Catéchèses S. J-Paul II 25401

Mercredi 25 avril 2001 L'âme assoiffée du Seigneur

25401 Lecture: Ps 62,2-9

1. Le Psaume 62, sur lequel nous nous arrêtons aujourd'hui pour réfléchir, est le Psaume de l'amour mystique, qui célèbre l'adhésion totale à Dieu, en partant d'une aspiration presque physique et en rejoignant sa plénitude dans une étreinte intime et éternelle. La prière devient désir, faim et soif, car elle comprend l'âme et le corps.

Comme l'écrit sainte Thérèse d'Avila, "la soif exprime le désir d'une chose, mais un désir tellement intense que nous mourons si nous en restons privés" (Chemin de perfection, ch. XXI). La liturgie nous propose les deux premières strophes du Psaume, qui sont précisément centrées sur les symboles de la soif et de la faim, alors que la troisième strophe fait apparaître un horizon obscur, celui du jugement divin sur le mal, en contraste avec la luminosité et la douceur du reste du Psaume.


2. Nous commençons alors notre méditation avec le premier chant, celui de la soif de Dieu (cf. vv. 2-4). C'est l'aube, le soleil se lève dans le ciel limpide de la Terre Sainte et le fidèle commence sa journée en se rendant au temple pour chercher la lumière de Dieu. Il a besoin de cette rencontre avec le Seigneur de façon presque instinctive, on dirait "physique". De même que la terre aride est morte, tant qu'elle n'est pas irriguée par la pluie, et que les crevasses du terrain semblent une bouche assoiffée et desséchée, ainsi le fidèle aspire à Dieu pour être empli par Lui et pour pouvoir ainsi exister en communion avec Lui.

Le prophète Jérémie avait déjà proclamé: le Seigneur est une "source d'eau vive", et il avait reproché au peuple d'avoir construit "des citernes lézardées qui ne tiennent pas l'eau" (2, 13). Jésus lui-même s'exclamera à haute voix: "Si quelqu'un a soif qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi" (Jn 7,37-38). En plein après-midi d'un jour ensoleillé et silencieux, il promet à la samaritaine: "Qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissante en vie éternelle" (Jn 4,14).


3. La prière du Psaume 62 se mêle, en ce qui concerne ce thème, au chant d'un autre Psaume merveilleux, le 41: "Comme languit une biche après les eaux vives, ainsi languit mon âme vers toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant" (vv. 2-3). Il faut savoir que dans la langue de l'Ancien Testament, l'hébreu, "l'âme" est exprimée par le terme nefesh, qui dans certains textes désigne la "gorge" et que dans beaucoup d'autres sa signification est plus large et indique la personne tout entière. Compris dans cette dimension, le terme aide à comprendre combien le besoin de Dieu est essentiel et profond; sans lui le souffle manque, ainsi que la vie elle-même. C'est pourquoi le Psalmiste en arrive à mettre au deuxième plan l'existence physique elle-même, si l'union avec Dieu vient à manquer: "Meilleur que la vie, ton amour" (Ps 62,4). Dans le Psaume 72 également, il est dit au Seigneur: "Avec toi, je suis sans désir sur la terre. Et ma chair et mon coeur sont consumés: roc de mon coeur, ma part, Dieu à jamais! [...] Pour moi approcher Dieu est mon bien" (vv. 25-28).


4. Après le chant de la soif, voilà qu'apparaît dans les paroles du Psalmiste le chant de la faim (cf. Ps Ps 62,6-9). Avec les images du "banquet abondant" et de la satiété, le suppliant renvoie probablement à l'un des sacrifices qui étaient célébrés dans le temple de Sion: celui que l'on appelle "de communion", c'est-à-dire un banquet sacré où les fidèles mangeaient la chair des victimes immolées. Une autre nécessité fondamentale de la vie est ici utilisée comme un symbole de la communion avec Dieu: la faim est rassasiée lorsqu'on écoute la Parole divine et que l'on rencontre le Seigneur. En effet, "l'homme ne vit pas seulement de pain, mais l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Yahvé" (Dt 8,3 cf. Mt Mt 4,4). La pensée du chrétien se tourne ici vers la table que le Christ a dressée le dernier soir de sa vie terrestre, et dont il avait déjà expliquée la valeur profonde dans le discours de Capharnaüm: "Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui" (Jn 6,55-56).


5. A travers la nourriture mystique de la communion avec Dieu "l'âme se serre" contre Lui, comme le déclare le Psalmiste. Encore une fois, la parole "âme" évoque l'être humain dans son ensemble. Ce n'est pas pour rien si l'on parle d'une étreinte presque physique: désormais Dieu et l'homme sont en pleine communion et sur les lèvres de la créature ne peut que jaillir une louange joyeuse et reconnaissante. Même lorsqu'on se trouve dans la nuit obscure, on se sent protégés par les ailes de Dieu, comme l'arche de l'alliance est couverte des ailes des chérubins. C'est alors que fleurit l'expression extatique de la joie: "Je jubile à l'ombre de tes ailes". La peur se dissipe, l'étreinte ne serre pas le vide mais Dieu lui-même, notre main s'entrelace avec la force de sa droite (cf. Ps Ps 62,8-9).


6. Dans une lecture du Psaume à la lumière du mystère pascal, la soif et la faim qui nous poussent vers Dieu, trouvent leur satisfaction dans le Christ crucifié et ressuscité, dont nous parvient, à travers le don de l'Esprit et des Sacrements, la vie nouvelle et l'aliment qui la soutient.

C'est ce que nous rappelle saint Jean Chrysostome qui, en commentant l'annotation de Jean: de son côté "sortit du sang et de l'eau" (cf. Jn Jn 19,34), affirme: "Ce sang et cette eau sont les symboles du Baptême et des Mystères", c'est-à-dire de l'Eucharistie. Et il conclut: "Voyez comme le Christ a uni à lui-même l'épouse? Voyez avec quelle nourriture il nous nourrit tous? C'est par la même nourriture que nous avons été formés et que nous sommes nourris. En effet, comme la femme nourrit celui qu'elle a engendré avec son propre sang et lait, ainsi le Christ nourrit sans cesse par son propre sang celui qu'il a lui-même engendré" (Homélie III adressée aux néophytes, 16-19 passim: SC 50 bis, 160-162).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 25 avril 2001, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Pèlerinage diocésain de Strasbourg, avec Mgr Joseph Doré; séminaire de jeunes, de Walbourg; groupe de pèlerins des diocèses de Montauban, Luçon, Autun, Dijon, Tulle; paroisse de La Ciotat; paroisse de Gueugnon; paroisse de La Crau; aumônerie des Collèges et Lycées de l'enseignement public à Aubagne; groupe de confirmands de l'archidiocèse de Reims; aumônerie catholique des jeunes de Vaison-la-Romaine; Association nationale des Femmes de militaires; Mouvement chrétien des Retraités de Montauban; Mouvement "La vie montante", de Castelsarrasin; Collège Sainte-Marguerite Marie, de Josselin; Collège Saint-Joseph, de Questembert; Collège Saint-Joseph de Tivoli, de Bordeaux; groupe de jeunes de Villeneuve-lez-Avignon; groupe de Bors-les-Orgues.

Chers Frères et Soeurs,

Le Psaume 62 célèbre l’amour mystique du croyant, qui exprime son désir profond d’adhésion totale à Dieu par le langage de la soif et de la faim. Comme une terre assoiffée qui attend la pluie, l’être tout entier de celui qui se tourne vers Dieu manifeste le besoin essentiel et profond d’être rempli de la présence de Dieu, et de pouvoir exister ainsi en pleine communion avec Lui. L’image du festin rend compte de cette union à Dieu par une autre réalité fondamentale de la vie: la faim est comblée lorsqu’on écoute la Parole de Dieu et que l’on rencontre le Seigneur. A travers la nourriture mystique que constitue la communion avec Dieu, le croyant “s’attache” à Lui, goûtant joyeusement son soutien dans les nuits de l’épreuve. Avec la lumière de Pâques, nos regards sont orientés vers le Christ mort et ressuscité, de qui nous recevons, par le don de l’Esprit et des sacrements, la vie nouvelle et la nourriture qui la soutient.


Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier les jeunes du Collège Saint-Joseph de Tivoli de Bordeaux, les jeunes confirmands du diocèse de Reims, et les jeunes des collèges Sainte-Marguerite Marie de Josselin et Saint-Joseph de Questembert. Que le Christ ressuscité ravive en vous la soif et la faim pour accueillir sa Parole et vous mettre au service de vos frères!



Mercredi 2 mai 2001 Que chaque créature loue le Seigneur

20501
  Lecture: Cantique: Da 3,57-88 Da 3,56


1. "Toutes les oeuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur" (Da 3,57). Un souffle cosmique parcourt ce Cantique tiré du Livre de Daniel, que la Liturgie des Heures propose pour les louanges du Dimanche de la première et de la troisième semaine. Cette merveilleuse prière litanique s'adapte bien au Dies Domini, au Jour du Seigneur, qui dans le Christ ressuscité nous fait contempler le sommet du dessein de Dieu sur le cosmos et sur l'histoire. En effet, c'est en Lui, l'alpha et l'oméga, le début et la fin de l'histoire (cf. Ap Ap 22,13), que la création elle-même prend un sens accompli, car, comme le rappelle Jean dans le prologue de l'Evangile, "Tout fut par lui" (Jn 1,3). Dans la résurrection du Christ l'histoire du salut atteint son sommet, ouvrant les événements humains au don de l'Esprit et de l'adoption filiale, dans l'attente du retour de l'Epoux divin, qui remettra le monde à Dieu le Père (cf. 1Co 15,24).


2. Dans ce passage sous forme de litanie, toutes les choses sont comme passées en revue. Le regard se tourne vers le soleil, la lune, les astres; il se pose sur l'immense étendue des eaux, il s'élève vers les montagnes, il contemple les situations atmosphériques les plus diverses; il passe du chaud au froid, de la lumière aux ténèbres; il considère le monde minéral et le monde végétal, il s'arrête sur les diverses espèces d'animaux. L'appel devient ensuite universel: il interpelle les anges de Dieu, il atteint tous les "fils de l'homme", mais il touche de façon particulière le Peuple de Dieu, Israël, ses prêtres, les justes. C'est un choeur immense, une symphonie dont les diverses voix élèvent leur chant à Dieu, Créateur de l'univers et Seigneur de l'histoire. Récité à la lumière de la révélation chrétienne, il s'adresse à Dieu trinitaire, comme la liturgie nous invite à le faire, en ajoutant au Cantique une formule trinitaire: "Bénissons le Père et le Fils avec l'Esprit Saint".

3. Dans le Cantique se reflète d'une certaine façon l'âme religieuse universelle, qui perçoit la trace de Dieu dans le monde, et qui s'élève dans la contemplation du Créateur. Mais dans le contexte du livre de Daniel, l'hymne se présente comme un remerciement élevé par trois jeunes Israélites - Ananias, Azarias et Misaël - condamnés à mourir brûlés dans une fournaise, pour avoir refusé d'adorer la statue d'or de Nabuchodonosor, mais miraculeusement sauvés des flammes. En arrière-plan de cet événement se trouve l'histoire particulière du salut, dans laquelle Dieu choisit Israël comme son Peuple et établit une alliance avec lui. C'est précisément à cette alliance que les trois jeunes Israélites veulent rester fidèles, même si le prix à payer est le martyre dans la fournaise ardente. Leur fidélité rencontre la fidélité de Dieu, qui envoie un ange pour éloigner d'eux les flammes (cf. Dn Da 3,49).

Ainsi, le Cantique se situe dans la ligne des chants de louanges pour avoir échappé à un danger, qui sont présents dans l'Ancien Testament. Parmi ces derniers, se trouve le célèbre chant de victoire rapporté dans le chapitre 15 de l'Exode, dans lequel les antiques hébreux expriment leur reconnaissance au Seigneur pour la nuit où ils auraient dû inévitablement être écrasés par l'armée du pharaon, si le Seigneur ne leur avait pas ouvert une voie entre les eaux, en jetant "à la mer cheval et cavalier" (Ex 15,1).


4. Ce n'est pas un hasard si, lors de la solennelle veillée pascale, la liturgie nous fait chaque année répéter l'hymne chanté par les Israélites lors de l'Exode. Cette route ouverte pour eux annonçait prophétiquement la nouvelle voie que le Christ ressuscité a inaugurée pour l'humanité lors de la nuit sainte de sa résurrection des morts. Notre passage symbolique à travers les eaux baptismales nous permet de revivre une expérience analogue de passage de la vie à la mort, grâce à la victoire sur la mort remportée par Jésus, pour notre bénéfice à tous.

En répétant, dans la liturgie dominicale des Laudes, le Cantique des trois jeunes Israélites, nous, disciples du Christ, nous voulons nous placer dans le même courant de gratitude pour les grandes oeuvres accomplies par Dieu, que ce soit dans la création ou surtout dans le mystère pascal.
En effet, le chrétien entrevoit un rapport entre la libération des trois jeunes israélites, dont on parle dans le Cantique, et la résurrection de Jésus. Dans cette dernière, les Actes des Apôtres voient exaucée la prière du croyant qui, comme le Psalmiste, chante avec confiance: "Tu n'abandonneras pas mon âme à l'Hadès et ne laissera pas ton saint voir la corruption" (Ac 2,27 Sal Ac 15,10).

Le rapprochement de ce Cantique avec la résurrection est tout à fait traditionnel. Il existe de très anciens témoignages de la présence de cet hymne dans la prière du Jour du Seigneur, Pâques hebdomadaire des chrétiens. Les catacombes romaines conservent des vestiges iconographiques dans lesquels on voit les trois enfants qui prient indemnes entre les flammes, témoignant ainsi de l'efficacité de la prière et de la certitude de l'intervention du Seigneur.


5. "Béni sois-tu dans le firmament du ciel, chanté, glorifié éternellement" (Da 3,56). En chantant cet hymne, le matin du Dimanche, le chrétien se sent non seulement reconnaissant pour le don de la création, mais également parce qu'il est le destinataire de l'attention paternelle de Dieu, qui, dans le Christ, l'a élevé à la dignité de fils.

Une attention paternelle qui nous permet de regarder d'un oeil nouveau la création elle-même et qui nous en fait goûter la beauté, dans laquelle on entrevoit, comme en filigrane, l'amour de Dieu. C'est avec ces sentiments que François d'Assise contemplait la création et élevait sa louange à Dieu, source ultime de toute beauté. On imagine spontanément que les sommets de ce texte biblique résonnaient dans l'âme de saint Damien lorsque, après avoir atteint les sommets de la souffrance dans son corps et dans son esprit, il composa le "Cantique de frère soleil" (cf. Sources franciscaines, n. 263).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 2 mai 2001, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupe de la Faculté de Droit canonique de l'Institut catholique de Paris; pèlerins du diocèse de Strasbourg; Etablissement privé "Saint-Adjutor", de Vernon; Collège Saint-Dominique, de Vichy; Lycée Sainte-Geneviève, d'Asnières.


Chers Frères et Soeurs,

«Toutes les oeuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur» (Da 3,57). Tiré du livre de Daniel, le Cantique des trois enfants nous invite, avec toute la création, à rendre grâce à Dieu, Créateur de l’univers et Seigneur de l’histoire. Dans la fournaise, les trois jeunes israélites sont prêts à rester fidèles à Dieu, jusqu’au martyre, répondant ainsi à la fidélité du Seigneur. L’Eglise met traditionnellement en relation la libération des trois enfants et la Résurrection du Christ. Dans la Liturgie des Heures qui propose ce Cantique le dimanche matin, Jour du Seigneur, le fidèle est invité à chanter la grandeur de Dieu, qui culmine dans le mystère pascal où nous passons de la mort à la vie, et à rendre grâce pour le salut apporté par le Christ, qui fait de nous des fils.

Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier les membres de la Faculté de Droit canonique de l’Institut catholique de Paris, et tous les jeunes. Que ce temps de Pâques vous permette de passer avec le Christ de la mort à la vie, afin que vous soyez d’ardents témoins de l’espérance qu’il a déposée en vous au jour de votre baptême!

A l'issue de l'Audience générale du 2 mai 2001, le Saint-Père évoquait sa Visite pastorale en Grèce, en Syrie et à Malte:

Comme on le sait, dans deux jours je commencerai la dernière partie de mon Pèlerinage jubilaire sur les lieux liés à l'histoire du salut. C'est ainsi que se réalise pleinement le désir que j'avais exprimé, dans la perspective du grand Jubilé de l'An 2000, d'aller en personne prier là où s'est concrètement manifestée l'initiative de Dieu pour le salut de l'homme. Après avoir été sur le Mont Sinaï, où Dieu se révéla à Moïse, et en Terre Sainte, je m'apprête à présent à me rendre dans plusieurs villes liées de façon particulière à la vie de saint Paul. Mon pèlerinage sur les traces du grand Apôtre sera un retour aux racines de l'Eglise, car c'est à elles qu'il faut sans cesse faire référence pour demeurer entièrement fidèles au dessein de Dieu. Ce voyage me conduira à Athènes, où il prononça, devant l'Aréopage, un discours profondément illuminant à propos de la rencontre du message évangélique avec une culture importante comme la culture grecque. Je poursuivrai ensuite vers Damas, lieu qui évoque la conversion de Saul, et je me rendrai enfin à Malte où l'Apôtre des Nations fit naufrage, alors qu'on le conduisait en prison à Rome.

Très chers frères et soeurs, je vous invite à accompagner par la prière ce voyage qui revêt pour moi une profonde signification. Puisse-t-il constituer une heureuse occasion pour développer l'entente avec nos frères orthodoxes, en favorisant un pas supplémentaire sur le chemin vers la pleine unité des chrétiens. J'espère également que ma visite en Syrie et, en particulier, à la grande Mosquée de Damas servira à renforcer le dialogue interreligieux avec les fidèles de l'islam, en promouvant l'engagement pour une coexistence active et pacifique.




Mercredi 16 mai 2001

16501   Lecture: 1Co 9,16-17 1Co 9,19 1Co 9,22-23

1. Il y a une semaine s'est achevé mon pèlerinage sur les traces de saint Paul, qui m'a conduit en Grèce, en Syrie et à Malte. Je suis heureux de m'arrêter aujourd'hui avec vous sur cet événement, qui constitue la dernière partie de l'itinéraire jubilaire à travers les principaux lieux liés à l'histoire du salut. Je suis reconnaissant à tous ceux qui m'ont suivi par la prière au cours de cet inoubliable "retour aux sources", où puiser la fraîcheur de l'expérience chrétienne à ses débuts.

Je renouvelle mes sentiments de cordiale reconnaissance au Président de la République grecque, M. Kostas Stephanopoulos, pour m'avoir invité à visiter la Grèce. Je remercie le Président de la République arabe syrienne, Monsieur Bashar El-Assad, et le Président de la République de Malte, M. Guido De Marco, qui m'ont accueilli si courtoisement à Damas et à La Valette.

Partout, j'ai voulu témoigner aux Eglises orthodoxes l'affection et l'estime de l'Eglise catholique, dans le désir que la mémoire des fautes passées contre la communion soit pleinement purifiée et qu'elle laisse place à la réconciliation et à la fraternité. En outre, j'ai eu l'occasion de réaffirmer l'ouverture sincère avec laquelle l'Eglise s'adresse aux croyants de l'Islam, auxquels nous unit l'adoration du Dieu unique.

Je ressens comme une grâce particulière d'avoir pu rencontrer, surtout dans leurs domaines de mission, les Evêques catholiques de Grèce, de Syrie, de Malte, et, avec eux, les prêtres, les religieux et les religieuses et de nombreux fidèles laïcs. Sur les traces de saint Paul, le Successeur de Pierre a pu réconforter et encourager ces communautés, en les exhortant à la fidélité et, dans le même temps, à l'ouverture et à la charité fraternelle.


2. Sur l'Aréopage d'Athènes ont retenti les célèbres paroles du discours de Paul, rapportées dans les Actes des Apôtres. Elles ont été lues en grec et en anglais, ce qui en soi a déjà été suggestif: en effet, la langue grecque était la plus courante dans le bassin méditerranéen au début du premier millénaire, comme pourrait aujourd'hui être considérée la langue anglaise au niveau mondial. La "bonne nouvelle" du Christ, Révélateur de Dieu et Sauveur du monde hier, aujourd'hui et à jamais, est destinée à tous les hommes et à toutes les femmes de la terre, selon son mandat explicite.

En ce début de troisième millénaire, l'Aréopage d'Athènes est devenu, dans un certain sens, l'"aréopage du monde", à partir duquel le message chrétien du salut est reproposé à tous ceux qui cherchent Dieu et sont emplis de crainte en accueillant son mystère infini de vérité et d'amour. A travers la lecture de la "Déclaration commune" que, au terme d'une rencontre fraternelle, j'ai signée avec Sa Béatitude Christódoulos, Archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, il a été adressé en particulier un appel aux populations du continent européen à ne pas oublier leurs racines chrétiennes.

Le discours de Paul à l'Aréopage constitue un modèle d'inculturation et, comme tel, il conserve intacte son actualité. C'est pourquoi, je l'ai reproposé au cours de la Célébration eucharistique avec la communauté catholique en Grèce, en rappelant l'admirable exemple des saints Frères Cyrille et Méthode, originaires de Salonique. En s'inspirant avec fidélité et créativité à ce modèle, ces derniers n'hésitèrent pas à diffuser l'Evangile parmi les peuples slaves.


3. Après la Grèce, je me suis rendu en Syrie, là où, sur la route de Damas, le Christ ressuscité apparut à Saul de Tarse, le transformant de féroce persécuteur en apôtre inlassable de l'Evangile. Il s'est agi d'un retour aux origines - comme pour Abraham -, d'une remontée à l'appel, à la vocation. C'est à cela que j'ai pensé en visitant le Mémorial de saint Paul. L'histoire de Dieu avec les hommes part toujours d'un appel, qui invite à s'oublier soi-même, ainsi que ses propres certitudes, pour s'acheminer vers une terre nouvelle, en se plaçant entre les mains de Celui qui appelle. Il en a été ainsi pour Abraham, Moïse, Marie, Pierre et les autres Apôtres. Il en a été également ainsi pour Paul.

La Syrie est aujourd'hui un pays habité en majorité par des musulmans, qui croient en un Dieu unique et qui cherchent à se soumettre à Lui à l'exemple d'Abraham, auquel ils font volontiers référence (cf. Nostra aetate NAE 3). Le dialogue interreligieux avec l'Islam devient toujours plus important et nécessaire, au début du troisième millénaire. C'est pourquoi il a été vraiment encourageant de constater l'accueil chaleureux qui m'a été réservé par les autorités civiles et le Grand Mufti, qui m'a accompagné lors de la visite historique à la Grande Mosquée des Omeyyades, où se trouve le Mémorial de saint Jean-Baptiste, également très vénéré par les musulmans.

A Damas, mon pèlerinage a pris un caractère profondément oecuménique, en particulier grâce à la visite que j'ai eu la joie d'accomplir dans leurs cathédrales respectives à Sa Béatitude Ignace IV, Patriarche grec-orthodoxe, et à Sa Sainteté Mar Ignatius Zakka I, Patriarche syro-orthodoxe. Dans la cathédrale historique de la Dormition de la Vierge Marie, nous avons ensuite célébré une solennelle Rencontre de prière. Avec une profonde émotion, j'ai ainsi vu se réaliser l'un des objectifs principaux de mon pèlerinage jubilaire, c'est-à-dire celui de "nous rassembler sur les lieux de notre origine commune, pour témoigner le Christ, notre unité" (cf. Ut unum sint UUS 23) et confirmer notre engagement réciproque vers le rétablissement de la pleine communion" (Lettre sur le pèlerinage aux lieux liés à l'histoire du salut, n. 11).


4. En Syrie, je ne pouvais pas ne pas adresser à Dieu une prière particulière pour la paix au Moyen-Orient, également et malheureusement poussé par la situation actuelle dramatique, qui devient toujours plus préoccupante. Je me suis rendu sur les hauteurs du Golan, dans l'église de Kuneitra, à demi détruite par la guerre, d'où j'ai élevé ma prière. D'une certaine manière, mon esprit est resté là-bas, et ma prière continue et ne cessera pas, tant que la vengeance ne laissera pas la place à la réconciliation et à la reconnaissance des droits réciproques.

Cette espérance se fonde sur la foi. C'est l'espérance que j'ai confiée aux jeunes de Syrie, que j'ai eu la joie de rencontrer précisément le soir avant de quitter Damas. Je garde en mon coeur la chaleur de leur salut, et je prie le Dieu de la paix, afin que les jeunes chrétiens, musulmans et juifs puissent croître ensemble comme des fils du Dieu unique.


5. La dernière étape de mon pèlerinage sur les traces de saint Paul a été l'Ile de Malte, où l'Apôtre passa trois mois, après le naufrage du navire qui le conduisait en prison à Rome (cf. Ac Ac 27, 39-28, 10). Pour la deuxième fois, j'ai fait l'expérience de l'accueil chaleureux des Maltais et j'ai eu la joie de proclamer bienheureux deux fils de leur peuple - Dom Georges Preca, Fondateur de la Société de la Doctrine chrétienne, et Ignace Falzon, laïc catéchiste - ainsi que soeur Marie Adéodate Pisani, religieuse bénédictine.

Encore une fois, j'ai voulu indiquer la voie de la sainteté comme la voie maîtresse pour les croyants du troisième millénaire. Dans le vaste océan de l'histoire, l'Eglise ne craint pas les défis et les dangers qu'elle rencontre au cours de sa navigation, tant qu'elle garde fermement le cap sur la route de la sainteté, vers laquelle l'a orientée le grand Jubilé de l'An 2000 (cf. Novo millennio ineunte NM 30).

Qu'il en soit ainsi pour tous, également grâce à l'intercession de Marie, à laquelle nous avons constamment recours au cours de ce mois de mai, qui lui est consacré. Que la Vierge aide chaque chrétien, chaque famille et chaque communauté à poursuivre avec un élan renouvelé son engagement de fidélité quotidienne à l'Evangile.

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 16 mai 2001, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupes de pèlerins des diocèses de Paris et d'Annecy; Collège Saint-François d'Assise, de Montigny-le-Bretonneux; Lycée de Filles-Foyer de la Charité, de Châteauneuf-de-Galaure; Lycée Marmoutier, de Tours; Groupe de pèlerins de l'Ile de La Réunion.

Du Canada: Groupe de pèlerins.

Chers Frères et Soeurs,

Il y a une semaine s'est achevé mon pèlerinage sur les pas de saint Paul, qui m'a conduit en Grèce, en Syrie et à Malte. Je remercie vivement les Chefs d'Etat de ces pays qui m'ont cordialement accueilli.

J'ai voulu exprimer aux Eglises orthodoxes l'affection et l'estime que leur porte l'Eglise catholique, souhaitant que la mémoire des fautes passées soit pleinement purifiée et qu'elle laisse place à la réconciliation et à la fraternité. Ce fut pour moi l'occasion de réaffirmer la sincère ouverture de l'Eglise à l'égard des musulmans, auxquels nous unit la foi au Dieu unique. Mes rencontres avec les Evêques et les communautés catholiques ont été une grande grâce. Je les ai réconfortés et encouragés, les invitant à la fidélité, à l'ouverture et à la charité fraternelle.

Dans la dramatique situation que vit le Moyen-Orient, je me suis aussi rendu sur les hauteurs du Golan, élevant une ardente prière pour la paix. Ma prière ne cessera pas tant que la vengeance n'aura pas laissé la place à la réconciliation et à la reconnaissance des droits de chacun.

A Malte, j’ai fait mémoire du voyage de Paul vers Rome et de son naufrage, qui lui permit de découvrir l’accueil chaleureux du peuple de l’île.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes de Montigny-le-Bretonneux, de Tours et de Châteauneuf-de-Galaure. Que le Seigneur vous accorde de grandir dans son amour ! A tous je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 23 mai 2001: Ps 149 La fête des amis de Dieu

23501 Lecture: Ps 149

1. "Les siens jubilent de gloire, ils acclament depuis leur place". Cet appel du Psaume 149, qui vient d'être proclamé, renvoie à une aube qui va poindre et qui voit les fidèles prêts à entonner leur louange du matin. Cette louange est définie à travers une expression significative, "un chant nouveau" (v. 1), c'est-à-dire un hymne solennel et parfait, adapté aux jours de la fin, lorsque le Seigneur rassemblera les justes dans un monde renouvelé. Tout le Psaume est parcouru par une atmosphère de fête, déjà inaugurée par l'alleluia du début et ensuite rythmée par le chant, la louange, la joie, la danse, le son des tambours et des harpes. La prière que ce Psaume inspire est l'action de grâce d'un coeur comblé de joie religieuse.


2. Les protagonistes du Psaume sont appelés, dans l'original hébreu de l'hymne, par deux termes caractéristiques de la spiritualité de l'Ancien Testament. Ils sont tout d'abord définis trois fois comme des hasidim (vv. 1.5.9.), c'est-à-dire "les pieux, les fidèles", ceux qui répondent avec fidélité et amour (hesed) à l'amour paternel du Seigneur.

La seconde partie du Psaume surprend, car elle est remplie d'images guerrières. Il nous semble étrange que, dans un même verset, le Psaume réunisse "les éloges de Dieu à pleine gorge" et "à pleines mains l'épée à deux tranchants" (v. 6). En réfléchissant, nous pouvons en comprendre le pourquoi: le Psaume fut composé pour des "fidèles" qui se trouvaient engagés dans une lutte de libération; ils combattaient pour libérer leur peuple opprimé et lui rendre la possibilité de servir Dieu. Au cours de l'époque des Maccabées, au IIème siècle avant Jésus-Christ, les combattants pour la liberté et pour la foi, soumis à une dure répression de la part du pouvoir hellénistique, s'appelaient précisément hasidim, "les fidèles" à la Parole de Dieu et aux traditions des Pères.


3. Dans la perspective actuelle de notre prière, cette symbolique guerrière devient une image de notre engagement de croyants qui, après avoir chanté à Dieu la louange du matin, partent sur les routes du monde, affrontant le mal et l'injustice. Malheureusement, les forces qui s'opposent au Royaume de Dieu sont imposantes: le Psalmiste parle de "peuples, nations, rois et notables". Pourtant il est confiant, car il sait qu'à ses côtés se trouve le Seigneur qui est le vrai Roi de l'histoire (v. 2). Sa victoire sur le mal est donc certaine et ce sera le triomphe de l'amour. Tous les hasidim participent à cette lutte, tous les fidèles et les justes qui, avec la force de l'Esprit, mènent à bien l'oeuvre admirable qui porte le nom de Royaume de Dieu.


4. Saint Augustin, en partant des références du Psaume au "choeur" et aux "tambours et aux harpes", commente: "Qu'est-ce que représente un choeur? [...] Le choeur est un ensemble de chanteurs qui chantent ensemble. Si nous chantons en choeur, nous devons chanter en accord. Lorsque l'on chante en choeur, une seule voix qui chante faux blesse l'auditeur et sème la confusion dans le choeur lui-même" (Enarr. in Ps 149, CCL 40, 7, 1-4).

Faisant ensuite référence aux instruments utilisés par le Psalmiste, il se demande: "Pourquoi le Psalmiste prend-il en main le tambour et le psaltérion?". Il répond: "Pour que la voix ne soit pas seule à louer le Seigneur, mais également les oeuvres. Lorsque l'on prend le tambour et la harpe, les mains s'accordent avec la voix. Il en est de même pour toi. Quand tu chantes l'alléluia, tu dois présenter le pain à l'affamé, vêtir celui qui est nu, accueillir le pèlerin. Si tu fais cela, ce n'est pas la voix seule qui chante, mais les mains s'harmonisent à la voix, dans la mesure où les paroles concordent avec les oeuvres" (Ibid., 8, 1-4).


5. Un deuxième terme définit les protagonistes de ce Psaume: ce sont les anawim, c'est-à-dire les "pauvres, les humbles" (v. 4). Cette expression est très fréquente dans le Psautier et indique non seulement les opprimés, les misérables, ceux qui sont persécutés pour la justice, mais également ceux qui, étant fidèles aux engagements moraux de l'Alliance avec Dieu, sont marginalisés par ceux qui choisissent la violence, la richesse et la puissance. Dans cette perspective, on comprend que les "pauvres" ne représentent pas seulement une catégorie sociale, mais un choix spirituel. Tel est le sens de la première et célèbre Béatitude: "Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux" (Mt 5,3). Le prophète Sophonie s'adressait déjà ainsi aux anawim: "Cherchez Yahvé, vous tous les humbles de la terre, qui accomplissez ses ordonnances. Cherchez la justice, cherchez l'humilité: peut-être serez-vous à l'abri au jour de la colère de Yahvé" (So 2,3).


6. Le "jour de la colère de Yahvé" est précisément celui qui est décrit dans la seconde partie du psaume lorsque les "pauvres" se rangent du côté de Dieu pour lutter contre le mal. Seuls, ces derniers n'ont pas la force suffisante, ni les moyens, ni les stratégies nécessaires pour s'opposer à l'irruption du mal. Pourtant, la phrase du Psalmiste n'admet pas d'hésitations: "Car Yahvé se complaît en son peuple, de salut il pare les humbles (anawim)" (v. 4). De façon idéale se dessine ce que l'Apôtre Paul déclare aux Corinthiens: "Ce qui dans le monde est sans naissance et ce qu'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est" (1Co 1,28).

Avec cette certitude, "les fils de Sion" (v. 2), hasidim et anawim, c'est-à-dire les fidèles et les pauvres, partent pour vivre leur témoignage dans le monde et dans l'histoire. Le chant de Marie dans l'Evangile de Luc - le Magnificat - est l'écho des meilleurs sentiments des "fils de Sion": louange joyeuse au Dieu Sauveur, action de grâce pour les merveilles accomplies en elle par le Tout Puissant, lutte contre les forces du mal, solidarité avec les pauvres, fidélité au Dieu de l'Alliance (cf. Lc Lc 1,46-55).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 23 mai 2001, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Paroisse de Thonon-les-Bains; Collège Sainte-Marie, de Cours-la-Ville; Collège Saint-Augustin, de Bitche; Collège François d'Assise-Nicolas Barré, de Monaco.

De Suisse: Paroisse Saint-Etienne, de Colombier-Bôle-Auvernier.

Chers Frères et Soeurs,

Les protagonistes du Psaume de louange et d’action de grâce que nous avons entendu sont les "fidèles" et les "pauvres", termes qui traduisent deux expressions caractéristiques de l’Ancien Testament, "hasidim" et "anawim".

Les "fidèles" sont ceux qui, répondant à l’amour paternel de Dieu, s’engagent dans une lutte de libération : les images guerrières du Psaume rappellent l’attitude que les croyants doivent adopter dans un monde marqué par le mal et l’injustice. Mais le psalmiste est confiant, sûr de la présence à ses côtés du Seigneur, Roi de l’histoire et vainqueur du mal.

"Les pauvres" sont non seulement les opprimés, les persécutés pour la justice, mais aussi les personnes qui, voulant être fidèles aux exigences de l’Alliance avec Dieu, sont marginalisées et exclues par ceux qui ont fait le choix de la violence, de la richesse et de la puissance. Il ne s’agit donc pas d’une catégorie sociale, mais plutôt d’une attitude spirituelle.

Le Magnificat est l’écho des sentiments d’action de grâce et de louange des "fils de Sion", "des fidèles" et des "pauvres", qui témoignent des merveilles que le Seigneur accomplit, à travers leur pauvreté et leur faiblesse, dans le monde et dans l’histoire.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier les jeunes des collèges de Cours-la-Ville, Bitche et Monaco, ainsi que les fidèles des paroisses de Thonon-les-Bains et de Colombier-Bôle-Auvernier, en Suisse. Puisse votre séjour affermir votre foi et faire de vous des témoins du Christ Ressuscité! Avec la Bénédiction apostolique.





Catéchèses S. J-Paul II 25401