Benoît XVI Homélies 24126

MESSE DE MINUIT - 24 décembre 2006

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SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR

Basilique Vaticane

Dimanche 24 décembre 2006

Chers Frères et Soeurs,


Nous venons d’écouter dans l’Évangile les paroles que les Anges, dans la nuit sainte, ont adressées aux bergers et que maintenant l’Église nous adresse: «Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire» (
Lc 2,11 ss). Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et avec sa pauvreté. C’est seulement avec le coeur que les bergers pourront voir qu’en cet enfant, est devenue réalité la promesse du prophète Isaïe que nous venons d’entendre dans la première lecture: «Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; l’insigne du pouvoir est sur ses épaules» (Is 9,5). À nous non plus il n’a pas été donné un signe différent. Par le message de l’Évangile, l’ange de Dieu nous invite, nous aussi, à nous mettre en chemin avec le coeur, pour voir l’enfant qui est couché dans la mangeoire.

Le signe de Dieu est la simplicité. Le signe de Dieu est l’enfant. Le signe de Dieu est qu’Il se fait petit pour nous. Telle est sa façon de régner. Il ne vient pas avec puissance ni grandeur extérieure. Il vient comme un enfant – sans défense et ayant besoin de notre aide. Il ne veut pas s’imposer par la force. Il nous enlève la peur de sa grandeur. Il demande notre amour: c’est pourquoi il se fait enfant. Il ne veut rien d’autre de nous, si ce n’est notre amour, par lequel nous apprenons spontanément à entrer dans ses sentiments, dans sa pensée et dans sa volonté – nous apprenons à vivre avec lui et à pratiquer aussi avec lui l’humilité du renoncement, qui fait partie de l’essence de l’amour. Dieu s’est fait petit pour que nous puissions le comprendre, l’accueillir, l’aimer. Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église trouvaient une parole du prophète Isaïe, que Paul citait aussi, pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire: «Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée» (cf. Is 10,23 Rm 9,28). Les Pères l’interprétaient dans un double sens. Le Fils lui-même est la Parole, le Logos; la Parole éternelle s’est faite petite – si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable. Ainsi, Dieu nous enseigne à aimer les petits. Il nous enseigne de même à aimer les faibles. De cette manière, il nous enseigne le respect face aux enfants. L’enfant de Bethléem oriente notre regard vers tous les enfants qui, dans le monde, souffrent et qui sont soumis à des abus, ceux qui sont nés comme ceux qui ne sont pas nés. Vers les enfants qui, comme soldats, sont conduits dans le monde de la violence; vers les enfants qui doivent mendier; vers les enfants qui souffrent de la misère et de la faim; vers les enfants qui ne font l’expérience d’aucun amour. En chacun d’eux, il y a l’enfant de Bethléem qui nous interpelle; le Dieu qui s’est fait petit nous interpelle. En cette nuit, prions pour que l’éclat de l’amour de Dieu caresse tous ces enfants, et demandons à Dieu de nous aider à faire ce qui est en notre pouvoir pour que soit respectée la dignité des enfants; que pour tous jaillisse la lumière de l’amour, dont l’homme a plus besoin que des choses matérielles nécessaires pour vivre.

Nous sommes ainsi arrivés à la deuxième signification que les Pères ont trouvée dans la phrase: «Dieu a abrégé sa Parole». La Parole que Dieu nous communique dans les livres de l’Écriture Sainte était, au fil du temps, devenue longue. Longue et compliquée, non seulement pour les gens simples et analphabètes, mais même encore plus pour les personnes qui connaissaient l’Écriture Sainte, pour les savants qui, clairement, se perdaient dans les détails et dans les problèmes qui en découlaient, ne réussissant presque plus à trouver une vision d’ensemble. Jésus a «rendu brève» la Parole – il nous a fait voir à nouveau sa plus profonde simplicité et sa plus profonde unité. Tout ce que nous enseignent la Loi et les prophètes est résumé – dit-il – dans les paroles: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit... Tu aimeras ton prochain comme toi -même» (Mt 22,37-39). Tout est là – la foi entière se réduit à cet unique acte d’amour, qui englobe Dieu et les hommes. Mais aussitôt se font jour de nouveau des questions: comment pouvons-nous aimer Dieu de tout notre esprit, si nous avons du mal à le trouver avec notre capacité mentale ? Comment l’aimer de tout notre coeur et de toute notre âme, si ce coeur parvient à l’entrevoir seulement de loin et perçoit tant de choses contradictoires dans le monde qui voilent son visage à nos yeux ? Arrivé à ce point, les deux manières par lesquelles Dieu a «fait brève» sa Parole se rencontrent. Il n’est plus loin. Il n’est plus inconnu. Il n’est plus non inaccessible à notre coeur. Il s’est fait enfant pour nous et il a par là dissipé toute ambiguïté. Il s’est fait notre prochain, restaurant encore de cette manière l’image de l’homme qui, souvent, nous apparaît aussi peu aimable. Dieu pour nous s’est fait don. Il s’est donné lui-même. Il prend du temps pour nous. Lui, l’Éternel qui est au-delà du temps, a assumé le temps, il a tiré vers le haut notre temps, près de lui. Noël est devenu la fête des dons, pour imiter Dieu qui s’est donné lui-même à nous. Faisons en sorte que notre coeur, nos âmes et notre esprit soient touchés par ce fait. Parmi les nombreux dons que nous achetons et que nous recevons, n’oublions pas le vrai don: de nous donner les uns aux autres quelque chose de nous-mêmes. De nous donner les uns aux autres de notre temps. D’ouvrir notre temps pour Dieu. Ainsi s’évanouit l’agitation. Ainsi naît la joie, ainsi se crée la fête. Et rappelons-nous dans les repas festifs de ces jours la parole du Seigneur: «Quand tu donnes un banquet, n’invite pas ceux qui t’inviteront à leur tour, mais invite ceux qui ne sont invités par personne et qui ne sont pas en mesure de t’inviter» (cf. Lc 14,12-14). Et cela signifie aussi précisément: quand, pour Noël, tu fais des cadeaux, ne fais pas de cadeau seulement à ceux qui, à leur tour, te font des cadeaux, mais donne à ceux qui ne reçoivent de personne et ne peuvent rien te donner en échange. C’est ainsi que Dieu a agi: Il nous invite à son festin de noces, pour lequel nous ne pouvons rien donner en échange, que nous pouvons seulement recevoir avec joie. Imitons-le. Aimons Dieu et, à partir de lui, aussi l’homme, pour redécouvrir ensuite, à partir des hommes, Dieu de manière renouvelée.

Ainsi alors, s’ouvre enfin une troisième signification de l’affirmation sur la Parole devenue «brève» et «petite». Aux bergers, il fut dit qu’ils auraient trouvé l’enfant dans une mangeoire pour animaux, qui étaient les vrais habitants de l’étable. Relisant Isaïe (Is 1,3), les Pères ont déduit que, près de la mangeoire de Bethléem, il y avait un boeuf et un âne. En même temps, ils ont interprété le texte dans le sens où ce serait un symbole des Juifs et des païens – donc de l’humanité entière –, qui ont besoin, les uns les autres et chacun à sa manière, d’un sauveur: de ce Dieu qui s’est fait enfant. L’homme, pour vivre, a besoin de pain, du fruit de la terre et de son travail. Mais il ne vit pas seulement de pain. Il a besoin de nourriture pour son âme: il a besoin d’un sens qui remplit sa vie. Ainsi, pour les Pères, la mangeoire des animaux est devenue le symbole de l’autel, sur lequel est déposé le Pain, qui est le Christ lui-même: la vraie nourriture pour nos coeurs. Et nous voyons encore une fois qu’il s’est fait petit: sous l’humble apparence de l’hostie, d’un petit morceau de pain. Il se donne lui-même à nous.

C’est de tout cela que parle le signe qui a été donné aux bergers et qui nous est donné: l’enfant qui nous a été donné; l’enfant en qui Dieu s’est fait petit pour nous. Prions le Seigneur de nous donner la grâce de regarder en cette nuit la crèche avec la simplicité des bergers, pour recevoir ainsi la joie avec laquelle ils repartirent chez eux (cf Lc 2,20). Prions-le de nous donner l’humilité et la foi avec lesquelles saint Joseph regardait l’enfant que Marie avait conçu du Saint-Esprit. Prions qu’il nous donne de le regarder avec l’amour avec lequel Marie l’a regardé. Et prions qu’ainsi la lumière, que virent les bergers, nous illumine, nous aussi, et que s’accomplisse dans le monde entier ce que les anges chantèrent en cette nuit: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, que Dieu aime». Amen !


CÉLÉBRATION DES VÊPRES ET DU TE DEUM D'ACTION DE GRÂCE POUR LA FIN DE L’ANNÉE 2006

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Dimanche 31 décembre 2006



Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et le sacerdoce,
Eminentes Autorités,
Chers frères et soeurs!

Nous sommes rassemblés dans la Basilique vaticane pour rendre grâce au Seigneur au terme de l'année, et chanter ensemble le Te Deum. Je vous remercie de tout coeur, vous tous qui avez voulu vous joindre à moi en une circonstance aussi significative. Je salue, en premier lieu, Messieurs les Cardinaux, les vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, les religieux et les religieuses, les personnes consacrées et les nombreux fidèles laïcs qui représentent toute la communauté ecclésiale de Rome. Je salue en particulier le Maire de Rome et les autres Autorités présentes. En cette soirée du 31 décembre, deux perspectives s'entrecroisent: l'une est liée à la fin de l'année civile, l'autre à la solennité liturgique de la Très Sainte Mère de Dieu, qui conclut l'octave du Saint Noël. Le premier événement est commun à tous, le deuxième est propre aux croyants. Leur entrecroisement confère à cette célébration des vêpres un caractère singulier, dans une atmosphère spirituelle particulière qui invite à la réflexion.

Le premier thème, très suggestif, est celui qui est lié à la dimension du temps. Au cours des dernières heures de chaque année solaire, nous assistons à la répétition de plusieurs "rites" matériels qui, dans le contexte actuel, sont principalement inspirés par le divertissement, souvent vécu comme une évasion de la réalité, comme pour en exorciser les aspects négatifs et servir d'élément propitiatoire à d'improbables fortunes. Comme l'attitude de la communauté chrétienne doit être différente! L'Eglise est appelée à vivre cette heure en faisant siens le sentiments de la Vierge Marie. Avec Elle, elle est invitée à garder le regard tourné vers l'Enfant Jésus, nouveau Soleil apparu à l'horizon de l'humanité et, réconfortée par sa lumière, à s'empresser de lui présenter "les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres et surtout de ceux qui souffrent" (Conc. Vat. II, Const. Gaudium et spes
GS 1).

Ce sont donc deux évaluations différentes de la dimension du "temps" qui se confrontent, l'une quantitative et l'autre qualitative. D'une part, le cycle solaire avec ses rythmes; de l'autre, celle que saint Paul appelle la "plénitude du temps" (Ga 4,4), c'est-à-dire le moment culminant de l'histoire de l'univers et du genre humain, quand le Fils de Dieu naquit dans le monde. Le temps des promesses s'est accompli et, quand la grossesse de Marie est arrivée à son terme, "la terre - comme le dit un Psaume - a donné son fruit" (Ps 66,7). La venue du Messie, préannoncée par les prophètes, est l'événement qualitativement le plus important de toute l'histoire, à laquelle il confère son sens ultime et complet. Ce ne sont pas les coordonnées historique et politiques qui conditionnent les choix de Dieu, mais, au contraire, c'est l'événement de l'Incarnation qui "remplit" de valeur et de signification l'histoire. Nous qui arrivons deux mille ans après cet événement, nous pouvons affirmer tout cela, pour ainsi dire, également a posteriori, après avoir connu toute l'histoire de Jésus, jusqu'à sa mort et sa résurrection. Nous sommes les témoins, à la fois, de sa gloire et de son humilité, de la valeur immense de sa venue et de l'infini respect de Dieu pour nous les hommes et pour notre histoire. Il n'a pas rempli le temps en se déversant dans celui-ci d'en-haut, mais "de l'intérieur", en se faisant petite semence pour conduire l'humanité jusqu'à sa pleine maturité. Ce style de Dieu a eu pour effet qu'un long moment de préparation a été nécessaire pour parvenir d'Abraham à Jésus Christ, et qu'après la venue du Messie l'histoire ne se soit pas terminée, mais ait continué son cours, apparemment semblable, mais en réalité désormais visitée par Dieu et orientée vers la deuxième venue, définitive, du Seigneur, à la fin des temps. La Maternité de Marie est un symbole réel de tout cela, elle est un sacrement, pourrions-nous dire, étant en même temps un événement humain et divin.

Dans le passage de la Lettre aux Galates, que nous venons d'entendre, saint Paul affirme: "Dieu envoya son Fils, né d'une femme" (Ga 4,4). Origène commente: "Observe bien qu'il n'a pas dit: né par l'intermédiaire d'une femme, mais: né d'une femme" (Commentaire à la Lettre aux Galates, PG, 14, 1298). Cette profonde observation du grand exégète et écrivain ecclésiastique est importante: en effet, si le Fils de Dieu était né seulement par l'intermédiaire d'une femme, il n'aurait pas réellement assumé notre humanité, ce qu'il a fait, en revanche, en prenant chair "de" Marie. La maternité de Marie est donc vraiment et pleinement humaine. Dans l'expression "Dieu envoya son Fils, né d'une femme" se trouve résumée la vérité fondamentale sur Jésus comme Personne divine qui a pleinement assumé notre nature humaine. Il est le Fils de Dieu, il est engendré par Lui, et dans le même temps il est le fils d'une femme, Marie. Il vient d'elle. Il est de Dieu et de Marie. C'est pourquoi la Mère de Jésus peut être appelée et doit être appelée Mère de Dieu. Ce titre, qui en grec se dit Theotókos, apparaît probablement pour la première fois précisément dans la région d'Alexandrie d'Egypte, où dans la première moitié du III siècle vécut, justement, Origène. Il ne fut cependant défini de manière dogmatique que deux siècles plus tard, en 431, par le Concile d'Ephèse, ville dans laquelle j'ai eu la joie de me rendre en pèlerinage il y a un mois, au cours de mon voyage apostolique en Turquie. Précisément en repensant à cette inoubliable visite, comme ne pas exprimer tout ma gratitude filiale à la Sainte Mère de Dieu pour la protection spéciale qu'elle m'a accordée en ces jours de grâce?

Theotókos, Mère de Dieu: chaque fois que nous récitons l'Ave Maria nous nous adressons à la Vierge avec ce titre, en la suppliant de prier "pour nous pauvres pécheurs". Au terme d'une année, nous ressentons le besoin d'invoquer d'une manière toute particulière l'intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie pour la ville de Rome, pour l'Italie, pour l'Europe et pour le monde entier. A Elle, qui est la Mère de la Mis éricorde incarnée, nous confions en particulier les situations dans lesquelles seule la grâce du Seigneur peut apporter la paix, le réconfort, la justice. "Rien n'est impossible à Dieu" (Lc 1,37), dit l'Ange à la Vierge en lui annonçant sa maternité divine. Marie crut, et c'est pour cette raison qu'elle est bienheureuse (cf. Lc 1,45). Ce qui est impossible à l'homme, devient possible pour celui qui croit (cf. Mc 9,23). C'est pourquoi, alors que l'année 2006 se termine et que l'on entrevoit déjà l'aube de 2007, nous demandons à la Mère de Dieu d'obtenir pour nous le don d'une foi mûre: une foi que nous voudrions voir ressembler autant que possible à la sienne, une foi limpide, authentique, humble et dans le même temps courageuse, imprégnée d'espérance et d'enthousiasme pour le Royaume de Dieu, une fois privée de tout fatalisme et entièrement tendue vers la coopération, dans une pleine et joyeuse obéissance à la volonté divine, dans l'absolue certitude que Dieu ne veut rien d'autre que l'amour et la vie, toujours et pour tous.

Obtiens pour nous, ô Marie, une foi authentique et pure. Sois toujours remerciée et bénie, sainte Mère de Dieu! Amen!


MESSE EN LA SOLENNITÉ DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU ET DE LA XL JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

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Lundi 1er janvier 2007



Chers frères et soeurs!

La liturgie d'aujourd'hui contemple, comme dans une mosaïque, différents faits et réalités messianiques, mais l'attention se concentre plus particulièrement sur Marie, Mère de Dieu. Huit jours après la naissance de Jésus, nous rappelons sa Mère, la Theotókos, celle qui "a mis au jour la Roi qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles" (Antienne d'entrée; cf. Sedulius). La liturgie médite aujourd'hui sur le Verbe fait homme, et répète qu'il est né de la Vierge. Elle réfléchit sur la circoncision de Jésus comme rite d'entrée dans la communauté, et elle contemple Dieu qui a donné son Fils unique comme chef du "nouveau peuple" par l'intermédiaire de Marie. Elle rappelle le nom donné au Messie, et elle l'écoute prononcé avec une tendre douceur par sa Mère. Elle invoque la paix pour le monde, la paix du Christ, et elle le fait à travers Marie, médiatrice et coopératrice du Christ (cf. Lumen gentium
LG 60-61).

Nous commençons une nouvelle année solaire, qui est une période de temps supplémentaire que nous offre la Providence divine dans le contexte du Salut inauguré par le Christ. Mais le Verbe éternel n'est-il pas entré dans le temps précisément par l'intermédiaire de Marie? C'est ce que rappelle l'apôtre Paul dans la deuxième Lecture, que nous venons d'écouter, en affirmant que Jésus est né "d'une femme" (cf. Ga 4,4). Dans la liturgie d'aujourd'hui domine la figure de Marie, vraie Mère de Jésus, Homme et Dieu. La solennité d'aujourd'hui ne célèbre donc pas une idée abstraite, mais bien un mystère et un événement historique: Jésus Christ, personne divine, est né de la Vierge Marie, qui est, au sens le plus vrai, sa mère.

Au-delà de la maternité est aujourd'hui également soulignée la virginité de Marie. Il s'agit de deux prérogatives qui sont toujours proclamées ensemble et de manière indissociable, parce qu'elles se complètent et se qualifient mutuellement. Marie est mère, mais une mère vierge; Marie est vierge, mais une vierge mère. Si l'on néglige l'un ou l'autre aspect on ne comprend pas pleinement le mystère de Marie, tel que nous le présentent les Evangiles. Mère du Christ, Marie est aussi Mère de l'Eglise, ainsi que mon prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, voulut le proclamer le 21 novembre 1964, au cours du Concile Vatican II. Marie est, enfin, la Mère spirituelle de l'humanité tout entière, car c'est pour tous les hommes que Jésus a donné son sang sur la croix, et c'est tous les hommes que, depuis la croix, il a confiés à ses soins maternels.

Nous commençons donc en tournant notre regard vers Marie cette nouvelle année, que nous recevons des mains de Dieu comme un "talent" précieux à faire fructifier, comme une occasion providentielle de contribuer à réaliser le Royaume de Dieu. Dans ce climat de prière et de gratitude envers le Seigneur pour le don de cette nouvelle année, je suis heureux d'adresser ma pensée respectueuse à Messieurs les Ambassadeurs du Corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège, qui ont voulu prendre part à la Célébration solennelle d'aujourd'hui. Je salue cordialement le Cardinal Tarcisio Bertone, mon Secrétaire d'Etat. Je salue le Cardinal Renato Raffaele Martino et les membres du Conseil pontifical "Justice et Paix", en leur exprimant ma vive reconnaissance pour l'engagement avec lequel ils promeuvent quotidiennement ces valeurs si fondamentales pour la vie de la société. A l'occasion de la présente Journée mondiale de la Paix, j'ai adressé aux gouvernants et aux responsables des nations, ainsi qu'à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté, le traditionnel Message qui cette année a pour thème: "La personne humaine, coeur de la paix".

Je suis profondément convaincu qu'"en respectant la personne on promeut la paix et qu'en bâtissant la paix on jette les bases d'un authentique humanisme intégral" (Message, n. 1). Il s'agit là d'un devoir qui revient de manière particulière au chrétien, appelé "à être un infatigable ouvrier de paix et un vaillant défenseur de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables" (Message, n. 16). C'est précisément parce qu'il est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,27), que tout individu humain, sans distinction de race, de culture et de religion, est investi de la même dignité de personne.C'est pour cela qu'il doit être respecté, et aucune raison ne peut en aucun cas justifier que l'on dispose de lui selon son bon plaisir, comme s'il était un objet. Face aux menaces contre la paix, malheureusement encore présentes, devant les situations d'injustice et de violence, qui continuent à persister dans diverses régions de la terre, devant la permanence des conflits armés, souvent oubliés par la vaste opinion publique, et le danger du terrorisme qui trouble la sérénité des peuples, il devient plus que jamais nécessaire d'oeuvrer ensemble pour la paix. Celle-ci, comme je l'ai rappelé dans le Message, est "à la fois un don et une tâche" (n. 3); un don à invoquer par la prière, une tâche à réaliser avec courage sans jamais se lasser.

Le récit évangélique que nous avons entendu montre la scène des pasteurs de Bethléem qui se rendent dans la grotte pour adorer l'Enfant, après avoir reçu l'annonce de l'Ange (cf. Lc 2,16). Comment ne pas tourner le regard encore une fois vers la situation dramatique qui caractérise précisément cette Terre où naquit Jésus? Comment ne pas implorer avec une prière insistante pour que, dans cette région également, arrive le plus tôt possible le jour de la paix, le jour où se résoudra définitivement le conflit en cours qui dure désormais depuis trop longtemps? Un accord de paix, pour être durable, doit reposer sur le respect de la dignité et des droits de chaque personne. Le souhait que je formule devant les représentants des nations ici présents est que la Communauté internationale conjugue ses efforts, pour qu'au nom de Dieu l'on construise un monde où les droits essentiels de l'homme soient tous respectés. Pour que cela se produise, il est toutefois nécessaire que le fondement de ces droits soit reconnu non pas dans de simples pactes humains, mais "dans la nature même de l'homme et dans son inaliénable dignité de personne créée par Dieu" (Message, n. 13). Si, en effet, les éléments constitutifs de la dignité humaine sont confiés aux opinions humaines inconstantes, ses droits également, même s'ils sont proclamés solennellement, finissent par devenir faibles et diversement interprétables. "Il est donc important que les Organisations internationales ne perdent pas de vue le fondement naturel des droits de l'homme. Cela les soustraira au risque, malheureusement toujours latent, de glisser vers une interprétation qui serait uniquement positiviste" (ibid.).

"Que le Seigneur te bénisse et te garde... te découvre sa face et t'apporte la paix!" (Nb 6,24 Nb 6,26). Telle est la formule de Bénédiction que nous avons écoutée dans la première Lecture. Elle est tirée du Livre des Nombres: le nom du Seigneur y est répété trois fois. Cela sert à signifier l'intensité et la force de la bénédiction, dont la dernière parole est "paix". Le terme biblique shalom, que nous traduisons par "paix", indique cet ensemble de biens, dans lesquels consiste "le salut" apporté par le Christ, le Messie annoncé par les prophètes. C'est pourquoi nous, chrétiens, reconnaissons en Lui le Prince de la Paix. Il s'est fait homme et il est né dans une grotte à Bethléem pour apporter sa paix aux hommes de bonne volonté, à ceux qui l'accueillent avec foi et amour. La paix est donc véritablement le don et la tâche de Noël: le don, qu'il faut accueillir avec une humble docilité et invoquer avec confiance dans la prière; la tâche, qui fait de toute personne de bonne volonté un "chemin de paix".

Demandons à Marie, Mère de Dieu, de nous aider à accueillir son Fils et, en Lui, la paix véritable. Demandons-lui d'éclairer nos yeux, pour que nous sachions reconnaître le Visage du Christ dans le visage de toute personne humaine, coeur de la paix!



CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DE L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

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Basilique Vaticane - Samedi 6 janvier 2007



Chers frères et soeurs,

Nous célébrons avec joie la solennité de l'Epiphanie, "manifestation" du Christ aux nations, qui sont représentées par les Rois Mages, mystérieux personnages venus d'Orient. Nous célébrons le Christ, but du pèlerinage des peuples à la recherche du salut. Dans la première Lecture, nous avons écouté le prophète, inspiré par Dieu, contempler Jérusalem comme un phare de lumière qui, au milieu des ténèbres et des brumes de la terre, oriente le chemin de tous les peuples. La gloire du Seigneur resplendit sur la Ville sainte et attire tout d'abord ses enfants exilés et dispersés, mais en même temps les nations païennes également, qui viennent de toute part à Sion comme vers une patrie commune, l'enrichissant de leurs biens (cf.
Is 60,1-6). Dans la deuxième lecture nous a été reproposé ce que l'Apôtre Paul écrivait aux Ephésiens, c'est-à-dire que précisément la convergence des Juifs et des Païens, grâce à l'initiative pleine d'amour de Dieu, dans l'unique Eglise du Christ était le "mystère" manifesté dans la plénitude du temps, la "grâce" dont Dieu l'avait fait le ministre (cf. Ep 3,2-3a Ep 3,5-6). D'ici peu, dans la Préface, nous chanterons: "Aujourd'hui dans le Christ, lumière du monde / tu as révélé aux peuples le mystère du salut".

Vingt siècles se sont écoulés depuis que ce mystère a été révélé et réalisé dans le Christ, mais celui-ci n'est pas encore parvenu à son accomplissement. Mon bien-aimé Prédécesseur Jean-Paul II, ouvrant son Encyclique sur la mission de l'Eglise, a écrit que "au terme du deuxième millénaire après sa venue, un regard d'ensemble porté sur l'humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts" (Redemptoris missio RMi 1). Plusieurs questions apparaissent alors spontanément: dans quel sens, aujourd'hui, le Christ est-il encore lumen gentium, lumière des nations? A quel point se trouve - si l'on peut ainsi dire - cet itinéraire universel des peuples vers Lui? Est-il dans une phase de progrès ou de recul? Et encore: qui sont aujourd'hui les Rois Mages? Comment pouvons-nous interpréter, en pensant au monde actuel, ces mystérieuses figures évangéliques? Pour répondre à ces interrogations, je voudrais revenir à ce que les Pères du Concile Vatican II dirent à ce propos. Et j'ai plaisir à ajouter que, immédiatement après le Concile, le Serviteur de Dieu Paul VI, il y a quarante ans, précisément le 26 mars 1967, consacra l'Encyclique Populorum progressio au développement des peuples.

En vérité, tout le Concile Vatican II fut inspiré par la volonté d'annoncer le Christ, lumière du monde, à l'humanité contemporaine. Au coeur de l'Eglise, à partir du sommet de sa hiérarchie, apparut de manière impérieuse, suscité par l'Esprit Saint, le désir d'une nouvelle épiphanie du Christ au monde, un monde que l'époque moderne avait profondément transformé et qui, pour la première fois dans l'histoire, se trouvait face au défi d'une civilisation mondiale, dont le centre ne pouvait plus être l'Europe, pas plus que ce nous appelons l'Occident et le Nord du monde. Apparaissait l'exigence d'élaborer un nouvel ordre mondial politique et économique, mais, dans le même temps et surtout, spirituel et culturel; c'est-à-dire un humanisme renouvelé. Cette constatation s'imposait avec une évidence croissante. Un nouvel ordre mondial économique et politique ne fonctionne pas s'il n'y a pas de renouveau spirituel, si nous ne pouvons pas nous approcher à nouveau de Dieu et trouver Dieu parmi nous. Avant le Concile Vatican II, des consciences éclairées et des penseurs chrétiens avaient déjà eu l'intuition de ce défi historique et l'avaient affronté. Eh bien, au début du troisième millénaire, nous nous trouvons au coeur de cette phase de l'histoire humaine, qui a désormais été classifiée autour du terme "mondialisation". D'autre part, nous nous apercevons aujourd'hui à quel point il est facile de perdre de vue les termes de ce même défi, précisément parce que l'on est concerné par celui-ci: un risque fortement accru par l'immense expansion des mass media, qui, d'une part, s'ils multiplient indéfiniment les informations, de l'autre, semblent affaiblir nos capacités d'effectuer une synthèse critique. La solennité d'aujourd'hui peut nous offrir cette perspective, à partir de la manifestation d'un Dieu qui s'est révélé dans l'histoire comme lumière du monde, pour guider et introduire finalement l'humanité dans la terre promise, où règnent la liberté, la justice et la paix. Et nous voyons toujours davantage que nous ne pouvons pas promouvoir tout seuls la justice et la paix, si ne se manifeste pas à nous la lumière d'un Dieu qui nous montre son visage, qui nous apparaît dans la crèche de Bethléem, qui nous apparaît sur la Croix.

Qui sont donc les "Rois Mages" d'aujourd'hui, et où en est leur "voyage" et notre "voyage"? Chers frères et soeurs, revenons à ce moment de grâce spéciale que fut la conclusion du Concile Vatican II, le 8 décembre 1965, quand les Pères conciliaires adressèrent à l'humanité tout entière plusieurs "Messages". Le premier était adressé "Aux Gouvernants", le deuxième "Aux hommes de la pensée et de la science". Il s'agit de deux catégories de personnes que, d'une certaine manière, nous pouvons voir représentées dans les figures évangéliques des Rois Mages. Je voudrais ensuite en ajouter une troisième, à laquelle le Concile n'adressa pas un message, mais qui fut bien présente à son esprit dans la Déclaration conciliaire Nostra aetate. Je fais référence aux guides spirituels des grandes religions non chrétiennes. Plus de deux mille ans après, nous pouvons donc reconnaître dans les figures des Rois Mages une sorte de préfiguration de ces trois dimensions constitutives de l'humanisme moderne: la dimension politique, la dimension scientifique et la dimension religieuse. L'Epiphanie nous le montre dans un état de "pèlerinage", c'est-à-dire dans un mouvement de recherche, souvent un peu confuse, qui, en définitive, possède son point d'arrivée dans le Christ, même si parfois l'étoile se cache. Dans le même temps, elle nous montre Dieu qui, à son tour, est en pèlerinage vers l'homme. Ce n'est pas seulement le pèlerinage de l'homme vers Dieu; Dieu lui-même s'est mis en marche vers nous: en effet, qui est Jésus, sinon Dieu qui est sorti, pour ainsi dire, de lui-même pour venir à la rencontre de l'humanité? Par amour, Il s'est fait histoire dans notre histoire; par amour, il est venu nous apporter le germe de la vie nouvelle (cf. Jn 3,3-6) et la semer dans les sillons de notre terre, afin qu'elle germe, qu'elle fleurisse et qu'elle porte du fruit.

Je voudrais aujourd'hui faire miens ces Messages conciliaires, qui n'ont rien perdu de leur actualité. Comme par exemple là où, dans le Message adressé aux Gouvernants, on peut lire: "C'est à vous qu'il revient d'être sur terre les promoteurs de l'ordre et de la paix entre les hommes. Mais, ne l'oubliez pas: c'est Dieu, le Dieu vivant et vrai, qui est le Père des hommes. Et c'est le Christ, son Fils éternel, qui est venu nous le dire et nous apprendre que nous sommes tous frères. C'est lui, le grand artisan de l'ordre et de la paix sur la terre, car c'est lui qui conduit l'histoire humaine et qui seul peut incliner les coeurs à renoncer aux passions mauvaises qui engendrent la guerre et le malheur". Comment ne pas reconnaître dans ces paroles des Pères conciliaires la trace lumineuse d'un chemin qui, seul, peut transformer l'histoire des nations et du monde? Et encore, dans le "Message aux hommes de la pensée et de la science", nous lisons: "Continuez à chercher sans vous lasser, sans désespérer jamais de la vérité!" - tel est, en effet, le grand danger: perdre intérêt pour la vérité et chercher seulement l'action, l'efficacité, le pragmatisme! - "Rappelez-vous, continuent les Pères conciliaires, la parole d'un de vos grands amis, saint Augustin: "Cherchons avec le désir de trouver et trouvons avec le désir de chercher encore". Heureux ceux qui, possédant la vérité, continuent de la chercher, pour la renouveler, pour l'approfondir, pour l'offrir aux autres. Heureux ceux qui, ne l'ayant pas trouvée, marchent vers elle d'un coeur sincère: qu'ils cherchent la lumière de demain avec les lumières d'aujourd'hui, jusqu'à la plénitude de la lumière!".

Voilà ce qui était dit dans les deux Messages conciliaires. Aux chefs des peuples, aux chercheurs et aux scientifiques, il est aujourd'hui plus que jamais nécessaire d'ajouter les représentants des grandes traditions religieuses non chrétiennes, en les invitant à se confronter à la lumière du Christ, qui n'est pas venu pour abolir, mais pour mener à bien ce que la main de Dieu a inscrit dans l'histoire religieuse des civilisations, en particulier dans les "grandes âmes", qui ont contribué à édifier l'humanité par leur sagesse et leurs exemples de vertu. Le Christ est lumière, et la lumière ne peut pas obscurcir, mais seulement illuminer, éclairer, révéler. Que personne n'ait donc peur du Christ et de son message! Et si, au cours de l'histoire, les chrétiens, qui sont des hommes limités et pécheurs, ont parfois pu le trahir par leurs comportements, cela souligne encore davantage que la lumière est le Christ et que l'Eglise ne la reflète qu'en restant unie à Lui.

"Nous avons vu l'étoile en Orient et nous sommes venus pour adorer le Seigneur" (Acclamation à l'Evangile, cf. Mt 2,2). Ce qui chaque fois nous étonne, en écoutant ces paroles des Rois Mages, est que ces derniers se prosternèrent en adoration devant un petit enfant dans les bras de sa mère, non pas dans le cadre d'un palais royal, mais dans la pauvreté d'une bergerie à Bethléem (cf. Mt 2,11). Comment cela a-t-il été possible? Qu'est-ce qui a convaincu les Rois Mages que cet enfant était "le roi des Juifs" et le roi des peuples? Ils ont certainement été persuadés par le signe de l'étoile, qu'ils avaient vu "se lever" et qui s'était arrêtée précisément sur le lieu où se trouvait l'Enfant (cf. Mt 2,9). Mais même l'étoile n'aurait pas suffi, si les Rois Mages n'avaient pas été des personnes profondément ouvertes à la vérité. A la différence du roi Hérode, absorbé par son intérêt pour le pouvoir et la richesse, les Rois Mages étaient tendus vers l'objectif de leur recherche, et lorsqu'ils la trouvèrent, bien qu'ils fussent des hommes cultivés, ils se comportèrent comme les bergers de Bethléem: ils reconnurent le signe et adorèrent l'Enfant, en lui offrant les dons précieux et symboliques qu'ils avaient apportées avec eux.

Chers frères et soeurs, arrêtons-nous nous aussi en esprit face à l'icône de l'adoration des Rois Mages. Celle-ci contient un message exigeant et toujours actuel. Exigeant et toujours actuel en particulier pour l'Eglise qui, se reflétant en Marie, est appelée à montrer Jésus aux hommes, rien d'autre que Jésus. En effet, Il est le Tout et l'Eglise n'existe que pour rester unie à Lui et le faire connaître au monde. Que la Mère du Verbe incarné nous aide à être de dociles disciples de son Fils, Lumière des nations. L'exemple des Rois Mages d'alors constitue également une invitation pour les Rois Mages d'aujourd'hui à ouvrir les esprits et les coeurs au Christ et à lui offrir les dons de leur recherche. A eux, à tous les hommes de notre temps, je voudrais aujourd'hui répéter: n'ayez pas peur de la lumière du Christ! Sa lumière est la splendeur de la vérité. Laissez-vous illuminer par Lui, peuples de toute la terre; laissez-vous envelopper par son amour et vous trouverez le chemin de la paix. Ainsi soit-il.



Benoît XVI Homélies 24126