Discours 1978 64

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L'AMOUR ET LA COMPREHENSION POUR VAINCRE LA HAINE ET LA VIOLENCE


Au Maire et au Conseil Municipal de Rome

Le Maire de Rome et une délégation du Conseil Municipal de Rome ont rendu visite au Saint-Père le 23. décembre pour lui offrir, en leur nom et au nom de la population romaine leurs voeux et souhaits à l'occasion de la fête de Noël. A l'adresse d'hommage de M. Argon, Maire, Jean Paul II a répondu par un discours dont voici la traduction :



Monsieur le Maire,



Je regrette de ne pouvoir donner une réponse adéquate aux problèmes que vous avez exposés. Ma brève expérience à Rome ne me permet pas de le faire.

Je vous remercie de tout coeur pour les salutations et les voeux qu'à l'occasion de la prochaine fête de Noël vous êtes venu me présenter personnellement, accompagné des dirigeants du Conseil Municipal : un geste de courtoisie que j'apprécie hautement. Et je suis vraiment heureux d'échanger avec vous ces nobles souhaits de prospérité, de paix et de progrès, non seulement pour vous-même et pour vos collaborateurs, mais aussi et surtout pour toute la chère population de cette extraordinaire ville de Rome.

C'est précisément cette population citadine que votre présence, Monsieur le Maire, me rappelle parce que je sens, de manière très vive, que j'en partage la responsabilité avec vous : non pas la responsabilité civile qui revient de droit à votre administration communale, mais la responsabilité religieuse et chrétienne qui, par la grâce de Dieu, lorsque j'ai été élu Evêque de Rome par Messieurs les Cardinaux qui, bien que répandus dans le monde entier, forment cependant, par droit canonique une partie éminente du Clergé de ce diocèse.

Lorsque vers le milieu du premier siècle Pierre de Galilée arriva dans cette ville, il y trouva une capitale impériale où, comme l'historien Tacite n'hésitait pas à le reconnaître « se rencontraient toutes les atrocités et turpitudes » (Ann. 15, 44). Mais ce n'est plus cette ville-là qui se présente à mes yeux aujourd'hui. Grâce à la bonté divine et le zèle de nombreuses générations d'hommes illustres, Rome est devenue toujours plus civile et laborieuse : un point de confluence et de rayonnement de multiples valeurs chrétiennes et humaines.

Toutefois, je ne cache pas les problèmes réels et les besoins urgents qui planent sur la ville, tant au niveau de l'urbanisme que sur les plans social et assistentiel. Il faut surtout souhaiter, avec l'affirmation de la justice — et plus encore — que s'améliore la qualité de la vie morale et spirituelle des citadins pour que s'instaure ainsi un climat de réciproques rapports de compréhension mutuelle, éloignés de toute forme de haine et de violence. Le christianisme est fermement persuadé que les valeurs humaines peuvent triompher seulement lorsque s'instaure un climat d'amour ; en sont nécessairement l'expression le respect des droits de tous (tant des citadins individuellement que des différentes catégories sociales), la tolérance, la concorde, et la justice même.

C'est à cela surtout que l'Eglise entend contribuer par l'oeuvre d'apostolat, d'éducation et de charité accomplie par les paroisses, les communautés religieuses et les libres institutions nées de la généreuse initiative des catholiques au service du prochain. Et je suis heureux que cette oeuvre a toujours été et est de plus en plus appréciée, requise et soutenue par la population.

Il est pour moi très encourageant de savoir qu'il sera toujours dûment tenu compte de la caractéristique toute particulière de cette ville qui ne représente pas seulement une commune coexistence humaine et qui n'est pas seulement la capitale de la chère nation italienne, mais qui se présente également comme centre visible de l'Eglise Catholique et point de référence pour toute la chrétienté tant parce qu'il s'y trouve le siège épiscopal de Pierre que parce que son sol est trempé du sang des nombreux martyrs des premières générations chrétiennes.

A ceci je désire ajouter que durant mes vingt années de ministère épiscopal je me suis toujours prodigué, avec zèle et sollicitude, pour que soit reconnu et garanti le droit de toute famille, à une maison. Cette question, je l'ai toujours eue à coeur et même la brièveté de mon expérience d'Evêque de Rome ne m'empêche pas de ressentir tout ce que ce problème a d'important pour la dignité de la vie humaine. Ce sont toutes ces raisons qui donnent signification et substance à notre présente rencontre. C'est pourquoi je renouvelle ici mes voeux les plus sincères. Je vous renouvelle, à vous, Monsieur le Maire et aux membres du Conseil Municipal mes meilleurs voeux pour un travail fécond et désintéressé se proposant vraiment comme objectif le bien-être de l'homme et de tout l'homme. En outre mes voeux de tout bien s'adressent également à ceux que vous représentez, c'est-à-dire à vos familles et, mieux, à tous les Romains sans distinction. Ils occupent la première place dans mon coeur de Pasteur universel et pour eux j'invoque du Seigneur les plus abondantes et fécondes bénédictions.







27 décembre 1978

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« LES BERGERS SE MIRENT A LA RECHERCHE DE JESUS... »


Jean Paul II et les jeunes



Chers garçons et filles, chers jeunes !

Aujourd'hui encore vous êtes venus nombreux rendre visite au Pape. Et moi je vous remercie de tout coeur pour cette rencontre joyeuse et affectueuse qui apporte le bonheur et l'espérance, prolongeant le climat de sérénité de la fête de Noël, si douce et si belle.

Je désire, particulièrement, adresser un cordial salut aux pèlerins venus de Caserte en compagnie de leur cher Evêque. Soyez les bienvenus ! Je suis très heureux de vous accueillir !



1. Nous sommes dans la semaine de Noël et le sentiment le plus profond que nous continuons à éprouver est celui de la joie. Qui sait quelle magnifique journée de Noël vous avez vécue avec vos chers parents, avec vos frères, avec la famille, avec les amis !

Vous avez préparé la crèche et vous avez participé à la Messe de Minuit, et peut-être certains parmi vous auront chanté les suggestifs cantiques de Noël dans le choeur de leur paroisse. Surtout, en grand nombre — en très grand nombre, j'espère — vous aurez reçu Jésus dans la Sainte Eucharistie, rencontrant ainsi, personnellement, le Divin Maître, né sur cette terre il y a environ deux mille ans. Bravo ! Que cette joie intime ne disparaisse jamais de vos âmes !

Mais d'où vient toute cette joie si pure, si douce, si mystérieuse ? Elle naît du fait que Jésus est venu sur cette terre, que Dieu lui-même s'est fait homme et a voulu s'insérer dans notre pauvre et grande histoire humaine. Jésus est le don le plus grand et le plus précieux que le Père ait fait aux hommes et c'est pourquoi nos coeurs exultent de joie.

Nous savons bien que même durant les fêtes de Noël il y eut et il reste encore des larmes et des amertumes ; peut-être de nombreux enfants l’ont-ils passé dans le froid, dans la faim, dans les larmes, dans la solitude... Et cependant malgré la douleur qui parfois envahit notre vie, Noël est pour tous un rayon de lumière, car il nous révèle l'amour de Dieu et nous fait sentir que Jésus est présent avec tous, spécialement avec ceux qui souffrent. C'est précisément pour ce motif que Jésus a voulu naître dans la pauvreté et dans l'abandon d'une grotte, et être déposé dans une crèche.

Dans mon esprit revient spontanément le souvenir de mes sentiments et de mes vicissitudes, à commencer par les années de mon enfance au foyer paternel, puis les années difficiles de ma jeunesse, la période de la seconde guerre, la guerre mondiale. Puisse-t-elle ne plus jamais se répéter dans l'histoire de l'Europe et du monde ! Et pourtant, même durant les pires années, Noël a toujours apporté avec soi quelque rayon. Et ce rayon pénétrait également dans les plus dures expériences de mépris de l'homme, d'anéantissement de sa dignité, de cruauté. Il suffit, pour s'en rendre compte, de prendre en main les «mémoires» des hommes qui sont passés par les prisons ou les camps dé concentration, par les fronts de guerre, ou par les interrogatoires et les procès.



2. Le second sentiment qui jaillit spontanément de ces journées de Noël est, pour cette raison, la reconnaissance.

Qui est l'Enfant-Jésus ? Qui est ce petit enfant, pauvre et fragile, né dans une grotte et couché dans une crèche ? Nous savons qu'il est le Fils de Dieu fait homme ! « Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous »(Jn 1,14).

La doctrine chrétienne nous enseigne que la Seconde Personne de la Sainte Trinité, c'est-à-dire l'Intelligence Infinie du Père (le Verbe) a, dans le sein de Marie et par l'opération du Saint-Esprit, assumé la «nature humaine» prenant comme nous un corps et une âme.

Voilà notre certitude : nous savons que Jésus est homme comme nous, mais en même temps il est le « Verbe Incarné », il est la Seconde Personne de la Très Sainte Trinité devenue homme ; c'est pour cela qu'en Jésus la nature humaine — et donc toute l'humanité — est rachetée, sauvée, ennoblie au point de participer de la « vie divine », par le moyen de la grâce.

En Jésus, nous y sommes tous ; notre noblesse et dignité véritables ont leur source dans le grand et sublime événement de Noël.

C'est pourquoi est logique et spontané un sentiment de profonde et joyeuse reconnaissance envers Jésus qui est né pour chacun de nous, par amour pour nous, pour notre salut. Relisez et méditez personnellement les pages de l'Evangile de Matthieu et de celui de Luc ; méditez le mystère de Bethléem pour comprendre toujours plus la vraie valeur de Noël et ne jamais laisser déchoir celui-ci en une fête strictement profane, ou seulement extérieure.



3. Enfin, je veux souligner également un troisième sentiment que fait naître l'épisode des bergers. L'Ange avertit les bergers, qui ne s'en doutaient pas, qu'un grand événement avait eu lieu à Bethléem : le Sauveur était né, et ils le trouveraient enveloppé de langes et couché dans une crèche. Que firent les bergers ? « Ils allèrent et trouvèrent Marie, Joseph et le Nouveau-né couché dans une crèche » (LE 2,16).

Avez-vous compris la leçon des bergers ? Ils écoutent la voix de l'Ange, se mettent aussitôt à la recherche de Jésus et finalement ils le trouvent. C'est un fait historique extrêmement éloquent et significatif': il symbolisé la recherche que l'homme doit accomplir pour trouver Dieu. L'homme est l'être qui cherche Dieu parce qu'il cherche le bonheur.

Nous devons tous chercher Dieu.



Bien souvent il faut le chercher parce qu'on ne le connaît pas encore ; d'autre fois parce qu'on l'a perdu ; d'autre fois, par contre, on le cherche pour mieux le connaître, pour l'aimer plus et le faire aimer.

On peut dire que toute la vie de l'homme et toute l'histoire humaine sont une grande recherche de Dieu.

Parfois la recherche peut être entravée par des difficultés intellectuelles ; par des motifs essentiels, à la vue de tant de douleur, de tant de mal autour de nous et au-dedans de nous ; et aussi par des problèmes moraux, devant alors changer de mentalité et de façon de vivre.

Il ne faut pas se laisser arrêter par les difficultés ; mais, comme les bergers de Bethléem, on doit, avec courage partir et se mettre à la recherche. Il faut que tous les hommes aient le droit et la liberté de chercher Jésus ! Il faut que tous les hommes soient respectés dans leur recherche, peu importe le point du chemin où ils se trouvent. Et tous doivent avoir la volonté, non pas d'errer ci et là sans s'engager à fond, mais de pointer avec décision sur Bethléem. Certains ont raconté l'histoire et l'itinéraire de leur démarche et de leur rencontre avec Jésus : des livres intéressants qui méritent d'être lus. La plupart gardent le secret de leur merveilleuse aventure spirituelle intime. L'essentiel est de chercher pour trouver, se rappelant la célèbre phrase que le grand philosophe et mathématicien français Blaise Pascal, fait dire à Jésus : « En fait tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé » (Pascal, Pensées,   553 : Le mystère de Jésus).

Chers garçons et filles, les bergers trouvèrent Jésus et « s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient vu et entendu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé » (Lc 2,16-20).

Comme nous sommes heureux, nous qui avons cherché et trouvé Jésus !

Ne perdons pas Jésus ! Ne perdez pas Jésus ! Mieux, comme les bergers, soyez des témoins de son amour ! Voilà le souhait de Noël que je vous exprime du fond du coeur.

Je demande à la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Jésus et notre mère à nous, que dans vos âmes, dans vos familles, dans vos écoles, dans vos yeux, ce soit toujours Noël, avec la joie de votre foi, avec l'engagement de votre bonté, avec la splendeur de votre innocence.

Que vous aide et vous soutienne également ma bénédiction qu'avec paternelle affection je vous donne à vous, à ceux qui vous sont chers et à tous ceux qui se sont joints à vous dans cette audience.







28 décembre 1978

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AU SERVICE DE LA VIE


Aux médecins catholiques italiens

Le 28 décembre dernier, Jean Paul II a reçu en audience un groupe nombreux de membres de l'Association des Médecins Catholiques Italiens. Il leur a adressé un important discours dont voici la traduction :



Chers Fils de l'Association des Médecins Catholiques Italiens,



En vous souhaitant cordialement la bienvenue dans cette maison devenue désormais la mienne, je désire avant tout vous exprimer ma joie pour cette rencontre qui me permet de connaître tant de personnes éminentes pour leurs mérites scientifiques, admirables pour leur sens élevé du devoir, exemplaires pour leur courageuse profession de la foi chrétienne. Je vous suis profondément reconnaissant pour la courtoisie et l'affection dont votre présente visite est un signe manifeste et consolant ; pour cela je suis heureux d'adresser mes salutations à votre très zélé Assistant Ecclésiastique, mon vénéré Frère Mgr Fiorenzo Angelini, à votre illustre Président, le Professeur Pietro de Franciscis, validement assisté par trois Vice-Présidents, à l'infatigable Secrétaire général, le Professeur Domenico Di Virgilio, aux membres du Conseil national, aux délégués régionaux et aux présidents des sections diocésaines, aux représentants des membres de l'Association, ainsi qu'au groupe des infirmiers qui, par leur présence, veulent témoigner de l'étroite collaboration qu'ils entendent vous prêter, à vous médecins, dans le service des malades.

Je saisis volontiers l'occasion pour manifester publiquement la grande estime que je nourris à l'égard d'une profession comme la vôtre, depuis toujours et par tous les hommes, considérée davantage comme une mission que comme un travail courant. La dignité et la responsabilité d'une telle mission ne pourront jamais être assez comprises ni jamais convenablement exprimées. Assister, soigner, réconforter, guérir la douleur humaine, est une fonction qui, en vertu de sa noblesse, de son utilité, de son idéal est très proche de la vocation même du prêtre. Dans l'un et l'autre cas, trouve, en effet, sa manifestation la plus immédiate et évidente le suprême commandement de l'amour du prochain, un commandement appelé bien souvent à être réalisé d'une manière qui exige un véritable et propre héroïsme. Le solennel avertissement de la Sainte Ecriture n'a donc rien d'étonnant. « Honore le médecin comme il se doit, car lui aussi a été créé par le Seigneur. Du Très-Haut, en effet, vient la guérison » (Si 38,1-2).

Votre Association est née pour favoriser la réalisation des nobles objectifs de la profession et les enrichir de l'apport spécifique des valeurs chrétiennes. Pour évaluer l'importance de ce qu'elle entend apporter à votre activité de médecins chrétiens il suffit de rappeler les données de l'article 2 des Statuts qui indique que les buts de l'Association sont de qualifier la formation morale, scientifique et professionnelle des membres, de promouvoir les études médico-morales à la lumière des principes de la doctrine chrétienne, d'animer l'esprit d'authentique service humain et chrétien des médecins dans leurs rapports avec le malade, d'agir pour la sécurité de l'exercice le plus digne de la profession et pour la défense des légitimes intérêts de la classe médicale, d'éduquer les membres à la juste coresponsabilité ecclésiale et à la généreuse disponibilité à l'égard de toute activité charitable en relation avec l'exercice de la profession.

Ce ne sont pas des projets restés seulement sur papier. Je prends volontiers acte de l'action de sensibilisation et d'orientation exercée durant ces dernières années par l'Association au sein de la classe médicale italienne, grâce à une production éditoriale qualifiée et variée, et notamment celle du périodique très apprécié Orizzonte Medico, soit dans les Corsi di Studio (les Actes du récent cours sur l’Homme du Suaire de Turin m'ont été aimablement offerts en hommage) ; à ces cours, en quelque onze années, d'éminents spécialistes des diverses disciplines, ont développé des thèmes anthropologiques d'un intérêt fondamental, en recherche d'une réponse satisfaisante pour l'homme et pour le chrétien. Je ne puis qu'exprimer toute mon estime et applaudir ; le but formatif poursuivi par ces moyens mérite d'être cordialement approuvé, et tout effort accompli en ce sens doit être chaleureusement encouragé.

Ceci est surtout valable aujourd'hui, alors que de puissants courants d'opinion, efficacement soutenus par les grands moyens de la communication de masse, tentent, de multiples façons, d'influencer la conscience des médecins pour les induire à prêter leur concours à des pratiques contraires à l'éthique, non seulement chrétienne, mais aussi simplement naturelle, en contradiction flagrante avec la déontologie professionnelle exprimée dans le célèbre serment de l'antique médecin païen.

Dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier dernier, mon grand Prédécesseur Paul VI, de vénérée mémoire, s'adressant particulièrement aux médecins, ces « sages et généreux défenseurs de la vie humaine », exprima sa confiance qu'« au ministère religieux » puisse s'associer « le ministère du médecin » dans « l'affirmation et la défense de la vie humaine, dans ces circonstances singulières où la vie de l'homme peut être compromise par une décision positive et injuste de la volonté humaine ». Je suis certain que cet appel angoissé et prophétique aura trouvé et trouvera toujours un ample écho d'adhésion non seulement chez les médecins catholiques mais aussi parmi ceux qui, sans être soutenus par la foi, sont toutefois profondément conscients des impératifs supérieurs de leur profession.

Comme ministre de ce Dieu que la Sainte Ecriture présente comme « amant de la vie » (Sg 11,26), je désire exprimer, moi aussi, ma sincère admiration pour tous les membres du corps sanitaire qui, se conformant à ce que dicte toute conscience droite, savent résister quotidiennement aux flatteries, aux pressions, aux menaces, et parfois même aux violences physiques, pour ne pas se souiller dans des attitudes qui puissent de quelque manière, porter atteinte à ce bien sacré qu'est la vie humaine : leur témoignage courageux et cohérent constitue une très importante contribution à l'édification d'une société qui, pour être à la mesure de l'homme, doit absolument avoir comme pivot le respect et la défense de ce qui constitue la condition primordiale nécessaire de tout autre droit humain, c'est-à-dire le droit à la vie.

Le Pape unit volontiers sa voix à celle de tous les médecins à la conscience droite, et il fait siennes leurs requêtes fondamentales : celle, avant tout, que soit reconnue la nature la plus profonde de leur noble profession qui exige qu'ils soient des ministres de la vie et jamais des instruments de mort ; puis, la requête d'un respect plein et total, dans la législation et dans les faits, de la liberté de conscience entendue comme droit fondamental de la personne à ne pas être contrainte d'agir contre sa propre conscience ou d'être empêchée d'agir conformément à celle-ci ; enfin, en plus de la requête d'une indispensable et ferme protection juridique de la vie humaine à tous ses stades, également celle de structures pratiques appropriées, qui favorisent l'accueil joyeux de la vie naissante, et sa promotion efficace durant le développement et la maturité, sa protection prévenante et délicate à l'heure où commence le déclin jusqu'à l'heure où elle s'éteint.

Servir la vie avec généreux enthousiasme s'impose tout particulièrement aux médecins catholiques qui trouvent dans leur foi en un Dieu Créateur dont l'homme est l'image, et dans le mystère du Verbe éternel descendu du ciel dans la chair fragile d'un enfant sans défense, une raison nouvelle et plus élevée pour se dévouer aux soins affectueux et à la protection désintéressée de tout frère, tout spécialement s'il est petit, pauvre, faible, menacé.

Il est pour moi très réconfortant de savoir que ces convictions sont profondément enracinées dans vos âmes : votre vie professionnelle quotidienne en tire son inspiration et son orientation ; et, quand c'est nécessaire, elles sont capables de vous suggérer, publiquement, des prises de position, même claires et sans équivoque.

Comment pourrais-je ne pas mentionner à ce propos le témoignage exemplaire que, par votre adhésion immédiate et massive vous avez rendu aux indications de l'Episcopat, lors de la récente et douloureuse législation de l'avortement. Ce fut un témoignage dans lequel — je le souligne avec fierté en qualité d'Evêque de Rome — cette ville s'est tout particulièrement distinguée ; il est, même pour les médecins non catholiques, un rappel et une incitation de providentielle efficacité.

Les objectifs de ce geste responsable, c'est-à-dire l'affirmation du droit à la liberté de conscience du personnel médical et paramédical sanctionné par une clause appropriée de la loi, la cohérence personnelle, la défense du droit à la vie, la dénonciation sociale d'une situation légale qui lèse la justice, seront plus facilement atteints, si ce geste est adopté avec l'authenticité de ses motivations et confirmé par une générosité désintéressée, ouverte à tous les engagements, à toutes les initiatives au service de la vie humaine.

Je ne me cache pas le fait que la cohérence avec les principes chrétiens peut comporter pour vous la nécessité de courir le risque d'incompréhension, de malentendus et même de pesantes discriminations. Dans l'hypothèse bien triste d'une telle éventualité, vous trouverez grand secours dans l'énoncé du programme dont s'inspira votre grand collègue, le Bienheureux Joseph Moscati : « Aime la vérité — écrivait-il dans une note personnelle du 17 octobre 1922 — montre-toi tel que tu es, sans feintes, sans peur et sans ménagements ; et si la vérité te coûte la persécution, accepte-la ; si elle te tourmente, supporte-le. Et si pour la vérité tu devais te sacrifier toi-même et ta vie, sois fort dans le sacrifice » (cf. Positio super virtutibus, Rome 1972). N'est-il pas normal d'ailleurs que, dans la vie du chrétien, s'accomplisse la prédiction du Christ : « S'ils m'ont persécuté, moi, ils vous persécuteront vous aussi  » (Jn 15,20) ? Ce sera, alors, le cas de rappeler que le Divin Maître a réservé une béatitude spéciale à ceux qui sont insultés et persécutés « à cause de lui » (cf. Mt Mt 5,11-12).

Je vous confirme donc, en même temps que mon estime, mes encouragements très cordiaux à poursuivre sur la voie du témoignage courageux et du service exemplaire en faveur de la vie humaine. Et j'implore, pour vos bonnes intentions, l'aide de la Très Sainte Vierge, que vous aimez invoquer comme « Salus Infirmorum et Mater Scientiae » ; j'implore la protection de Saint Luc « le cher médecin » (Col 4,14), que vous honorez comme Patron et, pensant avec paternelle affection à vos Collègues de l'Association, disséminés en Italie, à vos familles respectives, comme également à tous les malades que vous entourez chaque jour de votre sollicitude, sur vous et sur eux tous j'élève les mains pour donner, avec effusion de coeur, une spéciale bénédiction apostolique, propitiatoire de tout céleste réconfort désiré.







29 décembre 1978



LE FERMENT CHRETIEN DANS L'ACTIVITE EDUCATIVE



Aux délégués de la Fédération des Instituts d'Activité Educative



Chers délégués de la Fédération des Instituts d'activité éducative,



Vous sachant à Rome à l'occasion de votre traditionnelle assemblée de fin d'année, j'ai voulu vous réserver et me réserver une rencontre particulière avec vous en raison non seulement de votre grand nombre, mais aussi et surtout du témoignage qualifié que vous rendez ici comme représentants de l'école catholique en Italie. On m'a dit que mon vénéré Prédécesseur Paul VI n'a jamais manqué, dans des circonstances analogues, de vous adresser sa parole éclairée ; alors j'ai pensé qu'il m'était possible d'en faire autant et de répondre avant tout à la déférence, à la dévotion, à la ferveur de votre visite.

Oui, Frères et Fils bien-aimés, je désire vous remercier pour vos sentiments affectueux et plus encore pour le travail intelligent, inlassable, et rendu plus précieux par tant de sacrifices — petits et grands — que l'activité scolaire éducative requiert de nos jours. Je ne parle pas seulement du travail de coordination et d'organisation nécessaire pour que votre Fédération qua talis puisse fonctionner convenablement en diffusant, dans l'intérêt commun des informations, des directives, des propositions et des initiatives parmi les nombreux instituts qu'elle réunit ; je parle spécialement du travail que chacun des Instituts, et, dans le cadre de ceux-ci, chacun des dirigeants et des enseignants, accomplit quotidiennement, affrontant et surmontant des problèmes souvent difficiles afin de rendre toujours plus incisive, profitable, originale, exemplaire la fonction des écoles qui, dans le contexte de l'instruction publique, ont été créées par les autorités ecclésiastiques ou qui dépendent d'elles.

La parole que je vous adresse est une parole de reconnaissance et en même temps d'encouragement. Le terme « reconnaissance », étymologiquement parlant a, en italien, le double sens de reconnaître ou admettre, et de remercier. Eh bien, cette « reconnaissance-remerciement » qui vous est venue de la Conférence Epi se opale Italienne est entièrement partagée par le Pape qui, il vous l'assure, vous suit avec sympathie et confiance dans votre très méritante activité. A une époque comme la nôtre, il est plus urgent que jamais de conserver l’image — la typologie, dirais-je — d'une école chrétienne qui, observant toujours loyalement les normes générales imposées par la législation scolaire des pays respectifs, assume comme ligne de départ et, tout autant, comme ligne d'arrivée l'idéal d'une éducation intégrale — humaine, morale et religieuse — selon l'Evangile de Nôtre-Seigneur. Est et reste essentielle pour une école authentique-ment catholique, cette inéluctable référence à la supérieure et transcendante pédagogie du Christ-Maître qui doit conditionner l'établissement des programmes d'étude et la désignation du contenu des différents cours d'enseignements ; vous le savez d'ailleurs parfaitement. Sans cela il lui manquerait la source même de l'inspiration ; il lui manquerait son axe central ; il lui manquerait cet élément spécifique qui la définit et la fait reconnaître parmi les autres structures didactiques ou les autres centres de promotion culturelle. Il est donc juste que ceci soit requis des divers instituts qui font partie de votre association, et, de même, de tous ceux qui, de manière responsable, y opèrent aux différents niveaux.

En voulant interpréter votre sigle : FIDAE, j'ai remarqué que vous avez récemment adopté une lecture en partie nouvelle, pour mettre l'accent sur les « activités éducatives ». Cette finalité pédagogique et formative plus lucide est tout à votre honneur, car elle signifie précisément que pour vous l'enseignement des disciplines scolaires et l'emploi des instruments didactiques nécessaires à l'instruction s'inscrivent dans le programme plus vaste de la « paideia » chrétienne qui, à son tour, s'inscrit dans la mission évangélisatrice confiée à l'Eglise par son Divin Fondateur.

Je me réjouis de cette orientation et apprécie énormément cette collaboration. Je vous exhorte donc à rester toujours cohérents et fidèles à l'une et à l'autre, soutenus par la pensée ou, mieux, par la conviction que vous accomplissez ainsi un précieux service ecclésial, en plus du service culturel et civil.

Avec ma cordiale bénédiction.







30 décembre 1978

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« AYEZ LE SOUCI DE LA VERITE, DE LA SAINTETE ET DE L'AMITIE »


A l'Action Catholique Italienne



Très chers Soeurs et Frères,



Une grande joie paternelle envahit mon coeur en vous recevant aujourd'hui pour la première fois dans le climat si suggestif et touchant de Noël.

Vous, les membres de l'Action Catholique Italienne, vous avez demandé de « voir Pierre » et vous êtes venus en nombre extraordinairement élevé, au comble de la ferveur et de la joie, pour apporter le témoignage de votre foi et de votre amour, et pour écouter la parole du Vicaire du Christ ; je vous remercie très sincèrement et j'adresse à chacun de vous, personnellement, mon salut plein d'affection. En particulier, je remercie votre Président pour les nobles paroles par lesquelles il a voulu interpréter vos sentiments.



1. Je désire, avant tout, exprimer ma vive satisfaction pour ce que vous représentez dans l'Eglise Italienne. Depuis plus de cent ans, en effet, l'Action Catholique vit et opère dans cette chère nation où sa présence s'est révélée une source efficace de formation pour de très nombreux fidèles de tout âge et de toutes catégories, des enfants aux adultes, des étudiants aux ouvriers, des maîtres aux lauréats ; une pépinière de vocations pour la vie sacerdotale et religieuse ; une école d'apostolat concret et direct dans les divers lieux d'activité et de travail ; tant d'évêques et tant de prêtres proviennent des rangs de l'Action Catholique ! Tant de vocations religieuses sont nées au sein de l'Action Catholique ! Et combien de papas et de mamans ont été, et sont toujours, de vrais éducateurs et formateurs de la conscience de leurs enfants grâce à la formation reçue dans les réunions de IV Association » et grâce à l'apostolat exercé avec amour et enthousiasme dans leur propre paroisse et dans leur propre diocèse !

En vous, je puis et dois, donc, mettre toute ma confiance.

Vous avez compris ce que dit l'article 2 de vos Statuts selon lequel l'objectif de l'Action Catholique Italienne est « l'évangélisation, la sanctification des hommes, la formation chrétienne de leur conscience de manière qu'ils puissent, avec succès, imprégner d'esprit évangélique les communautés et les différents milieux » ; vous connaissez les directives données par la Conférence Episcopale Italienne dans une lettre du 2 février 1976 selon lesquelles l'Action Catholique opère dans trois directions : l'oeuvre de formation , le service pastoral effectif au sein des structures ecclésiales et dans les situations de la vie, et la recomposition pratique dans tous les milieux de la synthèse entre la foi et la vie ; et enfin, vous vous rappelez certainement les paroles éclairantes du grand Pape Paul VI, de vénérée mémoire, qui, le 25 avril 1977, disait aux participants à l'Assemblée Nationale : « L'Action Catholique doit redécouvrir la passion pour l'annonce de l'Evangile, seul salut d'un monde, autrement, désespéré. Certes, l'Action Catholique aime le monde, mais d'un amour qui tire son inspiration de l'exemple du Christ. Sa manière de servir le monde et de promouvoir les valeurs de l'homme consiste avant tout à évangéliser, en harmonie logique avec la conviction que l'Evangile contient la force la plus bouleversante, capable de rendre vraiment neuves toutes les choses ».

J'ai confiance en vous parce qu'en raison de sa nature intime l'Action Catholique a des rapports tout particuliers avec le Pape et donc avec les Evêques et avec les Prêtres : c'est sa caractéristique essentielle. Tout groupe « ecclésial » est une manière et un moyen de vivre plus intensément le Baptême et la Confirmation ; mais l'Action Catholique doit le faire d'une façon toute spéciale parce qu'elle se présente comme aide directe de la hiérarchie, participant à ses sollicitudes apostoliques. C'est pourquoi moi, Vicaire du Christ, serrant en pensée la main aux 650.000 membres, je leur dis à chacun : « Courage ! Sois fort et généreux ! Je compte sur toi ! Fais honneur au Christ, à l'Eglise, au Pape ».



2. A l'occasion de cette extraordinaire rencontre, que puis-je vous dire qui vous accompagne et vous serve de soutien en ces moments non faciles où la Providence nous fait vivre ?

On a déjà dit beaucoup de choses et l'on en dira encore beaucoup au sujet de cette seconde moitié du XXe siècle si agité et inquiet, tel que le montre une analyse des différents phénomènes économiques, sociaux, politiques qui en caractérisent la physionomie. Mais peut-être la caractéristique qui parmi les autres se révèle de plus en plus comme fondamentale est-elle le «pluralisme idéologique ».

Ce concept mérite incontestablement un examen approfondi de ses éléments théoriques et de ses implications pratiques. Mais si au niveau pratique, nous voulons que le pluralisme n'implique pas uniquement la radicale opposition des valeurs, l'inquiétante déroute culturelle, le «laïcisme» unilatéral dans les structures de l'Etat, la crise des institutions et également une dramatique inquiétude des consciences, comme nous en faisons chaque jour l'expérience dans les relations tant publiques que privées, devient alors indispensable cette mûre conscience de l'Eglise à laquelle, de façon prévoyante, Paul VI s'est référé dans l'Encyclique Ecclesiam suam.

C'est précisément à cette conscience de l'Eglise, renouvelée, c'est-à-dire à une foi approfondie, mûre, sensible à tous les « signes des temps » que le Concile Vatican II nous a préparés.

Aussi, l'Action Catholique a-t-elle une grande et importante tâche à notre époque « sur cette terre douloureuse, dramatique et magnifique » comme mon Prédécesseur Paul VI l'a qualifiée dans son testament.

a- Avant tout ayez le culte de la vérité.

Pour pouvoir employer vraiment son temps et ses propres capacités pour le salut, et la sanctification des âmes, première et principale mission de l'Eglise, il faut posséder avant tout certitude et clarté au sujet des vérités qu'il faut croire et pratiquer. Quand on est peu sûr, incertain, confus, prêt à contredire, on ne peut pas construire. Aujourd'hui tout particulièrement, il faut posséder une foi éclairée et convaincue, pour pouvoir soi-même éclairer et convaincre. Le phénomène de promotion culturelle des masses exige une foi approfondie, éclairée, sûre. C'est pour ce motif que je vous exhorte à suivre fidèlement l'enseignement du Magistère. Comment ne pas rappeler à ce propos les paroles de mon Prédécesseur Jean Paul Ier ? Dans son premier et unique radiomessage du 27 août dernier il disait :

« Surmontant les tensions internes qui ont pu surgir ça et là, triomphant des tentations qui poussent à se conformer aux goûts et aux usages du monde, tout comme aux chatoiements des applaudissements faciles, unis par l'unique lien de la charité qui doit animer la vie intime de l'Eglise ainsi que les formes extérieures de sa discipline, les fidèles doivent être prêts à rendre témoignage de leur propre foi face au monde ; « toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous » (l p 3, 15). »

Aujourd'hui plus que jamais sont nécessaires une grande prudence et un grand équilibre parce que, comme déjà Saint Paul l'écrivait à Timothée, les hommes ne supportent plus la saine doctrine et sont au contraire tentés de « se tourner vers les fables » (2Tm 4,3-4).

Ne vous laissez pas intimider ou distraire ou confondre par des doctrines partiales ou erronées qui, ensuite, vous laissent déçus et vidés de toute ferveur de vie chrétienne.



b- En second lieu, ayez le souci de la sainteté.

Seul peut donner, celui qui a ; le militant de l'Action Catholique est tel, précisément pour donner, pour aimer, pour éclairer, pour sauver, pour porter la paix et la joie. L'Action Catholique doit, avec décision, pointer sur la sainteté.

Dans tout engagement, même de genre social ou philanthropique, il importé de ne jamais oublier que dans le christianisme, l'essentiel est la Rédemption, et donc que le Christ doit être connu, aimé, suivi.

L'engagement dans la sainteté implique donc l'austérité de la vie, un sérieux contrôle de ses propres goûts et de ses propres choix, un engagement constant dans la prière, une attitude d'obéissance et de docilité aux directives de l'Eglise, tant dans le domaine doctrinal moral et pédagogique que dans le domaine liturgique.

Ce que Saint Paul écrivait aux Romains a gardé toute sa valeur pour nous, hommes du XXe siècle, soit : « Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12,2).

Aujourd'hui le monde a besoin d'exemples, d'édification, de prédication concrète et visible. Ceci doit être le souci de l'Action Catholique !



c- Enfin, ressentez toujours plus la joie de l'amitié !

Aujourd'hui les hommes ont tout particulièrement besoin de sourires, de bonté, d'amitié. Les grandes conquêtes techniques et sociales, la diffusion du bien-être et de la mentalité permissive, avide de consommer, n'ont pas apporté le bonheur. Les divisions sur le plan politique, le danger et la réalité de nouvelles guerres, les incessantes catastrophes, les maladies implacables, le danger de pollution écologique, la haine et la violence et les multiples cas de désespérance, ont malheureusement créé une situation de continuelle tension et de névroses.

Que doit faire l'Action Catholique ? Porter de toutes parts et à tous le sourire et l'amitié et de la bonté.

L'erreur et le mal doivent toujours être condamnés et combattus ; mais l'homme qui tombe ou se trompe doit être compris et aimé.

Les récriminations, les critiques amères, les polémiques, les lamentations servent à bien peu ; nous devons aimer notre temps et les hommes de notre temps !

Un souci d'amour doit jaillir sans cesse du coeur de l'Action Catholique qui, devant la crèche de Bethléem, médite l'immense mystère du Dieu qui s'est fait homme proprement par amour pour l'homme.

Dans son épître aux Romains, Saint Paul a encore écrit : « Que l'amour fraternel vous lie d'affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants... Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure... Ne rendez à personne le mal pour le mal... » (Rm 12,9-17).



3. Voilà les consignes que je vous laisse en souvenir de cette première rencontre, tout en vous exhortant à invoquer l'aide et la protection de Marie Très Sainte, Reine de l'Action Catholique. — Elle, qui est la Vierge de la Tendresse, qu'elle vous fasse toujours ressentir son amour et sa consolation ! — Elle, qui est le « Temple de la Sagesse » qu'elle vous éclaire afin que vous soyez toujours fidèles à la vérité, tout en sachant que « ceux qui veulent vivre pleinement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2Tm 3,12) ! — Elle, qui est notre espérance, qu'elle soit à vos côtés, dans vos paroisses et dans vos diocèses, afin que vous soyez toujours cohérents avec le grand devoir qui découle de votre appartenance à l'Action Catholique !

Et que vous accompagne et vous aide, la bénédiction apostolique que, en gage des grâces célestes les plus choisies, je vous donne de grand coeur, à vous, à vos assistants ecclésiastiques, à vos dirigeants, à tous les membres de l'Action catholique et à leurs familles respectives.








Discours 1978 64