Discours 1982 - Message aux catholiques d’Autriche pour l’ouverture de l’année préparatoire du Katholikentag 1983

Message aux catholiques d’Autriche pour l’ouverture de l’année préparatoire du Katholikentag 1983

Pour le début de l'année de préparation du Katholikentag 1983 en Autriche, le Pape a enregistré le message suivant et l'a adressé aux catholiques de ce pays (1) :

(1) Texte allemand dans l'Osservatore Romano du 9 juin. Traduction et titre de la DC.


C'est avec une grande joie que je salue aujourd'hui mes Frères et Soeurs dans la foi en Autriche. Je salue les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, les laïcs ainsi que toutes les personnes qui, dans ce pays ou dans les pays environnants, entendront ma voix.

Aujourd'hui commence pour vous l'année de préparation au Katholikentag autrichien, que vous célébrerez en septembre 1983. Vous voulez commémorer ainsi ce fatidique jour européen d'il y a quelque trois cents ans où Vienne a été sauvée d'une menaçante conquête grâce à l'effort commun des chrétiens. Cet événement décisif devrait rappeler aux chrétiens d'aujourd'hui leur commune responsabilité à l'égard de l'Europe et les encourager vivement dans leur effort dévoué en faveur de la paix et de la justice, des droits de l'homme et de la solidarité chrétienne entre les peuples. C'est pourquoi vous avez consacré le prochain Katholikentag au thème de l'espérance en l'avenir. Si, dans sa bonté, Dieu me permet de répondre à votre aimable invitation, je prendrai volontiers part à votre fête religieuse et je pourrai « vivre l'Espérance et donner l'Espérance » avec vous. Votre « Katholikentag » amènera votre patrie et toute l'Europe à une connaissance renouvelée de leurs profondes racines religieuses communes.

Eu égard aux multiples dangers et menaces contre l'existence de l'humanité, les chrétiens luttent de toute la force de leur espérance en union avec tous les hommes de bonne volonté pour un avenir plus sûr, digne d'être vécu. De plus, ce qui nous anime ce n'est pas seulement une espérance purement terrestre, mais aussi et surtout cette espérance qui provient de la foi, dont le fondement et le but sont en définitive Dieu lui-même : Dieu qui, dans le Christ Jésus, a dit son oui définitif à l'homme. Avec sa Croix et sa Résurrection, le Christ a vaincu toute souffrance et toute calamité du monde, devenant ainsi pour nous tous le signe de l'espérance.

L'espérance est une vertu divine ; elle est foncièrement un don que vous obtiendrez déjà durant cette année de préparation à force de prier Dieu avec les autres et pour les autres. Puisse alors cette année être également pour vous une année de recueillement et de conversion, du renouveau de la foi et de l'amour vécu pour Dieu et le prochain. Nous, les chrétiens, nous avons également le devoir de manifester publiquement notre espérance et de la donner en partage à autrui. Par nos paroles et actions, riches d'espérance, nous aiderons les autres à vaincre la peur de vivre, la résignation et l'indifférence, et à avoir confiance en Dieu et dans les hommes. Comme disciples du Christ, chers chrétiens d'Autriche, vous offrirez à l'homme d'aujourd'hui, environné de mille menaces et plein de confusion, la parole et l'espérance qui rendent libres.

« Vivre l'espérance et donner l'espérance.» Voilà une grande mission que vous avez prise en charge. « Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8,31) Cette conviction religieuse devra animer durant cette année votre renouvellement spirituel pour que tous vos compatriotes puissent se rendre compte que l'Église catholique d'Autriche se prépare à une fête de l'espérance et de la joie.

Je prie avec vous pour une heureuse et fructueuse célébration du « Katholikentag » autrichien de 1983.

Qu'à cet effet vous bénisse tous le Dieu Tout-puissant : le Père, le Fils et le Saint-Esprit !

Amen.



L’évêque au service du Peuple de Dieu

Allocution aux évêques suisses, 10 juillet


Recevant en audience le 10 juillet les évêques suisses en visite ad limina, Jean-Paul II leur a adressé une allocution où il a souligné en particulier le rôle et la place du laïc dans la structure de l'Église et a fait état de plaintes parvenant continuellement au Vatican et émanant de fidèles choqués par des innovations liturgiques intempestives (1) :

(1) Texte allemand dans l'Osservatore Romano du 10 juillet 1982. Traduction, titre et sous-titres de la DC.


CHERS FRÈRES DANS LE CHRIST,

Vous qui êtes les responsables pastoraux de la Suisse, soyez cordialement accueillis au Vatican.

Votre visite a lieu avant que je n'aie pu réaliser dans votre pays ma visite pastorale, déjà prévue pourtant pour l'année 1981. Le bref voyage d'un jour à Genève a été presque entièrement consacré, on le sait, aux grandes organisations internationales. Puisse Dieu me donner bientôt l'occasion d'avoir enfin avec vos diocèses et vos communautés une rencontre qui soit conforme à votre voeu et au mien. Et c'est pourquoi mon salut fraternel s'adresse d'autant plus aujourd'hui à tous les fidèles de votre pays, avec lesquels vous et moi nous nous sentons profondément unis en cette heure, dans une commune responsabilité et sollicitude pastorale.

Les rencontres avec mes frères dans l'épiscopat qui viennent m'entretenir de leur activité pastorale à l'occasion de leur visite ad limina, font partie des tâches les plus importantes et les plus émouvantes de mon ministère en tant que successeur de saint Pierre. Je voudrais partager vos joies et vos soucis, vos difficultés et vos espoirs. Mon intention est d'indiquer l'essentiel, et ainsi de fortifier votre foi. C'est ce qui se produit auprès des tombeaux des deux princes des apôtres. Là nous entendons la saisissante confession de foi de Pierre : « Seigneur, tu sais que je t'aime. » (Jn 21,15) Et, avec Paul, nous espérons pouvoir dire encore une fois : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi. » (2Tm 4,7)

Le rôle des laïcs

1. De nombreux développements de l'Église universelle sont vécus avec une intensité particulière et attentivement suivis dans votre pays. Au premier plan, chez vous, il y a assurément l active participation des chrétiens laïcs à la vie de l'Église et leurs rapports avec les pasteurs dûment mandatés. Nous voudrions remercier sincèrement Dieu pour les croyants de votre pays qui font leur la cause du Christ et de l'Église et qui, avec leur intelligence et leur coeur, s'engagent à témoigner authentiquement de la foi, à célébrer dignement le sacrifice du Christ à la louange du Père, et à vivre dans l'amour l'unité de l'Église.

Dans le domaine social, la Suisse possède depuis plusieurs siècles déjà une longue expérience de participation de la « base », comme on dit aujourd'hui, à la consultation et même à la prise de décision dans les problèmes importants concernant la communauté. L'Église catholique dans votre pays, elle aussi, présente aujourd'hui un système multiforme d'organismes où d'innombrables laïcs perçoivent leur responsabilité chrétienne à l'égard de l'Église et du monde et consacrent du temps et de l'énergie à la communauté ecclésiale. Il existe des conseils pastoraux au plan paroissial, des conseils pastoraux diocésains, de même que des efforts pour créer un forum d'activités apostoliques au plan national. Il faut encore citer les associations, unions et mouvements déjà existants, de même que les différents conseils d'administration d'Église et les instances ecclésiales cantonales qu'a fait naître la situation juridique particulière de l'Église dans votre pays.

Ces différentes formes de responsabilité organisée des laïcs dans la vie de l'Église sont, sans nul doute, des instruments nécessaires et précieux pour le commun progrès du Peuple de Dieu. Mais, comme c'est le cas en bien d'autres domaines, ces instruments doivent être prudemment introduits, et on doit se tenir prêt à les rectifier et à les améliorer. L'histoire de votre peuple connaît précisément une longue étude et une longue maturation des différentes formes de participation de tous les citoyens à la construction de la communauté. Avec courage et conscience ils ont cherché le moyen qui correspond le mieux au caractère et à l'espace vital de leurs compatriotes. L'Église, de son côté, s'efforce à bon droit, ces dernières décennies, d'intégrer de nouvelles formes de coresponsabilité dans ses structures mais, là aussi, de la manière qui correspond le mieux à sa nature.


La structure particulière de l'Église

2. Réfléchissons ensemble à quelques éléments fondamentaux de cette nature et structure particulière de l'Église. Devant les yeux de notre esprit se dresse toute la multiplicité des chrétiens dans votre pays et dans le monde. Qu'ont donc de commun tous ces hommes qui se nomment chrétiens ? Quel est le fondement, toujours le même, qui unit leur vie, au-delà de toutes les différences ? C'est la dignité et la vocation chrétiennes qui leur sont communes à tous. Le nom de chrétien nous dit : le Christ s'est adressé à nous à notre baptême, il nous a appelés, nous a accueillis comme ses frères et ses soeurs : il nous a liés à sa propre vie, il nous a fait participer à sa résurrection. Notre christianisme signifie donc une empreinte très personnelle, qui va jusqu'au fond du coeur et de l'âme, procure à chaque baptisé une forme nouvelle de vie, et ouvre un chemin particulier à travers ce monde. C'est en cela que consiste la haute dignité de chaque chrétien, mais aussi sa tâche, sa mission.

Dans le Décret sur l'apostolat des laïcs, le deuxième Concile du Vatican a montré les multiples possibilités et tâches du témoin vivant du Christ. On peut les résumer en deux phrases :

— Les laïcs sont appelés à construire, avec les ministres de l'Église, la communauté ecclésiale.

— En outre, les laïcs ont la responsabilité de collaborer à la construction de l'ordre séculier en tant que chrétiens, et d'y infuser les valeurs de l'Évangile.

Cette dignité fondamentale de chaque chrétien, qui s'enracine dans son union vivante avec le Christ ressuscité, est toujours un motif d'admiration et d'action de grâce : elle mérite de nous une attention et un souci pastoral particuliers.

Le Christ se tient en avant de l'Église

3. Mais il nous faut ajouter un autre élément essentiel. S'il est vrai que tous les chrétiens et le Peuple de Dieu tout entier sont pénétrés de la vie du Christ et représentent également son Corps dans le monde, il n'en reste pas moins que le Christ, malgré toute la proximité avec le Peuple de Dieu, se tient aussi vis-à-vis de lui Il est notre frère ; mais il est aussi notre Seigneur et notre Rédempteur. Il se donne tout entier à son Corps, mais précisément comme la Tête du Corps. Il n'est pas n'importe quelle pierre de l'édifice, mais la pierre d'angle, il appartient tout entier à l'Église, mais il se tient aussi en avant d'elle et au-dessus d'elle : car il est le médiateur entre Dieu et l'homme.

Le fait que le Christ soit « vis-à-vis » est avant tout et en premier lieu une réalité spirituelle qui, en tant que telle, ne peut être connue que dans la foi, à partir de la force de l'Esprit Saint. Mais selon la volonté du Seigneur, cette réalité doit revêtir aussi une forme visible, sociale. Si le Seigneur, aujourd'hui encore, montre le chemin de manière obligatoire, en parole et en acte, au Peuple de Dieu pèlerin, cela doit se traduire dans la réalité sociale de l'Église. C'est pourquoi l'Église réalise une authentique prédication de son message par le moyen de ceux qui en ont reçu mission. Elle administre les sacrements, où le Seigneur se donne aujourd'hui dans toute la plénitude vivante de sa personne, à tous ceux qui s'adressent et s'ouvrent à lui. Par le moyen de pasteurs qui ont reçu pour cela une charge régulière, elle les conduit avec une autorité spirituelle au nom et dans la puissance de Jésus.

La vocation particulière du ministre de l'Église consiste donc à donner une forme sociale à la présence du Seigneur, source de vie et d'unité au milieu du peuple, et à le remplacer ministériellement devant les croyants, Et si, dans l'exercice de ce pouvoir, l'élément d'autorité est également visible et sensible, c'est pour donner forme à cette « préséance » du Christ. Je voudrais ajouter : ce sont justement le prêtre et l'évêque — lesquels devraient exercer de manière désintéressée l'autorité aimante de Notre Seigneur Jésus-Christ — qui sont le plus douloureusement conscients de le réaliser imparfaitement. C'est pourquoi, dans l'Église de Jésus, les chrétiens laïcs, les prêtres, les évêques et le Pape lui aussi, se trouvent les uns et les autres renvoyés à leur faiblesse et à leurs pauvretés humaines, mais aussi à la glorieuse vocation d'ouvrir les voies au Règne du Christ à notre époque, avec les dons particuliers que l'Esprit Saint accorde à chacun, « le Règne de vérité et de vie, le Règne de grâce et de sainteté, le Règne de justice, d'amour et de paix ». (Préface du Christ-Roi.)

Le prêtre et les vocations sacerdotales

4. Je le sais toutefois, vous êtes à juste titre profondément préoccupés du nombre réduit de vos prêtres et de vos vocations sacerdotales, qui est peu élevé, dans vos diocèses aussi. Je partage votre souci de toute mon âme, et voudrais vous demander à vous-mêmes ainsi qu'à vos prêtres de ne pas vous laisser décourager et, encore moins, de mettre vos espoirs dans des solutions qui ne sont pas reconnues par l'Église. Il existe aujourd'hui — et peut-être même en nombre croissant — des jeunes et aussi des adultes qui aspirent à une vie plus profonde vécue dans la foi, en suivant de manière plus exigeante le Christ, et sont prêts à s'engager généreusement et sans réserve dans la vocation sacerdotale ou religieuse, pour répandre le Royaume de Dieu dans le monde. Parlez-leur avec une entière force de conviction et une pleine espérance ! Mettez devant leurs yeux, de manière crédible, le haut idéal de notre propre vie sacerdotale ! Et ne permettez pas que leur bonne volonté soit insécurisée et affaiblie par des discussions sans cesse renouvelées sur l'identité du prêtre.

Les vocations sacerdotales qui continuent de germer ne doivent pas être exposées à un danger supplémentaire, et surtout pas dans les séminaires eux-mêmes, en raison d'une absence de direction intensive sur le plan spirituel et religieux, ou à la suite d'expériences aventureuses. Comme le Concile le souligne expressément : « Toute l'éducation des élèves doit tendre à faire d'eux, sur le modèle de Notre Seigneur Jésus-Christ, maître, prêtre et pasteur, de véritables pasteurs d'âmes. » (Optatam totius OT 4 Optatam totius ) Mais, dans ce but, une orientation sacerdotale spécifique de toute la vie du séminaire est indispensable.

Je connais vos nombreuses et multiples obligations pastorales. Pourtant, réservez toujours aussi un temps suffisant à la rencontre des prêtres de vos dioceses. Car l'évêque doit constamment porter à ses collaborateurs spirituels un amour et une attention particuliers. Ayez surtout le souci de ceux qui sont déprimés et fatigués, visitez-les individuellement, faites avec eux un bout de chemin. Votre solidarité et votre collaboration fraternelles avec vos prêtres, en dépit de toute la multiplicité des hommes et des situations, manifestent votre commune amitié avec le Christ et peuvent aussi signifier pour d'autres une paisible invitation à se décider pour une telle forme de vie.

Être les pasteurs du troupeau tout entier

5. Aujourd'hui, l'évêque est en général plus proche de ses prêtres et de ses fidèles que cela n'était peut-être le cas autrefois. Qui pourrait nier l'avantage d'une attitude plus simple et d'une communion fraternelle ? Mais, malgré toute son ouverture d'esprit et sa participation aux engagements concrets de chacun et des groupes, l'évêque n'en doit pas moins se préoccuper sans cesse du bien spirituel de tous. En tant que pasteur et maître il est, de manière particulière, le témoin et le garant de la voie de l'Église, par la façon dont il est enraciné dans le passé et doit le conduire à son accomplissement. Le troupeau lui est confié par le Christ : c'est devant lui, en définitive, qu'il est responsable, c'est vers lui qu'il doit conduire le troupeau et cela, dans toutes les parties et tous les groupes.

C'est pourquoi, chers frères — tenant compte des difficultés particulières qui se posent aujourd'hui précisément à la vie religieuse et ecclésiale, et en vous remerciant de votre infatigable activité apostolique dans vos diocèses —, je voudrais que vous ayez de nouveau fortement à coeur ceci : Guidez de telle manière que nul ne s'égare ! De différents côtés, et aussi de votre pays, parviennent sans cesse au Vatican des lettres dans lesquelles des chrétiens profondément inquiets élèvent des plaintes : ils sont parfois exposés à des expérimentations liturgiques arbitraires, les thèmes de la prédication sont traités de manière unilatérale, et bien souvent, ils lisent dans des publications catholiques ou écoutent dans des institutions théologiques des critiques hostiles à l'Église. Parmi les nombreux éléments positifs auxquels a donné lieu le renouveau conciliaire et qui doivent être favorisés de toutes nos forces, il faut pourtant reconnaître opportunément des développements erronés et les corriger avec la patience et la prudence pastorale qui s'imposent.

6. Avant tout, le déroulement correct et digne de la liturgie mérite toujours et partout votre sollicitude pastorale. Notre amour du Christ se montre de manière particulière dans notre profond respect à l'égard de sa multiple présence dans les célébrations liturgiques. Tout ce qui se réalise dans la liturgie concerne le Seigneur lui-même, qui est présent dans la communauté rassemblée, dans le prêtre qui préside, dans la parole, dans les sacrements, dans le sacrifice de la messe sous les espèces eucharistiques. Le sérieux de notre amour et de notre respect va de pair, et ce n'est pas le moins important, avec l'obéissance à l'Église, surtout dans l'observation consciencieuse des prescriptions édictées par le Saint-Siège pour la liturgie. C'est le devoir de l'évêque d'y veiller et d'admonester avec bonté, mais aussi avec fermeté, ceux qui ont une pratique contraire.

De même, soyez particulièrement des guides en ce qui concerne les formes de la pénitence chrétienne. J'ai eu connaissance avec joie de votre récent document sur cette question dans lequel vous soulignez à nouveau la valeur ir- rempiaçable de la confession individuelle. La haute estime et la promotion de la confession individuelle expliquent préci- sement pourquoi le magistère de l'Église autorise seulement dans certaines situations exceptionnelles l'absolution générale sacramentelle. Ces exceptions doivent être appréciées chaque fois par les évêques compétents, et reconnues en tant que telles (cf. AAS, 64 ; 1972, p. 512).

Soyez des guides dans la question de l'oecuménisme. Faites sans cesse comprendre que, par exemple, sur le plan de l'intercommunion, les accords existants actuellement entre les Églises doivent être observés dans l'intérêt d'un progrès responsable sur la voie de l'unité souhaitée. Il faut éviter que des pasteurs, dans un zèle bien intentionné mais mal éclairé, méprisent et enfreignent des limitations qui restent toujours nécessaires.

7. Chers frères ! J'ai tenu particulièrement, dans notre rencontre fraternelle d'aujourd'hui, en raison de notre commune responsabilité dans le ministère pastoral, et aussi dans une intime participation personnelle aux multiples tâches et difficultés de votre charge épiscopale dans vos diocèses, à réfléchir brièvement avec vous sur quelques questions et préoccupations centrales de votre travail pastoral. Je voudrais également vous remercier du fond du coeur de votre infatigable engagement au service de vos fidèles et vous encourager en frère dans la mission épiscopale qui vous a été confiée par le Seigneur, une mission assurément difficile mais incomparablement belle et noble. Ayez surtout confiance en la constante proximité et en l'aimante assistance du divin Bon Pasteur. Toute notre action de pasteurs de l'Église est en définitive au service de Jésus lui-même. C'est lui qui donne l'Esprit, qui rend vivantes et missionnaires nos communautés et les rattache à l'unité de l'Église universelle. C'est pourquoi, de tout coeur, dans une commune confiance en l'aide de Dieu, je voudrais me joindre à votre prière et, avec vous et vos fidèles, dire :

« Dieu de miséricorde, donne-nous l'Esprit d'amour, l'Esprit de ton Fils, afin que l'Église [dans ce pays] se fortifie dans une vie nouvelle. [...] Envoie-nous ton Esprit Saint. [...] Que tous les membres de l'Église comprennent les signes des temps et grandissent dans la fidélité à ton Évangile. » (Synode 72.)

Je continuerai d'accompagner de ma prière votre action apostolique pleine de responsabilité, et vous demande à mon tour de prier pour mon service apostolique, en vue du bien de toute l'Église. Que Dieu vous bénisse ! vous-mêmes, vos diocèses et tous les habitants de votre pays !


Message lu le 26 juillet à l'assemblée sur les problèmes du vieillissement de la population

22 juillet 1982


Le 26 juillet s'est ouverte à Vienne (Autriche) l'Assemblée mondiale sur les problèmes du vieillissement de la population. Ses travaux se sont poursuivis jusqu'au 6 août. À cette Assemblée participait une délégation conduite par Mgr Cox Huneeus, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, qui a lu le message suivant adressé par le Pape au président de l'Assemblée (1) :

(1) Texte français dans l'Osservatore Romano des 26-27 juillet. Titre, sous-titres et notes de la DC.


MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

Déjà en diverses circonstances, le Saint-Siège a salué avec beaucoup d'intérêt et d'espérance l'initiative des Nations Unies de promouvoir une Assemblée mondiale sur le problème du vieillissement de la population et de ses conséquences sur chaque personne et donc sur la société. Depuis que cette opération a été confirmée, on assiste à l'expansion et à l'approfondissement d'une prise de conscience de ce phénomène démographique de notre temps, qui oblige les pays et la société internationale à s'interroger sur le sort, les besoins, les droits, les capacités spécifiques des générations aînées, dont le nombre va croissant. Au-dela des personnes, cette réflexion doit s'étendre à l'organisation même de la société en fonction de cette couche de sa population.

L'étude attentive des travaux préparatoires à cette Assemblée mondiale et du plan d'action actuellement soumis à l'examen de tous les pays membres des Nations Unies fait apparaître plusieurs points qui rencontrent une particulière adhésion de la part du Saint-Siège. Je me permets de les citer : l'attention portée aux personnes âgées en tant que telles et à la qualité de leur vie aujourd'hui ; le respect de leurs droits de demeurer des membres actifs dans une société qu'ils ont contribué à édifier ; la volonté de promouvoir une organisation sociale dans laquelle chaque génération puisse apporter sa contribution en lien avec les autres ; enfin l'appel à la créativité de chaque milieu socio-culturel, pour que l'on y trouve des réponses satisfaisantes au maintien des anciens dans des activités correspondant à leur grande diversité d'origine et d'éducation, de capacités et d'expérience, de culture et de croyances. Les thèmes susmentionnés manifestent déjà qu'il ne s'agit pas de problèmes abstraits ou seulement techniques, mais bien du sort de personnes humaines avec leur histoire particulière, faite de racines familiales, de liens sociaux, de succès ou d'échecs professionnels, qui ont marqué ou marquent encore leur existence.

À votre importante Assemblée, penchée sur ces réalités pour les approfondir et pour leur trouver des solutions concrètes et judicieuses, l'Église voudrait offrir la contribution de sa réflexion, de son expérience et de sa foi en l'homme. Pratiquement elle vous propose sa vision humaine et chrétienne de la vieillesse, sa conviction à propos de la famille ou d'institutions de type familial comme lieux les plus favorables à l'épanouissement des personnes âgées et son soutien pour l'intéressement de la société contemporaine au service des générations aînées.


1. Vision humaine et chrétienne de la vieillesse

Je me souviens avec émotion de ma rencontre avec des anciens en novembre 1980 à la cathédrale de Munich (2). J'avais alors souligné que la vieillesse humaine est un stade naturel de l'existence et qu'elle doit généralement en être le couronnement. Cette vision suppose évidemment que la vieillesse — lorsque quelqu'un y arrive — soit comprise comme un élément ayant sa valeur particulière à l'intérieur du tout de la vie humaine, et elle requiert également une conception exacte de la personne qui est à la fois corps et âme. C'est dans cette perspective que la Bible parle souvent de l'âge avancé ou des anciens avec respect et admiration. Le livre de l'Ecclésiastique, par exemple, après avoir fait l'éloge de la sagesse jointe aux cheveux blancs (25, 4-6), entreprend un long panégyrique des ancêtres dont « les corps ont été ensevelis dans la paix, alors que leur nom est vivant pour des générations » (cf. ch. 44 à 51). Et le Nouveau Testament est rempli de vénération pour les aînés. Saint Luc nous brosse avec émotion le tableau du vieillard Siméon et de la prophétesse Anne accueillant le Christ au Temple. Et, à l'époque des premières communautés chrétiennes, nous voyons les apôtres désigner des anciens pour veiller sur leurs jeunes fondations. L'Église souhaite vivement que le plan d'action soit ouvert à cette conception de la vieillesse envisagée non seulement comme un processus inexorable de dégradation biologique ou comme une période détachée des autres saisons de l'existence, mais comme une phase possible du développement naturel de la vie de tout être humain, dont elle représente l'achèvement.

C'est qu'en vérité la vie est un don de Dieu aux hommes, créés par amour à son image et à sa ressemblance. Cette compréhension de la dignité sacrée de la personne humaine conduit à donner une valeur à toutes les étapes de la vie. C'est une question de cohérence et de justice. Il est en effet impossible d'apprécier en vérité la vie d'un vieillard sans apprécier en vérité la vie d'un enfant dès le début de sa conception. Nul ne sait jusqu'où l'on pourrait aller si la vie n'était plus respectée comme un bien inaliénable et sacré. Il faut donc affirmer fermement, avec la Congrégation pour la Doctrine de la foi dans sa déclaration sur l'euthanasie du 5 mai 1980 (3), que « rien ni personne ne peut autoriser la suppression de la vie d'un être humain innocent, foetus ou embryon, enfant ou adulte, vieillard, malade incurable ou agonisant. Il y a là violation de la loi divine, offense à la dignité de la personne humaine, crime contre la vie, attentat contre l'humanité ». Et il est très opportun d'ajouter encore ce que la même déclaration disait sur l'usage des moyens thérapeutiques : « Il est aujourd'hui très important de protéger au moment de la mort la dignité de la personne humaine et la conception chrétienne de la vie contre une technicité qui risque de devenir abusive. » La mort fait partie de notre horizon humain et lui donne sa véritable et mystérieuse dimension. Le monde contemporain, surtout en Occident, a besoin d'apprendre à réintégrer la mort dans la vie humaine. Qui ne peut souhaiter à ses semblables et désirer pour lui-même d'accueillir et d'assumer ce dernier acte de l'existence terrestre dans la dignité et la sérénité, assurément possibles aux croyants ?

Je voudrais maintenant regarder avec vous les caractéristiques de l'âge avancé. Les unes sont douloureuses, difficiles à accepter, surtout lorsqu'on est seul. Les autres sont source de richesses, pour soi et pour autrui. Ensemble, elles font partie de l'expérience humaine de ceux qui sont vieux aujourd'hui et de ceux qui le seront demain.

Les aspects fondamentaux du troisième et du quatrième âge tiennent naturellement à l'affaiblissement des forces physiques, à la moindre vivacité des facultés spirituelles, à un dépouillement progressif d'activités auxquelles on était attaché, aux maladies et aux invalidités qui surviennent, à la perspective des séparations affectives entraînées par le départ vers l'au-delà. Ces caractéristiques attristantes peuvent être transformées par des convictions philosophiques et surtout par les certitudes de la foi pour ceux qui ont le bonheur de croire. Pour ces derniers en effet, la dernière étape de la vie terrestre peut être vécue comme un mystérieux accompagnement du Christ rédempteur, parcourant son douloureux chemin de croix avant l'aube radieuse de Pâques. Mais, plus largement, on peut affirmer que la manière dont une civilisation assume le grand âge et la mort comme un élément constitutif de la vie, et la manière dont elle aide ses membres âgés à vivre leur mort, sont un critère décisif du respect qu'elle porte à l'homme.

Les aspects bénéfiques de la vieillesse existent également. C'est le temps où hommes et femmes peuvent récolter l'expérience de toute leur vie, faire le tri entre l'accessoire et l'essentiel, atteindre un niveau de grande sagesse et de profonde sérénité. C'est l'époque où ils disposent de beaucoup de temps, et même de tout leur temps, pour aimer l'entourage habituel ou occasionnel avec un désintéressement, une patience et une joie discrète dont tant d'anciens fournissent d'admirables exemples. C'est aussi pour les croyants, la bienheureuse possibilité de méditer sur les splendeurs de la foi et de prier davantage.

La fécondité de ces valeurs et leur survie sont liées à deux conditions indissociables. La première requiert des personnes âgées elles-mêmes qu'elles acceptent profondément leur âge et en apprécient les ressources possibles. La seconde condition tient à la société d'aujourd'hui. Il lui faut devenir capable de reconnaître les valeurs morales, affectives, religieuses qui habitent l'esprit et le coeur des anciens et il lui faut oeuvrer à leur insertion dans notre civilisation qui souffre d'un décalage inquiétant entre son niveau technique et son niveau éthique. Les personnes âgées, en effet, ne peuvent vivre que difficilement dans un monde devenu inconscient de sa dimension spirituelle. Elles en arrivent à se déprécier elles-mêmes lorsqu'elles voient que la rentabilité des citoyens prime tout et que d'autres ressources de la personne humaine sont ignorées ou méprisées. Un tel climat va contre l'épanouissement et la fécondité de la vieillesse et engendre nécessairement le repliement sur soi, le douloureux sentiment d'inutilité et finalement le désespoir. Mais, il faut encore le souligner, c'est toute la société qui se prive d'éléments enrichissants et régulateurs lorsqu'elle s'aventure à ne reconnaître comme valables pour son développement que ses membres jeunes et adultes en pleine possession de leurs forces, et à ranger les autres parmi les improductifs, tandis que de nombreuses expériences, judicieusement conduites, prouvent le contraire.

(2) DC, 1980, n° 1798, p. 1166-1169.
(3) DC, 1980, n° 1790, p. 697-700.


II. Le rôle de la famille

Dans mon exhortation apostolique Familiaris consortio (4), j'ai rappelé, à la lumière des origines divines de la famille humaine, que son essence et ses tâches sont définies par l'amour : « Constituée en tant que communauté de vie et d'amour, la famille [.] reçoit la mission de garder, de révéler et de communiquer l'amour. [.] Tous les membres de la famille, chacun selon ses propres dons, ont la grâce et la responsabilité de construire, jour après jour, la communion des personnes, en faisant de la famille une école d'humanité plus complète et plus riche. » (nn. FC 17 FC 21.)

Ceci permet d'entrevoir les possibilités offertes par la famille aux personnes âgées, tant par le soutien fidèle qu'elles sont en droit d'attendre d'elle que pour leur apport possible à sa vie et à sa mission. Il est bien vrai que les conditions d'intégration des anciens dans le foyer de leurs enfants ou d'autres parents n'existent pas toujours et que cette intégration se révèle même parfois impossible. C'est alors qu'il faut envisager une autre solution, à charge pour les enfants ou autres membres de la famille de conserver des liens réguliers et chaleureux avec celui ou celle qui a dû rejoindre une maison d'anciens. Ceci dit, il est bien certain que, demeurant au milieu des leurs, les personnes âgées peuvent les faire bénéficier, avec l'opportunité et la discrétion toujours requises, de l'affection et de la sagesse, de la compréhension et de l'indulgence, des conseils et du réconfort, de la foi et de la prière, qui sont, la plupart du temps, les charismes du soir de la vie. En se comportant ainsi, ils contribuent également à mettre en honneur, surtout par leurs exemples, des comportements souvent dévalués aujourd'hui, tels que l'écoute, l'effacement de soi, la sérénité, le don gratuit, l'intériorité, la joie discrète et rayonnante. Il faudrait encore souligner que la présence habituelle ou épisodique des anciens au milieu des leurs est souvent un précieux facteur de jonction et de compréhension entre des générations nécessairement diverses et complémentaires. Ainsi, ce resserrement de la vie familiale, tel que je viens de l'évoquer et selon les modalités possibles, peut être une source d'équilibre et de vitalité, d'humanité et de spiritualité pour cette cellule fondamentale de toute société, et qui porte le nom le plus évocateur qui soit dans toutes les langues du monde : « la famille ».

(4) DC, 1982, n° 1821, p. 1-37.


III. Le rôle de la société

Avec l'évolution démographique actuelle, la société voit donc s'ouvrir devant elle un nouveau champ d'action au service de la personne humaine, afin de garantir aux anciens la place qui leur revient dans la communauté civile et de favoriser leur contribution spécifique à son développement.

Les générations aînées qui, dans certains systèmes législatifs et sociaux, se voient de plus en plus tôt retirées du circuit de la production économique, s'interrogent — parfois avec angoisse — sur la place et la fonction que leur réserve ce nouveau type de société. Cette retraite précoce, qui leur est imposée, à quoi l'utiliseront-ils ? La société actuelle dans son évolution et ses orientations, attend-elle encore quelque chose de ses membres âgés, retraités ?

Il apparaît que, face à ce nouveau et vaste problème, la société tout entière et, bien entendu, ses responsables doivent sérieusement envisager des solutions susceptibles de répondre aux aspirations des personnes âgées. Ces solutions ne peuvent être d'un seul type. S'il est normal que la société favorise le maintien des anciens dans leur famille et leur cadre de vie lorsque cette solution s'avère possible et souhaitable, d'autres moyens doivent être offerts aux 3e et 4e âges. En ce domaine, une société véritablement consciente de ses devoirs envers les genérations qui ont contribué à faire l'histoire du pays doit mettre sur pied des institutions appropriées. Et, pour être en continuité avec ce que les anciens ont connu et vécu, il est on ne peut plus souhaitable que ces institutions soient de type familial, c'est-à-dire qu'elles s'efforcent de procurer aux anciens la chaleur humaine si nécessaire à toute époque de la vie et particulièrement à l'étape du grand âge, mais également une certaine autonomie compatible avec les nécessités de la vie communautaire, un éventail d'activités correspondant à leurs capacités physiques et professionnelles et, enfin, tous les soins exigés par l'âge qui avance. Certes, il existe déjà des réalisations de ce type. Mais elles sont sûrement à développer. Vous me permettrez, à ce sujet, de faire mémoire de l'action caritative de l'Église à travers tant d'instituts voués aux personnes anciennes, et depuis si longtemps. Qu'ils soient félicités et encouragés ! Une société s'honore singulièrement en faisant converger au mieux, dans le respect des anciens et des institutions diverses qui les accueillent, ces chemins du service de l'homme.

Il me paraît utile d'évoquer encore et brièvement quelques-uns des nouveaux services que la société pourrait rendre aux retraités et aux personnes âgées pour leur assurer une place et un rôle dans la communauté humaine. Je pense à la formation permanente pratiquée en plusieurs pays et génératrice, pour ceux et celles qui en bénéficient, non seulement d'enrichissement personnel, mais aussi de capacités d'adaptation et de participation à la vie quotidienne de la société. Effectivement, les aînés possèdent des réserves de savoir et d'expérience qui, entretenues et même complétées par un processus bien adapté de formation permanente, pourraient être investies dans des secteurs allant de l'éducation aux humbles services socio-caritatifs. Sur ce plan, des initiatives novatrices pourraient être recherchées avec les intéressés eux-mêmes ou avec les associations qui les représentent. Je pense également que la société doit s'ingénier, en tenant soigneusement compte des capacités individuelles des anciens et des situations fort différentes à travers les continents, à établir la possibilité d'une certaine diversification d'activités. Entre l'uniformité ennuyeuse et la fantaisie continuelle, il est possible de trouver une judicieuse articulation entre le travail professionnel ou autre, la lecture ou même l'étude, les loisirs, les rencontres libres ou organisées avec d'autres personnes et d'autres milieux, les temps de méditation sereine et priante. Un service que la société peut encore rendre aux générations aînées, c'est d'encourager la création, quand il y a lieu, d'associations de personnes âgées et de soutenir celles qui existent. Elles ont déjà porté des fruits, en sortant de l'isolement et de la pénible impression d'être désormais inutiles ceux qui parviennent au stade de la retraite et de la vieillesse. De telles associations ont besoin d'être reconnues par les responsables de la société comme expression légitime de la voix des anciens et, parmi eux, de ceux qui sont les plus déshérités. Enfin, je pense au rôle que les moyens de communication sociale, particulièrement la télévision et la radio, pourraient et devraient jouer, afin de diffuser une image plus juste et renouvelée du grand âge de la vie, de sa contribution possible à la vitalité et à l'équilibre de la société. Cela exige que les responsables de l'audiovisuel et de la presse soient convaincus ou au moins respectueux d'une conception de la vie humaine fondée non plus seulement sur son utilité économique et purement matérielle mais sur son sens plénier, qui peut connaître des développements et un épanouissement admirables jusqu'au terme du parcours terrestre, surtout lorsque l'environnement favorise une telle possibilité.

Au terme de ces réflexions et de ces suggestions, il me reste, Monsieur le Président, à souhaiter que les conclusions de l'Assemblée mondiale de Vienne sur le problème de la vieillesse portent progressivement des fruits abondants et durables. En ce domaine, comme en beaucoup d'autres déjà étudiés et promus par l'Assemblée des Nations Unies, l'enfance, le monde des handicapés, etc, il y va en définitive du présent et de l'avenir de la civilisation humaine. Toute culture, en quelque continent ou en quelque pays que ce soit et à toute époque de l'histoire, ne peut tirer sa valeur et son rayonnement que du primat, toujours donné au développement intégral de la personne humaine, de la première à la dernière étape de son parcours terrestre, et cela à l'encontre de la tentation d'une société prise par le vertige de la production des choses et de leur consommation. Puissent les responsables du monde actuel oeuvrer de concert pour une véritable promotion de l'homme et entraîner leurs peuples dans ce sillage ! C'est non seulement l'objet de mes voeux ardents, mais aussi de ma prière constante face à Dieu, auteur de tout bien.

Du Vatican, le 22 juillet 1982.

JOANNES PAULUS PP. II



Discours 1982 - Message aux catholiques d’Autriche pour l’ouverture de l’année préparatoire du Katholikentag 1983