Gaudium et spes 2 31

(Responsabilité et participation.)

31 Pour que chaque homme remplisse plus exactement les devoirs, dictés par la conscience, tant envers lui-même qu’envers les différents groupes dont il fait partie, il faut veiller soigneusement à une éducation qui vise à développer la culture de l’homme intérieur, en ayant recours aux moyens considérables qui sont aujourd’hui à la disposition du genre humain. En premier lieu, l’éducation des jeunes, de n’importe quelle origine sociale, doit être organisée de façon à ce que soient suscités des hommes et des femmes qui ne soient pas seulement intellectuellement cultivés, mais qui soient aussi des âmes généreuses, vu que notre temps les réclame instamment.

Mais l’homme a beaucoup de peine à parvenir à ce sens de la responsabilité si ses conditions de vie ne lui permettent pas de prendre conscience de sa dignité et de répondre à sa vocation en se dépensant pour Dieu et pour les autres. Car souvent la liberté humaine s’affaiblit lorsque l’homme tombe dans l’extrême indigence, tout comme elle s’avilit lorsque l’homme, s’abandonnant aux facilités excessives de la vie, s’enferme lui-même comme dans un splendide isolement. Au contraire, la liberté se fortifie, lorsque l’homme accepte les inévitables contraintes de la vie sociale, assume les exigences multiformes de la vie en commun et s’astreint au service de la communauté humaine.

C’est pourquoi il faut stimuler chez tous la volonté d’assumer leur rôle dans les entreprises communes. Et il faut louer la façon d’agir des nations dont la plus grande partie possible des citoyens prend part aux affaires publiques, dans une vraie liberté. Cependant, il faut tenir compte de la situation réelle de chaque peuple et de la nécessaire fermeté des pouvoirs publics. Mais pour que tous les citoyens soient portés à participer à la vie des différents groupes qui constituent le corps social, il faut qu’ils trouvent, dans ces groupes, des valeurs qui les attirent et qui les disposent à se mettre au service des autres. On peut penser à bon droit que le destin futur de l’humanité est entre les mains de ceux qui sont en état de donner aux générations à venir des raisons de vivre et d’espérer.


(Le verbe incarné et la solidarité humaine.)

32 De même que Dieu a créé les hommes non pour vivre de façon individuelle, mais pour qu’ils s’unissent pour former une société, de même « il lui a plu de sanctifier et de sauver les hommes non pas individuellement hors de tout lien mutuel, mais de les constituer en un peuple qui le connaîtrait dans la vérité et le servirait dans la sainteté 13 ». Depuis le début de l’histoire du salut, il a choisi des hommes non seulement en tant qu’individus, mais en tant que membres d’une communauté. Et à ces élus Dieu a manifesté son dessein et il les a appelés « son peuple (Ex 3,7-12) », peuple avec lequel il a, en outre, conclu l’alliance du Sinaï 14.

Ce caractère communautaire trouve sa perfection et son achèvement dans l’oeuvre de Jésus-Christ. En effet, le Verbe incarné a voulu partager lui-même la vie commune des hommes. Il a assisté aux noces de Cana, il est entré dans la maison de Zachée, il a mangé avec les publicains et les pécheurs. Il a révélé l’amour du Père et l’éminente vocation des hommes en évoquant les réalités sociales les plus communes, et en utilisant des mots et des images provenant de la vie la plus ordinaire. Il a sanctifié les relations humaines, avant tout les relations familiales, source de la vie sociale, et il s’est soumis volontairement aux lois de sa patrie. Il a voulu mener la vie même d’un artisan de son temps et de son pays.

Dans sa prédication il a clairement donné aux fils de Dieu le commandement de se comporter entre eux comme des frères. Dans sa prière il a demandé que tous ses disciples soient « un ». Bien plus, lui-même, le Rédempteur de tous, s’est offert pour tous jusqu’à la mort. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). A ses apôtres il a donné l’ordre d’annoncer à toutes les nations le message évangélique, pour que le genre humain devienne la famille de Dieu, dans laquelle la plénitude de la loi serait l’amour.

Premier-né de beaucoup de frères, il a institué, après sa mort et sa résurrection, par le don de son Esprit, une nouvelle communion fraternelle entre tous ceux qui l’accueillent dans la foi et la charité, c’est-à-dire dans son Corps qui est l’Église, dans lequel tous, membres les uns des autres, doivent se rendre des services mutuels, selon la diversité des dons reçus.

Cette solidarité doit croître sans cesse, jusqu’au jour où elle trouvera son achèvement et où les hommes, sauvés par grâce, rendront gloire à Dieu de façon parfaite en tant que famille bien-aimée de Dieu et du Christ, leur frère.

13 Cf. Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium, chap. II, n° 9, AAS 57 (1965), p. 12-13 (voir p. 78, 24-27).
14 Cf. Ex 24, 1-8.


Chapitre III. L’activité humaine dans l’univers


(Position du problème.)

33 Par son travail et son génie, l’homme a toujours fait effort pour donner à sa vie un plus large épanouissement ; mais aujourd’hui, surtout à l’aide de la science et de la technique, il a étendu sa domination sur presque toute la nature et il ne cesse de l’étendre ; en ayant recours, avant tout, aux moyens accrus des relations multiformes entre les nations, la famille humaine se reconnaît et se constitue peu à peu comme une communauté « une » dans le monde entier. Il s’ensuit que l’homme se procure désormais par sa propre activité de nombreux biens qu’il attendait autrefois avant tout de forces supérieures.

Cet immense effort, qui s’étend déjà à tout le genre humain, est à l’origine de nombreuses questions parmi les hommes : quels sont le sens et la valeur de cette activité acharnée ? Comment faut-il utiliser tous ces biens ? A quelle fin tendent ces efforts individuels et collectifs ? L’Eglise, qui a la garde du dépôt de la Parole divine, d’où sont puisés les principes de l’ordre religieux et moral, sans avoir toujours une réponse toute prête à chacune des questions, désire toutefois joindre la lumière de la Révélation à l’expérience de tous, pour que le chemin sur lequel l’humanité s’est engagée récemment en soit éclairé.

(Valeur de l’activité humaine.)

34 Pour les croyants il est établi que l’activité humaine, individuelle et collective, cet effort immense par lequel les hommes, au long des siècles, s’appliquent à améliorer leurs conditions de vie, correspond, si on la considère en «•Ile-même, au dessein de Dieu. En effet l’homme, créé à l’image de Dieu, a reçu l’ordre de soumettre la terre et tout ce qui y est contenu, de gouverner le monde en justice et sainteté * 1 et, en reconnaissant Dieu comme Créateur de toutes choses, de lui rapporter sa personne et l’ensemble des réalités, de façon à ce que, tout étant soumis à l’homme, le nom même de Dieu soit objet d’admiration sur toute la terre2.

Cela concerne aussi les activités les plus quotidiennes. Car les hommes et les femmes qui, tout en se procurant les moyens de sustentation de la vie pour eux et pour leur famille, exercent leurs activités de manière à rendre à la société un service approprié, peuvent estimer à bon droit que l’oeuvre du Créateur se développe par leur travail, qu’ils contribuent au bien de leurs frères, qu’ils concourent par leur effort personnel à la réalisation du plan divin dans l’histoire 3.

C’est pourquoi, loin de penser que les oeuvres nées du génie et de la puissance de l’homme s’opposent à la puissance de Dieu et que la créature raisonnable est comme une rivale du Créateur, les chrétiens sont bien plutôt convaincus que les victoires du genre humain sont un signe de la grandeur de Dieu et le fruit de son ineffable dessein. Mais plus grandit le pouvoir des hommes, plus largement s’étend leur responsabilité, celle des individus et celle des communautés. Cela fait apparaître clairement que par le message chrétien les hommes ne sont pas détournés de la construction du monde et ne sont pas poussés à négliger le bien de leurs semblables, mais que bien plutôt ils sont liés de façon plus étroite par le devoir d’oeuvrer dans ce sens4.

1 Cf. Gn 1, 26-27 ; 9, 2-3 ; Sg 9, 2-3.
2 Cf. Ps 8, 7 et 10.
3 Cf. Jean XXIII, encycl. Pacem in terris, AAS 55 (1963), p. 297.
4 Cf. Message au monde des Pères au début du Concile Vatican II, oct. 1962, AAS 54 (1962), p. 822.


(Comment ordonner l’activité humaine ?)

35 De même que l’activité humaine procède de l’homme, de même elle est ordonnée à l’homme. En effet, tout en agissant, l’homme ne transforme pas seulement les choses et la société, mais il se parfait aussi lui-même. Il apprend beaucoup de choses, il cultive ses facultés, il sort de lui-même et se dépasse. Une croissance de ce genre, bien comprise, est d’un prix bien plus grand que les richesses extérieures que l’on peut amasser. L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a 5. De même, tout ce que font les hommes pour parvenir à une plus grande justice, à une plus large fraternité, à un ordre plus humain dans les relations sociales, vaut plus que les progrès techniques. Ces progrès techniques peuvent, en effet, fournir en quelque sorte les moyens matériels pour la promotion humaine, mais ils ne peuvent faire, par eux-mêmes, que la promotion devienne réalité.

La norme de l’activité humaine est donc qu’elle s’accorde avec le bien authentique de l’humanité, selon le dessein et la volonté de Dieu, et qu’elle permette à l’homme, comme être individuel ou comme membre de la société, de répondre à sa vocation et de la mener à son achèvement.

5 Cf. Paul VI, allocution au Corps diplomatique, 7 janv. 1965, AAS 57 (1965), p. 232.


(Juste autonomie des réalités terrestres.)

36 Beaucoup de nos contemporains semblent cependant redouter que l’autonomie des hommes, des sociétés ou des sciences ne soit entravée par un lien trop étroit entre l’activité humaine et la religion. Si par autonomie des réalités terrestres nous entendons que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont des lois et des valeurs propres que l’homme doit peu à peu apprendre à discerner, à mettre en oeuvre et à ordonner, il est absolument légitime de réclamer l’autonomie : non seulement elle est demandée par les hommes de notre temps, mais encore elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de leur condition même de créatures que toutes choses ont été établies avec leur consistance, leur vérité et leur bonté propres, avec leurs lois et leur ordre propres, que l’homme doit respecter en reconnaissant les méthodes propres à chacune des sciences ou à chacun des arts. C’est pourquoi la recherche méthodique dans toutes les disciplines, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique et suivant les normes de la morale, ne sera jamais réellement en conflit avec la foi, parce que les réalités profanes et celles de la foi tirent leur origine du même Dieu 6. Bien plus, celui qui s’efforce, avec humilité et constance, de pénétrer les secrets de la réalité, est comme conduit, même s’il n’en a pas conscience, par la main de Dieu, qui soutient toutes les réalités et les fait être ce qu’elles sont. C’est pourquoi, qu’il soit permis de déplorer certaines attitudes d’esprit qui ont existé parfois parmi les chrétiens eux- mêmes, en raison d’une perception insuffisante de la légitime autonomie de la science, et qui, à la suite des conflits et des controverses suscités par là, ont amené beaucoup d’esprits à penser que la science et la foi s’opposent entre elles 7.

Mais si par autonomie des réalités temporelles on entend que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans les rapporter au Créateur, tout homme qui reconnaît Dieu perçoit combien fausses sont des conceptions de ce genre. En effet, la créature sans son Créateur s’évanouit. Du reste, tous les croyants, de quelque religion qu’ils soient, ont toujours perçu la voix et la manifestation de Dieu dans le langage des créatures. En outre, la créature elle-même est entourée d’opacité, si Dieu est oublié.

6 Cf. Conc. Vat. I, const. dogm. De la foi catholique, Dei Filius, chap. III, D. 1785-1786 (3004-3005).
7 Cf. Mgr Pio Paschini, Vit a e opere di Galileo Galilei, 2 vol., Edit. Vaticanes, 1964.


(L’activité humaine viciée par le péché.)

37 La sainte Écriture, avec laquelle s’accorde l’expérience des siècles, enseigne à la famille humaine que le progrès humain, qui est un grand bien pour l’homme, entraîne aussi avec lui une grande tentation. En effet, quand l’ordre des valeurs est bouleversé et que le mal et le bien sont entremêlés, les individus et les groupes ne prennent plus en considération que ce qui leur est propre, mais non ce qui est propre aux autres. Il s’ensuit que le monde n’est plus le lieu d’une vraie fraternité, tandis que le pouvoir accru de l’homme menace de détruire le genre humain lui-même.

Un combat ardu contre les puissances des ténèbres traverse toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera jusqu’au dernier jour, comme le Seigneur l’a dit8. Engagé dans ce combat, l’homme doit sans cesse lutter pour rester attaché au bien, et il ne peut parvenir à l’unité intérieure que moyennant de grands efforts, avec l’aide de la grâce de Dieu.

C’est pourquoi l’Église du Christ, faisant confiance au dessein du Créateur, reconnaît certes que le progrès humain peut servir au bonheur véritable des hommes, mais toutefois elle ne peut pas ne pas faire entendre cette parole de l’apôtre : « Ne vous conformez pas à ce monde » (
Rm 12,2), c’est-à-dire à cet esprit de vanité et de malice qui change en instrument de péché l’activité de l’homme, qui devrait être ordonnée au service de Dieu et au service de l’homme.

Si l’on demande comment on peut surmonter cette misère, les chrétiens confessent que toutes les activités de l’homme, qui quotidiennement sont dangereusement menacées par l’orgueil de l’homme et l’amour désordonné de soi, doivent être purifiées et amenées à leur perfection par la croix et la résurrection du Christ. En effet, racheté par le Christ et devenu créature nouvelle dans l’Esprit Saint, l’homme peut et doit aimer ces choses que Dieu lui-même a créées. Car c’est de Dieu qu’il les reçoit, et il les voit et les respecte comme jaillissant pour ainsi dire de la main de Dieu. Il remercie son Bienfaiteur pour elles, il use et jouit de ce qui est créé dans un esprit de pauvreté et de liberté, et ainsi il est introduit dans la possession véritable du monde, comme quelqu’un qui n’a rien et qui possède tout 9. « Car tout est à vous, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu » (1Co 3,22-23).

8 Cf. Mt 24, 13 ; 13, 24-30 et 36-43.
9 Cf. 2 Co 6, 10.


(L’activité humaine menée à son achèvement dans le mystère pascal.)

38 Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s’est lui-même fait chair, et, venu habiter la terre des hommes 10, homme véritable, il est entré dans l’histoire du monde, l’assumant et la récapitulant en lui-même 11. C’est lui-même qui nous révèle que « Dieu est charité » (1Jn 4,8) et qui en même temps nous enseigne que la loi fondamentale de la perfection humaine, et par conséquent de la transformation du monde, est le commandement nouveau de la charité. A ceux qui ont confiance dans la divine charité il donne la certitude que la voie de l’amour est ouverte à tous les hommes, et que l’effort en vue d’instaurer une fraternité universelle n’est pas vain. En même temps, il nous avertit que cette charité ne doit pas être recherchée uniquement dans les grandes choses, mais aussi et surtout dans les situations de la vie ordinaire. En acceptant de mourir pour nous tous, pécheurs 12, il nous apprend, par son exemple, que nous devons aussi porter cette croix dont la chair et le monde chargent les épaules de ceux qui recherchent la justice et la paix. Constitué Seigneur par sa résurrection, le Christ, à qui tout pouvoir a été donné, au ciel et sur la terre l3, agit désormais dans le coeur des hommes par la puissance de son Esprit, par le fait que non seulement il y suscite le désir du siècle à venir, mais que par là même il anime, purifie et fortifie aussi ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à faire effort pour rendre sa vie plus humaine et à soumettre à cette fin la terre entière. Mais les dons de l’Esprit sont variés : alors qu’il appelle certains à témoigner clairement du désir de la demeure céleste et à garder celui-ci vivant dans la famille humaine, il appelle les autres à se vouer au service terrestre des hommes et à préparer par ce ministère la base matérielle du Royaume des cieux. Mais il donne la liberté à tous, pour que, renonçant à l’amour-propre et rassemblant toutes les forces terrestres au service de la vie humaine, ils tendent vers l’avenir où l’humanité elle-même deviendra une offrande agréable à Dieu 14.

Le Seigneur a laissé aux siens les arrhes de cette espérance et un aliment pour la route dans ce sacrement de la foi dans lequel les éléments de la nature, cultivés par l’homme, sont changés en son Corps et en son Sang glorieux, repas de la communion fraternelle et anticipation du banquet céleste.

10 Cf. Jn 1, 3 et 14.
11 Cf. Ep 1, 10.
12 Cf. Jn 3, 14-16 ; Rm 5, 8-10.
13 Cf. Ac 2, 36 ; Mt 28, 18.
14 Cf. Rm 15, 16.


(Terre nouvelle et cieux nouveaux.)

39 Nous ignorons le temps de l’achèvement de la terre et de l’humanité 15, et nous ne connaissons pas le mode de transformation de l’univers. Certes, la figure de ce monde déformée par le péché passe 16, mais nous avons appris que Dieu nous prépare une demeure et une nouvelle terre où habitera la justice 17, et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent dans le coeur de l’homme 18. Alors, une fois que la mort sera vaincue, les fils de Dieu ressusciteront dans le Christ, et ce qui a été semé dans la faiblesse et la corruption, revêtira l’incorruptibilité 19 ; alors que la charité demeurera tout comme ses oeuvres 20, toute la création que Dieu a réalisée pour l’homme sera libérée de l’esclavage de la vanité 21.

Assurément nous sommes avertis qu’il ne sert de rien à l’homme de gagner l’univers tout entier, s’il vient à se perdre lui-même 22. Cependant l’attente d’une terre nouvelle ne doit pas affaiblir en nous, mais plutôt aviver le souci de cultiver cette terre, où grandit le corps de la nouvelle famille humaine qui peut déjà nous fournir en quelque sorte une ébauche du siècle à venir. C’est pourquoi, même s’il faut distinguer soigneusement le progrès terrestre de la croissance du Règne du Christ, ce progrès a néanmoins une grande importance pour le Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine23.

En effet, ces biens de la dignité humaine, de la communion fraternelle et de la liberté, tous ces fruits excellents de notre nature et de notre activité, après que nous les aurons propagés sur terre, selon le commandement du Seigneur et dans l’Esprit du Seigneur, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés et transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père un Royaume éternel et universel : « royaume de vérité et de vie, royaume de sainteté et de grâce, royaume de justice, d’amour et de paix24 ». Ce royaume est déjà présent sur terre dans le mystère ; il connaîtra son achèvement lors de l’avènement du Seigneur.

15 Cf. Ac 1, 7.
16 Cf. 1 Co 7, 31 ; Irénée, Adversus haereses V, 36, PG 7, 1222, SC 153.
17 Cf. 2 Co 5, 2 ; 2 P 3, 13.
18 Cf. 1 Co 2, 9 ; Ap 21, 4-5.
19 Cf. 1 Co 15, 42 et 53.
20 Cf. 1 Co 13, 8 ; 3, 14.
21 Cf. Rm 8, 19-21.
22 Cf. Lc 9, 25.
23 Cf. Pie XI, encycl. Quadragesimo anno, AAS 23 (1931), p. 207.
24 Missel romain, préface du Christ-Roi.



Chapitre IV. La tâche de l’Église dans le monde de ce temps


(Relations mutuelles entre l’Église et le monde.)

40 Tout ce que nous avons dit sur la dignité de la personne humaine, sur la communauté des hommes, sur le sens profond de l’activité humaine, constitue le fondement de la relation entre l’Église et le monde et la base de leur dialogue mutuel 1. C’est pourquoi, étant supposées acquises les déclarations déjà faites par le Concile sur le mystère de l’Église, cette même Église va être considérée dans ce chapitre en tant qu’elle existe dans ce monde et en tant qu’elle vit et agit avec lui.

Procédant de l’amour du Père éternel 2, fondée dans le temps par le Christ Rédempteur, rassemblée dans l’Esprit Saint 3, l’Église a une fin salvifique et eschatologique qui ne peut être pleinement atteinte que dans le siècle à venir. Mais elle est présente dès maintenant ici sur terre, rassemblée du milieu des hommes, c’est-à-dire composée de membres de la cité terrestre qui sont appelés à former, déjà au sein de l’histoire du genre humain, la famille des fils de Dieu qui doit croître sans cesse jusqu’à la venue du Seigneur. Unie en raison des biens célestes et richement dotée de ces biens, cette famille « a été constituée et organisée en ce monde comme une société4 » par le Christ, et elle a été dotée « des moyens appropriés pour son union visible et sociale 5 ». Ainsi, l’Église, à la fois « assem­blée visible et communauté spirituelle 6 », s’avance ensemble avec toute l’humanité et elle fait, avec le monde, l’expérience du même sort terrestre ; elle est, comme le ferment et pour ainsi dire l’âme de la société humaine7 destinée à être renouvelée dans le Christ et à être transformée en famille de Dieu.

A la vérité, cette compénétration de la cité terrestre et de la cité céleste ne peut être perçue que par la foi, bien plus, elle demeure le mystère de l’histoire humaine, qui est troublée par le péché jusqu’à la pleine révélation de la gloire des fils de Dieu. L’Église pour sa part, en poursuivant la fin salvifique qui lui est propre non seulement communique à l’homme la vie divine, mais répand également sa lumière, qui se réfléchit d’une certaine façon sur le monde entier, principalement par le fait qu’elle rétablit et ennoblit la dignité de la personne humaine, qu’elle affermit la cohésion de la société humaine, et quelle pénètre l’activité quotidienne des hommes d’une signification et d’un sens plus profonds. Ainsi, par chacun de ses membres et par toute la communauté qu’elle forme, l’Église croit pouvoir apporter un large concours pour que la famille humaine et son histoire deviennent plus humaines.

En outre, l’Église catholique n’éprouve aucune réticence à estimer hautement la contribution, sous forme de collaboration, que les autres Églises chrétiennes ou communautés ecclésiales ont apportée et apportent toujours pour l’accomplissement de cette tâche. En même temps, elle est fermement convaincue que, pour préparer les voies à l’Évangile, elle peut recevoir une aide importante et variée de la part du monde, qu’il s’agisse des hommes pris individuellement ou de la société humaine, grâce à leurs qualités et à leurs activités. Pour assurer un développement convenable des relations entre l’Église et le monde et des services mutuels dans les domaines qui leur sont en quelque sorte communs, quelques principes généraux seront exposés ci-après.

1 Cf. Paul VI, encycl. Ecclesiam suam III, AAS 56 (1964), p. 637-659.
2 Cf. Tt 3, 4 : « philanthropia ».
3 Cf. Ep 1, 3, 5-6, 13-14, 23.
4 Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, chap. I, 8, AAS 57 (1965), p. 12 (voir p. 76, 26).
5 Ibid., chap. II, n° 9, AAS 57 (1965), p. 14 ; cf. n° 8, AAS, l.c., p. 11 (voir p. 80, 26 et 76).
6 Ibid., chap. I, n° 8, AAS 57 (1965), p. 11 (voir p. 76, 13).
7 Ibid., chap. IV, n° 38, AAS 57 (1965), p. 43, avec note 120 (voir p. 128 et note 9).


(Aide que l’Église s’efforce d’apporter à chaque homme.)

41 L’homme d’aujourd’hui est en marche vers un développement plus plénier de sa personnalité, vers un discernement et une affirmation toujours grandissants de ses droits. Mais comme l’Église s’est vue chargée de manifester le mystère de ce Dieu qui est la fin ultime de l’homme, elle révèle en même temps à l’homme le sens de sa propre existence, c’est-à-dire le fond de la vérité sur l’homme. L’Église sait fort bien que Dieu seul, au service de qui elle se trouve, répond aux désirs les plus profonds du coeur humain, qui jamais n’est pleinement rassasié des nourritures terrestres. Elle sait fort bien, en outre, que l’homme, sous l’effet de l’incitation incessante de l’Esprit de Dieu, ne sera jamais tout à fait indifférent au problème religieux, comme le prouvent non seulement l’expérience des siècles passés, mais aussi de multiples témoignages de notre temps. En effet, l’homme désirera toujours connaître, du moins confusément, la signification de sa vie, de ses activités et de sa mort. La présence même de l’Église lui rappelle ces problèmes. Mais Dieu seul, qui a créé l’homme à son image et l’a racheté du péché, peut apporter à ces questions une réponse exhaustive, cela par la révélation dans le Christ son Fils, qui s’est fait homme. Quiconque suit le Christ, Homme parfait, devient lui aussi davantage homme.

À partir de cette foi, l’Église peut soustraire la dignité de la nature humaine à toutes les fluctuations des opinions qui, par exemple, rabaissent de façon excessive le corps humain ou bien l’exaltent démesurément. La dignité personnelle de l’homme et sa liberté ne peuvent être protégées par aucune loi humaine aussi sûrement que par l’Évangile du Christ, confié à l’Église. Cet Évangile annonce et proclame en effet la liberté des enfants de Dieu, rejette tout esclavage qui en dernier ressort provient du péché8, respecte scrupuleusement la dignité de la conscience et sa libre décision, exhorte continuellement à faire fructifier tous les talents humains au service de Dieu et pour le bien des hommes, recommande enfin tous à l’amour de tous 9. Cela correspond à la loi fondamentale de l’économie chrétienne. En effet, même si le Dieu Créateur est le même que le Dieu Sauveur et le même que le Seigneur de l’histoire humaine et de l’histoire du salut, néanmoins dans cet ordre divin lui-même la juste autonomie de la créature, et en particulier de l’homme, loin d’être supprimée, est au contraire rétablie dans sa dignité et confirmée en elle.

En vertu de l’Évangile qui lui a été confié, l’Église proclame donc les droits de l’homme, reconnaît et tient en haute estime le dynamisme du temps présent qui partout fait progresser ces droits. Ce mouvement, cependant, doit être imprégné de l’esprit de l’Évangile et être à l’abri de toute espèce de fausse autonomie. Nous sommes, en effet, exposés à la tentation d’estimer que nos droits personnels ne sont pleinement maintenus que lorsque nous sommes dégagés de toute norme de la Loi divine. Mais si nous suivons cette voie, la dignité de la personne humaine, loin d’être sauvegardée, se perd.

8 Cf. Rm 8, 14-17.
9 Cf. Mt 22, 39.


(Aide que l’Église s’efforce d’apporter à la société humaine.)

42 L’union de la famille humaine se trouve, sous bien des rapports, fortifiée et achevée par l’unité de la famille des enfants de Dieu fondée dans le Christ10.

Certes, la mission propre que le Christ a confiée à son Église n’est pas d’ordre politique, économique ou social : la fin qu’il lui a assignée est d’ordre religieux ll. Mais, c’est justement de cette mission religieuse que découlent une tâche, une lumière et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la Loi divine. De même, en cas de besoin, et compte tenu des circonstances de temps et de lieu, l’Église peut et même doit susciter elle-même des oeuvres destinées au service de tous, surtout des pauvres, comme les oeuvres de charité et d’autres de ce genre.

L’Église reconnaît de plus tout ce qui se trouve de bon dans le dynamisme social d’aujourd’hui : surtout l’évolution vers l’unité, le processus d’une saine socialisation et de l’association au plan civil et économique. En effet, le fait de promouvoir l’unité est en relation étroite avec la mission profonde de l’Église, puisqu’elle est « dans le Christ comme le sacrement, c’est-à-dire le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu, et de l’unité de tout le genre humain 12 ». Par elle-même, elle montre ainsi au monde que la vraie union au niveau social extérieur découle de l’union des esprits et des coeurs, à savoir de cette foi et de cette charité sur lesquelles, dans l’Esprit Saint, son unité est indissolublement fondée. Car la force que l’Église est capable d’insuffler à la société humaine d’aujourd’hui réside dans cette foi et dans cette charité, amenées à se traduire en actes dans la vie et non pas dans quelque domination extérieure qui s’exercerait par des moyens purement humains.

Comme de plus, en vertu de sa mission et de sa nature, l’Église n’est liée à aucune forme particulière de culture ni à aucun système politique, économique et social particulier, elle peut être, en raison de cette universalité même, un lien très étroit entre les différentes communautés humaines et entre les différentes nations, pourvu qu’elles lui fassent confiance et lui reconnaissent réellement une authentique liberté pour l’accomplissement de sa mission. Pour cette raison, l’Église engage ses fils, et même tous les hommes, à dépasser, dans cet esprit de famille des enfants de Dieu, toutes les dissensions entre nations et races, et à contribuer à l’affermissement interne des associations humaines légitimes.

Tout ce que comportent de vrai, de bon, de juste, les institutions très diverses que s’est données le genre humain et qu’il ne cesse de se donner, le Concile le considère donc avec un grand respect. Il déclare, en outre, que l’Église veut aider et promouvoir toutes les institutions de ce genre, dans la mesure où cela dépend d’elle et où cela est compatible avec sa mission. Elle n’a pas de souhait plus ardent que de pouvoir se développer librement, au service du bien de tous, sous n’importe quel régime qui reconnaît les droits fondamentaux de la personne et de la famille, ainsi que les exigences du bien commun.

10 Vatican II, Const. dogm. Lumen Gentium, chap. II, n. 9, AAS 57 (1965), p. 12-14 (voir p. 80).
11 Cf. Pie XII, alloc. du 9 mars 1956, aux historiens et aux artistes, AAS 48 (1956), p. 212 : « Son divin fondateur, Jcsus-Christ, ne lui a donné aucun mandat ni fixé aucune fin d’ordre culturel. Le but que le Christ lui assigne est strictement religieux [...]. L’Église doit conduire les hommes à Dieu, afin qu’ils se livrent à lui sans réserve [...]. L’Église ne peut jamais perdre de vue ce but strictement religieux, surnaturel. Le sens de toutes ses activités, jusqu’au dernier canon de son Code, ne peut être que d’y concourir directement ou indirectement. »
12 Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium, chap. I, n. 1, AAS 57 (1965), p. 5 (voir p. 66, 32-34).


(Aide que l’Eglise cherche à apporter à l’activité humaine par l’intermédiaire des chrétiens.)

43 Le Concile exhorte les chrétiens, citoyens de l’une et l’autre cité, à s’efforcer de s’acquitter avec fidélité de leurs tâches terrestres, et cela en se laissant conduire par l’esprit de l’Évangile. Ils s’éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais que nous cherchons à atteindre la cité future 13, croient, pour cela, pouvoir négliger leurs devoirs terrestres, en perdant de vue le fait que la foi même crée une obligation plus grande de les accomplir, en fonction de la vocation propre à chacun 14. Mais ils ne se trompent pas moins ceux qui, à l’inverse, pensent pouvoir s’absorber entièrement dans les activités terrestres, comme si elles étaient tout à fait étrangères à leur vie religieuse, parce que celle-ci, à ce qu’ils pensent, consiste dans les seuls actes du culte et dans l’accomplissement de quelques obligations morales. Cette dissociation chez beaucoup entre la foi qu’ils professent et la vie quotidienne est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps. Déjà dans l’Ancien Testament les prophètes dénonçaient avec véhémence ce scandale 15, et dans le Nouveau Testament, de façon encore plus sévère, Jésus-Christ lui-même le menaçait de graves châtiments 16. Il faut éviter d’opposer artificiellement les activités professionnelles et sociales d’une part et la vie religieuse d’autre part. En négligeant les devoirs temporels, le chrétien néglige ses devoirs envers le prochain, bien plus, il néglige Dieu lui-même et il met en danger son salut éternel. Que les chrétiens, suivant l’exemple du Christ, qui exerça un métier d’artisan, se réjouissent plutôt de pouvoir mener toutes leurs activités terrestres en unissant dans une vivante synthèse tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques ou techniques et les valeurs religieuses, sous la haute ordonnance desquelles tout est coordonné à la gloire de Dieu.

Aux laïcs reviennent en propre, quoique de façon non exclusive, les tâches et les activités séculières. Lorsqu’ils agissent en citoyens du monde, soit individuellement soit en étant associés, non seulement ils observeront les lois propres à chacune des disciplines, mais ils s’efforceront d’acquérir une véritable compétence dans ces domaines. Ils collaboreront volontiers avec les hommes qui poursuivent les mêmes objectifs. Conscients des exigences de leur foi et revêtus de sa force, ils prendront sans hésiter de nouvelles initiatives, si besoin en est, et en assureront la réalisation. Il appartient à leur conscience, préalablement formée de façon appropriée, d’inscrire la loi divine dans la vie terrestre. Que les laïcs attendent des prêtres lumière et force spirituelle. Cependant, qu’ils ne pensent pas que leurs pasteurs ont toujours assez de compétence pour pouvoir fournir une solution concrète et toute prête pour toute question, même grave, qui se pose, ou qu’ils ont été envoyés pour cela ; mais qu’eux-mêmes, éclairés par la sagesse chrétienne et apportant une soigneuse attention à la doctrine du Magistère 17, assument leur part de responsabilité propre.

Assez souvent la vision chrétienne des choses les inclinera à une solution déterminée, dans certaines situations. Mais d’autres fidèles, poussés par une sincérité non moins grande, pourront en juger autrement, comme cela arrive assez fréquemment et d’ailleurs à bon droit. S’il peut se faire que les solutions proposées par les uns et les autres soient facilement mises en rapport par beaucoup avec le message évangélique, même contre la volonté des intéressés, il faut se rappeler que personne n’a le droit, dans de tels cas, de revendiquer de manière exclusive pour son opinion l’autorité de l’Église. Qu’ils s'attachent toujours, dans un dialogue sincère, à s’éclairer mutuellement, en gardant entre eux la charité et en ayant avant tout le souci du bien commun.

Les laïcs, qui ont un rôle actif à jouer dans l’ensemble de la vie de l’Église, sont non seulement tenus d’imprégner le monde d’esprit chrétien, mais ils sont aussi appelés à être en tout, justement au milieu de la communauté humaine, les témoins du Christ.

Quant aux évêques, à qui a été remise la charge de gouverner l’Église de Dieu, qu’ils annoncent avec leurs prêtres le message du Christ de telle façon que toutes les activités terrestres des fidèles baignent dans la lumière de l’Évangile. En outre, que tous les pasteurs se souviennent que, par leur comportement quotidien et leur sollicitude 18, ils présentent au monde un visage de l’Église d’après lequel les hommes jugent de la force et de la vérité du message chrétien. Que par la vie et leur parole, ensemble avec les religieux et leurs fidèles, ils montrent que l’Église, par sa seule présence, avec tous les dons qu’elle possède, est une source inépuisable de ces vertus dont le monde d’aujourd’hui a le plus grand besoin. Que par des études assidues ils se rendent capables d’assumer leur rôle dans le dialogue qu’il faut instaurer avec le monde et avec des hommes de toute opinion. Mais surtout, qu’ils gardent dans leur coeur les paroles de ce Concile : « Comme le genre humain évolue aujourd’hui de plus en plus vers l’unité civile, économique et sociale, les prêtres doivent d’autant plus unir leurs soins et leurs forces, sous la conduite des évêques et du Souverain Pontife, et écarter toute forme de division, pour amener le genre humain tout entier à l’unité de la famille de Dieu 19 ».

Bien que l’Église, par la puissance de l’Esprit Saint, soit restée l’épouse fidèle de son Seigneur et n’ait jamais cessé d’être le signe du salut dans le monde, elle n’ignore cependant pas du tout que parmi ses membres 20, soit clercs soit laïcs, il n’en a pas manqué, au cours de la longue série des siècles, qui se sont montrés infidèles à l’Esprit de Dieu. Même en notre temps l’Eglise n’oublie pas combien grande est la distance entre le message qu’elle apporte et la faiblesse humaine de ceux à qui l’Évangile est confié. Quel que soit le jugement porté par l’histoire sur ces défaillances, nous devons en être conscients et les combattre avec empressement, afin qu’elles ne soient pas préjudiciables à la diffusion de l’Évangile. L’Église sait également combien elle doit sans cesse gagner en maturité à partir de l’expérience des siècles, dans le domaine des relations avec le monde. Sous la conduite de l’Esprit Saint, la Mère Église ne cesse « d’exhorter ses fils à se purifier et à se renouveler pour que le signe du Christ resplendisse avec plus de clarté sur le visage de l’Église 21. »

15 Cf. He 13, 14.
16 Cf. 2 Th 3, 6-13 ; Ep 4, 28.
17 Cf. Is 58, 1-12.
18 Cf. Mt 23,3-33; Mc 7. 10-13.
17 Cf. Jean XXIII, encycl. Mater et Magistra IV, AAS 53 (1961), p. 456-457 ; cf. I, AAS, l.c., p. 407, 410-411.
18 Cf. Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium, chap. III, n. 28, AAS 57 (1965), p. 35 (voir p. 116).
19 Ibid., n. 28, AAS, l.c., p. 35-36 (voir p. 116, 7-11).
20 Cf. Ambroise, De Virginitate, chap. VIII, n° 48, PL 16, 278.
21 Cf. Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium, chap. II, n° 15, AAS 57 (1965), p. 20 (voir p. 90, 11-13).



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