le péché actuel.
1077
13. Le Christ, en descendant aux enfers, n'a pas détruit l'enfer.
1078
15. Les anges ont été créés bons par Dieu.
1079
30. L'effusion du sang des animaux n'opère aucune rémission des péchés.
1080
32. On ne doit pas juger ceux qui les jours de jeûne consomment des poissons et de l'huile.
1081
39. Ceux qui ont été baptisés dans l'Eglise catholique, s'ils deviennent des infidèles et qu'ils se convertissent plus tard, ne doivent par être baptisés à nouveau.
1082
40. Les petits enfants peuvent êtres baptisés avant le huitième jour, et le baptême ne peut pas se faire dans un autre liquide que de l'eau véritable.
1083
42. Après les paroles de consécration le corps du Christ est numériquement le même que le corps né de la Vierge et immolé sur la croix.
1084
45. Personne, pas même un saint, ne peut réaliser le Corps du Christ s'il n'est pas prêtre.
1085
46. Il est nécessaire pour le salut de confesser à son prêtre propre, ou avec sa permission, tous les péchés mortels, sous forme complète et distincte.
1087
(Art. 4, conclusion 3) Que cette Loi très bénie et très douce, à savoir la Loi de l'amour,... enlève toute propriété et tout droit de disposer...
- je le rétracte comme faux, erroné et hérétique, parce que le Christ et les apôtres ont observé cette loi de la façon la plus parfaite, et que bien d'autres, en des états divers,... l'ont observée... qui possédaient du bien et avaient le droit d'en disposer. ...
1088
(Corollaire 1) Que cette Loi marie les deux pronoms possessifs, à savoir "mien" et "tien".
(Corollaire 2) Que la charité parfaite ne rend pas moins communes toutes choses que l'extrême nécessité.
Je dis maintenant que ces deux corollaires, tels qu'ils résultent de la conclusion mentionnée plus haut, sont faux.
1089
(Corollaire 4) Que le Christ a donné cette Loi aux disciples principalement pour qu'ils l'accomplissent en actes et non pas seulement par une disposition...
- Ce corollaire - Si on comprend cette Loi de l'amour en ce sens qu'elle enlève toute propriété et tout droit d'en disposer, comme le dit la conclusion - Si on le comprend ainsi, je le considère comme faux, erroné, hérétique et contraire à ce qu'a déterminé l'Eglise.
1090
(Conclusion 4) Que le renoncement effectif à la volonté du coeur et au pouvoir temporel, au droit de disposer ou à l'autorité manifeste et réalise l'état le plus parfait...
Cette conclusion, entendue en un sens général, je la considère comme fausse, erronée et hérétique...
1091
(Corollaire 1) Que le Christ n'a pas renoncé à une telle possession et au droit à des biens temporels, on ne le tient pas de la Loi nouvelle, mais bien plutôt le contraire... Mt 8,20.
(Corollaire 2) Que cette Loi, le Christ l'a enseignée comme la règle de la perfection et l'a confirmée par l'exemple.
Ces deux corollaires je les rétracte comme faux, erronés et hérétiques, et comme contraires à ce qu'a déterminé la décrétale du seigneur pape Jean (XXII) qui commence par : "Quia quorumdam"
1092
(Corollaire 4) Que le renoncement aux biens temporels qui se rapporte à la préparation de l'esprit ne représente et ne réalise aucune perfection ou une perfection très imparfaite et fragile...
Cet article je le rétracte comme faux et scandaleux.
1093
Répondant à un bachelier (qui disait] ... que le Christ n'a pas renoncé à ces choses, j'ai nié cela et j'ai affirmé que le Christ n'a rien gardé pour soi.
Ces deux affirmations je les rétracte comme fausses et hérétiques, parce que le Christ avait des bourses pour les malades et qu'il conservait ce qui lui était donné par les fidèles...
1094
(Dernier corollaire) Que le Christ ne s'est pas préoccupé davantage des biens temporels que les riches le font des pauvres...
- Je dis maintenant que le Christ s'est préoccupé des biens temporels parce qu'il n'a pas renoncé à tout...
1996 Denzinger 980