Benoît XVI Homélies 7116


VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE EN TURQUIE (28 NOVEMBRE - 1er DÉCEMBRE 2006)


MESSE AU SANCTUAIRE "MERYEM ANA EVÌ" Ephèse - Mercredi 29 novembre 2006

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Chers frères et soeurs,

Au cours de cette célébration eucharistique, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour la maternité divine de Marie, un mystère qui fut ici, à Ephèse, lors du Concile oecuménique de 431, solennellement confessé et proclamé. En ce lieu, l'un des plus chers à la Communauté chrétienne, sont venus en pèlerinage mes vénérés prédécesseurs, les Serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II, qui s'arrêta dans ce Sanctuaire le 30 novembre 1979, un peu plus d'un an après le début de son Pontificat. Mais il y a un autre de mes Prédécesseurs qui s'est rendu dans ce pays non pas en tant que Pape, mais comme Représentant pontifical, de janvier 1935 à décembre 1944, et dont le souvenir suscite encore une grande dévotion et sympathie: le bienheureux Jean XXIII, Angelo Roncalli. Il nourrissait une grande estime et admiration pour le peuple turc. A cet égard, j'ai plaisir à rappeler une expression que l'on peut lire dans son Journal de l'âme: "J'aime les Turcs, j'apprécie les qualités naturelles de ce peuple qui a également toute sa place dans la marche de la civilisation" (n. 741). En outre, il a laissé en don à l'Eglise et au monde une attitude spirituelle d'optimisme chrétien, fondé sur une foi profonde et une union constante avec Dieu. Animé par cet esprit, je m'adresse à cette nation et, de manière particulière, au "petit troupeau" du Christ qui vit au milieu de celle-ci, pour l'encourager et lui manifester l'affection de l'Eglise tout entière. Je salue avec une grande affection vous tous, qui êtes ici présents, fidèles d'Izmir, de Mersin, d'Iskenderun et d'Antakya, et ceux qui sont venus de diverses parties du monde; ainsi que ceux qui n'ont pas pu participer à cette célébration, mais qui sont spirituellement unis à nous. Je salue, en particulier, Mgr Ruggero Franceschini, Archevêque d'Izmir; Mgr Giuseppe Bernardini, Archevêque émérite d'Izmir; Mgr Luigi Padovese, les prêtres et les religieuses. Je vous remercie de votre présence, de votre témoignage et de votre service à l'Eglise, sur cette terre bénie où, aux origines, la communauté chrétienne a connu de grands développements, ainsi que l'attestent également les nombreux pèlerinages qui se rendent en Turquie.

Mère de Dieu - Mère de l'Eglise

Nous avons écouté le passage de l'Evangile de Jean qui invite à contempler le moment de la Rédemption, lorsque Marie, unie au Fils dans l'offrande du Sacrifice, étendit sa maternité à tous les hommes et, en particulier, aux disciples de Jésus. Le témoin privilégié de cet événement est l'auteur du quatrième Evangile lui-même, Jean, le seul des Apôtres qui resta sur le Golgotha avec la Mère de Jésus et les autres femmes. La maternité de Marie, qui commença avec le fiat de Nazareth, s'accomplit sous la Croix. S'il est vrai - comme l'observe saint Anselme - qu'"à partir du moment du fiat, Marie commença à nous porter tous dans son sein", la vocation et la mission maternelle de la Vierge à l'égard des croyants en Christ commença de manière effective lorsque Jésus lui dit: "Femme, voici ton fils!" (
Jn 19,26). En voyant sa Mère du haut de la Croix et le disciple bien-aimé à ses côtés, le Christ mourant reconnut les prémisses de la nouvelle Famille qu'il était venu former dans le monde, le germe de l'Eglise et de la nouvelle humanité. C'est pourquoi il s'adressa à Marie en l'appelant "femme" et non "mère"; un terme qu'il utilisa en revanche en la confiant au disciple: "Voici ta mère!" (Jn 19,27). Le Fils de Dieu accomplit ainsi sa mission: né de la Vierge pour partager en tout, hormis le péché, notre condition humaine, au moment de son retour au Père, il laissa dans le monde le sacrement de l'unité du genre humain (cf. Const. Lumen gentium LG 1): la Famille "rassemblée par l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint" (Saint Cyprien, De Orat. Dom. 23: PL 4, 536), dont le noyau primordial est précisément ce lien nouveau entre la Mère et le disciple. Ainsi, la maternité divine et la maternité ecclésiale demeurent soudées de manière indissoluble.

Mère de Dieu - Mère de l'unité

La première Lecture nous a présenté ce que l'on peut définir comme l'"évangile" de l'Apôtre des nations: tous, même les païens, sont appelés en Christ à participer pleinement au mystère du salut. Le texte contient en particulier l'expression que j'ai choisie comme devise de mon voyage apostolique: "Le Christ, qui est notre paix" (Ep 2,14). Inspiré par l'Esprit Saint, Paul affirme non seulement que Jésus Christ nous a apporté la paix, mais qu'il "est" notre paix. Et il justifie cette affirmation en se référant au mystère de la Croix: en versant "son sang" - dit-il -, en offrant "sa chair" en sacrifice, Jésus a détruit l'inimitié "en lui-même" et il a créé "en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau" (Ep 2,14-16). L'Apôtre explique dans quel sens, vraiment imprévisible, la paix messianique a été réalisée en la Personne même du Christ et de son mystère salvifique. Il l'explique en écrivant, alors qu'il est emprisonné, à la communauté chrétienne qui habitait ici, à Ephèse: "au peuple saint qui est à Ephèse, fidèles dans le Christ Jésus" (cf. Ep 1,1), comme il l'affirme dans l'adresse de la Lettre. L'Apôtre leur souhaite "que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur" (Ep 1,2). La "grâce" est la force qui transforme l'homme et le monde: la "paix" est le fruit mûr de cette transformation. Le Christ est la grâce; le Christ est la paix. Or, Paul sait qu'il est envoyé pour annoncer un "mystère", c'est-à-dire un dessein divin qui, uniquement dans la plénitude des temps, dans le Christ, s'est réalisé et révélé: c'est-à-dire que "les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Evangile" (Ep 3,6). Ce "mystère" se réalise, sur le plan historique et salvifique, dans l'Eglise, ce Peuple nouveau dans lequel, une fois abattu le vieux mur de division, se retrouvent unis les juifs et les païens. Comme le Christ, l'Eglise n'est pas seulement un instrument de l'unité, mais elle en est également le signe efficace. Et la Vierge Marie, Mère du Christ et de l'Eglise, est la Mère de ce mystère d'unité que le Christ et l'Eglise représentent et construisent inséparablement dans le monde et au cours de l'histoire.

Demandons la paix pour Jérusalem et le monde entier

L'Apôtre des nations remarque que le Christ "des deux, [il] a fait un seul peuple" (Ep 2,14): une affirmation qui se réfère au sens propre à la relation entre les juifs et les païens en ce qui concerne le mystère du salut éternel; une affirmation qui peut cependant également s'étendre, sur le plan de l'analogie, aux relations entre les peuples et les civilisations présentes dans le monde. Le Christ "est venu annoncer la paix" (Ep 2,17) non seulement parmi les juifs et les non juifs, mais entre toutes les nations, car tous proviennent du même Dieu, unique Créateur et Seigneur de l'univers. Réconfortés par la Parole de Dieu, d'ici, d'Ephèse, ville bénie par la présence de la Très Sainte Vierge Marie - que nous savons également aimée et vénérée par les musulmans - nous élevons au Seigneur une prière spéciale pour la paix entre les peuples. De cette partie de la péninsule d'Anatolie, pont naturel entre les continents, nous invoquons la paix et la réconciliation, tout d'abord pour ceux qui vivent sur la Terre que nous appelons "sainte", et qui est considérée comme telle par les chrétiens, les juifs et les musulmans: c'est la terre d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, destinée à accueillir un peuple qui deviendra une bénédiction pour toutes les nations (cf. Gn 12,1-3). Paix pour l'humanité tout entière! Que cette prophétie d'Isaïe puisse se réaliser au plus tôt: "Ils briseront leurs épées pour en faire des socs / et leurs lances pour en faire des serpes. / On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, / on n'apprendra plus à faire la guerre" (Is 2,4). Nous avons tous besoin de cette paix universelle; l'Eglise est appelée à être non seulement l'annonciatrice prophétique de cette paix, mais, plus encore, à en être "le signe et l'instrument". C'est précisément dans cette perspective de pacification universelle, que devient plus profonde et intense l'aspiration vers la pleine communion et la concorde entre tous les chrétiens. Les fidèles catholiques de divers Rites sont présents à la célébration d'aujourd'hui, et cela constitue un motif de joie et de louange à Dieu. En effet, ces Rites sont l'expression de l'admirable variété dont l'Epouse du Christ est ornée, à condition qu'ils sachent converger vers l'unité et le témoignage commun. C'est dans ce but que l'unité entre les Evêques au sein de la Conférence épiscopale, dans la communion et le partage des efforts pastoraux, doit être exemplaire.

Magnificat

La liturgie d'aujourd'hui nous a fait répéter, comme refrain du Psaume responsorial, le cantique de louange que la Vierge de Nazareth proclama lors de la rencontre avec sa parente âgée Elisabeth (cf. Lc 1,39). Les paroles du Psalmiste ont également retenti de manière réconfortante dans nos coeurs: "Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent" (Ps 84,11). Chers frères et soeurs, à travers cette visite, j'ai voulu faire ressentir mon amour et ma proximité spirituelle, ainsi que celle de l'Eglise universelle, à la communauté chrétienne qui ici, en Turquie, est véritablement une petite minorité et qui affronte chaque jour de nombreux défis et difficultés. C'est avec une profonde confiance que nous chantons, avec Marie, le "Magnificat" de la louange et de l'action de grâce à Dieu, qui s'est penché sur l'humilité de sa servante (cf. Lc 1,47-48). Nous le chantons avec joie, même lorsque nous sommes éprouvés par les difficultés et les dangers, comme l'atteste le beau témoignage du prêtre romain Dom Andrea Santoro, que j'ai plaisir à rappeler au cours de cette célébration. Marie nous enseigne que la source de notre joie et notre unique soutien solide est le Christ, et elle nous répète ses paroles: "N'ayez pas peur" (Mc 6,50), "Je suis avec vous" (Mt 28,20). Et toi, Mère de l'Eglise, accompagne toujours notre chemin! Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous! Aziz Meryem Mesih'in Annesi bizim için Dua et". Amen.



CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE Cathédrale du Saint-Esprit, Istanbul - Vendredi 1er décembre 2006

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Chers Frères et Soeurs,

Au terme de mon voyage pastoral en Turquie, je suis heureux de rencontrer la communauté catholique d’Istanbul et de célébrer avec elle l’Eucharistie pour rendre grâce au Seigneur de tous ses dons. Je tiens à saluer en tout premier lieu le Patriarche de Constantinople, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, ainsi que le Patriarche arménien, Sa Béatitude Mesrob II, Frères vénérés, qui ont tenu à se joindre à nous pour cette célébration. Je leur exprime ma profonde gratitude pour ce geste fraternel qui honore toute la communauté catholique.

Chers Frères et Fils de l’Église catholique, Évêques, prêtres et diacres, religieux, religieuses et laïcs, appartenant aux différentes communautés de la ville et aux divers rites de l’Église, je vous salue tous avec joie, reprenant pour vous les mots de saint Paul aux Galates : «Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !» (
Ga 1,3). Je tiens à remercier les Autorités civiles présentes pour leur accueil courtois, en particulier toutes les personnes qui ont permis que ce voyage puisse se réaliser. Je veux saluer enfin les représentants des autres communautés ecclésiales et des autres religions qui ont souhaité être présents parmi nous. Comment ne pas penser aux différents événements qui ont forgé ici-même notre histoire commune ? En même temps, je sens le devoir de rappeler de manière particulière les nombreux témoins de l’Evangile du Christ, qui nous pressent de travailler ensemble à l’unité de tous ses disciples, dans la vérité et la charité !

Dans cette cathédrale du Saint-Esprit, j’ai souhaité rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il accomplit dans l’histoire des hommes et invoquer sur tous les dons de l’Esprit de sainteté. Comme vient de nous le rappeler saint Paul, l’Esprit est la source permanente de notre foi et de notre unité. Il suscite en nous la vraie connaissance de Jésus et il met sur nos lèvres les paroles de la foi pour que nous reconnaissions le Seigneur. Jésus l’avait déjà déclaré à Pierre après la Confession de foi de Césarée: «Heureux es-tu, Simon fils de Yonas: ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé ça, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16,17). Oui, heureux sommes-nous quand l’Esprit Saint nous ouvre au bonheur de croire et quand il nous fait entrer dans la grande famille des chrétiens, son Église, si multiple à travers la variété des dons, des fonctions et des activités, et en même temps déjà une, «car c’est toujours le même Dieu qui agit en tous». Saint Paul ajoute: «Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous». Manifester l’Esprit, vivre selon l’Esprit, ce n’est pas vivre pour soi seulement, mais c’est apprendre à se conformer au Christ Jésus lui-même en devenant, à sa suite, serviteur de ses frères. Voilà un enseignement bien concret pour chacun de nous, Évêques, appelés par le Seigneur à conduire son peuple en nous faisant serviteurs à sa suite ; cela vaut encore pour tous les ministres du Seigneur et également pour tous les fidèles : en recevant le sacrement du Baptême, nous avons tous été plongés dans la mort et la résurrection du Seigneur, «nous avons été désaltérés par l’unique Esprit», et la vie du Christ est devenue la nôtre pour que nous vivions comme lui, pour que nous aimions nos frères comme lui nous a aimés (cf. Jn 13,34).

Il y a vingt-sept ans, dans cette même cathédrale, mon prédécesseur le Serviteur de Dieu Jean-Paul II formait le voeu que l’aube du nouveau millénaire puisse «se lever sur une Église qui a retrouvé sa pleine unité, pour mieux témoigner, au milieu des tensions exacerbées de ce monde, de l’amour transcendant de Dieu manifesté en son Fils Jésus Christ» (Homélie à la cathédrale d’Istanbul, n. 5). Ce voeu ne s’est pas encore réalisé, mais le désir du Pape est toujours le même et il nous presse, nous tous disciples du Christ qui marchons avec nos lenteurs et nos pauvretés sur le chemin qui veut conduire à l’unité, d’agir sans cesse «en vue du bien de tous», mettant la perspective oecuménique au premier rang de nos préoccupations ecclésiales. Nous vivrons alors vraiment selon l’Esprit de Jésus, au service du bien de tous.

Réunis ce matin dans cette maison de prière consacrée au Seigneur, comment ne pas évoquer l’autre belle image qu’emploie saint Paul pour parler de l’Église, celle de la construction dont les pierres sont toutes solidaires, agencées les unes aux autres pour former un seul édifice, et dont la pierre angulaire, sur qui tout repose, est le Christ. C’est lui la source de la vie nouvelle qui nous est donnée par le Père, dans l’Esprit Saint. L’Évangile de saint Jean l’a proclamé tout à l’heure: «Des fleuves d’eau vive jailliront de son coeur». Cette eau jaillissante, cette eau vive que Jésus a promise à la Samaritaine, les prophètes Zacharie et Ézéchiel la voyaient surgir du côté du Temple, pour qu’elle régénère les eaux de la Mer morte: image merveilleuse de la promesse de vie que Dieu a toujours faite à son peuple et que Jésus est venu accomplir. Dans un monde où les hommes ont tant de mal à partager entre eux les biens de la terre et où l’on commence à s’inquiéter avec raison de la raréfaction de l’eau, ce bien si précieux pour la vie du corps, l’Église se découvre riche d’un bien encore plus grand. Corps du Christ, elle a reçu la charge d’annoncer son Évangile jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Mt 28,19), c’est-à-dire de transmettre aux hommes et aux femmes de ce temps une Bonne Nouvelle qui non seulement éclaire mais bouleverse leur vie, jusqu’à passer et vaincre la mort elle-même. Cette Bonne nouvelle n’est pas seulement une Parole, mais elle est une Personne, le Christ lui-même, ressuscité, vivant ! Par la grâce des Sacrements, l’eau qui s’est écoulée de son côté ouvert en croix est devenue une source jaillissante, «des fleuves d’eau vive», un don que personne ne peut arrêter et qui redonne vie. Comment les chrétiens pourraient-ils garder pour eux seulement ce qu’ils ont reçu ? Comment pourraient-ils confisquer ce trésor et enfouir cette source ? La mission de l’Église ne consiste pas à défendre des pouvoirs, ni à obtenir des richesses, sa mission c’est de donner le Christ, de donner la Vie du Christ en partage, le bien le plus précieux de l’homme que Dieu lui-même nous donne en son Fils.

Frères et Soeurs, vos communautés connaissent l’humble chemin du compagnonnage de chaque jour avec ceux qui ne partagent pas notre foi mais qui déclarent «avoir la foi d’Abraham et qui adorent avec nous le Dieu unique et miséricordieux» (Lumen gentium LG 16). Vous savez bien que l’Église ne veut rien imposer à personne, et qu’elle demande simplement de pouvoir vivre librement pour révéler Celui qu’elle ne peut cacher, le Christ Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout sur la Croix et qui nous a donné son Esprit, vivante présence de Dieu au milieu de nous et au plus intime de nous-mêmes. Soyez toujours accueillants à l’Esprit du Christ et, pour cela, rendez-vous attentifs à ceux qui ont soif de justice, de paix, de dignité, de considération pour eux-mêmes et pour leurs frères. Vivez entre vous selon la parole du Seigneur: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous avez les uns pour les autres» (Jn 13,35).

Frères et Soeurs, remettons en cet instant notre désir de servir le Seigneur à la Vierge Marie, la Mère de Dieu et la Servante du Seigneur. Elle a prié au Cénacle avec la communauté primitive, dans l’attente de la Pentecôte. Avec elle, prions le Christ Seigneur: Envoie ton Esprit Saint, Seigneur, sur toute l’Église; qu’il habite chacun de ses membres et qu’il fasse d’eux des messagers de ton Évangile!

Amen.



PREMIÈRES VÊPRES DE L'AVENT Samedi 2 décembre 2006

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Basilique Vaticane

Samedi 2 décembre 2006

Chers frères et soeurs!


La première antienne de cette célébration des Vêpres se présente comme une ouverture du temps de l'Avent et retentit comme une antienne de l'année liturgique tout entière. Ecoutons-la à nouveau: "Faites-en l'annonce aux peuples: Voici que Dieu vient, notre Sauveur". Au début d'un nouveau cycle annuel, la liturgie invite l'Eglise à renouveler son annonce à toutes les nations et elle la résume en deux mots: "Dieu vient". Cette expression si synthétique contient une force de suggestion toujours nouvelle. Arrêtons-nous un instant pour réfléchir: on n'utilise pas le passé - Dieu est venu -, ni le futur - Dieu viendra -, mais le présent: "Dieu vient". Il s'agit, tout compte faite, d'un présent continu, c'est-à-dire d'une action toujours en cours: elle a eu lieu, elle a lieu et elle aura encore lieu. A chaque instant, "Dieu vient". Le verbe "venir" apparaît ici comme un verbe théologique, voire même "théologal", car il nous dit quelque chose qui concerne la nature même de Dieu. Annoncer que Dieu "vient" équivaut, donc, à annoncer simplement Dieu lui-même, à travers l'une de ses caractéristiques essentielles et qualifiante: être le Dieu-qui-vient.

L'Avent rappelle les croyants à prendre conscience de cette vérité et à agir en conséquence. Il retentit comme un appel salutaire dans la succession des jours, des semaines, des mois: Réveille-toi! Rappelle-toi que Dieu vient! Pas hier, pas demain, mais aujourd'hui, maintenant! L'unique vrai Dieu, "le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob", n'est pas un Dieu qui reste dans le ciel, ne s'intéressant pas à nous ni à notre histoire, mais il est le Dieu-qui-vient. C'est un Père qui ne cesse jamais de penser à nous et, avec un extrême respect pour notre liberté, qui désire nous rencontrer et nous visiter; il veut venir, demeurer parmi nous, rester avec nous. Sa "venue" est poussée par la volonté de nous libérer du mal et de la mort, de tout ce qui empêche notre véritable bonheur. Dieu vient nous sauver.

Les Pères de l'Eglise observent que la "venue" de Dieu - permanente et, pour ainsi dire, connaturelle à son être même - se concentre dans les deux principales venues du Christ, celle de son Incarnation et celle de son retour glorieux à la fin de l'histoire (cf. Cyrille de Jérusalem, Catéchèses, 15, 1: PG 33, 870). Le temps de l'Avent vit entièrement de cette polarité. Au cours des premiers jours, l'accent tombe sur l'attente de la venue ultime du Seigneur, comme le démontrent aussi les textes de la célébration des Vêpres d'aujourd'hui. Ensuite, à l'approche de Noël, prévaudra ensuite la mémoire de l'événement de Bethléem, pour reconnaître dans celui-ci la "plénitude du temps". Parmi ces deux venues "manifestes" on peut en identifier une troisième, que saint Bernard appelle "intermédiaire" et "occulte", qui se produit dans l'âme des croyants et qui jette comme un "pont" entre la première et la dernière. "Dans la première - écrit saint Bernard - le Christ fut notre rédemption, dans la dernière, il se manifestera comme notre vie, dans celle-ci il est notre repos et notre réconfort" (Disc. 5 sur l'Avent, 1). Pour cette venue du Christ, que nous pourrions appeler "incarnation spirituelle", l'archétype est toujours Marie. De même que la Vierge Mère conserva dans son coeur le Verbe fait chair, aujourd'hui aussi, chaque âme et l'Eglise tout entière sont appelées, dans leur pèlerinage terrestre, à attendre le Christ qui vient et à l'accueillir avec une foi et un amour toujours renouvelés.

La liturgie de l'Avent met ainsi en lumière la manière dont l'Eglise se fait le porte-parole de l'attente de Dieu, profondément inscrite dans l'histoire de l'humanité; une attente souvent malheureusement étouffée ou déviée vers de fausses directions. Corps mystiquement uni au Christ Tête, l'Eglise est sacrement, c'est-à-dire le signe et également l'instrument efficace de cette attente de Dieu. Dans une mesure que Lui seul connaît, la communauté chrétienne peut en hâter l'avènement final, en aidant l'humanité à aller à la rencontre du Seigneur qui vient. Et elle fait cela avant tout à travers la prière, mais pas seulement. Les "bonnes oeuvres" sont ensuite essentielles et inséparables de la prière, comme le rappelle la prière de ce Premier Dimanche de l'Avent, avec laquelle nous demandons au Père céleste de susciter en nous "la volonté d'aller à la rencontre, à travers les bonnes oeuvres", du Christ qui vient. Dans cette perspective, l'Avent est plus que jamais adapté à être un temps vécu en communion avec tous ceux - et grâce à Dieu ils sont très nombreux - qui croient en un monde plus juste et plus fraternel. Dans cet engagement pour la justice peuvent, dans une certaine mesure, se retrouver ensemble des hommes de toute nationalité et culture, des croyants et des non-croyants. Tous sont en effet animés par une aspiration commune, bien que différente dans ses motivations, en vue d'un avenir de justice et de paix.

La paix est l'objectif auquel aspire l'humanité tout entière! Pour les croyants, la "paix" est l'un des plus beaux noms de Dieu, qui désire l'entente de tous ses fils, comme j'ai également eu l'occasion de le rappeler lors de mon pèlerinage de ces derniers jours en Turquie. Un chant de paix a retenti dans les cieux lorsque Dieu s'est fait homme et est né d'une femme, dans la plénitude des temps (cf.
Ga 4,4). Commençons donc ce nouvel Avent - un temps qui nous a été donné par le Seigneur du temps - en réveillant dans nos coeurs l'attente du Dieu-qui-vient et l'espérance que son Nom soit sanctifié, que son Règne de justice et de paix vienne, que sa volonté soit faite sur la terre comme au Ciel.

Laissons-nous guider, dans cette attente, par la Vierge Marie, Mère du Dieu-qui-vient, Mère de l'espérance. Qu'Elle, que nous célébrerons Immaculée dans quelques jours, obtienne pour nous d'être trouvés saints et immaculés dans l'amour, lors de la venue de notre Seigneur Jésus Christ, à qui, avec le Père et l'Esprit Saint, soit rendu louange et gloire pour les siècles des siècles. Amen!



VISITE PASTORALE À LA PAROISSE ROMAINE SAINTE MARIE ÉTOILE DE L’ÉVANGÉLISATION II Dimanche de l'Avent, 10 décembre 2006

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Chers frères et soeurs de la paroisse "Sainte Marie Etoile de l'Evangélisation"!

Je suis heureux de me trouver parmi vous pour la consécration de cette nouvelle et belle église paroissiale: la première que, depuis que j'ai assumé la charge d'Evêque de Rome, je consacre au Seigneur. La liturgie solennelle de la consécration d'une église est un moment d'intense joie spirituelle commune pour le peuple de Dieu qui vit sur ce territoire: je m'unis de tout coeur à votre joie. Je salue avec affection le Cardinal Vicaire de Rome, Camillo Ruini; l'Evêque auxiliaire du Secteur sud, Mgr Paolino Schiavon, et l'Auxiliaire, Mgr Ernesto Mandara, Secrétaire de l'Oeuvre romaine pour la préservation de la Foi et pour la réalisation de nouvelles églises à Rome. Mes remerciements sincères s'adressent à eux et à ceux qui, à divers titres, ont contribué à la réalisation de ce nouveau centre paroissial. Cette paroisse est inaugurée pendant la période de l'Avent que, depuis désormais seize ans, le diocèse de Rome consacre à la sensibilisation et à la récolte de fonds pour la réalisation des nouvelles églises dans les banlieues de la ville. Cette dernière s'ajoute aux plus de cinquante complexes paroissiaux déjà réalisés au cours de ces années, grâce au soutien économique du Vicariat, à la contribution de nombreux fidèles et à l'attention des autorités civiles. Je demande à tous les fidèles et aux citoyens de bonne volonté de poursuivre leur engagement avec générosité, afin que les quartiers qui en sont encore privés puissent avoir au plus tôt un siège pour leur paroisse. Dans notre contexte social largement sécularisé, la paroisse est surtout un phare qui fait rayonner la lumière de la foi et qui vient ainsi à la rencontre des désirs les plus profonds et vrais du coeur de l'homme, donnant une signification et de l'espérance à la vie des personnes et des familles.

Je salue votre curé, les prêtres qui sont ses collaborateurs, les membres du Conseil pastoral paroissial et les autres laïcs engagés dans les diverses activités pastorales. Je salue chacun de vous avec affection. Votre communauté est vivante et jeune! Jeune en raison de sa fondation, qui a eu lieu en 1989, et encore davantage en raison du début effectif de ses activités. Jeune, car dans ce quartier Torrino Nord la grande majorité des familles est jeune et les enfants et les adolescents sont donc nombreux. A votre communauté revient donc la tâche difficile et fascinante d'éduquer ses enfants à la vie et à la joie de la foi. Je suis certain qu'ensemble, dans un esprit de communion sincère, vous vous engagerez dans la préparation aux sacrements de l'initiation chrétienne et aiderez vos enfants, qui dès aujourd'hui pourront trouver ici des locaux accueillants et des structures adaptées, à croître dans l'amour et dans la fidélité au Seigneur.

Chers frères et soeurs, nous consacrons une église - un édifice dans lequel Dieu et l'homme veulent se rencontrer; une maison qui nous réunit, dans laquelle on est attiré vers Dieu, et où être ensemble avec Dieu nous unit réciproquement. Les trois lectures de cette liturgie solennelle veulent nous montrer sous des aspects très différents la signification d'un édifice sacré comme maison de Dieu et comme maison des hommes. Dans les trois lectures que nous avons entendues, trois grands thèmes nous sont apparus: la Parole de Dieu qui rassemble les hommes, dans la première lecture; la cité de Dieu qui, dans le même temps, apparaît comme l'épouse, dans la deuxième lecture et, enfin, la confession de Jésus Christ comme Fils de Dieu incarné, exprimée en premier par Pierre, qui a ainsi marqué le début de cette Eglise vivante qui se manifeste dans l'édifice matériel de chaque église. Ecoutons à présent de manière plus attentive ce que nous disent les trois lectures.

Il y a tout d'abord le récit de la ré-édification du peuple d'Israël, de la ville sainte de Jérusalem et du temple, après le retour de l'exil. Après la grande euphorie du retour dans sa patrie, le peuple - une fois arrivé - se trouve face à un pays désert. Comment le ré-édifier? La reconstruction extérieure, si nécessaire, ne peut pas progresser si, auparavant, n'est pas reconstitué le peuple lui-même en tant que peuple - si n'est pas appliqué un critère de justice qui unisse chacun et qui réglemente la vie et l'activité de tous. Le peuple de retour a besoin, pour ainsi dire, d'une "constitution", d'une loi fondamentale pour sa vie. Et il sait que cette constitution, si elle doit être juste et durable, si elle conduit en définitive à la justice, ne peut pas être le fruit d'une invention autonome. La véritable justice ne peut pas être inventée par l'homme: celle-ci doit plutôt être découverte. Elle doit, en d'autres termes, venir de Dieu, qui est la justice. La Parole de Dieu réédifie donc la cité. Ce que la lecture nous raconte est un rappel à l'esprit de l'événement du Sinaï. Une façon de rendre présent l'événement du Sinaï: la Parole sainte de Dieu, qui indique aux hommes la voie de la justice, est solennellement lue et expliquée. Ainsi, celle-ci devient présente comme une force qui, de l'intérieur, édifie à nouveau le pays. Cela a lieu le jour de l'an. La Parole de Dieu inaugure une nouvelle année, inaugure une nouvelle heure de l'histoire. La Parole de Dieu est toujours une force de renouveau qui donne un sens et un ordre à notre temps. A la fin de la lecture se trouve la joie: les hommes sont invités au banquet solennel; ils sont exhortés à donner à ceux qui n'ont rien et à unir ainsi chacun dans la communion de la joie, qui se fonde sur la Parole de Dieu. La dernière parole de cette lecture est cette belle expression: la joie du Seigneur est notre force. Je crois qu'il n'est pas difficile de voir combien ces paroles de l'Ancien Testament sont à présent une réalité pour nous. L'édifice de l'Eglise existe pour que la Parole de Dieu puisse être écoutée, expliquée et comprise parmi nous; il existe, pour que la Parole de Dieu agisse parmi nous comme une force créatrice de justice et d'amour. Il existe, en particulier, pour qu'en lui puisse commencer la fête à laquelle Dieu veut faire participer toute l'humanité, non seulement à la fin des temps mais dès à présent. Il existe pour que soit éveillée en nous la connaissance de la justice et du bien, et il n'y a pas d'autre source pour connaître et donner force à cette connaissance de la justice et du bien que la Parole de Dieu. Il existe pour que nous apprenions à vivre la joie du Seigneur qui est notre force. Prions le Seigneur de nous rendre heureux de sa Parole; de nous rendre heureux de la foi, pour que cette joie nous renouvelle nous-mêmes, ainsi que le monde!

La lecture de la Parole de Dieu, le renouvellement de la révélation du Sinaï après l'exil sert donc alors à la communion avec Dieu et entre les hommes. Cette communion s'exprima dans la réédification du Temple, de la cité et de ses murs. Parole de Dieu et réédification de la cité sont, dans le Livre de Néhémie, en étroite relation: d'une part, sans la parole de Dieu il n'y a ni cité ni communauté; de l'autre, la Parole de Dieu ne reste pas seulement un discours, mais conduit à édifier, c'est une parole qui construit. Les textes qui suivent, dans le Livre de Néhémie, sur la construction des murs de la ville apparaissent, à une première lecture détaillée, très concrets et même prosaïques. Toutefois, ils constituent un thème vraiment spirituel et théologique. Une parole prophétique de cette époque nous dit que Dieu lui-même élève un mur de feu autour de Jérusalem (cf.
Za 2,8sq). Dieu lui-même est la défense vivante de la cité, non seulement à cette époque, mais toujours. Ainsi, le récit vétéro-testamentaire nous introduit à la vision de l'Apocalypse que nous avons écoutée en deuxième lecture. Je ne voudrais mettre en lumière que deux aspects de cette vision. La cité est l'épouse. Elle n'est pas seulement un édifice de pierre. Tout ce que l'on dit sur la cité, à travers des images grandioses, renvoie à quelque chose de vivant: à l'Eglise de pierres vivantes, dans laquelle se forme dès à présent la cité future. Cela renvoie au peuple nouveau qui, dans la fraction du pain, devient un seul corps avec le Christ (cf. 1Co 10,16sq). De même que l'homme et la femme, dans leur amour, deviennent "une seule chair", ainsi le Christ et l'humanité rassemblée dans l'Eglise deviennent, à travers l'amour du Christ, "un seul esprit" (cf. 1Co 6,17 Ep 5,29sq). Paul appelle le Christ, le nouveau, le dernier Adam: l'homme définitif. Et il l'appelle "l'être spirituel qui a donné la vie" (1Co 15,45). Avec Lui nous devenons une seule chose; avec Lui l'Eglise devient esprit dispensateur de vie. La Cité sainte, dans laquelle il n'existe plus de temple parce qu'elle est inhabitée par Dieu, est l'image de cette communauté qui se forme à partir du Christ. L'autre aspect que je voudrais mentionner sont les douze fondements de la cité, sur lesquels se trouvent les noms des douze Apôtres. Les fondements de la ville ne sont pas des pierres matérielles, mais des êtres humains - ce sont les Apôtres avec le témoignage de leur foi. Les Apôtres demeurent les fondements de base de la nouvelle cité, de l'Eglise, à travers le ministère de la succession apostolique: à travers les Evêques. Les cierges que nous allumons contre les murs des églises dans les lieux où seront faites les onctions rappellent, précisément, les Apôtres: leur foi est la véritable lumière qui illumine l'Eglise. Et dans le même temps, elle est le fondement sur laquelle celle-ci repose. La foi des Apôtres n'est pas une chose dépassée. Puisqu'elle est la vérité, elle est le fondement sur lequel nous nous trouvons, elle est la lumière grâce à laquelle nous voyons.

Venons-en à l'Evangile. Combien de fois l'avons-nous écoutée! La profession de foi de Pierre est le fondement inébranlable de l'Eglise. Avec Pierre nous disons à Jésus: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". La Parole de Dieu n'est pas seulement parole. En Jésus Christ celle-ci est présente parmi nous comme Personne. Tel est le but le plus profond de l'existence de cet édifice saint: l'église existe car en elle nous rencontrons le Christ, le Fils du Dieu vivant. Dieu a un visage. Dieu a un nom. Dans le Christ, Dieu s'est fait chair et se donne à nous dans le mystère de la Très Sainte Eucharistie. La Parole est chair. Elle se donne à nous sous les apparences du pain et devient ainsi véritablement le Pain dont nous vivons. Nous les hommes, nous vivons de la Vérité. Cette Vérité est Personne: celle-ci nous parle et nous lui parlons. L'église est le lieu de rencontre avec le Fils du Dieu vivant et, ainsi, elle est le lieu de rencontre entre nous. Telle est la joie que Dieu nous donne: Il s'est fait l'un de nous, que nous pouvons presque toucher et qui vit avec nous. La joie de Dieu est réellement notre force.

Ainsi, l'Evangile nous introduit finalement dans l'heure que nous vivons aujourd'hui. Il nous conduit vers Marie, que nous honorons ici comme l'Etoile de l'Evangélisation. A l'heure décisive de l'histoire humaine, Marie a offert sa propre personne à Dieu, son corps et son âme comme demeure. En elle, et d'elle, le Fils de Dieu a assumé la chair. A travers elle, la Parole s'est faite chair (cf. Jn 1,14). Ainsi, Marie nous dit ce qu'est l'Avent: aller à la rencontre du Seigneur qui vient à notre rencontre. L'attendre, L'écouter, Le regarder. Marie nous dit dans quel but existent les édifices des églises: ils existent pour que soit faite en nous une place à la Parole de Dieu; pour qu'en nous et à travers nous la Parole puisse aujourd'hui aussi se faire chair. Ainsi nous la saluons comme l'Etoile de l'Evangélisation: Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, afin que nous vivions l'Evangile. Aide-nous à ne pas cacher la lumière de l'Evangile sous le boisseau de notre peu de foi. Aide-nous à être, en vertu de l'Evangile, lumière pour le monde, afin que les hommes puissent voir le bien et rendre gloire au Père qui est dans les cieux (cf. Mt 5,14sq). Amen!




Benoît XVI Homélies 7116