Discours 2005-2013 1463


VISITE AU CENTRE «AD GENTES» DES MISSIONNAIRES VERBITES DE NEMI

DISCOURS

Lundi 9 juillet 2012



Je suis vraiment reconnaissant de la possibilité de revoir, à 47 ans de distance, cette maison de Nemi. J’en avais un très beau souvenir, peut-être le plus beau souvenir de tout le Concile. J’habitais au centre de Rome, au Collège Santa Maria dell’Anima, il y a avait beaucoup de bruit: ce qui est bien aussi! Mais se retrouver ici au vert, disposer de ce souffle de la nature et de cette fraîcheur de l’air était déjà en soi très bien. Et puis il y avait la compagnie de tant de grands théologiens, ayant la charge si importante et si belle de préparer un décret sur la mission.

Je me rappelle avant tout le supérieur général de cette époque, le père Schütte, qui avait souffert en Chine, il avait été condamné, puis expulsé. Il débordait de dynamisme missionnaire, de la nécessité de donner un nouvel élan à l’esprit missionnaire. Et il m’avait moi, qui étais un théologien sans grande importance, très jeune, invité je ne sais pourquoi. Mais c’était un grand don qui m’était fait.

Puis il y avait Fulton Sheen, qui nous fascinait le soir avec ses discours, le père Congar et les grands missiologues de Louvain. Ce fut pour moi un enrichissement spirituel, un grand don. C’était un décret sans grandes controverses. Il y a avait cette controverse, que je n’ai jamais vraiment comprise, entre l’école de Louvain et celle de Münster: l’objectif principal de la mission est-il l’implantatio Ecclesiae ou l’annonce Evangelii? Mais tout convergeait dans l’unique dynamisme de la nécessité d’apporter la lumière de la Parole de Dieu, la lumière de l’amour de Dieu dans le monde et de donner une joie nouvelle pour cette annonce.

1464 Et c’est ainsi qu’est né au cours de ces journées un beau et bon décret, accepté presque unanimement par tous les pères conciliaires, et qui constitue aussi selon moi un très bon complément à Lumen gentium, parce qu’on y trouve une ecclésiologie trinitaire, qui part surtout de l’idée classique du bonum diffusivum sui, le bien qui a la nécessité en soi d’être communiqué, d’être donné: il ne peut pas rester en lui-même, la chose bonne, la bonté elle-même est essentiellement communicatio. Et cela apparaît déjà dans le mystère trinitaire, à l’intérieur de Dieu, et plonge dans l’histoire du salut et de notre nécessité de donner aux autres le bien que nous avons reçu.

Ainsi avec ces souvenirs, j’ai souvent pensé à ces jours à Nemi qui sont en moi, comme je l’ai dit, une part essentielle de l’expérience du Concile. Et je suis heureux de voir que votre société est florissante — le père général a parlé de six mille membres dans de très nombreux pays, de nombreuses nations. Il est clair que le dynamisme missionnaire vit, et vit uniquement si il y a la joie de l’Evangile, si nous sommes dans l’expérience du bien qui vient de Dieu et qui doit et veut être communiqué. Merci pour votre dynamisme. Je vous souhaite pour ce chapitre toutes les bénédictions du Seigneur, beaucoup d’inspiration: que les mêmes forces inspiratrices de l’Esprit Saint qui nous ont accompagnés à l’époque de façon presque visible soient à nouveaux présentes parmi vous et vous aident à trouver le chemin pour votre Compagnie, ainsi que pour la mission de l’Evangile ad gentes pour les prochaines années. Merci à vous tous, que le Seigneur vous bénisse. Priez pour moi comme je prie pour vous. Merci!

CONCERT DU WEST-EASTERN DIVAN ORCHESTRA Cour du Palais apostolique de Castel Gandolfo Mercredi 11 juillet 2012

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Monsieur le président,vénérés frères,Mesdames et Messieurs,

Nous avons vécu un moment d’écoute très intense et enrichissant pour notre esprit, et nous en rendons grâce au Seigneur. Je souhaite exprimer ma vive reconnaissance au maître Daniel Barenboim et à tous les musiciens du West-Eastern Divan Orchestra qui, au cours de leur tournée d’été, ont eu la gentillesse de vouloir m’offrir ce concert, le jour de la fête de saint Benoît. Ainsi m’ont-ils permis non seulement d’apprécier en personne leur excellente interprétation, mais aussi de participer plus directement à leur parcours, entamé il y a maintenant treize ans précisément par vous, maître, avec le regretté Edward Said. Je salue cordialement le président de la République italienne, M. Giorgio Napolitano, que je remercie de sa présence et d’avoir encouragé cette initiative. Mes remerciements vont aussi au cardinal Ravasi, qui a présenté le concert avec trois belles citations significatives. Aux autres autorités ainsi qu’à vous tous, chers amis, j’étends mes salutations.

Vous pouvez imaginer combien je suis heureux d’accueillir un orchestre comme celui-ci, qui est né de la conviction, et plus encore de l’expérience que la musique unit les personnes, au-delà de toute division; parce que la musique est harmonie des différences, comme il advient chaque fois que l’on entame un concert, avec le «rite» du moment où l’on accorde les instruments. De la multiplicité des timbres des divers instruments peut sortir une sym-phonie. Mais cela n’advient pas magiquement, ni automatiquement! Cela ne se réalise que grâce au travail du chef d’orchestre et de chacun des musiciens. Un travail patient, difficile, qui exige du temps et des sacrifices, dans l’effort de s’écouter mutuellement, en évitant de trop vouloir se mettre en avant et en privilégiant la meilleure réussite de l’ensemble.

Tout en exprimant ces pensées, mon esprit se tourne vers la grande symphonie de la paix entre les peuples, qui n’est pas totalement réalisée. Ma génération, tout comme celle des parents du maître Barenboim, ont vécu la tragédie de la deuxième guerre mondiale et de la Shoah. Il est très significatif que vous, Maître, après avoir atteint les plus hauts sommets pour un musicien, vous ayez voulu donner vie à un projet comme celui du West-Eastern Divan Orchestra: une formation où jouent ensemble des musiciens israéliens, palestiniens et d’autres pays arabes; des personnes de religions juive, musulmane et chrétienne. Les nombreuses distinctions que vous et cet orchestre avez reçues, démontrent, dans le même temps, l’excellence professionnelle et l’engagement éthique et spirituel. Nous l’avons entendu ce soir également, en écoutant la cinquième et la sixième symphonies de Ludwig van Beethoven.

Dans ce choix aussi, dans ce rapprochement, nous pouvons voir une signification intéressante pour nous. Ces deux très célèbres symphonies expriment deux aspects de la vie: le drame et la paix, la lutte de l’homme contre le destin contraire et la plongée rassérénante dans un milieu bucolique. Beethoven travailla à ces deux oeuvres, en particulier à leur achèvement, presque au même moment. Si bien qu’elles furent interprétées la première fois ensemble — comme ce soir — lors du mémorable concert du 22 décembre 1808 à Vienne. Le message que je voudrais en tirer aujourd’hui est le suivant: pour parvenir à la paix il faut s’engager, en laissant de côté la violence et les armes, s’engager à travers la conversion personnelle et communautaire, à travers le dialogue et la recherche patiente d’ententes possibles.

Je remercie donc de tout coeur le maître Barenboim et le West-Eastern Divan Orchestra pour nous avoir apporté le témoignage de cette voie. A chacun d’eux j’adresse le souhait et la prière pour qu’il continue de semer dans le monde l’espérance de la paix à travers le langage universel de la musique.

1465 Merci et bonne soirée à tous!
Aout 2012

PÈLERINAGE DE L'ARCHIDIOCÈSE DE MUNICH ET FREISING:

«SOIRÉE BAVAROISE» EN L'HONNEUR DU SAINT-PÈRE Castel Gandolfo Vendredi 3 août 2012

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Messieurs les cardinaux,
chers confrères,
chers amis!

Au terme de cette «soirée bavaroise», je ne peux que vous dire de tout coeur un «Vergelt’s Gott» [«Dieu vous en rende grâce»]. Cela a été beau d’être ici, au centre du Latium, à Castel Gandolfo, et dans le même temps en Bavière. J’ai été véritablement «dahoam» [chez moi] et je dois féliciter le cardinal Marx, car il réussit très bien à prononcer ce mot!

Nous avons pu constater que la culture bavaroise est une culture joyeuse: nous ne sommes pas des personnes rudes, il ne s’agit pas de simple divertissement, mais c’est une culture joyeuse, imprégnée de joie; elle naît d’une acceptation intérieure du monde, d’un oui intérieur à la vie qui est un oui à la joie. Elle se fonde sur le fait que nous sommes en harmonie avec la Création, en harmonie avec le Créateur lui-même et que pour cela, nous savons qu’il est beau d’être une personne. C’est vrai, il faut dire que Dieu, en Bavière, nous a facilité le travail: il nous a donné un monde si beau, une terre si belle, qu’il devient facile de reconnaître que Dieu est bon et en être heureux. Mais dans le même temps, Il a également fait en sorte que les hommes qui vivent sur cette terre, précisément à partir de leur «oui», aient su lui donner sa pleine beauté; ce n’est qu’à travers la culture des personnes, à travers leur foi, leur joie, les chants, la musique et l’art que cette terre est devenue aussi belle que le voulait le Créateur, non pas seul, mais avec l’aide des hommes. Or, on pourrait dire: mais est-t-il permis d’être si heureux alors que le monde est rempli de souffrance, qu’il existe tant d’obscurité et de mal? Est-il permis d’être si insouciants et joyeux? La réponse ne peut être que «oui»! Car en disant «non» à la joie, nous ne rendons service à personne, nous ne faisons que rendre le monde plus obscur. Et celui qui ne s’aime pas ne peut rien donner au prochain, il ne peut pas l’aider, il ne peut pas être messager de paix. Nous le savons à partir de la foi et nous le voyons chaque jour: le monde est beau et Dieu est beau. Et, parce qu’Il s’est fait homme et qu’il est venu habiter parmi nous, qu’il souffre et vit avec nous, nous le savons définitivement et concrètement: oui, Dieu est bon et il est bon d’être une personne. Nous vivons de cette joie, et en partant de cette joie, nous cherchons également à apporter la joie aux autres, à repousser le mal et à être serviteurs de la paix et de la réconciliation.

A présent, je devrais certainement vous remercier un par un, mais la mémoire d’une personne âgée n’est pas fiable. Je préfère donc l’éviter. Je voudrais toutefois remercier le cher cardinal Marx pour avoir lancé l’idée de cette «soirée», pour avoir transporté la Bavière à Rome et pour nous avoir fait voir de façon si tangible l’unité intérieure de la culture chrétienne; je voudrais le remercier d’avoir réuni les Bavarois de notre archidiocèse, de la basse Bavière jusqu’à l’«Oberland», de la région du «Rupertigau» jusqu’au «Werfenfelser Land»; je voudrais remercier la présentatrice, qui nous a offert un bavarois si parfait: je ne crois pas être capable de parler le bavarois et d’être, en même temps, si «élevé», mais elle sait le faire. Je remercie tous les groupes, les instruments à vent... Mais je ne vais pas commencer. Vous le savez: tout m’a profondément touché, et je suis reconnaissant et heureux de tout cela. Certes, les «Gebirgsschützen» que je n’ai pu entendre que de loin, méritent un remerciement particulier, car je suis un «Schütze» honoraire même si, à l’époque, j’ai été un «Schütze» médiocre. Je remercie également particulièrement le cardinal Wetter d’être venu: tu es mon successeur direct sur le siège de saint Corbinien; tu as guidé pendant un quart de siècle l’archidiocèse en bon Pasteur: merci d’avoir été présent!

1466 Cardinal Bertello, merci pour votre présence. J’espère que vous aussi avez perçu combien la Bavière est belle et la culture de la Bavière est belle.

A présent, avec mon remerciement, je ne peux que vous donner ma Bénédiction, mais auparavant, récitons ensemble l’Angelus, et dans la mesure où nous le connaissons, l’«Andachtsjoller» [chant religieux sous forme de jodler]. De tout coeur «Vergelt’s Gott» [Dieu vous en rende grâces]!

CONCERT OFFERT PAR LA CARITAS DE RATISBONNE Castel Gandolfo, Cour du Palais apostolique Samedi 11 août 2012

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Révérends confrères, chers amis !

Au terme de ce beau « panorama » de musiques vocales et instrumentales, il ne me reste qu’à dire de tout coeur aux musiciens un « Vergelt’s Gott » (Le Seigneur vous rende grâces). Avec le programme de ce soir, vous nous avez offert un aperçu de la diversité de la créativité musicale et de l’ampleur de l’harmonie. La musique n’est pas une succession de sons; elle possède un rythme, et dans le même temps, elle est cohésion et harmonie ; elle possède une structure et une profondeur. Nous avons pu apprécier tout cela de façon merveilleuse non seulement dans les chorales à plusieurs voix, exécutées avec une grande force expressive par le groupe vocal Cantico dirigé par Mme Edeltraut Appl, mais également dans les magnifiques passages musicaux pour instrument que nous avons pu écouter à travers l’exécution de M. Thomas Beckmann, de son épouse Kayoko et de Mme Kasahara. Nous avons tous écouté avec émerveillement — vous vous en serez aperçus — le son chaud et la plénitude des timbres du violoncelle. La musique est l’expression de l’esprit, d’un lieu intérieur de la personne, créé pour tout ce qui est vrai, bon et beau. Ce n’est pas un hasard si, souvent, la musique accompagne notre prière. Elle fait résonner nos sens et notre âme lorsque, dans la prière, nous rencontrons Dieu.

Aujourd’hui, dans la liturgie, nous faisons mémoire de sainte Claire. Dans un hymne à la sainte, on lit : « De la clarté de Dieu, tu as reçu la lumière. Tu lui as laissé une place, elle a grandi en toi, et s’est diffusée dans le monde ; éclaire nos coeurs ». Telle est l’attitude de fond qui remplit l’homme et lui donne la paix ; l’ouverture à la claritas divine, la beauté resplendissante et la force vitale du Créateur, qui nous anime et nous permet de nous dépasser nous-mêmes. Aujourd’hui, nous avons rencontré cette claritas de façon merveilleuse, et celle-ci nous a illuminés. Ainsi est-ce une conséquence naturelle que les artistes, en partant de leur profonde expérience de la beauté, s’engagent pour le bien et offrent à leur tour une aide et un soutien aux personnes dans le besoin. Ils transmettent le bien qu’ils ont reçu en don, et celui-ci se diffuse dans le monde. Ainsi croît l’être humain, il devient transparent et conscient de la présence et de l’action de son Créateur. Certainement, cela pourra être confirmé par M. Beckmann et tous ceux qui avec lui, se sont engagés dans l’oeuvre caritative « Gemeinsam gegen die Kälte » (« Ensemble contre le froid »). Nous avons compris que ce « Gemeinsam gegen die Kälte » ne répond pas à un objectif qui est imposé de l’extérieur, mais vient de plus loin, de la musique qui surmonte le froid qui est en nous et ouvre le coeur. À vous tous, je souhaite de tout coeur beaucoup de succès pour votre engagement musical dans les années à venir, ainsi qu’une abondance de Bénédictions de Dieu pour votre engagement caritatif. À tous les interprètes, une fois de plus merci de tout coeur pour cette belle soirée.

Plaçons toute chose sous la Bénédiction de Dieu ! Je vous donne à tous ma Bénédiction apostolique.

Merci de tout coeur ! Bonne nuit.



AUX NOUVEAUX ÉVÊQUES DES TERRITOIRES DE MISSION, PARTICIPANT AU COURS ORGANISÉ PAR LA CONGRÉGATION POUR L'ÉVANGÉLISATION DES PEUPLES Vendredi 7 septembre 2012

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Palais Apostolique de Castel Gandolfo, Salle des Suisses



Chers frères,

Je suis heureux de vous rencontrer au moment où vous êtes réunis à Rome pour un cours de formation des évêques récemment nommés, organisé par la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Je salue cordialement le cardinal Fernando Filoni, préfet du dicastère, et je le remercie pour les paroles courtoises, qu’il m’a adressées aussi en votre nom. Je salue Mgr Savio Hon Tai-Fai et Mgr Protase Rugambwa, secrétaire et secrétaire-adjoint de la congrégation; je leur exprime, ainsi qu’à tous ceux qui contribuent à la bonne réussite du séminaire, ma reconnaissance. Ce cours se déroule à proximité de l’Année de la foi, un don précieux du Seigneur à son Église pour aider les baptisés à prendre conscience de leur foi et à la communiquer à ceux qui n’en ont pas encore expérimenté la beauté.

Les communautés dont vous êtes pasteurs en Afrique, Asie, Amérique latine et Océanie, bien que dans des situations différentes, sont toutes engagées dans la première évangélisation et dans l’oeuvre de consolidation de la foi. Vous en percevez les joies et les espérances, ainsi que les blessures et les inquiétudes, tout comme l’apôtre Paul, qui écrivait : « En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église » (
Col 1,24). Et il ajoutait : « Et c’est bien pour cette cause que je me fatigue à lutter, avec son énergie qui agit en moi avec puissance » (v. 29). Que dans votre coeur soit toujours ferme la confiance dans le Seigneur ; l’Église est la sienne, et c’est Lui qui la conduit aussi bien dans les moments difficiles que de sérénité. Vos communautés sont presque toutes de fondation récente, et elles présentent les qualités et les faiblesses liées à leur brève histoire. Elles montrent une foi sincère et joyeuse, vivante et créative, mais qui souvent n’est pas encore enracinée. En elles, l’enthousiasme et le zèle apostolique alternent avec des moments d’instabilité et d’incohérence. Des frictions et des abandons apparaissent çà et là. Toutefois, ce sont des Églises qui mûrissent progressivement grâce à l’action pastorale, mais aussi au don de cette communio sanctorum, qui permet une véritable osmose de grâce entre les Églises d’antique tradition et celles de constitution récente, ainsi que, avant tout, entre l’Église céleste et celle qui est en pèlerinage. Depuis quelque temps on constate une diminution des missionnaires, contrebalancée toutefois par l’augmentation du clergé diocésain et religieux. L’augmentation quantitative de prêtres autochtones produit aussi une nouvelle forme de coopération missionnaire : certaines Églises jeunes ont commencé à envoyer leurs prêtres à des Églises soeurs dépourvues de clergé dans le même pays, ou dans des nations du même continent ; c’est une communion qui doit toujours animer l’action évangélisatrice.

Les jeunes Églises constituent donc un signe d’espérance pour l’avenir de l’Église universelle. Dans ce contexte, chers frères, je vous encourage à ne pas épargner force et courage pour une oeuvre missionnaire zélée, en vous souvenant du don de grâce qui a été semé en vous à travers l’ordination épiscopale, et que l’on peut résumer dans les tria munera d’enseigner, sanctifier et gouverner. Ayez à coeur la missio ad gentes, l’inculturation de la foi, la formation des candidats au sacerdoce, l’attention au clergé diocésain, aux religieux, aux religieuses et aux laïcs. L’Église naît de la mission et croît avec la mission. Faites vôtre l’appel intérieur de l’Apôtre des nations : « Caritas Christi urget nos » (2Co 5,14). Qu’une inculturation correcte de la foi vous aide à incarner l’Évangile dans les cultures des peuples et à prendre ce qu’il y a de bon en elles. C’est un processus long et difficile qui ne doit en aucune manière compromettre la spécificité et l’intégrité de la foi chrétienne (cf. Enc. Redemptoris missio RMi 52). La mission exige des pasteurs configurés au Christ par la sainteté de leur vie, prudents et clairvoyants, prêts à s’offrir généreusement pour l’Évangile et à porter dans leur coeur la sollicitude pour toutes les Églises.

Veillez sur le troupeau, en ayant une attention spécifique pour les prêtres. Guidez-les par l’exemple, vivez en communion avec eux, soyez disponibles pour les écouter et les accueillir avec une bienveillance paternelle, en mettant en valeur leurs capacités différentes. Engagez-vous à assurer à vos prêtres des rencontres de formation spécifiques et périodiques. Faites en sorte que l’Eucharistie soit toujours au coeur de leur existence et la raison d’être de leur ministère. Ayez sur le monde d’aujourd’hui un regard de foi, pour le comprendre en profondeur, et un coeur généreux, prêt à entrer en communion avec les femmes et les hommes de notre temps. Ne manquez pas à votre première responsabilité d’hommes de Dieu, appelés à la prière et au service de sa Parole pour le bien du troupeau. Que l’on puisse dire de vous aussi ce que le prêtre Onas affirmait à propos du prophète Jérémie : « Celui-ci est l’ami de ses frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour la ville sainte tout entière » (2M 15,14). Gardez le regard fixé sur Jésus, le pasteur des pasteurs : le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui parlent à Dieu, pour pouvoir parler de Dieu. Ce n’est qu’ainsi que la Parole de salut portera du fruit (cf. Discours au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, 15 octobre 2011).

Chers frères, vos Églises connaissent bien le contexte d’instabilité qui pèse de façon préoccupante sur la vie quotidienne des personnes. Les urgences alimentaires, médicales et éducatives interrogent les communautés ecclésiales et les impliquent de façon directe. Leur attention et leur action est d’ailleurs appréciée et louée. Aux catastrophes naturelles viennent s’ajouter des discriminations culturelles et religieuses, des intolérances et une attitude factieuse, fruit de fondamentalismes qui révèlent des visions anthropologiques erronées et qui conduisent à sous-évaluer, sinon à méconnaître le droit à la liberté religieuse, le respect des plus faibles surtout des enfants, des femmes et des porteurs de handicap. Enfin, les conflits réaffleurant entre les ethnies et les castes, qui causent des violences injustifiables, pèsent également. Faites confiance à l’Évangile, à sa force rénovatrice, à sa capacité de réveiller les consciences et de provoquer de l’intérieur le rachat des personnes et la création d’une nouvelle fraternité. La diffusion de la Parole du Seigneur fait fleurir le don de la réconciliation et favorise l’unité des peuples.

Dans le message pour la prochaine Journée mondiale missionnaire, j’ai voulu rappeler que la foi est un don qu’il faut accueillir dans son coeur et dans sa vie, et dont il faut toujours rendre grâce au Seigneur. Mais la foi est donnée pour être partagée ; un talent offert pour porter du fruit ; une lumière qu’il est interdit de garder cachée. La foi est le don le plus important qui nous a été fait dans la vie : nous ne pouvons pas le garder uniquement pour nous ! « Tous... ont le droit de connaître la valeur de ce don et d’y accéder », dit Jean-Paul II dans l’encyclique Redemptoris missio (n. 11). Le Serviteur de Dieu Paul VI, en réaffirmant la priorité de l’évangélisation, disait : « Les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins, grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons pas l’Évangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte ou par suite d’idées fausses nous omettons de l’annoncer ? » (Exhort. ap. Evangelii nuntiandi, n. 80). Ces questions résonnent dans notre coeur comme un appel à écouter l’absolue priorité de la tâche de l’évangélisation. Chers frères, je vous confie ainsi que vos communautés à la Très Sainte Vierge Marie, première disciple du Seigneur et première évangélisatrice, ayant donné au monde le Verbe de Dieu fait chair. Qu’Elle, Étoile de l’Évangélisation, oriente toujours vos pas. C’est à cette fin que je vous donne la Bénédiction apostolique.

AUX PARTICIPANTS AU 23e CONGRÈS

MARIOLOGIQUE MARIAL INTERNATIONAL Cour du Palais Apostolique de Castel Gandolfo Samedi 8 septembre 2012



1468 Chers frères et soeurs,

C’est avec une grande joie que je vous accueille tous ici, à Castel Gandolfo, presque en conclusion du XXIIIe Congrès mariologique marial international. Vous réfléchissez de façon très opportune sur le thème : « La mariologie à partir du Concile Vatican ii. Réception, bilan et perspective », étant donné que nous nous apprêtons à rappeler et à célébrer le 50e anniversaire de l’ouverture de la grande assemblée, le 11 octobre 1962.

Je salue cordialement le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, président du Congrès; le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture et du Conseil de coordination entre les Académies pontificales, ainsi que le président et les autorités académiques de l’Académie pontificale mariale internationale, à laquelle je suis reconnaissant pour l’organisation de cet événement important. J’adresse un salut également aux évêques, aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, aux présidents et aux représentants des sociétés mariologiques présentes, aux experts de mariologie et, enfin, à tous ceux qui participent aux travaux du Congrès.

Le bienheureux Jean XXIII a voulu que le Concile oecuménique Vatican ii s’ouvre précisément le 11 octobre, le jour même où, en 431, le Concile d’Ephèse avait proclamé Marie « Theotokos », Mère de Dieu (cf. AAS 54, 1962, 67-68). En cette circonstance, il commença son discours avec des paroles significatives et programmatiques : « Gaudet Mater Ecclesia quod, singulari Divinae providentiae munere, optatissimus iam dies illuxit, quo, auspice Deipara Virgine, cuius materna dignitas hodie festo ritu recolitur, hic ad Beati Petri sepulchrum Concilium Oecumenicum Vaticanum Secundum sollemniter initium capit ». [« Notre Mère, la Sainte Église, se réjouit de ce que, par un don singulier de la divine Providence, luit ce jour tant désiré de l’ouverture solennelle, auprès de la tombe de saint Pierre, du deuxième Concile oecuménique du Vatican, placé sous la protection maternelle de la Vierge Mère de Dieu, dont la liturgie célèbre aujourd’hui la maternité divine »).

Comme vous le savez, le 11 octobre prochain, pour rappeler cet événement extraordinaire, sera ouverte solennellement l’Année de la foi, que j’ai voulu proclamer avec le Motu proprio Porta fidei, dans lequel, en présentant Marie comme modèle exemplaire de foi, j’invoque sa protection et son intercession spéciales sur le chemin de l’Église, en Lui confiant ce temps de grâce, à Elle qui est bienheureuse parce qu’elle a cru. Aujourd’hui aussi, chers frères et soeurs, l’Église se réjouit dans la célébration liturgique de la Nativité de la bienheureuse Vierge Marie, la Toute Sainte, aurore de notre salut.

Le sens de cette fête mariale nous est rappelé par saint André de Crète, qui a vécu entre le VIIe et le VIIIe siècle, dans l’une de ses célèbres Homélies pour la Fête de la Nativité de Marie, dans laquelle l’événement est présenté comme un élément précieux de la mosaïque extraordinaire qu’est le dessein divin de salut de l’humanité : « Le mystère de Dieu qui devient homme, la divinisation de l’homme assumé par le Verbe, représentent la somme des biens que le Christ nous a donnés, la révélation du plan divin et l’échec de toute présomption d’autosuffisance humaine. La venue de Dieu parmi les hommes, comme lumière resplendissante et réalité divine claire et visible, est le grand don merveilleux du salut qui nous est prodigué. La célébration d’aujourd’hui honore la nativité de la Mère de Dieu. Mais la véritable signification et l’objectif de cet événement est l’incarnation du Verbe. En effet, Marie naît, est allaitée et grandit pour être la Mère du Roi des siècles, de Dieu » (Discours I : ). Ce témoignage important et ancien nous conduit au coeur du thème sur lequel vous réfléchissez et que le Concile Vatican ii a déjà voulu souligner dans le titre du chapitre VIII de la Constitution dogmatique sur l’Église, Lumen gentium : « La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Église ». Il s’agit du « nexus mysteriorum », du lien intime entre les mystères de la foi chrétienne, que le Concile a indiqué comme horizon pour comprendre chaque élément individuel et les diverses affirmations du patrimoine de la foi catholique.

Dans le Concile, auquel j’ai participé en tant qu'expert comme jeune théologien, j’ai eu l’occasion de voir les diverses façons d’aborder les thématiques concernant la figure et le rôle de la bienheureuse Vierge Marie dans l’histoire du salut. Au cours de la seconde session du Concile, un groupe nombreux de Pères ont demandé que l’on traite de la Vierge au sein de la Constitution sur l’Église, tandis qu’un groupe tout aussi nombreux a soutenu la nécessité d’un document spécifique qui mette en lumière de façon adéquate la dignité, les privilèges et le rôle singulier de Marie dans la rédemption opérée par le Christ. Avec le vote du 29 octobre 1963 il a été décidé d’opter pour la première proposition, et le schéma de la Constitution dogmatique sur l’Église fut enrichi du chapitre sur la Mère de Dieu, dans lequel la figure de Marie, relue et à nouveau présentée à partir de la Parole de Dieu, des textes de la tradition patristique et liturgique, ainsi que d’une ample réflexion théologique et spirituelle, apparaît dans toute sa beauté et sa singularité et étroitement inscrite dans les mystères fondamentaux de la foi chrétienne. Marie, dont est soulignée avant tout la foi, est comprise dans le mystère d’amour et de communion de la Très Sainte Trinité ; sa coopération au plan divin du salut et à l’unique médiation du Christ est clairement affirmée et mise en juste relief, en faisant ainsi d’elle un modèle et un point de référence pour l’Église, qui en Elle, se reconnaît elle-même, ainsi que sa vocation et sa mission. La piété populaire, qui a toujours été dédiée à Marie, apparaît enfin nourrie par des références bibliques et patristiques. Certes, le texte conciliaire n’a pas épuisé toutes les problématiques relatives à la figure de la Mère de Dieu, mais il constitue l’horizon herméneutique essentiel pour toute réflexion ultérieure, qu’elle soit de caractère théologique, ou de caractère plus purement spirituel et pastoral. Il représente, en outre, un précieux point d’équilibre, toujours nécessaire, entre la rationalité théologique et l’affectivité croyante. La figure singulière de la Mère de Dieu doit être comprise et approfondie à partir de perspectives diverses et complémentaires: alors que la via veritatis reste toujours valide et nécessaire, on ne peut pas ne pas parcourir aussi la via pulchritudinis et la via amoris pour découvrir et contempler encore plus profondément la foi cristalline et solide de Marie, son amour pour Dieu, son espérance inébranlable. C’est pourquoi, dans l’exhortation apostolique Verbum Domini, j’ai adressé une invitation à poursuivre sur la ligne dictée par le Concile (cf. n. 27), invitation que je vous adresse cordialement, chers amis et experts. Offrez votre contribution compétente de réflexion et de proposition pastorale, afin que l’imminente Année de la foi puisse représenter pour tous les croyants dans le Christ un vrai temps de grâce, dans lequel la foi de Marie nous précède et nous accompagne comme un phare lumineux et comme modèle de plénitude et de maturité chrétienne vers lequel se tourner avec confiance et auquel puiser enthousiasme et joie pour vivre avec toujours plus d’engagement et de cohérence notre vocation de fils de Dieu, frères en Christ, membres vivants de son Corps qui est l’Église.

Je vous confie tous, ainsi que votre activité de recherche, à la protection maternelle de Marie et je vous donne une Bénédiction apostolique particulière. Merci.

AU SECOND GROUPE D'ÉVÊQUES DE COLOMBIE

EN VISITE AD LIMINA APOSTOLORUM Salle du Consistoire, Palais Apostolique de Castel Gandolfo Lundi 10 septembre 2012



Chers frères dans l’épiscopat,

1469 1. C’est avec une profonde joie que je vous souhaite une cordiale bienvenue à cette rencontre de communion avec l’Evêque de Rome et chef du Collège épiscopal. Je remercie Mgr Ricardo Tobón Restrepo, archevêque de Medellín, pour les paroles cordiales avec lesquelles il m’a exprimé l’affection des évêques, des prêtres, des diacres, des communautés religieuses et des fidèles laïcs colombiens, ainsi que les grandes lignes de la tâche pastorale qui est réalisée dans vos Églises particulières, qui avancent dans leur pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu (cf. Lumen gentium LG 8).

2. Votre visite aux tombeaux des princes des apôtres, comme vous le savez bien, constitue un moment important pour la vie des circonscriptions ecclésiastiques dont vous êtes les pasteurs, car elle consolide les liens de foi et de communion qui vous unissent au Successeur de saint Pierre et à tout le corps ecclésial. Pour le Pape aussi, c’est une occasion qui revêt une signification profonde, car en elle s’exprime sa sollicitude pour toutes les Églises. Que votre présence à Rome soit donc une occasion de raviver l’unité effective et affective avec le pasteur de l’Église universelle et également entre vous, afin que s’intensifie en tous, et se renforce positivement parmi les fidèles, l’idéal qui distingue la communauté ecclésiale depuis ses débuts : elle « n’avait qu’un coeur et qu’une âme » (Ac 4,32).

L’histoire de la Colombie est marquée de façon indélébile par la profonde foi catholique de son peuple, par son amour pour l’Eucharistie, sa dévotion à la Vierge Marie et le témoignage de charité d’insignes pasteurs et laïcs. L’annonce de l’Évangile a porté des fruits parmi vous à travers d’abondantes vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, dans la disponibilité manifestée pour la mission ad gentes, dans la naissance de mouvements apostoliques, ainsi que dans la vitalité pastorale des communautés paroissiales. À côté de tout cela, vous avez cependant vous-mêmes constaté les effets dévastateurs d’une sécularisation croissante, qui influence fortement les styles de vie et bouleverse l’échelle de valeurs des personnes, en ébranlant les fondements de la foi catholique, du mariage, de la famille et de la morale chrétienne. À ce propos, la défense inlassable et la promotion de l’institution familiale continue d’être une priorité pastorale pour vous. C’est pourquoi, dans les difficultés, je vous invite à ne pas abandonner vos efforts et à continuer de proclamer la vérité intégrale de la famille, fondée sur le mariage comme Église domestique et sanctuaire de la vie (cf. Discours en conclusion de la ve rencontre mondiale des familles, Valence, 8 juillet 2006).

4. Le programme global (2012-2020) de la Conférence épiscopale indique comme objectif général celui de « promouvoir des processus de nouvelle évangélisation, qui forment des disciples missionnaires, encouragent la communion ecclésiale et influent sur la société à partir des valeurs de l’Évangile » (cf. n. 5.1). J’accompagne par ma prière cette intention, que j’ai déjà eu l’occasion de commenter en inaugurant la ve Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes, à Aparecida, en demandant à Dieu que, en la réalisant, les ministres de l’Eglise ne se lassent pas de s’identifier avec les sentiments du Christ, Bon Pasteur, en répondant aux besoins de tous avec un coeur miséricordieux, pour leur offrir la lumière de sa Parole. De cette façon, le dynamisme de renouveau intérieur conduira vos concitoyens à raviver leur amour pour le Seigneur, source dont pourront naître des chemins en mesure de diffuser une ferme espérance pour vivre la foi de façon responsable et joyeuse et le faire rayonner dans tous les milieux (cf. Discours inaugural).

5. Avec un esprit paternel, consacrez le meilleur de votre ministère aux prêtres, aux diacres et aux religieux confiés à vos soins. Accordez-leur l’attention qu’exige leur vie spirituelle, intellectuelle et matérielle, afin qu’ils puissent vivre de façon fidèle et féconde leur ministère. Et si nécessaire, ne craignez pas de leur apporter une correction et une orientation opportune, éclairante et caritative. Mais surtout, soyez pour eux des modèles de vie et de dévouement à la mission reçue du Christ. Et ne cessez pas de privilégier le soin des vocations et la formation initiale des candidats aux ordres sacrés ou à la vie religieuse, en les aidant à discerner l’authenticité de l’appel de Dieu, afin qu’ils y répondent avec générosité et droiture. À cet égard, il sera opportun que, suivant les orientations du Magistère, vous favorisiez la révision des contenus et des méthodes de leur formation, avec le désir que celle-ci réponde aux défis du moment présent, ainsi qu’aux besoins et aux urgences du Peuple de Dieu. De la même façon, il est important de promouvoir une pastorale des jeunes adaptée, à travers laquelle les nouvelles générations puissent percevoir clairement que le Christ les cherche et désire leur offrir son amitié (cf. Jn 15,13-15). Il a donné sa vie, afin qu’ils aient la vie en abondance, afin que leur coeur ne se laisse pas entraîner par la médiocrité ou par des propositions qui finissent pas laisser derrière elles un vide et une tristesse. Il désire aider tous ceux qui ont l’avenir devant eux à réaliser leurs plus nobles aspirations, afin qu’ils apportent une sève féconde à la société et qu’elle avance ainsi le long des chemins de la protection de l’environnement, du progrès ordonné et de la solidarité réelle.

6. En dépit de certains signes encourageants, la violence continue d’engendrer la douleur, la mort et l’injustice chez de nombreux frères en Colombie. Tandis que j’exprime ma reconnaissance et mes remerciements pour la mission pastorale qui se réalise, très souvent dans des lieux difficiles et dangereux, en faveur de nombreuses personnes qui souffrent injustement dans votre bien-aimée nation, je vous encourage à continuer de contribuer à protéger la vie humaine et à cultiver la paix, en vous inspirant à cette fin de l’exemple de notre Sauveur, et en suppliant humblement sa grâce. Semez l’Évangile et recueillez la réconciliation, en sachant que, là où arrive le Christ, un chemin s’ouvre pour l’entente, la haine cède le pas au pardon et la rivalité se transforme en fraternité.

7. Chers frères dans l’épiscopat, en vous assurant une fois de plus de ma proximité et de ma bienveillance, je confie chacun de vous à la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, vénérée sous son titre de Nuestra Señora de Chiquinquirá. Qu’elle intercède pour les ministres ordonnés, les religieux, les religieuses, les séminaristes, les catéchistes et les fidèles de chacun de vos archidiocèses et diocèses, en approfondissant en tous le désir d’aimer et de servir son Fils divin. Je donne à tous une Bénédiction apostolique affectueuse, en gage d’abondantes faveurs célestes.

Discours 2005-2013 1463