Catéchèses S. J-Paul II 27104

Mercredi 27 octobre 2004: Ps 48 La richesse humaine ne sauve pas

27104 Lecture: (Ps 48,14 Ps 48,16-19 Ps 48,21)


1. La Liturgie des Vêpres, dans son déroulement progressif, nous présente à nouveau le Psaume 48 de style sapientiel, dont la deuxième partie vient à présent d'être proclamée (cf. Ps Ps 48,14-21). Comme la précédente (cf. Ps Ps 48,1-13), sur laquelle nous nous sommes déjà arrêtés, cette partie du Psaume condamne elle aussi l'illusion engendrée par l'idolâtrie de la richesse. Il s'agit de l'une des tentations constantes de l'humanité: en se raccrochant à l'argent, considéré comme doté d'une force invincible, l'homme a l'illusion de pouvoir "acheter également la mort", en l'éloignant de lui.

2. En réalité, la mort fait irruption avec sa capacité de détruire toute illusion, écartant chaque obstacle, brisant toute confiance en soi-même (cf. Ps Ps 48,14) et faisant avancer les riches et les pauvres, les souverains et les sujets, les sots et les sages vers l'au-delà. C'est une image suggestive que le Psalmiste utilise en représentant la mort comme un pasteur qui conduit d'une main ferme le troupeau des créatures corruptibles (cf. Ps Ps 48,15). Le Psaume 48 nous propose donc une méditation réaliste et sévère sur la mort, point d'arrivée inéluctable et fondamental de l'existence humaine.

Souvent, nous cherchons par tous les moyens à ignorer cette réalité, en éloignant cette pensée de notre esprit. Mais cette tentative est non seulement inutile, mais également inopportune. En effet, la réflexion sur la mort se révèle bénéfique, car elle relativise de nombreuses réalités secondaires que nous avons malheureusement placées au niveau d'absolu, comme précisément la richesse, le succès, le pouvoir... C'est pourquoi un sage de l'Ancien Testament, le Siracide, avertit: "Dans tout ce que tu fais souviens-toi de ta fin et tu ne pécheras jamais" (Si 7,36).

3. Mais voilà qu'apparaît dans notre Psaume un tournant décisif. Si l'argent ne réussit pas à nous "racheter" de la mort (cf. Ps Ps 48,8-9), il y a cependant quelqu'un qui peut nous racheter de cet horizon sombre et dramatique. Le Psalmiste dit en effet: "Mais Dieu rachètera mon âme des griffes du shéol et me prendra" (Ps 48,16).

C'est ainsi que s'ouvre pour le juste un horizon d'espérance et d'immortalité. A la question placée au début du Psaume ("Pourquoi craindre?": Ps 48,6), est à présent donnée la réponse: "Ne crains pas quand l'homme s'enrichit" (Ps 48,17).

4. Le juste, pauvre et humilié dans l'histoire, lorsqu'il parvient à la frontière ultime de la vie, se retrouve sans biens, n'a rien à verser comme "rançon" pour arrêter la mort et se soustraire à son étreinte glaciale. Mais voilà la grande surprise: Dieu lui-même verse une rançon et arrache son fidèle des mains de la mort, car Il est le seul qui puisse vaincre la mort, inexorable à l'égard des créatures humaines.

C'est pourquoi le Psalmiste invite à "ne pas craindre" et à ne pas envier le riche toujours plus arrogant dans sa gloire (cf. ibid.) car, parvenu à la mort, il sera dépouillé de tout, il ne pourra emporter avec lui ni or ni argent, ni gloire ni succès (cf. Ps Ps 48,18-19). Le fidèle, en revanche, ne sera pas abandonné par le Seigneur, qui lui indiquera "le chemin de vie, devant ta face, plénitude de joie, en ta droite, délices éternelles" (cf. Ps Ps 15,11).

5. Nous pourrions alors placer en conclusion de la méditation sapientielle du Psaume 48, les paroles de Jésus, qui nous décrit le véritable trésor qui défit la mort: "Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel: là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent. Car où est ton trésor, là aussi sera ton coeur" (Mt 6, 19-21).

6. Dans le sillage des paroles du Christ, saint Ambroise, dans son Explication sur le Psaume 48, répète de façon claire et ferme l'inconsistance des richesses: "Ce sont toutes des choses caduques et elles ont plus tôt fait de s'en aller que de venir. Un trésor de ce genre n'est qu'un rêve. Tu te réveilles et il a déjà disparu, car l'homme qui réussira à faire passer l'ivresse de ce monde et à acquérir la sobriété de la vertu, méprise toutes ces choses et n'accorde aucune valeur à l'argent" (Commento a dodici salmi, n. 23: SAEMO, VIII, Milano-Roma 1980, p. 275).

7. L'Evêque de Milan nous invite donc à ne pas nous laisser attirer naïvement par les richesses et par la gloire humaine: "Ne crains rien, même lorsque tu apprendras que s'est accrue de façon démesurée la gloire de quelque puissante famille! Saches regarder à fond avec attention, et elle t'apparaîtra vide si elle ne possède pas en elle une miette de la plénitude de la foi". De fait, avant que le Christ ne vienne, l'homme était perdu et vide: "La chute catastrophique de cet antique Adam nous a vidés, mais elle nous a remplis de la grâce du Christ. Il s'est vidé lui-même pour nous remplir et pour faire habiter dans la chair de l'homme la plénitude de la vertu". Saint Ambroise conclut que précisément pour cette heure, avec saint Jean, nous pouvons nous exclamer: "Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce" (Jn 1,16) (cf. ibid.).

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Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier des prêtres du diocèse de Metz, avec leur Évêque Mgr Raffin, le groupe de jeunes confirmés du diocèse de Valence, avec leur Évêque Mgr Lagleize, et tous les jeunes présents ce matin. Que votre pèlerinage à Rome ravive votre foi et ouvre vos coeurs à l'espérance !

APPEL DU PAPE POUR LES POPULATIONS D'IRAK

J'accompagne chaque jour par la prière la chère population irakienne, qui tente de reconstruire les Institutions de son pays.

Dans le même temps, j'encourage les chrétiens à continuer avec générosité à offrir leur contribution fondamentale pour la réconciliation des coeurs.

J'exprime, enfin, ma participation émue à la douleur des familles des victimes et aux souffrances des otages et de tous les innocents frappés par la barbarie aveugle du terrorisme.



Mercredi 3 novembre 2004: Ap 4 L'hymne des rachetés

31104 Lecture: (Ap 4,11 Ap 5,9 Ap 5,10)

1. Le Cantique à présent proposé confère à la Liturgie des Vêpres la simplicité et l'intensité d'une louange chorale. Il appartient à la vision solennelle d'ouverture de l'Apocalypse, qui présente une sorte de Liturgie céleste à laquelle nous aussi, qui sommes encore en pèlerinage sur la terre, nous nous associons au cours de nos célébrations ecclésiales.

L'hymne, composée de plusieurs versets tirés de l'Apocalypse et unifiés par l'usage liturgique, est fondée sur deux éléments fondamentaux. Le premier, brièvement esquissé, est la célébration de l'oeuvre du Seigneur: "C'est toi qui créas l'univers; par ta volonté, il n'était pas et fut créé" (Ap 4,11). La création révèle en effet l'immense puissance de Dieu. Comme le dit le Livre de la Sagesse, "la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur" (Sg 13,5). L'Apôtre Paul observe de même: "Ce qu'il a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses oeuvres" (Rm 1,20). C'est pourquoi le chant de louange élevé au Créateur pour en célébrer la gloire est un devoir.

2. Dans ce contexte, il peut être intéressant de rappeler que l'empereur Domitien, sous le règne duquel fut peut-être composée l'Apocalypse, se faisait appeler du titre de "Dominus et deus noster" et exigeait que l'on ne s'adresse à lui qu'avec ce titre (cf. Suétone, Domitien, XIII).

Les chrétiens refusaient, bien sûr, d'accorder à une créature humaine, même très puissante, des titres semblables et n'adressaient leurs acclamations d'adoration qu'au véritable "Seigneur et notre Dieu", créateur de l'univers (cf. Ap Ap 4,11) et à Celui qui est, avec Dieu, "le Premier et le Dernier" (cf. Ap Ap 1,17), assis avec Dieu son Père sur le trône céleste (cf. Ap Ap 3,21): le Christ mort et ressuscité, symboliquement représenté ici comme un "Agneau debout", bien qu'il ait été "égorgé" (Ap 5,6).

3. Tel est précisément le deuxième élément, largement développé, de l'hymne que nous commentons: le Christ, Agneau immolé. Les quatre Vivants et les vingt-quatre Vieillards l'acclament avec un chant qui commence par l'acclamation: "Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu fus égorgé" (Ap 5,9).

Au centre de la louange se trouve donc le Christ avec son oeuvre historique de rédemption. C'est précisément pour cela qu'Il est en mesure de déchiffrer le sens de l'histoire: c'est Lui qui "ouvre les sceaux" (ibid.) du livre secret qui contient le projet voulu par Dieu.

4. Mais son oeuvre n'est pas seulement une oeuvre d'interprétation, elle est également un acte d'accomplissement et de libération. Puisqu'il a été "égorgé", il a pu "racheter" (ibid.) les hommes qui proviennent des origines les plus diverses.

Le verbe grec utilisé ne renvoie pas explicitement à l'histoire de l'Exode, dans laquelle on ne parle jamais de "racheter" les israélites; toutefois, la suite de la phrase contient une allusion évidente à la célèbre promesse faite par Dieu à l'Israël du Sinaï: "Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte" (Ex 19,6).

5. Or, cette promesse est devenue réalité: l'Agneau a, de fait, constitué pour Dieu "une Royauté de prêtres régnant sur la terre" (Ap 5,10), et cette royauté est ouverte à l'humanité tout entière appelée à former la communauté des fils de Dieu, comme le rappellera saint Pierre: "Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière" (1P 2,9).

Le Concile Vatican II fait explicitement référence à ces textes de la Première Lettre de Pierre et du Livre de l'Apocalypse, quand, présentant le "sacerdoce commun" qui appartient à tous les fidèles, il illustre les modalités selon lesquelles ces derniers l'exercent: "Les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l'offrande de l'Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l'action de grâces, le témoignage d'une vie sainte, et par leur renoncement et leur charité effective" (Lumen gentium LG 10).

6. L'hymne du Livre de l'Apocalypse sur laquelle nous méditons aujourd'hui se conclut par une acclamation finale entonnée par des "myriades de myriades" d'anges (cf. Ap Ap 5,11). Elle concerne "l'Agneau égorgé", auquel est attribuée la même gloire que celle destinée à Dieu le Père, car il est "digne [...] de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force" (Ap 5,12). C'est le moment de la contemplation pure, de la louange joyeuse, du chant d'amour au Christ dans son mystère pascal.

Cette image lumineuse de la gloire céleste est anticipée dans la Liturgie de l'Eglise. En effet, comme le rappelle le Catéchisme de l'Eglise catholique, la Liturgie est "action" du Christ tout entier ("Christus totus"). Ceux qui la célèbrent vivent déjà, d'une certaine façon, au-delà des signes, dans la Liturgie céleste, où la célébration est entièrement communion et fête. C'est à cette Liturgie éternelle que l'Esprit et l'Eglise nous font participer quand nous célébrons, dans les sacrements, le Mystère du salut (cf. nn. 1136.1139).
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Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin. Puisse votre séjour à Rome être une occasion pour grandir dans la foi et la confiance au Christ Ressuscité.



Mercredi 10 novembre 2004: Ps 61 L'humanité continue à avoir recours à la violence sans sursaut de conscience, également à notre époque ensanglantée


10114 Lecture: (Ps 61,2-3 Ps 61,8-9 Ps 61,12-13)



1. Les douces paroles du Psaume 61 qui viennent de retentir sont un chant de confiance, ouvert par une sorte d'antienne, répétée à la moitié du texte. Elle est comme une prière jaculatoire sereine et forte, une invocation qui est également un programme de vie: "En Dieu seul le repos pour mon âme, de lui mon salut; lui seul mon rocher, mon salut, ma citadelle, je ne bronche pas" (Ps 61,2-3 Ps 61,6-7).

2. Dans son développement, le Psaume oppose cependant deux types de confiance. Il s'agit de deux choix fondamentaux, un bon choix et un choix pervers, qui comportent deux conduites morales différentes. Il y a tout d'abord la confiance en Dieu, exaltée dans l'invocation du début où entre en scène un symbole de stabilité et de sécurité, comme le rocher, "la citadelle", c'est-à-dire une forteresse et un rempart de protection.

Le Psalmiste répète: "En Dieu mon salut et ma gloire, le rocher de ma force. En Dieu mon abri" (Ps 61,8). C'est ce qu'il affirme après avoir évoqué les trames hostiles de ses ennemis qui tentent de "l'abattre d'en-haut" (cf. Ps Ps 61,4-5).

3. Il y a ensuite une autre confiance liée à l'idolâtrie, sur laquelle l'orant fixe avec insistance son attention critique. C'est une confiance qui fait rechercher la sécurité et la stabilité à travers la violence, le vol et la richesse.

L'appel devient alors clair et net: "N'allez pas vous fier à la violence, vous essoufflant en rapines; aux richesses quand elles s'accroissent n'attachez pas votre coeur!" (Ps 61,11).

Les idoles ici évoquées et proscrites comme étant contraires à la dignité de l'homme et à la coexistence sociale sont au nombre de trois.

4. Le premier faux dieu est la violence, à laquelle l'humanité continue malheureusement d'avoir recours également à notre époque ensanglantée. Cette idole s'accompagne de l'immense cortège de guerres, d'oppressions, de prévarications, de tortures et de tueries abominables; infligées sans aucun sursaut de conscience.

Le deuxième faux dieu est le vol, qui s'exprime dans l'extorsion, dans l'injustice sociale, dans l'usure, dans la corruption politique et économique. Trop de personnes cultivent l'"illusion" de pouvoir satisfaire de cette façon leur avidité.

Enfin, la richesse est la troisième idole à laquelle "s'attache le coeur" de l'homme dans l'espérance trompeuse de pouvoir se sauver de la mort (cf. Ps Ps 48) et de s'assurer une suprématie grâce au prestige et au pouvoir.

5. En se servant de cette triade diabolique, l'homme oublie que les idoles sont des trouvailles inconsistantes et même nuisibles. En ne se fiant qu'aux choses et à soi-même, il oublie qu'il est "un souffle... un mensonge", et même, s'il est pesé sur une balance, "moins qu'un souffle" (Ps 61,10 cf. Ps 38,6-7).

Si nous étions davantage conscients de notre caractère caduc et de la limite propre aux créatures, nous ne choisirions pas la voie de la confiance dans les idoles, ni n'organiserions notre vie selon les critères de pseudo-valeurs fragiles et inconsistantes. Nous nous orienterions plutôt vers l'autre confiance, celle qui a en son centre le Seigneur, source d'éternité et de paix. A lui seul, en effet, "appartient le pouvoir"; lui seul est source de grâce; lui seul est artisan de justice, payant "l'homme selon ses oeuvres" (cf. Ps Ps 61,12-13).

6. Le Concile Vatican II a appliqué aux prêtres l'invitation du Psaume 61 à "ne pas attacher son coeur aux richesses" (cf. Ps Ps 61,11). Le Décret sur le ministère et la vie sacerdotale exhorte: "Les prêtres, loin d'attacher leur coeur à la richesse, éviteront toute espèce de cupidité et rejetteront soigneusement tout ce qui aurait une apparence commerciale" (Presbyterorum ordinis PO 17).

Toutefois, cet appel à rejeter la confiance perverse et à choisir celle qui conduit à Dieu vaut pour tous et doit devenir notre étoile polaire dans le comportement quotidien, dans les choix moraux, dans le style de vie.

7. Certes, il s'agit d'une voie difficile qui comporte également des épreuves pour le juste et des choix courageux, qui sont cependant toujours marqués par la confiance en Dieu (cf. Ps Ps 61,2). Sous cette lumière, les Pères de l'Eglise ont vu dans l'orant du Psaume 61 la préfiguration du Christ, et ils ont placé sur ses lèvres l'invocation initiale de confiance et d'adhésion totale à Dieu.

A ce propos, dans son Commentaire sur le Psaume 61, saint Ambroise explique ce qui suit: "Qu'aurait dû faire en premier lieu notre Seigneur Jésus, en assumant la chair de l'homme pour la purifier dans sa personne, si ce n'est effacer l'influence maléfique de l'antique péché? A travers la désobéissance, c'est-à-dire en violant les prescriptions divines, la faute s'était insinuée en rampant. Il a dû alors rétablir tout d'abord l'obéissance, afin de bloquer le foyer du péché... En personne, il a pris sur lui l'obéissance, pour nous la transmettre" (Commento a dodici Salmi 61, 4: SAEMO, VIII, Milano-Roma 1980, p. 283).

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Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier la Faculté de Droit canonique de l’Institut catholique de Paris. Puissiez-vous compter sur le Seigneur en tous temps, lui qui vous invite à l’espérance!

A l'issue de l'Audience générale du 10 novembre 2004, le Pape Jean-Paul II rappelait l'indépendance de la Pologne:


Les paroles, pleines de confiance, du Psaume que nous méditons aujourd'hui sont une prière et dans le même temps un programme de vie: "En Dieu seul le repos pour mon âme, de lui mon salut" (Ps 61,2).

A cette confiance envers Dieu s'oppose la tentation idolâtre de domination sur les autres, qui se manifeste dans l'abus de pouvoir, dans le vol, dans la richesse qui, selon de nombreuses personnes, devraient garantir prestige et pouvoir.

Cependant, celui qui est conscient du fait que tout passe et qui a conscience de ses propres limites ne construit pas sa vie sur ces fausses bases. L'homme croyant ne place sa confiance que dans le Christ, véritable source de joie et de paix.

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue polonaise! Aujourd'hui, je salue en particulier les Recteurs et les professeurs des Universités techniques, avec Mgr Marek Jedraszewski de Poznán. Que Dieu vous assiste dans votre travail et qu'il vous soit propice!

Demain, nous célébrerons la Fête de l'Indépendance de la Pologne. Nous rendons grâce à Dieu pour la liberté de notre patrie. Que ce don particulier, payé par le sang de nos pères et de nos mères, porte de nombreux fruits dans notre patrie et soit accompagné par l'accomplissement zélé des devoirs de chacun, par la compréhension réciproque et par le dévouement au bien commun. Que dans sa Providence, le Seigneur bénisse notre patrie tout entière.

Loué soit Jésus Christ.



Mercredi 17 novembre 2004: Ps 66 Que tous les peuples glorifient le Seigneur

17114 Lecture: (Ps 66,2-4 Ps 66,7-8)

1. "La terre a donné son fruit", s'exclame le Psaume que nous venons de proclamer; il s'agit du Psaume 66, l'un des textes insérés dans la Liturgie des Vêpres. La phrase nous fait penser à un hymne d'action de grâce adressé au Créateur pour les dons de la terre, signe de la bénédiction divine. Mais cet élément naturel est intimement lié à l'histoire: les fruits de la nature sont utilisés comme une occasion pour demander de façon répétée à Dieu qu'il bénisse son peuple (cf. Ps Ps 66,2 Ps Ps 66,7 Ps Ps 66,8), de manière à ce que toutes les nations de la terre s'adressent à Israël, en cherchant par son intermédiaire à atteindre le Dieu Sauveur.

On trouve donc dans la composition une perspective universelle et missionnaire, dans le sillage de la promesse divine faite à Abraham: "Par toi se béniront tous les clans de la terre" (Gn 12,3 cf. Gn Gn 18,18 Gn 28,14).

2. La bénédiction divine demandée pour Israël se manifeste concrètement dans la fertilité des champs et dans la fécondité, c'est-à-dire dans le don de la vie. C'est pourquoi le Psaume s'ouvre par un verset (cf. Ps Ps 66,2) qui renvoie à la célèbre bénédiction sacerdotale rapportée dans le Livre des Nombres: "Que Yahvé te bénisse et te garde! Que Yahvé fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce! Que Yahvé te découvre sa face et t'apporte la paix!" (Nb 6, 24-26).

Le thème de la bénédiction retentit dans le final du Psaume, où réapparaissent les fruits de la terre (cf. Ps 66,7-8). Mais c'est là que l'on rencontre le thème universaliste qui confère à la teneur spirituelle de tout l'hymne une surprenante ampleur d'horizons. Il s'agit d'une ouverture qui reflète la sensibilité d'Israël, désormais prêt à se confronter avec tous les peuples de la terre. Il est possible de situer la composition du Psaume après l'expérience de l'exil Babylonien, lorsque le peuple a désormais commencé l'expérience de la diaspora entre des pays étrangers et dans de nouvelles régions.

3. Grâce à la bénédiction implorée d'Israël, toute l'humanité pourra connaître les "voies" et le "salut" du Seigneur (cf. Ps Ps 66,3), c'est-à-dire son projet salvifique. Il est révélé à toutes les cultures et à toutes les sociétés que Dieu juge et gouverne les peuples et les nations de toutes les parties de la terre, en conduisant chacun d'eux vers des horizons de justice et de paix (cf. Ps Ps 66,5).

C'est le grand idéal vers lequel nous tendons, c'est l'annonce la plus bouleversante qui ressort du Psaume 66 et de nombreuses pages prophétiques (cf. Is 2, 1-5; 60, 1-22; Jl 4,1-11 So 3,9-10 Ml 1, So 11).

Et ce sera également la proclamation chrétienne, que saint Paul décrira en rappelant que le salut de tous les peuples est le coeur du "mystère", c'est-à-dire du dessein salvifique divin: "Les païens sont admis au même héritage, membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l'Evangile" (Ep 3, 6).

4. Israël peut désormais demander à Dieu que toutes les nations participent à sa louange; ce sera un choeur universel: "Que les peuples te rendent grâce, ô Dieu, que les peuples te rendent grâce tous", répète-t-on dans le Psaume (cf. Ps Ps 66,4 Ps Ps 66,6).

Le souhait du Psaume est un prélude à l'événement décrit dans la Lettre aux Ephésiens, lorsqu'elle fait peut-être allusion au mur de séparation qui divisait les juifs des païens dans le temple de Jérusalem: "Or voici qu'à présent, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches, grâce au sang du Christ. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine... Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des hôtes; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu" (Ep 2,13-14 Ep 2,19).

Il s'ensuit un message pour nous: nous devons abattre les murs des divisions, de l'hostilité et de la haine, afin que la famille des enfants de Dieu se retrouve en harmonie à l'unique table, pour bénir et louer le Créateur pour les dons qu'il dispense à tous, sans distinction (cf. Mt Mt 5,43-48).

5. La tradition chrétienne a relu le Psaume 66 d'un point de vue christologique et mariologique. Pour les Pères de l'Eglise, "la terre qui a donné son fruit" est la Vierge Marie qui donne le jour au Christ Seigneur.

C'est par exemple le cas de saint Grégoire le Grand dans son Commentaire sur le premier Livre des Rois, lorsqu'il commente ce verset en le reliant à de nombreux autres passages de l'Ecriture: "Marie est appelée à juste titre "mont riche de fruits", car un fruit excellent est né d'elle, c'est-à-dire un homme nouveau. Et le prophète, en la regardant belle et parée de la gloire de sa fécondité, s'exclame: "Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines" (Is 11,1). David, se réjouissant pour le fruit de ce mont, dit à Dieu: "Que les peuples te rendent grâce, ô Dieu, que les peuples te rendent grâce tous. La terre a donné son fruit". Oui, la terre a donné son fruit, car celui que la Vierge a engendré, elle ne l'a pas conçu par l'oeuvre d'un homme, mais parce que l'Esprit Saint a étendu son ombre sur elle. C'est pourquoi le Seigneur dit au roi et prophète David: "C'est le fruit sorti de tes entrailles que je mettrai sur le trône fait pour toi" (Ps 131,11). C'est pourquoi Isaïe affirme: "Le fruit de la terre deviendra fierté et ornement" (Is 4,2). En effet, celui que la Vierge a engendré n'a pas seulement été un "homme saint", mais également un "Dieu puissant" (Is 9,5)" (Testi mariani del primo millennio, III, Roma 1990, p. 625).
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J’accueille avec joie les pèlerins de langue française. Que votre pèlerinage à Rome soit pour vous l’occasion de rendre grâce à Dieu, avec tous les peuples, pour les nombreux bienfaits dont il ne cesse de vous combler !



Mercredi 24 novembre 2004: Col 1 Le Seigneur Jésus "Premier-Né" de toute créature et "Premier-Né" d'entre les morts


24114 Lecture: (Col 1,3 Col 1,12 Col 1,15-17)

1. Le grand hymne christologique par lequel s'ouvre la Lettre aux Colossiens vient à présent de retentir. Dans celui-ci apparaît précisément la figure glorieuse du Christ, coeur de la liturgie et centre de toute la vie ecclésiale. Cependant, l'horizon de l'hymne s'élargit très vite à la création et à la rédemption, touchant tout être créé et l'histoire tout entière.

Dans ce chant, on retrouve le souffle de foi et de prière de l'antique communauté chrétienne et l'Apôtre en recueille la voix et le témoignage, tout en imprimant son sceau à l'hymne.

2. Après une introduction dans laquelle est rendue grâce au Père pour la rédemption (cf. Col Col 1,12-14), deux strophes composent ce Cantique, que la Liturgie des Vêpres repropose chaque semaine. La première célèbre le Christ comme "Premier-Né de toute créature", c'est-à-dire engendré avant tout être, affirmant ainsi son éternité qui transcende l'espace et le temps (cf. Col Col 1,15-18). Il est l'"image", l'"icône" visible de ce Dieu qui demeure invisible dans son mystère. Telle avait été l'expérience de Moïse qui, dans son désir ardent de voir de ses yeux la réalité personnelle de Dieu, s'était entendu répondre: "Tu ne peux pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre" (Ex 33,20 cf. également Jn 14,8-9).

En revanche, le visage du Père Créateur de l'univers devient accessible dans le Christ, artisan de la réalité créée: "Car c'est en lui qu'ont été créées toutes choses... et tout subsiste en lui" (Col 1,16-17). D'un côté, le Christ est donc supérieur aux réalités créées, mais, de l'autre, il est impliqué dans leur création. C'est pourquoi nous pouvons le voir comme l'"image du Dieu invisible", devenu proche de nous à travers l'acte de création.

3. La louange en l'honneur du Christ se dirige, dans la deuxième strophe (cf. vv. 18b-20), vers un autre horizon: celui du salut, de la rédemption, de la régénération de l'humanité qu'il a créée mais qui, avec le péché, a sombré dans la mort.

Or, la "plénitude" de grâce et de l'Esprit Saint que le Père a placée dans le Fils fait en sorte qu'il puisse, en mourant et en ressuscitant, nous communiquer une vie nouvelle (cf. vv. 19-20).

4. Il est donc célébré comme "le Premier-Né d'entre les morts" (1, 18b). Grâce à sa "plénitude" divine, mais également son sang versé sur la "Croix", le Christ "réconcilie" et "pacifie" toutes les réalités, célestes et terrestres. Il les ramène ainsi à leur situation d'origine, en recréant l'harmonie originelle, voulue par Dieu selon son projet d'amour et de vie. Création et rédemption sont donc reliées entre elles comme les étapes d'un même événement de salut.

5. Selon notre habitude, nous laissons à présent la place à la méditation des grands maîtres de la foi, les Pères de l'Eglise. Ce sera l'un d'eux qui nous guidera dans la réflexion sur l'oeuvre rédemptrice accomplie par le Christ, dans son sang sacrificiel.

En commentant notre hymne, saint Jean Damascène, dans le Commentaire à la Lettre de saint Paul qui lui est attribué, écrit: "Saint Paul parle de "rédemption à travers son sang" (Ep 1,7). Le sang du Seigneur, qui conduit les prisonniers de la mort à la vie, est en effet donné en rachat. Il n'était véritablement pas possible, pour ceux qui étaient sujets au règne de la mort, d'être libérés d'une autre façon, si ce n'est au moyen de celui qui a participé avec nous à la mort... De l'opération effectuée lors de sa venue, nous avons connu la nature de Dieu qui existait avant sa venue. C'est en effet l'oeuvre de Dieu d'avoir fait disparaître la mort, d'avoir rendu la vie et reconduit le monde à Dieu. C'est pourquoi il dit: "Il est l'Image du Dieu invisible" (Col 1,15), pour manifester qu'il est Dieu, même s'il n'est pas le Père, mais l'image du Père, et qu'il a la même identité que lui, bien qu'il ne soit pas lui" (I libri della Bibbia interpretati dalla grande tradizione, Bologna 2000, PP 18 PP 23).

Jean Damascène conclut ensuite par un regard d'ensemble sur l'oeuvre salvifique du Christ: "La mort du Christ sauva et renouvela l'homme; et elle reconduisit les anges à la joie primitive, en raison des rachetés, et relia les réalités inférieures aux réalités supérieures... Elle apporta en effet la paix et fit disparaître l'inimitié. C'est pourquoi les anges disaient: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre"" (ibid, p. 37).
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier le groupe des paroisses de Schleithal-Trimbach. Que votre séjour à Rome vous affermisse dans l’attachement au Seigneur Jésus et dans le service de vos frères !
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Le Saint-Père exprimait sa proximité à l'égard du peuple ukrainien, en raison de la grave crise politique qui a éclaté en Ukraine, à la suite des élections présidentielles:

Je salue cordialement les pèlerins ukrainiens présents à cette audience. Très chers amis, je vous assure, ainsi que tout le peuple ukrainien, qu'au cours de ces journées, je prie de façon particulière pour votre bien-aimée patrie.
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Avant de se rendre dans la Salle Paul VI pour l'Audience générale, le Saint-Père a salué 4.000 jeunes et étudiants italiens qui s'étaient rassemblés dans la Basilique Saint-Pierre. Au cours de la rencontre, le Pape leur a adressé les paroles suivantes:

Je suis très heureux de vous rencontrer, chers jeunes et étudiants provenant de diverses régions d'Italie. J'adresse avec affection un salut cordial à chacun de vous.

Dimanche dernier, nous avons célébré la solennité du Christ, Roi de l'Univers. Très chers amis, que Jésus soit toujours au centre de votre vie! Qu'Il soit la lumière et le guide de chacun de vos choix; participez généreusement à travers votre témoignage à la construction de son Royaume de justice et de paix.

Récitons à présent ensemble le Notre Père.



Mercredi 1er décembre 2004: Ps 71 Le pouvoir royal du Messie

11204 Lecture: (Ps 71,1-3 Ps 71,7 Ps 71,10-11)

1. La Liturgie des Vêpres, dont nous commentons progressivement les textes tirés des Psaumes et les cantiques, propose en deux étapes l'un des Psaumes les plus chers à la tradition juive et chrétienne, le Psaume 71, un chant royal que les Pères de l'Eglise ont médité et réinterprété dans une optique messianique.

Nous venons à présent d'écouter le premier grand mouvement de cette prière solennelle (cf. Ps Ps 71,1-11). Il s'ouvre par une intense invocation chorale à Dieu, afin qu'il accorde au souverain le don qui est fondamental pour le bon gouvernement, la justice. Celle-ci est en particulier rendue aux pauvres qui, en revanche, sont généralement les victimes du pouvoir.

On remarquera l'insistance particulière avec laquelle le Psalmiste place l'accent sur l'engagement moral de diriger le peuple selon la justice et le droit: "O Dieu, donne au roi ton jugement, au fils de roi ta justice, qu'il rende à ton peuple sentence juste et jugement à tes petits. Il jugera le petit peuple" (Ps 71,1-2 Ps 71,4).

De même que le Seigneur dirige le monde selon la justice (cf. Ps Ps 35,7), le roi qui est son représentant visible sur la terre - selon l'antique conception biblique - doit se conformer à l'action de son Dieu.

2. Si l'on viole les droits des pauvres, on n'accomplit pas seulement un acte politique incorrect et moralement injuste. Pour la Bible, on commet également un acte contre Dieu, un délit religieux, car le Seigneur est le protecteur et le défenseur des pauvres et des opprimés, des veuves et des orphelins (cf. Ps 67, 6), c'est-à-dire de tous ceux qui n'ont pas de protecteurs humains.

Il est facile de comprendre comment la tradition a remplacé la figure souvent décevante du roi David - déjà à partir de l'effondrement de la monarchie de Juda (VI siècle av. J.C.) - par la figure lumineuse et glorieuse du Messie, dans le sillage de l'espérance prophétique exprimée par Isaïe: "Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays" (Is 11,4). Ou, selon l'annonce de Jérémie, "Voici venir des jours - oracle de Yahvé - où je susciterai à David un germe juste; un roi régnera et sera intelligent, exerçant dans le pays droit et justice" (Jr 23,5).

3. Après cette imploration vive et passionnée du don de la justice, le Psaume élargit son horizon et contemple le royaume messianique-royal dans son déploiement le long des deux coordonnées, celles du temps et celle de l'espace. D'un côté, en effet, l'on exalte sa durée dans l'histoire (cf Ps 71,5 Ps 71,7). Les images de type cosmique sont très évocatrices: on trouve l'écoulement des jours rythmé par le soleil et par la lune, mais également celui des saisons avec la pluie et la floraison.

Un royaume qui est donc fécond et serein, mais toujours placé à l'enseigne des valeurs qui sont capitales: la justice et la paix (cf. Ps Ps 71,7). Tels sont les signes de l'entrée du Messie dans notre histoire. Dans cette perspective, le commentaire des Pères de l'Eglise, qui voient dans ce roi-Messie le visage du Christ, roi éternel et universel, nous éclaire.

4. Ainsi, saint Cyrille d'Alexandrie, dans son Explanatio in Psalmos, observe que le jugement, que Dieu donne au roi, est celui dont parle saint Paul, "le dessein [...] de ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ" (cf. Ep Ep 1,10). En effet, "lorsque viendront ses jours, fleurira la justice et abondera la paix", comme pour dire que "lorsque viendront les jours du Christ, grâce à la foi surgira pour nous la justice, et alors que nous nous tournons vers Dieu surgira pour nous l'abondance de la paix". Du reste, c'est précisément nous qui sommes les "pauvres" et les "fils des pauvres" que ce roi secourt et sauve: et si, tout d'abord, "il appelle "pauvres" les saints apôtres, car ils étaient pauvres en esprit, c'est ensuite nous qu'il a sauvés en tant que "fils des pauvres", en nous justifiant et en nous sanctifiant dans la foi au moyen de l'Esprit" (PGLXIX, 1180).

5. D'autre part, le Psalmiste décrit également le cadre géographique dans lequel se situe la royauté de justice et de paix du roi-Messie (cf. Ps Ps 71,8-11). C'est ici qu'entre en scène une dimension universaliste, qui va de la Mer Rouge ou de la Mer Morte jusqu'à la Méditerranée, de l'Euphrate, le grand "fleuve" oriental, jusqu'aux frontières extrêmes de la terre (cf. Ps Ps 71,8), évoquées également en citant Tarsis et les îles, les territoires occidentaux les plus reculés selon l'ancienne géographie biblique (cf. v. 10). Il s'agit d'un regard qui s'étend sur toute la carte du monde alors connu, qui comprend les Arabes et les nomades, souverains d'Etats éloignés, et même les ennemis, dans une étreinte universelle souvent chantée par les Psaumes (cf. Ps Ps 46,10 Ps 86,1-7) et par les prophètes (cf; Is 2, 1-5; 60, 1-22; Ml 1,11).

Le sceau idéal de cette vision pourrait alors précisément être formulé par les paroles d'un prophète, Zacharie, des paroles que les Evangiles appliqueront au Christ: "Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi, il est juste... Il retranchera d'Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux; l'arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer et du fleuve aux extrémités de la terre" (Zc 9, 9-10; cf. Mt Mt 21,5).
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Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience. Que le Seigneur éclaire votre chemin et qu’il vous conduise à la joie de Noël!




Catéchèses S. J-Paul II 27104