Discours 2005-2013 50511


CONCERT OFFERT PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE

M. GIORGIO NAPOLITANO EN L'HONNEUR DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI

À L'OCCASION DU VIe ANNIVERSAIRE DE SON PONTIFICAT


PAROLES DU SAINT-PÈRE À L'ISSUE DU CONCERT


Salle Paul VI Jeudi 5 mai 2011


Monsieur le président de la République,
Messieurs les cardinaux,
Mesdames et Messieurs les ministres et les autorités,
1258 Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et Messieurs!

Cette année encore, avec son extrême courtoisie habituelle, le président de la République italienne, M. Giorgio Napolitano, a voulu nous faire vivre un moment d'élévation musicale pour l'anniversaire du début de mon pontificat. Tandis que je vous présente mes salutations respectueuses, Monsieur le président, ainsi qu'à votre épouse, j'exprime mes vifs remerciements pour cet hommage apprécié et pour les paroles cordiales que vous m'avez adressées, en manifestant également la proximité du bien-aimé peuple italien à l'Evêque de Rome et en rappelant l'inoubliable moment de la béatification de Jean-Paul II. Je salue aussi les autres autorités de l'Etat italien, Messieurs les ambassadeurs, les différentes personnalités, la Ville de Rome, et vous tous. Un salut particulier va également au chef d'orchestre, aux solistes, à l'orchestre et au choeur du Teatro dell’Opera de Rome pour la splendide interprétation des deux chefs-d’oeuvre d'Antonio Vivaldi et de Gioacchino Rossini, deux musiciens exceptionnels dont l'Italie, qui célèbre les 150 ans de son unification politique, doit être fière. Mes remerciements vont également à tous ceux qui ont rendu possible cet événement.

«Je crois», «Amen»: ce sont les deux mots par lesquels commence et se conclut le «Credo», la «Profession de foi» de l'Eglise, que nous avons écouté. Que veut dire credo, «je crois»? C'est un verbe qui a différentes significations: il indique l'accueil de quelque chose au nombre de ses propres convictions, le fait de faire confiance à quelqu'un, ou d’être sûrs. Mais lorsque nous le disons dans le «Credo», il prend un sens plus profond. C'est affirmer avec confiance le sens véritable de la réalité qui nous soutient, qui soutient le monde: il signifie accueillir ce sens comme le terrain solide sur lequel nous pouvons demeurer sans crainte; c'est savoir que le fondement de tout, de nous-mêmes, ne peut être fait par nous, mais peut seulement être reçu. Et la foi chrétienne ne dit pas «je crois en quelque chose», mais bien «je crois en Quelqu'un», dans le Dieu qui s'est révélé en Jésus, en Lui je perçois le véritable sens du monde et cette croyance implique toute ma personne, qui est chemin vers Lui. Le mot «Amen», ensuite, qui en hébreu a la même racine que le mot «foi», reprend la même idée: le fait de reposer avec confiance sur la base solide de Dieu.

Et nous en arrivons au morceau de Vivaldi, un grand représentant du XVIIIe siècle vénitien. Malheureusement, on connaît peu sa musique sacrée, qui renferme de vrais trésors: nous en avons eu un exemple avec le morceau de ce soir, composé probablement en 1715. Je voudrais faire trois remarques. Tout d'abord un fait anormal dans la production vocale vivaldienne: l'absence de solistes, il n'y a que le choeur. De cette manière, Vivaldi veut exprimer le «nous» de la foi. Le «Credo» est le «nous» de l'Eglise qui chante sa foi, dans l'espace et dans le temps, comme communauté de croyants; «mon» affirmation du «je crois» s’inscrit dans le «nous» de la communauté. Je voudrais ensuite relever deux splendides scènes centrales: Et incarnatus est et Crucifixus. Vivaldi s'arrête, comme c'était la tradition, sur le moment où Dieu qui semblait loin se fait proche, s'incarne et fait don de lui-même sur la Croix. Ici, la répétition des paroles, les modulations incessantes rendent le sens profond de l'émerveillement face à ce Mystère et nous invitent à la méditation, à la prière. Une dernière remarque. Carlo Goldoni, grand représentant du théâtre vénitien, lors de sa première rencontre avec Vivaldi, notait: «Je le trouvai enveloppé de musique et le Bréviaire à la main». Vivaldi était prêtre et sa musique naît de sa foi.

Le second chef-d’oeuvre de ce soir, le «Stabat Mater» de Gioacchino Rossini, est une grande méditation sur le mystère de la mort de Jésus et sur la profonde douleur de Marie. Rossini avait conclu la phase de sa carrière consacrée à l'opéra à 37 ans seulement, en 1829, avec Guillaume Tell.Dès lors, il n'écrivit plus de grands morceaux, à deux seules exceptions près, toutes deux de musique sacrée: le «Stabat Mater» et la «Petite Messe Solennelle». La religiosité de Rossini exprime une riche gamme de sentiments face aux mystères du Christ, avec une forte ten-sion émotive. De cette grande fresque initiale du «Stabat Mater» pleine de douleur et de sentiment, jusqu'aux morceaux où se fait jour la «cantabilité» rossinienne et italienne, mais toujours chargée de tension dramatique, et à la double fugue finale avec le puissant Amen, qui exprime la fermeté de la foi, et l’In sempiterna saecula, qui semble vouloir donner le sens de l'éternité. Mais je pense que les deux vraies perles de cette oeuvre sont les deux morceaux «a cappella», l’Eja mater fons amoris et le Quando corpus morietur.Ici, le Maître revient à la leçon de la grande polyphonie, avec une intensité émotive qui devient une prière affligée: «Quand mon corps mourra, fais qu'à l'âme soit donnée la gloire du Paradis». A 71 ans, après avoir composé la «Petite Messe Solennelle», Rossini écrivait: «Dieu bon, la voici terminée cette pauvre Messe... Tu sais bien que je suis né pour l’opéra bouffe! Peu de science, un peu de coeur, voilà tout. Bénis sois-tu alors et accorde-moi le paradis». Une foi simple et authentique.

Chers amis, j'espère que les morceaux de ce soir ont nourri aussi notre foi. A Monsieur le président de la République italienne, aux solistes, à l'ensemble du Teatro dell’Opera de Rome, au chef d’orchestre, aux organisateurs et à toutes les personnes présentes je renouvelle ma gratitude et je demande votre souvenir dans la prière pour mon ministère dans la vigne du Seigneur. Que celui-ci continue à vous bénir, ainsi que tous ceux qui vous sont chers. Merci.

AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS ORGANISÉ

PAR L'INSTITUT PONTIFICAL LITURGIQUE SAINT-ANSELME, À L'OCCASION DU 50ème ANNIVERSAIRE DE SA FONDATION Salle Clémentine 6 mai 2011

Eminence,
Révérend père abbé primat,
1259 révérend recteur magnifique,
illustres professeurs,
chers étudiants,

Je vous accueille avec joie à l’occasion du ixe Congrès international de liturgie, que vous célébrez dans le cadre du cinquantième anniversaire de fondation de l’Institut pontifical liturgique. Je salue cordialement chacun de vous, en particulier le grand chancelier, l’abbé primat, le père Notker Wolf, que je remercie pour les paroles courtoises qu’il m’a adressées en votre nom à tous.

Le bienheureux Jean XXIII, en répondant aux requêtes du mouvement liturgique, qui voulait donner un nouvel élan et un nouveau souffle à la prière de l’Eglise, peu avant le Concile Vatican ii et au cours de sa célébration, voulut que la faculté des bénédictins sur l’Aventin constitue un centre d’études et de recherches pour assurer une base solide à la réforme liturgique conciliaire. A la veille du Concile, en effet, apparaissait toujours plus vivante dans le domaine liturgique l’urgence d’une réforme, rendue nécessaire également par les requêtes avancées par les divers épiscopats. D’autre part, la forte exigence pastorale qui animait le mouvement liturgique exigeait que soit favorisée et suscitée une participation plus active des fidèles aux célébrations liturgiques à travers l’utilisation des langues nationales et que soit approfondi le thème de l’adaptation des rites dans les diverses cultures, en particulier dans les terres de mission. En outre, s’était révélée clairement dès le début la nécessité d’étudier de façon plus approfondie le fondement théologique de la liturgie, pour éviter de tomber dans le ritualisme ou de favoriser le subjectivisme, le protagonisme du célébrant, et afin que la réforme soit bien justifiée dans le cadre de la Révélation et en continuité avec la tradition de l’Eglise. Pour réunir et répondre à ces exigences, le Pape Jean XXIII, animé par sa sagesse et par un esprit prophétique, créa l’Institut liturgique, auquel il voulut attribuer immédiatement le qualificatif de «pontifical» pour en indiquer le lien particulier avec le Siège apostolique.

Chers amis, le titre choisi pour le Congrès de cette année jubilaire est plus que jamais significatif: «L’institut pontifical liturgique entre mémoire et prophétie». En ce qui concerne la mémoire, nous devons constater les fruits abondants suscités par l’Esprit Saint au cours d’un demi-siècle d’histoire, et pour cela nous rendons grâce au Dispensateur de tout bien, en dépit également des malentendus et des erreurs dans l’application concrète de la réforme. Comment ne pas rappeler les pionniers, présents à l’acte de fondation de la Faculté: le père Cipriano Vagaggini, le père Adrien Nocent, le père Salvatore Marsili et le père Burkhard Neunheuser qui, répondant aux requêtes du Souverain Pontife fondateur, s’engagèrent, en particulier après la promulgation de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium, à approfondir «l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ, exercice dans lequel la sanctification de l’homme est signifiée par des signes sensibles et réalisée d’une manière propre à chacun d’eux, et dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus Christ, c’est-à-dire par le Chef et par ses membres» (n. 7).

La vie même de l’Institut pontifical liturgique, appartient à la «mémoire», car il a offert sa contribution à l’Eglise engagée dans l’accueil de Vatican ii, à travers cinquante ans de formation liturgique académique. Une formation offerte à la lumière de la célébration des saints mystères, de la liturgie comparée, de la Parole de Dieu, des sources liturgiques, du magistère, de l’histoire des instances oecuméniques et d’une solide anthropologie. Grâce à cet important travail de formation, un nombre élevé de titulaires de maîtrises et de licences prêtent à présent leur service à l’Eglise dans diverses parties du monde, en aidant le Peuple saint de Dieu à vivre la liturgie comme une expression de l’Eglise en prière, comme la présence du Christ au milieu des hommes et comme l’actualité constitutive de l’histoire du salut. En effet, le Document conciliaire met bien en évidence le double caractère théologique et ecclésiologique de la liturgie. La célébration réalise dans le même temps une épiphanie du Seigneur et une épiphanie de l’Eglise, deux dimensions qui se conjuguent en unité dans l’assemblée liturgique, où le Christ rend présent le Mystère pascal de mort et de résurrection et le peuple des baptisés puise plus abondamment aux sources du salut. Dans l’action liturgique de l’Eglise, subsiste la présence active du Christ: ce qu’il a réalisé lors de son passage au milieu des hommes, Il continue de le rendre actif à travers son action sacramentelle personnelle, dont le coeur est constitué par l’Eucharistie.

Avec le terme de «prophétie», le regard s’ouvre sur de nouveaux horizons. La liturgie de l’Eglise va au-delà de la «réforme conciliaire» elle-même (cf. Sacrosanctum Concilium
SC 1), dont l’objectif, en effet, n’était pas principalement celui de changer les rites et les textes, mais plutôt celui de renouveler la mentalité et de placer au centre de la vie chrétienne et de la pastorale la célébration du Mystère pascal du Christ. Malheureusement, la liturgie a été perçue, sans doute également de notre part, pasteurs et experts, plus comme un objet à réformer que comme un sujet capable de renouveler la vie chrétienne, à partir du moment où il «existe en effet un lien très étroit et organique entre le renouveau de la liturgie et le renouveau de toute la vie de l’Eglise. L’Eglise [...] puise dans la liturgie ses forces vitales». C’est le bienheureux Jean-Paul II qui nous le rappelle dans Vicesimus quintus annus, où la liturgie est considérée comme le coeur battant de toute activité ecclésiale. Et le serviteur de Dieu Paul VI, en se référant au culte de l’Eglise, à travers une expression synthétique, affirmait: «De la lex credendi, nous passons à la lex orandi, et celle-ci nous conduit à la lux operandi et vivandi» (Discours au cours de la cérémonie des cierges, 2 février 1970).

Sommet vers lequel tend l’action de l’Eglise et en même temps source d’où provient sa vertu (cf. Sacrosanctum Concilium SC 10), la liturgie, avec son univers célébratif, devient ainsi la grande éducatrice au primat de la foi et de la grâce. La liturgie, témoin privilégié de la Tradition vivante de l’Eglise, fidèle à son devoir originel de révéler et de rendre présent dans l’hodie des événements humains l’opus Redemptionis, vit d’un rapport correct et constant entre sana traditio et legitima progressio, explicité de façon claire par la Constitution conciliaire au n. 23. Avec ces deux termes, les Pères conciliaires ont voulu remettre leur programme de réforme en équilibre avec la grande tradition liturgique du passé et de l’avenir. On oppose souvent de façon maladroite la tradition et le progrès. En réalité, les deux concepts s’intègrent: la tradition est une réalité vivante, et inclut donc en elle le principe du développement, du progrès. En d’autres termes, le fleuve de la tradition porte en lui également sa source et tend vers l’embouchure.

Chers amis, je suis certain que cette faculté de liturgie sacrée continuera avec un élan renouvelé son service à l’Eglise, dans la pleine fidélité à la riche et précieuse tradition liturgique et à la réforme voulue par le Concile Vatican ii, selon les lignes directrices de Sacrosanctum Concilium et des déclarations du Magistère. La liturgie chrétienne est la liturgie de la promesse accomplie dans le Christ, mais elle est également la liturgie de l’espérance, du pèlerinage vers la transformation du monde, qui aura lieu lorsque Dieu sera tout en tous (cf. 1Co 15,28). Par l’intercession de la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, en communion avec l’Eglise céleste et avec les patrons saint Benoît et saint Anselme, j’invoque sur chacun la Bénédiction apostolique. Merci.


À L'OCCASION DE LA PRESTATION DE SERMENT DES NOUVELLES RECRUES DE LA GARDE SUISSE PONTIFICALE Salle Clémentine Vendredi 6 mai 2011

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[Monsieur le commandant,
Mgr l’aumônier,
chers officiers et membres de la Garde suisse,
chers frères et soeurs!

1261 Je suis particulièrement heureux de vous rencontrer à l’occasion de votre journée de fête et je désire adresser un salut cordial en particulier aux nouvelles recrues qui, suivant l’exemple d’un grand nombre de leurs compatriotes, ont choisi de consacrer quelques années de leur jeunesse au service du Successeur de Pierre. La présence de vos parents et de vos amis, venus à Rome pour participer à ce jour de fête, manifeste non seulement le lien de nombreux catholiques suisses avec le Saint-Siège, mais également l’enseignement, l’éducation morale et le bon exemple, à travers lesquels les parents ont transmis à leurs enfants la foi chrétienne et le sens du service désintéressé.

La journée d’aujourd’hui constitue l’occasion pour tourner notre regard vers le passé glorieux de la Garde suisse pontificale. Je pense en particulier à l’événement — rappelé plusieurs fois car il est fondamental dans votre histoire — du célèbre «Sac de Rome» qui vit les gardes suisses engagés dans la défense vaillante du Pape, jusqu’à donner leur vie pour lui. Le souvenir de ce saccage de Rome invite à réfléchir sur le fait qu’il existe aussi la menace d’un saccage plus dangereux, celui que nous pourrions qualifier de spirituel. Dans le contexte social actuel, beaucoup de jeunes risquent, en effet, de tomber dans un appauvrissement progressif de l’âme, car ils poursuivent des idéaux et des perspectives de vie superficiels, qui ne comblent que des exigences et des besoins matériels. Faites en sorte que votre séjour à Rome constitue un temps propice pour exploiter au mieux les nombreuses possibilités que cette ville vous offre, pour donner un sens toujours plus solide et profond à votre vie. Celle-ci est riche d’histoire, de culture et de foi; saisissez donc les opportunités qui vous sont données pour élargir votre horizon culturel, linguistique et, surtout, spirituel. La période que vous passerez dans la «Ville éternelle» sera un moment exceptionnel dans votre existence: vivez-le avec un esprit de fraternité sincère, en vous aidant les uns les autres à suivre une vie chrétienne exemplaire, qui correspond à votre foi et à votre mission particulière dans l’Eglise.]

Lorsque certains de vous prêteront serment de remplir fidèlement le service dans la Garde Suisse Pontificale et que d’autres renouvelleront ce serment dans leur coeur, pensez au visage lumineux du Christ, qui vous appelle à être des hommes authentiques et de vrais chrétiens, les protagonistes de votre existence. Sa passion, sa mort et sa résurrection sont un éloquent appel à affronter les difficultés et le défi de la vie en faisant preuve de maturité, sachant bien, comme nous l’a rappelé la liturgie de la Veillée pascale, que le Seigneur ressuscité est le « Roi éternel qui a vaincu les ténèbres du monde ». Lui seul est la Vérité, le Chemin et la Vie. Il doit devenir chaque jour toujours plus le paramètre de notre vie et de notre comportement, en l’imitant, Lui qui a choisi la pleine et totale fidélité à la mission de salut confiée par le Père, comme mesure et point d’appui de sa vie. Chers jeunes, le Seigneur marche avec vous, Il vous soutient, vous encourage à Le suivre dans la même fidélité : je vous souhaite de grand coeur d’éprouver toujours la joie et la consolation de sa présence lumineuse et fortifiante.

Cette rencontre m’offre l’opportunité de manifester aux nouveaux appelés ma profonde gratitude pour leur choix de se mettre, pour un certain temps, à la disposition du Successeur de Pierre et de contribuer ainsi à garantir l’ordre nécessaire et la sécurité à l’intérieur de la Cité du Vatican. Je profite volontiers de cette occasion pour étendre aussi l’expression de ma reconnaissance à l’ensemble du Corps de la Garde Suisse Pontificale, appelé à remplir, parmi diverses taches, celle d’accueillir avec courtoisie et gentillesse les pèlerins et les visiteurs du Vatican. Cette oeuvre de surveillance, que vous accomplissez avec diligence, amour et sollicitude est assurément considérable et délicate. Elle demande à la fois beaucoup de patience, de persévérance et de disponibilité d’écoute.

Cari amici, il vostro servizio è quanto mai utile al tranquillo e sicuro svolgimento della vita quotidiana e delle manifestazioni spirituali e religiose della Città del Vaticano. La vostra significativa presenza nel cuore della cristianità, dove folle di fedeli giungono senza sosta per incontrare il Successore di Pietro e per visitare le tombe degli Apostoli, susciti sempre più in ciascuno di voi il proposito di intensificare la dimensione spirituale della vita, come pure l’impegno ad approfondire la vostra fede cristiana, testimoniandola gioiosamente con una coerente condotta di vita. Vi assicuro la mia fervida preghiera e di cuore imparto a ciascuno di voi ed a quanti vi fanno corona in questa singolare circostanza la Benedizione Apostolica.

[Chers amis, votre service est plus que jamais utile au déroulement, dans la tranquillité et la sécurité, de la vie quotidienne et des célébrations spirituelles et religieuses de la Cité du Vatican. Que votre présence significative au coeur de la chrétienté, où des foules de fidèles ne cessent de parvenir pour rencontrer le Successeur de Pierre et pour visiter les tombes des apôtres, suscite toujours plus en chacun de vous la volonté d’intensifier la dimension spirituelle de la vie, ainsi que l’engagement à approfondir votre foi chrétienne, en en témoignant joyeusement à travers une conduite de vie cohérente. Je vous assure de ma fervente prière et je donne de tout coeur à chacun de vous et à ceux qui vous entourent en cette circonstance particulière, ma Bénédiction apostolique.]



VISITE PASTORALE À AQUILÉE ET VENISE

RENCONTRE AVEC LES FIDÈLES

SALUT Place du Capitole - Aquilée Samedi 7 mai 2011


Chers frères et soeurs!

C’est avec une grande joie que j’arrive auprès de vous, fils et héritiers de l’illustre Eglise d’Aquilée, et que j’entame ici ma visite aux Eglises de ces terres. A vous tous, pasteurs et autorités civiles, fidèles des diocèses des Trois Vénéties, ainsi que de Slovénie, de Croatie, d’Autriche et de Bavière, j’adresse mes salutations cordiales. Je remercie le maire d’Aquilée de ses paroles courtoises. Les vestiges archéologiques et l’extraordinaire patrimoine artistique, qui font la célébrité d’Aquilée, m’invitent à présent à revenir aux origines de cette ville, qui naquit en 181 et prospéra dans les siècles suivants, comme le chante l’évêque poète Paolino: «… belle, illustre, splendide par tes palais, célèbre pour tes murailles et plus encore pour les foules innombrables de tes habitants. Toutes les villes de Vénétie étaient tes sujettes et avaient fait de toi leur capitale et leur métropole, car florissant était ton clergé, et splendides étaient tes églises, que tu avais consacrées au Christ» (Poetae Latini aevi Carolini, in M.G.H., 1881, p. 142). Aquilée naquit et se développa au moment de la pleine puissance de l’Empire, porte entre l’Orient et l’Occident, lieu de garnison et d’échanges économiques et culturels.

1262 Mais la gloire d’Aquilée était tout autre! En effet, nous dit saint Paul, Dieu n’a pas choisi ce qu’il y a de noble et puissant, mais ce qu’il y a dans le monde de faible et de fou (cf. 1Co 1,27-28). Dans la lointaine province de Syrie, au temps de César Auguste, était né Celui qui venait éclairer les hommes avec la lumière de la vérité, Jésus, fils de Marie. Fils consubstantiel et éternel du Père, révélateur de l’impérissable empire de Dieu sur les hommes, de son dessein de communion pour tous les peuples; Celui qui avec sa mort sur la croix, subie par la main de l’Empire, instaurera le vrai royaume de justice, d’amour et de paix, en donnant aux hommes qui l’accueillent le «pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jn 1,12). Partie de Jérusalem, à travers l’Eglise d’Alexandrie, ici aussi arriva la joyeuse annonce du salut du Christ. Dans cette région romaine arriva la semence de la grande espérance. Et la communauté d’Aquilée devient très vite, dans la Decima Regio de l’Empire, une communauté de martyrs, de témoins héroïques de la foi dans le Ressuscité, semence d’autres disciples et d’autres communautés. La grandeur d’Aquilée, alors, ne fut pas seulement d’être la neuvième ville de l’Empire et la quatrième de l’Italie, mais aussi celle d’être une Eglise vivante, exemplaire, capable d’une annonce évangélique authentique, diffusée avec courage dans les régions environnantes et conservée et nourrie pendant des siècles. C’est pourquoi je rends hommage à cette terre bénie, baignée du sang et du sacrifice de tant de témoins, et je prie les saints martyrs d’Aquilée de susciter encore aujourd’hui dans l’Eglise des disciples du Christ courageux et fidèles, voués uniquement à Lui et ainsi convaincus et convaincants.

La liberté de culte accordée au ive siècle au christianisme ne fit autre qu’agrandir le rayon d’action de l’Eglise d’Aquilée, en l’élargissant au-delà des frontières naturelles de la Venetia et Histria jusqu’à la Rhétie, au Norique, aux vastes régions du Danube, à la Pannonie, à la Savia. Ainsi se forma progressivement la province ecclésiastique métropolitaine d’Aquilée, à laquelle des évêques d’Eglises très éloignées offraient leur obéissance, en accueillaient la profession de foi, s’unissaient à elle dans les liens indissolubles de la communion ecclésiale, liturgique, disciplinaire et même architecturale. Aquilée était le coeur battant de cette région, sous la conduite docte et courageuse de saints pasteurs, qui la défendirent contre la propagation de l’arianisme. Parmi eux, je rappelle Chromace — que j’avais déjà évoqué dans la catéchèse du 5 décembre 2007 —, évêque plein d’attention et très actif comme Augustin d’Hippone, comme Ambroise à Milan, «très saint et très docte parmi les évêques», ainsi que le définit Jérôme. Ce qui fit la grandeur de l’Eglise que Chromace aima et servit, fut sa profession de foi en Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme. En commentant le récit évangélique de la femme qui parfume d’abord les pieds, puis la tête de Jésus, il affirme: «Les pieds du Christ indiquent le mystère de son incarnation, par laquelle il a daigné naître d’une vierge en ces temps derniers; la tête, au contraire, indique la gloire de sa divinité dans laquelle il procède du Père avant tous les temps... Cela signifie que nous devons croire deux choses du Christ: qu’il est Dieu et qu’il est homme, Dieu engendré par le Père, homme né d’une vierge... Nous ne pouvons pas être sauvés autrement, si nous ne croyons pas ces deux choses du Christ» (Chromace d’Aquilée, Catéchèses au peuple, édition italienne chez Città Nuova, 1989, p. 93).

Chers frères, fils et héritiers de la glorieuse Eglise d’Aquilée, je suis aujourd’hui parmi vous pour admirer cette riche et antique tradition, mais surtout pour vous confirmer dans la foi profonde de vos pères: en cette heure de l’histoire, redécouvrez, défendez, professez avec chaleur spirituelle cette vérité fondamentale. En effet, c’est uniquement du Christ que l’humanité peut recevoir espérance et avenir; c’est uniquement en Lui qu’elle peut puiser le sens et la force du pardon, de la justice, de la paix. Gardez toujours vivantes, avec courage, la foi et les oeuvres de vos origines! Soyez dans vos Eglises et au sein de la société «quasi beatorum chorus», comme le disait Jérôme du clergé d’Aquilée, pour l’unité de la foi, l’étude de la Parole, l’amour fraternel, l’harmonie joyeuse et protéiforme du témoignage ecclésial. Je vous invite à vous faire toujours à nouveau disciples de l’Evangile, pour le traduire en ferveur spirituelle, clarté de foi, charité sincère, sensibilité prompte à l’égard des pauvres: puissiez-vous façonner votre vie selon ce «sermo rusticus», dont parlait encore Jérôme en se référant à la qualité évangélique de la communauté d’Aquilée. Soyez assidus à la «mangeoire» comme disait Chromace, c’est-à-dire à l’autel, où la nourriture est le Christ lui-même. Pain de vie, force dans les persécutions, aliment qui redonne courage quand viennent le découragement et la faiblesse, nourriture du courage et de l’ardeur chrétienne. Que le souvenir de la sainte Mère Eglise d’Aquilée vous soutienne, vous encourage vers de nouveaux objectifs missionnaires en cette période historique difficile, qu’il fasse de vous les artisans d’unité et de compréhension entre les peuples de vos terres. Puisse la Vierge Marie vous protéger toujours sur votre chemin et que ma Bénédiction vous accompagne.

Merci de votre accueil, merci de votre joie. Merci.

VISITE PASTORALE À AQUILÉE ET VENISE

ASSEMBLÉE DU DEUXIÈME CONGRÈS D'AQUILÉE

Basilique d'Aquilée Samedi 7 mai 2011




Monsieur le cardinal patriarche,
vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et soeurs!

Dans le cadre magnifique de cette basilique historique qui nous accueille de façon solennelle, j’adresse mon salut le plus cordial à vous tous, qui représentez les 15 diocèses des Trois Vénéties. Je suis très heureux de vous rencontrer, alors que vous vous préparez à célébrer, l’an prochain, le deuxième Congrès ecclésial d’Aquilée. Je salue avec affection le cardinal patriarche de Venise et les confrères dans l’épiscopat, en particulier l’archevêque de Gorizia, que je remercie pour les paroles avec lesquelles il m’a accueilli, et l’archevêque-évêque de Padoue, qui nous a offert une vue d’ensemble du chemin vers le Congrès. Je salue avec la même affection les prêtres, les religieux et les religieuses, ainsi que les nombreux fidèles laïcs. Avec l’apôtre Jean, je vous répète moi aussi: «Grâce et paix vous soient données par “Il est, Il était et Il vient”» (Ap 1,4). A travers l’«assemblée synodale», l’Esprit parle à vos bien-aimées Eglises et à vous tous individuellement, en vous soutenant en vue d’une croissance mûre dans la communion et dans la collaboration réciproque. Cette «assemblée ecclésiale» permet à toutes les communautés chrétiennes, que vous représentez ici, de partager avant tout l’expérience originelle du christianisme, celle de la rencontre personnelle avec Jésus, qui dévoile pleinement à chaque homme et à chaque femme la signification et la direction du chemin dans la vie et dans l’histoire.

1263 Vous avez voulu de façon opportune que votre Congrès ecclésial ait lieu lui aussi dans l’Eglise mère d’Aquilée, dont sont nées les Eglises du Nord-Est de l’Italie, mais également les Eglises de Slovénie et d’Autriche et certaines Eglises de Croatie et de Bavière, et même de Hongrie. Se réunir à Aquilée constitue donc un retour significatif aux «racines» pour se redécouvrir «pierres» vivantes de l’édifice spirituel qui a ses fondements dans le Christ et son prolongement chez les témoins les plus éloquents de l’Eglise d’Aquilée: les saints Hermagoras et Fortunat, Hilaire et Tatien, Chrysogone, Valérien et Chromace. Revenir à Aquilée signifie surtout apprendre de la glorieuse Eglise qui vous a engendrés comment s’engager aujourd’hui, dans un monde radicalement transformé, en vue d’une nouvelle évangélisation de votre territoire et pour remettre aux générations futures l’héritage précieux de la foi chrétienne.

«Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Eglises» (
Ap 2,7). Vos pasteurs ont répété cette invitation de l’Apocalypse à toutes les Eglises particulières et aux diverses réalités ecclésiales. Ils vous ont ainsi invités à découvrir et à «raconter» ce que l’Esprit Saint a opéré et opère encore dans vos communautés; à lire avec les yeux de la foi les profondes transformations en cours, les nouveaux défis, les questions qui apparaissent. Comment annoncer Jésus Christ, comment communiquer l’Evangile et comme éduquer à la foi aujourd’hui? Vous avez choisi de vous préparer, de façon ramifiée, diocèse par diocèse, en vue du Congrès de 2012, pour affronter également les défis qui dépassent les frontières de chaque situation diocésaine, dans une nouvelle évangélisation enracinée dans la foi de siècles et renouvelée dans sa vigueur. La présence aujourd’hui, dans cette splendide basilique, des diocèses nés à partir d’Aquilée semble indiquer la mission du Nord-Est de l’avenir qui s’ouvre également aux territoires environnants et à ceux qui, pour diverses raisons, entrent en contact avec eux. Le Nord-Est de l’Italie est le témoin et l’héritier d’une histoire riche de foi, de culture et d’art, dont les signes sont encore bien visibles également dans la société actuelle sécularisée. L’expérience chrétienne a forgé un peuple affable, diligent, tenace et solidaire. Celui-ci est marqué en profondeur par l’Evangile du Christ, même dans la pluralité de ses identités culturelles. C’est ce que démontrent la vitalité de vos communautés paroissiales, la vivacité des rassemblements, l’engagement responsable des agents de la pastorale. L’horizon de la foi et les motivations chrétiennes ont offert et continuent d’offrir une nouvelle impulsion à la vie sociale, inspirent les intentions et guident les coutumes. Des signes évidents en sont l’ouverture à la dimension transcendante de la vie, en dépit du matérialisme diffus; un sentiment religieux profond, partagé par la quasi-totalité de la population; l’attachement aux traditions religieuses; le renouvellement des parcours d’initiation chrétienne; les multiples expressions de la foi, de la charité et de la culture; les manifestations de la religiosité populaire; le sens de la solidarité et le volontariat. Conservez, renforcez, vivez cet héritage précieux. Soyez fiers de ce qui a fait grandes et rend ces Terres grandes encore aujourd’hui!

La mission prioritaire que le Seigneur vous confie aujourd’hui, renouvelés par la rencontre personnelle avec Lui, est celle de témoigner de l’amour de Dieu pour l’homme. Vous êtes appelés à le faire avant tout à travers les oeuvres de l’amour et les choix de vie en faveur des personnes concrètes, à partir de ceux qui sont plus faibles, fragiles, sans défense, non autonomes, comme les pauvres, les personnes âgées, les malades, les porteurs de handicap, ce que saint Paul appelle les membres les plus faibles du Corps ecclésial (cf. 1Co 12,15-27). Les idées et les réalisations pour répondre à l’allongement de la vie, précieuse ressource pour les relations humaines, sont un témoignage beau et innovateur de la charité évangélique projetée dans une dimension sociale. Ayez soin de placer au centre de votre attention la famille, berceau de l’amour et de la vie, cellule fondamentale de la société et de la communauté ecclésiale: cet engagement pastoral est rendu plus urgent par la crise toujours plus fréquente de la vie conjugale et la chute du taux de natalité. Dans toute votre action pastorale, sachez réserver un soin tout particulier aux jeunes: ceux-ci, qui considèrent aujourd’hui l’avenir avec une grande instabilité, vivent souvent dans des conditions de difficultés, d’incertitude et de fragilité, mais ils portent dans leur coeur une grande faim et soif de Dieu, qui demande constamment une attention et une réponse!

Dans votre contexte également, la foi chrétienne doit affronter aujourd’hui de nouveaux défis: la recherche souvent exaspérée du bien-être économique, dans une phase de grave crise économique et financière, le matérialisme pratique, le subjectivisme dominant. Dans ces situations complexes, vous êtes appelés à promouvoir le sens chrétien de la vie, à travers l’annonce explicite de l’Evangile, apporté avec une fierté délicate et une joie profonde dans les divers domaines de l’existence quotidienne. De la foi vécue avec courage jaillit, aujourd’hui comme par le passé, une culture féconde faite d’amour pour la vie, de sa conception à sa mort naturelle, de promotion de la dignité de la personne, d’exaltation de l’importance de la famille, fondée sur le mariage fidèle et ouvert à la vie, d’engagement pour la justice et la solidarité. Les changements culturels en cours exigent de vous d’être des chrétiens convaincus, «toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous» (1P 3,15), capables d’affronter les nouveaux défis culturels dans une confrontation respectueuse et consciente avec tous les sujets qui vivent dans cette société.

La situation géographique du Nord-Est, qui n’est plus seulement un carrefour entre l’Est et l’Ouest de l’Europe, mais également entre le Nord et le Sud (l’Adriatique porte la Méditerranée au coeur de l’Europe), l’important phénomène du tourisme et de l’immigration, la mobilité territoriale, le processus d’homologation provoqué par l’action envahissante des médias, ont accentué le pluralisme culturel et religieux. Dans ce contexte qui, quoi qu’il en soit, est celui que nous donne la Providence, il est nécessaire que les chrétiens, soutenus par une «espérance fiable», proposent la beauté de l’avènement de Jésus Christ, Chemin, Vérité et Vie à tout homme et à toute femme, dans un rapport franc et sincère avec les non-pratiquants, avec les non-croyants et avec les croyants d’autres religions. Vous êtes appelés à vivre avec cette attitude débordante de foi qui est décrite dans la Lettre à Diognète: ne reniez rien de l’Evangile dans lequel vous croyez, mais soyez au milieu des autres hommes avec sympathie, en communiquant à travers votre style de vie lui-même l’humanisme qui puise ses racines dans le christianisme, visant à édifier avec tous les hommes de bonne volonté une «cité» plus humaine, plus juste et solidaire.

Comme l’atteste la longue tradition du catholicisme dans ces régions, continuez avec énergie à témoigner de l’amour de Dieu également à travers la promotion du «bien commun»: le bien de tous et de chacun. Vos communautés ecclésiales ont en général un rapport positif avec la société civile et avec les diverses institutions. Continuez d’offrir votre contribution pour humaniser les espaces de la coexistence civile. Enfin, je vous recommande également, comme aux autres Eglises qui sont en Italie, l’engagement en vue de susciter une nouvelle génération d’hommes et de femmes capables d’assumer des responsabilités directes dans les divers domaines de la société, en particulier dans le domaine politique, qui a plus que jamais besoin de voir des personnes, en particulier des jeunes, capables d’édifier une «vie bonne» en faveur et au service de tous. En effet, les chrétiens, qui sont certes pèlerins vers le Ciel, mais qui vivent déjà ici-bas une anticipation de l’éternité, ne peuvent se soustraire à cet engagement.

Chers frères et soeurs! Je rends grâce à Dieu qui m’a accordé de partager ce moment si significatif avec vous. Je vous confie à la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, ainsi qu’à vos saints patrons, et je vous donne à tous avec une grande affection la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers. Merci pour votre attention.



Discours 2005-2013 50511