Catéchisme Eglise Cath. 1996

II. La grâce

1996 Notre justification vient de la grâce de Dieu. La grâce est la faveur, le secours gratuit que Dieu nous donne pour répondre à son appel : devenir enfants de Dieu (cf. Jn 1,12-18), fils adoptifs (cf. Rm 8,14-17), participants de la divine nature (cf. 2P 1,3-4), de la vie éternelle (cf. Jn 17,3).


1997 La grâce est une participation à la vie de Dieu, elle nous introduit dans l’intimité de la vie trinitaire : Par le Baptême le chrétien participe à la grâce du Christ, Tête de son Corps. Comme un " fils adoptif ", il peut désormais appeler Dieu " Père ", en union avec le Fils unique. Il reçoit la vie de l’Esprit qui lui insuffle la charité et qui forme l’Église.


1998 Cette vocation à la vie éternelle est surnaturelle.Elle dépend entièrement de l’initiative gratuite de Dieu, car Lui seul peut se révéler et se donner Lui-même. Elle surpasse les capacités de l’intelligence et les forces de la volonté humaine, comme de toute créature (cf. 1Co 2,7-9).


1999 La grâce du Christ est le don gratuit que Dieu nous fait de sa vie infusée par l’Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier : C’est la grâce sanctifiante ou déifiante, reçue dans le Baptême. Elle est en nous la source de l’oeuvre de sanctification (cf. Jn 4,14 Jn 7,38-39) :

Si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle ; l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. Et le tout vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ (2Co 5,18).


2000 La grâce sanctifiante est un don habituel, une disposition stable et surnaturelle perfectionnant l’âme même pour la rendre capable de vivre avec Dieu, d’agir par son amour. On distinguera la grâce habituelle, disposition permanente à vivre et à agir selon l’appel divin, et les grâces actuelles qui désignent les interventions divines soit à l’origine de la conversion soit au cours de l’oeuvre de la sanctification.


2001 La préparation de l’homme à l’accueil de la grâce est déjà une oeuvre de la grâce. Celle-ci est nécessaire pour susciter et soutenir notre collaboration à la justification par la foi et à la sanctification par la charité. Dieu achève en nous ce qu’il a commencé, " car il commence en faisant en sorte, par son opération, que nous voulions : il achève, en coopérant avec nos vouloirs déjà convertis " (S. Augustin, grat. 17 : PL 44, 901) :

Certes nous travaillons nous aussi, mais nous ne faisons que travailler avec Dieu qui travaille. Car sa miséricorde nous a devancés pour que nous soyons guéris, car elle nous suit encore pour qu’une fois guéris, nous soyons vivifiés ; elle nous devance pour que nous soyons appelés, elle nous suit pour que nous soyons glorifiés ; elle nous devance pour que nous vivions selon la piété, elle nous suit pour que nous vivions à jamais avec Dieu, car sans lui nous ne pouvons rien faire (S. Augustin, nat. et grat. 31 : PL 44, 264).


2002 La libre initiative de Dieu réclame la libre réponse de l’homme, car Dieu a créé l’homme à son image en lui conférant, avec la liberté, le pouvoir de le connaître et de l’aimer. L’âme n’entre que librement dans la communion de l’amour. Dieu touche immédiatement et meut directement le coeur de l’homme. Il a placé en l’homme une aspiration à la vérité et au bien que Lui seul peut combler. Les promesses de la " vie éternelle " répondent, au-delà de toute espérance, à cette aspiration :

Si Toi, au terme de tes oeuvres très bonnes ..., tu t’es reposé le septième jour, c’est pour nous dire d’avance par la voix de ton livre qu’au terme de nos oeuvres " qui sont très bonnes " du fait même que c’est toi qui nous les a données, nous aussi au sabbat de la vie éternelle nous nous reposerions en toi (S. Augustin, conf. 13, 36. 38).


2003 La grâce est d’abord et principalement le don de l’Esprit qui nous justifie et nous sanctifie. Mais la grâce comprend aussi les dons que l’Esprit nous accorde pour nous associer à son oeuvre, pour nous rendre capables de collaborer au salut des autres et à la croissance du Corps du Christ, l’Église. Ce sont les grâces sacramentelles, dons propres aux différents sacrements. Ce sont en outre les grâces spéciales appelés aussi " charismes " suivant le terme grec employé par S. Paul, et qui signifie faveur, don gratuit, bienfait (cf. LG 12). Quel que soit leur caractère, parfois extraordinaire, comme le don des miracles ou des langues, les charismes sont ordonnés à la grâce sanctifiante, et ont pour but le bien commun de l’Église. Ils sont au service de la charité qui édifie l’Église (cf. 1Co 12).


2004 Parmi les grâces spéciales, il convient de mentionner les grâces d’état qui accompagnent l’exercice des responsabilités de la vie chrétienne et des ministères au sein de l’Église :

Pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, si c’est le don de prophétie, exerçons-le en proportion de notre foi ; si c’est le service, en servant ; l’enseignement, en enseignant ; l’exhortation, en exhortant. Que celui qui donne le fasse sans calcul ; celui qui préside, avec diligence ; celui qui exerce la miséricorde, en rayonnant de joie (
Rm 12,6-8).


2005 Étant d’ordre surnaturel, la grâce échappe à notre expérience et ne peut être connue que par la foi. Nous ne pouvons donc nous fonder sur nos sentiments ou nos oeuvres pour en déduire que nous sommes justifiés et sauvés (cf. Cc. Trente : DS 1533-1534). Cependant, selon la parole du Seigneur : " C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez " (Mt 7,20), la considération des bienfaits de Dieu dans notre vie et dans la vie des saints, nous offre une garantie que la grâce est à l’oeuvre en nous et nous incite à une foi toujours plus grande et à une attitude de pauvreté confiante :

On trouve une des plus belles illustrations de cette attitude dans la réponse de Sainte Jeanne d’Arc à une question piège de ses juges ecclésiastiques : " Interrogée, si elle sait qu’elle soit en la grâce de Dieu ; répond : ‘Si je n’y suis, Dieu m’y veuille mettre ; si j’y suis, Dieu m’y veuille garder’ " (Jeanne d’Arc, proc.).


III. Le mérite

Tu es glorifié dans l’assemblée des Saints : lorsque tu couronnes leurs mérites, tu couronnes tes propres dons (MR, Préface des saints citant le " Docteur de la grâce " S. Augustin, Ps. 102,7).


2006 Le terme " mérite " désigne, en général, la rétribution due par une communauté ou une société pour l’action d’un de ses membres éprouvée comme un bienfait ou un méfait, digne de récompense ou de sanction. Le mérite ressort à la vertu de justice conformément au principe de l’égalité qui la régit.


2007 A l’égard de Dieu, il n’y a pas, au sens d’un droit strict, de mérite de la part de l’homme. Entre Lui et nous l’inégalité est sans mesure, car nous avons tout reçu de Lui, notre Créateur.


2008 Le mérite de l’homme auprès de Dieu dans la vie chrétienne provient de ce que Dieu a librement disposé d’associer l’homme à l’oeuvre de sa grâce. L’action paternelle de Dieu est première par son impulsion, et le libre agir de l’homme est second en sa collaboration, de sorte que les mérites des oeuvres bonnes doivent être attribués à la grâce de Dieu d’abord, au fidèle ensuite. Le mérite de l’homme revient, d’ailleurs, lui-même à Dieu, car ses bonnes actions procèdent dans le Christ, des prévenances et des secours de l’Esprit Saint.


2009 L’adoption filiale, en nous rendant participants par grâce à la nature divine, peut nous conférer, suivant la justice gratuite de Dieu, un véritable mérite. C’est là un droit par grâce, le plein droit de l’amour, qui nous fait " cohéritiers " du Christ et dignes d’obtenir l’ "héritage promis de la vie éternelle " (Cc. Trente : DS 1546). Les mérites de nos bonnes oeuvres sont des dons de la bonté divine (cf. Cc. Trente : DS 1548). " La grâce a précédé ; maintenant on rend ce qui est dû ... Les mérites sont des dons de Dieu " (S. Augustin, serm. 298, 4-5 : PL 38, 1367).


2010 L’initiative appartenant à Dieu dans l’ordre de la grâce, personne ne peut mériter la grâce première, à l’origine de la conversion, du pardon et de la justification. Sous la motion de l’Esprit Saint et de la charité, nous pouvons ensuite mériter pour nous-mêmes et pour autrui les grâces utiles pour notre sanctification, pour la croissance de la grâce et de la charité, comme pour l’obtention de la vie éternelle. Les biens temporels eux-mêmes, comme la santé, l’amitié, peuvent être mérités suivant la sagesse de Dieu. Ces grâces et ces biens sont l’objet de la prière chrétienne. Celle-ci pourvoit à notre besoin de la grâce pour les actions méritoires.


2011 La charité du Christ est en nous la source de tous nos mérites devant Dieu. La grâce, en nous unissant au Christ d’un amour actif, assure la qualité surnaturelle de nos actes et, par suite, leur mérite devant Dieu comme devant les hommes. Les saints ont toujours eu une conscience vive que leurs mérites étaient pure grâce.

Après l’exil de la terre, j’espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour ... Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes oeuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même ... (S. Thérèse de l’Enfant-Jésus, offr.).

IV. La sainteté chrétienne


2012 " Avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien ... Ceux que d’avance, il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l’image de son Fils pour qu’il soit l’aîné d’une multitude de frères. Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés. Ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés. Ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés " (Rm 8,28-30).


2013 " L’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur rang et leur état " (LG 40). Tous sont appelés à la sainteté : " Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait " (Mt 5,48) :

Les fidèles doivent appliquer les forces qu’ils ont reçues selon la mesure du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin qu’ ... accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient avec toute leur âme voués à la gloire de Dieu et au service du prochain. Ainsi la sainteté du peuple de Dieu s’épanouit en fruits abondants, comme en témoigne avec éclat l’histoire de l’Église par la vie de tant de saints (LG 40).


2014 Le progrès spirituel tend à l’union toujours plus intime avec le Christ. Cette union s’appelle " mystique ", parce qu’elle participe au mystère du Christ par les sacrements – " les saints mystères " – et, en Lui, au mystère de la Sainte Trinité. Dieu nous appelle tous à cette intime union avec lui, même si des grâces spéciales ou des signes extraordinaires de cette vie mystique sont seulement accordés à certains en vue de manifester le don gratuit fait à tous.


2015 Le chemin de la perfection passe par la croix. Il n’y a pas de sainteté sans renoncement et sans combat spirituel (cf. 2Tm 4). Le progrès spirituel implique l’ascèse et la mortification qui conduisent graduellement à vivre dans la paix et la joie des béatitudes :

Celui qui monte ne s’arrête jamais d’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont pas de fin. Jamais celui qui monte n’arrête de désirer ce qu’il connaît déjà (S. Grégoire de Nysse, hom. in Ct 8, PG 44, 941C).


2016 Les enfants de notre mère la Sainte Église espèrent justement la grâce de la persévérance finale et la récompense de Dieu leur Père pour les bonnes oeuvres accomplies avec sa grâce en communion avec Jésus (cf. Cc. Trente : DS 1576). Gardant la même règle de vie, les croyants partagent la " bienheureuse espérance " de ceux que la miséricorde divine rassemble dans la " Cité sainte, la Jérusalem nouvelle qui descend du Ciel d’auprès de Dieu, prête comme une épouse parée pour son Epoux " (Ap 21,2).


En bref

2017 La grâce du Saint-Esprit nous confère la justice de Dieu. En nous unissant par la foi et le Baptême à la Passion et à la Résurrection du Christ, l’Esprit nous fait participer à sa vie.


2018 La justification, comme la conversion, présente deux faces. Sous la motion de la grâce, l’homme se tourne vers Dieu et se détourne du péché, accueillant ainsi le pardon et la justice d’en Haut.


2019 La justification comporte la rémission des péchés, la sanctification et la rénovation de l’homme intérieur.


2020 La justification nous a été méritée par la Passion du Christ . Elle nous est accordée à travers le Baptême. Elle nous conforme à la justice de Dieu qui nous fait justes. Elle a pour but la gloire de Dieu et du Christ et le don de la vie éternelle. Elle est l’oeuvre la plus excellente de la miséricorde de Dieu.


2021 La grâce est le secours que Dieu nous donne pour répondre à notre vocation de devenir ses fils adoptifs. Elle nous introduit dans l’intimité de la vie trinitaire.


2022 L’initiative divine dans l’oeuvre de la grâce prévient, prépare et suscite la libre réponse de l’homme. La grâce répond aux aspirations profondes de la liberté humaine ; elle l’appelle à coopérer avec elle et la perfectionne.


2023 La grâce sanctifiante est le don gratuit que Dieu nous fait de sa vie, infusée par l’Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier.


2024 La grâce sanctifiante nous rend " agréables à Dieu ".Les charismes, grâces spéciales du Saint -Esprit, sont ordonnés à la grâce sanctifiante et ont pour but le bien commun de l’Église. Dieu agit aussi par des grâces actuelles multiples qu’on distingue de la grâce habituelle, permanente en nous.


2025 Il n’y a pour nous de mérite devant Dieu que suite au libre dessein de Dieu d’associer l’homme à l’oeuvre de sa grâce. Le mérite appartient à la grâce de Dieu en premier lieu, à la collaboration de l’homme en second lieu. Le mérite de l’homme revient à Dieu.


2026 La grâce du Saint-Esprit, en vertu de notre filiation adoptive, peut nous conférer un véritable mérite suivant la justice gratuite de Dieu. La charité est en nous la source principale du mérite devant Dieu.


2027 Personne ne peut mériter la grâce première qui est à l’origine de la conversion. Sous la motion du Saint-Esprit, nous pouvons mériter pour nous-mêmes et pour autrui toutes les grâces utiles pour parvenir à la vie éternelle, comme aussi les biens temporels nécessaires


2028 " L’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ " (LG 40). " La perfection chrétienne n’a qu’une limite, celle de n’en avoir aucune " (S. Grégoire de Nysse, v. Mos. : PG 44,300 D).


2029 " Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive " (Mt 16,24).

Article 3

ÉGLISE, Mere et educatrice


2030 C’est en Église, en communion avec tous les baptisés, que le chrétien accomplit sa vocation. De l’Église, il accueille la Parole de Dieu qui contient les enseignements de la " loi du Christ " (Ga 6,2). De l’Église, il reçoit la grâce des sacrements qui le soutient sur la " voie ". De l’Église, il apprend l’exemple de la sainteté ; il en reconnaît la figure et la source dans la Toute Sainte Vierge Marie ; il la discerne dans le témoignage authentique de ceux qui la vivent ; il la découvre dans la tradition spirituelle et la longue histoire des saints qui l’ont précédé et que la liturgie célèbre au rythme du Sanctoral.


2031 La vie morale est un culte spirituel (cf. Rm 12,1). Nous " offrons nos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ", au sein du Corps du Christ que nous formons, et en communion avec l’offrande de son Eucharistie. Dans la liturgie et la célébration des sacrements, prière et enseignement se conjuguent avec la grâce du Christ pour éclairer et nourrir l’agir chrétien. Comme l’ensemble de la vie chrétienne, la vie morale trouve sa source et son sommet dans le sacrifice eucharistique.


I. Vie morale et magistère de l’Église

2032 L’Église, " colonne et soutien de la vérité " (1Tm 3,15), " a reçu des Apôtres le solennel commandement du Christ de prêcher la vérité du salut " (LG 17). " Il appartient à l’Église d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où l’exigent les droits fondamentaux de la personne et le salut des âmes " (CIC 747).


2033 Le magistère des pasteurs de l’Église en matière morale s’exerce ordinairement dans la catéchèse et dans la prédication, avec l’aide des oeuvres des théologiens et des auteurs spirituels. Ainsi s’est transmis de génération en génération, sous l’égide et la vigilance des pasteurs, le " dépôt " de la morale chrétienne, composé d’un ensemble caractéristique de règles, de commandements et de vertus procédant de la foi au Christ et vivifiés par la charité. Cette catéchèse a traditionnellement pris pour base, à côté du Credo et du Pater, le Décalogue qui énonce les principes de la vie morale valables pour tous les hommes.


2034 Le pontife romain et les évêques en " docteurs authentiques, pourvus de l’autorité du Christ, prêchent au peuple à eux confié la foi qui doit être crue et appliquée dans les moeurs " (LG 25). Le magistère ordinaire et universel du Pape et des évêques en communion avec lui enseigne aux fidèles la vérité à croire, la charité à pratiquer, la béatitude à espérer.


2035 Le degré suprême dans la participation à l’autorité du Christ est assuré par le charisme de l’infaillibilité. Celle-ci s’étend aussi loin que le dépôt de la Révélation divine (cf. LG 25) ; elle s’étend encore à tous les éléments de doctrine, y compris morale, sans lesquels les vérités salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou observées (CDF, décl. " Mysterium Ecclesiae " 3).


2036 L’autorité du Magistère s’étend aussi aux préceptes spécifiques de la loi naturelle, parce que leur observance, demandée par le Créateur, est nécessaire au salut. En rappelant les prescriptions de la loi naturelle, le Magistère de l’Église exerce une part essentielle de sa fonction prophétique d’annoncer aux hommes ce qu’ils sont en vérité et de leur rappeler ce qu’ils doivent être devant Dieu (cf. DH DH 14).


2037 La loi de Dieu, confiée à l’Église est enseignée aux fidèles comme chemin de vie et de vérité. Les fidèles ont donc le droit (cf. CIC 213) d’être instruits des préceptes divins salutaires qui purifient le jugement et, avec la grâce, guérissent la raison humaine blessée. Ils ont le devoir d’observer les constitutions et les décrets portés par l’autorité légitime de l’Église. Même si elles sont disciplinaires, ces déterminations requièrent la docilité dans la charité.


2038 Dans l’oeuvre d’enseignement et d’application de la morale chrétienne, l’Église a besoin du dévouement des pasteurs, de la science des théologiens, de la contribution de tous les chrétiens et des hommes de bonne volonté. La foi et la mise en pratique de l’Evangile procurent à chacun une expérience de la vie " dans le Christ ", qui l’éclaire et le rend capable d’estimer les réalités divines et humaines selon l’Esprit de Dieu (cf. 1Co 2,10-15). Ainsi l’Esprit Saint peut-il se servir des plus humbles pour éclairer les savants et les plus élevés en dignité.


2039 Les ministères doivent s’exercer dans un esprit de service fraternel et de dévouement à l’Église, au nom du Seigneur (cf. Rm 12,8 Rm 12,11). En même temps, la conscience de chacun, dans son jugement moral sur ses actes personnels, doit éviter de s’enfermer dans une considération individuelle. De son mieux elle doit s’ouvrir à la considération du bien de tous, tel qu’il s’exprime dans la loi morale, naturelle et révélée, et conséquemment dans la loi de l’Église et dans l’enseignement autorisé du Magistère sur les questions morales. Il ne convient pas d’opposer la conscience personnelle et la raison à la loi morale ou au Magistère de l’Église.


2040 Ainsi peut se développer parmi les chrétiens un véritable esprit filial à l’égard de l’Église. Il est l’épanouissement normal de la grâce baptismale, qui nous a engendrés dans le sein de l’Église et rendus membres du Corps du Christ. Dans sa sollicitude maternelle, l’Église nous accorde la miséricorde de Dieu qui l’emporte sur tous nos péchés et agit spécialement dans le sacrement de la Réconciliation. Comme une mère prévenante, elle nous prodigue aussi dans sa liturgie, jour après jour, la nourriture de la Parole et de l’Eucharistie du Seigneur.


II. Les commandements de l’Église

2041 Les commandements de l’Église se placent dans cette ligne d’une vie morale reliée à la vie liturgique et se nourrissant d’elle. Le caractère obligatoire de ces lois positives édictées par les autorités pastorales, a pour but de garantir aux fidèles le minimum indispensable dans l’esprit de prière et dans l’effort moral, dans la croissance de l’amour de Dieu et du prochain :


2042 Le premier commandement ( " Les Dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Sainte Messe et de s’abstenir des oeuvres serviles ") demande aux fidèles de sanctifier le jour où l’on commémore la Résurrection du Seigneur, ainsi que les principales fêtes liturgiques où l’on honore les mystères du Seigneur, de la Bienheureuse Vierge Marie et des Saints, avant tout en participant à la célébration eucharistique qui rassemble la Communauté chrétienne, et de se libérer de tous ces travaux et de ces affaires qui sont de nature à empêcher la sanctification de ces jours (cf. CIC 1246-1248 CIO 880, § 3 ; CIO 881, §§ 1. 2. 4).

Le deuxième commandement (" Tout fidèle est tenu par l’obligation de confesser ses péchés au moins une fois par an ") assure la préparation à l’Eucharistie par la réception du sacrement de la Réconciliation, qui continue l’oeuvre de conversion et de pardon du Baptême (cf. CIC 989 CIO 719).

Le troisième commandement ( " Tout fidèle est tenu par l’obligation de recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques ") garantit un minimum dans la réception du Corps et du Sang du Seigneur en liaison avec les fêtes Pascales, origine et centre de la liturgie chrétienne (cf. CIC 920 CIO 708 CIO 881, § 3).


2043 Le quatrième commandement (" Aux jours de pénitence fixés par l’Eglise, les fidèles sont tenus par l’obligation de s’abstenir de viande et d’observer le jeûne ") assure des temps d’ascèse et de pénitence qui nous préparent aux fêtes liturgiques et nous disposent à acquérir la maîtrise sur nos instincts et la liberté du coeur (cf. CIC 1249-1251 CIO 882).

Le cinquième commandement (" Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Eglise ") énonce que les fidèles sont tenus de subvenir aux nécessités matérielles de l’Église, chacun selon ses possibilités (cf. CIC 222 CIO 25 ; les conférences épiscopales peuvent établir d’autres préceptes ecclésiastiques pour leur territoire, cf. CIC 455).


III. Vie morale et témoignage missionnaire

2044 La fidélité des baptisés est une condition primordiale pour l’annonce de l’Evangile et pour la mission de l’Église dans le monde.Pour manifester devant les hommes sa force de vérité et de rayonnement, le message du salut doit être authentifié par le témoignage de vie des chrétiens. " Le témoignage de la vie chrétienne et les oeuvres accomplies dans un esprit surnaturel sont puissants pour attirer les hommes à la foi et à Dieu " (AA 6).


2045 Parce qu’ils sont les membres du Corps dont le Christ est la Tête (cf. Ep 1,22), les chrétiens contribuent par la constance de leurs convictions et de leur moeurs, à l’édification de l’Église. L’Église grandit, s’accroît et se développe par la sainteté de ses fidèles (cf. LG 39), jusqu’à ce que " soit constitué l’homme parfait dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ " (Ep 4,18).


2046 Par leur vie selon le Christ, les chrétiens hâtent la venue du Règne de Dieu, du " Règne de la justice, de la vérité et de la paix " (MR, Préface du Christ-Roi). Ils ne délaissent pas pour autant leurs tâches terrestres ; fidèles à leur Maître ils les remplissent avec droiture, patience et amour.


En bref

2047 La vie morale est un culte spirituel. L’agir chrétien trouve sa nourriture dans la liturgie et la célébration des sacrements.


2048 Les commandements de l’Église concernent la vie morale et chrétienne unie à la liturgie et se nourrissant d’elle.


2049 Le magistère des pasteurs de l’Église en matière morale s’exerce ordinairement dans la catéchèse et la prédication, sur la base du Décalogue qui énonce les principes de la vie morale valables pour tout homme.


2050 Le pontife romain et les évêques, en docteurs authentiques, prêchent au peuple de Dieu la foi qui doit être crue et appliquée dans les moeurs. Il leur appartient aussi de se prononcer sur les questions morales qui sont du ressort de la loi naturelle et de la raison.


2051 L’infaillibilité du magistère des pasteurs s’étend à tous les éléments de doctrine y compris morale sans lesquels les vérités salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou observées.

Les dix commandements

Exode 20, 2-17

Deutéronome 5, 6-21

Formule catéchétique

(P. Card. Gasparri, Catechismus Catholicus, Vatican 1933 p. 23)

Ex 20,2-17 Dt 5,6-21


Je suis le Seigneur ton Dieu,
Je suis le Seigneur ton Dieu,

qui t’ai fait sortir
qui t’ai fait sortir


du pays d’Egypte,
du pays d’Egypte,

de la maison de servitude,
de la maison de servitude.



Tu n’auras pas
Tu n’auras pas


Un seul Dieu tu adoreras
d’autres dieux devant Moi.
d’autres dieux devant Moi.


et aimeras parfaitement ;


Tu ne te feras


aucune image sculptée,

rien qui ressemble à ce qui
est dans les cieux, là-haut,
ou sur la terre, ici-bas,
ou dans les eaux,
au-dessous de la terre.


Tu ne te prosterneras pas
devant ces dieux et
tu ne les serviras pas, car Moi,
le Seigneur ton Dieu,
Je suis un Dieu jaloux,
qui punis la faute des pères
sur les enfants,
les petits-enfants et
les arrière-petits-enfants,
pour ceux qui Me haïssent,
mais qui fais grâce
à des milliers, pour ceux
qui M’aiment et gardent
mes commandements.


Tu ne prononceras pas
Tu ne prononceras pas


Son saint nom tu respecteras,
le nom du Seigneur
le nom du Seigneur


fuyant blasphème
ton Dieu à faux,
ton Dieu à faux..,
et faux serment.


car le Seigneur ne laisse
pas impuni celui
qui prononce son nom à faux.



Tu te souviendras du jour du
Observe le jour du sabbat
Le jour du Seigneur garderas, en
sabbat pour Le sanctifier.


pour Le sanctifier.
servant Dieu dévotement.
Pendant six jours
tu travailleras
et tu feras tout ton ouvrage,
mais le septième jour
est un sabbat
pour le Seigneur ton Dieu.




Tu ne feras aucun ouvrage,
toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante
ni tes bêtes
ni l’étranger
qui est dans tes portes.

Car en six jours
le Seigneur a fait
le ciel, la terre, la mer
et tout ce qu’ils contiennent
mais Il s’est reposé
le septième jour;
c’est pourquoi le Seigneur
a béni le jour du sabbat
et l’a consacré.



Honore ton père et ta mère,
Honore ton père et ta mère.
Tes père et mère honoreras,


afin que se prolongent
tes supérieurs pareillement.
tes jours sur la terre
que te donne
le Seigneur ton Dieu.




Tu ne tueras pas.
Tu ne tueras pas.
Meurtre et scandale éviteras,
haine et colère pareillement.


Tu ne commettras pas
Tu ne commettras pas

La pureté observeras
d’adultère.
d’adultère.
en tes actes soigneusement.


Tu ne voleras pas.
Tu ne voleras pas.
Le bien d’autrui tu ne prendras,
ni retiendras injustement.



Tu ne porteras pas
Tu ne porteras pas
La médisance banniras
de témoignage mensonger
de faux témoignage
et le mensonge également.

contre ton prochain.
contre ton prochain.


Tu ne convoiteras pas la
Tu ne convoiteras pas la
En pensées, désirs veilleras à

maison de ton prochain,

femme de ton prochain,
rester pur entièrement.

Tu ne convoiteras pas
la femme de ton prochain,

ni son serviteur,

Tu ne désireras...
Bien d’autrui ne convoiteras
ni sa servante,
rien de ce qui est


pour l’avoir
ni son boeuf, ni son âne,

à ton prochain.
malhonnêtement.
ni rien de ce qui est
à ton prochain.








Deuxième section

Les DIX commandements


" Maître, que dois-je faire... ? "

2052 " Maître, que dois-je faire de bon pour posséder la vie éternelle ? " Au jeune homme qui lui pose cette question, Jésus répond d’abord en invoquant la nécessité de reconnaître Dieu comme " le seul Bon ", comme le Bien par excellence et comme la source de tout bien. Puis, Jésus lui déclare : " Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements ". Et de citer à son interlocuteur les préceptes qui concernent l’amour du prochain : " Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère ". Jésus résume enfin ces commandements d’une manière positive : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même " (Mt 19,16-19).


2053 A cette première réponse, une seconde vient s’ajouter : " Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor aux cieux ; puis viens, suis-moi " (Mt 19,21). Elle n’annule pas la première. La suite de Jésus Christ comprend l’accomplissement des commandements. La Loi n’est pas abolie (cf. Mt 5,17), mais l’homme est invité à la retrouver en la Personne de son Maître, qui en est l’accomplissement parfait. Dans les trois évangiles synoptiques, l’appel de Jésus adressé au jeune homme riche, de le suivre dans l’obéissance du disciple et dans l’observance des préceptes, est rapproché de l’appel à la pauvreté et à la chasteté (cf. Mt 19,6-12 Mt 19,21 Mt 19,23-29). Les conseils évangéliques sont indissociables des commandements.


2054 Jésus a repris les dix commandements, mais il a manifesté la force de l’Esprit à l’oeuvre dans leur lettre. Il a prêché la " justice qui surpasse celle des scribes et des pharisiens " (Mt 5,20) aussi bien que celle des païens (cf. Mt 5,46-47). Il a déployé toutes les exigences des commandements. " Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : Tu ne tueras pas ... Eh bien ! Moi je vous dis : quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal " (Mt 5,21-22).


2055 Lorsqu’on lui pose la question : " Quel est le plus grand commandement de la Loi ? " (Mt 22,36), Jésus répond : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit ; voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes " (Mt 22,37-40 cf. Dt 6,5 Lv 19,18). Le Décalogue doit être interprété à la lumière de ce double et unique commandement de la charité, plénitude de la Loi :

Le précepte : tu ne commettras pas d’adultère ; tu ne tueras pas ; tu ne voleras pas ; tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en ces mots : tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la loi dans sa plénitude (Rm 13,9-10).


Le Décalogue dans l’Écriture Sainte

2056 Le mot " Décalogue " signifie littéralement " dix paroles " (Ex 34,28 Dt 4,13 Dt 10,4). Ces " dix paroles ", Dieu les a révélées à son peuple sur la montagne sainte. Il les a écrites " de son Doigt " (Ex 31,18 Dt 5,22), à la différence des autres préceptes écrits par Moïse (cf. Dt 31,9 Dt 31,24). Elles constituent des paroles de Dieu à un titre éminent. Elles nous sont transmises dans le livre de l’Exode (cf. Ex 20,1-17) et dans celui du Deutéronome (cf. Dt 5,6-22). Dès l’Ancien Testament, les livres saints font référence aux " dix paroles " (cf. par exemple Os 4,2 Jr 7,9 Ez 18,5-9). Mais c’est dans la nouvelle Alliance en Jésus Christ que leur plein sens sera révélé.


2057 Le Décalogue se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’ancienne Alliance. Qu’ils soient formulés comme des préceptes négatifs, des interdictions, ou comme des commandements positifs (comme : " honore ton père et ta mère "), les " dix paroles " indiquent les conditions d’une vie libérée de l’esclavage du péché. Le Décalogue est un chemin de vie :

Si tu aimes ton Dieu, si tu marches dans ses voies, si tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras et tu te multiplieras " (
Dt 30,14).

Cette force libératrice du Décalogue apparaît par exemple dans le commandement sur le repos du sabbat, destiné également aux étrangers et aux esclaves :

Souvenez-vous : vous étiez des esclaves sur une terre étrangère. Le Seigneur votre Dieu vous en a fait sortir à main forte et à bras étendu (Dt 5,15).


2058 Les " dix paroles " résument et proclament la loi de Dieu : " Telles sont les paroles que vous adressa le Seigneur quand vous étiez tous assemblés sur la montagne. Il vous parla du milieu du feu, dans la nuée et les ténèbres d’une voix puissante. Il n’y ajouta rien et les écrivit sur deux tables de pierre qu’il me donna " (Dt 5,22). C’est pourquoi ces deux tables sont appelées " le Témoignage " (Ex 25,16). Elles contiennent en effet les clauses de l’alliance conclue entre Dieu et son peuple. Ces " tables du Témoignage " (Ex 31,18 Ex 32,15 Ex 34,29) doivent être déposées dans " l’arche " (Ex 25,16 Ex 40,1-2).


2059 Les " dix paroles " sont prononcées par Dieu au sein d’une théophanie (" Sur la montagne, au milieu du feu, le Seigneur vous a parlé face à face " : Dt 5,4). Elles appartiennent à la révélation que Dieu fait de lui-même et de sa gloire. Le don des commandements est don de Dieu lui-même et de sa sainte volonté. En faisant connaître ses volontés, Dieu se révèle à son peuple.


2060 Le don des commandements et de la Loi fait partie de l’Alliance scellée par Dieu avec les siens. Suivant le livre de l’Exode, la révélation des " dix paroles " est accordée entre la proposition de l’Alliance (cf. Ex 19) et sa conclusion (cf. Ex 24), – après que le peuple se soit engagé à " faire " tout ce que le Seigneur avait dit, et à y " obéir " (Ex 24,7). Le Décalogue n’est jamais transmis qu’après le rappel de l’Alliance (" Le Seigneur, notre Dieu, a conclu avec nous une alliance à l’Horeb " : Dt 5,2).


2061 Les commandements reçoivent leur pleine signification à l’intérieur de l’Alliance. Selon l’Écriture, l’agir moral de l’homme prend tout son sens dans et par l’Alliance. La première des " dix paroles " rappelle l’amour premier de Dieu pour son peuple :

Comme il y avait eu, en châtiment du péché, passage du paradis de la liberté à la servitude de ce monde, pour cette raison, la première phrase du Décalogue, première parole des commandements de Dieu, porte sur la liberté " Moi, je suis le Seigneur, ton Dieu, qui t’ai fait sortir de la terre d’Egypte, de la maison de servitude " (
Ex 20,2 Dt 5,6) (Origène, hom. in Ex 8,1).


2062 Les commandements proprement dits viennent en second lieu ; ils disent les implications de l’appartenance à Dieu instituée par l’Alliance. L’existence morale estréponse à l’initiative aimante du Seigneur. Elle est reconnaissance, hommage à Dieu et culte d’action de grâce. Elle est coopération au dessein que Dieu poursuit dans l’histoire.


2063 L’alliance et le dialogue entre Dieu et l’homme sont encore attestés du fait que toutes les obligations sont énoncées à la première personne (" Je suis le Seigneur ... ") et adressées à un autre sujet (" tu ... "). Dans tous les commandements de Dieu, c’est un pronom personnel singulier qui désigne le destinataire. En même temps qu’à tout le peuple, Dieu fait connaître sa volonté à chacun en particulier :

Le Seigneur prescrivit l’amour envers Dieu et enseigna la justice envers le prochain, afin que l’homme ne fut ni injuste, ni indigne de Dieu. Ainsi, par le Décalogue, Dieu préparait l’homme à devenir son ami et à n’avoir qu’un seul coeur avec son prochain .... Les paroles du Décalogue demeurent pareillement chez nous [chrétiens]. Loin d’être abolies, elles ont reçu amplification et développement du fait de la venue du Seigneur dans la chair (S. Irénée, haer. 4, 16, 3-4).




Catéchisme Eglise Cath. 1996