Benoît XVI Homélies 50322

VEILLÉE PASCALE 7 avril 2012

Basilique Saint-Pierre

Samedi Saint, 7 avril 2012





Chers frères et soeurs!

Pâques est la fête de la nouvelle création. Jésus est ressuscité et ne meurt plus. Il a enfoncé la porte vers une vie nouvelle qui ne connaît plus ni maladie ni mort. Il a pris l’homme en Dieu lui-même. « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu » avait dit Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens (15, 50). L’écrivain ecclésiastique Tertullien, au IIIe siècle, en référence à la résurrection du Christ et à notre résurrection avait l’audace d’écrire : « Ayez confiance, chair et sang, grâce au Christ vous avez acquis une place dans le Ciel et dans le royaume de Dieu » (CCL II 994). Une nouvelle dimension s’est ouverte pour l’homme. La création est devenue plus grande et plus vaste. Pâques est le jour d’une nouvelle création, c’est la raison pour laquelle en ce jour l’Église commence la liturgie par l’ancienne création, afin que nous apprenions à bien comprendre la nouvelle. C’est pourquoi, au début de la Liturgie de la Parole durant la Vigile pascale, il y a le récit de la création du monde. En relation à cela, deux choses sont particulièrement importantes dans le contexte de la liturgie de ce jour. En premier lieu, la création est présentée comme un tout dont fait partie le phénomène du temps. Les sept jours sont une image d’une totalité qui se déroule dans le temps. Ils sont ordonnés en vue du septième jour, le jour de la liberté de toutes les créatures pour Dieu et des unes pour les autres. La création est donc orientée vers la communion entre Dieu et la créature ; elle existe afin qu’il y ait un espace de réponse à la grande gloire de Dieu, une rencontre d’amour et de liberté. En second lieu, durant la Vigile pascale, du récit de la création, l’Église écoute surtout la première phrase : « Dieu dit : ‘Que la lumière soit’ ! » (Gn 1,3). Le récit de la création, d’une façon symbolique, commence par la création de la lumière. Le soleil et la lune sont créés seulement le quatrième jour. Le récit de la création les appelle sources de lumière, que Dieu a placées dans le firmament du ciel. Ainsi il leur ôte consciemment le caractère divin que les grandes religions leur avaient attribué. Non, ce ne sont en rien des dieux. Ce sont des corps lumineux, créés par l’unique Dieu. Ils sont en revanche précédés de la lumière par laquelle la gloire de Dieu se reflète dans la nature de l’être qui est créé.

Qu’entend par là le récit de la création ? La lumière rend possible la vie. Elle rend possible la rencontre. Elle rend possible la communication. Elle rend possible la connaissance, l’accès à la réalité, à la vérité. Et en rendant possible la connaissance, elle rend possible la liberté et le progrès. Le mal se cache. La lumière par conséquent est aussi une expression du bien qui est luminosité et créé la luminosité. C’est le jour dans lequel nous pouvons oeuvrer. Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour. La matière première du monde est bonne, l’être même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par Dieu, mais existe seulement en vertu de la négation. C’est le « non ».

A Pâques, au matin du premier jour de la semaine, Dieu a dit de nouveau : « Que la lumière soit ! ». Auparavant il y avait eu la nuit du Mont des Oliviers, l’éclipse solaire de la passion et de la mort de Jésus, la nuit du sépulcre. Mais désormais c’est de nouveau le premier jour ­ la création recommence entièrement nouvelle. « Que la lumière soit ! », dit Dieu, « et la lumière fut ». Jésus se lève du tombeau. La vie est plus forte que la mort. Le bien est plus fort que le mal. L’amour est plus fort que la haine. La vérité est plus forte que le mensonge. L’obscurité des jours passés est dissipée au moment où Jésus ressuscite du tombeau et devient, lui-même, pure lumière de Dieu. Ceci, toutefois, ne se réfère pas seulement à lui ni à l’obscurité de ces jours. Avec la résurrection de Jésus, la lumière elle-même est créée de façon nouvelle. Il nous attire tous derrière lui dans la nouvelle vie de la résurrection et vainc toute forme d’obscurité. Il est le nouveau jour de Dieu, qui vaut pour nous tous.

Mais comment cela peut-il arriver ? Comment tout cela peut-il parvenir jusqu’à nous de façon que cela ne reste pas seulement parole, mais devienne une réalité dans laquelle nous sommes impliqués ? Par le sacrement du Baptême et la profession de foi, le Seigneur a construit un pont vers nous, par lequel le nouveau jour vient à nous. Dans le Baptême, le Seigneur dit à celui qui le reçoit : Fiat lux ­ que la lumière soit. Le nouveau jour, le jour de la vie indestructible vient aussi à nous. Le Christ te prend par la main. Désormais tu seras soutenu par lui et tu entreras ainsi dans la lumière, dans la vraie vie. Pour cette raison, l’Église primitive a appelé le Baptême « photismos » ­ illumination.

Pourquoi ? L’obscurité vraiment menaçante pour l’homme est le fait que lui, en vérité, est capable de voir et de rechercher les choses tangibles, matérielles, mais il ne voit pas où va le monde et d’où il vient. Où va notre vie elle-même. Ce qu’est le bien et ce qu’est le mal. L’obscurité sur Dieu et sur les valeurs sont la vraie menace pour notre existence et pour le monde en général. Si Dieu et les valeurs, la différence entre le bien et le mal restent dans l’obscurité, alors toutes les autres illuminations, qui nous donnent un pouvoir aussi incroyable, ne sont pas seulement des progrès, mais en même temps elles sont aussi des menaces qui mettent en péril nous et le monde. Aujourd’hui nous pouvons illuminer nos villes d’une façon tellement éblouissante que les étoiles du ciel ne sont plus visibles. N’est-ce pas une image de la problématique du fait que nous soyons illuminés ? Sur les choses matérielles nous savons et nous pouvons incroyablement beaucoup, mais ce qui va au-delà de cela, Dieu et le bien, nous ne réussissons plus à l’identifier. C’est pourquoi, c’est la foi qui nous montre la lumière de Dieu, la véritable illumination, elle est une irruption de la lumière de Dieu dans notre monde, une ouverture de nos yeux à la vraie lumière

Chers amis, je voudrais enfin ajouter encore une pensée sur la lumière et sur l’illumination. Durant la Vigile pascale, la nuit de la nouvelle création, l’Église présente le mystère de la lumière avec un symbole tout à fait particulier et très humble : le cierge pascal. C’est une lumière qui vit en vertu du sacrifice. Le cierge illumine en se consumant lui-même. Il donne la lumière en se donnant lui-même. Ainsi il représente d’une façon merveilleuse le mystère pascal du Christ qui se donne lui-même et ainsi donne la grande lumière. En second lieu, nous pouvons réfléchir sur le fait que la lumière du cierge est du feu. Le feu est une force qui modèle le monde, un pouvoir qui transforme. Et le feu donne la chaleur. Là encore le mystère du Christ se rend à nouveau visible. Le Christ, la lumière est feu, il est la flamme qui brûle le mal transformant ainsi le monde et nous-mêmes. « Qui est près de moi est près du feu », exprime une parole de Jésus transmise par Origène. Et ce feu est en même temps chaleur, non une lumière froide, mais une lumière dans laquelle se rencontrent la chaleur et la bonté de Dieu.

Le grand hymne de l’Exultet, que le diacre chante au début de la liturgie pascale, nous fait encore remarquer d’une façon très discrète un autre aspect. Il rappelle que ce produit, la cire, est du en premier lieu au travail des abeilles. Ainsi entre en jeu la création tout entière. Dans la cire, la création devient porteuse de lumière. Mais, selon la pensée des Pères, il y a aussi une allusion implicite à l’Église. La coopération de la communauté vivante des fidèles dans l’Église est presque semblable à l’oeuvre des abeilles. Elle construit la communauté de la lumière. Nous pouvons ainsi voir dans la cire un rappel fait à nous-mêmes et à notre communion dans la communauté de l’Église, qu’elle existe afin que la lumière du Christ puisse illuminer le monde.

Prions le Seigneur à présent de nous faire expérimenter la joie de sa lumière, et prions-le, afin que nous-mêmes nous devenions des porteurs de sa lumière, pour qu’à travers l’Église la splendeur du visage du Christ entre dans le monde (cf. LG LG 1). Amen.




MESSE À L'OCCASION DU 85e ANNIVERSAIRE DU SAINT-PÈRE Lundi 16 avril 2012

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Chapelle Pauline

Lundi 16 avril 2012

Messieurs les cardinaux,

chers frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et soeurs,

Le jour de mon anniversaire et de mon baptême, le 16 avril, la liturgie de l’Eglise a placé trois signes qui m’indiquent où conduit la route et qui m’aident à la trouver. En premier lieu, il y a la mémoire de sainte Bernadette Soubirous, la voyante de Lourdes; puis il y a l’un des saints les plus particuliers de l’histoire de l’Eglise, Benoît Joseph Labre; et puis surtout, il y a le fait que ce jour est toujours plongé dans le Mystère pascal, dans le Mystère de la Croix et de la Résurrection et l’année de ma naissance, il a été exprimé de façon particulière: c’était le Samedi Saint, le jour du silence de Dieu, de l’apparente absence, de la mort de Dieu, mais également le jour où l’on annonçait la Résurrection.

Bernadette Soubirous, la jeune fille simple du sud, des Pyrénées — nous la connaissons et l’aimons tous. Bernadette a grandi dans la France du siècle des Lumières du XIXe siècle, dans une pauvreté difficilement imaginable. La prison, qui avait été abandonnée car trop insalubre, devint à la fin — après quelques hésitations — la demeure de la famille, dans laquelle elle passa son enfance. Il n’y avait pas la possibilité de recevoir une formation scolaire, uniquement un peu de catéchisme pour la préparation à la première communion. Mais précisément cette jeune fille simple, qui était restée pure et droite dans son coeur, avait le coeur qui voyait, était capable de voir la Mère du Seigneur et en Elle le reflet de la beauté et de la bonté de Dieu. A cette enfant, Marie pouvait se montrer et à travers elle parler au siècle et au-delà même du siècle. Bernadette savait voir, avec un coeur pur et authentique. Et Marie lui indique la source: elle peut découvrir la source, l’eau vive, pure et incontaminée; une eau qui est vie, une eau qui donne pureté et santé. Et à travers les siècles, désormais, cette eau vive est un signe qui vient de Marie, un signe qui indique où se trouvent les sources de la vie, où nous pouvons nous purifier, où nous trouvons ce qui est incontaminé. A notre époque, à laquelle nous voyons le monde si essoufflé et dans lequel se fait ressentir la nécessité de l’eau, de l’eau pure, ce signe est d’autant plus grand. De Marie, de la Mère du Seigneur, du coeur pur provient également l’eau pure, authentique, qui donne la vie, l’eau qui dans ce siècle — et dans les siècles à venir — nous purifie et nous guérit.

Je pense que nous pouvons considérer cette eau comme une image de la vérité que nous rencontrons dans la foi: la vérité non pas simulée, mais incontaminée. En effet, pour pouvoir vivre, pour pouvoir devenir purs, nous avons besoin qu’existe en nous la nostalgie de la vie pure, de la vérité non déformée, de ce qui n’est pas contaminé par la corruption, d’être des hommes sans tâche. Voilà que ce jour, cette petite sainte, a toujours été pour moi un signe qui m’a indiqué d’où provient l’eau vive dont nous avons besoin — l’eau qui nous purifie et nous donne la vie — et un signe de ce que nous devrions être: avec tout le savoir et toutes les capacités, qui sont pourtant nécessaires, nous ne devons pas perdre le coeur simple, le regard simple du coeur, capable de voir l’essentiel, et nous devons toujours prier le Seigneur afin que nous conservions en nous l’humilité qui permet au coeur de demeurer clairvoyant — de voir ce qui est simple et essentiel, la beauté et la bonté de Dieu — et de trouver ainsi la source dont provient l’eau qui donne la vie et purifie.

Ensuite, il y a Benoît Joseph Labre, le pieux pèlerin mendiant du XVIIIe siècle qui, après plusieurs tentatives inutiles, trouve finalement sa vocation de partir en pèlerinage comme mendiant — sans rien, sans aucun soutien et en ne gardant rien pour lui de ce qu’il recevait, si ce n’est ce dont il avait strictement besoin —, partir en pèlerinage à travers toute l’Europe, dans tous les sanctuaires de l’Europe, de l’Espagne jusqu’à la Pologne, et de l’Allemagne jusqu’à la Sicile: un saint vraiment européen! Nous pouvons également dire: un saint un peu particulier qui, en mendiant, vagabonde d’un sanctuaire à l’autre et ne veut rien faire d’autre que prier et, avec cela, rendre témoignage à ce qui compte dans cette vie: Dieu. Il ne représente bien sûr pas un exemple à diffuser, mais il est un indicateur, un doigt tendu vers l’essentiel. Il nous montre que Dieu suffit à lui seul; qu’au-delà de ce qu’il peut y avoir dans ce monde, au-delà de nos nécessités et de nos capacités, ce qui compte, l’essentiel est de connaître Dieu. Lui seul suffit. Et ce «seulement Dieu», il nous l’indique de manière dramatique. Et dans le même temps, cette vie réellement européenne qui, de sanctuaire en sanctuaire, embrasse tout le continent européen, rend évident que celui qui s’ouvre à Dieu, ne se retire pas du monde et des hommes, mais trouve au contraire des frères, car Dieu fait tomber les frontières, Dieu seul peut éliminer les frontières car grâce à Lui nous sommes tous frères, nous faisons partie les uns des autres; il nous montre que l’unicité de Dieu signifie, à la fois, la fraternité et la réconciliation des hommes, l’élimination des frontières qui nous unit et nous guérit. Ainsi, c’est un saint de la paix, précisément dans la mesure où c’est un saint sans aucune exigence, qui meurt pauvre de tout et qui est pourtant béni par chaque chose.

Et enfin, il y a le Mystère pascal. Le jour même où je suis né, grâce à la bienveillance de mes parents, je suis aussi rené par l’eau et par l’Esprit, comme nous venons de l’entendre dans l’Evangile. En premier lieu, il y a le don de la vie que mes parents m’ont fait à une époque très difficile, et pour lequel je dois les remercier. Mais il n’est pas évident que la vie de l’homme soit un don en soi. Peut-elle vraiment être un beau don? Savons-nous ce qui pèse sur l’homme à cette époque sombre qui s’ouvre à lui — également à l’époque plus lumineuse qui pourra venir? Pouvons-nous prévoir quelles difficultés, quels événements terribles il affrontera? Est-il juste de donner la vie ainsi, simplement? Cela est-il responsable ou trop incertain? Il s’agit d’un don problématique, s’il reste tel quel. La vie biologique en soi est un don, et pourtant elle est entourée par une profonde question. Elle ne devient un vrai don que si, avec celle-ci, on peut donner une promesse qui est plus forte que toute mésaventure qui peut nous menacer, si celle-ci est plongée dans une force qui garantit que cela est un bien d’être homme, que pour cette personne, tout ce que l’avenir apporte est un bien. Ainsi, à la naissance doit être associée la renaissance, la certitude que, en vérité, c’est un bien d’être là, car la promesse est plus forte que les menaces. Tel est le sens de la renaissance de l’eau et de l’Esprit: être plongés dans la promesse que Dieu seul peut faire: c’est un bien que tu sois là, et tu peux en être certain, quoi qu’il arrive. J’ai pu vivre de cette certitude, rené de l’eau et de l’esprit. Nicodème demande au Seigneur: «Un vieux peut-il renaître?». Or, la renaissance nous est donnée dans le baptême, mais nous devons sans cesse croître dans celle-ci, nous devons toujours à nouveau nous laisser plonger par Dieu dans sa promesse, pour être vraiment renés dans la nouvelle grande famille de Dieu qui est plus forte que toutes les faiblesses et que toutes les puissances négatives qui nous menacent. C’est pourquoi aujourd’hui est un jour de grande action de grâces.

Le jour où j’ai été baptisé, comme je l’ai dit, c’était le Samedi Saint. On avait encore l’usage à cette époque d’anticiper la Veillée pascale dans la matinée, qui serait encore suivie par l’obscurité du Samedi Saint, sans l’Alléluia. Il me semble que ce singulier paradoxe, cette singulière anticipation de la lumière en un jour obscur, peut presque convenir comme image de l’histoire de notre époque. D’un côté, il y a encore le silence de Dieu et son absence, mais dans la Résurrection du Christ, il y a déjà l’anticipation du «oui» de Dieu, et en s’appuyant sur cette anticipation nous vivons et, à travers le silence de Dieu, nous entendons ses paroles, et à travers l’obscurité de son absence nous entrevoyons sa lumière. L’anticipation de la Résurrection à mi-chemin d’une histoire qui se développe est la force qui nous indique la route et nous aide à aller de l’avant.

Nous rendons grâce au bon Dieu parce qu’il nous a donné cette lumière et nous le prions afin qu’elle puisse demeurer toujours. Et en ce jour, j’ai de bonnes raisons de Lui rendre grâce ainsi qu’à tous ceux qui, toujours à nouveau, m’ont fait percevoir la présence du Seigneur, qui m’ont accompagné afin que je ne perde pas la lumière.

Je me trouve dans la dernière partie du parcours de ma vie et je ne sais pas ce qui m’attend. Je sais, toutefois, que la lumière de Dieu est là, qu’Il est ressuscité, que sa lumière est plus forte que toute obscurité; que la bonté de Dieu est plus forte que tous les maux de ce monde. Et cela m’aide à avancer avec assurance. Cela nous aide à aller de l’avant, et en cette heure, je remercie de tout coeur ceux qui m’ont constamment fait percevoir le «oui» de Dieu à travers leur foi.

Enfin — cardinal doyen — un remerciement chaleureux pour vos paroles d’amitié fraternelle, pour toute la collaboration de ces années. Et un grand merci à tous les collaborateurs des 30 années que j’ai passées à Rome, qui m’ont aidé à porter le poids de ma responsabilité. Merci. Amen.



MESSE D'ORDINATIONS SACERDOTALES 29 avril 2012

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Basilique vaticane

IV Dimanche de Pâques, 29 avril 2012





Vénérés frères, chers ordinands, chers frères et soeurs,

La tradition romaine de célébrer les ordinations sacerdotales en ce quatrième dimanche de Pâques, le dimanche du « Bon Pasteur », possède une grande richesse de signification, liée à la convergence entre la Parole de Dieu, le rite liturgique et le temps pascal dans lequel il s’inscrit. En particulier, la figure du pasteur, si importante dans l’Écriture Sainte, et naturellement très importante pour la définition du prêtre, acquiert sa pleine vérité et clarté sur le visage du Christ, dans la lumière du mystère de sa mort et de sa résurrection. Vous aussi, chers ordinands, vous pourrez toujours puiser dans cette richesse, chaque jour de votre vie, et ainsi, votre sacerdoce sera continuellement renouvelé.

Cette année, le passage de l’Évangile est celui central du chapitre 10 de Jean, qui commence précisément par cette affirmation de Jésus : « Je suis le Bon Pasteur », suivie immédiatement par la première caractéristique fondamentale : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (
Jn 10,11). Voilà, nous sommes ici immédiatement conduits au coeur, au sommet de la révélation de Dieu comme pasteur de son peuple ; ce coeur et ce sommet, c’est Jésus, Jésus qui, précisément, meurt sur la croix et ressuscite du tombeau le troisième jour, qui ressuscite dans toute son humanité et ainsi, nous engage, engage tout homme, dans son passage de la mort à la vie. Cet événement — la Pâque du Christ — dans lequel se réalise pleinement et définitivement l’oeuvre pastorale de Dieu, est un événement sacrificiel : par conséquent, le Bon Pasteur et le Prêtre Suprême coïncident dans la personne de Jésus qui a donné sa vie pour nous.

Mais relisons brièvement aussi les deux premières lectures et le psaume responsorial (Ps 118). Le passage des Actes des apôtres (4, 8-12) nous présente le témoignage de saint Pierre devant les chefs du peuple et les anciens de Jérusalem, après la prodigieuse guérison de l’homme impotent. Pierre affirme avec une grande hardiesse à propos de Jésus que « C’est lui la pierre que vous, les bâtisseurs, avez dédaignée, et qui est devenue la pierre d’angle » ; et il ajoute : « Car il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (vv. 11-12). L’apôtre interprète ensuite, à la lumière du mystère pascal du Christ, le psaume 118, dans lequel l’orant rend grâce à Dieu qui a répondu à son appel à l’aide et qui l’a sauvé. Ce psaume dit en effet: « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête de l’angle; c’est là l’oeuvre du Seigneur, ce fut merveille à nos yeux » (Ps 118,22-23). Jésus a vécu précisément cette expérience : être rejeté par les chefs de son peuple et réhabilité par Dieu, placé comme fondation d’un nouveau temple, d’un nouveau peuple qui louera le Seigneur et produira des fruits de justice (cf. Mt 21,42-43). La première lecture et le psaume responsorial, qui est ce même psaume 118, rappellent avec force le contexte pascal et, par cette image de la pierre rejetée et réhabilitée, attirent notre regard vers Jésus mort et ressuscité.

La seconde lecture, tirée de la Première lettre de Jean (3, 1-2) nous parle, quant à elle, du fruit de la Pâque du Christ: nous sommes devenus fils de Dieu. Dans les paroles de Jean, on sent encore tout l’étonnement devant ce don: non seulement nous sommes appelés fils de Dieu, mais « nous le sommes » (v. 1). En effet, la condition filiale de l’homme est le fruit de l’oeuvre salvifique de Jésus : par son incarnation, sa mort et sa résurrection, et avec le don de l’Esprit-Saint, il a inséré l’homme dans une relation nouvelle avec Dieu, la même relation qu’il a avec le Père. C’est pourquoi Jésus ressuscité dit : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). C’est une relation déjà pleinement réelle, mais qui n’est pas encore pleinement manifestée : elle le sera à la fin, quand — si Dieu le veut — nous pourrons voir son visage sans voile (cf. 1Jn 3,2).

Chers ordinands, c’est là que veut nous conduire le Bon Pasteur ! C’est là que le prêtre est appelé à conduire les fidèles qui lui sont confiés : à la vie véritable, la vie « en abondance » (Jn 10,10). Revenons donc à l’Évangile, et à la parabole du pasteur. « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). Jésus insiste sur cette caractéristique essentielle du vrai pasteur qu’il est Lui-même : « donner sa vie ». Il le répète trois fois et, à la fin, il conclut en disant : « C’est pour cela que le Père m’aime, parce que je donne ma vie, pour la reprendre. Personne ne me l’enlève ; mais je la donne de moi-même. J’ai pouvoir de la donner et j’ai pouvoir de la reprendre ; tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père » (Jn 10,17-18). Voici clairement la caractéristique essentielle du pasteur, tel que Jésus l’interprète en personne, selon la volonté de son Père qui l’a envoyé. La figure biblique du roi-pasteur, qui comprend principalement le devoir de gouverner le peuple de Dieu, de le garder uni et de le guider, toute cette fonction royale se réalise pleinement en Jésus Christ dans la dimension sacrificielle, dans l’offrande de sa vie. Elle se réalise, en un mot, dans le mystère de la Croix, c’est-à-dire dans l’acte suprême d’humilité et d’amour oblatif. Le moine Théodore le Studite déclare : « C’est par la croix que nous avons été ramenés comme les brebis du Christ, et que nous sommes rassemblés dans la bergerie d’en-haut » (Discours sur l’adoration de la croix , pg ).

C’est dans cette perspective que se situent les formules du rite de l’ordination des prêtres, que nous célébrons maintenant. Par exemple, parmi les questions qui concernent les « engagements des élus », la dernière, qui a un caractère culminant et, en quelque sorte, synthétique, dit : « Voulez-vous, de jour en jour, vous unir davantage au souverain prêtre Jésus Christ qui s’est offert pour nous à son Père, et avec lui vous consacrer à Dieu pour le salut des hommes ? ». En effet, le prêtre est celui qui est inséré de manière singulière dans le mystère du sacrifice du Christ, par une union personnelle avec lui, pour prolonger sa mission salvifique. Cette union, qui se réalise grâce au sacrement de l’ordre, doit devenir « toujours plus étroite » grâce à la généreuse correspondance du prêtre lui-même. C’est pourquoi, chers ordinands, vous allez bientôt répondre à cette question en disant : « Oui, je le veux, avec la grâce de Dieu ». Ensuite, dans les rites explicatifs, au moment de l’onction chrismale, le célébrant dit : « Que le Seigneur Jésus Christ, lui que le Père a consacré par l’Esprit Saint et rempli de puissance, vous fortifie pour sanctifier le peuple chrétien et pour offrir à Dieu le sacrifice eucharistique ». Puis, au moment de la présentation du pain et du vin : « Recevez l’offrande du peuple saint pour la présenter à Dieu. Prenez bien conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites, et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur ». Il apparaît avec force que, pour le prêtre, célébrer la Messe chaque jour ne signifie pas remplir une fonction rituelle, mais accomplir une mission qui touche entièrement et profondément l’existence, en communion avec le Christ ressuscité qui, dans son Eglise, continue de réaliser le sacrifice rédempteur.

Cette dimension eucharistique et sacrificielle est inséparable de la dimension pastorale et constitue le noyau de sa vérité et de sa force salvifique, dont dépend l’efficacité de toute activité. Naturellement, nous ne parlons pas de l’efficacité seulement sur le plan psychologique ou social, mais de la fécondité vitale de la présence de Dieu au niveau humain profond. La prédication elle-même, les oeuvres, les gestes de toutes sortes que l’Église accomplit à travers ses multiples initiatives, perdraient leur fécondité salvifique si la célébration du sacrifice du Christ faisait défaut. Et celle-ci est confiée aux prêtres ordonnés. En effet, le prêtre est appelé à vivre en lui-même ce que Jésus a expérimenté en premier, c’est-à-dire se donner pleinement à la prédication et à la guérison de l’homme de tout mal du corps et de l’esprit et, à la fin, tout réassumer dans le geste suprême du « don de sa propre vie » pour les hommes ; un geste qui trouve son expression sacramentelle dans l’Eucharistie, mémorial perpétuel de la Pâque de Jésus. C’est seulement à travers cette « porte » du sacrifice pascal que les hommes et les femmes de tous les temps et de tous les lieux peuvent entrer dans la vie éternelle ; c’est à travers cette « voie sainte » qu’ils peuvent accomplir l’exode qui les conduit à la « terre promise » de la véritable liberté, aux « prés d’herbe fraîche » de la paix et de la joie sans fin (cf. Jn 10,7-9 Ps 77,14 Ps 77,20-21 Ps 23,2).

Chers ordinands, que cette Parole de Dieu illumine toute votre vie. Et quand le poids de la croix se fera plus lourd, sachez que c’est là l’heure la plus précieuse, pour vous et pour les personnes qui vous sont confiées : en renouvelant avec foi et amour votre « oui, je le veux, avec la grâce de Dieu », vous coopérerez avec le Christ, grand prêtre et Bon Pasteur, en faisant paître ses brebis — peut-être uniquement celle qui s’était perdue, mais pour laquelle il y a une grande joie dans le Ciel ! Que la Vierge Marie, Salus Populi Romani, veille toujours sur chacun de vous et sur votre chemin. Amen.



VISITE PASTORALE À AREZZO, LA VERNA ET SANSEPOLCRO (13 MAI 2012)

13512
CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE


Parc "Il Prato", Arezzo

Dimanche 13 mai 2012




Chers frères et soeurs!

C’est pour moi une grande joie de pouvoir partager avec vous le pain de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie. Je vous présente mes salutations les plus cordiales à tous et je vous remercie de votre accueil chaleureux! Je salue votre pasteur, Mgr Riccardo Fontana, que je remercie pour ses paroles courtoises de bienvenue, ainsi que les autres évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, les représentants des associations et des mouvements ecclésiaux. Je présente mes salutations respectueuses au maire, M. Giuseppe Fanfani, et le remerciant pour son adresse d’hommage, à M. le sénateur Mario Monti, président du conseil des ministres, et aux différentes autorités civiles et militaires. Un remerciement particulier va à ceux qui ont généreusement collaboré à l’organisation de ma visite pastorale.

Je suis accueilli aujourd’hui par une Eglise ancienne, experte en relations et de grand mérite pour son engagement à travers les siècles à construire la cité de l’homme à l’image de la Cité de Dieu. Sur la terre de Toscane, la communauté d’Arezzo s’est en effet souvent distinguée dans l’histoire par son sens de la liberté et sa capacité de dialogue entre des composantes sociales différentes. En venant pour la première fois parmi vous, mon souhait est que votre ville sache toujours faire fructifier ce précieux héritage.

Au cours des siècles passés, l’Eglise qui est à Arezzo a été enrichie et animée par de multiples expressions de la foi chrétienne, dont la plus haute est celle des saints. Je pense en particulier à saint Donat, votre patron, dont le témoignage de vie, qui exerça une grande fascination sur la chrétienté du Moyen-Age, est encore actuel. Il fut un évangélisateur courageux, afin que tous se libèrent des moeurs païennes et retrouvent dans la Parole de Dieu la force d’affirmer la dignité de toute personne et le véritable sens de la liberté. A travers sa prédication, il reconduisit à l’unité avec la prière et l’Eucharistie les peuples dont il fut évêque. Le calice brisé et recomposé par saint Donat, dont parle saint Grégoire le Grand (cf. Dialogues I, 7, 3), est l’image de l’oeuvre pacificatrice menée par l’Eglise au sein de la société, au service du bien commun. Ainsi, saint Pier Damiani en témoigne pour vous et avec lui la grande tradition camaldule qui, depuis mille ans, à Casentino, offre sa richesse spirituelle à cette Eglise diocésaine et à l’Eglise universelle.

Dans votre cathédrale est enterré le bienheureux Pape Grégoire X, ce qui montre en quelque sorte, dans la diversité des temps et des cultures, la continuité du service que l’Eglise du Christ entend rendre au monde. Soutenu par la lumière qui venait des Ordres mendiants naissants, des théologiens et des saints, au nombre desquels saint Thomas d’Aquin et saint Bonaventure de Bagnoregio, il se mesura aux grands problèmes de son temps: la réforme de l’Eglise; la recomposition du schisme avec l’Orient chrétien, qu’il tenta de réaliser avec le Concile de Lyon; l’attention pour la Terre Sainte; la paix et les relations entre les peuples — il fut le premier en Occident à avoir un échange d’ambassadeurs avec le Kubilai Khan de Chine.

Chers amis! La première Lecture nous a présenté un moment important, où se manifeste précisément l’universalité du message chrétien et de l’Eglise: saint Pierre, dans la maison de Cornélius, baptisa les premiers païens. Dans l’Ancien Testament, Dieu avait voulu que la bénédiction du peuple juif ne demeure pas quelque chose d’exclusif, mais fût étendue à toutes les nations. Dès l’appel d’Abraham, il avait dit: «Par toi se béniront tous les clans de la terre» (
Gn 12,3). Et ainsi Pierre, par une inspiration venue d’en-haut, comprend que «Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable» (Ac 10,34-35). Le geste accompli par Pierre devient une image de l’Eglise ouverte à l’humanité tout entière. En suivant la grande tradition de votre Eglise et de vos communautés, soyez d’authentiques témoins de l’amour de Dieu envers tous!

Mais comment pouvons-nous, avec notre faiblesse, apporter cet amour? Saint Jean, dans la deuxième Lecture, nous a dit avec force que la libération du péché et de ses conséquences n’est pas une initiative qui vient de nous, mais de Dieu. Ce n’est pas nous qui L’avons aimé, mais Lui qui nous a aimés et a pris sur lui notre péché et l’a lavé à travers le sang du Christ. Dieu nous a aimés le premier et veut que nous entrions dans sa communion d’amour, pour collaborer à son oeuvre rédemptrice.

Dans le passage de l’Evangile a résonné l’invitation du Seigneur: «Je vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure» (Jn 15,16). C’est une parole adressée spécifiquement aux apôtres, mais, plus généralement, elle concerne tous les disciples de Jésus. L’Eglise tout entière, nous tous sommes envoyés dans le monde pour apporter l’Evangile et le salut. Mais l’initiative vient toujours de Dieu, qui appelle aux différents ministères, pour que chacun accomplisse sa part au service du bien commun. Appelés au sacerdoce ministériel, à la vie consacrée, à la vie conjugale, à l’engagement dans le monde, il est demandé à tous de répondre avec générosité au Seigneur, soutenus par sa Parole qui nous rassérène: «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous ai choisis» (ibid. Jn 15,16).

Chers amis! Je connais l’engagement de votre Eglise dans la promotion de la vie chrétienne. Soyez un ferment dans la société, soyez des chrétiens présents, entreprenants et cohérents. La ville d’Arezzo résume, dans son histoire plurimillénaire, des expressions significatives de cultures et de valeurs. Parmi les trésors de votre tradition, il y a la fierté d’une identité chrétienne, témoignée par tant de signes et de dévotions enracinées, comme celle pour la Vierge du Réconfort. Cette terre, où virent le jour de grandes personnalités de la Renaissance, de Pétrarque à Vasari, a pris une part active dans l’affirmation de cette conception de l’homme qui a pesé sur l’histoire de l’Europe, en s’appuyant sur les valeurs chrétiennes. Jusque dans des temps récents, ce que certains parmi les meilleurs des fils de cette ville, dans la recherche universitaire et dans les lieux institutionnels, ont su élaborer sur le concept même de civitas, fait partie du patrimoine idéal de celle-ci, en déclinant l’idéal chrétien de l’époque des Communes dans les catégories de notre temps. Dans le cadre de l’Eglise qui est en Italie, engagée au cours de cette décennie dans le domaine de l’éducation, nous devons nous demander, surtout dans la région qui est la patrie de la Renaissance, quelle vision de l’homme nous sommes en mesure de proposer aux nouvelles générations. La Parole de Dieu que nous avons écoutée est une invitation forte à vivre l’amour de Dieu pour tous, et la culture de ces terres compte, au nombre de ses valeurs distinctives, la solidarité, l’attention pour les plus faibles, le respect de la dignité de chacun. L’accueil que, même à une époque récente, vous avez su offrir à ceux qui sont venus à la recherche de liberté et de travail, est bien connu. Etre solidaires des pauvres, c’est reconnaître le projet de Dieu créateur, qui a fait de tous une unique famille.

Bien sûr, votre province est elle aussi fortement mise à l’épreuve par la crise économique. La complexité des problèmes rend difficile d’identifier les solutions les plus rapides et efficaces pour sortir de la situation présente, qui frappe tout particulièrement les couches les plus faibles et inquiète beaucoup les jeunes. L’attention aux autres, depuis bien des siècles, a conduit l’Eglise à apporter une solidarité concrète à ceux qui sont dans le besoin, en partageant les ressources, en promouvant des styles de vie plus essentiels, en s’opposant à la culture de l’éphémère, qui en a trompé beaucoup, en déterminant une profonde crise spirituelle. Puisse cette Eglise diocésaine, enrichie par le témoignage lumineux du Poverello d’Assise, continuer à être attentive et solidaire envers ceux qui se trouvent dans le besoin, mais qu’elle sache aussi éduquer au dépassement de logiques purement matérialistes, qui marquent souvent notre temps, et finissent par obscurcir justement le sens de la solidarité et de la charité.

Témoigner de l’amour de Dieu dans l’attention aux laissés-pour-compte se conjugue aussi avec la défense de la vie, de son apparition à son terme naturel. Dans votre région, assurer à tous la dignité, la santé et des droits fondamentaux est à juste titre perçu comme un bien incontournable. La défense de la famille, à travers des lois justes et en mesure de protéger aussi les plus faibles, doit toujours constituer un point important pour conserver un tissu social solidaire et offrir des perspectives d’espérance pour l’avenir. De même qu’au Moyen-Age, les statuts de vos villes furent un instrument permettant d’assurer à de nombreuses personnes des droits inaliénables, qu’aujourd’hui encore, se poursuive l’engagement de promouvoir une ville au visage toujours plus humain. En cela, l’Eglise apporte sa contribution afin que l’amour de Dieu s’accompagne toujours de l’amour pour notre prochain.

Chers frères et soeurs! Poursuivez votre service à Dieu et à l’homme selon l’enseignement de Jésus, l’exemple lumineux de vos saints et la tradition de votre peuple. Dans cette tâche, que vous accompagne et vous soutienne toujours la protection maternelle de la Vierge du Réconfort, tant aimée et vénérée par vous. Amen!




Benoît XVI Homélies 50322