Catéchèses S. J-Paul II 10502

Mercredi 1er mai 2002 La fête du travail, le mois de Marie, la paix en Terre Sainte

10502 1. Aujourd'hui, premier mai, nous célébrons la Fête du travail. Pour nous, chrétiens, celle-ci est placée sous la protection de saint Joseph travailleur. Cet événement important est souligné par diverses initiatives qui tendent à mettre en évidence l'importance et la valeur du travail, à travers lequel l'homme, en transformant la nature et en l'adaptant à ses propres besoins, se réalise lui-même en tant qu'homme.

L'invitation à dominer la terre (cf. Gn
Gn 1,28), placée au début de l'histoire du salut, revêt à ce propos un intérêt déterminant et toujours actuel. La création est un don de Dieu confié à la créature humaine afin que, en la cultivant et en la conservant avec soin, celle-ci puisse pourvoir à ses nécessités. C'est du travail que provient le "pain quotidien", que nous invoquons dans la prière du Notre Père.

On pourrait dire, dans un certain sens, qu'à travers le travail, l'homme devient plus homme. Voilà pourquoi le goût du travail est une vertu. Mais pour que le goût du travail permette effectivement à l'homme de devenir plus homme, il faut qu'il soit toujours accompagné par l'ordre social du travail. Ce n'est qu'à ces conditions que sont sauvegardées la dignité inaliénable de la personne et la valeur humaine et sociale de l'activité du travail. Confions à la protection attentive de saint Joseph travailleur ceux qui, partout dans le monde, appartiennent à la grande famille du travail.

2. Aujourd'hui commence le mois consacré à la Madone, qui est très cher à la piété populaire. De nombreuses paroisses et familles, dans le sillage de traditions religieuses désormais consolidées, continuent à faire du mois de mai un mois "marial", en multipliant avec ferveur les initiatives liturgiques, catéchétiques et pastorales!

Que ce soit partout un mois d'intense prière avec Marie! Tel est le souhait que je forme de tout coeur pour chacun de vous, très chers frères et soeurs, en vous recommandant encore une fois la récitation quotidienne du saint Rosaire. Il s'agit d'une prière simple, apparemment répétitive, mais plus que jamais utile pour pénétrer les mystères du Christ et de sa Mère, qui est aussi la nôtre. C'est, dans le même temps, une façon de prier que l'Eglise sait être agréable à la Madone elle-même. Nous sommes invités à y avoir recours également dans les moments les plus difficiles de notre pèlerinage sur terre.


3. En ce début de mois marial, je vous invite tous à vous unir à moi dans une prière pour les travailleurs, et en particulier pour ceux qui ont des difficultés à trouver un emploi. Ensuite, nous ne pouvons qu'intensifier notre prière confiante et incessante pour la paix en Terre Sainte, où nous souhaitons que puissent au plus tôt recommencer à coexister dans la sécurité et la sérénité les peuples israélien et palestinien, tous deux chers à mon coeur. Que par leur intercession, la Sainte Vierge et son époux saint Joseph, gardien du Rédempteur, obtiennent cette grâce pour nous.


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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 1er mai 2002, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Paroisse de Seltz; paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul, de Viarmes; paroisse Saint-Vincent, de Bagnères-de-Bigorre; paroisse du Bosset; Mouvement des chrétiens retraités, de Luzech; Lycée Notre-Dame de la Compassion, de Pontoise; Lycée Saint-Louis, de Bar-le-Duc; Institution Saint-Michel, de Saint-Laurent-sur-Sèvre; lycées les Cordelier, de Dinan, et Saint-Charles, de Saint-Brieuc.

De Belgique: Groupe de pèlerins.

Chers Frères et Soeurs,

Aujourd’hui nous célébrons la fête du travail, placée sous la protection de saint Joseph travailleur. Cela souligne la valeur de l’activité humaine, par laquelle la personne se réalise elle-même en se procurant le «pain quotidien», que nous demandons dans la prière du Notre Père. Aujourd’hui débute aussi le «mois de Marie», temps propice de prière avec la Mère du Sauveur, particulièrement à travers la récitation quotidienne du Rosaire. Je vous invite donc à vous unir à ma prière pour tous les travailleurs, pour les personnes sans travail, et à intensifier nos supplications pour la paix en Terre sainte, afin que les peuples israélien et palestinien puissent vivre au plus tôt dans la sécurité et la sérénité. Que l’intercession de la Vierge Sainte et de saint Joseph, son époux, nous obtienne une telle grâce!

J’accueille avec joie les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes du lycée les Cordeliers de Dinan et du lycée Saint-Charles de Saint-Brieuc, et des adultes du diocèse, avec leur évêque, Mgr Fruchaud. Puisse votre séjour affermir votre foi et faire de vous des témoins de l’Evangile! Avec la Bénédiction apostolique.


Mercredi 8 mai 2002: Ps 50 "Prends pitié de moi, ô Seigneur"

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Lecture: (
Ps 50,3 Ps 50,6 Ps 50,9-10)

1. Chaque semaine de la Liturgie des Laudes est rythmée, le vendredi, par le Psaume 50, le Miserere, le Psaume pénitentiel le plus aimé, chanté et médité, un hymne que le pécheur repenti élève à Dieu miséricordieux. Nous avons déjà eu l'occasion, dans une précédente catéchèse, de présenter le cadre général de cette grande prière. On entre tout d'abord dans la région ténébreuse du péché pour y apporter la lumière du repentir humain et du pardon divin (cf. Ps Ps 50,3-11). On passe ensuite à l'exaltation du don de la grâce divine, qui transforme et renouvelle l'esprit et le coeur du pécheur repenti: c'est une région lumineuse, remplie d'espérance et de confiance (cf. Ps Ps 50,12-21).

Au cours de cette réflexion nous nous arrêterons, pour réfléchir sur la première partie du Psaume 50 en approfondissant certains de ses aspects. En ouverture, nous voudrions cependant présenter la merveilleuse proclamation divine du Sinaï, qui est presque le portrait de Dieu chanté dans le Miserere: "Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité; qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché" (Ex 34,6-7).

2. L'invocation initiale s'élève vers Dieu pour obtenir le don de la purification qui rend - comme le disait le prophète Isaïe - "blancs comme neige" et "comme laine" les péchés, qui sont en eux-mêmes semblables à l'"écarlate" et "rouges comme la pourpre" (cf. Is Is 1,18). Le Psalmiste confesse son péché de façon nette et sans hésitation: "Car mon péché, moi, je le connais... contre toi, toi seul, j'ai péché, ce qui est coupable à tes yeux, je l'ai fait" (Ps 50,5-6).

La conscience personnelle du pécheur entre donc en scène, s'ouvrant à une claire perception de son mal. C'est une expérience qui fait appel à la liberté et la responsabilité, et qui conduit à admettre que l'on a brisé un lien pour effectuer un choix de vie différent de celui de la Parole divine. Il s'ensuit une décision radicale de changement. Tout cela est contenu dans le verbe "reconnaître", un verbe qui en hébreu ne signifie pas seulement une adhésion intellectuelle, mais un choix de vie.

C'est ce que, malheureusement, de nombreuses personnes ne font pas, comme nous admoneste Origène: "Certaines personnes, après avoir péché, sont absolument tranquilles et ne se préoccupent pas du tout de leur péché; elles ne sont pas non plus effleurées par la conscience du mal commis, mais elles vivent comme si de rien n'était. Ces personnes ne pourraient certainement pas dire: ma faute est toujours devant moi. En revanche, lorsqu'une personne, après avoir péché, se ronge et s'afflige pour son péché, est tourmentée par les remords, est sans cesse déchirée et subit les assauts intérieurs de sa conscience qui la condamne, elle s'exclame à juste titre: il n'y a pas de paix pour mes os face à l'aspect de mes péchés... Lorsque nous plaçons donc devant les yeux de notre coeur les péchés commis, que nous les regardons un par un, nous les reconnaissons, nous rougissons et nous nous repentons de ce que nous avons fait, bouleversés et affligés à juste titre, nous disons qu'il n'y a pas de paix dans nos os face à l'aspect de nos péchés..." (Homélie sur les Psaumes, Florence 1991, PP 277-279). La reconnaissance et la conscience du péché sont donc le fruit d'une sensibilité acquise grâce à la lumière de la Parole de Dieu.

3. Dans la confession du Miserere, un élément, en particulier, est souligné: le péché n'est pas seulement appréhendé dans sa dimension personnelle et "psychologique", mais il est surtout évoqué dans sa valeur théologique. "Contre toi, toi seul, j'ai péché" (Ps 50,6), s'exclame le pécheur, auquel la tradition a donné le visage de David, conscient de son adultère avec Bethsabée, et de la dénonciation de ce crime par le prophète Nâtan, ainsi que de celui du meurtre d'Urie, mari de celle-ci (cf. v. 2; 2S 11-12).

Le péché n'est donc pas une simple question psychologique ou sociale, mais c'est un événement qui entame la relation avec Dieu, en violant sa loi, en refusant son projet dans l'histoire, en détruisant l'échelle des valeurs, "en faisant des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres", c'est-à-dire "en appelant le mal bien et le bien mal" (cf. Is Is 5,20). Avant d'être une quelconque injure faite à l'homme, le péché est tout d'abord une trahison à l'égard de Dieu. Les mots adressés par le fils prodigue de biens à son père prodigue d'amour: "Père, j'ai péché contre le Ciel - c'est-à-dire contre Dieu - et envers toi" (Lc 15,21) sont emblématiques.


4. A ce stade, le Psalmiste introduit un autre aspect, plus directement lié à la réalité humaine. C'est une phrase qui a suscité de nombreuses interprétations et qui a également été liée à la doctrine du péché originel: "Vois, mauvais je suis né, pécheur ma mère m'a conçu" (Ps 50,7). L'orant veut indiquer la présence du mal dans tout notre être, comme cela apparaît de façon évidente dans la mention de la conception et de la naissance, une façon d'exprimer l'existence tout entière en partant de sa source. Toutefois, le Psalmiste ne relie pas formellement cette situation au péché d'Adam et d'Eve, c'est-à-dire qu'il ne parle pas explicitement du péché originel.

Il reste cependant clair que, selon le texte du Psaume, le mal se cache dans la profondeur même de l'homme, qu'il est inhérent à sa réalité historique; c'est pourquoi la question de l'intervention de la grâce divine est décisive. La puissance de l'amour de Dieu dépasse celle du péché, le fleuve impétueux du mal a moins de force que l'eau féconde du pardon: "Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé" (Rm 5,20).


5. A travers cette voie, la théologie du péché originel et toute la vision biblique de l'homme pécheur sont indirectement évoquées par des mots qui laissent à la fois entrevoir la lumière de la grâce et du salut.

Comme nous aurons l'occasion de le découvrir à l'avenir, en revenant sur ce Psaume et sur les versets suivants, la confession de la faute et la conscience de sa propre misère ne débouchent pas sur la terreur ou la crainte du jugement, mais sur l'espérance de la purification, de la libération, de la nouvelle création.

En effet, Dieu nous sauve, non pas en vertu "des oeuvres de justice que nous avons pu accomplir, mais, poussé pas sa seule miséricorde, il nous sauve par le bain de la régénération et de la rénovation en l'Esprit Saint. Et cet Esprit, il l'a répandu sur nous à profusion, par Jésus-Christ notre Sauveur" (Tt 3,5-6).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du mercredi 8 mai 2002, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Paroisse de la Trinité, de Marseille; paroisse Sainte-Jeanne d'Arc, de Toulon; pèlerins des diocèses d'Autun et de Dijon; groupe de pèlerins de Paris, Grenoble, Quimper, Clermont-Ferrand, du Bitterois, de la Loire; lycée Saint-Bonnet, de Chateauneuf-de-Galaure; collège Jeanne-d'Arc, d'Apt; collège Saint-Vincent-de-Paul, de Paris; collège Saint-François d'Assise, de Montigny-le-Bretonneux; paroisse de Saint-Denis de La Réunion.

De Suisse: Groupe de pèlerins.

Du Canada: Groupe de pèlerins.

Chers Frères et Soeurs,

Le psaume 50, psaume pénitentiel par excellence, fait résonner l’invocation du croyant qui, ayant pris conscience de sa faute, exprime son repentir et sa confiance en Dieu qui pardonne. Il découvre que le péché, s’il blesse l’homme, est aussi un acte qui altère profondément sa relation à Dieu; il conduit à violer la loi divine, à refuser le projet du Seigneur dans l’histoire, à bouleverser l’ordre voulu par Dieu pour finalement appeler le mal ‘bien’ et le bien ‘mal’. En confessant son péché, le psalmiste fait l’expérience non pas de la crainte ou de la peur, mais de la miséricorde de Dieu qui purifie et libère, car le fleuve puissant du mal a moins de force que l’eau féconde du pardon: «Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé» (Rm 5,20).

J’accueille avec joie les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes. Que le Seigneur rende fructueux votre pèlerinage ! Chers jeunes de Toronto, cet été, avec vos évêques, vos prêtres et de nombreux fidèles, nous célébrerons ensemble le Christ ressuscité, Lui qui est le sel de la terre et la lumière du monde. Au cours de ces journées, il nous donnera force et joie pour notre mission quotidienne. Avec la Bénédiction apostolique.

A l'issue de l'Audience générale du mercredi 8 mai 2002, le Saint-Père prononçait les paroles suivantes:

Aujourd'hui commence à New York la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies relative aux enfants. Cette rencontre importante attire l'attention sur les plaies qui continuent à affliger l'enfance, trésor précieux, mais aussi vulnérable, de la famille humaine. Je pense aux guerres, à la pauvreté, à l'exploitation et aux abus de toutes sortes, dont ils sont les victimes.

Au cours de ces journées où les Représentants des pays du monde entier sont réunis pour réfléchir sur les conditions dans lesquelles se trouvent les enfants, j'invite chacun à la prière pour la bonne issue des travaux. Je souhaite, en outre, que ce rendez-vous suscite un engagement renouvelé de la Communauté internationale en faveur des enfants, afin que chaque action sociale les concernant s'inspire d'une authentique promotion de la dignité humaine et du plein respect de leurs droits fondamentaux.



Mercredi 15 mai 2002: Ha 3 Dieu apparaît pour le jugement

15052 Lecture: (Ha 3,2-3 Ha 3,18-19)

1. La Liturgie des Laudes nous propose une série de cantiques bibliques d'une grande intensité spirituelle, qui doivent être rapprochés de la prière fondamentale des Psaumes. Aujourd'hui, nous en avons écouté un exemple tiré du troisième et dernier chapitre du livre d'Habaquq. Ce prophète a vécu vers la fin du VII siècle av. J.-C., lorsque le royaume de Judée se sentait comme écrasé entre deux superpuissances en expansion, d'un côté l'Egypte et de l'autre Babylone.

Toutefois, de nombreux chercheurs considèrent que cet hymne final est une citation. En appendice au bref écrit d'Habaquq aurait donc été inséré un véritable chant liturgique, "sous forme de lamentation" et devant être accompagné "par des instruments à corde", comme l'expliquent deux notes placées au début et à la fin du Cantique (cf. Ha Ha 3,1 Ha Ha 3,19). La Liturgie des Laudes, en reprenant le fil de l'antique prière d'Israël, nous invite à transformer cette composition en chant chrétien, en choisissant certains versets significatifs (cf. Ha Ha 3,2-4 Ha Ha 3,13 Ha Ha 3, Ha 3,15-19).

2. L'hymne, qui révèle également une force poétique admirable, présente une image grandiose du Seigneur (cf. Ha Ha 3,3-4). Sa figure domine de façon solennelle toute la scène du monde et l'univers est parcouru par un frémissement face à sa marche majestueuse. Il avance en venant du sud, de Témân et du mont Parân (cf. Ha Ha 3,3), c'est-à-dire de la zone du Sinaï, siège de la grande épiphanie révélatrice pour Israël. Dans le Psaume 67, on décrivait également "le Seigneur qui vient du Sinaï dans le sanctuaire" de Jérusalem (cf. Ps Ps 67,18). Son apparition, selon une constante de la tradition biblique, est entièrement entourée de lumière (cf. Ha Ha 3,4).

C'est un rayonnement de son mystère transcendant, mais qui se communique à l'humanité: en effet, la lumière est en dehors de nous, nous ne pouvons pas la saisir ou l'arrêter; et pourtant, elle nous enveloppe, nous illumine et nous réchauffe. Dieu est ainsi, lointain et proche, insaisissable et se trouvant pourtant à nos côtés; il est même prêt à être avec nous et en nous. Devant la révélation de sa majesté, un choeur de louange s'élève de la terre: c'est la réponse cosmique, une sorte de prière à laquelle l'homme prête sa voix.

La tradition chrétienne a vécu cette expérience intérieure non seulement au sein de sa spiritualité personnelle, mais également dans des créations artistiques hardies. Sans parler des cathédrales majestueuses du moyen-âge, nous mentionnerons en particulier l'art de l'orient chrétien, avec ses icônes admirables et les architectures géniales de ses églises et de ses monastères.

L'église Sainte-Sophie à Constantinople reste, de ce point de vue, une sorte d'archétype en ce qui concerne la délimitation de l'espace de la prière chrétienne, où la présence et le caractère insaisissable de la lumière permettent de ressentir l'intimité ainsi que la transcendance de la réalité divine. Elle pénètre toute la communauté en prière jusqu'à la moelle des os et, en même temps, elle l'invite à se dépasser pour se plonger tout entière dans le mystère ineffable. Les propositions artistiques et spirituelles qui caractérisent les monastères de cette tradition chrétienne sont tout aussi significatives. Dans ces véritables espaces sacrés - notre pensée se tourne immédiatement vers le Mont Athos - le temps contient en soi un signe de l'éternité. Le mystère de Dieu se manifeste et se cache dans ces lieux à travers la prière incessante des moines et des ermites, considérés depuis toujours semblables à des anges.


3. Mais revenons au cantique du prophète Habaquq. Pour cet auteur saint, l'entrée du Seigneur dans le monde revêt une signification précise. Il désire entrer dans l'histoire de l'humanité, "en notre temps", comme on le répète à deux reprises dans le verset 2, pour juger et rendre cette histoire meilleure, car nous la conduisons de façon très confuse et souvent perverse.

Dieu manifeste alors sa colère (cf. Ha ) contre le mal. Et le chant fait référence à une série d'interventions divines inexorables, sans toutefois spécifier s'il s'agit d'actions directes ou indirectes. On évoque l'exode d'Israël, alors que la cavalerie du pharaon fut engloutie dans la mer (cf. Ha Ha 3,15). Mais on fait également miroiter la perspective de l'oeuvre que le Seigneur va accomplir à l'égard du nouvel oppresseur de son peuple. L'intervention divine est décrite de façon presque "visible", à travers une série d'images rurales: "Car le figuier ne bourgeonnera plus; plus rien à récolter dans les vignes. Le produit de l'olivier décevra, les champs ne donneront plus à manger, les brebis disparaîtront du bercail; plus de boeufs dans les étables" (Ha 3,17). Tout ce qui est signe de paix et de fertilité est éliminé et le monde apparaît comme un désert. Il s'agit d'un symbole cher aux autres prophètes (cf. Jr Jr 4,19-26 Jr 12,7-13 Jr 14,1-10), pour illustrer le jugement du Seigneur qui ne reste pas indifférent face au mal, à l'oppression, à l'injustice.


4. Face à l'irruption divine, l'orant est terrorisé (cf. Ha Ha 3,16), il frémit, il sent son âme se vider, il est frappé de tremblements, car le Dieu de la justice est infaillible, bien différemment des juges terrestres.

Mais la venue du Seigneur possède également une autre fonction, que notre chant exalte avec joie. En effet, dans sa colère, il n'oublie pas la clémence pleine de compassion (cf. Ha Ha 3,2). Il sort de l'horizon de sa gloire non seulement pour détruire l'arrogance de l'impie, mais également pour sauver son peuple et son oint (cf. Ha Ha 3,13), c'est-à-dire Israël et son roi. Il veut également être le libérateur des opprimés, faire naître l'espérance dans le coeur des victimes, ouvrir une nouvelle ère de justice.


5. C'est pourquoi notre cantique, bien qu'il soit marqué par "la forme de la lamentation", se transforme en un hymne de joie. Les catastrophes annoncées visent en effet à libérer le peuple des oppresseurs (cf. Ha 3,15). Elles provoquent donc la joie du juste qui s'exclame:  "Mais moi je me réjouirai en Yahvé, j'exulterai en Dieu mon Sauveur!" (Ha 3,18). La même attitude est suggérée par Jésus à ses disciples à l'époque des cataclysmes apocalyptiques: "Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche" (Lc 21,28).

Dans le cantique d'Habaquq, le verset final qui exprime la sérénité retrouvée est très beau. Le Seigneur est défini - comme l'avait fait David dans le Psaume 17 - non seulement comme "la force" de son fidèle, mais également comme celui qui lui donne agilité, fraîcheur, sérénité face aux dangers. David chantait: "Je t'aime, Yahvé, ma force... [Il] égale mes pieds à ceux des biches et me tient debout sur les hauteurs" (Ps 17,2 Ps 17,34). A présent, le chanteur s'exclame: "Yahvé mon Seigneur est ma force, il rend mes pieds pareils à ceux des biches, sur les cimes il porte mes pas" (Ha 3,19). Quand le Seigneur est à nos côtés, on ne craint plus les frayeurs et les obstacles, mais on poursuit d'un pas léger et avec joie la route de la vie, même si elle est difficile.

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 15 mai 2002 se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupe de pèlerins des diocèses d'Autun, de Belley-Ars, de Nantes, de Paris; externat Saint-Honoré, d'Eylau; collège Saint-Joseph, de Montluçon; groupe de pèlerins de l'Ile de la Réunion.

Chers Frères et Soeurs,

Le Cantique d’Habaquq, avec une force poétique admirable, présente dans une description puissante le Seigneur qui vient pour juger son peuple. Il est le Dieu transcendant et ineffable, qui illumine tout l’univers de sa gloire. Il entre dans le cours du temps pour rendre meilleure l’histoire de l’humanité, démasquant sans complaisance le mal, l’oppression et l’injustice. Par sa puissance, il veut libérer son peuple de la main des oppresseurs, faisant jaillir l’espérance dans le coeur des victimes. Le fidèle peut alors louer son Seigneur, venu pour sauver son peuple et pour lui rendre justice, en proclamant : «Le Seigneur mon Dieu est ma force, il me donne l’agilité du chamois, il me fait marcher dans les hauteurs» (Ha 3,18).

J’accueille cordialement les pèlerins francophones, en particulier les jeunes de Paris et de Montluçon . En ces jours qui précèdent la Pentecôte, que l’Eglise, en veillant dans la foi avec la Vierge Marie et les Apôtres, se prépare à accueillir l’Esprit consolateur, qui donne vie à toute la création et qui pousse à l’audace missionnaire! A tous, j’accorde volontiers la Bénédiction apostolique.

A l'issue de l'Audience générale, le Saint-Père ajoutait les paroles suivantes:

Je remercie vivement les personnes qui m'ont adressé leurs voeux et qui m'ont assuré de leurs prières en vue de mon anniversaire. Je suis également certain de votre soutien spirituel, afin de poursuivre avec fidélité le ministère que le Seigneur m'a confié.
Je vous remercie de tout coeur.



Mercredi 29 mai 2002 Le Pape Jean-Paul II évoque son voyage en Azerbaïdjan et en Bulgarie

29052
  Très chers frères et soeurs!


1. Je suis heureux de m'arrêter avec vous aujourd'hui sur le voyage apostolique que j'ai accompli en Azerbaïdjan et en Bulgarie. Mon âme en porte profondément la trace. Je rends tout d'abord grâce au Seigneur, qui m'a accordé la grâce de le réaliser. Ma reconnaissance cordiale s'adresse ensuite à ceux qui l'ont rendu possible: aux chefs des deux Etats et aux gouvernements respectifs, aux Autorités civiles et militaires, à tous ceux qui ont collaboré à sa préparation et à son déroulement. J'adresse un remerciement spécial aux Pasteurs de l'Eglise catholique des deux pays, que j'étends de tout coeur à ceux des Eglises orthodoxes, ainsi qu'aux autorités des communautés musulmanes et juives.

Les grandes traditions religieuses font partie du riche patrimoine historique et culturel du peuple azéri: c'est pourquoi il a été très significatif de rencontrer à Bakou, capitale du pays, non seulement les représentants de la politique, de la culture et des arts, mais également ceux des religions.
La communauté catholique d'Azerbaïdjan est, en outre, l'une des moins nombreuses qu'il m'ait été donné de visiter. Ce "petit troupeau" est l'héritier d'une très ancienne tradition spirituelle, partagée pacifiquement avec nos frères orthodoxes, au milieu d'une population en majorité musulmane.

2. C'est pourquoi, en me référant en esprit à la rencontre d'Assise, j'ai renouvelé de cette terre, véritable porte entre l'Orient et l'Occident, mon appel pour la paix, en insistant afin que les religions s'opposent avec fermeté à toute forme de violence.

Au cours de la Messe à Bakou, j'ai clairement perçu qu'en Azerbaïdjan, le coeur de l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique bat également.


3. Ma visite à Sofia a coïncidé avec la fête des saints Cyrille et Méthode, évangélisateurs des peuples slaves. Depuis les débuts de l'évangélisation, un pont solide unit le Siège de Pierre au peuple bulgare. Ce lien s'est consolidé au siècle passé, grâce au service précieux rendu par le Délégué apostolique de l'époque Angelo Roncalli, le bienheureux Jean XXIII.

Ma visite, la première d'un Evêque de Rome, se proposait également de renforcer les liens de communion avec l'Eglise orthodoxe de Bulgarie, guidée par le Patriarche Maxim, que j'ai eu la joie de rencontrer après la visite à la cathédrale patriarcale.


4. A Sofia, j'ai ensuite rencontré les représentants de la culture, de la science et des arts en souvenir des saints Cyrille et Méthode, qui surent conjuguer admirablement la foi et la culture, en contribuant de façon déterminante à la formation des racines spirituelles de l'Europe.

Un exemple éminent de cette synthèse entre spiritualité, art et histoire, est le Monastère Saint-Jean de Rila, coeur de la nation bulgare et perle du patrimoine culturel mondial. En me rendant en pèlerinage dans ce lieu saint, j'ai voulu rendre un hommage solennel au monachisme oriental, qui illumine l'Eglise tout entière par son témoignage séculaire.

5. Le sommet de mon bref mais intense séjour en Bulgarie a été la célébration eucharistique sur la place centrale de Plovdiv, au cours de laquelle j'ai proclamé bienheureux Kamen Vitchev, Pavel Djidjov et Josaphat Chichkov, prêtres Augustins de l'Assomp-tion, fusillés dans la prison de Sofia en 1952, en même temps que l'Evêque Eugène Bossilkov, béatifié il y a quatre ans.

Ces témoins courageux de la foi, ainsi que les autres martyrs du siècle dernier, préparent un nouveau printemps de l'Eglise en Bulgarie. C'est dans cette perspective que se situe la dernière rencontre, celle avec les jeunes, auxquels j'ai reproposé le message toujours actuel du Christ: "Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde" (
Mt 5,13-14). Le Christ appelle chacun à l'héroïsme de la sainteté. Ainsi, ce pèlerinage apostolique s'est également conclu sous le signe de la sainteté.

Puisse l'Eglise en Azerbaïdjan et en Bulgarie, ainsi qu'en Europe et dans le monde entier, grâce à l'intercession constante de Marie, Reine des Saints et des Martyrs, diffuser le bon parfum de la sainteté du Christ dans la variété de ses traditions et dans l'unité d'une seule foi et d'un seul amour!

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 29 mai 2002, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Communauté du Verbe de Vie, d'Aubazine; Communauté Jeunesse Lumière, de Vabre; Lycée "Emily Brontë", de Logne; Collège "Sainte-Famille", d'Amiens; Collège "Mont-Miroin", de Maiche; groupe de pèlerins de Nantes et de Pau.

De Suisse: Paroisse de Sierre.

Chers Frères et Soeurs,

Je rends grâce à Dieu de m’avoir permis de réaliser ce récent voyage apostolique en Azerbaïdjan et en Bulgarie. À Bakou, outre les représentants de la politique, de la culture, des arts et des religions, j’ai rencontré la communauté catholique, ce «petit troupeau» dont la tradition spirituelle très ancienne est partagée pacifiquement avec les orthodoxes, au milieu d’une population en majorité musulmane. J’ai redit mon appel pour la paix, invitant les religions à s’opposer clairement à toute forme de violence.

Mon séjour en Bulgarie coïncidait avec la fête des saints Cyrille et Méthode, évangélisateurs des peuples slaves, qui ont contribué à former les racines spirituelles de l’Europe. Je voulais aussi renforcer les liens de communion avec l’Eglise orthodoxe de Bulgarie. Enfin, en béatifiant trois prêtres assomptionnistes, fusillés à Sofia au siècle passé, j’ai rappelé que ces témoins courageux de la foi préparent le printemps de l’Eglise.

J’accueille cordialement les pèlerins francophones, en particulier les jeunes. Que le Christ, qui appelle tous ses disciples à grandir dans la sainteté, vous donne de répondre généreusement à ses appels ! A tous, j’accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique.


Mercredi 5 juin 2002: Ps 147 Jérusalem reconstruite

50602 Lecture: (Ps 147,12-15 Ps 147,19-20)

1. Le Lauda Jerusalem, qui vient d'être proclamé, est cher à la liturgie chrétienne. Cette dernière a souvent entonné le Psaume 147 en le rapportant à la Parole de Dieu, qui "court rapidement" sur la face de la terre, mais également à l'Eucharistie, véritable "fleur du froment" donnée par Dieu pour "rassasier" la faim de l'homme (cf. Ps Ps 147,14-15).

Origène, dans l'une de ses homélies, traduites et diffusées en Occident par saint Jérôme, mêlait précisément la Parole de Dieu et l'Eucharistie, en commentant ce Psaume: "Nous lisons les Ecritures Saintes. Je pense que l'Evangile est le Corps du Christ; je pense que les Ecritures Saintes sont son enseignement. Et lorsqu'il dit: Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang (Jn 6,53), bien que ces paroles puissent être comprises également à propos du Mystère [eucharistique], le corps du Christ et son sang sont toutefois véritablement la parole de l'Ecriture, l'enseignement de Dieu. Lorsque nous approchons le Mystère [eucharistique], s'il en tombe une miette, nous nous sentons perdus. Et lorsque nous écoutons la Parole de Dieu, et qu'on nous verse dans les oreilles la Parole de Dieu et la chair du Christ et son sang, si nous pensons à autre chose vers quel grand danger ne nous dirigeons-nous pas?" (74 Homélies sur le Livre des Psaumes, Milan 1993, PP 543-544).

Les chercheurs font remarquer que ce Psaume doit être relié au précédent, de façon à constituer une composition unique, comme cela est précisément le cas dans l'original hébreu. On a, en effet, un seul cantique cohérent en l'honneur de la création et de la rédemption accomplies par le Seigneur. Il s'ouvre par un appel joyeux à la louange: "Louez Yahvé - il est bon de chanter, notre Dieu - douce est la louange" (Ps 146,1).


2. Si nous fixons notre attention sur le passage que nous venons d'entendre, nous pouvons identifier trois moments de louange, introduits par une invitation adressée à la ville sainte, Jérusalem, afin qu'elle glorifie et loue son Seigneur (cf. Ps Ps 147,12).

Dans le premier moment (cf. Ps Ps 147,13-14), l'action historique de Dieu entre en scène. Elle est décrite à travers une série de symboles qui représentent l'oeuvre de protection et de soutien accomplie par le Seigneur à l'égard de la ville de Sion et de ses fils. On fait tout d'abord référence aux "barres" qui renforcent les portes de Jérusalem et les rendent inviolables. Le Psalmiste fait peut-être allusion à Néhémie qui fortifia la ville sainte, reconstruite après l'amère expérience de l'exil babylonien (cf. Ne Ne 3,3 Ne Ne 3,6 Ne Ne 3,13-15 Ne 4,1-9 Ne 6,15-16 Ne 12,27-43). La porte constitue, entre autres, un signe pour indiquer toute la ville dans sa globalité et sa tranquillité. A l'intérieur de celle-ci, représentés comme dans un sein maternel protecteur, les fils de Sion, c'est-à-dire les paysans, jouissent de la paix et de la sérénité, enveloppés par le manteau protecteur de la bénédiction divine.

L'image de la ville joyeuse et tranquille est exaltée par le don très haut et précieux de la paix qui rend les frontières sûres. Mais précisément parce que, pour la Bible, la paix-shalôm n'est pas un concept négatif, évocateur de l'absence de guerre, mais une donnée positive de bien-être et de prospérité, voilà que le Psalmiste introduit la satiété avec la "fleur de froment", c'est-à-dire avec le blé excellent, avec les épis chargés de grains. Le Seigneur a donc renforcé les défenses de Jérusalem (cf. Ps Ps 87,2), il y a fait descendre sa bénédiction (cf. Ps Ps 128,5 Ps 134,3), en l'étendant à tout le pays, il a donné la paix (cf. Ps Ps 122,6-8), il a rassasié ses fils (cf. Ps Ps 132,15).

3. Dans la deuxième partie du Psaume (cf. Ps Ps 147,15-18), Dieu se présente surtout comme le créateur. A deux reprises, en effet, l'oeuvre créatrice est reliée à la parole qui avait marqué l'apparition de l'être: "Dieu dit: "Que la lumière soit!" et la lumière fut... Il envoie son verbe sur terre... Il envoie son verbe" (cf. Gn Gn 1,3 Ps 147,15 Ps 147,18).

A l'enseigne de la Parole divine, voilà l'apparition et l'établissement des deux saisons fondamentales. D'un côté, l'ordre du Seigneur fait descendre l'hiver sur terre, représenté de façon pittoresque par la neige blanche comme de la laine, par le givre semblable à la cendre, par la grêle comparée à des morceaux de pain et par le gel qui bloque tout (cf. Ps Ps 147,16-17). De l'autre côté, c'est encore un ordre divin qui fait souffler le vent chaud qui apporte l'été et qui fait fondre la glace: les eaux des pluies et des torrents peuvent ainsi librement s'écouler pour irriguer la terre et la féconder.

La Parole de Dieu est donc à l'origine du froid et de la chaleur, du cycle des saisons et du flux de la vie dans la nature. L'humanité est invitée à reconnaître et à remercier le Créateur pour le don fondamental de l'univers, qui l'entoure, la fait respirer, l'alimente et la soutient.

4. On arrive alors au troisième et dernier moment de notre hymne de louange (cf. Ps Ps 147,19 Ps Ps 147,20). On revient au Seigneur de l'histoire, dont on était parti. La Parole divine apporte à Israël un don encore plus élevé et plus précieux, celui de la Loi, de la Révélation. Un don spécifique: "Pas un peuple qu'il ait ainsi traité, pas un qui ait connu ses jugements" (Ps 147,20).

La Bible est donc le trésor du peuple élu, auquel on doit puiser avec amour et une adhésion fidèle. C'est ce que Moïse dit aux Hébreux dans le Deutéronome: "Et quelle est la grande nation dont les lois et coutumes soient aussi justes que toute cette Loi que je vous prescris aujourd'hui?" (Dt 4,8).

5. De même que l'on trouve deux actions glorieuses de Dieu dans la création et dans l'histoire, il existe deux révélations: l'une est inscrite dans la nature elle-même et ouverte à tous, l'autre est donnée au peuple élu, qui devra en témoigner et la communiquer à l'humanité tout entière, et est contenue dans l'Ecriture Sainte. Deux révélations distinctes, mais Dieu est unique et sa Parole est unique. Tout a été fait au moyen de la Parole - dira le Prologue de l'Evangile de Jean - et sans elle, rien de ce qui existe n'a été fait. Cependant, la Parole s'est également faite "chair", c'est-à-dire qu'elle est entrée dans l'histoire, et a planté sa tente parmi nous (cf. Jn Jn 1,3 Jn Jn 1,14).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 5 juin 2002, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Mouvement des chrétiens retraités, de Marseille; Lycée "Jean-Baptiste Say"; Collège lazariste, de Lyon.

De Belgique: Groupe de pèlerins.




Chers Frères et Soeurs,

Le psaume 147, «Lauda Jerusalem», glorifie d’abord le Seigneur pour son action dans l’histoire, en faveur de la cité sainte : il a «renforcé les barres de ses portes», il lui a donné la paix et la prospérité, rassasiant ses enfants de la fleur du froment. Puis il chante le Dieu créateur qui envoie sa Parole sur la terre : comme le givre, elle fait venir l’hiver; comme le vent chaud, elle appelle l’été. Enfin, il loue Dieu qui a fait à son peuple le don de la Loi, le don de sa Parole révélée.

Ainsi, Dieu se révèle d’abord dans l’oeuvre de la création, mais aussi et surtout dans l’histoire, à travers le peuple qu’il a choisi et qu’il charge de témoigner de lui devant toute l’humanité. Il y a bien deux révélations, mais une seule Parole, par qui tout a été fait et qui pour nous s’est faite «chair», en entrant dans l’histoire, en plantant sa tente parmi nous.

Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française présents à cette audience. Que le Seigneur vous donne un coeur joyeux et ouvert à la louange, pour chanter comme Marie les merveilles qu’il a faites !




Catéchèses S. J-Paul II 10502