Catéchèses S. J-Paul II 26700

Mercredi 26 juillet 2000

26700
  Chers Frères et Soeurs,


1. «Ah! Si tu déchirais les cieux et descendais». La puissante invocation d'Isaïe (
Is 63,19), qui résume bien l'attente de Dieu présente tout d'abord dans l'histoire de l'Israël biblique, mais également dans le coeur de chaque homme, n'est pas venue du néant. Dieu le Père a franchi le seuil de sa transcendance: à travers son Fils, Jésus-Christ, il s'est mis sur les routes de l'homme et son Esprit de vie et d'amour a pénétré dans le coeur de ses créatures. Il ne nous laisse pas errer loin de ses chemins et il ne laisse pas notre coeur s'endurcir pour toujours (cf. Is Is 63,17). Dans le Christ, Dieu devient proche de nous, en particulier lorsque notre «visage est triste»; alors, à la chaleur de sa parole, comme ce fut le cas pour les disciples d'Emmaüs, notre coeur commence à brûler dans notre poitrine (cf. Lc Lc 24,17 Lc Lc 24,32). Cependant, le passage de Dieu est mystérieux et demande des yeux purs pour être découvert, et des oreilles disponibles à l'écoute.

2. Dans cette perspective, nous voulons aujourd'hui définir deux attitudes fondamentales qu'il faut mettre en relation avec Dieu-Emmanuel qui a décidé de rencontrer l'homme dans l'espace et dans le temps, ainsi que dans le secret de son coeur. La première attitude est celle de l'attente, bien illustrée dans le passage de l'Evangile de Marc que nous avons écouté (cf. Mc Mc 13,33-37). Dans l'original grec nous trouvons trois impératifs qui scandent cette attente. Le premier est: «Attention», littéralement: «Regardez, faites attention!». «Attention», comme le dit la parole elle-même, signifie tendre, être tendus vers une réalité de toute son âme. Il s'agit du contraire de la distraction qui, malheureusement, est notre condition presque habituelle, en particulier dans une société frénétique et superficielle comme la société contemporaine. Il est difficile de pouvoir se fixer sur un objectif, sur une valeur, et de les poursuivre avec fidélité et cohérence. Nous risquons de faire la même chose également avec Dieu, qui, en s'incarnant, est venu à nous pour devenir l'étoile polaire de notre existence.

3. A l'impératif de l'attention s'ajoute celui de «veiller», qui dans l'original grec de l'Evangile équivaut à «rester éveillé». Il existe une forte tentation de se laisser glisser dans le sommeil, enveloppés par les spirales de la nuit ténébreuse, qui dans la Bible est symbole de faute, d'inertie, de refus de la lumière. On comprend donc l'exhortation de l'Apôtre Paul: «Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres [...] tous vous êtes des fils de la lumière, des fils du jour. Nous ne sommes pas de la nuit, des ténèbres. Alors ne nous endormons pas, comme les autres, mais restons éveillés et sobres» (1Th 5,4-6). Ce n'est qu'en nous libérant de l'attraction obscure des ténèbres et du mal que nous réussirons à rencontrer le Père de la lumière, dans lequel «n'existe aucun changement, ni l'ombre d'une variation» (Jc 1,17).

4. Il existe un troisième impératif répété deux fois par le même verbe grec: «Restez éveillés». C'est le verbe de la sentinelle qui doit être éveillée, alors qu'elle attend patiemment que le temps nocturne s'écoule pour voir surgir à l'horizon la lumière de l'aube. Le prophète Isaïe décrit de façon intense et vivante cette longue attente en introduisant un dialogue entre les deux sentinelles, qui devient un symbole de la juste utilisation du temps: «“Veilleur, où est la nuit? Veilleur, où en est la nuit?” Le veilleur répond: “Le matin vient puis encore la nuit. Si vous voulez interroger, interrogez! Revenez! Venez!”» (Is 21,11-12).

Il faut s'interroger, se convertir et aller à la rencontre du Seigneur. Les trois appels du Christ: «Etre attentifs, veiller, rester éveillés!» résument de façon claire l'attente chrétienne de la rencontre avec le Seigneur. L'attente doit être patiente, nous avertit saint Jacques dans son Epître: «Soyez donc patients, frères, jusqu'à l'Avènement du Seigneur. Voyez le laboureur: il attend patiemment le précieux fruit de la terre jusqu'aux pluies de la première et de l'arrière-saison. Soyez patients, vous aussi; affermissez vos coeurs, car l'Avènement du Seigneur est proche» (Jc 5,7-8). Pour qu'un épi grandisse ou qu'une fleur éclose, il y a des délais qu'on ne peut pas accélérer; pour la naissance d'une créature humaine, il faut neuf mois; pour composer un livre ou une musique de valeur, il faut souvent employer des années de recherche patiente. C'est également la loi de l'esprit: «Tout ce qui est frénétique / sera bientôt passé», chantait un poète (R.M. Rilke, Les sonnets à Orphée). Pour rencontrer le mystère il faut la patience, la purification intérieure, le silence, l'attente.

5. Nous parlions auparavant de deux attitudes spirituelles pour découvrir le Dieu qui vient vers nous. La deuxième — après l'attente patiente et en éveil — est celle de l'étonnement, de l'émerveillement. Il est nécessaire d'ouvrir les yeux pour admirer Dieu qui se cache et dans le même temps se montre dans les choses, et nous introduit dans les lieux du mystère. La culture technologique, et encore davantage l'immersion excessive dans les réalités matérielles, nous empêchent souvent de saisir le visage caché des choses. En réalité, chaque chose, chaque événement, pour celui qui sait les lire en profondeur, contient un message qui, en dernière analyse, conduit à Dieu. Les signes révélateurs de la présence de Dieu sont donc multiples. Mais pour ne pas qu'ils nous échappent, nous devons être purs et simples comme des enfants (cf. Mt Mt 18,3-4), capables d'admirer, de nous étonner, de nous émerveiller, d'être enchantés par les gestes divins d'amour et de proximité à notre égard. Dans un certain sens, on peut appliquer à la vie quotidienne ce que le Concile Vatican II affirme à propos de la réalisation du grand dessein de Dieu à travers la révélation de sa Parole: «Dieu invisible, dans son amour surabondant, s'adresse aux hommes comme à des amis et est en relation avec eux, pour les inviter à la vie en communion avec lui et les recevoir en cette communion» (Dei Verbum DV 2).
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J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment les Religieuses trinitaires de Valence, réunies en chapitre général, le groupe du diocèse de Papeete, et des fidèles arméniens catholiques de Syrie. Que le Seigneur vous comble de ses bienfaits, en cette année jubilaire! À tous, j’accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique!




Mercredi 2 Août 2000 L'écoute de la Parole et de l'Esprit dans la révélation cosmique

20800 "Que toutes ses oeuvres sont aimables, comme une étincelle qu'on pourrait contempler [...] Nous pourrions nous étendre sans épuiser le sujet; en un mot: "Il est toutes choses" [...) Il est le Grand, au-dessus de toutes ses oeuvres" (Si 42,22 Si 43,27-28). Ces paroles magnifiques de l'Ecclésiastique résument le chant de louange, élevé en toute époque et sous tous les cieux, au Créateur, qui se révèle à travers l'immensité et la beauté de ses oeuvres.

Bien que sous une forme encore imparfaite, de très nombreuses voix ont reconnu dans le créé la présence de son Artisan et Seigneur. Un roi antique et poète égyptien, s'adressant à sa divinité solaire, s'exclamait: "Comme tes oeuvres sont nombreuses: elles sont cachées à ton visage; toi, Dieu unique, en dehors duquel personne n'existe, tu as créé la terre selon ta volonté, lorsque tu étais seul" (Hymne à Aton, cf. J.B. Pritchard [ed], Ancient Near Estearn Texts, Princeton 1969, PP 369-371). Quelques siècles plus tard, un philosophe grec célèbre également à travers un hymne admirable la divinité qui se manifeste dans la nature et en particulier dans l'homme: "Nous venons de ta souche, et nous possédons la parole comme reflet de ton esprit, seuls parmi tous les êtres animés qui ont vie et mouvement sur la terre" (Cleante, Hymne à Zeus, vv. 4-5). L'apôtre Paul recueillera cette élévation en la citant dans son discours à l'aréopage d'Athènes (cf. Ac Ac 17,28).

2. L'écoute de la parole que le Créateur a confiée aux oeuvres de ses mains est exigée également du fidèle musulman: "O hommes, adorez votre Seigneur qui vous a créés, ainsi que ceux qui sont venus avant vous, et craignez Dieu, qui a fait pour vous un tapis de la terre et un château du ciel et a fait descendre du ciel l'eau à travers laquelle il tire de la terre les fruits qui sont votre nourriture quotidienne" (Coran II, 21-23). La tradition juive, fleurie sur le terrain fertile de la Bible, découvrira la présence personnelle de Dieu en tout angle du créé: "Partout où je vais, Toi! Partout où je m'arrête, Toi! Toi seul! encore Toi, toujours Toi!... Ciel, Toi, terre, Toi, au-dessus, Toi, au-dessous, Toi! Où que j'aille, quoi que j'admire, Toi seul, encore Toi, toujours Toi!" (M. Buber, Les récits des Chassidim, Milan, 1979, p. 276).

3. La Révélation biblique s'insère bien dans cette vaste expérience de sens religieux et de prière de l'humanité, en y plaçant le sceau divin. En nous communiquant le mystère de la Trinité, celle-ci nous aide à cueillir dans la création elle-même non seulement la trace du Père, source de tout être, mais également celle du Fils et de l'Esprit. C'est vers la Trinité tout entière que se tourne désormais le regard du chrétien, lorsqu'il contemple les cieux avec le Psalmiste: "Par la Parole de Yahvé, - c'est-à-dire de son Verbe éternel - les cieux ont été faits, par le souffle de sa bouche, - c'est-à-dire de son Esprit Saint - toute leur armée" (Ps 33 [32], 6). Les "cieux" donc "racontent la gloire de Dieu et l'oeuvre de ses mains, le firmament l'annonce. Le jour au jour en publie le récit et la nuit à la nuit transmet la connaissance. Non point récit, non point langage, nulle voix qu'on puisse entendre, mais pour toute la terre en ressortent les lignes et les mots jusqu'aux limites du monde" (Ps 19[18], 2-5).

Il faut avoir l'oreille de l'âme libérée de tout bruit pour saisir cette voix divine qui résonne dans l'univers. Auprès de la Révélation proprement dite contenue dans les Ecritures Saintes, il existe donc une manifestation divine dans l'éblouissement du soleil et la tombée de la nuit. La nature est elle aussi, en un certain sens, le "livre de Dieu".

4. Nous pouvons nous demander comment peut se développer, dans l'expérience chrétienne, la contemplation de la Trinité à travers la création, en y découvrant non seulement de façon générique le reflet de l'unique Dieu, mais également la trace des personnes divines. S'il est vrai, en effet, que "le Père, le Fils et l'Esprit Saint ne sont pas trois principes de la création, mais un seul principe" (Concile de Florence , DS DS 1331), il est également vrai toutefois que "chaque personne divine opère l'oeuvre commune selon sa propriété personnelle" (CEC 258).

Lorsque, alors, nous contemplons admiratifs l'univers dans sa grandeur et sa beauté, nous devons louer la Trinité tout entière, mais notre pensée va de façon spéciale au Père dont tout jaillit, comme la source de plénitude de l'être lui-même. Si nous nous arrêtons, ensuite, sur l'ordre qui soutient le cosmos et que nous admirons la sagesse avec laquelle le Père l'a créé en le dotant de loi qui en réglementent l'existence, nous remontons spontanément au Fils éternel, que l'Ecriture nous présente comme Parole (cf Jn 1,1-3) et Sagesse divine (cf. 1Co 1,24 1Co 1,30). Dans l'admirable chant que la Sagesse entonne dans le livre des Proverbes et qui a été proposé au début de notre rencontre, celle-ci apparaît "dès l'éternité, [...] établie dès le principe" (Pr 8,23). La Sagesse est présente au moment de la création "comme architecte" prête à placer ses délices "parmi les enfants des hommes" (cf. Pr Pr 8,30 Pr Pr 8,31). Sous ces aspects, la tradition chrétienne a vu en elle le visage du Christ, "image du Dieu invisible, Premier-Né de toute créature [...] tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui" (Col 1,15-17 cf. Jn Jn 1,3).

5. A la lumière de la foi chrétienne, la création évoque ensuite de façon particulière l'Esprit Saint dans le dynamisme qui distingue les rapports entre les choses, à l'intérieur du macrocosme et du microcosme, et qui se manifeste surtout là où naît et se développe la vie. En vertu de cette expérience, également dans des cultures éloignées du christianisme a été perçue d'une certaine façon la présence de Dieu comme "esprit" qui anime le monde. Dans ce sens, l'expression de Virgile est célèbre: "spiritus intus alit", "l'esprit est alimenté de l'intérieur" (Enéide, VI, 726).

Le chrétien sait bien qu'une telle évocation de l'Esprit serait inacceptable, si elle se réfère à une sorte d'"anima mundi" entendue dans un sens panthéiste. Mais, excluant cette erreur, il reste vrai que toute forme de vie, d'animation, d'amour, renvoie en dernière analyse à l'Esprit, dont la Génèse dit qu'il "tournoyait sur les eaux" (Gn 1,2) à l'aube de la création et dans lequel les chrétiens, à la lumière du Nouveau testament, reconnaissent une référence à la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité. En effet, la création, dans son concept biblique, "comporte non seulement l'appel à l'existence de l'être même du cosmos, c'est-à-dire le don de l'existence, mais aussi la présence de l'Esprit de Dieu dans la création, c'est-à-dire le commencement du don que Dieu fait de lui-même pour leur salut aux choses qu'il a créées. Cela vaut avant tout pour l'homme, qui a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu" (Dominum et vivificantem DEV 12).

Face au déploiement de la révélation cosmique, nous annonçons l'oeuvre de Dieu à travers les paroles du Psalmiste: "Tu envoies ton souffle, ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre" (Ps 104 [103], 30).
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Je salue cordialement les pèlerins francophones, notamment les coopérateurs de l’OEuvre de Sainte-Dorothée, venus du Cameroun, du Burundi, et du Congo démocratique, priant pour que l’Afrique toute entière retrouve la paix. À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 9 Août 2000 La rencontre décisive avec le Christ, Parole faite chair

9800
1. Au cours de nos réflexions précédentes, nous avons suivi l'humanité dans sa rencontre avec Dieu qui l'a créée et qui s'est mis sur ses routes pour la chercher. Aujourd'hui, nous méditerons sur la rencontre suprême entre Dieu et l'homme, celle qui se célèbre dans Jésus-Christ, la Parole Divine qui devint chair et habita parmi nous (cf. Jn
Jn 1,14). La révélation définitive de Dieu - comme l'observait saint Irénée, Evêque de Lyon, au II siècle -, s'accomplit "lorsque le Verbe se fit homme, se rendant semblable à l'homme et l'homme semblable à lui, afin qu'à travers la ressemblance avec le Fils, l'homme devint précieux face au Père" (Adversus Haereses, V, 16, 2). Ce lien intime entre divinité et humanité, que saint Bernard compare au "baiser" dont parle le Cantique des cantiques (cf. Sermones super Cantica canticorum II), s'étend de la personne du Christ à ceux qu'il atteint. Cette rencontre d'amour présente diverses dimensions que nous tenterons à présent d'illustrer.

2. Il s'agit d'une rencontre qui se réalise dans la quotidienneté, dans le temps et dans l'espace. A cet égard, le passage de l'Evangile de Jean que nous venons de lire est suggestif (cf. Jn Jn 1,35-42).

Nous y trouvons une indication chronologique précise d'un jour et d'une heure, d'une localité et d'une maison où demeurait Jésus. Il existe des hommes à la vie simple qui sont transformés, jusque dans leur nom, par cette rencontre. Avoir sa vie traversée par le Christ signifie en effet voir son histoire et ses projets bouleversés. Lorsque les pécheurs de Galilée trouvent Jésus sur la plage du lac et entendent son appel, "en ramenant les barques à terre, laissant tout, ils le suivirent" (Lc 5,11). Il s'agit d'un tournant radical qui n'admet aucune hésitation et qui emprunte un chemin pavé de difficultés, mais très libérateur: "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive" (Mt 16,24).

3. Lorsqu'il croise la vie d'une personne, Jésus touche sa conscience, lit dans son coeur, comme cela a lieu avec la Samaritaine, à laquelle il dit "tout ce qu'elle a fait" (cf Jn 4,29). En particulier, il fait jaillir le repentir et l'amour, comme cela a lieu pour Zachée, qui donne la moitié de ses biens aux pauvres et restitue le quadruple de ce qu'il a extorqué (cf 19, 8). C'est ce qui arrive également à la pécheresse repentie à laquelle sont pardonnés ses péchés "parce qu'elle a montré beaucoup d'amour" (Lc 7,47) et à la femme adultère qui n'est pas jugée, mais invitée à conduire une existence loin du péché (cf. Jn Jn 8,11). La rencontre avec Jésus est semblable à une régénération: elle donne origine à une créature nouvelle, capable d'un véritable culte, qui consiste dans l'adoration du père "en esprit et en vérité" (Jn 4,23-24).

4. Rencontrer le Christ sur le chemin de sa vie signifie souvent trouver la guérison physique. A ses disciples mêmes, Jésus confiera la mission d'annoncer le Royaume de Dieu, la conversion et le pardon des péchés (cf. Lc Lc 24,47), mais également de soigner les malades, de libérer de tout mal, de réconforter et de soutenir. En effet, les disciples "prêchèrent qu'on se repentît; et ils chassaient beaucoup de démons et faisaient des onctions d'huile à de nombreux infirmes et les guérissaient" (Mc 6,12-13). Le Christ est venu chercher, rencontrer et sauver l'homme tout entier. Comme condition de salut, Jésus exige la foi, à travers laquelle on s'abandonne pleinement à Dieu qui agit en lui. En effet, à l'hémorroïsse qui, comme ultime espoir, touche son manteau, Jésus dit: "Ma fille, ta foi t'a sauvée, va en paix et sois guérie de ton infirmité" (Mc 5,34).

5. La venue du Christ parmi nous a pour objectif de nous conduire au Père. En effet, "nul n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l'a fait connaître" (Jn 1,18). Cette révélation historique, accomplie par Jésus à travers les gestes et les paroles, nous atteint profondément à travers l'action intérieure du Père (cf. Mt Mt 16,17 Jn 6,44-45) et l'illumination de l'Esprit Saint (cf. Jn Jn 14,26 Jn 16,13). Pour cela, Jésus ressuscité l'insuffle comme principe de rémission des péchés (cf. Jn Jn 20,22-23) et source de l'amour divin en nous (cf. Rm Rm 5,5). C'est ainsi qu'a lieu une communion trinitaire qui commence déjà lors de l'existence terrestre et qui a pour but la plénitude de la vision, lorsque nous lui serons semblables [à Dieu], parce que nous le verrons tel qu'il est" (1Jn 3,2).

6. A présent, le Christ continue de marcher à nos côtés le long des sentiers de l'histoire, sur la base de sa promesse: "Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20). Il est présent à travers sa Parole, "une Parole qui appelle, qui invite, qui interpelle personnellement, comme cela fut le cas pour les Apôtres. Lorsqu’une personne est touchée par cette Parole, alors naît l'obéissance, c'est-à-dire l'écoute qui change la vie. Chaque jour, (le fidèle) se nourrit du pain de la Parole. Privé de ce pain, il est comme mort, et il n'a plus rien à communiquer à ses frères, car la Parole, c'est le Christ" (Orientale lumen, n. 10).

Le Christ est également présent dans l'Eucharistie, source d'amour, d'unité et de salut. Dans nos églises résonnent constamment les paroles qu'il prononça un jour dans la synagogue de la ville de Capharnaüm sur le lac de Tibériade. Ce sont des paroles d'espérance et de vie: "Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui [...] Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour" (Jn 6,54 Jn 6,56).

Prière pour la paix dans les Moluques en Indonésie:

Une fois de plus, je ressens le besoin de vous inviter à prier afin que cessent les violences qui bouleversent actuellement l'archipel des Moluques en Indonésie.

Tandis que nous confions à la miséricorde divine les très nombreuses victimes de cette tragédie, nous voulons faire parvenir une pensée d'intense proximité spirituelle à tous ceux qui souffrent de la mort de leurs proches, du manque des biens nécessaires à l'existence et de la destruction des lieux de culte. Un grand nombre d'entre eux ont été contraints de quitter la terre où ils vivaient et sur laquelle ils ont le droit de vivre dans la dignité et la sécurité.

Nous supplions avec foi le Seigneur afin que, une fois l'ordre rétabli, l'on retrouve très vite l'harmonie perdue et que les chrétiens et les musulmans réussissent à coexister dans la paix.
Que la Sainte Vierge, Mère de tous ceux qui souffrent, soutienne nos requêtes de Sa puissante intercession.

Afin que cesse la violence en Russie et en Espagne:

Hier, à Moscou, dans un passage souterrain proche du Kremlin, une bombe a explosé à l'heure de pointe et a provoqué de nombreux morts et blessés. Je ne peux manquer d'exprimer ma profonde condamnation à l'égard de ce grave attentat, tandis que j'exprime l'assurance de ma solidarité, que j'accompagne de ma prière.

Je voudrais transmettre des sentiments semblables aux victimes des attentats qui, malheureusement, continuent en Espagne.

Je souhaite de tout coeur que cesse toute forme de violence qui sème le deuil et la douleur et que les esprits se tournent vers des pensées d'entente et de coexistence pacifique.
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Je suis heureux d'accueillir les personnes de langue française présentes ce matin. Je salue particulièrement les pèlerins du diocèse de Meaux et les soeurs Dominicaines du Saint-Rosaire de Monteils. Que votre pèlerinage jubilaire vous aide à marcher en la présence du Christ et à grandir dans son amour. À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 23 Août 2000

23800 Lecture: Jn 6,47 Jn 6,51

1. Rome a vécu, la semaine dernière, un événement inoubliable: la Journée mondiale de la Jeunesse, qui a suscité en chacun de nous une impression intense et profonde. Il s'est agi d'un pèlerinage à l'enseigne de la joie, de la prière et de la réflexion.

Un premier sentiment qui jaillit spontanément du coeur est celui d'un sincère remerciement au Seigneur pour ce don, vraiment grand, non seulement à notre ville et à l'Eglise qui est en Italie, mais au monde entier. Je remercie également ceux qui, de diverses façons, ont collaboré au déroulement pratique de cette rencontre, qui a eu lieu avec sérénité et dans le plus grand ordre. A tous, du Conseil pontifical pour les Laïcs, au Comité central pour le Jubilé, à la Conférence épiscopale italienne, au diocèse de Rome, aux Autorités civiles et administratives, aux Forces de l'Ordre, aux Service de santé, à l'Université de Tor Vergata, aux diverses Organisations de volontariat, je renouvelle ma pensée reconnaissante.


2. Je reviens naturellement en esprit à cette rencontre véritablement extraordinaire, qui est allée au-delà de toute attente et, je dirais même de toute attente humaine. Je ressens un désir très vif de répéter à ces jeunes garçons et filles ma joie d'avoir pu les accueillir, le soir de la solennité de l'Assomption, sur la Place Saint-Jean-de-Latran et sur la Place Saint-Pierre.

Je garde en moi l'émotion profonde avec laquelle j'ai participé à Tor Vergata à la veillée du samedi soir et présidé, le jour suivant, la solennelle célébration eucharistique de conclusion.

En survolant cette zone en hélicoptère, j'ai admiré d'en haut un spectacle unique et impressionnant: un immense parterre humain de personnes en fête, heureuses d'être ensemble. Je ne pourrai jamais oublier l'enthousiasme de ces jeunes. J'aurais désiré les embrasser tous et exprimer à chacun l'affection qui me lie à la jeunesse de notre époque, à laquelle le Seigneur confie une grande mission au service de la civilisation de l'amour.

Qu'est-ce que les jeunes, ou plutôt qui les jeunes sont-ils venus chercher, si ce n'est Jésus-Christ? Qu'est-ce que la Journée mondiale de la Jeunesse, sinon une rencontre personnelle et communautaire avec le Seigneur, qui donne un sens véritable à l'existence humaine? En réalité, c'est lui-même qui les a cherchés et appelés le premier, comme il cherche et appelle chaque être humain pour le conduire au salut et au bonheur complet. Et au terme de la rencontre, c'est encore lui qui a confié aux jeunes la mission singulière d'être ses témoins dans chaque lieu de la terre. Il s'est agi de journées marquées par la découverte d'une présence amie et fidèle, celle de Jésus-Christ, dont nous célébrons les deux mille ans de la naissance.


3. Les jeunes, avec l'enthousiasme propre à leur âge, ont répondu qu'ils entendent suivre le Christ. Ils désirent le faire car ils se sentent une partie vivante de l'Eglise. Ils désirent le faire en marchant ensemble, car ils se sentent Peuple de Dieu en marche.

Leur fragilité ne les effraye pas, car ils comptent sur l'amour et la miséricorde du Père céleste qui les soutient dans la vie de chaque jour. Au-delà de toute race et culture, ils se sentent des frères rassemblés par une unique foi, par une unique espérance, par une même mission: enflammer le monde de l'amour de Dieu. Les jeunes ont souligné qu'en eux, il y a une exigence de sens. Ils cherchent des raisons d'espérer et ils ont faim d'authentiques expériences spirituelles.

Puisse le Message de la Journée mondiale de la Jeunesse être accueilli et approfondi par ceux qui y ont pris part ainsi que par les autres jeunes de leur âge, qui en ont suivi les diverses étapes et manifestations à travers les journaux, la radio et la télévision!

Il est nécessaire que le climat évangélique respiré au cours de ces journées ne soit pas perdu, mais qu'il continue au contraire à être le climat des communautés de jeunes et des associations, des paroisses et des diocèses, en particulier au cours de cette Année jubilaire, qui invite tous les croyants à rencontrer le Christ, mort et ressuscité pour nous.

Je voudrais répéter à tous les jeunes: soyez fiers de la mission que le Seigneur vous a confiée et menez-la à bien avec une persévérance humble et généreuse. Que vous soutienne l'aide maternelle de Marie, qui a veillé sur vous au cours des journées de votre Jubilé. Le Christ et son Eglise comptent sur vous!

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 23 août 2000, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De différents pays: Membres de la Communauté des Béatitudes et de la Communauté du Verbe de Vie.

De France: Communauté de la Croix Glorieuse; groupe du diocèse de Bayonne; paroisse Saint-Vincent, de Bagnère de Bigorre et Argelès; paroisse de Cavaillon; Foyer de Charité, de la Flatière; groupe d'étudiants, de Paris.

De Belgique: Groupe de pèlerins.

De Côte-d'Ivoire: Paroisse du Bon Pasteur, d'Abidjan.

Chers frères et soeurs,

La Journée mondiale de la Jeunesse a été un événement inoubliable qui a suscité une profonde impression. Je rends grâce au Seigneur pour ce don qu'il nous fait, et je remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette rencontre. Jamais je n'oublierai l'enthousiasme de tous ces jeunes, leur joie de se trouver ensemble. Mais c'est surtout le Seigneur Jésus qu'ils sont venus chercher, pour une rencontre personnelle et communautaire avec lui, car c'est lui qui les appelle et qui donne un sens à leur existence.

Les jeunes ont répondu qu'ils veulent suivre Jésus, et le suivre tous ensemble car ils sont le Peuple de Dieu en marche, tous frères unis par une même foi, une même mission: enflammer le monde de l'amour de Dieu. Je souhaite que cette mission des jeunes s'accomplisse.


Je suis heureux d'accueillir tous les pèlerins francophones, notamment la délégation du "Groupe Céréaliers de France", en souhaitant que les hommes de bonne volonté s'engagent toujours plus dans la lutte contre la faim dans le monde. Je salue particulièrement les membres de la Communauté des Béatitudes, ceux de la Communauté de la Croix glorieuse de Perpignan et du Verbe de Vie, ainsi que les pèlerins venus de Côte-d'Ivoire. Que votre pèlerinage vous aide à ouvrir toujours plus largement vos coeurs à l'amour du Seigneur! A tous, je donne bien volontiers la Bénédiction apostolique.



Mercredi 30 Août 2000

30800
Lecture: Lc 19,5-10


1. Le Psalmiste chante: "Tu as compté, toi, mes déboires" (Ps 56,9). Dans cette phrase brève et essentielle est contenue l'histoire de l'homme qui erre dans le désert de la solitude, du mal, de l'aridité. Par le péché, il a rompu l'admirable harmonie de la création établie par Dieu aux origines: "Dieu vit tout ce qu'il avait fait: cela était très bon", ainsi pourrait-on rendre le sens du célèbre texte de la Genèse (Gn 1,31). Et pourtant Dieu n'est jamais loin de sa créature; au contraire, il demeure toujours présent dans son intimité, selon la belle intuition de saint Augustin: "Où étais-tu alors et combien étais-tu loin de moi? J'errai loin de toi [...]. Toi, en revanche, tu étais plus en moi que ma partie la plus profonde et plus haut que ma partie la plus élevée" (Confessions 3, 6, 11).

Mais le Psalmiste avait déjà décrit dans un hymne merveilleux la vaine fugue de l'homme de son Créateur: "Où irai-je loin de ton esprit, où fuirai-je loin de ta face? Si j'escalade les cieux, tu es là, qu'au shéol je me couche, te voici. Je prends les ailes de l'aurore, je me loge au plus loin de la mer, même là, ta main me conduit, ta droite me saisit. Je dirai: "Que me presse la ténèbre, que la nuit soit pour moi une ceinture"; même la ténèbre n'est point ténèbre devant toi et la nuit comme le jour illumine" (Ps 139,7-12).


2. Dieu accomplit une recherche avec une insistance et un amour particuliers: celle du fils rebelle qui s'enfuit loin de son regard. Dieu s'est avancé sur les routes tortueuses des pécheurs à travers son Fils, Jésus-Christ, qui précisément lorsqu'il apparaît sur la scène de l'histoire, est présenté comme "l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde" (Jn 1,29). Les premières paroles qu'il prononce en public sont les suivantes: "Repentez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche" (Mt 4,17). Un thème important apparaît, que Jésus illustrera à plusieurs reprises en parole et en actes: "Repentez-vous", en grec metanoéite, c'est-à-dire accomplissez une metánoia, un changement radical de l'esprit et du coeur. Il faut laisser le mal derrière soi et entrer dans le royaume de justice, d'amour et de vérité, qui s'ouvre.

La trilogie des paraboles de la miséricorde divine recueillie par Luc dans le chapitre 15 de son Evangile constitue la représentation la plus incisive de la recherche active et de l'attente aimante de Dieu à l'égard de la créature pécheresse. En accomplissant la metánoia, la conversion, l'homme revient, comme le fils prodigue, pour embrasser le Père qui ne l'a jamais oublié ni abandonné.


3. Saint Ambroise, en commentant cette parabole du père riche d'amour à l'égard de son fils riche de péché, introduit la présence de la Trinité: "Lève-toi, viens en courant à l'Eglise: là il y a le Père, là il y a le Fils, là il y a l'Esprit Saint. Il court vers toi, parce qu'il t'écoute alors que tu réfléchis en toi même dans le secret de ton coeur. Et lorsque tu es encore loin, il te voit et se met à courir. Il voit dans ton coeur, il accourt pour que personne ne te retienne, et en plus il t'embrasse... Il se jette au cou de celui qui gisait par terre pour le relever, et pour faire en sorte que celui qui était déjà opprimé par le poids des péchés et penché vers les choses terrestres, tourne à nouveau le regard vers le ciel, où il devait chercher son propre Créateur. Le Christ se jette à ton cou, parce qu'il veut enlever de ta nuque le joug de l'esclavage et poser sur ton cou un joug doux" (In Lucam VII, 229-230).


4. La rencontre avec le Christ change l'existence d'une personne, comme l'enseigne l'histoire de Zachée que nous venons d'écouter au début. C'est également ce qui est arrivé aux pécheurs et aux pécheresses qui ont croisé Jésus sur leur route. Sur la croix, il y a un acte extrême de pardon et d'espérance donné au malfaiteur, qui accomplit sa metánoia lorsqu'il arrive à la frontière ultime entre la vie et la mort et qu'il dit à son compagnon: "Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes" (Lc 23,41). A lui, qui implore: "Souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton Royaume", Jésus répond: "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis" (cf. Lc Lc 23,42-43). Ainsi, la mission terrestre du Christ commencée par l'invitation à se repentir pour entrer dans le Royaume de Dieu, se conclut avec une conversion et une entrée dans son Royaume.


5. La mission des Apôtres commença également par une invitation pressante à la conversion. Aux auditeurs de son premier discours, qui avaient ressenti leur coeur transpercé et qui demandaient avec inquiétude: "Que devons-nous faire", Pierre répondit: "Repentez-vous (metanoésate), et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint-Esprit" (Ac 2,37-38). Cette réponse de Pierre fut accueillie rapidement: "environ trois mille âmes" se convertirent en ce jour (cf. Ac Ac 2,41). Après la guérison miraculeuse d'un homme infirme, Pierre renouvela son exhortation. Il rappela aux Hiérosolymitains leur horrible péché: "Mais vous, vous avez chargé le Saint et le Juste [...] vous avez fait mourir le prince de la vie" (Ac 3,14-15), il atténua toutefois leur faute, en disant: "Cependant, frères, je sais que c'est par ignorance que vous avez agi" (Ac 3,17); il les appela ensuite à la conversion (cf. Ac Ac 3,19) et leur donna une immense espérance: "C'est pour vous d'abord que Dieu [...] l'a envoyé vous bénir, du moment que chacun de vous se détourne de ses perversités" (Ac 3,26).

De façon sembable, l'Apôtre Paul prêchait la conversion. Il le dit dans son discours au roi Agrippa, en décrivant ainsi son propre apostolat: à tous, "aux païens aussi, j'ai prêché qu'il fallait se repentir et revenir à Dieu" (Ac 26,20 cf. 1Th 1,9-10). Paul enseignait que "la bonté de Dieu [nous] pousse à la conversion" (Rm 2,4). Dans l'Apocalypse, c'est le Christ lui-même qui exhorte de façon répétée à la conversion. Inspirée par l'amour (cf. Ap Ap 3,19), l'exhortation est vigoureuse et elle manifeste toute l'urgence de la conversion (cf. Ap Ap 2,5 Ap Ap 2,16 Ap Ap 2,21-22 Ap 3,3 Ap 3,19), cependant elle est accompagnée par des promesses merveilleuses d'intimité avec le Sauveur (cf. Ap Ap 3,20-21).

Une porte d'espérance est donc toujours ouverte à tous les pécheurs. "L'homme n'est pas livré à lui-même lorsqu'il tente, de mille façons parfois déçues, une impossible ascension au ciel: il existe un tabernacle de gloire, qui est la très sainte personne de Jésus le Seigneur, où le divin et l'humain se rencontrent dans une étreinte qui ne pourra jamais être brisée: le Verbe s'est fait chair, semblable en tout à nous, excepté le péché. Il verse la divinité dans le coeur malade de l'humanité et, en y insufflant l'Esprit du Père, la rend capable de devenir Dieu par la grâce" (Orientale lumen, n. 15).

                                   * * *

Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 30 août 2000, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Communauté du Verbe de Vie; Communauté "Famille de Saint-Joseph", du Mont-Luzin.

De la Principauté de Monaco: Paroisse Saint-Charles.

De Grèce: Groupe de pèlerins d'Athènes.

Du Liban: Collège des Soeurs Antonines, de Ghazir; groupe de pèlerins.

Du Gabon: Groupe de pèlerins.


Chers frères et soeurs,

Les textes de l'Ecriture nous montrent en de nombreux passages que Dieu recherche avec persévérance et amour l'homme qui s'est éloigné de son regard de Père. Dieu s'est avancé sur les routes tortueuses des pécheurs, en son Fils venu dans notre histoire. Les premières paroles que Jésus a prononcées en public ont été: "Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche" (Mt 4,17). Il a donc invité l'homme à un changement radical de l'esprit et du coeur, c'est-à-dire à abandonner le mal et à entrer dans le royaume de justice, d'amour et de vérité qu'il venait d'inaugurer.

En acceptant de se convertir, comme le fils prodigue, l'homme revient entre les bras du Père, qui ne l'a jamais oublié ni abandonné. Pour tous les pécheurs, la porte de l'espérance demeure grande ouverte!


Je salue avec plaisir les pèlerins de langue française, en particulier ceux du Gabon, accompagnés de Monseigneur André Fernand Anguilé, Archevêque émérite de Libreville. Je salue le pèlerinage oecuménique d'Athènes et les professeurs du collège des Soeurs Antonines de Ghazir. Je vous souhaite à tous de recevoir en abondance, pendant votre pèlerinage, les grâces du grand Jubilé de l'Incarnation, et je vous bénis de grand coeur.




Catéchèses S. J-Paul II 26700