Discours 1984 - "Rideau Hall" du Ottawa - Mercredi 19 septembre 1984

AUX ORGANISATEURS ET AUX COORDINATEURS DE LA VISITE AU CANADA

Cathédral Métropolitaine (Ottawa) - Jeudi 20 septembre 1984



Loué soit Jésus-Christ!

En cette dernière étape de mon long périple pastoral au Canada, je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il m’a permis de voir et d’entendre, de l’est à l’ouest, dans des assemblées très diverses.

Nous voici en cette magnifique cité d’Ottawa, la capitale du pays. Elle a été choisie pour célébrer cet après-midi la messe pour la paix. Hier soir, j’ai rencontré les instances gouvernementales, parlementaires et diplomatiques dont le rôle est si important pour l’ensemble du peuple canadien et pour la communauté mondiale. J’ai salué les Autorités civiles de la région.

Dans quelques instants, je vais m’entretenir avec l’ensemble de mes Frères dans l’épiscopat qui ont la charge de l’Eglise catholique au Canada. Déjà, je tiens à remercier Monseigneur Joseph-Aurèle Plourde de son fervent accueil dans la cathédrale de son archidiocèse.

L’occasion m’est donnée ici d’exprimer ma gratitude chaleureuse à tous ceux qui, depuis des mois, ont participé à la préparation de ce voyage, puis à son déroulement. Souvent, je recevais à Rome des témoignages de cette préparation intense. Depuis douze jours, je suis témoin de leur travail.

Chers amis, avec vos évêques responsables et le Secrétariat général de la Conférence, vous avez pris bon nombre d’initiatives. Vous avez choisi les lieux ou les occasions qui vous semblaient les plus significatifs. Vous avez sensibilisé les populations en les informant sur l’Eglise au Canada, sur Rome et le pape, sur le sens de ma visite pastorale. Grâce à vous, beaucoup de vos compatriotes se sont préparés spirituellement à l’événement et, à mes yeux, c’était le plus important.

Mon merci va aux différents groupes de travail ici représentés qui ont pourvu à toute l’organisation sur le plan technique, dans des domaines aussi variés que les déplacements, les communications, l’impression et l’expédition des documents, la coordination des services d’ordre, de protocole, de sécurité.

Je tiens à citer nommément:

- le personnel permanent du Secrétariat de la Conférence des évêques catholiques du Canada;

- les membres du Secrétariat spécial de la visite papale qui lui a été adjoint;

- les représentants des diocèses d’Ottawa et de Gatineau-Hull chargés de la partie de la visite qui les concernait;

- le groupe de travail du Gouvernement fédéral;

- les invités de Monseigneur Plourde qui ont apporté leur contribution, notamment pour un geste significatif qui commémorera cette visite.

... en anglais



À LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE CANADIENNE

Couvent des Soeurs de la Charité, Jeudi 20 septembre 1984



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… Vous êtes conscients qu’en peu d’années, cette pratique multiséculaire de l’Eglise a été négligée. Certes, on a fait de louables efforts pour mettre en lumière l’aspect communautaire de la pénitence, pour faire prendre conscience à l’ensemble des fidèles du besoin de conversion et les amener à célébrer ensemble la miséricorde de Dieu et la grâce de la réconciliation. Mais ce renouveau communautaire ne doit jamais faire délaisser la démarche personnelle du pénitent et l’absolution personnelle. C’est le droit de chaque pénitent, et on peut même dire que c’est le droit du Christ à l’égard de chaque homme qu’il a racheté, afin de pouvoir lui dire par son ministre “Tes péchés te sont remis” (Ioannis Pauli PP. II, Redemptor Hominis RH 20).

Chers Frères dans l’épiscopat, aidons les prêtres à accorder une priorité à ce ministère, après l’Eucharistie, mais avant beaucoup d’autres activités moins importantes. Aidons-les à se convaincre qu’ils collaborent ainsi merveilleusement à l’oeuvre du Rédempteur, comme dispensateurs de sa grâce. Si cette conviction est assurée, le problème pratique pourra trouver des solutions, même avec des prêtres moins nombreux. Si jamais nos fidèles perdaient le sens du péché et de ce pardon personnel, s’ils ne trouvaient plus suffisamment de prêtres disponibles pour ce ministère essentiel, il manquerait une dimension capitale à l’authenticité de leur vie chrétienne. Et même l’approche de l’Eucharistie, qui semble restée fréquente, laisserait perplexe sur la conscience des exigences qu’entraîne pour les membres du Corps du Christ la communion avec celui qui en est la Tête: le “Christ qui invite au banquet eucharistique est toujours le Christ qui exhorte à la pénitence, qui répète: convertissez-nous” (Ibid. RH RH 20).

Je me suis permis d’insister longuement sur ce point, mais je sais que plusieurs d’entre vous, tout en gardant le bénéfice d’une préparation communautaire, avez déjà cherché au cours de cette année comment réagir à cette crise de la demande personnelle du pardon.

6. J’évoquais le ministère des prêtres. Je sais combien vous êtes proches d’eux, comme des pères, et comment vous les encouragez dans cette période difficile où certains sont un peu désemparés, parce que leurs fidèles sont moins nombreux à pratiquer, que leur rôle social leur semble moins défini, et parce qu’un nouveau style de la collaboration nécessaire avec les laïcs n’est pas toujours facile à trouver. Dans cette période de mutation culturelle et d’adaptation postconciliaire, vos prêtres, comme dans la plupart des pays, ont surtout besoin d’être fortifiés dans une théologie bien équilibrée, et dans des orientations pastorales très claires, en conformité avec le nouveau Droit canonique.

Tout naturellement, nous pensons à la relève. Et je rejoins là vos soucis. Le 23 septembre 1983, j’ai parlé longuement des vocations avec plusieurs d’entre vous. Un nouvel espoir apparaît dans les séminaires de plusieurs de vos diocèses, mais il faut résolument poursuivre dans cette voie de l’appel et d’une solide formation spirituelle et théologique; ce sont surtout les vocations à la vie religieuse qui se font rares. La pastorale des vocations exige une action auprès des jeunes, elle suppose toujours la prière explicite à cette intention. Oui, faisons beaucoup prier pour les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse.

7. Nous sommes les rassembleurs de l’ensemble du peuple de Dieu. C’est la mission des évêques et, avec eux, des prêtres. Le Concile précise: “Chaque fois que la communauté de l’autel se réalise en dépendance du ministère sacré de l’évêque se manifeste le symbole de cette charité et de cette unité du Corps mystique sans laquelle le salut n’est pas possible” (Lumen Gentium LG 26). Nous faisons converger vers le même Seigneur tous ces groupes de croyants ou d’apôtres chrétiens qui travaillent chacun dans leur milieu ou selon leur charisme. Et comme le Bon Pasteur, nous devons, autant que possible, faire en sorte que toutes les brebis suivent la marche, sans que certaines se sentent délaissées ou méprisées parce qu’elles ont plus de difficulté à comprendre le rythme des réformes. Nous sommes les gardiens de l’unité, les promoteurs de l’accueil fraternel, les éducateurs de la tolérance entre sensibilités diverses, les témoins de la miséricorde pour les frères plus sensibles au scandale, et parfois non sans raison (1Co 8 1Co 12).

L’Eglise au Canada a fait un merveilleux effort pour aider les laïcs à prendre leurs pleines responsabilités de baptisés, de confirmés. Oui, ne craignons pas, évêques et prêtres, de leur faire confiance; il leur revient, avec certes une bonne formation, de porter au milieu du monde le témoignage qui, sans eux, manquerait à l’Eglise; ils sont même capables d’aider les prêtres à renouveler leur zèle sacerdotal. J’ai souvent parlé durant ce voyage des services qu’ils peuvent de plus en plus assumer, hommes et femmes, au sein des communautés chrétiennes, dans le respect bien sûr de ce qui relève exclusivement des ministères ordonnés, et surtout de l’apostolat qui leur revient en propre, dans le domaine familial, dans leur vie de travail, dans les initiatives sociales, dans les tâches d’éducation, dans les responsabilités des affaires publiques. C’est aux laïcs et à leurs associations qu’il revient de faire passer dans la vie de la société les principes de doctrine sociale que soulignent vos documents.

8. J’ai bien noté d’autres secteurs où se développe votre engagement pastoral, par exemple dans le domaine important de l’oecuménisme, dont nous avons parlé au cours de ce voyage.

Sur un autre plan, l’Eglise dont vous êtes les Pasteurs peut apporter une précieuse contribution à la vie fraternelle dans votre pays. Le Canada - j’en ai mieux pris conscience - comporte une richesse inouïe, non seulement de biens matériels, mais de traditions culturelles et linguistiques: les composantes francophones et anglophones prennent le plus grand relief, sans compter les Amérindiens et les Inuit, mais toutes les régions ont accueilli des groupes nombreux d’immigrants qui adoptent le Canada comme leur pays. Dans ces conditions, il me semble que l’Eglise a la mission de favoriser l’accueil, l’estime, la reconnaissance réciproque, la participation de tous à la vie sociale, en aidant les uns et les autres à dépasser les chauvinismes ou les sentiments nationalistes exacerbés; ceux-ci ne sont pas à confondre avec la fierté légitime de ses origines et de son patrimoine culturel, ni avec la complémentarité bénéfique des diversités.

9. Mais votre responsabilité d’évêques s’étend bien au-delà de votre pays. Le Concile a insisté sur ce point, en dégageant les conséquences de la doctrine sur la collégialité: “Comme membres du Collège épiscopal et légitimes successeurs des Apôtres, chacun des évêques est tenu, à l’égard de l’Eglise universelle, de par l’institution et le précepte du Christ, à cette sollicitude qui est, pour l’Eglise universelle, éminemment profitable, même si elle ne s’exerce pas par un acte de juridiction” (Lumen Gentium LG 23).

Naturellement, l’intérêt ou l’entraide manifestés par une Eglise particulière envers une autre Eglise particulière doit toujours se faire dans cet esprit collégial, fraternel, qui respecte pleinement la responsabilité des évêques de l’autre pays et de leur Conférence épiscopale, en faisant confiance à la perception qu’ils ont des besoins spirituels de leur peuple et des orientations à prendre dans leur situation.

Dans tous les cas, il s’agit de resserrer les liens de la paix, de l’amour, de la solidarité, dans une ouverture toujours plus grande à l’Eglise universelle.

C’est déjà vivre cette solidarité que de “promouvoir et sauvegarder l’unité de la foi et de la discipline commune de l’ensemble de l’Eglise” (Ibid. LG 23). Une Eglise particulière ne saurait chercher à résoudre ses problèmes en dehors de cette perspective.

Mais il faut aussi “former les fidèles a l’amour envers tout le Corps mystique du Christ, surtout envers ses membres pauvres, souffrants, et envers ceux qui souffrent persécution pour la justice” (Ibid. LG 23).

Cela rejoint l’un de vos soucis: contribuer sans cesse à ouvrir les yeux, le coeur et les mains de vos chrétiens - dans l’ensemble assez favorisés par la nature et le progrès technique - à l’égard des pays moins favorisés, disons plutôt à l’égard des peuples qui manquent du minimum vital, du pain, des soins, de la liberté. Bien des formes d’entraide sont possibles, respectueuses de ces partenaires du tiers monde ou du “Sud”, qui, d’ailleurs, nous aident, en retour, à rétablir la hiérarchie des valeurs. Vous préparez aussi vos compatriotes à participer au plan international à la solution des problèmes de la paix, de la sécurité, de l’écologie, du développement.

10. Les besoins spirituels de nos frères des autres Eglises doivent tenir une place primordiale dans notre charité universelle. “Le soin d’annoncer l’Evangile sur toute la terre revient au corps des pasteurs... ils doivent de toutes leurs forces contribuer à fournir aux missions, et les ouvriers de la moisson, et les secours spirituels et matériels” et spécialement se prêter, “dans la communion universelle de la charité, à fournir un secours fraternel aux autres Eglises, surtout les plus proches et les plus dépourvues” (Ibid. LG 23). Tout le monde sait que l’engagement missionnaire de tant de Canadiens, prêtres, religieux religieuses, laïcs, en Amérique Latine, en Afrique, en Asie, en plus du Grand Nord canadien, a été admirable. Ne laissons pas se tarir la source des vocations missionnaires! Ne laissons pas se flétrir la conviction de l’urgence de la mission universelle, même si elle prend d’autres formes de solidarité.

11. Enfin, il est un domaine où la solidarité et le témoignage commun des évêques et de leurs Eglises devraient se manifester bien davantage. Nous sommes sensibles à l’injustice, à la répartition défectueuse des biens matériels. Le sommes-nous suffisamment aux dommages causés à l’esprit humain, à la conscience, aux convictions religieuses? Cette liberté fondamentale de pratique de sa foi est brimée tous les jours, en de vastes régions; il s’agit d’une violation très grave, qui déshonore l’humanité, et qui nous touche, nous croyants, au plus vif. A Lourdes, l’an dernier, j’ai voulu crier la détresse de nos frères persécutés, car il y a sur ce point comme une conspiration du silence qu’il faut rompre. Je vous demande, à vous mes frères Pasteurs, de le faire avec moi. Je vous demande d’y sensibiliser vos fidèles, de faire prier pour ces frères. Leur courage dans la foi aide mystérieusement toute l’Eglise. Il stimule le réveil des chrétiens endormis dans une vie facile, jouissant de toutes les libertés, et parfois trop préoccupés de problèmes somme toute relatifs par rapport à cet essentiel.

12. D’une façon générale, chers Frères dans l’épiscopat, je vous remercie de tout ce que vous faites, ou ferez, pour participer, dans une collégialité affective et effective, à la mission de l’Eglise universelle, en communion avec le successeur de Pierre - cum Petro et sub Petro - (Ad Gentes AGD 38), et en collaboration avec les organismes du Saint-Siège.

Oui, devant le Seigneur, vous portez la charge de vos Eglises particulières, mais en chacune d’elle est présente l’Eglise universelle, car “le Christ y est présent par la vertu de qui se constitue l’Eglise une, sainte catholique et apostolique” (Lumen Gentium LG 26).

Que le Christ, le Bon Pasteur, vous accorde à chacun le courage pastoral nécessaire à votre sublime mission! Que l’Esprit Saint vous donne la lumière et la force d’entraîner le peuple canadien sur les chemins du Dieu vivant, afin qu’il soit sanctifié pour sanctifier le monde! Que Dieu le Père, vous maintienne dans l’espérance et dans la paix!

Je continuerai à porter dans ma prière toutes vos intentions pastorales, comme vous prierez pour moi. Nous les confions au coeur maternel de Marie. Et que Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, nous bénisse!



CÉRÉMONIE DE DÉPART

Aéroport militaire Uplands (Ottawa), Jeudi 20 septembre 1984




Mesdames, Messieurs,
Chers Frères et Soeurs,

1. Voici venu pour moi le moment de quitter cette terre canadienne et de prendre congé de vous. Ce n’est pas sans regret, après qu’il m’ait été donné de visiter tant d’hommes et de femmes dans votre immense pays en tant de lieux divers et attachants. C’est cependant la joie qui m’habite à présent, car j’ai le sentiment d’avoir vécu avec vous des moments de grâce.

Parmi vous, je salue amicalement mes Frères dans l’épiscopat, qui m’avaient invité, qui ont préparé avec grand soin ce pèlerinage, qui m’ont accueilli en votre nom à tous et m’ont accompagné; je leur renouvelle à tous ma vive reconnaissance. A travers vous qui représentez ici toute la communauté canadienne, je remercie les prêtres, les religieux et les religieuses, les laïcs, pour l’amabilité et le sérieux de leur accueil, le témoignage de leur foi et de leur esprit de service dans l’Eglise. Et je voudrais saluer tout particulièrement les autres communautés chrétiennes avec qui je suis heureux d’avoir pu prendre plusieurs contacts, dont j’ai pu mieux reconnaître l’ardeur à avancer vers l’unité.

Je me tourne aussi vers les Autorités civiles qui ont pris une si large part à l’organisation de mon voyage et ont témoigné d’une si vive attention au sens pastoral de ma démarche. Je les remercie d’avoir eu la délicatesse de venir jusqu’ici prendre congé de moi. Je garde un vif souvenir de nos rencontres, notamment à mon arrivée à Québec et tout dernièrement à Ottawa même. J’exprime toute ma gratitude à Madame le Gouverneur Général, à Monsieur le Premier Ministre du Canada, aux Hauts Magistrats des institutions judiciaires, à Messieurs les présidents et aux membres des deux Chambres du Parlement, à Messieurs les Premiers Ministres des Provinces, ainsi qu’aux membres du Corps Diplomatique qui ont tenu à se joindre ici aux dignitaires et aux responsables de la société civile canadienne. Avec tous ces responsables, je remercie tous ceux qui, formant de nombreux groupes de travail, leur ont apporté depuis de longs mois leur collaboration efficace, courtoise, et souvent dans la discrétion, participant aux multiples services d’organisation, de sécurité, de déplacements, que requérait ce long voyage.

2. Le périple que je viens d’accomplir me permet de mieux connaître la beauté et la diversité de votre pays, les qualités d’accueil de votre peuple. Sachez que j’ai apprécié l’expérience de nos rencontres, grâce à la franchise et à l’ardeur qui vous caractérisent. Je ne puis évoquer maintenant tout ce que je garderai dans mon coeur, souvent cela dépasse en intensité ce que quelques paroles peuvent exprimer.

Permettez-moi de dire seulement qu’au fil des étapes, j’ai été frappé par la richesse et la vivacité présente de tout ce que vous ont transmis vos devanciers, les Amérindiens et les Inuit et les métis, les Français et les Anglais, les émigrés de beaucoup d’autres Pays de l’Europe, de l’Ouest et de l’Est sans oublier tout ceux qui sont venus de nombreuses régions d’Amérique latine, d’Orient ou d’Extrême-Orient.

Il me semble que l’heureuse association de tant d’éléments de votre héritage dans un peuple libre et entreprenant le dispose particulièrement à rester ouvert à tous les appels du monde, à favoriser la paix, à vivre activement une solidarité généreuse à l’égard des plus démunis de nos frères et de ceux sur qui pèsent de dures contraintes.

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… en anglais



Octobre 1984




AUX PARLEMENTAIRES DE L'UNION DE L'EUROPE OCCIDENTALE

Lundi 29 octobre 1984




Mesdames, Messieurs,

Au cours de la brève session extraordinaire de votre Assemblée que vous tenez à Rome, vous avez désiré cette rencontre avec le Pape. J’apprécie cette démarche confiante qui me permet de saluer les parlementaires qui appartiennent aux sept pays de l’Union de l’Europe Occidentale, et de leur dire mon estime et mes encouragements pour leur tâche importante visant à renforcer les liens et à consolider la paix dans cette partie de l’Europe.

1. Cette Union, faisant suite à l’Organisation du Traité de Bruxelles, a pris sa forme le 23 octobre 1954. Je comprends votre désir et votre satisfaction d’en marquer aujourd’hui le 30e anniversaire. Durant ce temps, Dieu merci, vos pays n’ont pas été affrontés à la guerre, et cette paix correspond à l’un de vos objectifs. Mais les tensions n’ont pas manqué dans le monde qui nous entoure, en Europe même, et vous ne pouvez pas y demeurer indifférents, pour les autres et pour vous-mêmes, car elles affectent l’opinion publique de vos pays et ébranlent la véritable paix. Les vicissitudes liées aux problèmes sociaux, économiques et politiques ont également touché vos compatriotes, de l’intérieur, et votre Union, dès l’origine, se proposait aussi de contribuer à faire face aux répercussions de ces problèmes.

2. Certes, d’autres institutions européennes, ou intercontinentales, très structurées, dont vos pays font d’ailleurs partie, mais qui sont élargies à d’autres partenaires, travaillent aussi à apporter des solutions adéquates sur le plan de la sécurité, des droits sociaux, des échanges culturels. Mais - plus encore peut-être pour les pays comme les vôtres très marqués par leur histoire personnelle et par leur riche patrimoine -, l’expérience montre que, pour être à la fois efficace et respectueuse des droits légitimes de chacun, l’unité progresse difficilement; la maturation en ce domaine est lente; la mise en oeuvre de la collaboration se heurte à beaucoup d’obstacles et doit effectivement avancer prudemment. C’est pourquoi la solidarité qui se tisse profondément à l’intérieur d’un groupe restreint peut favoriser une participation plus directe des intéressés, elle peut être opportune et bénéfique, dans la mesure où ce groupe demeure attentif aux problèmes des autres, soucieux de solidarités progressivement élargies, et ayant en vue les conditions réalistes du renforcement de la justice, de la liberté et de la paix dans le monde. Dans ce sens, je forme des voeux pour que vous réalisiez ensemble ce qui correspond vraiment au bien commun de vos pays, dont l’Europe et la communauté mondiale pourraient tirer profit.

3. Ayant souligné ce service de l’homme, des hommes sans exclusive, je suis sûr que vous comprenez qu’il n’est pas de la compétence du Saint-Siège d’entrer dans les débats techniques, militaires et politiques qui font l’objet de votre réunion. Mais, sur un autre plan, la promotion d’une structure communautaire et, j’ose dire, sa défense, dépendent aussi de valeurs morales et spirituelles, et là, l’Eglise se sent très concernée. Nous avons une certaine idée de la civilisation, qui peut d’ailleurs trouver sa réalisation dans des cultures diverses au sein de la grande Europe, mais qui puisse sa force dans des impératifs communs à toutes: le respect de la liberté et des droits fondamentaux de l’homme, de sa vie, de sa conscience et de ses besoins spirituels, de la vocation de la famille, d’une participation démocratique authentique aux affaires de la cité et de la nation, et, inséparablement, la recherche de la justice pour tous, le souci du sort des pauvres, le refus de la violence, la lutte contre les égoïsmes individuels et collectifs, le bon emploi de la liberté, l’éducation au sens profond de la vie, bref le service de la dignité humaine que Dieu lui-même garantit.

4. De ces valeurs, le christianisme, malgré des limites et des échecs dus aux faiblesses des hommes, a donné le goût aux populations de l’Europe; il en a jeté les bases solides; il a formé des générations dans ce sens; il veut et il peut, aujourd’hui encore, accomplir ce service. La civilisation à laquelle sont justement attachés les pays européens sera forte, elle saura se défendre de l’intérieur, si elle garde son âme, si elle prend les moyens de consolider les convictions et d’éduquer dans le sens des impératifs que j’ai évoqués. C’est là un service auquel l’Eglise, auquel les chrétiens participent de toutes leurs forces, mais qui concerne aussi tous les hommes de bonne volonté, tous ceux qui veulent promouvoir l’union de l’Europe et lui permettre d’apporter sa contribution au progrès des relations pacifiques internationales comme au développement des pays qui comptent sur l’exemple et l’entraide de l’Europe.

Je vous remercie de votre visite. Je prie Dieu de vous inspirer, de vous aider, dans le patient travail que vous accomplissez pour renforcer les liens entre vos pays. J’implore sa bénédiction sur vos travaux, sur vos personnes et vos familles, et sur vos patries.



Novembre 1984



AUX DÉLÉGUÉS DE LA «CARITAS INTERNATIONALIS»

Lundi 12 novembre 1984




Monsieur le Cardinal,
Chers Frères et Soeurs,

1. C’est assurément une joie pour le Pape, mais aussi pour l’Eglise “sacrement de l’Amour de Dieu” à l’égard de l’humanité, de voir un grand nombre de délégués de la “Caritas Internationalis” fraternellement réunis en vue de promouvoir encore le service évangélique des plus démunis, des “plus petits”. Soyez tous les bienvenus! Soyez tous félicités, vous et ceux que vous représentez, pour le bon travail accompli et garant de nouvelles victoires de l’esprit de partage sur les possessions égoïstes ou les craintes de manquer. Vous trouverez bien naturel que je salue spécialement le Cardinal Alexandre do Nascimento, votre Président - récemment prédicateur apprécié des Exercices spirituels au Vatican -, ainsi que votre Secrétaire général aussi dévoué que compétent, Monsieur Gerhard Meier.

2. L’an dernier, à l’occasion de la XIIe Assemblée générale, j ‘avais souligné et stimulé votre travail d’animation des communautés locales, de telle sorte que les plus pauvres deviennent peu à peu les acteurs de leur propre croissance. Vous en êtes persuadés et, cependant, il est absolument fondamental de nous convaincre tous qu’une communauté caritative, qu’elle soit paroissiale, diocésaine ou nationale, doit ouvrir les yeux et ouvrir ceux de ses frères et soeurs dans la misère, sur leurs droits à vivre dignement, humainement, sur le plan personnel, culturel, familial, économique, civique, mais également sur leurs droits à un développement spirituel et aux moyens de le faire croître. La parole du Seigneur doit conserver sa fraîcheur et son urgence dans l’esprit et le coeur de tout homme et de toute femme engagé dans “Caritas Internationalis”: “L’homme ne vit pas seulement de pain” (Mt 4,4). Cette conviction nous rendra capables d’éveiller davantage encore ceux et celles qui frappent à la porte des “Caritas”, à mettre en oeuvre les ressources d’intelligence, de coeur, de force physique, qu’ils pensent parfois épuisées tant la misère matérielle et la souffrance morale les a comme inhibées. En un mot, votre travail caritatif est autant d’ordre spirituel que matériel. Il doit promouvoir la personne tout entière.

3. Ces propos me conduisent à vous encourager à oeuvrer en liens réfléchis et renforcés avec la pastorale de l’évêque du diocèse et son Conseil, avec la pastorale de vos Conférences épiscopales respectives, et aussi en communion bénéfique avec l’instance romaine qu’est “Cor Unum”. L’action de “Caritas Internationalis” et de tout organisme caritatif de base gagnera - en largeur de vue, en efficacité concrète, en effet de témoignage évangélique - à être pensée et mise en oeuvre par les membres, ou du moins par des délégués judicieusement choisis, de toutes les forces apostoliques d’un diocèse, d’une région, d’un pays: laïcat et clergé, congrégations religieuses et mouvements chrétiens d’adultes et même de grands adolescents. C’est ensemble que tous ces délégués et animateurs cerneront mieux les transformations à effectuer dans la société en général et le pays en particulier. C’est ensemble qu’ils aideront leurs frères et soeurs frustrés du nécessaire, non informés ou mal informés de leurs droits à une vie digne, peu confiants dans leurs possibilités individuelles et en groupe d’accéder aux biens qui construisent la personne humaine et la société: le respect, la santé, l’instruction, le foyer, le travail, les droits civiques, la liberté religieuse, etc., les aideront, dis-je, à coopérer à ces conquêtes.

4. Certes, il y a toujours à faire pour convertir son propre esprit et son propre coeur, et ceux d’autrui, à cette solidarité croissante et concrète avec les déshérités pour qu’ils accèdent à un “avoir” indispensable en même temps qu’à un “être”. La source de cette conversion est dans la fréquentation assidue du Dieu d’Amour. Sans Lui, est-il possible de construire son Royaume de justice et de paix? C’est le Seigneur - dont la tendresse et la pitié se sont manifestées avec éclat en Jésus Christ - qui peut nous communiquer, comme par transfusion, cet amour préférentiel pour les “plus petits”. Ceci est tellement évident lorsqu’on se penche attentivement sur la vie des hérauts de la charité. Pensez seulement à saint Vincent de Paul! Les pauvres ont besoin de sentir qu’à travers nous, c’est Dieu qui les aime!

5. En vous rencontrant, il y a déjà un an et demi, j’avais été très heureux d’apprendre que vous aviez fait converger les efforts de “Caritas Internationalis” en direction de trois secteurs bien importants: le fléau de la faim dans le monde, dû à des causes naturelles mais également à des choix économiques aveugles et égoïstes; la situation très souvent dramatique de millions de réfugiés, obligés de quitter leur pays à cause de catastrophes subites, et - peut-être, pire encore - à cause de la violence de groupes armés ou de régimes économiques insupportables; enfin l’urbanisation massive, du fait de l’exode rural, avec toutes les conséquences qui s’ensuivent. Encore une fois, je vous félicite chaleureusement.

6. En tout cela, il vous est impossible d’agir seuls. Votre travail exige une concertation avec d’autres organismes. Avec eux, votre mission spécifique est de faire retentir dans la tonalité qui convient l’Amour du Christ, d’accréditer avec patience et conviction les solutions progressives de justice et de fraternité, toujours plus constructives que les tentations de violence. Mesurez également vos possibilités d’agir non seulement à la base, mais de faire entendre les voix et les besoins des pauvres au niveau des plus hautes instances internationales, telles que les Nations Unies, par exemple.

7. Nous vivons, chers Frères et Soeurs, une époque où la préférence est malheureusement donnée, par bien des responsables, aux équilibres stratégiques, plutôt qu’aux voies de la justice et du développement. A ces hauts niveaux, où certains d’entre vous ont accès, oeuvrez aussi à la conversion des esprits et des coeurs.

Espérons tous, grâce à l’espérance qui est un don du Seigneur, espérons tous, malgré tant de situations révoltantes et de nouvelles décourageantes à vue humaine, que la charité l’emportera, par des recommencements persévérants, sur les égoïsmes individuels ou nationaux. La “Caritas Internationalis”, sans rien cacher et sans rien ôter de son identité ecclésiale, qui la situe comme organisme non gouvernemental, jouit d’un grand prestige dans les milieux internationaux. Ceci n’est pas dit pour que nous en tirions une vaine gloire mais pour nous stimuler tous à investir ensemble nos talents et surtout notre coeur dans une oeuvre qui contribue certainement à l’avènement de la civilisation de l’amour, la seule digne de l’homme créé à l’image de Dieu, et de toutes les générations humaines qui se succèdent.

Permettez-moi d’ajouter encore quelques mots qui me tiennent particulièrement à coeur. Je sais que “Caritas Internationalis” s’efforce de porter secours aux populations éthiopiennes, victimes de la famine engendrée par la sécheresse et aussi par des déplacements tenant à l’insécurité. En songeant aux paroles bien connues de l’Apôtre Paul: “Quis infirmatur, et ego non infirmor?” (2Co 11,29), j’ose dire: quel peuple est dans l’épreuve, sans que j’en sois moi-même affligé? Tous ici présents, nous souffrons de savoir les Ethiopiens dans une situation désolante. C’est pourquoi j’encourage très vivement “Caritas Internationalis” à faire tout ce qui est possible pour soulager les populations éthiopiennes en détresse. Et j’étends mon appel à tous les gens de bonne volonté pour qu’ils viennent en aide à ce cas humain qui devient dramatique.

C’est dans ces sentiments que j’éprouve une grande joie à vous bénir, vous et ceux que vous représentez, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.



AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL «COR UNUM»

Samedi 17 novembre 1984


Monsieur le Cardinal,
Chers Frères dans l’épiscopat,
Chers Frères et Soeurs,

1. Voilà la treizième Assemblée plénière que tient le Conseil pontifical “Cor Unum”. Je suis toujours heureux de recevoir à cette occasion les responsables et tous les participants, et, avec eux, ceux qui assurent quotidiennement ici le travail abondant du Secrétariat général. La raison en est l’importance de l’oeuvre qui vous est confiée et qui est bien exposée dans la plaquette que vous avez éditée: “La diaconie moderne de la charité au centre même de l’Eglise”. Mais cette audience souligne aussi les services particuliers que le Conseil “Cor Unum” assure au nom du Pape et qui créent des liens spéciaux avec lui: il est l’organisme de sa charité.

Je salue avec joie le nouveau Président, le cher Cardinal Roger Etchegaray, qui a quitté sa ville cosmopolite de Marseille pour se consacrer à cette mission universelle de la charité. Et je salue autour de lui tous les membres de “Cor Unum”, dont beaucoup participent pour la première fois à une Assemblée de ce Conseil. Chers amis, en plus des lourdes charges que vous assurez par ailleurs, vous avez été appelés à ce service de l’Eglise universelle, et nous comptons beaucoup sur votre collaboration. Votre participation à cette réunion n’est pas seulement pour vous une information, mais un engagement.

2. Vous connaissez les buts de la fondation de “Cor Unum”. Comme le Conseil s’est appliqué à le faire jusqu’ici, vous vous efforcerez d’harmoniser les forces et les initiatives des divers organismes catholiques qui travaillent déjà avec ardeur dans les domaines de la charité, de la promotion humaine, de la santé, de manière à favoriser, non pas une centralisation ni une uniformité, mais une concertation nécessaire, et une meilleure répartition des ressources et des moyens d’action, surtout devant les cataclysmes subits, les fléaux naturels de grande envergure, ou les conséquences tragiques des conflits humains. Vous vous mettrez notamment à la disposition des évêques, des Eglises locales, pour leur permettre de bénéficier de ces moyens. Vous chercherez une collaboration avec les frères séparés qui poursuivent une oeuvre semblable, comme avec les responsables du bien commun, les organisations de caractère public et international. Vous serez une instance de rencontre, de dialogue, et aussi de réflexion théologique approfondie sur la charité et son enracinement dans le message chrétien, de manière à contribuer à son renouveau et à son développement dans toute l’Eglise.

3. Votre Assemblée vous permet de dresser un bilan de l’oeuvre accomplie depuis un an et d’envisager des projets. Je n’ai pas à y revenir dans les détails.

Mais je ne peux m’empêcher de penser avec vous aux grandes urgences qui attendent l’Eglise et le monde, et où il faudra continuer à apporter une part active, à la mesure de nos moyens, et à sensibiliser nos contemporains.

La détresse de régions entières en Afrique, par suite de la sécheresse et de la famine catastrophique qu’elle entraîne, doit mobiliser notre imagination et nos énergies. Avec vos confrères de Caritas internationalis, il y a quelques jours, j’ai lancé un appel pressant pour nos frères de l’Ethiopie où des milliers de personnes, adultes et enfants, sont en danger constant de mort. Et je ne peux oublier les nombreux autres pays de ce continent qui doivent faire face à des situations très difficiles du même genre. Notre “Fondation pour le Sahel” contribue à préparer un avenir meilleur, mais il faut faire face déjà au drame du présent.

Pour des raisons différentes, à la suite des guerres, des conflits, des guérillas, beaucoup d’autres gens vivent aussi dans des situations très précaires, aggravées par l’éloignement de leur pays ou de leur famille: ce sont les réfugiés d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine, et je vous remercie de tout ce que vous avez fait et ferez pour eux.

4. Les besoins sont multiples. Notre action pourrait sembler disproportionnée. Mais de façon réelle, efficace, ponctuelle, elle contribue au soulagement; elle donne l’exemple; elle stimule une reprise en main de l’avenir; elle entraîne un mouvement de charité. Et, tout en gardant ses caractéristiques, elle se conjugue avec ce qui est entrepris par les instances internationales avec lesquelles vous avez à coeur d’entretenir des relations très bénéfiques d’information et de coopération: les organisations spécialisées des Nations Unies, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés, l’Organisation des Nations Unies pour les Secours en cas de catastrophes (UNDRO), l’Organisation Mondiale de la Santé, la Communauté Economique Européenne, etc.

Enfin, au-delà des services d’information, de coordination et d’action, vous essayez de promouvoir dans l’Eglise une réflexion, particulièrement dans vos groupes de travail, concernant la promotion humaine intégrale et solidaire, la santé... Il est important que la pastorale de l’Eglise, à ses différents niveaux, bénéficie d’une telle réflexion; c’est une perspective qu’elle ne doit jamais oublier dans ses efforts d’évangélisation.

5. Et vous, vous ne devez jamais perdre de vue que la charité est l’âme de la mission du Conseil pontifical “Cor Unum”. Il vous faut donner avec force le témoignage qui devrait normalement caractériser tous les chrétiens: l’amour du prochain. Vous êtes en quelque sorte l’oeil qui discerne les multiples “pauvretés”. Vous êtes le coeur qui compatit et qui veut faire pour l’autre qui est dans le besoin ce qu’on désirerait pour soi-même. Vous êtes la main qui se tend fraternellement et qui aide efficacement.

Voilà la vocation des chrétiens. Et aujourd’hui il est significatif de voir renouvelée la sensibilité de certaines Eglises locales et de certains responsables civils devant les nouvelles pauvretés, devant de réels pauvres, dans une société qui semblait parvenue pourtant à un haut degré d’organisation et de développement, et qui avait cru tout régler en termes de justice.

Mais la raison d’être de notre charité est la dignité inaliénable que nous reconnaissons à tout être humain, créé à l’image et ressemblance de Dieu, aimé de Dieu, sauvé par Dieu, adopté par Dieu comme un fils, et identifié au Christ lui-même. Nous ne pouvons pas nous résigner à laisser dans la misère, dans l’abandon, dans la solitude affective ce frère qui a tant de prix aux yeux de Dieu. Notre charité dépasse la pitié sensible qui est certes une porte naturelle pour la charité. Elle dépasse les solidarités horizontales. Elle s’appuie sur cette transcendance que nous reconnaissons dans chacun de nos frères. Notre fraternité a sa source en Dieu. Tel est le témoignage que vous devez porter, haut et fort, dans l’Eglise, comme une lumière qu’on ne saurait mettre sous le boisseau, comme un flambeau qui doit briller aux yeux des hommes. Et en même temps, nous gardons, en toute humilité, la conscience de n’être que des serviteurs.

Chers Frères et Soeurs, je vous assure de toute ma confiance. Je prie l’Esprit Saint, l’Esprit d’Amour, de vous donner sa lumière et sa force, et de tout coeur, je vous bénis.



Discours 1984 - "Rideau Hall" du Ottawa - Mercredi 19 septembre 1984