Discours 1993 - Samedi 20 novembre 1993


À S. Exc. MONSIEUR HENRI ANTOINE TURPIN, NOUVEL AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Samedi 20 novembre 1993


Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec beaucoup de joie que j’accueille Votre Excellence et que je Lui souhaite la bienvenue dans cette demeure en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal près le Saint-Siège.

Je vous remercie des paroles courtoises que vous avez eues à mon égard: elles témoignent de nobles sentiments que j’ai vivement appréciés. En particulier, je vous sais gré de m’avoir exprimé l’estime de votre Président, Son Excellence Monsieur Abdou Diouf, pour l’action que poursuit le Saint-Siège afin que les droits de l’homme soient mieux respectés à travers le monde et que s’établisse entre les peuples une coopération toujours plus fraternelle, dans une solidarité qui s’avère indispensable pour le bien-être de l’immense famille humaine. Il m’est très agréable de présenter au Chef de l’Etat sénégalais, par votre entremise, mes voeux déférents et cordiaux, dans l’inoubliable souvenir du chaleureux accueil qu’il m’a réservé avec tous ses compatriotes, l’an passé, au pays de la Téranga.

Votre accréditation auprès du Siège Apostolique en qualité d’Ambassadeur est un hommage significatif à sa mission spirituelle; c’est aussi un témoignage de l’importance que le Sénégal attache aux valeurs religieuses, qui contribuent, pour leur part, à faire évoluer les relations internationales dans le sens d’une collaboration toujours plus cordiale et bienfaisante entre partenaires.

Je ne doute pas que votre fonction, officiellement inaugurée en ce jour, renforcera encore notre convergence de vues et nos liens d’amitié, pour une action commune au bénéfice de nos frères. Le Saint-Siège, vous le savez, professe un réel respect pour la dignité de chacune des nations du monde, tant de celles qui héritent d’une longue histoire que de celles qui sont venues plus récemment se joindre à la communauté internationale avec leurs propres richesses culturelles. Ce à quoi il vise, c’est à favoriser partout l’épanouissement de certains principes fondamentaux de civilisation et d’humanité, dont la religion catholique est une gardienne attentive et qu’elle s’efforce de faire pénétrer dans les âmes ainsi que dans les institutions. Sur ces principes repose l’harmonie des droits et des devoirs internationaux; de leur observation dépend l’établissement d’une véritable paix pour la grande famille humaine.

Il me plaît de penser que les diverses initiatives du Saint-Siège pour faire progresser la justice, la fraternité, la compréhension et la paix entre les hommes, dans le respect de leurs propres civilisations, trouvent un écho favorable auprès de vos compatriotes, qui sont estimés pour leurs qualités d’ouverture et l’intérêt qu’ils portent aux relations humaines. En effet, en raison de sa situation géographique, le Sénégal a non seulement la vocation de porte océane du continent africain mais il est appelé à être en quelque sorte un trait d’union entre l’Afrique Noire et l’Afrique Blanche. En outre, ses habitants ont également à leur crédit l’attachement à la coexistence harmonieuse entre personnes de croyances différentes.

A cette évocation des familles religieuses de votre pays, ma pensée va en premier lieu aux catholiques du Sénégal, dont j’ai pu apprécier la vitalité lors de ma visite pastorale. Récemment, un certain nombre d’entre eux sont venus se ressourcer dans leur foi au cours d’un pèlerinage à Rome et, en mon absence, je leur ai fait transmettre mes voeux et mes encouragements. Par votre intermédiaire, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, d’adresser aux pasteurs et aux fidèles de l’Eglise catholique sénégalaise mes salutations les plus ferventes. Vous pouvez être assuré que vos compatriotes catholiques restent désireux d’apporter leur concours à la marche de la nation sur la voie du progrès et du développement, joignant leurs efforts à ceux de leurs concitoyens d’autres traditions religieuses. Motivés par leur foi chrétienne et par leur amour pour la patrie, ils continueront à se prodiguer là où ils sont déjà à l’oeuvre, dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’entraide sociale. Dans la mesure de leurs moyens, ils contribueront à relever les défis auxquels vous avez fait allusion. Puissent-ils être des porteurs d’espérance et des artisans de paix afin de redonner courage autour d’eux pour surmonter les difficultés que connaît votre pays, comme tant d’autres de votre continent!

Au moment où commence votre mission, je vous offre mes meilleurs voeux. Je puis vous assurer que vous trouverez toujours ici, auprès de mes collaborateurs, un accueil attentif et une compréhension cordiale.

Sur Votre Excellence, sur sa famille et les membres de son ambassade, ainsi que sur le peuple sénégalais et ses dirigeants, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions divines.




AUX MEMBRES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE L’OCÉAN INDIEN EN VISITE «AD LIMINA APOSTOLORUM»

Mercredi 24 novembre 1993



Chers Frères dans l’épiscopat,
Cher Père,

1. C’est avec une grande joie et avec toute mon affection dans le Seigneur que je vous accueille comme membres de la Conférence épiscopale de l’Océan Indien (CEDOI), à l’occasion de votre visite « ad limina ». A travers vos personnes, je salue cordialement le clergé, les religieux, les religieuses, les catéchistes et les fidèles laïcs de vos diocèses.

Depuis notre dernière rencontre de 1987, j’ai eu le plaisir d’ajouter aux îles Seychelles, que j’avais visitées en 1986, celles de La Réunion, de Maurice et de Rodrigues, où je me suis rendu en 1989. Le lieu de votre apostolat ne m’est donc pas étranger, à l’exception malheureusement de l’archipel des Comores, dont la communauté catholique est administrée par un Romain, le Révérend Père Gabriel Franco Nicolai, que je suis heureux de saluer dans sa ville natale.

2. De ces contacts pastoraux avec vos communautés diocésaines, je garde un excellent souvenir: je rends grâce à Dieu pour la vitalité et la ferveur de la foi dont témoignent chez vous tant de baptisés, ainsi que pour l’estime en laquelle sont tenues les valeurs spirituelles. Le grand élan missionnaire parti d’Europe pour l’Océan Indien a porté du fruit, au point que d’illustres protagonistes de ce mouvement d’évangélisation sont maintenant honorés et priés sur les autels, tels le bienheureux Jacques Laval et le bienheureux Scubilion.

3. Le Second Concile du Vatican nous dit que l’Eglise, née à la Pentecôte, « comprend et embrasse dans sa charité toutes les langues, et triomphe ainsi de la dispersion de Babel »[1]. Cela se vérifie particulièrement dans votre Conférence épiscopale, qui recouvre des territoires où vivent des personnes de races et de cultures diverses, dans une collaboration harmonieuse. Les échanges entre vos îles, favorisés par l’usage d’une langue véhiculaire commune, le français, se sont développés; vous avez éprouvé le besoin de partager vos initiatives apostoliques dans le cadre de la zone pastorale de l’Océan Indien, tissant ainsi entre vous des liens très utiles.

Puisse l’exemple de solidarité ecclésiale entre vos communautés diocésaines être pour les populations de l’Océan Indien un encouragement à travailler ensemble aux niveaux politique, social ou économique, afin de contribuer au bien de la société et à la paix entre les peuples qui vivent en cette partie du monde, dans le respect de chaque nation! N’est-ce pas, du reste, votre projet pastoral commun d’édifier des paroisses qui soient « communautés de communautés » dans une Eglise au service du monde?

4. Au nombre de vos préoccupations pastorales majeures figure la formation et l’avenir de la jeunesse. Je dois dire qu’au cours de mes voyages, j’ai été agréablement frappé par la qualité des générations montantes de vos îles, qui m’ont posé des questions fort pertinentes. Certes, on sent chez elles une inquiétude face à un monde pluri-culturel, pluri-religieux et en voie d’industrialisation rapide; mais on remarque également une soif réelle de connaître le vrai et le bien, signe que l’Esprit de Dieu est à l’oeuvre dans les coeurs.

Je sais que vous offrez aux jeunes de vos diocèses, entre autres, des moyens de grandir humainement et chrétiennement par des publications et des organisations appropriées. Je vous encourage ardemment, ainsi que vos collaborateurs immédiats, à poursuivre votre tâche prioritaire de guides spirituels à l’égard des jeunes de vos nations respectives.

Avec le « Catéchisme de l’Eglise catholique », vous disposez maintenant de la lettre encyclique «Veritatis Splendor»: vous en dégagerez pour eux les pensées directrices afin de les encourager à bien se prendre en main et à vivre conformément à leur éminente dignité d’enfants de Dieu: « De même que l’homme façonne le monde par son intelligence et par sa volonté en le maîtrisant, de même l’homme confirme, développe et consolide en lui-même sa ressemblance avec Dieu en accomplissant des actes moralement bons »[2].

5. Le mariage et la vie de famille sont aussi au nombre de vos constants soucis de pasteurs. Face au grave problème de la surpopulation, vous avez essayé, à travers l’Action familiale, par exemple, d’aider les couples à devenir vraiment responsables de leur fécondité dans l’esprit de l’encyclique « Humanae Vitae ». En outre, vous continuez à encourager les hommes et les femmes de notre temps à ne pas être esclaves de leur sexualité mais à y reconnaître un langage magnifique que Dieu donne pour construire l’amour et transmettre la vie. Soyez remerciés, chers frères, pour la promotion de la pastorale familiale dans votre région: votre influence rayonne au-delà des limites de vos circonscriptions ecclésiastiques. A ce propos, au seuil de l’« Année Internationale de la Famille », comment ne pas avoir une pensée reconnaissante pour Monsieur le Cardinal Jean Margéot, qui se dépensa sans compter pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ sur l’amour humain et le mariage, le don de la vie, l’éducation des enfants, en un mot, sur la famille? Vous voudrez bien lui transmettre mes affectueuses salutations.

6. Avec le thème de la famille, celui de la formation et du rôle des fidèles laïcs fait également l’objet de vos réflexions. En effet, il importe que le laïcat soit capable de rendre compte de sa foi chrétienne et d’être « sel de la terre » et « lumière du monde »[3]. C’est pourquoi, la poursuite de l’évangélisation en profondeur prendra en considération les tendances générales de la société qui sont à purifier et à régénérer par la sève chrétienne, dans une perspective morale où le bonheur se fonde sur les Béatitudes.

7. Depuis le deuxième Concile du Vatican, l’Eglise latine a rétabli le diaconat « en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie »[4]. Ainsi que le souligne le « Catéchisme de l’Eglise Catholique », le diaconat permanent constitue un enrichissement important pour la mission de l’Eglise[5]. Il est approprié et utile que des hommes qui accomplissent un ministère vraiment « diaconal » dans l’animation liturgique, la pastorale ou les oeuvres sociales et caritatives reçoivent l’ordination pour qu’ils s’acquittent de leur ministère d’une manière plus efficace avec le secours de la grâce sacramentelle.

8. Par ailleurs, chers frères, je souhaite que les fidèles laïcs de vos diocèses se pénètrent bien de la doctrine sociale de l’Eglise afin d’être en mesure d’animer d’esprit évangélique les réalités temporelles. En particulier, il importe qu’ils se préparent à prendre part à la vie politique: ces tâches, qui ne sont pas celles des pasteurs d’âmes, font partie de la vocation des fidèles laïcs, agissant de leur propre initiative avec leurs concitoyens.

Si les îles de l’Océan Indien ont des problèmes communs au niveau pastoral, elles vivent, par contre, des situations différentes dans leurs relations avec les systèmes politiques: à chacune de rechercher son style de collaboration constructive avec les pouvoirs publics. Ce à quoi il faut tendre, c’est à favoriser partout l’épanouissement des principes fondamentaux de civilisation dont la religion catholique, dépositaire de l’Evangile, se veut messagère.

9. L’évangélisation, qui est au coeur du ministère épiscopal, passe par l’inculturation de la foi. C’est une des grandes intuitions du Concile Vatican II, que vous mettez en pratique. Je salue les efforts du Président de votre Conférence épiscopale, Monseigneur Gilbert Aubry, qui s’est considérablement investi dans ce domaine, jusqu’à célébrer en vos îles la « matrice de Créolie dont la mémoire s’origine en mille mémoires et dont les races s’enfantent de mille races »[6].

Bien qu’il y ait de réelles différences entre vos Eglises et celles des grands pays africains de la côte est, et même de Madagascar, vous avez tenu à devenir membres à part entière du « Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar » (SCEAM). A ce titre, vous êtes donc intéressés par l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques, qui se tiendra l’année prochaine et dont l’un des thèmes à traiter sera précisément l’inculturation.

Demeurant dans la logique de l’Incarnation, l’Eglise proclame le Verbe fait chair, suivant les diverses expressions culturelles, les utilisant pour annoncer l’Evangile, « pour mieux le découvrir et mieux l’approfondir, pour l’exprimer plus parfaitement dans la célébration liturgique comme dans la vie multiforme de la communauté des fidèles »[7].

10. Permettez-moi maintenant quelques réflexions sur le tourisme international, appelé à devenir une des industries les plus importantes de cette fin de siècle. Vos îles, qui avaient jadis une vocation essentiellement agricole, ont voulu tirer profit de la beauté de leurs sites et de leurs plages pour diversifier leur économie. Certes, la créativité artistique, les activités culturelles et l’artisanat local en ont été stimulés, et de fructueuses relations humaines se sont tissées. Mais des effets négatifs apparaissent: prostitution, toxicomanie, passion des jeux d’argent, détérioration d’estimables usages sociaux. Vous cherchez à y faire face par une pastorale du tourisme. L’Eglise a une parole à dire à l’égard de cette réalité qui concerne des rencontres et des échanges entres personnes de diverses parties du monde. Les catholiques favoriseront l’équilibre entre la détente des loisirs et le service d’autrui, n’hésitant pas à affirmer leur sens de la justice sociale et leur respect de l’homme, image de Dieu.

11. Chers frères, comme l’enseigne le Seigneur lui-même, « le Royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ »[8]. Malgré les épines, le sol pierreux et le soleil de plomb, l’Eglise nourrit la semence du Royaume pour que, par la puissance de l’Esprit Saint, elle produise du fruit à raison de trente, soixante et cent pour un[9]. L’Evêque de Rome se sent proche de chacun d’entre vous par la prière, par la pensée et par le coeur. Que le maître de la moisson soit avec vous! Qu’il guide vos pas et qu’il vous accorde ses dons de joie et de paix! A tous, en gage d’affection et en signe d’encouragement, je donne très volontiers ma Bénédiction Apostolique.


[1] Ad Gentes, AGD 4.
[2] Ioannis Pauli PP. II Veritatis Splendor, VS 39.
[3] Cfr. Mt 5,13-14.
[4] Lumen Gentium, LG 29.
[5] Cfr. Catechismus Catholicae Ecclesiae, n. .
[6] L'Hymne à la Créolie.
[7] Gaudium et Spes, GS 58.
[8] Mt 13,24.
[9] Cfr. ibid. Mt 13,23.



À S. Exc. MONSIEUR ALAIN PIERRET, NOUVEL AMBASSADEUR DE FRANCE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 25 novembre 1993


Monsieur l’Ambassadeur,


1. À l’occasion de cette cérémonie de remise des Lettres qui accréditent Votre Excellence auprès du Saint-Siège en qualité d’Ambassadeur de la République française, il m’est agréable de Lui souhaiter la bienvenue à Rome. Et je tiens à Lui exprimer mes vifs remerciements pour les paroles qu’Elle m’a adressées, en abordant plusieurs sujets qui me tiennent à coeur.

Par votre intermédiaire, Monsieur l’Ambassadeur, je tiens à adresser un salut déférent à Son Excellence Monsieur le Président de la République Française, ainsi qu’aux membres du Gouvernement. Je vous serais reconnaissant d’être auprès du Chef de l’Etat l’interprète de mes meilleurs souhaits pour sa personne et pour la prospérité et le bonheur de ses concitoyens.

Vous avez rappelé, Monsieur l’Ambassadeur, que la France touche à ce monde méditerranéen qui vit éclore les plus grandes civilisations et sur les voies duquel le christianisme lui est parvenu très tôt dans son histoire. Elle continue à marquer son intérêt pour les pays qui bordent le « Mare nostrum ». Vous avez aussi évoqué la floraison des saints qui sont nés sur le sol de votre pays: de saint Denis et sainte Geneviève à saint François de Sales et sainte Louise de Marillac, sans oublier, tout récemment encore, sainte Claudine Thévenet ou sainte Marie-Louise de Jésus Trichet, nombreux furent ceux qui consacrèrent leurs forces et leur génie à l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité et qui furent apôtres de leurs contemporains. La multiplicité des fondations religieuses, depuis le Moyen Age jusqu’en notre siècle, l’élan missionnaire qui porta vos compatriotes sur les cinq continents, le souci d’une recherche intellectuelle approfondie, tout cela a contribué à enraciner le catholicisme français dans la vie de la nation. Je forme le voeu que ce noble héritage demeure vivant dans la conscience de vos compatriotes et qu’il ne cesse de stimuler leur foi, leur espérance et leur charité. Les catholiques de France ont aujourd’hui encore à transmettre ce qu’ils ont reçu, pour reprendre une expression paulinienne.

En vous accueillant, Monsieur l’Ambassadeur, c’est l’ensemble des catholiques français que je désire saluer, avec une pensée particulière pour vos compatriotes qui vivent à Rome, parmi lesquels plusieurs sont mes collaborateurs.

2. A plusieurs reprises, il m’a été donné de fouler le sol de votre pays en tant que Successeur de Pierre. J’ai voulu dire aux fidèles de France que je connaissais les difficultés qu’ils traversaient, mais aussi la qualité de leur foi que plusieurs signes encourageants sont venus confirmer ces derniers temps. La naissance de nouveaux mouvements et de nouvelles communautés, animés d’un esprit évangélique généreux, le développement de l’action caritative au service des plus démunis à l’intérieur et au dehors, le souci missionnaire qu’expriment les travaux des récents synodes diocésains témoignent de la vitalité des membres de l’Eglise en France.

3. Dans votre allocution, Monsieur l’Ambassadeur, vous avez souligné quelques aspects de ce que la France désire apporter dans le concert des nations. Certains événements récents de l’actualité internationale ont une nouvelle fois montré qu’il était possible, par la voie de la négociation, de faire régner le silence d’une juste paix là où retentissait le fracas des armes, de panser les plaies là où se multipliaient les blessures, de rechercher les voies de la justice là où prévalait la violence des antagonismes. Le Saint-Siège, pour sa part, tient à encourager tous les efforts déployés, à chaque échelon, par les différentes nations comme par les instances internationales, afin d’affirmer que la justice et la solidarité doivent fonder l’édification d’une civilisation véritablement humaine.

4. Monsieur l’Ambassadeur, vous avez vous-même décrit les difficultés que connaît actuellement la société française, à l’instar de l’ensemble de l’Europe. L’Eglise ne peut que s’associer aux efforts déployés pour que tous les habitants de ce continent gardent l’espérance et le sens de la solidarité. Les nations européennes savent qu’elles doivent coordonner leurs efforts pour surmonter les obstacles surgis dans la conjoncture économique et sociale actuelle afin d’assurer à tous leurs habitants les moyens de mener une vie honnête dans des conditions qui respectent et favorisent leur dignité.

Cette collaboration, fondée sur la reconnaissance de valeurs véritables, doit donner un surplus d’être et d’idéal, rassembler les énergies dispersées et faire de ce continent entier un lieu de paix, de justice et de liberté, dans l’esprit de la devise de mon prédécesseur le Pape Pie XII, que j’aime rappeler: « Opus iustitiae pax ». Si la paix est fruit de la justice, il faut que les acteurs de la vie internationale parviennent ensemble à éteindre les conflits qui ensanglantent des terres toutes proches. Vous le disiez, votre pays participe, comme le Saint-Siège, à la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe et au processus qui la prolonge pour rechercher la paix sur ce continent. Puissent ces travaux aboutir à faire cesser les affrontements destructeurs qui affectent les plus pauvres, transforment en champs de ruines des pans entiers du patrimoine de l’humanité et détruisent la convivialité des peuples!

5. Dans maints pays d’Afrique et d’Asie, dans ces pays dits du Tiers Monde dont mes visites pastorales m’ont permis d’apprécier les immenses ressources humaines et spirituelles, la France apporte une coopération active. Vous avez vous-même rappelé le travail admirable et souvent ignoré accompli par des missionnaires, des éducateurs, des pionniers venus de votre nation se mettre au service de leurs frères d’autres terres. Avec patience et persévérance, il reste encore à oeuvrer pour que tous aient accès à l’éducation et à la santé, pour que les institutions favorisent l’exercice raisonné de la liberté et la promotion des initiatives responsables des hommes et des femmes de chaque peuple. J’ai bon espoir que l’esprit de solidarité active et éclairée de votre nation contribuera à susciter, dans de nombreux pays en voie de développement encore défavorisés, la prise en charge par les habitants des opérations nécessaires à leur développement.

6. Votre séjour dans la Ville éternelle, qui accueille tant de fils du monde entier, vous permettra de saisir sur le vif la soif de paix et d’harmonie sociale que tous éprouvent. Au service d’une humanité qui cherche, parfois confusément et comme à tâtons, la voie de son avenir, le Siège Apostolique veut apporter sa contribution et il se félicite que, par la présence de leurs Représentants, de nombreux pays tiennent à suivre les actions que lui inspire sa mission spirituelle.

Il m’est agréable de vous assurer, Monsieur l’Ambassadeur, que vous pourrez compter sur la collaboration active de ceux qui, à mes côtés, se dévouent pour permettre au Successeur de Pierre de s’acquitter de la charge qu’il a reçue.

Monsieur l’Ambassadeur, je vous offre mes meilleurs voeux pour l’accomplissement de votre haute mission. De grand coeur, je vous accorde, ainsi qu’à vos proches et à vos collaborateurs, ma Bénédiction Apostolique.



AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE EPISCOPALE DU CONGO EN VISITE «AD LIMINA APOSTOLORUM»

Jeudi 25 novembre 1993



Chers frères dans l’épiscopat,

1. Soyez les bienvenus dans cette demeure où je vous accueille avec joie pour la traditionnelle visite ad limina, que vous accomplissez, à votre tour, dans le sillage de vos frères membres du collège épiscopal. Je suis heureux, en particulier, de saluer le nouveau Président de votre Conférence, Monseigneur Bernard Nsayi, évêque de Nkayi. Je le remercie de l’aimable adresse qu’il m’a présentée en votre nom et je lui offre mes meilleurs voeux pour le service ecclésial qui lui est demandé.

La rencontre de ce jour est motivée par un souci pastoral que nous avons en commun: celui d’annoncer l’Evangile par toute la terre, selon le mandat reçu du Christ. Ainsi que le rappelle le Concile Vatican II, « les évêques, chacun pour sa part, dans toute la mesure où l’accomplissement de sa propre charge le lui permet, doivent accepter d’entrer en communauté d’effort entre eux et avec le successeur de Pierre, à qui a été confiée, à titre singulier, la charge considérable de propager le nom chrétien »[1].

Où en est donc au Congo cette propagation du nom chrétien? Où en est l’annonce de l’Evangile du Seigneur, notre premier et plus cher devoir? Le bilan quinquennal que vous êtes venus faire ici répond à ces questions. Je souhaite de tout coeur que votre séjour à Rome renforce votre dynamisme afin que, de retour au pays, vous poursuiviez avec des forces rajeunies la mission évangélisatrice qui vous est confiée.

Au moment de la consécration épiscopale, chacun de vous a reçu l’Esprit qui fait de vous les grands prêtres et les pasteurs du Peuple saint: je demande pour vous la grâce d’être renouvelés dans le Spiritum principalem, résolus à prendre les initiatives qui s’imposent et à exercer votre autorité dans un partage judicieux des responsabilités, pour le bien de chacune de vos Eglises particulières.

2. En venant ainsi vous entretenir avec le successeur de Pierre et ses collaborateurs dans les divers dicastères de la Curie romaine, vous exprimez d’une manière tangible les liens qui nous unissent, malgré l’éloignement géographique. Par votre prière aux tombeaux des saints Apôtres, vous affermissez encore ces mêmes liens afin que votre ministère éveille toujours davantage vos frères et soeurs à l’unité dans la foi, selon la supplique de Jésus: « Que tous soient un, Père,...afin que le monde croie que tu m’as envoyé »[2]. La mise en commun de vos efforts favorise la concorde entre les membres du Peuple de Dieu, à l’image de Pierre et de Paul, dont il est dit dans la préface de la messe de leur fête que «l’un et l’autre ont travaillé, chacun selon sa grâce, à rassembler l’unique famille du Christ»!

Une telle mission est d’actualité brûlante dans votre pays, où les conséquences du tribalisme sont ressenties tant dans la vie ecclésiale que dans la vie sociale. Le programme pastoral élaboré à Yaoundé en 1981, à la Vème assemblée plénière du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar garde toute sa valeur: « Tous s’efforceront d’éliminer les traces de racisme et de discrimination. Personne n’encouragera le tribalisme par ses attitudes ou ses propos. Au lieu de jeter de l’huile sur le feu en soulignant les défauts des autres et les antagonismes anciens ou récents, il faut prêcher la charité et l’affection mutuelles. Il faut se plaire à souligner que les qualités et les talents de chaque groupe humain concourent au bien de tous et à l’enrichissement mutuel » [3].

3. Au Congo, comme dans bon nombre de pays africains, la formation permanente des prêtres est une de vos tâches prioritaires. Vos collaborateurs immédiats attendent de vous une affection compréhensive, un accueil attentionné, ainsi que des conseils et des encouragements personnalisés afin de « raviver le don que Dieu a déposé » en chacun d’eux, pour reprendre les paroles de l’Apôtre Paul à Timothée[4]. Aux heures difficiles, que connaissent tous les pasteurs, ils éprouvent le besoin de votre soutien bienveillant, comme de celui de leurs confrères et aussi des fidèles.

Selon l’exhortation apostolique Pastores dabo vobis, « la formation permanente vise à ce que le prêtre soit un croyant et le devienne toujours davantage » [5]. En raison de leur ordination, les prêtres ont tous entre eux des liens de fraternité sacramentelle, mais c’est au niveau du presbyterium diocésain que se développe principalement le sens de l’appartenance à une communauté sacerdotale. Il convient de procurer aux prêtres, appelés à grandir comme membres d’un presbyterium, les rencontres fraternelles destinées à refaire leurs forces physiques, psychiques et spirituelles; et il importe de veiller à ce qu’ils aient les moyens économiques nécessaires pour vivre décemment, notamment en rendant les fidèles attentifs à leurs besoins divers.

4. Lié au problème précédent, celui des séminaires est également de très grande importance, car « l’Eglise en Afrique est bien consciente que, si un témoignage efficace de l’Evangile est nécessaire, il faut qu’il y ait des prêtres qui soient eux-mêmes bien préparés, qui conduisent une vie authentiquement chrétienne, et qui s’adonnent aux besoins pastoraux des fidèles »[6].

La plupart de vos diocèses ont un petit séminaire. En raison du manque d’écoles et étant donné la nécessité d’assurer une formation appropriée aux candidats au sacerdoce dès leur adolescence, ces institutions sont très utiles. Brazzaville abrite le grand séminaire national. Pour l’admission dans ces différentes maisons de formation, laissez-moi vous inviter à rester fermes, en veillant à ce que soient présentées d’emblée aux séminaristes les exigences de la vie sacerdotale et en encourageant leurs formateurs à poursuivre attentivement le discernement de la vocation au cours des années de séminaire.

A propos des formateurs, il vaudrait la peine d’envisager, à intervalles réguliers et sur des bases régionales, des sessions leur permettant d’harmoniser leurs objectifs et de développer en eux le sens de la responsabilité à l’égard de l’Eglise universelle. Ils chercheront à assurer aux séminaristes l’indispensable direction spirituelle, à leur donner une sérieuse discipline de vie, à leur faire estimer le célibat et à surmonter énergiquement les tendances au tribalisme.

Enfin, les formateurs auront soin d’inculquer aux futurs prêtres un esprit de collaboration sincère entre membres du clergé diocésain et religieux. Egalement, ils leur donneront l’estime de la vie consacrée et le désir de la promouvoir en respectant le charisme propre à chaque institut, car l’active présence des religieux et des religieuses dans les domaines paroissiaux, éducatifs et hospitaliers est particulièrement précieuse pour la propagation de l’Evangile.

5. Et ceci m’amène à dire un mot des membres des Instituts de Vie consacrée qui, selon vos rapports quinquennaux, constituent pour l’Eglise congolaise un groupe important d’agents apostoliques. Dans votre capitale, par exemple, les congrégations missionnaires internationales ont mis en oeuvre certaines de leurs meilleures initiatives.

C’est avec satisfaction que j’ai noté, entre autres, le témoignage transparent des religieuses, dans leur ensemble. Elles donnent de l’Eglise une image orante, apostolique, charitable, pauvre, fraternelle et miséricordieuse. Orientées plus particulièrement vers la catéchèse, le monde sanitaire, la promotion de la femme, elles méritent la gratitude de tous et je les encourage à demeurer, dans la présente conjoncture du pays, des messagères d’espérance. En outre, il est remarquable de constater qu’au sein de leur activité missionnaire s’affirme une forte exigence de vie spirituelle, alliée à une stricte discipline de prière personnelle et communautaire.

Chers frères, dans votre sollicitude pastorale à l’égard des personnes consacrées, vous vous plairez à favoriser le développement de relations confiantes entre elles et les membres du clergé diocésain. Appelés à être d’authentiques maîtres spirituels, les évêques savent que l’axe central de leur ministère n’est pas l’administration, aussi nécessaire soit-elle, mais bien la sanctification de tous. Aussi la vie religieuse est à promouvoir comme telle, c’est-à-dire comme école de sainteté.

6. Le Concile Vatican II a rendu hommage à « l’armée des catéchistes hommes et femmes qui, pénétrés de l’esprit apostolique, apportent par leurs labeurs considérables une aide singulière et absolument nécessaire à l’expansion de la foi et de l’Eglise »[7].

Cet hommage s’applique particulièrement aux catéchistes congolais. Après avoir été à l’origine les bras droits des missionnaires, ils se sont transformés en professeurs de religion qualifiés, en collaborateurs dans l’apostolat et en animateurs de la prière communautaire dans les lieux où il n’y a pas de prêtre résidant. Il convient de veiller à ce qu’ils aient une solide formation doctrinale et pédagogique, et à ce qu’on leur assure un constant renouvellement spirituel, sans parler de la nécessité de leur ménager un état de vie décent. Une telle formation peut non seulement être dispensée au cours de rencontres ponctuelles mais se faire aussi dans des centres spécialisés créés à cette fin.

La préparation adéquate des catéchistes et des autres agents pastoraux, dans le but de les rendre aptes à s’acquitter pertinemment de leur mission, est d’autant plus nécessaire qu’il faut faire face au défi pastoral des sectes. Tous ont besoin d’être formés à répondre avec sagesse au besoin d’expérience spirituelle communautaire qui se manifeste chez beaucoup, à la soif de pénétrer le sens de la Parole de Dieu et au désir de connaître la réponse aux questions vitales posées par la souffrance, la maladie et la mort.

7. La vocation et la fonction des fidèles laïcs dans l’Eglise ont été présentées en termes clairs dans l’exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici. Dans votre pays, les laïcs représentent un grand capital de disponibilité et d’énergies à mettre en oeuvre, suivant une pastorale d’ensemble bien définie, en vue d’un plein épanouissement de tous les baptisés.

Comme je le vous disais, il y a déjà cinq ans, la famille mérite une place de choix dans votre pastorale. L’Eglise a une responsabilité réelle dans la promotion de la vie conjugale et des structures familiales, essentielles pour l’avenir de la communauté chrétienne et celui de la nation. Tout ce que vous faites en faveur des réalités familiales est gage de prospérité pour votre pays, sans parler des vocations sacerdotales et religieuses qui ont leur terreau d’élection dans les foyers chrétiens.
Permettez-moi d’insister également sur un point important et actuel pour votre pays: l’enseignement social de l’Eglise. Donnez aux laïcs les moyens de bien le connaître afin qu’ils remplissent leurs devoirs de citoyens avec compétence professionnelle et en toute honnêteté. La construction politique et l’organisation de la vie sociale relèvent de leur compétence. Puissent les catholiques du Congo, comme ceux de tous les pays africains, se pénétrer de la doctrine sociale de l’Eglise afin d’être vraiment lumière, sel et levain, et de prendre les initiatives souhaitables pour animer d’un esprit chrétien toutes les réalités temporelles!

8. Il arrive à des pasteurs d’accepter temporairement, par esprit évangélique, une mission d’ordre politique, comme l’a fait Monseigneur Kombo avec tant de sincérité et de générosité, pour le bien de la nation. Ce sont des situations exceptionnelles car, pour qui a charge d’âmes et veut être un rassembleur du Peuple de Dieu, il convient d’être indépendant par rapport à l’action politique directe dans le pays.

En revanche, vous aurez à coeur d’être présents à votre peuple par des messages appropriés, surtout lorsqu’en temps de crise il éprouve le besoin d’être éclairé, soutenu et réconforté. Que l’opinion générale garde de vous une image modelée sur celle du Christ: une image d’hommes de Dieu, qui aiment profondément leur patrie et qui partagent toutes les conditions de vie, heureuses et malheureuses, de leurs compatriotes, comme le fit le Seigneur sur terre!

Enfin, contribuez sans relâche à la reconstitution du tissu social en étant les apôtres de la fraternité et de la convivialité, et poursuivez l’enseignement des grands principes de la morale chrétienne en ce qui concerne notamment la personne humaine, la vie en société et l’engagement politique. A cette fin, après le « Catéchisme de l’Eglise catholique », l’encyclique Veritatis Splendor récemment publiée vous servira de guide.

9. Dans un environnement religieux pluraliste comme le vôtre, le dialogue avec ceux qui n’adhèrent pas à la foi de l’Eglise est particulièrement important et même nécessaire en vue de l’évangélisation. Par le dialogue, en effet, on cherche à renverser les obstacles que des divergences de doctrines, de disciplines ou de structures ont créés contre l’unité. L’Eglise catholique, en Afrique comme ailleurs, doit soutenir et promouvoir le dialogue.

A la lumière du « Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’oecuménisme », publié cette année par le Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, il conviendra de clarifier et d’approfondir votre participation aux activités du Conseil oecuménique des Eglises chrétiennes du Congo, afin de contribuer le mieux possible à l’unité entre les disciples du Christ, étant sauve la fidélité à l’enseignement de l’Eglise catholique, parce que, dans la recherche de la Vérité, la norme, c’est le Christ vivant dans l’Eglise.

10. En conclusion, dans la perspective de l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques, je voudrais vous adresser, à vous-mêmes et à vos communautés diocésaines, mes encouragements à prier pour le succès de ces importantes assises. Un réel effort de réflexion a eu lieu sur votre continent en ce qui concerne l’évangélisation et l’on sent le désir d’annoncer la Bonne Nouvelle avec plus de dynamisme, en vue de répondre aux enjeux du troisième millénaire.

Cependant, l’évangélisation n’aura son plein épanouissement que par l’action de l’Esprit Saint: aussi faut-il lui demander lumière et force. Comme l’exprimait l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi[8], « c’est grâce à l’appui du Saint-Esprit que l’Eglise s’accroît. Il est l’âme de cette Eglise. C’est lui qui explique aux fidèles le sens profond de l’enseignement de Jésus et son mystère. Il est celui qui, aujourd’hui comme aux débuts de l’Eglise, agit en chaque évangélisateur qui se laisse posséder et conduire par lui, et met dans sa bouche les mots que seul il ne pourrait trouver, tout en prédisposant aussi l’âme de celui qui écoute pour le rendre ouvert et accueillant à la Bonne Nouvelle et au Règne annoncé ».

Je confie à Notre-Dame, Reine des Apôtres, les souhaits que je forme pour vous tous. Puisse-t-elle vous assister, pasteurs et fidèles, dans votre oeuvre missionnaire, elle qui, au matin de la Pentecôte, présida dans la prière au début de l’évangélisation, sous l’action de l’Esprit Saint!

De grand coeur, je vous donne ma Bénédiction Apostolique, que j’étends bien volontiers à vos collaborateurs, aux religieux et religieuses, aux catéchistes et aux fidèles de tous vos diocèses.


[1] Lumen Gentium, LG 23.
[2] Jn 17,21.
[3] N. 16.
[4] Cf. 2Tm 1,6.
[5] N. PDV 73.
[6] Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques, Instrumentum laboris, 27.
[7] Ad gentes, AGD 17.
[8] N. EN 75.




Discours 1993 - Samedi 20 novembre 1993