Catéchèses S. J-Paul II 50297

Mercredi, 5 Février 1997

50297 Chers Frères et Soeurs,

Le récit des noces de Cana nous présente la première intervention de Marie dans la vie publique de Jésus et met en évidence sa collaboration à la mission de son Fils. À Cana, comme dans l'événement de l'Incarnation, Marie est celle qui introduit le Sauveur. En disant à Jésus : "Ils n'ont pas de vin", elle attend de lui un signe extraordinaire. C'est une parole qui manifeste le courage de la foi de Marie, car jusque-là Jésus n'avait encore opéré aucun miracle. Elle exprime ainsi sa totale disponibilité à Dieu, précédant dans la foi les disciples qui croiront en Jésus après le miracle. Par le signe prodigieux qu'elle obtiendra, Marie offre un soutien à leur foi.

En mettant sa Mère à l'épreuve, par un apparent refus, Jésus entend placer sa coopération sur le plan du salut, qui lui demande de dépasser son rôle naturel de mère.

La confiance de Marie dans son Fils sera récompensée. «Faites tout ce qu'il vous dira», dira-t-elle aux serviteurs. Reconnaissant là le courage et la docilité de sa Mère, qui lui laisse toute l'initiative, Jésus accomplit le miracle.

La parole de Marie, qui invite à une confiance sans hésitation, garde toute sa valeur pour les chrétiens de chaque époque. C'est un encouragement à découvrir dans notre existence la vérité de la parole évangélique : «Demandez, vous obtiendrez».
* * *


Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience. Parmi eux, je suis heureux d'accueillir les jeunes du lycée français de La Marsa en Tunisie et le groupe d'étudiants de Zakynthos en Grèce. Pendant votre séjour près du tombeau des Apôtres, je vous souhaite de découvrir toujours plus profondément la personne vivante du Christ. À tous, j'accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.




Mercredi, 12 Février 1997


12297 Chers Frères et Soeurs,

L'itinéraire spirituel du Carême s'ouvre aujourd'hui. L'Esprit Saint, comme il a conduit le Christ au "désert", nous invite à résister aux tentations du péché et nous appelle à la sainteté. Il ne nous demande pas tant des observances formelles, qu'une conversion profonde. En recevant les cendres, écoutons l'appel du Seigneur : «Convertissez-vous et croyez à l'Évangile» (
Mc 1,14).

La liturgie nous montre les moyens à prendre : l'écoute assidue de la Parole de Dieu, la prière, le jeûne intérieur et extérieur, ainsi que l'aumône. Cette année, j'appelle spécialement à la solidarité envers nos frères privés de toit.

Dans la préparation au grand Jubilé, la première étape est consacrée à la réflexion sur le Christ, Verbe du Père, le Sauveur qui annonce la Bonne Nouvelle. Pendant ce Carême, regardons sa Croix et venons demeurer avec Celui qui a vaincu la mort !

J'accueille cordialement les séminaristes de Nancy et les membres de l'École de la Foi de Fribourg, avec les autres pèlerins de langue française. Que Notre-Dame vous aide à avancer sur le chemin de la foi et à répondre aux appels du Seigneur ! Et que Dieu vous bénisse !






Mercredi 26 Février 1997

26297 Chers Frères et Soeurs,

Le récit des noces de Cana nous présente la première intervention de Marie dans la vie publique de Jésus et met en évidence sa collaboration à la mission de son Fils. À Cana, comme dans l'événement de l'Incarnation, Marie est celle qui introduit le Sauveur. En disant à Jésus : "Ils n'ont pas de vin", elle attend de lui un signe extraordinaire. C'est une parole qui manifeste le courage de la foi de Marie, car jusque là Jésus n'avait encore opéré aucun miracle. Elle exprime ainsi sa totale disponibilité à Dieu, précédant dans la foi les disciples qui croiront en Jésus après le miracle. Par le signe prodigieux qu'elle obtiendra, Marie offre un soutien à leur foi.

En mettant sa Mère à l'épreuve, par un apparent refus, Jésus entend placer sa coopération sur le plan du salut, qui lui demande de dépasser son rôle naturel de mère.

La confiance de Marie dans son Fils sera récompensée. "Faites tout ce qu'il vous dira", dira-t-elle aux serviteurs. Reconnaissant là le courage et la docilité de sa Mère, qui lui laisse toute l'initiative, Jésus accomplit le miracle.

La parole de Marie, qui invite à une confiance sans hésitation, garde toute sa valeur pour les chrétiens de chaque époque. C'est un encouragement à découvrir dans notre existence la vérité de la parole évangélique : "Demandez, vous obtiendrez".
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience. Parmi eux, je suis particulièrement heureux d'accueillir les jeunes de différents collèges de France, ainsi que des étudiants et des professeurs de l'Institut catholique d'Enseignement supérieur de La Roche-sur-Yon. Pendant votre séjour près du tombeau des Apôtres au cours de ce temps de Carême, je vous souhaite de découvrir toujours plus profondément la personne vivante du Christ. À tous, j'accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi, 5 Mars 1997

50397
Chers Frères et Soeurs,

À Cana de Galilée, Marie a obtenu de son Fils qu'il fasse son premier miracle. Jésus, répondant à la demande de sa Mère, la fait participer à l'oeuvre messianique. Il montre ce que peut sur lui l'amour d'une mère, qui est elle-même "touchée de pitié" dans son coeur miséricordieux.

Cana est le "commencement" des signes accomplis par Celui qui était au "commencement" de tout (cf. Jn
Jn 1,1). Marie est présente comme elle le sera tout au long de sa mission. Les Pères de l'Église ont vu dans le changement de l'eau en vin l'annonce du passage de l'ancienne à la nouvelle Alliance. Le vin désaltère les convives d'un festin de noces, symbole de l'union définitive entre Dieu et l'humanité, entre le Christ et l'Église.

Le "signe" de Cana montre également que Marie demande au Christ d'intervenir en faveur de tous les époux. Accomplie quelques jours avant la Pâque juive (cf. Jn Jn 2,13), l'intervention de Jésus révèle son intention de préparer le véritable repas pascal, l'Eucharistie où le vin deviendra le sang de la nouvelle Alliance.

L'épisode s'achève sur cette affirmation: "Ses disciples crurent en Lui" (Jn 2,11). Marie, en effet, a ouvert à l'Église le chemin de la foi. Elle continue à intercéder pour nous et elle nous invite à espérer toujours au-delà de toute espérance.

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment le groupe organisé par Notre-Dame du Salut et je leur souhaite à tous de poursuivre avec courage leur montée vers Pâques.

À chacun d'entre eux, je donne volontiers ma Bénédiction apostolique !




Mercredi 12 Mars 1997

 
12397 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II a souligné les paroles de Jésus qui mettait l'attachement au Royaume de Dieu au-dessus des liens humains et proclamait bienheureux ceux qui écoutent la Parole et font la volonté de Dieu (cf. Mc
Mc 3,35). C'est là un véritable éloge de Marie, dont la présence discrète est suggérée par l'Évangile à diverses reprises au cours de la vie publique de Jésus. La Mère du Seigneur a pu connaître les messages de son Fils, déjà à la synagogue de Nazareth ou à Capharnaüm ; et, plus que tout autre, elle était capable d'y adhérer dans la foi. Marie a dû aussi souffrir de savoir Jésus méconnu par son peuple. De loin, connaissant les critiques adressées à Jésus, et l'incrédulité même de ses proches qui tentaient de l'exploiter ou d'arrêter sa mission, elle le suivait dans sa montée vers Jérusalem, toujours plus unie à lui dans la foi, l'espérance et l'amour.

Ainsi la Vierge devient un exemple pour ceux qui accueillent la parole du Christ. Son expérience nous encourage à accepter les épreuves que peut entraîner la fidélité à la foi, assurés que nous sommes de la béatitude promise par Jésus à ceux qui écoutent avec confiance et qui mettent en pratique sa parole qui transforme et renouvelle la vie.

Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française venus ce matin, notamment les jeunes et, parmi eux, les professeurs et les élèves de Sainte-Marie de Neuilly. À l'exemple de la Vierge Marie, écoutez la parole du Christ, mettez-vous à sa suite sur le chemin de Jérusalem, celui de la Croix et de la Résurrection !

De tout coeur, je vous donne la Bénédiction apostolique.




Mercredi 19 Mars 1997

19397 Chers Frères et Soeurs,

Aux côtés de Jésus et de Marie, saint Joseph est l'homme qui a cru, qui a été capable d'un amour chaste et sublime à l'égard de son épouse et qui a été l'éducateur de l'enfant Jésus. Il est aussi le charpentier, patron de tous les travailleurs, et, grâce à lui, l'Église proclame la grandeur de l'homme et son rôle éminent dans la création. Face à la tentation du primat de la technique qui réduit l'homme au rang de marchandise ou d'instrument de production, l'Église doit rappeler que "le travail est avant tout «pour l'homme» et non l'homme «pour le travail»" (Laborem exercens
LE 6).

Devant le grave problème du chômage, il faut aussi réaffirmer le droit au travail ainsi que le droit au libre choix de son activité. Le travail est un droit, parce qu'il est un devoir qui naît des relations sociales de l'homme. Il exprime la vocation de l'homme au service et à la solidarité. La figure de saint Joseph rappelle qu'il est urgent de donner une âme au monde du travail. C'est seulement en acceptant de mettre Dieu à la première place que l'on réussira à rendre le travail digne de l'homme et à en faire en quelque sorte une annonce "des cieux nouveaux et d'une terre nouvelle".
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment un groupe de prêtres de la région de Montréal avec le Cardinal Jean-Claude Turcotte, leur archevêque. Je salue également les dirigeants de l'association française pour le quinzième centenaire, le groupe de Sainte-Marie de Neuilly et tous les jeunes ici présents à qui je souhaite de bien entrer dans la Grande Semaine qui nous mènera jusqu'à Pâques.

À chacun d'entre vous, mes chers amis, je donne de grand coeur ma Bénédiction apostolique !

  


Mercredi 26 Mars 1997

 
26397 Chers Frères et Soeurs,

En cette Semaine sainte, où nous revivons les événements fondamentaux de la Rédemption, je voudrais faire avec vous un pèlerinage spirituel à Jérusalem. Le Jeudi saint nous rappelle l'institution de l'Eucharistie au Cénacle : le Christ rend présent son corps «livré» et son sang «versé» dans le Sacrifice de la Nouvelle Alliance. Et il fait des Apôtres les ministres de ce sacrement.

Le Vendredi saint, nous contemplerons Jésus sur la Croix, Lui qui répand son sang pour la multitude en rémission des péchés. L'épreuve suprême du Calvaire nous fait penser à toutes les tragédies de notre temps, en particulier au martyre de prêtres, de personnes consacrées et de laïcs, engagés dans l'annonce de l'Évangile. Et tout chrétien doit accompagner Jésus sur le chemin de la Croix ; dans les tribulations, il est réconforté et peut bénir le Seigneur qui, par sa sainte Croix a sauvé le monde.

Après l'attente du Samedi saint, la Vigile pascale sera célébrée dans une nuit pleine de lumière, avec le feu nouveau, l'eau baptismale, et l'Eucharistie. C'est le passage du Christ de la mort à la vie. Puissions-nous partager la joie des saintes femmes, disciples du Seigneur !

Prions Marie, qui suivit Jésus jusqu'au Golgotha, de nous accompagner sur ce chemin spirituel et de nous aider à entrer dans la joie et dans la paix de Pâques !
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Je salue avec plaisir les pèlerins de langue française, spécialement les jeunes. Chers amis, je vous invite à vivre avec ferveur cette Semaine sainte : que votre pèlerinage soit un nouveau départ et vous fasse entrer dans la joie de Pâques !

De grand coeur, je vous donne la Bénédiction apostolique.




Mercredi, 2 Avril 1997

20497
Chers Frères et Soeurs,

Devenue la Mère du Messie à l'Annonciation, Marie sera impliquée dans le Sacrifice de son Fils et le suivra à Jérusalem, au moment de sa passion et de sa mort. Comment ne pas évoquer l'angoisse maternelle de Marie ? Sa présence au Calvaire manifeste son obéissance à la volonté de Dieu, qui lui demande de s'associer à la mission du Rédempteur. Le Concile a souligné le fait que Marie "a gardé fidèlement son union avec son Fils jusqu'à la Croix" (Lumen gentium
LG 58). Son consentement à l'immolation de Jésus a été un authentique acte d'amour. Et le Concile précise que Marie, étant unie au sacrifice de son divin Fils, lui demeurait soumise.

Le quatrième Évangile montre Marie debout au pied de la Croix, digne et forte dans la foi. Son "oui" suprême fait transparaître une espérance confiante qui annonce celle de l'Église et de l'humanité.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents aujourd'hui. Je salue avec affection les membres de la Communauté de l'Arche. Et j'offre mes encouragements cordiaux aux servants de Messe du secteur de la Part-Dieu, dans le diocèse de Fribourg en Suisse.

Chers amis, je vous invite à demeurer dans la prière avec Marie et les Apôtres, en ce temps de la Résurrection du Sauveur, pour être prêts à accueillir les dons de l'Esprit de Pentecôte. À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi, 9 Avril 1997

9497
Chers Frères et Soeurs,

Contemplant la Vierge Marie, l'Église a sans cesse médité sur sa participation à l'oeuvre du salut, accompli par le Seigneur. Elle a toujours affirmé que le Christ est l'unique Rédempteur. Marie est la première rachetée par Lui et elle a été associée de manière spéciale à l'oeuvre rédemptrice, en donnant naissance au Christ et en l'accompagnant dans son sacrifice sur la Croix. Au début de la création, l'homme a été créé "homme et femme" (cf. Gn
Gn 1,27); dans la Rédemption, le Seigneur a voulu unir la nouvelle Ève au nouvel Adam. De même que le premier couple s'était engagé sur la voie du péché, de même, le Fils de Dieu a rétabli le genre humain dans sa dignité première, avec la collaboration de la femme.

Marie devient ainsi l'image parfaite de l'Église. Au pied de la Croix, elle représente l'humanité rachetée qui devient capable de participer à l'oeuvre du salut. Le Concile a présenté clairement la coopération spécifique de Marie au dessein du salut "par son obéissance, sa foi, son espérance et son ardente charité" (cf. Lumen gentium LG 61). Aujourd'hui encore et jusqu'à la fin des temps, la Vierge sainte guide la vie de l'Église. Aussi, pouvons-nous nous adresser à elle avec confiance, lui demandant son aide maternelle pour remplir à notre tour la mission que Dieu nous confie.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents aujourd'hui. Je salue avec affection tous les jeunes francophones, en particulier les enfants de choeur du Luxembourg et les élèves du collège Stanislas de Paris. Chers jeunes, je vous invite à ouvrir votre coeur, pour demeurer disponibles aux appels du Seigneur. En répondant à votre vocation, vous vous mettrez au service du Christ et de vos frères, et vous trouverez le bonheur. À tous, je donne la Bénédiction apostolique.



Mercredi 16 Avril 1997

16497
Chers Frères et Soeurs,

Pendant ma visite à Sarajevo, le 13 avril, l'imploration des litanies m'accompagnait: Dieu saint, de la guerre, libère-nous! Sarajevo est une ville symbole des crises en Europe. J'ai longtemps désiré aller à Sarajevo; avant de pouvoir m'y rendre, la prière commune à Rome et dans le monde montrait que nous étions aux côtés de nos frères de Bosnie-Herzégovine. J'ai voulu livrer aux habitants de tout le pays un message de paix et d'espérance, leur dire que l'espérance devient concrète dans le pardon et la réconciliation.

En rencontrant le clergé, j'ai rappelé les mérites de l'ordre franciscain pour l'évangélisation et exhorté les prêtres et les personnes consacrées à poursuivre leur mission avec leurs Évêques. J'ai aussi exprimé la gratitude qui va à tous ceux qui ont soutenu les habitants de Bosnie-Herzégovine dans leurs souffrances. À la Messe, nous étions devant le Christ, le vrai défenseur de ce peuple et de tous les peuples de la terre. Nous lui avons confié les temps passés et l'avenir. Je l'ai redit dans mes entretiens avec les représentants de l'Église orthodoxe, des Musulmans et des Juifs.

Je remercie les autorités de Bosnie pour ce qu'elles ont fait pendant ma visite. Je les assure que le Siège apostolique reste au service du bien de ce peuple durement éprouvé. Nous rendons grâce pour la paix finalement advenue. Prions pour que personne ne cède à la tentation de résoudre les tensions par la guerre, et pour que l'on s'entende par le dialogue.
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment les séminaristes de Reims, avec leur archevêque Mgr Defois, ceux d'Orléans et de la Fraternité Saint-Pierre, ainsi que les diacres de Marseille. J'adresse mes encouragements aux nombreux jeunes présents, avec une pensée pour les confirmands de Reims, pour les jeunes du diocèse de Dijon, avec leur évêque Mgr Coloni, et pour les élèves de l'Institut des Jeunes sourds de Bourg-en-Bresse. Dans la lumière de Pâques, que Dieu vous bénisse!




Mercredi, 30 Avril 1997


30497 Chers Frères et Soeurs,

En visitant la République tchèque il y a quelques jours, j'ai célébré le millénaire de la mort de saint Adalbert. Ce grand évêque de Prague a eu un ministère difficile. Expulsé de son siège épiscopal, il partit comme missionnaire pour annoncer le Christ aux peuples qui ne le connaissaient pas encore. C'est ainsi qu'il parcourut la Hongrie actuelle, puis il se dirigea vers Gniezno, en Pologne, où il entreprit un beau travail apostolique, et il se rendit ainsi jusqu'à la côte de la mer Baltique, où il mourut en martyr. Ses reliques sont vénérées à Gniezno et dans la cathédrale de Prague.

Il était donc juste que je me rende en République tchèque, la première patrie de saint Adalbert, avant de répondre à l'invitation des Évêques de Pologne, sa seconde patrie où il reçut le baptême du martyre. L'itinéraire terrestre, et le martyre du patron de la Bohême et de la Pologne, ont une grande importance aujourd'hui encore pour l'Église et pour les nations. Nous y lisons l'histoire spirituelle de tout le continent et particulièrement de l'Europe centrale.

Je remercie les Autorités de l'État tchèque et l'épiscopat de la première patrie de saint Adalbert qui m'ont invité à la célébration de son millénaire. Dans l'abbaye de Brevnov, fondée par lui, j'ai eu la joie de constater le renouveau de la vie religieuse, si éprouvée durant les quarante années de gouvernement communiste. Je suis aussi reconnaissant aux représentants de toutes les confessions chrétiennes du pays pour notre rencontre où nous avons demandé au Christ de hâter l'unité de son Église. Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu'il a réalisé au cours de cette visite !
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française. Je salue tout particulièrement les jeunes venus de plusieurs collèges, et parmi eux les élèves d'un Centre Madeleine Daniélou, ainsi que les catéchistes du diocèse de Bayonne. Que votre séjour à Rome vous aide à grandir dans votre foi au Christ ressuscité ! À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 7 Mai 1997

7597
Chers Frères et Soeurs,

Au pied de la Croix, lorsqu'il confiait à sa Mère le disciple qu'il aimait, Jésus révélait à Marie la grandeur de sa maternité. En étant la Mère du Sauveur, elle devenait aussi la Mère de tous les croyants. À l'école de Marie, les disciples apprennent à connaître le Seigneur et à vivre en intimité avec Lui. Marie nous conduit au Christ et nous aide à l'aimer toujours davantage. Tous les hommes, et spécialement les pauvres et ceux qui traversent des épreuves, peuvent trouver en elle refuge et paix, et recevoir de multiples grâces. Ils éprouvent la joie de se confier à son amour maternel et de vivre en fils fidèles.

Puissent les chrétiens entendre pour eux-mêmes les paroles de Jésus à Jean: "Voici ta Mère" (
Jn 19,27) et accueillir chez eux la Mère de Jésus! Ils découvriront ainsi la dimension mariale de la vie des disciples du Christ. En laissant Marie les accompagner dans leur existence quotidienne, ils chercheront à entrer dans le rayonnement de son "amour maternel"; ils reconnaîtront son rôle providentiel dans le dessein de salut de Dieu; ils développeront leur vie spirituelle, pour suivre le Seigneur.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents à cette audience. Ma gratitude va à la fanfare du Corps des Gardes-Fortifications, qui a honoré de sa présence les festivités de la prestation de serment des Gardes suisses. Je salue avec affection tous les jeunes francophones, en particulier les élèves du Centre Madeleine Daniélou et les jeunes sourds du Centre de rééducation de Bretteville-sur-Odon et leurs éducateurs. Chers jeunes, je vous invite à prendre Marie comme guide et comme modèle, pour demeurer disponibles aux appels du Christ et pour réaliser votre vocation. À tous, je donne la Bénédiction apostolique.





Mercredi 14 Mai 1997

14597 Chers Frères et Soeurs,

La visite que je désirais ardemment faire au Liban s'est déroulée pendant la grande neuvaine de l'Église au Saint-Esprit, entre l'Ascension et la Pentecôte, le temps où les Apôtres étaient réunis avec Marie au Cénacle. L'occasion de ce voyage a été la conclusion de l'Assemblée spéciale pour le Liban du Synode des Évêques. J'ai signé l'Exhortation post-synodale dans le cadre d'un fervent rassemblement de jeunes et je l'ai remise officiellement au terme de la grande célébration eucharistique au centre de Beyrouth.

Le Liban a une histoire de plusieurs millénaires. C'est un pays biblique où Jésus lui-même est venu: près de Tyr et de Sidon, il enseigna et accomplit des miracles, notamment la guérison du fils d'une Cananéenne. Cette terre connaît une grande richesse de traditions spirituelles, celle de saint Maron et les autres grandes traditions orientales et latine. Plusieurs Églises orthodoxes y vivent. Toutes les commmunautés étaient présentes à la Messe solennelle de dimanche. Des Musulmans chiites, sunnites et druzes se sont associés à la fête des chrétiens.

Mon pèlerinage avait pour but de soutenir le Liban et de prier pour que la paix soit consolidée dans tout le Moyen-Orient. En un sens, la paix est une mission du peuple libanais qui comporte de nombreuses confessions religieuses, appelées à vivre ensemble dans le respect de leurs identités respectives. Le Liban est un pays ouvert: je souhaite que ses habitants continuent à remplir leur mission de paix chez eux et dans la famille des nations. Je confie ce voeu au Président de la République et à toutes les autorités; et je remercie tous ceux qui m'ont accueilli avec un grand sens de l'hospitalité.
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J'accueille avec plaisir les personnes francophones présentes ce matin. En particulier, je suis heureux de saluer un groupe de Libanais avec qui je partage les beaux souvenirs de ma visite dans leur patrie. À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

  

Mercredi 21 Mai 1997


Chers Frères et Soeurs,

Dans les Évangiles, nous ne trouvons aucun récit d'apparition de Jésus ressuscité à sa mère. On peut sans doute attribuer ce silence au fait qu'un tel témoignage n'aurait pas été reçu par ceux qui niaient la résurrection du Seigneur. D'autre part, les Évangiles ne rapportent que ce qui est nécessaire pour notre connaissance du salut par le Christ. Mais, il n'est pas pensable que la Vierge, présente dans la première communauté des disciples, ait été exclue du nombre de ceux qui ont rencontré son Fils ressuscité d'entre les morts. Au contraire, il est vraisemblable que la première personne à qui Jésus ressuscité est apparu a été sa mère. Son absence du groupe de femmes qui s'est rendu au tombeau à l'aube peut constituer un indice du fait qu'elle avait déjà rencontré Jésus. Le caractère unique et spécial de sa présence au Calvaire et son union parfaite à son Fils dans ses souffrances suggèrent une participation très particulière au mystère de la résurrection.

Image et modèle de l'Église qui attend le Ressuscité et qui le rencontre au cours des apparitions pascales, Marie a dû avoir un contact personnel avec son Fils ressuscité, pour jouir elle aussi de la plénitude de la joie pascale. Présente au pied de la Croix le Vendredi saint et au Cénacle à la Pentecôte, la Vierge a sans doute été un témoin privilégié de la Résurrection du Christ, complétant ainsi sa participation à tous les moments essentiels du mystère pascal. En accueillant le Ressuscité, Marie est signe et anticipation de l'humanité qui espère le rejoindre lors de la résurrection des morts.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française. Je vous souhaite de recevoir avec joie dans votre vie l'Esprit Saint qui a été répandu sur le monde en la fête de la Pentecôte que nous venons de célébrer. À tous je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

  




Mercredi, 28 Mai 1997

28597 Chers Frères et Soeurs,

Par sa présence dans la première communauté chrétienne, Marie a contribué à dessiner le visage définitif de l'Église, fruit du don de la Pentecôte.

Le Concile a souligné sa présence priante au Cénacle dans l'attente de l'effusion du Saint-Esprit. Consciente de l'importance de la promesse de son Fils aux disciples, elle a aidé la communauté à se disposer à la venue du Paraclet. Ayant déjà fait l'expérience de l'efficacité du don de l'Esprit au moment de l'Annonciation, la Vierge pouvait l'apprécier plus que tout autre, car elle lui avait dû sa maternité divine qui a fait entrer le Sauveur dans le monde.

Dans la prière au Cénacle, Marie invoque le don de l'Esprit pour elle-même ainsi que pour la communauté. Elle désirait en effet que l'effusion de l'Esprit, qu'elle avait déjà reçue, soit renouvelée et renforcée pour la fécondité de sa maternité spirituelle. L'Esprit Saint descend aussi sur elle pour le bien de l'Église dont elle est appelée à être le type, le modèle et la Mère. Dans l'Église et pour l'Église, elle attend la Pentecôte et implore pour tous une multiplicité de dons, selon la personnalité et la mission de chacun, en vue de la diffusion de la Bonne Nouvelle. À la Mère du Christ et aux disciples sont accordés une nouvelle force et un nouveau dynamisme apostolique pour la croissance de l'Église. Illuminée par l'Esprit et conduite par lui, Marie exercera une influence profonde sur la communauté des disciples du Seigneur.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française. Je salue particulièrement le groupe oecuménique de la paroisse saint Paul de Kifissia en Grèce, ainsi que la Communauté du Verbe de Vie d'Aubazine et les jeunes prêtres de la région Provence-Méditerranée. Que l'Esprit Saint illumine votre vie et conduise votre témoignage de foi et de charité au milieu de vos frères ! À tous j'accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 25 Juin 1997

25697 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II s'exprime ainsi sur la fin de la vie de la Vierge Marie en ce monde : «La Vierge immaculée, préservée intacte de toute souillure de la faute originelle, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée, avec son corps et son âme, à la gloire du ciel» (Lumen gentium
LG 59). Le Concile reprend la définition de l'Assomption par le Pape Pie XII. Mais il ne se prononce pas sur la question de savoir si Marie a fait l'expérience dans sa chair du passage par la mort.

L'Écriture ne donne pas d'indication à ce sujet. La Tradition des Pères de l'Église, dans son ensemble, considère que la Mère n'est pas supérieure à son Fils, lui qui a accepté la mort et en a fait une source du salut. Associée au sacrifice du Christ, Marie a pu partager la souffrance et la mort pour la rédemption du monde. Pour elle, le passage dans l'au-delà fut une maturation de la grâce dans la gloire, à tel point que, dans son cas, la mort put être comprise comme une "dormition".

Certains Pères présentent la mort de Marie comme un événement d'amour qui l'a conduite à rejoindre son divin Fils pour entrer avec lui dans l'immortalité. Au terme de sa vie, elle aura connu, plus même que saint Paul, le désir de «partir pour être avec le Christ» (Ph 1,23).

Ayant vécu le sort commun, la Vierge peut d'autant mieux exercer sa maternité spirituelle à l'égard de ceux qui arrivent à l'heure suprême de leur vie.

Je salue très cordialement les personnes de langue française venues ce matin. Chers amis, je vous souhaite un bon pèlerinage et un bon été, et je vous donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

  

Mercredi 2 Juillet 1997

20797 Chers Frères et Soeurs,

Depuis les premiers siècles, dans leur foi et dans la tradition iconographique, les croyants ont exprimé l'intuition que, dans son élévation glorieuse, la Mère du Sauveur devait être associée de manière particulière à son Fils, comme elle l'avait été au cours de sa vie terrestre. Parfaitement unie au Christ depuis la conception virginale et participant à sa mission jusqu'à la croix, Marie est appelée à partager le destin céleste du Rédempteur, par un privilège singulier.

La foi dans la destinée glorieuse de la Vierge s'est généralisée à partir du XIVe siècle et a conduit à l'institution de la fête de la Dormition en Orient. En 1946, le Pape Pie XII entreprenait une consultation de tous les évêques et, à travers eux, du peuple chrétien, sur la possibilité de définir le dogme de l'Assomption. Presque unanimes, les réponses ont été positives. Le dogme de l'Assomption de Marie a été proclamé le 1er novembre 1950. Et reprenant dans les mêmes termes la déclaration du Pape Pie XII, le Concile Vatican II a aussi affirmé que la Vierge Marie, "ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel" (Lumen gentium
LG 59).

Les chrétiens vénèrent Notre-Dame, associée à la victoire du Christ Rédempteur sur la Croix. En la priant, ils trouvent en elle une Mère; conduits par elle jusqu'au Sauveur, il leur est donné de vivre dans l'intimité du Christ et de pouvoir témoigner de l'Évangile jusqu'aux extrémités de la terre.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents à cette audience. Je salue en particulier les jeunes francophones, les chrétiens de Corse, ainsi qu'un groupe de pèlerins du Liban, me souvenant de leur accueil chaleureux lors de ma récente visite dans leur pays. À tous, je donne la Bénédiction apostolique.



Mercredi 9 Juillet 1997

9797
Chers Frères et Soeurs,

La tradition de l'Église montre que l'Assomption de Marie appartient au dessein de Dieu et s'enracine dans la participation de la Vierge à la mission de son Fils. Dès le Ve siècle, il a été dit que le corps de la Mère du Ressuscité devait avoir un destin glorieux. La maternité divine est donc la raison fondamentale de l'Assomption. Saint Germain de Constantinople affirme que la tendresse du Christ pour sa Mère lui a fait accueillir près de lui celle qui lui avait donné la vie.

Au pied de la Croix, Marie a pris part à la Passion de son Fils et à l'oeuvre de la Rédemption. Il convenait alors qu'elle fût aussi associée à sa gloire. De plus, préservée de la faute originelle, Marie fut pleinement glorifiée dans son âme et dans son corps, comme l'a rappelé le Concile Vatican II (Lumen Gentium
LG 59).

Dans l'Assomption de la Vierge, nous pouvons voir aussi la volonté divine de promouvoir la femme. Aux côtés du Christ ressuscité, il y a une femme, sa propre mère: nouvel Adam et nouvelle Ève, ils annoncent tous deux la résurrection finale des corps. L'Assomption de la Vierge fait apparaître que le corps humain est le temple de Dieu, qu'il a une destinée surnaturelle et qu'il est appelé à participer à la gloire du Seigneur.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, en particulier les groupes paroissiaux, à qui je souhaite une bonne découverte de Rome.

À chacun d'entre vous, mes chers amis, je donne de grand coeur ma Bénédiction apostolique !




Catéchèses S. J-Paul II 50297