Discours 2005-2013 492
492 Chers Frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
C’est une grande joie pour moi de vous accueillir, en ces jours où vous accomplissez votre visite ad limina auprès du tombeau des Apôtres. Vous manifestez ainsi la communion de l’Église qui est au Laos et au Cambodge avec l’Église universelle, autour du Successeur de Pierre. Je remercie Mgr Émile Destombes, Vicaire apostolique de Phnom Penh, Président de votre Conférence épiscopale, pour les paroles qu’il m’a adressées en votre nom, me présentant les réalités ecclésiales de vos pays. Lorsque vous rentrerez au Laos et au Cambodge, portez le salut affectueux du Successeur de Pierre aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et aux laïcs de vos communautés. Je connais leurs épreuves et la force intérieure dont tous ont fait preuve pour vivre dans la fidélité au Seigneur Jésus et à son Église. Aujourd’hui, je les invite à demeurer fermes dans la foi et à témoigner avec générosité de l’amour de Dieu pour tous leurs frères. Mes cordiales salutations vont aussi au peuple laotien et au peuple cambodgien. Je les encourage à poursuivre leurs efforts pour édifier une société toujours plus fraternelle et plus ouverte aux autres, où chacun peut déployer les dons reçus du Créateur.
Chers Frères, vous exercez votre ministère au service de l’Église dans des conditions souvent difficiles et dans une grande diversité de situations. Soyez assurés de mon fraternel soutien et de celui de l’Église universelle dans votre service du peuple de Dieu ! En effet, « si l’on doit dire qu’un Évêque n’est jamais seul, puisqu’il est toujours uni au Père par le Fils dans l’Esprit Saint, nous devons aussi ajouter qu’il n’est jamais seul parce qu’il est également, toujours et continuellement, avec ses frères dans l’épiscopat et avec celui que le Seigneur a choisi comme Successeur de Pierre » (Pastores gregis ). La communion profonde manifestée entre vous, ainsi que les collaborations qui s’expriment sous des formes variées, lorsque cela est possible, sont une aide précieuse dans votre tâche pastorale, pour le bien du peuple qui vous est confié. Votre proximité avec les fidèles, surtout les plus isolés, est pour ces derniers un encouragement à persévérer de manière inébranlable dans la foi chrétienne et à grandir dans la découverte de la personne du Christ, malgré les difficultés de la vie quotidienne. L’aide que vous recevez d’Églises d’évangélisation plus ancienne, dans divers domaines, notamment en ce qui concerne le personnel apostolique ou la formation, est aussi un signe éloquent de la solidarité que les disciples du Christ doivent avoir les uns à l’égard des autres.
Je salue chaleureusement les prêtres, qui vous sont associés dans l’annonce de l’Évangile, particulièrement ceux dont la vocation est née au sein des communautés chrétiennes de vos pays. En collaboration avec les missionnaires, à qui j’exprime aussi ma reconnaissance pour avoir apporté le message de Jésus et le don de la foi, ils guident le peuple de Dieu avec zèle et abnégation. Que tous, par une vie spirituelle profonde et une existence exemplaire, continuent à rendre à l’Évangile un témoignage éloquent, dans l’Église et dans la société! Je souhaite aussi que portent des fruits abondants vos efforts pour promouvoir les vocations sacerdotales et religieuses en vue de la proclamation de Jésus Sauveur, d’une manière qui tienne compte de la sensibilité de vos peuples, la rendant intelligible pour leurs mentalités et leurs cultures. Dans cette perspective, un soin particulier doit être apporté, même au prix de sacrifices dans d’autres domaines, pour que soit assurée aux futurs prêtres une solide formation humaine, spirituelle, théologique et pastorale.
En effet, l’une des questions importantes auxquelles votre ministère pastoral est confronté est l’annonce de la foi chrétienne dans une culture particulière. La célébration récente du quatre cent cinquantième anniversaire de la présence de l’Église au Cambodge est une occasion donnée aux fidèles de prendre une conscience toujours plus vive de la longue histoire des chrétiens dans la région, histoire marquée par le don généreux et parfois héroïque de leur vie dont ont fait preuve de nombreux disciples du Christ, pour que l’Évangile soit annoncé et vécu. La foi chrétienne n’est pas une réalité étrangère à vos peuples. « Jésus est la Bonne Nouvelle pour tous les hommes et les femmes de tout temps et de tout lieu qui cherchent le sens de l’existence et la vérité de leur humanité» (Ecclesia in Asia ). En l’annonçant à tous les peuples, l’Église ne cherche pas à s’imposer, elle témoigne de son estime pour l’homme et pour la société dans laquelle elle vit.
Dans le contexte social et religieux de votre région, il est particulièrement important que les catholiques manifestent leur identité propre, tout en respectant les autres traditions religieuses et les cultures des peuples. Cette identité doit notamment s’exprimer à travers une expérience spirituelle authentique, qui trouve ses fondements dans l’accueil de la Parole de Dieu et dans les sacrements de l’Église. Les membres des Instituts de vie consacrée, dont vos rapports soulignent l’engagement important dans la pastorale et dans le service des plus démunis, ont la responsabilité première de rappeler à tous le primat de Dieu et de contribuer « à la réalisation toujours plus profonde, par l’Église, de sa nature de sacrement ‘de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain’» (Vita consecrata VC 46). Dans cette perspective, la formation des fidèles, particulièrement des religieuses et des catéchistes, dont je connais l’engagement courageux au service de l’Évangile, est une priorité, afin qu’ils puissent être des évangélisateurs capables de répondre aux défis de la société, fortifiés par la vérité du Christ. En effet, leur rôle pour la vitalité des communautés chrétiennes est d’une grande importance. Avec les prêtres, ils apportent leur contribution spécifique et indispensable à la vie et à la mission de l’Église. Que partout ils soient d’authentiques témoins du Christ en assumant avec sérénité et conviction les tâches qui leur sont confiées! Par ailleurs, en ayant une foi chrétienne assurée, ils peuvent s’engager dans un dialogue authentique avec les membres des autres religions, pour travailler ensemble à la construction de vos pays et promouvoir le bien commun.
Je vous encourage aussi à développer l’éducation des jeunes de vos communautés. Face à la vie de la société, pour assumer leurs engagements de chrétiens, ils sont souvent confrontés à des situations complexes qui exigent qu’on leur apporte une attention pastorale adaptée. Une préparation appropriée au mariage chrétien est particulièrement indispensable; les jeunes pourront alors faire face aux pressions sociales et développer les qualités humaines et spirituelles nécessaires à la constitution de couples unis et harmonieux. Qu’ils apprennent à garder les valeurs familiales « comme le respect filial, l’amour et le souci des personnes âgées et malades, l’amour à l’égard des enfants et l’harmonie [qui] sont tenues en grande estime dans toutes les cultures et les traditions religieuses de l’Asie « (Ecclesia in Asia ). Dans les familles, les jeunes doivent trouver le lieu normal pour grandir humainement et spirituellement. Je souhaite donc qu’elles soient toujours plus de véritables foyers d’évangélisation où chacun fait l’expérience de l’amour de Dieu, qui pourra alors être communiqué aux autres et d’abord aux enfants.
L’engagement courageux de la communauté chrétienne auprès des personnes les plus démunies est aussi un signe spécifique de l’authenticité de sa foi. Les oeuvres sociales de l’Église, qui peuvent se développer en particulier grâce à la solidarité ecclésiale et au soutien des Représentations du Saint-Siège dans vos pays, sont appréciées de la population et des Autorités. Elles manifestent de façon éloquente l’amour que Dieu porte à tous les hommes sans distinction. En effet, l’amour du prochain, enraciné dans l’amour de Dieu est une tâche essentielle pour la communauté chrétienne et pour chacun de ses membres. Toutefois, comme je l’ai écrit dans l’encyclique Deus Caritas est, « il est très important que l’activité caritative de l’Église maintienne toute sa splendeur et ne se dissolve pas dans une organisation commune d’assistance en en devenant une simple variante » (n. 31). J’assure de ma reconnaissance toutes les personnes engagées dans les oeuvres caritatives de l’Église, en particulier les religieuses qui se consacrent au service des plus démunis avec compétence et dévouement, portant à chaque personne des attentions venant du coeur, conséquence d’une foi agissante.
Chers frères, au terme de notre rencontre, je voudrais vous inviter à regarder vers l’avenir en vous laissant guider par le Christ et en mettant votre espérance en lui, car « l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). Je confie chacune de vos communautés à l’intercession maternelle de la Vierge Marie, modèle de tous les disciples ; qu’elle vous protège et vous conduise sur les chemins de son Fils. De grand coeur, je vous donne la Bénédiction apostolique ainsi qu’aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les laïcs de vos pays.
Chers amis,
493 Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion de votre réunion à Rome pour le XII Congrès mondial de la Commission internationale de la pastorale dans les prisons. Je remercie votre Président, M. Christian Kuhn, pour les aimables paroles qu'il m'a exprimées au nom du Comité de direction de la Commission.
Le thème du Congrès de cette année, "Découvrir le visage du Christ dans chaque prisonnier" (Mt 25,36), décrit de façon appropriée votre ministère comme une rencontre vivante avec le Seigneur. En effet, dans le Christ, l'"amour de Dieu et l'amour du prochain se fondent l'un dans l'autre", de sorte que "dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu" (Deus caritas est ).
Votre ministère exige beaucoup de patience et de persévérance. Vous éprouvez souvent des sentiments de déception et de frustration. Renforcer les liens qui vous unissent à vos Evêques vous permettra de trouver le soutien et l'orientation dont vous avez besoin pour éveiller la conscience de votre mission vitale. En effet, ce ministère au sein de la communauté chrétienne locale encouragera les autres à se joindre à vous pour accomplir des oeuvres concrètes de miséricorde, enrichissant ainsi la vie ecclésiale du diocèse. De même, cela aidera à conduire ceux que vous servez au coeur de l'Eglise universelle, en particulier à travers leur participation régulière à la célébration du sacrement de la Pénitence et de la Sainte Eucharistie (cf. Sacramentum caritatis, n. 59).
Les détenus peuvent facilement être en proie à des sensations d'isolement, de honte et de rejet, qui menacent de briser leurs espoirs et leurs aspirations pour l'avenir. Dans ce contexte, les aumôniers et leurs collaborateurs sont appelés à être les hérauts de la compassion et du pardon infinis de Dieu. En collaboration avec les Autorités civiles, ils ont reçu la tâche difficile d'aider les détenus à retrouver un but dans leur vie afin que, avec la Grâce de Dieu, ils puissent transformer leur vie, se réconcilier avec leurs familles et leurs amis et, dans la mesure du possible, assumer les responsabilités et les devoirs qui leur permettront de conduire des vies droites et honnêtes au sein de la société.
Les institutions judiciaires et pénales jouent un rôle fondamental dans la protection des citoyens et du bien commun (cf. Catéchisme de l'Eglise catholique CEC 2266). Dans le même temps, elles doivent contribuer à restaurer "des relations sociales détruites par les actes criminels commis" (cf. Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 403). De par leur nature, ces Institutions doivent donc contribuer à la réhabilitation des auteurs des délits, en facilitant leur passage du désespoir à l'espoir et de l'irresponsabilité à la fiabilité. Lorsque les conditions dans les prisons et dans les instituts pénitenciers ne permettent pas d'arriver à retrouver progressivement un sens de dignité et d'accepter les devoirs qui y sont liés, ces institutions manquent à l'un de leurs objectifs fondamentaux. Les autorités publiques doivent être toujours très vigilantes dans cette tâche, en éliminant toute mesure de punition ou de correction qui blesse ou avilit la dignité humaine des détenus. A cet égard, je répète que l'interdiction de la torture "ne peut être enfreinte sous aucun prétexte" (ibid., n. 404).
Je suis certain que votre Congrès représentera une occasion de partager vos expériences sur le visage mystérieux du Christ qui resplendit sur le visage des détenus. Je vous encourage dans vos efforts en vue de montrer ce visage au monde, en promouvant un plus grand respect pour la dignité des détenus. Enfin, je prie pour que votre Congrès soit une occasion pour vous-mêmes d'apprécier à nouveau la façon dont, en répondant aux besoins des détenus, vos propres yeux s'ouvrent aux merveilles que Dieu fait pour vous chaque jour (cf. Deus caritas est ).
Avec ces sentiments, je vous transmets mes meilleurs voeux, ainsi qu'aux participants au Congrès, pour le succès de votre rencontre et je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique, ainsi qu'à vos proches.
7907
Père Federico Lombardi: Nous remercions le Saint-Père, qui est venu nous saluer au début de ce voyage en Autriche. Je poserai à présent certaines des questions que vous m'avez transmises au cours des derniers jours afin de les soumettre au Saint-Père.
D.: Ce voyage conduit le Saint-Père dans un pays qu'il connaît depuis son enfance. Quelle importance attribuez-vous à ce retour en Autriche?
R.: Mon voyage veut être avant tout un pèlerinage; je voudrais m'inscrire dans cette longue file de pèlerins au cours des siècles - 850 ans - et ainsi, pèlerin parmi les pèlerins, prier avec ces derniers, qui prient. Ce signe d'unité qui crée la foi me semble important: l'unité parmi les peuples, car il s'agit d'un pèlerinage de nombreux peuples, l'unité entre les temps et donc un signe de la force unificatrice, de la force de réconciliation qui existe dans la foi. Dans ce sens, il veut être un signe de l'universalité de la communauté de foi de l'Eglise, un signe aussi de l'humilité, et surtout également un signe de la confiance que nous avons en Dieu, de la priorité de Dieu, que Dieu existe, que nous avons besoin de l'aide de Dieu. Et naturellement, également l'expression de l'amour pour la Vierge. Je voudrais donc simplement confirmer ces éléments essentiels de la foi, en ce moment de l'histoire.
D.: Dans les années 90, l'Eglise autrichienne a traversé une période difficile et agitée, avec des tensions pastorales et des contestations. Pensez-vous que ces difficultés ont été surmontées? Pensez-vous, à travers cette visite, aider à refermer les blessures et à promouvoir l'unité de l'Eglise, même entre ceux qui se sentent en marge de l'Eglise?
R.: Avant tout, je voudrais dire merci à tous ceux qui ont souffert au cours des dernières années. Je sais que l'Eglise qui est en Autriche a vécu des moments difficiles: je suis d'autant plus reconnaissant à tous - laïcs, religieux et prêtres - qui, dans toutes ces difficultés, sont restés fidèles à l'Eglise, au témoignage de Jésus, et qui, dans l'Eglise des pécheurs, ont toutefois reconnu le Visage du Christ. Je ne dirais pas que ces difficultés sont déjà entièrement surmontées: la vie dans notre siècle - mais cela vaut également un peu pour tous les siècles - reste difficile; la foi aussi vit dans des conditions difficiles. Mais j'espère pouvoir aider un peu à guérir ces blessures, et je vois qu'il existe une nouvelle joie de la foi, il existe un nouvel élan dans l'Eglise et je voudrais, dans la mesure du possible, confirmer cette disponibilité à aller de l'avant avec le Seigneur, à avoir confiance dans le fait que le Seigneur, dans son Eglise, demeure présent et qu'ainsi, précisément en vivant la foi dans l'Eglise, nous pouvons nous-mêmes atteindre également l'objectif de notre vie et contribuer à un monde meilleur.
D.: L'Autriche est un pays de tradition profondément catholique et, pourtant, elle montre également des signes de sécularisation. Quel message d'encouragement spirituel le Saint-Père apportera-t-il à la société autrichienne?
R.: Voilà, je voudrais simplement confirmer les personnes dans la foi, leur dire que vraiment, aujourd'hui aussi, nous avons besoin de Dieu, nous avons besoin d'une orientation qui donne une direction à notre vie. On voit qu'une vie sans orientation, sans Dieu, ne parvient pas à son accomplissement: elle demeure vide. Le relativisme relativise tout et, à la fin, on n'arrive plus à distinguer le bien du mal. Je voudrais donc simplement confirmer cette conviction, qui devient toujours plus évidente, de notre besoin de Dieu, du Christ et de la grande communion de l'Eglise qui unit les peuples et les réconcilie.
D.: Vienne est le siège de nombreuses Organisations internationales, parmi lesquelles également l'Agence internationale de l'Energie atomique; c'est un lieu traditionnel de rencontre entre Orient et Occident. Le Saint-Père a-t-il l'intention d'adresser des messages également sur la politique internationale et sur la paix, ou sur les relations avec les orthodoxes et l'islam, pour surmonter les divergences et les polémiques?
R.: Comme je l'ai dit, mon voyage n'est pas un voyage politique, mais un pèlerinage. Il ne dure que deux jours - au début, seul était prévu le pèlerinage à Mariazell; à présent, nous avons comme de juste plus de temps pour aller également à Vienne, pour rencontrer les diverses composantes de la société autrichienne. Au cours de cette visite si brève, aucune rencontre n'est prévue pour l'instant avec les autres confessions ou religions; juste un moment devant le monument de la Shoah pour montrer - disons - notre tristesse, notre repentir et également notre amitié à l'égard de nos frères juifs, pour aller de l'avant dans cette grande union que Dieu a créée avec son peuple. Pour l'instant, donc, aucun message de ce genre n'est prévu. Uniquement au début, lors de la rencontre avec le monde politique, je voudrais parler un peu de cette réalité qu'est l'Europe, des racines chrétiennes de l'Europe, du chemin à prendre. Mais il est certain que nous faisons toujours tout sur la base du dialogue tant avec les autres chrétiens qu'avec les musulmans et les autres religions; le dialogue est toujours présent: c'est une dimension de notre action, même si, dans cette circonstance, il n'est pas beaucoup approfondi à cause du caractère spécifique de ce pèlerinage.
Père Federico Lombardi: Votre Sainteté, nous vous remercions beaucoup pour ces paroles et nous vous présentons tous nos meilleurs voeux pour le succès de ce pèlerinage. Merci beaucoup.
7917
Monsieur le Président fédéral,
Monsieur le Chancelier fédéral,
Monsieur le Cardinal,
chers confrères dans l'Episcopat,
Mesdames et Messieurs,
chers jeunes amis!
C'est avec une grande joie que je pose aujourd'hui le pied, pour la première fois depuis le début de mon Pontificat, en terre d'Autriche, dans un pays qui m'est familier en raison de sa proximité géographique avec mon lieu de naissance, mais pas uniquement. Je vous remercie, Monsieur le Président fédéral, des paroles cordiales avec lesquelles, au nom de tout le peuple autrichien, vous m'avez souhaité la bienvenue. Vous savez combien je me sens lié à votre patrie et à de nombreuses personnes et de nombreux lieux de votre pays. Cet espace culturel au centre de l'Europe dépasse les frontières et relie les élans et les forces de diverses parties du continent. La culture de ce pays est imprégnée de manière essentielle du message de Jésus Christ et de l'action que l'Eglise a accomplie en son nom. Tout cela, et bien d'autres choses encore, me donnent la vive impression d'être parmi vous, chers Autrichiens, un peu comme "chez moi".
Le motif de ma venue en Autriche est le 850 anniversaire du lieu saint de Mariazell. Ce sanctuaire de la Vierge représente d'une certaine manière le coeur maternel de l'Autriche et possède depuis toujours une importance particulière également pour les Hongrois et pour les peuples slaves. Il est le symbole d'une ouverture qui ne dépasse pas seulement les frontières géographiques et nationales, mais dans la personne de Marie, renvoie à une dimension essentielle de l'homme: la capacité à s'ouvrir à la Parole de Dieu et à sa vérité.
Dans cette perspective, au cours des trois prochains jours, je souhaite accomplir ici en Autriche mon pèlerinage vers Mariazell. Ces dernières années, on constate avec joie un intérêt croissant de la part d'un grand nombre de personnes pour le pèlerinage. En chemin lors d'un pèlerinage, les jeunes peuvent eux aussi trouver une voie nouvelle de méditation; ils font connaissance les uns avec les autres et se retrouvent ensemble devant la création, mais également devant l'histoire de la foi et souvent, sans s'y attendre, ils y trouvent une force pour le présent. Je considère mon pèlerinage vers Mariazell comme une manière d'être en chemin avec les pèlerins de notre époque. Dans ce sens, je réciterai bientôt au centre de Vienne la prière commune qui, comme une sorte de pèlerinage spirituel, accompagnera ces journées dans tout le pays.
Mariazell représente non seulement une histoire de 850 ans, mais sur la base de l'expérience de l'histoire - et surtout en vertu du lien maternel de la Statue miraculeuse au Christ - elle indique également le chemin vers l'avenir. Dans cette perspective, je voudrais aujourd'hui, avec les Autorités politiques de ce pays et avec les représentants des Organisations internationales, porter une fois de plus un regard sur notre présent et sur notre avenir.
La journée de demain me conduira, à l'occasion la fête de la Nativité de Marie, la Fête patronale de Mariazell, dans ce Lieu de grâce. Lors de la célébration eucharistique devant la Basilique, nous nous réunirons, selon l'indication de Marie, autour du Christ qui vient au milieu de nous. Nous lui demanderons de pouvoir le contempler toujours plus clairement, de le reconnaître chez nos frères, de le servir en eux et d'aller avec Lui vers le Père. En tant que pèlerins au sanctuaire, nous serons unis dans la prière et à travers les moyens de communication, à tous les fidèles et aux hommes de bonne volonté ici dans le pays et bien au-delà de ses frontières.
Le pèlerinage ne signifie pas seulement chemin vers un sanctuaire. Le chemin du retour vers le quotidien est également essentiel. Notre vie quotidienne de chaque semaine commence le Dimanche - don libérateur de Dieu que nous voulons accueillir et protéger. Nous célébrerons ainsi ce Dimanche dans la Basilique Saint-Etienne, en communion avec tous ceux qui dans les paroisses d'Autriche et dans le monde entier, se recueilleront pour la Messe.
Mesdames et Messieurs! Je sais qu'en Autriche, le Dimanche, en tant que jour de repos, mais aussi d'autres jours de la semaine, le temps libre est en partie employé par de nombreuses personnes pour un engagement volontaire au service des autres. Un tel engagement, offert avec générosité et désintéressement pour le bien et le salut des autres, marque aussi le pèlerinage de notre vie. Celui qui "tourne son regard" vers son prochain - il le voit et il fait le bien pour lui - tourne son regard vers le Christ et le sert. Guidés et encouragés par Marie, nous voulons aiguiser notre regard chrétien en vue des défis à affronter dans l'esprit de l'Evangile et, emplis de gratitude et d'espérance, forts d'un passé parfois difficile, mais également toujours riche de grâce, nous marchons vers un avenir empli de promesses.
Monsieur le Président fédéral, chers amis! Je me réjouis de ces journées en Autriche et, au début de mon pèlerinage, je vous salue, ainsi que chacun de vous ici présents, à travers un cordial "Grüß Gott!".
7927
Monsieur le Président fédéral,
Monsieur le Chancelier fédéral,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement fédéral,
Mesdames et Messieurs les Députés du Parlement national et les Membres du Sénat fédéral,
Mesdames et Messieurs les Présidents régionaux,
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs !
Introduction
C’est pour moi une grande joie et un honneur de vivre aujourd’hui cette rencontre avec vous, Monsieur le Président fédéral, avec les Membres du Gouvernement fédéral, et avec les Représentants de la vie politique et publique de la République d’Autriche. Cette rencontre au Palais de la Hofburg est le reflet des bonnes relations, empreintes d’une confiance mutuelle, entre votre Pays et le Saint-Siège, dont vous avez parlé, Monsieur le Président. Je m’en réjouis vivement.
Les relations entre le Saint-Siège et l’Autriche s’inscrivent dans le vaste ensemble des relations diplomatiques dont la ville de Vienne constitue un important carrefour, parce que c’est ici que plusieurs organisations internationales ont aussi leur siège. Je me réjouis de la présence de nombreux Représentants diplomatiques, que je salue respectueusement. Je vous remercie, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, pour votre engagement non seulement au service des pays que vous représentez et de leurs intérêts mais aussi au service de la cause commune de la paix et de l’entente entre les peuples .
C’est ma première visite, comme Évêque de Rome et comme Pasteur suprême de l’Église catholique universelle, dans ce pays que je connais cependant depuis longtemps et par de nombreuses visites précédentes. C’est – permettez-moi de le dire – véritablement une joie pour moi de me trouver ici. J’y compte de nombreux amis et, en tant que voisin Bavarois, le mode de vie et les traditions autrichiennes me sont familiers. Mon grand Prédécesseur le Pape Jean-Paul II, d’heureuse mémoire, a visité l’Autriche à trois reprises. Chaque fois, il a été reçu par la population de ce pays avec une grande cordialité, ses paroles ont été écoutées avec attention et ses voyages apostoliques ont laissé leurs traces.
Autriche
Au cours des dernières décennies, l’Autriche a enregistré des succès, que personne, il y a encore deux générations, n’aurait osé imaginer. Votre pays n’a pas seulement connu un progrès économique considérable, mais il a aussi développé une vie sociale exemplaire, dont le terme « solidarité sociale » est devenu un synonyme. Les Autrichiens ont toutes les raisons d’en être reconnaissants et ils le manifestent en ayant un coeur ouvert aux pauvres et aux nécessiteux de leur pays, mais aussi en étant généreux quand il s’agit de manifester leur solidarité lors de catastrophes et de malheurs qui surviennent dans le monde. Les grandes initiatives comme « Licht ins Dunkel » – « Lumière dans les ténèbres » – avant Noël et « Nachbar in Not » – « Proche dans le besoin » – sont un beau témoignage de ces sentiments.
L’Autriche et l’élargissement de l’Europe
Nous nous trouvons ici dans un lieu historique, à partir duquel, pendant des siècles, a été gouverné un empire qui a uni de vastes parties de l’Europe centrale et orientale. Le lieu où nous sommes et le moment que nous vivons nous offrent donc une occasion providentielle pour fixer notre regard sur toute l’Europe d’aujourd’hui. Après les horreurs de la guerre et les expériences traumatisantes du totalitarisme et de la dictature, l’Europe a entrepris le chemin vers une unité du Continent, qui tend à assurer un ordre durable de paix et de développement juste. La division qui, pendant des décennies, a déchiré le Continent de manière douloureuse est, il est vrai, surmontée sur le plan politique, mais l’unité reste encore en grande partie à réaliser dans l’esprit et dans le coeur des personnes. Même si, après la chute du rideau de fer en 1989, une certaine espérance excessive a pu laisser place à la déception, et si, sur quelques aspects, il est possible de formuler des critiques justifiées vis-à-vis de quelques institutions européennes, le processus d’unification est de toute façon une oeuvre d’une grande portée qui a permis à ce Continent, longtemps miné par des conflits continuels et des guerres fratricides désastreuses, de vivre une période de paix qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. En particulier, la participation à ce processus constitue pour les Pays d’Europe centrale et orientale un stimulant ultérieur pour consolider chez eux la liberté, l’état de droit et la démocratie. Je voudrais rappeler, à ce propos, la contribution que mon Prédécesseur le Pape Jean-Paul II a apportée à ce processus historique. L’Autriche, qui se trouve aux confins de l’Occident et de l’Orient d’alors, a également, comme pays-pont, beaucoup contribué à cette union et en a aussi – il ne faut pas l’oublier – tiré grand profit.
Europe
La « maison Europe », comme nous aimons appeler la communauté de ce continent, sera pour tous un lieu agréable à habiter seulement si elle est construite sur une solide base culturelle et morale de valeurs communes que nous tirons de notre histoire et de nos traditions. L’Europe ne peut pas et ne doit pas renier ses racines chrétiennes. Elles sont une composante dynamique de notre civilisation pour avancer dans le troisième millénaire. Le christianisme a profondément modelé ce continent : en rendent témoignage, dans tous les pays et particulièrement en Autriche, non seulement les nombreuses églises et les importants monastères. Mais la foi se manifeste surtout dans les innombrables personnes qu’elle a portées, au cours de l’histoire jusqu’à aujourd’hui, à une vie d’espérance, d’amour et de miséricorde. Mariazell, le grand Sanctuaire national autrichien, est en même temps un lieu de rencontre pour plusieurs peuples européens. C’est un de ces lieux dans lesquels les hommes ont puisé et puisent toujours « la force d’en haut », pour vivre une vie droite.
Ces jours-ci, le témoignage de foi chrétienne au centre de l’Europe s’exprime aussi dans le « Troisième Rassemblement oecuménique européen » qui se tient à Sibiu (en Roumanie), avec pour thème : « La lumière du Christ brille pour tous. Espoir de renouvellement et d’unité en Europe » . Bien entendu, on se souvient également du « Katholikentag » d’Europe centrale qui, en 2004, sur le thème « Le Christ – espérance de l’Europe », a rassemblé tant de croyants à Mariazell !
On parle souvent aujourd’hui du modèle de vie européen. On entend par là un ordre social qui conjugue efficacité économique avec justice sociale, pluralité politique avec tolérance, libéralité et ouverture, mais qui signifie aussi maintien des valeurs qui donnent à ce continent sa position particulière. Ce modèle, face aux impératifs de l’économie moderne, se trouve placé devant un grand défi. La mondialisation, souvent citée, ne peut être arrêtée, mais la politique a le devoir urgent et la grande responsabilité de lui donner des règlements et des limites capables d’éviter qu’elle ne se réalise aux dépens des pays les plus pauvres et des personnes pauvres dans les pays riches et au détriment des générations futures.
L’Europe, nous le savons, a certainement vécu et souffert aussi de terribles erreurs. Que l’on pense aux rétrécissements idéologiques de la philosophie, de la science et aussi de la foi, à l’abus de religion et de raison à des fins impérialistes, à la dégradation de l’homme par un matérialisme théorique et pratique, et enfin à la dégénérescence de la tolérance en une indifférence privée de références à des valeurs permanentes. Cependant, l’une des caractéristiques de l’Europe est la capacité d’autocritique qui, dans le vaste panorama des cultures mondiales, la distingue et la qualifie.
La vie
C’est en Europe qu’a été formulé, pour la première fois, le concept des droits humains. Le droit humain fondamental, le présupposé pour tous les autres droits, est le droit à la vie elle-même. Ceci vaut pour la vie, de la conception à sa fin naturelle. En conséquence, l’avortement ne peut être un droit humain – il est son contraire. C’est une « profonde blessure sociale », comme le soulignait sans se lasser notre confrère défunt, le Cardinal Franz König.
En disant cela, je n’exprime pas un intérêt spécifiquement ecclésial. Je voudrais plutôt me faire l’avocat d’une demande profondément humaine et le porte-parole des enfants qui vont naître et qui n’ont pas de voix. Le faisant, je ne ferme pas les yeux devant les problèmes et les conflits de nombreuses femmes et je me rends compte que la crédibilité de notre discours dépend aussi de ce que l’Église elle-même fait pour venir en aide aux femmes en difficulté.
J’en appelle dans ce contexte aux responsables de la politique, afin qu’ils ne permettent pas que les enfants soient considérés comme des cas de maladie ni que la qualification d’injustice attribuée par votre système juridique à l’avortement soit de fait abolie. Je le dis par souci profond des valeurs humaines. Mais ceci n’est qu’un aspect de ce qui nous préoccupe. L’autre aspect est de faire tout notre possible pour rendre les pays européens de nouveau plus ouverts à l’accueil des enfants. Je vous en prie, encouragez les jeunes qui, par le mariage fondent de nouvelles familles, à devenir mères et pères! Vous ferez ainsi du bien, non seulement à eux-mêmes, mais aussi à la société tout entière. Je vous encourage fermement dans vos efforts politiques pour favoriser des conditions qui permettent aux jeunes couples d’élever des enfants. Tout ceci, cependant, ne servira à rien, si nous ne réussissons pas à créer de nouveau dans nos pays un climat de joie et de confiance en la vie, dans lequel les enfants ne sont pas perçus comme un poids, mais comme un don pour tous.
Le débat sur ce qu’on appelle « l’aide active à mourir » constitue aussi pour moi une vive préoccupation. Il est à craindre qu’un jour puisse être exercée une pression non déclarée ou même explicite sur les personnes gravement malades ou âgées pour qu’elles demandent la mort ou pour qu’elles se la donnent elles-mêmes. La réponse juste à la souffrance en fin de vie est une attention pleine d’amour, l’accompagnement vers la mort – en particulier aussi avec l’aide de la médecine palliative – et non une « aide active à mourir ». Pour soutenir un accompagnement humain vers la mort il faudrait mettre en place des réformes structurelles dans tous les domaines du système sanitaire et social, ainsi que des structures d’assistance palliative. Ensuite, il faudrait prendre aussi des mesures concrètes: dans l’accompagnement psychologique et pastoral des personnes gravement malades et des mourants, de leurs parents, des médecins et du personnel soignant. Dans ce domaine, le « Hospizbewegung » fait des choses remarquables. Toutes ces tâches, cependant, ne peuvent leur être déléguées à eux seuls. Beaucoup d’autres personnes doivent être prêtes ou être encouragées à se rendre disponibles, sans regarder au temps ni à la dépense pour se consacrer à l’assistance pleine d’amour aux personnes gravement malades et aux mourants.
Le dialogue de la raison
Fait partie enfin de l’héritage européen une tradition de pensée, pour laquelle un lien substantiel entre foi, vérité et raison est essentiel. Il s’agit ici, en définitive, de se demander si, oui ou non, la raison est au principe de toutes choses et à leur fondement. Il s’agit de se demander si le hasard et la nécessité sont à l’origine de la réalité, si donc la raison est un produit secondaire fortuit de l’irrationnel, et si, dans l’océan de l’irrationalité, en fin de compte, elle n’a aucun sens, ou si au contraire ce qui constitue la conviction de fond de la foi chrétienne demeure vrai: In principio erat Verbum – Au commencement était le Verbe – à l’origine de toutes choses, il y a la Raison créatrice de Dieu qui a décidé de se rendre participant à nous, êtres humains.
Permettez-moi de citer dans ce contexte Jürgen Habermas, un philosophe qui n’adhère pas à la foi chrétienne. Il affirme : « Par l’autoconscience normative du temps moderne, le christianisme n’a pas été seulement un catalyseur. L’universalisme égalitaire, dont sont nées les idées de liberté et de solidarité, est un héritage immédiat de la justice juive et de l’éthique chrétienne de l’amour. Inchangé dans sa substance, cet héritage a toujours été de nouveau approprié de façon critique et de nouveau interprété. Jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas d’alternative à cela».
Les tâches de l’Europe dans le monde
De l’unicité de son nom découle aussi, cependant, pour l’Europe, une responsabilité unique dans le monde. À ce propos, elle ne doit surtout pas renoncer à elle-même. Le continent qui, sur le plan démographique, vieillit de façon rapide ne doit pas devenir un continent spirituellement vieux. De plus, l’Europe acquerra une meilleure conscience d’elle-même si elle assume une responsabilité dans le monde qui corresponde à sa tradition spirituelle particulière, à ses capacités extraordinaires et à sa grande force économique. L’Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l’engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l’Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l’Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA, la situation au Darfour, l’exploitation injuste des ressources naturelles et le trafic préoccupant des armes. De même que l’engagement politique et diplomatique de l’Europe et de ses pays ne doit pas oublier la situation toujours grave du Moyen-Orient où la contribution de tous est nécessaire pour favoriser le renoncement à la violence, le dialogue réciproque et une cohabitation vraiment pacifique. Les relations avec les Nations d’Amérique latine et avec celles du Continent asiatique doivent continuer à croître, par des liens opportuns d’échange.
Conclusion
Monsieur le Président fédéral, Mesdames et Messieurs ! L’Autriche est un pays riche de nombreuses bénédictions : la grande beauté des paysages qui attire, année après année, des millions de personnes pour un séjour de repos; une richesse culturelle inouïe, créée et accumulée depuis de nombreuses générations; de nombreuses personnes dotées de talent artistique et de grandes forces créatrices. Partout on peut voir les témoignages des réalisations qui sont les fruits de l’application et des dons de la population qui travaille. Il y a là un motif de reconnaissance et de fierté. Mais l’Autriche n’est certainement pas une « île heureuse » et elle ne croit pas l’être non plus. L’autocritique fait toujours du bien et, sans aucun doute, elle est répandue en Autriche. Un pays qui a tant reçu doit aussi donner beaucoup. Il peut compter beaucoup sur lui-même et aussi exiger de lui-même une certaine responsabilité vis-à-vis des pays voisins, de l’Europe et du monde.
Beaucoup de ce que l’Autriche est et possède, elle le doit à la foi chrétienne et à sa riche influence sur les personnes. La foi a profondément formé le caractère de ce pays et de ses habitants. Par conséquent, il doit être dans l’intérêt de tous de ne pas permettre qu’un jour dans ce pays il n’y ait peut-être plus que les pierres à parler de christianisme ! Une Autriche sans une foi chrétienne vivante ne serait plus l’Autriche.
Je vous souhaite, ainsi qu’à tous les Autrichiens, surtout aux personnes âgées et aux malades, mais aussi aux jeunes qui ont encore la vie devant eux, espérance, confiance, joie, et la Bénédiction de Dieu ! Je vous remercie.
Discours 2005-2013 492