Discours 2003 - MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU CARD. ROGER ETCHEGARAY À L'OCCASION DE LA XVII RENCONTRE INTERNATIONALE DE PRIÈRE POUR LA PAIX (AIX-LA-CHAPELLE, 7-9 SEPTEMBRE 2003)



VOYAGE APOSTOLIQUE EN SLOVAQUIE


CÉRÉMONIE DE BIENVENUE À L'AÉROPORT INTERNATIONAL DE BRATISLAVA

Jeudi 11 septembre 2003




Monsieur le Président de la République,
Représentants des Autorités,
vénérés frères dans l'épiscopat,
chers frères et soeurs!

1. Je rends grâce au Seigneur qui m'accorde de fouler pour la troisième foi le sol de la bien-aimée Terre slovaque. Je viens comme pèlerin de l'Evangile, pour apporter à tous un salut de paix et d'espérance. J'adresse une pensée respectueuse à Monsieur le Président de la République, et je le remercie des nobles paroles avec lesquelles il m'a accueilli au nom de tous les habitants du pays. Avec lui, je salue les Autorités civiles et militaires, leur exprimant ma reconnaissance pour l'engagement dont ils ont fait preuve dans l'organisation de mon voyage apostolique.

J'embrasse avec affection mes frères Evêques, avec le Président de la Conférence épiscopale, Mgr Frantisek Tondra, Evêque de Spis, ainsi que le vénéré Cardinal Ján Chryzostom Korec, Evêque de Nitra. J'adresse enfin une salutation cordiale dans le Seigneur à tous les hommes et femmes qui vivent, travaillent, souffrent et espèrent sur cette terre slovaque et j'invoque sur chacun les bénédictions les plus élevées du Très-Haut.

2. L'histoire civile et religieuse de la Slovaquie a été écrite également grâce à la contribution de témoins héroïques et dynamiques de l'Evangile. Je désire rendre ici un hommage reconnaissant à chacun d'eux. Je pense bien évidemment aux glorieux Frères de Thessalonique, les saints Cyrille et Méthode, apôtres des peuples slaves, mais je pense également aux autres généreux serviteurs de Dieu et des hommes, qui ont rendu célèbres ces contrées par leur vertus. A ceux-ci s'ajoutent à présent l'Evêque Vasil' Hopko et Soeur Zdenka Schelingová, que j'aurai la joie d'inscrire dimanche prochain dans l'album des bienheureux. Tous ont tracé des sillons féconds de bien dans la civilisation slovaque. L'histoire de cette Terre se présente ainsi comme une histoire de fidélité au Christ et à l'Eglise.

3. Prochainement, votre pays deviendra membre de plein droit de la Communauté des peuples européens. Très chers amis, apportez à la construction de l'identité de la nouvelle Europe la contribution de votre riche tradition chrétienne. Ne vous contentez pas seulement de la recherche d'avantages économiques. En effet, une grande richesse peut également engendrer une grande pauvreté. Ce n'est qu'en édifiant, même avec des sacrifices et des difficultés, une société qui respecte la vie humaine sous toutes ses formes, qui promeuve la famille comme lieu d'amour réciproque et de croissance de la personne, qui recherche le bien commun et soit attentive aux exigences des plus faibles, que l'on aura la garantie d'un avenir fondé sur de solides bases et riche de biens pour tous.

4. Mon pèlerinage me conduira ces jours-ci dans les diocèses de Bratislava-Trnava, Banská-Bystrica et Roznava. Mais en ce moment, je désire embrasser - au moins en esprit - tous les fils de Slovaquie, avec les représentants des minorités nationales et d'autres religions. J'aimerais pouvoir rencontrer et parler avec tous et chacun, rendre visite à chaque famille, parcourir votre beau territoire, me rendre dans toutes les communautés ecclésiales de cette bien-aimée Nation! Très chers amis, sachez que le Pape pense à chacun de vous et prie pour tous.

Que Dieu bénisse la Slovaquie et vous donne à tous paix, prospérité et concorde sereine, dans la fraternité et dans la compréhension réciproque!

  

VISITE À LA CATHÉDRALE DE TRNAVA

Jeudi 11 septembre 2003


Très chers frères et soeurs!


1. Je suis venu avec joie visiter cette belle Cathédrale de l'archidiocèse de Bratislava-Trnava, dédiée au saint précurseur du Seigneur, Jean-Baptiste.

Je salue cordialement votre Archevêque, Mgr Ján Sokol, les Evêques auxiliaires et chacun de vous. De cette église qui est l'église-mère de toutes les églises du diocèse, j'étends mon salut affectueux à tous les habitants de ce territoire, et j'invoque sur tous la grâce et la Bénédiction du Seigneur.

2. Saint Jean-Baptiste est l'homme qui vit dans une solitude remplie de la présence de Dieu, et il devient la voix qui annonce la venue de l'Agneau Sauveur (cf. Lc 3,1-18).

Chers frères et soeurs, je vous souhaite de cultiver le sens de la présence de Dieu à travers l'écoute de sa Parole, la prière, la célébration des Sacrements, le service aux frères. Vous deviendrez ainsi, dans votre vie quotidienne, comme Jean-Baptiste, les messagers et les témoins de la présence aimante et salvifique de Dieu dans le monde d'aujourd'hui.

Je donne à tous ma Bénédiction affectueuse.


MESSAGE DU PAPE JEAN- PAUL II AUX EVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE SLOVAQUE

Banská Bystrica – Séminaire Diocésain, Vendredi 12 septembre 2003




Aux vénérés Pasteurs de l'Eglise qui est en Slovaquie

1. C'est avec une joie profonde que que je me trouve aujourd'hui parmi vous, chers frères dans l'épiscopat, pour un moment de partage fraternel, qui nous reconduit par la pensée aux Apôtres réunis autour de Jésus pour effectuer une pause salutaire entre les difficultés de la prédication et de l'apostolat (cf. Mc 6,30-32).

"Ecce quam bonum et quam iucundum habitare fratres in unum!" (Ps 133,1). Je vous salue tous et je vous embrasse dans le Seigneur. Je vous renouvelle l'appréciation et la gratitude de l'Eglise pour le zèle dont vous faites preuve en paissant les fidèles qui vous sont confiés (cf. 1P 5,2-3).

Je m'unis cordialement à votre action de grâce au Seigneur, à l'occasion du Xe anniversaire de la constitution de votre Conférence épiscopale.

2. L'Eglise de Dieu qui est en Slovaquie, sortie de la période sombre de la persécution et du silence, au cours de laquelle elle offrit une preuve lumineuse de fidélité à l'Evangile, a pu ces dernières années reprendre ses activités, en se dotant également des structures nécessaires au libre exercice de sa mission.

Je me souviens avec plaisir, entre autres, de l'Accord général de base souscrit avec la République slovaque en 2000, le travail des Commissions mixtes pour préparer les autres Accords partiels, l'érection de l'Ordinariat militaire, l'ouverture de l'Université catholique à Ruzomberok et le développement des transmissions de Radio Lumen.

3. A côté de ces réalisations, vous vous engagez plus généralement en vue de la reprise de la vie chrétienne à divers niveaux. Les résultats enregistrés sont réconfortants. De nombreuses personnes ont retrouvé le courage évangélique de déclarer ouvertement leur foi catholique, comme cela apparaît dans le recensement de 2001. Le travail apostolique - accompli avec zèle sous votre direction par tant de prêtres, de religieux, de religieuses et de laïcs engagés - porte ses fruits. Loué soit le nom du Seigneur!

Je vous exhorte à poursuivre avec courage sur la voie entreprise: que la formation humaine et spirituelle, unie à une préparation culturelle adaptée, fasse l'objet d'un engagement particulier dans les Séminaires et dans les Maisons religieuses, pour donner à l'Eglise et au monde des prêtres et des personnes consacrées qui sachent être d'humbles et ardents apôtres de l'Evangile. A travers la prière au "Maître des moissons", à travers la sensibilisation des consciences, à travers une sage action pastorale, il est urgent de promouvoir une nouvelle floraison de vocations sacerdotales et religieuses. C'est de cela, en effet, que dépend l'avenir de l'Eglise en Slovaquie.

Comptez en outre avec confiance et espérance, vénérés frères, sur la collaboration de laïcs engagés dans l'animation chrétienne des réalités temporelles. Suivez avec soin la famille, temple de l'amour et de la vie, en proclamant et en défendant l'unité et l'indissolubilité du mariage. Tournez-vous avec amour vers les jeunes, qui représentent le présent et l'avenir de l'Eglise et de la société. Cultivez un dialogue ouvert avec le monde de la culture, soutenus par la conviction que "foi et raison s'aident mutuellement, exerçant l'une à l'égard de l'autre une fonction de crible purificateur ou bien de stimulant pour avancer dans la recherche et l'approfondissement" (Lettre encyc. Fides et ratio FR 100).

4. Prenez soin des plus faibles et des pauvres, dans lesquels le Christ demande à être reconnu (cf. Mt 25,40). Soyez proches, avec une sollicitude pastorale, des chômeurs, en partageant leur situation difficile et en encourageant toutes les forces sociales à faire leur possible pour créer de nouveaux emplois dans lesquels en particulier les jeunes puissent trouver des débouchés adaptés à leurs capacités, souvent perfectionnées par des années de préparation théorique et pratique.

Vous savez combien la promotion humaine bénéficie également à l'évangélisation, qui demeure toujours l'engagement primordial de l'Eglise. A ce propos, j'ai plaisir à constater que la célébration des Synodes diocésains, déjà programmés dans les diocèses de Banská Bystrica et de Kosice, sera un instrument utile pour renouveler et accroître l'action pastorale et l'annonce de la Bonne Nouvelle aux hommes et aux femmes de notre époque.

5. Vénérés frères, le Pape sait que le ministère épiscopal comporte des épines et des croix, qui demeurent souvent cachées dans le secret du coeur. Mais il sait également, comme vous le savez d'ailleurs vous-même, que dans le dessein mystérieux de la Providence, ces souffrances représentent la garantie de la fécondité d'un apostolat qui produira, avec l'aide de Dieu, des fruits abondants.

Ne vous découragez pas et ne vous laissez pas accabler par les difficultés et par la fatigue. Comptez toujours sur le soutien de la grâce du Seigneur, qui accomplit des merveilles également à travers notre faiblesse (cf. 2Co 12,9).

Pour couronner notre rencontre, chers frères, j'ai plaisir à relire avec vous ce qu'affirme dans sa conclusion le Directoire pour le Ministère pastoral des Evêques: "Précisément en tant que centre unificateur et dynamique du diocèse, l'Evêque est constitué, avant tout autre, comme serviteur de Dieu et de son peuple saint. Toute son autorité, toutes ses fonctions, - dès lors qu'elles se conçoivent et s'exercent conformément à l'Evangile -, sont un service excellent et continu, car elles exigent de sa part la charité parfaite, qui le rende prêt à donner sa vie également pour ses frères. Pour l'Evêque en particulier, commander signifie être utile, présider signifie servir, gouverner signifie aimer; l'honneur devient devoir".

Que la Vierge Marie, que vous vénérez dans ce pays sous le nom de Mère des Douleurs du Seigneur, vous protège tous dans son coeur maternel et obtienne pour vous une abondance de grâces divines.

A vous et à vos communautés, je donne mon affectueuse Bénédiction.

Banská Bystrica, le 12 septembre 2003

IOANNES PAULUS II




SALUT AUX REPRÉSENTANTS DES AUTRES EGLISES ET CONFESSIONS CHRÉTIENNES DE SLOVAQUIE

Vendredi 12 septembre 2003


Très chers frères, je vous salue avec affection au nom du Seigneur! Je vous remercie d'être venus à Banská Bystrica pour rencontrer le Pape: votre présence manifeste de façon éloquente la collaboration cordiale et l'entente qui caractérisent la vie des disciples du Christ en terre de Slovaquie.

Cette rencontre familiale revêt une importance et une signification particulières. C'est en effet l'occasion de laisser retentir au plus profond de notre coeur la prière pressante du Divin Maître: "Que tous soient un [...] afin que le monde croie que tu m'as envoyé" (Jn 17,21).

Avec vous, je demande au Seigneur tout-puissant qu'il nous fortifie dans la tâche commune d'annoncer et de témoigner l'Evangile aux hommes et aux femmes de notre temps. Qu'il veuille hâter le jour où nous pourrons ensemble louer Son Nom dans la pleine communion de la foi et de la charité.

"Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie totalement, et que votre être entier, l'esprit, l'âme et le corps, soit gardé sans reproche à l'Avènement de notre Seigneur Jésus Christ" (1Th 5,23). Tel est mon voeu et ma prière pour vous et pour tous ceux qui sont confiés à vos soins pastoraux.



DISCOURS DU PAPE JEAN- PAUL II AUX EVÊQUES NOMMÉS AU COURS DE L'ANNÉE ÉCOULÉE

Jeudi 18 septembre 2003




Très chers confrères dans l'épiscopat!

1. C'est avec joie que je salue chacun de vous, nouveaux Evêques, venus de divers pays pour le traditionnel Congrès d'étude promu par la Congrégation pour les Evêques. Je vous remercie de tout coeur de cette visite et j'exprime une pensée reconnaissante au Cardinal Giovanni Battista Re, qui s'est fait l'interprète des sentiments communs.

Au début de votre ministère épiscopal, vous avez voulu accomplir un pèlerinage sur la Tombe de l'Apôtre Pierre, pour renouveler votre profession de foi et consolider la communion avec le Successeur de Pierre.

Dans un climat de fraternité et de prière, vous avez ensuite voulu réfléchir sur les défis qui attendent aujourd'hui les pasteurs de l'Eglise, dans le but d'annoncer avec plus d'efficacité l'Evangile du Christ aux hommes de notre temps.

Pour ma part, je désire vous assurer de ma proximité et de mon encouragement à poursuivre avec générosité et grandeur d'âme votre mission spécifique de pasteurs.

2. Chers frères, vous êtes bien conscients que le ministère de l'Evêque est d'une importance primordiale pour la vie de l'Eglise.

L'Eglise, en effet, selon l'expression de saint Paul, a été édifiée sur le fondement des Apôtres (cf. Ep 2,20). Et les évêques sont, par volonté divine, les successeurs des Apôtres en tant que pasteurs de l'Eglise, si bien que "qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ" (Lumen gentium LG 20).

La mission pastorale qui vous a été confiée est exaltante, mais aujourd'hui, elle est également particulièrement difficile et éprouvante. Notre époque, en effet, avec les problèmes qui lui sont propres, est caractérisée par des égarements et des incertitudes. Beaucoup de personnes, également parmi les chrétiens, semblent désorientées et sans espérance. Dans ce contexte, nous, pasteurs, sommes appelés à annoncer l'Evangile et à être témoins de l'espérance, en ayant le regard tourné vers la Croix, vers le mystère du triomphe et de la fécondité du Christ crucifié. Lui, le vivant, nous accompagne sur les voies de l'histoire, avec la force de son Esprit. Cette certitude éclairante doit profondément inspirer notre mentalité pastorale, en corroborant notre confiance en Dieu et dans les hommes et en renforçant notre audace apostolique.

Le ministère épiscopal, à la lumière de l'espérance théologale, a été le thème de la dernière Assemblée ordinaire du Synode des Evêques. Après avoir réfléchi et prié sur les conclusions du Synode, j' ai préparé la traditionnelle Exhortation apostolique post-synodale, que je remettrai à l'Eglise le 16 octobre prochain, lors de l'événement significatif du 25 anniversaire de mon pontificat.

3. Le souvenir de l'Ordination épiscopale est encore vif en vous. En ce jour, à travers le geste sacramentel de l'imposition des mains et l'invocation de l'Esprit Saint, vous a été conférée la plénitude du sacerdoce ministériel. La vie de l'Evêque est un don de soi au Christ et à l'Eglise. Notre ministère nous appelle à conduire une vie sainte. Soyez l'image vivante et visible du Bon Pasteur. Veillez sur votre troupeau "comme ceux qui servent". Aimez l'Eglise plus que vous-même! Vivez en elle et pour elle, en vous donnant totalement dans le service pastoral.

Notre apostolat doit toujours être une manifestation de notre vie intérieure. Bien sûr, celui-ci devra également être source d'une activité intense et concrète, mais une activité exprimant la charité pastorale. Et la source de la charité pastorale est la contemplation du visage du Christ Bon Pasteur. Soyez des hommes de prière! A travers votre exemple, vous montrerez la primauté de la vie spirituelle; c'est-à-dire la primauté de la grâce qui est l'âme de tout apostolat. Chaque Evêque doit pouvoir dire avec saint Paul: "Pour moi, la Vie c'est le Christ" (Ph 1,21).

4. Je voudrais ensuite vous exhorter à avoir soin de vos premiers collaborateurs, les prêtres. Les Evêques, - admoneste le Concile - doivent traiter les prêtres avec un amour particulier; ils doivent être attentifs à leurs conditions spirituelles, intellectuelles et matérielles (cf. Christus Dominus CD 28). C'est certainement une bénédiction pour un diocèse, lorsque chaque membre de son presbyterium peut se réjouir d'avoir trouvé dans l'Evêque son meilleur ami et son père.

Au début du troisième millénaire, on ressent plus que jamais l'urgence d'une pastorale des vocations adaptée.

Les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont un don de Dieu qu'il faut demander avec insistance dans la prière (cf. Mt 9,38). Mais elles sont également le fruit de familles fortes et saines, et de communautés ecclésiales où la figure du prêtre est bien considérée et valorisée. Que le choix des éducateurs dans les séminaires soit effectué avec le plus grand soin, car seul le témoignage personnel d'une vie généreuse et joyeuse est capable d'entraîner les âmes des jeunes d'aujourd'hui. C'est dans ce cadre que les jeunes pourront écouter et suivre la voie du Maître qui les invite à sa suite (cf. Mt 19,21) et les conduit à un don généreux de soi au service des frères.

5. Chers confrères, en retournant dans vos diocèses après ces journées d'étude et d'intense communion, soyez réconfortés par l'assurance que le Pape partage vos joies, vos difficultés et vos espérances.

Je confie à Marie, Mère de l'Eglise, les intentions qui ont mûri au cours de ces journées, afin qu'elle rende fécond chacun de vos efforts pastoraux.

J'invoque de tout coeur sur chacun de vous une Bénédiction spéciale du Seigneur, que j'étends volontiers aux Communautés confiées à vos soins pastoraux.


AUX PARTICIPANTS AU COURS DE MISE À JOUR POUR LES ÉVÊQUES DES TERRITOIRES DE MISSION DE LANGUE ANGLAISE

Vendredi 19 septembre 2003


Chers frères dans l'épiscopat!


1. Je suis heureux de vous rencontrer à l'occasion de ce cours de formation promu par la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples. Je vous remercie de votre visite. Je salue chacun de vous en particulier, et, à travers vous, je désire embrasser tout le peuple chrétien qui a été confié à vos soins par la divine Providence, en particulier les prêtres, les religieux et les religieuses, les catéchistes et les laïcs engagés activement à diffuser l'Evangile. J'adresse un salut particulier au Cardinal Crescenzio Sepe, Préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples. Je le remercie des paroles qu'il m'a adressées et du zèle avec lequel, entouré de tous ses collaborateurs, il se consacre à la cause de la missio ad gentes.

2. Chers et vénérables frères évêques! Par votre généreux dévouement, vous faites en sorte que la présence du Christ dans le monde porte des fruits et vous enrichissez les divers domaines d'activité de son Eglise. Votre participation à ce moment unique de formation, promu par le dicastère de Propaganda Fide, constitue un signe supplémentaire de votre désir de diffuser l'activité missionnaire à travers le monde. Il s'agit encore, de nos jours, d'un engagement apostolique prioritaire, et vous êtes appelés à le soutenir de manière courageuse et inlassable au sein des difficultés et des épreuves quotidiennes. Comme je le soulignais dans ma Lettre encyclique Redemptoris missio, dans le cadre de leur ministère, les évêques sont responsables de l'évangélisation du monde, à la fois comme membres du Collège épiscopal et comme pasteurs des Eglises particulières (cf. RMI RMi 63). La proclamation de l'Evangile en chaque lieu de la terre revient aux pasteurs, qui ont été consacrés non seulement au service d'un diocèse mais pour le salut du monde entier (cf. ibid. RMI RMi 63). "J'estime que le moment est venu", ai-je écrit dans cette Encyclique, "d'engager toutes les forces ecclésiales dans la nouvelle évangélisation et dans la mission ad gentes. Aucun de ceux qui croient au Christ, aucune institution de l'Eglise ne peut se soustraire à ce devoir suprême: annoncer le Christ à tous les peuples" (Redemptoris missio RMi 3). Toute l'Eglise, dans ses différentes composantes, est donc appelée à diffuser l'Evangile dans les régions les plus éloignées, sur tous les continents.

3. Pour vous aussi, chers et vénérables frères, l'appel de Jésus retentit avec force: "Allez dans le monde entier, proclamez l'Evangile à toute la création" (Mc 16,15).

Au nombre de vos devoirs, il est celui de transmettre le don de la foi et d'encourager vos communautés à être évangélisatrices. Chacun a sa place dans la vigne du Seigneur. Personne n'est assez pauvre pour n'avoir rien à offrir; personne n'est assez riche pour n'avoir rien à recevoir.

Puisse votre âme entendre chaque jour l'écho de l'exhortation du Rédempteur: "Duc in altum!" C'est une invitation à jeter les "filets spirituels" dans la mer du monde. En retour, ceux qui font confiance au Maître divin font l'expérience merveilleuse de la pêche miraculeuse. Telle est la promesse de Jésus, qui ne déçoit pas ceux qui placent leur confiance en lui, comme saint Paul et de si nombreux saints qui, au cours de ce millénaire, ont fait la gloire de l'Eglise.

Oui, cela est vrai! "Dieu est en train de préparer pour le christianisme un grand printemps que l'on voit déjà poindre" (Redemptoris missio RMi 86). Aussi, soyez confiants et regardez avec foi vers l'avenir en toutes circonstances. Le Seigneur - ainsi qu'il nous l'a lui-même assuré - demeure toujours à nos côtés.

4. Soyez saints! A plusieurs occasions, j'ai souligné que la sainteté est la première des nécessités pastorales de notre époque. C'est une exigence d'autant plus pressante pour tous ceux que Dieu a appelés à le servir avec la plus grande proximité. En effet, afin d'êtres des gardiens vigilants du troupeau du Seigneur, afin de le protéger des dangers de toutes sortes, afin de le nourrir par la parole et par l'Eucharistie, les pasteurs eux-mêmes doivent être soutenus par une prière constante et doivent cultiver une profonde intimité avec le Christ. C'est uniquement de cette façon qu'ils deviendront, pour les prêtres et pour les fidèles, des exemples de fidélité et des témoins d'un zèle apostolique éclairé par l'Esprit Saint.

Le soutien et le développement de chaque engagement apostolique se trouvent dans la communion avec Dieu. Aussi, chers et vénérables frères, vous devez être les premiers à renforcer votre vie intérieure en puisant à la source de la grâce divine, en ayant toujours à l'esprit l'image biblique de Moïse priant sur la montagne: "Lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l'emportait" (Ex 17,11).

5. Aucune activité, aussi importante soit-elle, ne doit vous distraire de votre priorité spirituelle, qui guide le mandat apostolique reçu avec l'ordination épiscopale. Jésus, le Bon Pasteur, vous associe à lui pour servir le peuple chrétien au titre de pères, enseignants et pasteurs. Accompagnez l'incessante proclamation de la foi d'un témoignage cohérent et joyeux de l'Evangile, car "c'est par sa conduite, par sa vie, que l'Eglise évangélisera tout d'abord le monde, c'est-à-dire par son témoignage vécu de fidélité au Seigneur Jésus, de pauvreté et détachement, de liberté face aux pouvoirs de ce monde, en un mot, de sainteté" (Evangelii nuntiandi EN 41).

Au sein de vos communautés, on trouve le souvenir vivant des saints, des martyrs, des confesseurs de la foi, des courageux prédicateurs du message du salut, des personnes qui par leurs vies, plus encore que par la parole, ont rendu l'amour du Christ visible, voire, pourrions-nous dire, presque physiquement présent. Suivez leurs pas! Soyez des pasteurs qui, par leur exemple davantage que par leurs paroles, rendent honneur à l'Evangile et inspirent à ceux qui les entourent le désir de mieux le connaître et de le mettre en pratique.

Que la Bienheureuse Vierge Marie, Reine des Missions, vous protège! Je vous assure de mon souvenir quotidien dans la prière et je vous bénis chaleureusement, ainsi que vos communautés.



À UN GROUPE DE PRÊTRES DE L'ARCHEVÊCHÉ ORTHODOXE D'ATHÈNES

Vendredi 19 septembre 2003




Chers frères prêtres
de l'Eglise orthodoxe de Grèce!

Je suis heureux de vous rencontrer au cours de votre visite au Saint-Siège et à la ville historique de Rome, qui a l'honneur de conserver les tombes des Apôtres Pierre et Paul. Je me réjouis de ce nouveau contact qui s'établit entre nous.

Votre présence me rappelle la grâce toute particulière que le Seigneur m'a offerte, en me permettant de rendre visite à Sa Béatitude Christodoulos, Archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, et à l'Eglise orthodoxe de Grèce en l'année du grand Jubilé, dans le cadre de mon pèlerinage "sur les traces de saint Paul". Nous devons continuer de construire sur les fondements solides des liens fraternels et évangéliques dont nous fîmes l'expérience en cette circonstance. Votre visite à Rome constitue également une initiative valable dans ce sens, afin de mieux nous connaître et nous apprécier et de découvrir des modes de relations qui facilitent la communion.

Je m'adresse constamment au Seigneur, afin qu'il nous prépare tous à ouvrir nos coeurs à sa prière "afin que tous soient un" (Jn 17,11-21), et qu'il nous rende capables d'une obéissance authentique à sa volonté, de manière à rechercher ensemble les voies d'une collaboration plus étroite et d'une communion toujours plus profonde.

Je souhaite de tout coeur que votre visite aux lieux saints de Rome, à travers les rencontres, les conversations, les occasions de discussions, constituent une expérience positive et utile pour votre vie sacerdotale. Puisse l'Esprit Saint accompagner toujours votre ministère et renforcer le témoignage que chacun de vous donne de l'Evangile de notre Seigneur commun.

Je vous demande de transmettre à Sa Béatitude Christodoulos, et au Saint-Synode qui l'entoure, mes salutations les plus chaleureuses et mes voeux sincères de biens et de prospérité dans le Seigneur.

La grâce et la paix du Seigneur soient avec vous!



AUX ÉVÊQUES D'OUGANDA EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 20 septembre 2003




Eminence,
Chers frères évêques,

1. "Béni soit Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation, afin que, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autres en quelque tribulation que ce soit" (2Co 1,3-4). En reprenant ces paroles de saint Paul, je vous salue, Évêques de l'Ouganda, qui venez en pèlerinage auprès des tombes des Apôtres. Votre présence ici, aujourd'hui, me remplit de joie et réveille les souvenirs de ma visite en Ouganda, accomplie il y a dix ans. Les diverses rencontres avec vous et avec les fidèles de vos communautés locales demeurent profondément gravées dans ma mémoire, en particulier notre rencontre au Sanctuaire des Martyrs de l'Ouganda pour célébrer les saints mystères de notre foi sur "la terre rendue sainte par leur mort" (Rencontre avec les Évêques de l'Ouganda, Kampala, 7 février 1993).

Nos rencontres au cours de ces journées constituent des moments de grâce pour chacun de nous, alors que nous nous réjouissons et que nous renforçons les liens de communion fraternelle qui nous unissent dans la tâche de rendre témoignage au Seigneur et de diffuser la Bonne Nouvelle du salut. A ceux d'entre vous qui accomplissent leur première visite "ad limina" à Rome, j'adresse un salut particulier. La dernière fois que les Évêques d'Ouganda sont venus ici comme corps épiscopal, il n'existait dans votre pays qu'une seule province ecclésiastique; à présent, il y a quatre Sièges métropolitains, avec un total de 19 diocèses. Cela représente un signe très positif du travail accompli pour le Christ, l'édification de son Église dans votre pays, et un motif supplémentaire pour louer le saint nom de Jésus (cf. Ph Ph 2,10-11).

2. Actuellement, certaines régions de votre pays sont malheureusement en proie à des situations de conflits armés et d'anarchie. Dans le nord, en particulier, le drame de la guerre est en train de provoquer une misère incalculable, la souffrance et la mort, frappant également l'Église et prenant pour cible ses ministres et ses fils. Dans l'ouest et dans le nord-est également, des épisodes de violence et d'hostilité frappent le pays, détruisant la vie et les énergies de votre peuple. En vous assurant, ainsi que votre peuple, de ma proximité spirituelle en ces terribles circonstances, je m'unis à vous pour condamner tout acte faisant couler le sang ou de destruction. J'adresse un appel pressant aux parties concernées, afin qu'elles renoncent à l'agression et qu'elles s'engagent à travailler avec leurs concitoyens, avec courage et dans la vérité, afin de construire un avenir d'espérance, de justice et de paix pour tous les Ougandais.

Le climat politique et social actuel constitue un appel clair à offrir des expressions concrètes et de vaste portée de la responsabilité collégiale et de la communion qui vous unissent au service de l'unique "famille de Dieu" (cf. Ep 2,19). Je vous exhorte à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour promouvoir entre vous un authentique esprit de solidarité et de sollicitude fraternelle, en particulier à travers le partage des ressources, qu'elles soient matérielles ou spirituelles, avec les autres Églises qui sont dans le besoin.

3. En tant qu'évêques vous avez la tâche difficile d'affronter des questions particulièrement importantes pour la vie sociale, économique, politique et culturelle de votre pays, dans le but de rendre l'Église présente de façon toujours plus efficace dans ces domaines. Élaborer les orientations de l'Évangile pour la vie chrétienne dans le monde et les appliquer aux nouvelles situations est fondamental pour votre direction ecclésiale: le temps est venu où les catholiques, avec les autres chrétiens, doivent apporter la fraîcheur de l'Évangile dans la lutte pour défendre et promouvoir les valeurs fondamentales sur lesquelles se construit une société véritablement digne de l'homme.

A ce propos, je désir encourager les efforts de votre Conférence dans les domaines de l'assistance médicale, de l'éducation et du développement; ils servent à démontrer clairement l'engagement de l'Église pour le bien-être intégral de ses fils et de ses filles et de tous les Ougandais, quelle que soit leur foi religieuse. Les diverses initiatives relatives au HIV/SIDA qui, en parfaite harmonie avec l'enseignement de l'Église, cherchent à assister ceux qui sont frappés par cette maladie et à garder la population informée comme il se doit à son propos, sont dignes d'une mention particulière.

4. Si l'Église veut assumer la place qui lui revient dans la société ougandaise, la formation adaptée des laïcs doit être une priorité dans votre mission de prédicateurs et d'enseignants. Cette formation doctrinale et spirituelle doit viser à aider les laïcs, hommes et femmes, à jouer leur rôle prophétique dans une société qui ne reconnaît pas ou n'accepte pas toujours la vérité et les valeurs de l'Évangile. Les laïcs doivent également participer de façon efficace à la vie de la paroisse et du diocèse, dans les structures pastorales et administratives (cf. Ecclesia in Africa ). Vos prêtres, en particulier, doivent être préparés à accepter volontiers ce rôle plus actif des laïcs et à les assister dans son déroulement. Dans ce même contexte, les efforts visant à surmonter les conflits tribaux et les tensions ethniques sont très importants; en effet, ces rivalités n'ont pas leur place dans l'Église du Christ et servent seulement à affaiblir le tissu général de la société.

Effectivement, ce sont les Eglises locales qui permettent d'"agir en profondeur par le témoignage des valeurs évangéliques dans la société et la culture". Il s'agit de la "revitalisation pastorale" dont j'ai parlé dans ma Lettre apostolique Novo Millennio ineunte (cf. NM NM 29), et elle comporte un renouvellement de la communauté chrétienne et de la société qui passe à travers la famille. Le renforcement de la communion des personnes dans la famille constitue un puissant antidote à l'égocentrisme et au sentiment d'isolement aujourd'hui si prédominants. Il est donc encore plus nécessaire d'accueillir l'invitation expresse que mon prédécesseur le Pape Paul VI a adressée à tous les évêques: "Travaillez avec ardeur et sans relâche à la sauvegarde et à la sainteté du mariage, pour qu'il soit toujours davantage vécu dans toute sa plénitude humaine et chrétienne" (Humanae vitae HV 30).

5. En cherchant à faire face aux défis de l'avenir, l'attention envers les jeunes demeure d'une importance fondamentale. "L'avenir du monde et de l'Eglise appartient aux jeunes générations (...). Le Christ attend les jeunes" (Tertio Millennio adveniente TMA 58). Comme le confirment clairement les célébrations de la Journée mondiale de la Jeunesse, les jeunes ont la profonde capacité de consacrer leurs énergies et leur zèle aux exigences de la solidarité avec les autres et à la recherche de la sainteté chrétienne. Toute la communauté catholique doit se prodiguer pour faire en sorte que les jeunes générations soient formées et préparées de façon adaptées pour faire face aux responsabilités qui leur reviendront, et qui d'une certaine façon leur reviennent déjà.

Un engagement fort dans la promotion des écoles catholiques est une manière particulièrement efficace pour assurer une formation adaptée aux jeunes ougandais. Ces écoles doivent chercher à offrir un milieu éducatif adapté, afin que les enfants et les adolescents puissent mûrir en étant imprégnés de l'amour du Christ et de l'Église. L'identité spécifique des écoles catholiques doit se refléter dans tout le programme d'études et dans chaque milieu de la vie scolaire, afin qu'elles puissent être des communautés où la foi est alimentée et où les élèves sont préparés pour leur mission dans l'Église et dans la société. Il est en outre important de continuer à chercher les façons d'apporter un solide enseignement moral et religieux également dans les écoles publiques, et de promouvoir, auprès de l'opinion publique, un consensus à propos de l'importance de ce genre de formation. Ce service, qui peut résulter d'une collaboration plus étroite avec le gouvernement, est une forme importante de participation catholique active dans la vie sociale de votre pays, en particulier parce qu'il est offert sans discriminations religieuses ou ethniques, et dans le respect des droits de tous.

6. Alors que vos Églises locales cherchent à remplir le mandat missionnaire reçu par le Seigneur lui-même (cf. Mt 28,19), nous ne pouvons que rendre grâce pour les vocations avec lesquelles vous êtes bénis. Je vous exhorte à assurer que vos programmes pour les vocations promeuvent et protègent avec zèle ce don de Dieu. Les jeunes candidats doivent recevoir une formation pastorale et théologique adaptée, les enracinant solidement dans une profonde tradition spirituelle et les préparant à faire face aux problèmes complexes que présente la modernisation de la société. Je vous encourage à poursuivre vos efforts pour disposer d'un personnel qualifié dans vos centres de formation, en particulier dans vos cinq grands séminaires.

En me tournant à présent vers ceux qui sont vos plus proches collaborateurs dans la vigne du Seigneur, je vous rappelle d'aider vos prêtres à croître sans cesse dans la reconnaissance du privilège unique d'agir in persona Christi. Alors qu'ils se consacreront de façon toujours plus complète à leur mission dans la chasteté et la simplicité de vie, leur oeuvre deviendra toujours plus une source de joie incommensurable et de paix. En ce qui concerne la solitude qui peut parfois accompagner le ministère pastoral, vos prêtres doivent être encouragés, dans la mesure où la situation locale le permet, à mener une vie communautaire à orienter entièrement leurs efforts vers le saint ministère. Ils doivent se réunir le plus souvent possible, que ce soit entre eux ou avec vous, leurs pères spirituels, pour un échange fraternel d'idées, de conseils et de fraternité (cf. Pastores dabo vobis PDV 74).

De même, les communautés de religieux et de religieuses en Ouganda se tournent vers vous pour recevoir un soutien et un guide: elles aussi doivent être l'objet de votre soin pastoral et de votre sollicitude de pasteurs du troupeau que le Christ vous a confié (cf. Lumen gentium LG 45 Christus Dominus CD 15 et CD 35). En outre, nous ne pouvons pas manquer de mentionner les catéchistes, qui jouent un rôle essentiel pour faire face aux exigences spirituelles de vos communautés, en particulier dans les régions où il n'y a pas suffisamment de prêtres pour prêcher l'Evangile et exercer le ministère pastoral. C'est pourquoi, ils doivent posséder une profonde conscience de leur rôle et être aidés, de toutes les façons possibles, à affronter leurs responsabilités et leurs obligations envers leurs familles.

7. Chers frères dans l'épiscopat, je prie afin que le temps passé ensemble vous confirme dans la foi et vous encourage à persévérer dans le travail du Christ, Pasteur et Gardien de nos âmes (cf. 1P 2,25). Avancez toujours avec ceux qui ont été confiés à vos soins pastoraux, en leur portant un amour de père, en particulier à ceux qui souffrent de la plaie de la violence, de la douleur du SIDA, des désagréments dus aux innombrables situations qui engendrent des souffrances et des difficultés. Donnez-vous pour objectif de conduire votre peuple à une connaissance toujours plus approfondie de sa foi et de son identité chrétienne. En effet, c'est ainsi que l'Église sera toujours mieux préparée pour rendre présente de façon concrète la vérité salvifique de l'Évangile dans la société ougandaise.

Notre espérance et notre confiance, comme celle des saints martyrs qui, dans le Sud et dans le Nord du pays, ont donné le témoignage ultime du Christ, sont fondées sur le pouvoir du Seigneur ressuscité, dont la grâce salvifique "ne déçoit pas" (Rm 5,5). En invoquant sur vous et sur les fidèles de vos communautés locales l'aide céleste des Martyrs de l'Ouganda, et en vous confiant à l'intercession de Marie, Mère de l'Église, je vous donne cordialement ma Bénédiction apostolique.



  

Discours 2003 - MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU CARD. ROGER ETCHEGARAY À L'OCCASION DE LA XVII RENCONTRE INTERNATIONALE DE PRIÈRE POUR LA PAIX (AIX-LA-CHAPELLE, 7-9 SEPTEMBRE 2003)