Discours 2005-2013 656

AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL DES MIGRANTS ET DES PERSONNES EN DÉPLACEMENT Salle du Consistoire Jeudi 15 mai 2008


Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et soeurs!

Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion de la session plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement. Je salue en particulier le président, Monsieur le cardinal Renato Raffaele Martino, que je remercie des paroles avec lesquelles il a ouvert notre rencontre, en illustrant les différentes facettes du sujet intéressant que vous avez abordé ces jours-ci. Je salue également le secrétaire, Mgr Agostino Marchetto, le sous-secrétaire, les employés et les experts, les membres et les consulteurs. J'adresse à tous une pensée cordiale de gratitude pour le travail accompli et pour l'engagement dont ils ont fait preuve pour concrétiser ce qui a été débattu lors de ces journées pour le bien de toutes les familles.

Au cours de ma récente visite aux Etats-Unis d'Amérique, j'ai eu l'occasion d'encourager ce grand pays à poursuivre son engagement d'accueil envers ces frères et soeurs qui parviennent en ce lieu et qui proviennent généralement de pays pauvres. J'ai souligné en particulier le grave problème du regroupement familial, sujet que j'avais déjà abordé dans mon message pour la 93 Journée mondiale du migrant et du réfugié, dédié justement au sujet de la famille migrante. Il m'est cher de rappeler ici qu'en plusieurs circonstances, j'ai présenté l'icône de la Sainte Famille en tant que modèle des familles migrantes, en me référant à l'image proposée par mon vénéré prédécesseur, le Pape Pie XII, dans la constitution apostolique Exsul Familia, qui constitue la "grande charte" de la pastorale des migrants (cf. AAS 44, 1952, p. 649). De plus, dans les messages des années 1980, 1986 et 1993, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II a voulu souligner l'engagement ecclésial en faveur non seulement de la personne migrante mais également de sa famille, communauté d'amour et facteur d'intégration.

657 Il me plaît avant tout de réaffirmer que la sollicitude de l'Eglise envers la famille migrante n'enlève rien à l'intérêt pastoral pour les familles en déplacement. Cet engagement à maintenir une unité de vision et d'action entre les deux "ailes" (migration et déplacement) de la mobilité humaine peut même aider à comprendre l'étendue du phénomène et être, dans le même temps, une impulsion pour tous à une pastorale spécifique, encouragée par les Souverains Pontifes et souhaitée par le Concile oecuménique Vatican II (cf. Christus Dominus CD 18) et justement soutenue par des documents élaborés par votre Conseil pontifical, et lors de congrès et de réunions. Il ne faut pas oublier que la famille, même migrante et en déplacement, constitue la cellule originelle de la société, qu'il ne faut pas détruire mais défendre avec courage et patience. Elle représente la communauté dans laquelle, depuis l'enfance, on apprend à adorer et à aimer Dieu, en apprenant la grammaire des valeurs humaines et morales et en apprenant à faire bon usage de la liberté dans la vérité. Malheureusement, cela se fait dans de nombreux cas avec difficulté, notamment dans le cas de qui est concerné par le phénomène de la mobilité humaine.

De plus, dans son action d'accueil et de dialogue avec les migrants et les personnes en déplacement, la communauté chrétienne a, comme point de référence, la personne du Christ Notre Seigneur. Il a laissé à ses disciples une règle d'or sur laquelle régler nos vies: le commandement nouveau de l'amour. L'amour qu'il a vécu, jusqu'à la mort et à la mort sur la croix, le Christ continue à le transmettre à l'Eglise à travers l'Evangile et les Sacrements, notamment la Très Sainte Eucharistie. Il est très important, à ce propos, que la liturgie prévoie la célébration du Sacrement du mariage au coeur de la célébration eucharistique. C'est ainsi qu'est souligné le lien profond qui unit les deux Sacrements. Les époux, dans leur vie quotidienne, doivent inspirer leur comportement à l'exemple du Christ qui "a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle" (Ep 5,25): ce geste d'amour suprême est représenté dans toutes les célébrations eucharistiques. Aussi, il serait bon que la pastorale familiale revienne à cette donnée sacramentelle comme à une référence d'importance fondamentale. Qui va à la messe - et il faut également en faciliter la célébration pour les migrants et les personnes en déplacement - trouve dans l'Eucharistie un très fort renvoi à sa famille, à son mariage, et est encouragé à vivre sa situation dans une perspective de foi, en cherchant dans la grâce divine la force nécessaire pour y réussir.

Il n'échappe à personne, enfin, que la mobilité humaine représente, dans l'univers mondialisé actuel, une frontière importante pour la nouvelle évangélisation. Aussi, je vous encourage à poursuivre dans votre engagement pastoral avec un zèle renouvelé tandis que, pour ma part, je vous assure de ma proximité spirituelle. Je vous accompagne à travers la prière, pour que l'Esprit Saint rende toutes vos initiatives fructueuses. J'invoque, à cette fin, la protection maternelle de la Très Sainte Vierge, Notre Dame du Chemin, pour qu'elle aide tous les hommes et toutes les femmes à connaître son fils Jésus Christ et à recevoir de Lui le don du salut. Avec ce voeu, je donne de tout coeur la Bénédiction apostolique à vous et aux personnes qui vous sont chères, ainsi qu'à tous les migrants et les personnes en déplacement dans ce vaste monde et à leur famille.


AUX MEMBRES DU MOUVEMENT POUR LA VIE Salle des Bénédictions Lundi 12 mai 2008

Chers frères et soeurs,

C'est avec un vif plaisir que je vous accueille aujourd'hui, et j'adresse à chacun de vous mon salut cordial. En premier lieu, je salue Mgr Michele Pennisi, évêque de Piazza Armerina, et les prêtres présents. J'adresse un salut particulier à M. Carlo Casini, président du Mouvement pour la vie, et je le remercie vivement pour les aimables paroles qu'il m'a adressées en votre nom. Je salue les membres de la direction nationale et du conseil exécutif du Mouvement pour la vie, les présidents des centres d'aide à la vie et les responsables des différents services, du projet Bourgeon, du Téléphone vert, SOS Vie et du Téléphone rouge. Je salue en outre les représentants de l'Association du Pape Jean XXIII et de certains Mouvements pour la vie européens. J'étends, à travers vous, ici présents, ma pensée amicale à ceux qui, n'ayant pu venir en personne, sont spirituellement unis à nous. Je pense en particulier à tous ces volontaires qui, avec abnégation et générosité, partagent avec vous le noble idéal de la promotion et de la défense de la vie humaine depuis sa conception.

Vous effectuez cette visite 30 ans après que l'avortement a été légalisé en Italie et votre intention est de susciter une réflexion approfondie sur les effets humains et sociaux que la loi a produits dans la communauté civile et chrétienne durant cette période. En regardant les trois décennies passées et en considérant la situation actuelle, on ne peut que reconnaître que défendre la vie humaine est devenue aujourd'hui pratiquement plus difficile, parce s'est créée une mentalité de dépréciation de sa valeur qui est confiée au jugement particulier. Par voie de conséquence, il s'en est suivi un moindre respect pour la personne humaine, valeur qui est à la base de toute société civile, au delà de la foi qui s'y professe.

Les causes qui conduisent à des décisions aussi douloureuses que l'avortement sont certes nombreuses et complexes. Si d'un côté l'Eglise, fidèle au commandement de son Seigneur, ne se lasse pas répéter que la valeur sacrée de l'existence de tous les hommes plonge ses racines dans le dessein du Créateur, de l'autre côté, elle encourage la promotion de toute initiative de soutien des femmes et des familles pour créer des conditions favorables à l'accueil de la vie, et à la protection de l'institution de la famille basée sur le mariage entre un homme et une femme. Donner la permission de recourir à l'interruption volontaire de grossesse, non seulement n'a pas résolu les problèmes qui pèsent sur beaucoup de femmes et sur nombre de cellules familiales, mais a également ouvert une nouvelle blessure dans nos sociétés, malheureusement déjà affligées par de profondes souffrances.

En vérité, beaucoup a été réalisé durant ces années, et pas seulement de la part de l'Eglise, pour aller au-devant des nécessités et des difficultés des familles. Nous ne pouvons pas cependant ne pas voir que différents problèmes continuent à tenailler la société contemporaine, empêchant de donner l'espace au désir de tant de jeunes de se marier et de former une famille, du fait des conditions défavorables dans lesquelles ils vivent. Le manque d'un travail sûr, des législations souvent insuffisantes en matière de protection de la maternité, l'impossibilité d'assurer un soutien adéquat aux enfants, sont quelques-uns des empêchements qui semblent étouffer l'exigence de l'amour fécond, alors qu'ils ouvrent les portes à un sens croissant de la défiance en l'avenir. Il est nécessaire pour cela d'unir les efforts pour que les différentes institutions placent au coeur de leur action la défense de la vie humaine et l'attention prioritaire portée à la famille, dans le coeur de laquelle la vie naît et se développe. Il convient d'aider la famille par tous les instruments législatifs pour faciliter sa formation et son oeuvre d'éducation, dans le difficile contexte social contemporain.

Dans ce cadre fondamental de la société, un champ d'apostolat et de témoignage évangélique urgent et indispensable demeure ouvert pour les chrétiens: protéger la vie avec courage et amour dans toutes ses phases. Pour cela, chers frères et soeurs, je demande au Seigneur de bénir l'action que, comme Centre d'aide à la vie et comme Mouvement pour la vie, vous faites pour éviter l'avortement dans des cas également de grossesses difficiles, en agissant dans le même temps sur le plan de l'éducation, de la culture et du débat politique. Il est nécessaire de témoigner de façon concrète que le respect de la vie est la première justice à appliquer. Pour qui a le don de la foi cela devient un impératif inéluctable, parce que le disciple du Christ est appelé à être toujours plus "prophète" d'une vérité qui ne pourra jamais être éliminée: Dieu seul est le Seigneur de la vie. Tous les hommes sont connus et aimés, voulus et guidés par Lui.

658 Ce n'est qu'ici qu'on trouve l'unité plus profonde et plus grande de l'humanité, dans le fait que tout être humain réalise l'unique projet de Dieu, chacun trouve ses origines dans cette même idée créatrice de Dieu. On comprend alors pourquoi la Bible affirme: qui profane l'homme, profane la propriété de Dieu (cf. Gn Gn 9,5).

On fête cette année le 60 anniversaire de la Déclaration des Droits de l'homme dont le mérite est d'avoir permis à des cultures, des expressions juridiques et des modèles institutionnels différents de se mettre d'accord autour d'un noyau fondamental de valeurs et, donc, de droits. Comme je l'ai récemment rappelé, lors de ma visite à l'ONU, aux membres des Nations unies, "les droits de l'homme exigent d'être respectés parce qu'ils sont l'expression de la justice et non simplement en raison de la force coercitive liée à la volonté du législateur", "la promotion des droits de l'homme demeure la stratégie la plus efficace quand il s'agit de combler les inégalités entre des pays et des groupes sociaux, quand il s'agit aussi de renforcer la sécurité". Votre engagement dans le domaine politique est à cet égard extrêmement louable en tant qu'aide et encouragement aux Institutions, pour que soit donnée la juste reconnaissance à la parole "dignité humaine". Votre initiative auprès de la Commission pour les pétitions du parlement européen, dans laquelle vous affirmez les valeurs fondamentales du droit à la vie depuis sa conception, de la famille fondée sur le mariage d'un homme et d'une femme, du droit de tout être humain conçu à naître et à être éduqué dans une famille de parents, confirme encore la solidité de votre engagement et votre pleine communion avec le Magistère de l'Eglise, qui proclame depuis toujours ces valeurs comme "non négociables".

Chers frères et soeurs, en vous rencontrant le 22 mai 1998, Jean-Paul II vous exhortait à persévérer dans votre engagement d'amour et de défense de la vie humaine, et rappelait que, grâce à vous, beaucoup d'enfants pouvaient faire l'expérience de la joie du don inestimable de la vie. Dix ans après, c'est moi qui vous remercie pour le service que vous avez rendu à l'Eglise et à la société. Combien de vies humaines vous avez sauvées de la mort! Poursuivez sur ce chemin et n'ayez pas peur, pour que le sourire de la vie triomphe sur les lèvres de tous les enfants et de leurs mères. Je confie chacun d'entre vous, et les si nombreuses personnes que vous rencontrez dans les Centres d'aide à la vie, à la protection maternelle de la Vierge Marie, Reine de la Famille, et alors que je vous assure de mon souvenir dans la prière, je vous bénis de tout coeur ainsi que ceux qui font partie des Mouvements pour la vie en Italie, en Europe et dans le monde.


AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL DES MIGRANTS ET DES PERSONNES EN DÉPLACEMENT Salle du Consistoire Jeudi 15 mai 2008


Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et soeurs!

Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion de la session plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement. Je salue en particulier le président, Monsieur le cardinal Renato Raffaele Martino, que je remercie des paroles avec lesquelles il a ouvert notre rencontre, en illustrant les différentes facettes du sujet intéressant que vous avez abordé ces jours-ci. Je salue également le secrétaire, Mgr Agostino Marchetto, le sous-secrétaire, les employés et les experts, les membres et les consulteurs. J'adresse à tous une pensée cordiale de gratitude pour le travail accompli et pour l'engagement dont ils ont fait preuve pour concrétiser ce qui a été débattu lors de ces journées pour le bien de toutes les familles.

Au cours de ma récente visite aux Etats-Unis d'Amérique, j'ai eu l'occasion d'encourager ce grand pays à poursuivre son engagement d'accueil envers ces frères et soeurs qui parviennent en ce lieu et qui proviennent généralement de pays pauvres. J'ai souligné en particulier le grave problème du regroupement familial, sujet que j'avais déjà abordé dans mon message pour la 93 Journée mondiale du migrant et du réfugié, dédié justement au sujet de la famille migrante. Il m'est cher de rappeler ici qu'en plusieurs circonstances, j'ai présenté l'icône de la Sainte Famille en tant que modèle des familles migrantes, en me référant à l'image proposée par mon vénéré prédécesseur, le Pape Pie XII, dans la constitution apostolique Exsul Familia, qui constitue la "grande charte" de la pastorale des migrants (cf. AAS 44, 1952, p. 649). De plus, dans les messages des années 1980, 1986 et 1993, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II a voulu souligner l'engagement ecclésial en faveur non seulement de la personne migrante mais également de sa famille, communauté d'amour et facteur d'intégration.

Il me plaît avant tout de réaffirmer que la sollicitude de l'Eglise envers la famille migrante n'enlève rien à l'intérêt pastoral pour les familles en déplacement. Cet engagement à maintenir une unité de vision et d'action entre les deux "ailes" (migration et déplacement) de la mobilité humaine peut même aider à comprendre l'étendue du phénomène et être, dans le même temps, une impulsion pour tous à une pastorale spécifique, encouragée par les Souverains Pontifes et souhaitée par le Concile oecuménique Vatican II (cf. Christus Dominus CD 18) et justement soutenue par des documents élaborés par votre Conseil pontifical, et lors de congrès et de réunions. Il ne faut pas oublier que la famille, même migrante et en déplacement, constitue la cellule originelle de la société, qu'il ne faut pas détruire mais défendre avec courage et patience. Elle représente la communauté dans laquelle, depuis l'enfance, on apprend à adorer et à aimer Dieu, en apprenant la grammaire des valeurs humaines et morales et en apprenant à faire bon usage de la liberté dans la vérité. Malheureusement, cela se fait dans de nombreux cas avec difficulté, notamment dans le cas de qui est concerné par le phénomène de la mobilité humaine.

659 De plus, dans son action d'accueil et de dialogue avec les migrants et les personnes en déplacement, la communauté chrétienne a, comme point de référence, la personne du Christ Notre Seigneur. Il a laissé à ses disciples une règle d'or sur laquelle régler nos vies: le commandement nouveau de l'amour. L'amour qu'il a vécu, jusqu'à la mort et à la mort sur la croix, le Christ continue à le transmettre à l'Eglise à travers l'Evangile et les Sacrements, notamment la Très Sainte Eucharistie. Il est très important, à ce propos, que la liturgie prévoie la célébration du Sacrement du mariage au coeur de la célébration eucharistique. C'est ainsi qu'est souligné le lien profond qui unit les deux Sacrements. Les époux, dans leur vie quotidienne, doivent inspirer leur comportement à l'exemple du Christ qui "a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle" (Ep 5,25): ce geste d'amour suprême est représenté dans toutes les célébrations eucharistiques. Aussi, il serait bon que la pastorale familiale revienne à cette donnée sacramentelle comme à une référence d'importance fondamentale. Qui va à la messe - et il faut également en faciliter la célébration pour les migrants et les personnes en déplacement - trouve dans l'Eucharistie un très fort renvoi à sa famille, à son mariage, et est encouragé à vivre sa situation dans une perspective de foi, en cherchant dans la grâce divine la force nécessaire pour y réussir.

Il n'échappe à personne, enfin, que la mobilité humaine représente, dans l'univers mondialisé actuel, une frontière importante pour la nouvelle évangélisation. Aussi, je vous encourage à poursuivre dans votre engagement pastoral avec un zèle renouvelé tandis que, pour ma part, je vous assure de ma proximité spirituelle. Je vous accompagne à travers la prière, pour que l'Esprit Saint rende toutes vos initiatives fructueuses. J'invoque, à cette fin, la protection maternelle de la Très Sainte Vierge, Notre Dame du Chemin, pour qu'elle aide tous les hommes et toutes les femmes à connaître son fils Jésus Christ et à recevoir de Lui le don du salut. Avec ce voeu, je donne de tout coeur la Bénédiction apostolique à vous et aux personnes qui vous sont chères, ainsi qu'à tous les migrants et les personnes en déplacement dans ce vaste monde et à leur famille.


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE THAILANDE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Vendredi 16 mai 2008

Chers frères évêques,

"Tu envoies ton souffle: ils sont créés; tu renouvelles la face de la terre" (cf. Ps Ps 104,30). Avec ces paroles de l'antienne de Pentecôte je vous souhaite la bienvenue, évêques de Thaïlande. Je remercie Mgr Phimphisan des sentiments cordiaux exprimés en votre nom. En retour, je lui exprime les miens avec affection et je vous assure de mes prières pour vous et pour ceux qui sont confiés à votre sollicitude pastorale. Votre visite "ad limina Apostolorum" est pour vous l'occasion de renforcer l'engagement à rendre Jésus toujours plus visible dans l'Eglise et connu dans la société, à travers le témoignage d'amour et de vérité de l'Evangile.

La grande solennité de Pentecôte que nous avons récemment célébrée nous rappelle que l'Esprit du Seigneur remplit le monde entier et nous suggère d'apporter le Christ à tous les peuples. Dans votre pays, cette mission de la petite communauté catholique se déroule dans un contexte de diverses relations, en particulier avec les bouddhistes. En effet, vous m'avez exprimé votre grand respect pour les monastères bouddhistes et l'estime que vous nourrissez pour la contribution qu'ils apportent à la vie sociale et culturelle du peuple thaïlandais.

Aujourd'hui, la coexistence de différentes communautés religieuses se déroule sur la toile de fond de la mondialisation. Récemment, j'ai observé que les forces de la mondialisation voient l'humanité suspendue entre deux pôles. D'une part, il y a la multitude croissante de liens sociaux et culturels, qui promeuvent en général un sens de solidarité mondiale et de responsabilité partagée pour le bien de l'humanité. D'autre part, apparaissent les signes inquiétants d'une fragmentation et d'un certain individualisme où domine le sécularisme, qui marginalise le transcendant et le sens du sacré et qui éclipse la source même d'harmonie et d'unité dans l'univers.

De fait, les aspects négatifs de ce phénomène culturel, qui suscite de la crainte chez vous et les autres responsables religieux dans votre pays, soulignent l'importance de la coopération interreligieuse. Ils incitent à un effort concerté pour soutenir l'âme spirituelle et morale de votre peuple. En accord avec les bouddhistes, vous pouvez promouvoir la compréhension réciproque concernant la transmission des traditions aux nouvelles générations, l'articulation des valeurs éthiques que la raison peut discerner, la crainte référentielle pour le transcendant, la prière et la contemplation. Ces pratiques et ces dispositions servent le bien commun de la société et alimentent l'essence de chaque être humain.

En tant que pasteurs de petits troupeaux dispersés, vous tirez réconfort de la mission du Paraclet, qui défend, conseille et protège (cf. Jn 14,16). Encouragez les fidèles à accueillir tout ce qui engendre la vie nouvelle de Pentecôte! L'Esprit de vérité nous rappelle que le Père et le Fils sont présents dans le monde à travers ceux qui aiment le Christ et observent sa parole (cf. Jn 14,22-23), devenant des disciples envoyés pour porter beaucoup de fruits (cf. Jn 15,8). L'Esprit est donc un don et un devoir, un devoir qui à son tour devient un don épiphanique: la présentation du Christ et son amour pour le monde. En Thaïlande, ce don est présent en particulier dans les hôpitaux, dans les oeuvres sociales et dans les écoles de l'Eglise, car c'est là que le noble peuple thaïlandais arrive à reconnaître et à connaître le visage de Jésus Christ.

Chers frères, vous avez observé à juste titre que les écoles et les collèges catholiques apportent une contribution importante à la formation intellectuelle de nombreux jeunes thaïlandais. Ils devraient également apporter une contribution exceptionnelle à l'éducation spirituelle et morale des jeunes. En effet, c'est en raison de ces aspects cruciaux de la formation de la personne que les parents, tant catholiques que bouddhistes, s'adressent aux écoles catholiques.

A ce propos, je désire m'adresser aux nombreux religieux, hommes et femmes, qui servent avec zèle dans les instituts scolaires catholiques de vos diocèses. Leur rôle ne devrait pas être en premier lieu celui de gestionnaires, mais de missionnaires. En tant que personnes consacrées, ils sont appelés à être "témoins du Christ, épiphanie de l'amour de Dieu dans le monde" et à posséder "le courage du témoignage et la patience du dialogue" en servant "la dignité humaine, l'harmonie de la création, l'existence des peuples et la paix" (Les personnes consacrées et leur mission dans l'école, nn. 1-2). Il est donc de la plus grande importance que les religieux restent proches des étudiants et de leurs familles, en particulier à travers l'enseignement du catéchisme aux catholiques, et à ceux qui sont intéressés, et à travers la formation morale et la sollicitude pour les besoins spirituels de tous dans la communauté scolaire. J'encourage les Congrégations dans leur engagement dans l'apostolat pédagogique, certain que le coût demandé sera juste et transparent et que les écoles deviendront toujours plus accessibles aux pauvres, qui aspirent si souvent au baiser fidèle du Christ.

660 Un bel exemple de la proclamation des grandes oeuvres de Dieu (cf. Ac Ac 2,11) est le service rendu dans vos communautés par les catéchistes, qui ont accueilli avec beaucoup de zèle et de générosité la conviction ardente de saint Paul: "Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile" (1Co 9,16). Toutefois, cette tâche ne peut pas être laissée qu'à eux seuls. Vos prêtres doivent exercer le ministère "de la Parole divine dans la Prédication de l'Evangile et dans l'enseignement de la foi catholique" (Rite de l'Ordination, n. 102). Ce rôle sacerdotal fondamental qui, pour être effectif, demande une formation philosophique et théologique adaptée, ne peut pas être délégué à d'autres personnes. Lorsque de braves catéchistes collaborent avec leurs curés, les sarments de la vigne portent en effet beaucoup de fruit (cf. Jn 15,5). C'est dans ce but que vos comptes-rendus évoquent diverses tâches kérygmatiques dignes d'attention, y compris la formation des couples qui ne sont pas catholiques et la sollicitude pastorale pour de nombreuses personnes et groupes familiaux catholiques qui se transfèrent des zones rurales dans les villes, en courant le risque de perdre les contacts avec la vie paroissiale.

Enfin, chers frères, je désire vous exprimer ma satisfaction pour les efforts de toute la communauté catholique de Thaïlande visant à défendre la dignité de chaque vie humaine, en particulier la plus vulnérable. Vous êtes particulièrement concernés par la plaie du trafic de femmes et d'enfants et de la prostitution. La pauvreté est sans aucun doute un facteur à la base de ce phénomène et, à ce propos, je sais que beaucoup est accompli à travers les programmes ecclésiaux de développement. Toutefois, un autre aspect doit être reconnu et affronté collectivement si l'on veut mettre fin de manière efficace à cette odieuse exploitation de l'homme. Je fais référence à la banalisation de la sexualité dans les moyens de communication sociale et dans l'industrie du divertissement, qui nourrit le déclin des valeurs morales et conduit à l'avilissement des femmes, à l'affaiblissement de la fidélité conjugale et également à l'abus des enfants.

C'est avec une affection fraternelle que je vous offre ces réflexions, avec le désir de vous confirmer dans votre volonté de recevoir la flamme de l'Esprit, de manière à ce que vous puissiez proclamer d'une seule voix la Bonne Nouvelle de Jésus! A vous tous, à vos prêtres, aux religieux, aux séminaristes et aux fidèles laïcs, je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.


AUX PARTICIPANTS AU FORUM DES ASSOCIATIONS FAMILIALES Salle Clémentine Vendredi 16 mai 2008


Cari fratelli e sorelle,

grazie per questa vostra visita, che mi permette di conoscere l’attività che svolgono le vostre benemerite Associazioni, facenti parte del Forum delle Associazioni Familiari e della Federazione Europea delle Associazioni Familiari Cattoliche. A ciascuno di voi, qui presenti, il mio cordiale saluto. Un saluto che, in primo luogo, va al Presidente del Forum, l’Avvocato Giovanni Giacobbe, al quale sono grato per le gentili parole che mi ha indirizzato a nome vostro. Quest’incontro avviene in occasione dell’annuale celebrazione della Giornata Internazionale della Famiglia, che cadeva ieri, 15 maggio. Per sottolineare l’importanza di tale ricorrenza avete voluto organizzare un apposito Convegno con un tema di rilevante attualità: “L’alleanza per la famiglia in Europa: l’associazionismo protagonista”, per confrontare le esperienze tra varie forme associative familiari e con l’obbiettivo di sensibilizzare i governanti e l’opinione pubblica sul ruolo centrale e insostituibile che svolge la famiglia nella nostra società. In effetti, come giustamente voi osservate, un’azione politica, che voglia guardare al futuro con lungimiranza, non può non porre la famiglia al centro della sua attenzione e della sua programmazione.

Comme vous le savez, nous célébrons cette année le quarantième anniversaire de l’encyclique Humanae vitae et le vingt-cinquième anniversaire de la promulgation de la Charte des droits de la Famille, présentée par le Saint-Siège le 22 octobre 1983. Ce sont deux documents qui sont très unis dans leur inspiration. Si, en effet, le premier, allant courageusement à contre-courant de la culture dominante, rappelle avec force la qualité de l’amour des époux, dépourvu d’égoïsme et ouvert à la vie, le deuxième met en évidence les droits inaliénables qui permettent à la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, d’être le berceau naturel de la vie humaine. En particulier, La Charte des droits de la Famille, qui s’adresse avant tout aux gouvernements, offre à toutes les personnes qui ont des responsabilités au niveau du bien commun un modèle et un point de référence pour l’élaboration d’une législation correcte de la politique familiale. Cette Charte s’adresse en même temps à toutes les familles, les invitant à s’organiser afin de défendre et de promouvoir leurs droits. À cet égard, vos associations peuvent représenter un moyen tout à fait adapté pour mieux mettre en oeuvre l’esprit de cette Charte des droits de la Famille.

Der verehrte Papst Johannes Paul II., der mit Recht auch „Papst der Familie“ genannt wurde, hob wiederholt hervor, daß „die Zukunft der Menschheit über die Familie geht!“ (Familiaris consortio FC 86). Er unterstrich oft den unersetzlichen Wert der Institution der Familie, die nach dem Plan Gottes, des Schöpfers und Vaters, besteht. Auch ich habe gleich zu Beginn meines Pontifikats bei der Eröffnung des Kongresses der Diözese Rom zum Thema Familie am 6. Juni 2005 bekräftigt, daß die Wahrheit von Ehe und Familie in der Wahrheit vom Menschen verwurzelt ist und ihre Verwirklichung in der Heilsgeschichte gefunden hat, in deren Mittelpunkt das Wort steht: „Gott liebt sein Volk“. Die biblische Offenbarung ist ja zuallererst Ausdruck einer Liebesgeschichte, nämlich der Geschichte vom Bund Gottes mit den Menschen: Das ist der Grund, warum die Geschichte der Liebe und der Verbindung eines Mannes und einer Frau im Bund der Ehe von Gott als Symbol der Heilsgeschichte übernommen wurde. Genau darum ist die Gemeinschaft des Lebens und der Liebe, die auf der Ehe eines Mannes und einer Frau gründet, die eine Familie bildet, ein unersetzliches Gut für die gesamte Gesellschaft, das nicht mit anderen Formen des Zusammenlebens verwechselt oder gleichgestellt werden darf.

We are well aware of the many challenges facing families today, and we know how difficult it is, in current social conditions, to achieve the ideal of fidelity and solidarity in conjugal love, to bring up children, and to preserve the harmony of the family unit. While on the one hand – thanks be to God – there are shining examples of good families, open to the culture of life and love, on the other hand, sadly, an increasing number of marriages and families are in crisis. From so many families, in a worryingly precarious state, we hear a cry for help, often an unconscious one, which clamours for a response from civil authorities, from ecclesial communities and from the various educational agencies. Accordingly, there is an increasingly urgent need for a common commitment to support families by every means available, from the social and economic point of view, as well as the juridical and spiritual. In this context, I am pleased to recommend and encourage certain initiatives and proposals that have emerged in the course of your Conference. I am thinking, for example, of the laudable commitment to mobilize citizens in support of the initiative for “Family-friendly fiscal policy”, urging Governments to promote family-related policies that give parents a real possibility of having children and bringing them up in the family.

La famiglia, cellula di comunione a fondamento della società, per i credenti è come una “piccola chiesa domestica”, chiamata a rivelare al mondo l’amore di Dio. Cari fratelli e sorelle, aiutate le famiglie ad essere segno visibile di questa verità, a difendere i valori scritti nella stessa natura umana e quindi comuni a tutta l’umanità, ossia la vita, la famiglia e l’educazione. Non sono principi derivanti da una confessione di fede, ma dall’applicazione della giustizia che rispetta i diritti di ogni uomo. Questa è la vostra missione, care famiglie cristiane! Mai venga meno in voi la fiducia nel Signore e la comunione con Lui nella preghiera e nel costante riferimento alla sua Parola. Sarete così testimoni del suo Amore, non contando semplicemente su risorse umane, ma poggiando saldamente sulla roccia che è Dio, vivificati dalla potenza del suo Spirito. Maria, Regina della Famiglia, guidi come luminosa Stella di speranza il cammino di tutte le famiglie dell’umanità. Con questi sentimenti, ben volentieri benedico voi qui presenti e quanti fanno parte delle diverse Associazioni che voi rappresentate.


AUX ÉVÊQUES PARTICIPANT AU SÉMINAIRE D'ÉTUDE PROMU PAR LE CONSEIL PONTIFICAL POUR LES LAÏCS Salle du Consistoire Samedi 17 mai 2008

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Discours 2005-2013 656