
Ars Procès informatif 1589
(1589) Suite de la Session 173 – 10 octobre 1864 à 3h de l’après-midi
1592 (1592) Juxta primum Interrogatorium, monitus testis de vi et natura juramenti et gravitate perjurii praesertim in causis Beatificationis et Canonizationis respondit:
Je connais la gravité et la force du serment que je viens de prêter.
Juxta secundum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je m’appelle Anaïs Sauvage. Je suis née à Lyon, le vingt-trois juin mil huit cent quarante-cinq. Mon père qui est mort s’appelait Humbert Sauvage et ma mère Marie Soulier. Je suis depuis onze ans dans l’établissement des orphelines dirigé par les filles de la Charité dans la paroisse de St Jean à Lyon.
Juxta tertium Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je me confesse tous les quinze jours et communie habituellement deux fois la semaine. J’ai fait hier la sainte communion.
Juxta quartum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais été accusée ni traduite en justice.
Juxta quintum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai point encouru de peines ecclésiastiques.
Juxta sextum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
On ne m’a point inspiré ma déposition, je ne dirai que ce que je sais personnellement.
Juxta septimum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
J’ai une grande confiance dans l’intercession du Serviteur de Dieu et je ne désire sa béatification que par des motifs de foi.
(1593) Et quoniam praedictus testis accitus fuit ad confirmandum factum sanationis puellae nomine Adelaïdis Joly omissis coeteris Interrogatoriis statim deventum est ad vigesimum septimum super quo respondit:
J’avais entendu dire dans la communauté que Adélaïde Joly avait mal au bras. En effet dans le mois de septembre mil huit cent soixante (et) un je constatai moi-même qu’elle ne pouvait ni allonger ni fléchir le bras. La maîtresse la conduisit au médecin de la Charité qui déclara qu’elle avait une ankylose et fit une ordonnance. Les remèdes ne produisirent rien. On la conduisit de nouveau à la Charité six mois après. Le docteur affirma qu’il n’y avait pas de remèdes et qu’elle serait infirme toute sa vie. Il engagea la Soeur à faire faire une mécanique pour assujettir le bras, afin que la pauvre enfant put encore faire certains travaux d’aiguilles. Notre bonne maîtresse ne fit rien de ce que le médecin avait prescrit et nous conseilla de faire une neuvaine. Parmi nous, les unes voulaient qu’on s’adressât à St Joseph, les autres à la Ste Vierge. Notre maîtresse nous dit qu’il fallait avoir recours à l’intercession du Curé d’Ars. Ce fut ce que nous fîmes. Quelques-unes doutaient du succès. On avait nettoyé le bras et appliqué sur la partie malade un cordon des souliers du Curé d’Ars. Le septième jour, Adélaïde commença à mouvoir le bras et le neuvième jour, quand la Soeur ôta le cordon, le bras se trouva parfaitement guéri. La guérison a persévéré jusqu’à ce moment. Ce fait a vivement impressionné la communauté et augmenté sa confiance dans le Curé d’Ars. Elle l’invoque à toutes les heures de la journée.
Qua responsione accepta omissis coeteris Interrogatoriis completum esse examen praedicti testis decreverunt Rmi Judices delegati et per me Notarium Actuarium de mandato dominationum suarum Rmarum perlecta fuit integra depositio ab ipso emissa qua per ipsum bene audita et intellecta, illam in omnibus confirmavit et propria manu se subscripsit ut sequitur.
Anaïs Sauvage
Joséphine Barthélemy – 10 octobre 1864
(1589) Suite de la Session 173 – 10 octobre 1864 à 3h de l’après-midi
(1593) Juxta primum Interrogatorium, monitus testis de vi et natura juramenti et gravitate perjurii praesertim in causis Beatificationis et Canonizationis respondit:
Je connais la gravité et la force du serment que je viens de prêter.
(1594) Juxta secundum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je m’appelle Joséphine Barthélemy. J’ai dix-sept ans. Je suis née à Lyon de Jacques Barthélemy et de N.Chauvette. Il y a treize ans que je suis dans l’orphelinat de la paroisse de St Jean, dirigé par les filles de la Charité.
Juxta tertium Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je me confesse et communie tous les quinze jours. Ma dernière communion a eu lieu le vingt-six septembre.
Juxta quartum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai été ni accusée ni traduite en justice.
Juxta quintum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai point encouru de censures ecclésiastiques.
Juxta sextum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je vais déposer ce que je sais personnellement. On ne m’a point instruite à ce sujet.
Juxta septimum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je désire la béatification du Curé d’Ars par l’affection que j’ai pour lui et pour la gloire de Dieu.
Et quoniam praedictus testis accitus fuit ad confirmandam et explicandam sanationem puellae nomine Adelaïdis Joly omissis coeteris interrogatoriis statim deventum est ad vigesimum septimum, super quo respondit:
On parlait dans la communauté du mal qu’Adélaïde Joly avait au bras et des souffrances qu’elle éprouvait. Ce ne fut qu’au mois de septembre mil huit cent soixante-(et)-un que je vis moi-même qu’elle ne pouvait ni allonger ni fléchir le bras gauche. On la conduisit au chirurgien de la Charité qui prescrivit des remèdes qu’on appliqua pendant six mois sans résultat. On la conduisit une seconde fois au même lieu. J’étais présente. Le médecin déclara que c’était une ankylose, qu’il n’y avait rien à faire, qu’il fallait se servir d’un appareil qui ferait plier le bras autant que possible et qui le maintiendrait dans une position où elle pourrait faire quelques travaux. Notre maîtresse ne fit rien de ce que le docteur avait prescrit. Elle nous engagea à faire une neuvaine au Curé d’Ars, après avoir appliqué sur le bras un cordon des souliers du Saint Curé. Nous commençâmes la neuvaine vers les premiers jours de mars, les unes avec beaucoup de confiance, les autres se défiant un peu du succès de leur prière. Tous les jours on disait trois Pater, trois Ave, avec trois fois l’invocation « Bienheureux Curé d’Ars, priez pour nous. » Le septième jour, Adélaïde remuait le bras et ne sentait plus de douleur. Sa soeur s’en assura et annonça cette bonne nouvelle à la maîtresse qui la blâma et n’ôta le cordon que le neuvième jour. La guérison était parfaite et a duré depuis cette époque. Nous n’oublions point le Curé d’Ars et quand nous faisons la présence de Dieu, à toutes les heures, nous renouvelons l’invocation: « Bienheureux Curé d’Ars, priez pour nous. »
(1595) Qua responsione accepta omissis coeteris Interrogatoriis, completum esse examen praedicti testis decreverunt Rmi Judices delegati et per me Notarium Actuarium de mandato Dominationum suarum Rmarum perlecta fuit integra depositio ab ipso emissa qua per ipsum bene audita et intellecta illam in omnibus confirmavit et propria manu se subscripsit ut sequitur.
Quibus peractis, injunctum fuit praedicto testi, ut se subscriberet, prout ille statim, accepto calamo se subscripsit ut immediate sequitur.
Ita pro veritate deposui
Joséphine Barthélemy
1597 (1597) Session 174 - 12 octobre 1864 à 2h de l’après-midi
(1600) Juxta primum Interrogatorium, monitus testis de vi et natura juramenti et gravitate perjurii praesertim in causis Beatificationis et Canonizationis, respondit:
Je connais la gravité et la nature du serment que j’ai prêté.
Juxta secundum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je m’appelle Catherine Bresson. Je suis née à St Bonnet-le-Troncy, diocèse de Lyon. Je suis âgée de vingt-huit ans. Mon père s’appelle Benoît Bresson et ma mère Marie Vality. Je suis fileuse de coton et je vis de mon industrie.
Juxta tertium Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je me confesse et je communie tous les quinze jours environ. J’ai eu le bonheur de communier dimanche passé.
Juxta quartum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais été ni accusée ni traduite en justice.
Juxta quintum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai point encouru de peines ecclésiastiques.
Juxta sextum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je vais déposer ce que je sais personnellement. On ne m’a donné aucune instruction à ce sujet et je n’ai pas lu les Articles rédigés par le Postulateur.
Juxta septimum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
J’ai une très grande confiance dans le vénérable Curé d’Ars. par reconnaissance et dans l’intérêt de la gloire de Dieu je désire vivement sa béatification.
Et quoniam praedictus testis accitus fuit ad confirmandum et explicandum factum sanationis suae omissis coeteris Interrogatoriis statim deventum est ad vigesimum septimum Interrogatorium, super quo respondit:
J’avais eu jusqu’à l’âge de onze ans une très bonne santé. Je tombai alors sur des pierres. Cette chute me causa des vomissements, des maux de coeur et des crises (1601) nerveuses qui eurent lieu trois ou quatre fois et qui furent calmées par des remèdes. Ma santé en un mot était devenue mauvaise par suite de cet accident. Vers l’âge de vingt-six ans, la maladie prit une nouvelle forme, elle se changea en obstruction intestinale. Il en résulta une enflure du ventre suivie de vomissements à peu près constants. Cette enflure alla en augmentant, à tel point qu’après treize mois je ne pouvais plus travailler et agir qu’avec de très grandes difficultés. Je ne trouvais aucune position bonne et je ne dormais plus; je ne prenais que de l’eau sucrée, que je rejetais presque aussitôt. J’avais consulté le médecin, il m’avait dit que puisque l’estomac ne supportait rien, la maladie était incurable. Il m’avait cependant ordonné une légère purgation et un lavement qui ne produisirent aucun effet. J’avais reçu l’Extrême-Onction pendant ces cinq derniers mois, mais je n’avais pas reçu le saint Viatique à cause des vomissements. La pensée m’était venue, en voyant que ma maladie augmentait sans espérance de guérison par des moyens humains, d’invoquer à tout moment le Curé d’Ars. Cependant je n’étais pas exaucée. J’engageai alors les Soeurs de St Bonnet à faire une neuvaine en l’honneur du Curé d’Ars en leur disant qu’elles la feraient selon mes intentions, sans dire que c’était pour moi. Je m’associai à cette neuvaine sans obtenir aucun résultat. J’avais entendu dire qu’une fille avait été guérie d’une maladie en buvant de l’eau dans laquelle elle avait mis un morceau de pierre qui couvre le tombeau du Curé d’Ars. Je possédais un morceau de cette pierre, qui m’avait été donné. La pensée me vint d’user du même moyen. Un soir, deux jours après la neuvaine dont je viens de parler, je pris vers les dix heures un verre d’eau froide dans lequel j’avais mis le morceau de pierre que j’avais. A onze heures moins un quart, je pris un second verre avec une grande confiance, parce que le premier m’avait déjà soulagée, me proposant d’en prendre un troisième; mon estomac qui ne supportait pas l’eau sucrée, ne rejeta pas l’eau que j’avais prise. Je m’endormis alors d’un profond sommeil et ne m’éveillai qu’à six heures du matin. Mon premier mouvement fut de porter mes mains sur mon ventre, je reconnus avec une immense satisfaction que l’enflure avait disparu sans aucun écoulement. Je me trouvais en pleine santé. Je (1602) ne ressentais plus les douleurs que j’avais éprouvées depuis l’âge de onze ans, et un abcès qui était sur le côté gauche de la poitrine, et qui commençait à reparaître après avoir rompu une première fois, avait aussi disparu, ainsi que l’enflure des jambes, conséquence de la maladie du ventre. Je me levai sans difficulté ; ma mère qui m’entendit remuer me fit de vifs reproches ; elle vint auprès de moi et me trouva à balayer la maison. Je me tournai vers elle et lui fit remarquer l’état dans lequel je me trouvais. Elle ne pouvait pas en croire ses yeux, tant elle était étonnée. Je demandai un potage, je le pris et le digérai parfaitement. Quand je sortis dans le village, tout le monde m’accostait et était rempli d’admiration. Le médecin que j’avais consulté demanda de mes nouvelles à ma soeur, qui était mariée dans la paroisse voisine, elle lui répondit que j’étais guérie. Il ne pouvait pas le croire et s’informa des remèdes que j’avais employés; elle lui raconta ce que j’avais fait. Depuis le moment de ma guérison, c’est-à-dire le cinq du mois d’août, j’ai pris toute espèce de nourriture, la digestion s’est toujours bien faite; j’ai repris mes forces. La maigreur causée par la maladie n’existe plus et je jouis d’une santé parfaite.
Qua responsione accepta omissis coeteris Interrogatoriis completum esse examen praedicti testis decreverunt Rmi Judices delegati et per me Notarium Actuarium de mandato dominationum suarum Rmarum perlecta fuit integra depositio ab ipso emissa qua per ipsum bene audita et intellecta illam in omnibus confirmavit. Testis scribere nesciens testimonium suum signo crucis munivit.
Ita pro veritate deposui.
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(1597) Suite de la Session 174 – 12 octobre 1864 à 2h.de l’après-midi
1603 (1603) Juxta primum Interrogatorium, monitus testis de vi et natura juramenti et gravitate perjurii praesertim in causis Beatificationis et Canonizationis respondit:
Je connais la gravité et la nature du serment que je viens de prêter.
Juxta secundum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je m’appelle Marie Vality, femme Bresson. Je suis née à Mardoul, diocèse de Lyon. J’ai soixante-six ans. Je suis fileuse de coton et je vis de mon industrie.
Juxta tertium Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je me confesse et communie tous les deux mois et j’ai communié la dernière fois, il y a environ six semaines.
Juxta quartum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais été accusée, ni traduite en justice.
Juxta quintum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais encouru de peines ecclésiastiques.
Juxta sextum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
On ne m’a point instruite de ce que je dois déposer. Je dirai ce que je sais personnellement. Je n’ai pas lu les Articles rédigés par le Postulateur.
Juxta septimum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
J’ai une grande confiance dans le Curé d’Ars et je désire sa béatification par reconnaissance et dans l’intérêt de la gloire de Dieu.
Et quoniam praedictus testis fuit ad confirmandum et explicandum factum sanationis filiae suae Catharinae Bresson omissis coeteris Interrogatoriis statim deventum est ad vigesimum septimum, super quo respondit:
Ma fille jusqu’à l’âge de onze ans jouit d’une bonne santé. Elle se laissa alors tomber et ne nous en dit rien. Nous sûmes longtemps après, par d’autres personnes, qu’elle éprouvait une douleur au côté. Elle mangeait peu et travaillait de son état. Vers l’âge de vingt-trois ans, à deux ou trois reprises différentes, le bras gauche se remplissait d’une humeur qui s’écoulait, comme s’il y avait eu un (1604) vésicatoire, la peau tombait. A l’âge de vingt-six ans environ, l’enflure du bras disparut et le ventre commença à prendre un volume extraordinaire. Elle consulta les médecins qui lui dirent qu’ils pourraient la soulager, mais qu’ils ne la guériraient pas. L’enflure allait toujours en augmentant. Pendant les cinq derniers mois de la maladie, elle ne prenait que de l’eau sucrée qu’elle rejetait. Elle reçut l’Extrême-Onction et ne put pas communier à cause des vomissements. Pendant ce temps, voyant que les moyens humains ne pouvaient pas réussir je m’adressai au Curé d’Ars; je le priais souvent et je savais que ma fille le priait de son côté. Je m’aperçus une nuit que me fille qui ne dormait pas depuis quatre mois, reposait parfaitement ; je n’osais pas aller dans sa chambre craignant qu’elle ne fût morte. Le matin, l’entendant se remuer dans son lit, je me rassurai. Lorsqu’elle se leva, je la grondai de s’être levée si matin. Elle me dit qu’elle voulait travailler. En la regardant, je vis que l’enflure avait disparu. Je lui dis: « Qu’as-tu fait de ton ventre? » Elle me répondit qu’elle l’avait perdu pendant la nuit. Je m’enquis des moyens qu’elle avait employés. Elle me dit qu’elle avait bu de l’eau, dans laquelle elle avait mis un morceau de pierre du tombeau du Curé d’Ars. Elle mangea le matin même une soupe qu’elle digéra très bien et depuis lors, elle a mangé sans éprouver aucune indigestion. Sa santé a toujours été excellente. Le jour de la guérison, elle sortit et se rendit au village. Tout le monde était étonné de la voir.
Qua responsione accepta omissis coeteris Interrogatoriis completum esse examen praedicti testis decreverunt Rmi Judices delegati et per me Notarium Actuarum de mandato dominationum suarum Rmarum perlecta fuit integra depositio ab ipso emissa qua per ipsum bene audita et intellecta, illam in omnibus confirmavit.
(1605) Quibus peractis, injunctum fuit praedicto testi, ut se subscriberet, prout ille statim, accepto calamo se subscripsit ut immediate sequitur.
Ita pro veritate deposui
Testis scribere nesciens fecit signum crucis ut sequitur
+
1609 (1609) Session 175 – 13 octobre 1864 à 8h du matin
(1610) Juxta primum Interrogatorium, monitus testis de gravitate et natura juramenti et perjurii, respondit:
Je connais la nature et la gravité du serment que j’ai prêté.
Juxta secundum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je m’appelle Barthélemy Epinat. Je suis né à St Priest-la-Prugne, le treize janvier mil huit cent trente-deux de Pierre Epinat et de Jeanne-Marie Gardette. Je suis vicaire à St Bonnet-le-Troncy. Ma fortune est médiocre.
Juxta tertium Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je me confesse environ tous les quinze jours et je dis la Messe tous les jours.
Juxta quartum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais été ni accusé, ni traduit en justice.
Juxta quintum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais encouru de peines ecclésiastiques.
Juxta sextum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je sais personnellement ce que je vais dire. Je n’ai reçu aucune instruction à ce sujet et je n’ai pas lu les Articles rédigés par le Postulateur.
Juxta septimum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
J’ai une grande confiance dans le Curé d’Ars et pour la gloire de Dieu seulement je désire sa béatification.
Et quoniam praedictus testis accitus fuit ad confirmandum factum sanationis mulieris nomine Catharinae Bresson e vico vulgo St Bonnet-le-Troncy omissis coeteris Interrogatoriis (1611) statim deventum est ad vigesimum septimum Interrogatorium, super quo respondit:
Je suis vicaire à St Bonnet-le-Troncy depuis quatre ans. La personne guérie s’adressait à moi pour la confession. C’est elle-même qui m’a fait connaître l’état de souffrance dans lequel elle était depuis plusieurs années par suite d’une chute. Elle avait des douleurs de côté très vives. Il se formait de temps en temps des abcès qui nécessitaient les visites du médecin. Vers le mois de février mil huit cent soixante-trois, le ventre commença à enfler et l’enflure alla sans cesse en augmentant malgré les remèdes employés. Elle a reçu les soins de plusieurs médecins sans résultat. Je la voyais à peu près tous les mois et je lui ai administré deux fois le sacrement de l’Extrême-Onction. Elle souffrait parfois des douleurs atroces. Elle prenait de l’eau sucrée seulement pendant les quatre derniers mois et ne pouvait la digérer. Les médecins avaient jugé cette maladie incurable. Le lendemain de la guérison, Catherine Bresson vint me voir; je fus étonné de la voir dans l’état de santé où elle était. Je lui demandai ce qu’elle avait fait. Elle me répondit qu’elle avait pris deux verres d’eau dans lesquels elle avait mis un morceau de pierre du tombeau du Curé d’Ars. Depuis cette époque la guérison a persévéré, on la regarde comme miraculeuse dans la paroisse et le médecin lui-même. Quelques méchantes personnes ont voulu attribuer l’enflure du ventre à l’inconduite de la jeune fille. Mais je puis affirmer que plus de douze mois avant la guérison l’enflure avait commencé. Du reste cette interprétation maligne n’a pas eu d’écho dans la paroisse, parce qu’elle n’était pas fondée et que Catherine Bresson est une fille pieuse et d’une conduite irréprochable.
Qua responsione accepta omissis coeteris Interrogatoriis completum esse examen praedicti testis decreverunt Rmi Judices delegati et per me Notarium actuarium de mandato (1612) Dominationum suarum Rmarum perlecta fuit integra depositio ab ipso emissa qua per ipsum bene audita et intellecta, illam in omnibus confirmavit, et propria manu se subscripsit ut sequitur.
Hic testis exhibuit medici Dni Livet attestationem datam die secunda mensis septembris anni millesimi octingentesimi sexagesimi quarti de statu sanationis mulieris Catharinae Bresson qua attestatione visa et inspecta illius tenorem in fine praesentis sessionis registrari mandarunt Rmi Judices delegati.
(1613) Quibus peractis, injunctum fuit praedicto testi, ut se subscriberet, prout ille statim, accepto calamo se subscripsit ut immediate sequitur.
Ita pro veritate deposui.
Bartholomoeus Epinat
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(1615) Tenor attestationis médici qui curam dedit mulieri Catharinae Bresson
Je soussigné, docteur médecin, domicilié à St Vincent de Rheins (Rhône) certifie que Mlle Catherine Bresson de St Bonnet-le-Troncy (Rhône) que je traitais infructueusement depuis quatre mois pour une obstruction intestinale de cause hystérique nerveuse et qui avait un développement abdominal énorme, est guérie. Vu la grosseur du ventre, vu l’impossibilité à cette fille de prendre des médicaments: attendu que rien ne pouvait circuler dans les intestins, je l’ai jugée incurable.
St Vincent, le 2 septembre 1864
Docteur Livet
1617 (1617) Session 176 – 18 novembre 1864 à 9h du matin
(1619) Juxta primum Interrogatorium, monitus testis de vi et natura juramenti et gravitate perjurii praesertim in causis Beatificationis et Canonizationis, respondit:
Je connais la gravité et la nature du serment que je viens de prêter.
Juxta secundum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je m’appelle Jean-Augustin Pansut. Je suis né à Bellignat, diocèse de Belley, le quinze novembre mil sept cent quatre-vingt-onze. Mon père se nommait Claude-Louis Pansut et ma mère Marie-Claudine Neyron. Je suis Chanoine Théologal de la Cathédrale de Belley.
Juxta tertium Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Etant prêtre, j’ai le bonheur de célébrer tous les jours la sainte Messe et ce matin encore, je l’ai dite.
Juxta quartum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai jamais été accusé ou traduit en justice.
Juxta quintum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je n’ai point encouru de peines ou censures ecclésiastiques.
Juxta sextum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
Je vais déposer ce que je sais personnellement. On ne m’a donné aucune instruction à ce sujet et je n’ai pas lu les Articles rédigés par le Postulateur.
Juxta septimum Interrogatorium, testis interrogatus respondit:
J’ai une sincère affection pour le Serviteur de Dieu et je désire vivement sa béatification pour la gloire de Dieu.
Et quoniam praedictus testis accitus fuit ad deponendum super tempus studiorum Servi Dei in Seminario (1620) Majori Sti Irenaei, vulgo Lyon omissis coeteris Interrogatoriis statim deventum est ad duodecimum Interrogatorium, super quo respondit:
L’année scolastique mil huit cent treize et quatorze, je terminais mon cours de Théologie au Grand Séminaire de Saint Irénée à Lyon, et Mr Vianney y entrait pour commencer le sien. Mes souvenirs d’alors me fournissent la preuve que dès son entrée au Séminaire, Mr Vianney fixa les regards, surtout de ceux qui l’approchaient de plus près. Son air, sa physionomie, sa vie, laissaient déjà entrevoir les privations, la mortification, la pénitence qui semblaient être portées jusqu’à la macération. Son recueillement, sa modestie, son abnégation, la défiance de lui-même jaillissaient malgré lui de ce vertueux condisciple. Si les deux cent cinquante séminaristes dont était composé cette année-là le Grand Séminaire de Lyon avaient été d’autres abbés Vianney, ce séminaire aurait retracé à la lettre, et aux promenades et aux récréations, une image parfaite d’un vrai couvent de trappistes.
Nous savions tous que Mr Vianney n’avait pas fait d’études régulières et aucun de nous n’était surpris de son peu de succès en Théologie. Si plus tard il a opéré de véritables prodiges dans la direction des âmes, il le dut à sa persistance dans le travail, et surtout aux grâces de Dieu dont il fut visiblement comblé.
Qua responsione accepta omissis coeteris Interrogatoriis completum esse examen praedicti testis decreverunt Rmi Dni Judices delegati et per me Notarium Actuarium de mandato Dominationum suarum Rmarum perlecta fuit integra depositio ab ipso emissa qua per ipsum bene audita et intellecta illam in omnibus confirmavit et propria manu se subscripsit ut sequitur.
Ita pro veritate deposui.
Joannes Augustinus Pansut
1631
(1631) Session 177 – 4 janvier 1865 à 4h de l’après-midi
(Extraits de la Session)
(1636) Tenor instrumentorum ut supra a Procuratore exhibitorum.
Extrait des registres de catholicité de la paroisse de Dardilly :
Vianney Jean Marie, fils de Mathieu (1637) et de Marie Béluse, 8 Mai 1786
Certifié conforme par nous, curé de Dardilly, ce 9 Décembre 1864.
Signé : Vindrier, Curé
Sceau de la paroisse de Dardilly.
Suit : Son parrain a été Jean Marie Vianey, oncle paternel, et la marraine Françoise Martinon, épouse du parrain, domiciliés au bourg de Dardilly.
Certifié par la cousine germaine de Mr le Curé d’Ars, Catherine Vianey, veuve Mayoux, fille du parrain et de la marraine, soussignée,
Signé : Catherine Vianey, Vve Mayoux.
Nota : Ce fut un digne Curé de Dardilly, Mr Fournier, qui rechercha tous les actes religieux, faits pendant la tourmente révolutionnaire, depuis 1791 jusqu’en 1800 et les inscrivit en une seule ligne.
Ludovicus Jacobus Mauritius, miseratione divina, et Sanctae Sedis Apostolicae auctoritate Tituli S.S. Trinitatis in monte Pincio ( ?) S.R.E. Presbyter Cardinalis de Bonald Archiepiscopus Lugdunensis et Viennensis Galliarum Primas, etc.
Fidem facimus ac testamur quod ex authenticis Registris in Archivio Archiepiscopatus Lugdunensis fideliter asservatis.
Dnus Joannes Maria Vianney filius Mathoei Vianney et Mariae Beluse, conjugum e parochia vulgo Dardilly Dioecesis Lugdunensis.
1°- Tonsuram clericalem receperit die 28 Maii 1811
2°- Quatuor Minores Ordines et Sacrum Subdiaconatus Ordinem die 2 Julii 1814
3°- Sacrum Diaconatus Ordinem die 23 Junii 1815
4°- Die 9 Augusti 1815 dimissoriales litterae ad sacrum Presbyteratus ordinem in urbe vulgo Grenoble recepiendum ei traditae sunt.
Datum Lugduni 10 mensis Augusti 1864
(Locum sigilli) Brun secretarius.
Jacobus Maria Achilles Ginoulhiae, miseratione divina et Sanctae Sedis Apostolicae gratia, Episcopus Gratianopolitanus
Testamur e registris Episcopatus nostri extractas fuisse litteras quarum tenor sequitur :
« Claudius Simon, etc.
« Universis et singulis praesentes inspecturis notum facimus quod anno Domini millesimo octingentesimo decimo quinto, die vero decima tertia mensis Augusti, Dominica XIIIa post Pentecostem, extra debita tempora, virtute indulti apostolici, in sacello (1638) seminarii nostri sacros ordines et missem in Pontificalibus celebrantes
« Ad sacrum Presbyteratus ordinem
Dilectum nobis in Christo Joanem Mariam Vianney, diaconum Dioecesis Lugdunensis, rite dimissum sufficientem, capacem et idoneum respersum rete et canonicae promovendum duximus ac revera promovimus in Domino.
« Datum Gratianopoli, sub signo sigilloque nostris necnon subscriptione Secretarii Episcopatus nostri anno et die de quibus supra.
« + Claudius Ep.us Gratianop.us
de mandato :
Jouffray
Gratianopoli, die septima Septembris 1864.
(Locum sigilli) Chambon, Vicarius Generalis
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Note sur les fondations de messes et de missions de Mr Vianney, extraite du Registre d’Ars.
Mr Vianney a fait trente quatre fondations de messes dans les paroisses, dans les communautés ou établissements religieux.
Le nombre de ces messes toutes fondées à perpétuité s’élève à cinq cent quarante-sept.
Les sommes consacrées par Mr le Curé d’Ars à assurer l’acquit de ces fondations forment une somme totale de trente-neuf mille sept cents francs.
Les intentions attachées à ces fondations se rapportent surtout à deux principales : la conversion des pécheurs et le soulagement des âmes du purgatoire. On en trouve encore quelques autres qui méritent d’être signalées. Ainsi la fondation de vingt messes à Ars en l’honneur de la Sainte Humanité de Notre Seigneur pour lui faire amende honorable; sept messes à Ste Euphémie (Diocèse de Valence) pour faire amende honorable au Saint Sacrement.
Fondation de vingt messes à Ars pour remercier Dieu d’avoir préservé la Ste Vierge du péché originel et pour attirer la protection de Marie sur les enfants avant leur naissance afin qu’ils puissent recevoir la grâce du saint baptême ; sept messes à Ste Euphémie (Diocèse de Valence), pendant l’octave de la fête de l’Immaculée Conception, pour remercier Dieu d’avoir accordé ce privilège insigne à la Ste Vierge et pour attirer sa protection sur la paroisse.
Trente messes à Ars en l’honneur du saint Coeur de Marie pour demander sa protection en faveur des missions étrangères et de la propagation de la foi catholique.
Vingt messes à Ars en l’honneur des douze privilèges de la Ste Vierge pour obtenir sa protection en faveur de ceux qui reçoivent le sacrement de pénitence.
Quarante messes à Ars en l’honneur du St Esprit pour demander l’établissement de la foi dans les pays infidèles.
(1639) Vingt-quatre messes à Ars en l’honneur de la sainte Agonie de Notre Seigneur au jardin des olives pour obtenir la conversion des mourants.
Dix-neuf messes à Ars en l’honneur des sept douleurs de Marie pour obtenir sa protection en faveur des mourants.
Vingt messes à Ars en l’honneur du saint Coeur de Marie pour demander sa protection en faveur des prêtres du diocèse de Belley.
Dix messes à Pont d’Ain, à la chapelle des Missionnaires, pour les bienfaiteurs de Mr Vianney.
Pendant les dix dernières années de sa vie, Mr Vianney a fondé quatre vingt quatorze missions dans le diocèse de Belley, et une dans sa paroisse natale (Diocèse de Lyon). Il a consacré à ces fondations une somme totale de deux cent neuf mille six cents francs. Ces missions sont établies à perpétuité et ont lieu tous les dix ans. Quelques-unes sont données simultanément dans deux ou trois paroisses, en sorte que cent trois paroisses participent à ce bienfait.
L’oeuvre de Mr Vianney a continué après lui et un certain nombre de missions ont été fondées depuis sa mort.
Certifié exact.
Signé : Anthelme Martin, Postulateur de la Cause
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Note sur la correspondance de Mr Vianney.
Chaque jour Mr Vianney recevait une masse de lettres. On en conserve un nombre très considérable, des milliers peut-être. Mais les personnes qui entouraient le Curé d’Ars, parmi lesquelles j’ai eu l’honneur de compter, affirment qu’il en a brûlé un plus grand nombre encore. Celles qui restent montrent d’une manière frappante le crédit universel dont jouissait le Serviteur de Dieu, l’admiration et la confiance qu’il inspirait partout où son nom avait pénétré.
Ces lettres arrivaient de tous les points de la France, on en trouve aussi bon nombre de l’Algérie, de la Belgique, de l’Angleterre, de l’Irlande, de l’Italie, de l’Allemagne, du fond de la Prusse... Les signatures laissent lire des noms de tous les rangs et de toutes les conditions de la société. Ce sont des Evêques, des prêtres, des Supérieurs de Communautés, des Religieux et des Religieuses de tous Ordres, des personnages distingués par leur position, leur fortune, des gens du peuple, des hommes de toute classe, des jeunes personnes, des mères de famille, etc..
(1640) Les objets de ces lettres sont très variés : requêtes de prières pour toute sorte de besoins, demandes de conseils pour les intérêts les plus divers; remerciements pleins d’effusion pour des grâces obtenues, qu’on attribue au crédit du Serviteur de Dieu etc..
Toutes les nécessités, toutes les misères de l’âme et du corps viennent se recommander à la charité du pauvre curé.
Signé: Anthelme Martin, Postulateur de la Cause
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Note sur les grâces extraordinaires obtenues par le crédit du Curé d’Ars.
Outre les guérisons obtenues par l’intercession du Curé d’Ars et régulièrement recherchées dans l’instruction du procès, il est un très grand nombre de grâces extraordinaires, de guérisons et autres qui n’ont pas été l’objet d’informations spéciales.
Beaucoup de ces faits, arrivés soit pendant la vie, soit depuis la mort de Mr Vianney, sont constatés par des lettres ou rapports que je dépose entre les mains de Mgr l’Evêque de Belley, ou sont consignés dans un registre ouvert et tenu à la cure d’Ars depuis le décès du Serviteur de Dieu.
Signé : Anthelme Martin, Postulateur de la Cause
Ars Procès informatif 1589