Discours 1997 - Jeudi 30 octobre 1997


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE RÉGIONALE DU NORD DE L'AFRIQUE (CERNA) EN VISITE « AD LIMINA APOSTOLORIUM »

Vendredi 31 octobre 1997



Chers Frères dans l'Épiscopat,

1. C'est pour moi une grande joie de vous accueillir dans cette maison, vous qui êtes les pasteurs de l'Église du Christ dans la Région du Nord de l'Afrique. Vous venez en pèlerinage aux tombeaux des Apôtres pour renouveler votre espérance et votre dynamisme apostolique afin de vivre toujours plus intensément votre ministère épiscopal au milieu des peuples de votre région, je remercie Mgr Teissier, Archevêque d'Alger et Président de votre Conférence épiscopale, pour ses paroles si fortes qui ont fait ressortir les peines et les drames de vos peuples mais aussi les joies et les lumières qui y manifestent l'oeuvre de Dieu. En vous recevant, je tiens d'abord á rappeler la mémoire du Cardinal Duval qui pendant de longues années a été Président de votre Conférence et dont le ministère épiscopal a tant marqué la vie de l'Église en Afrique du Nord. Successeur de Pierre, je voudrais aujourd'hui vous encourager dans votre service pastoral. Transmettez aussi mon salut affectueux aux fidèles de chacun de vos diocèses et à travers eux à tous les habitants des pays du Maghreb.

2. Votre présence à Rome me donne l'occasion de tourner mon regard vers chacune de vos communautés. Au cours des derniers mois, l'Église en Libye a eu la joie d'accueillir un nouveau pasteur, dans le Vicariat apostolique de Benghazi. Je suis heureux de le recevoir et de lui souhaiter un fécond ministère épiscopal. J'espère aussi qu'il sera mis fin sans tarder aux difficultés du peuple libyen dues à l'embargo aérien imposé à son pays depuis plusieurs années.

J'ai plaisir à me souvenir de la visite que j'ai effectuée l'an dernier à Tunis et de l'accueil chaleureux qui m'y a été réservé par les fidèles catholiques et par le peuple tunisien. Au cours de cette journée mémorable sur les pas des saints et des saintes qui ont jalonné l'histoire du pays, j'ai pu vous rencontrer ensemble, Évêques du Maghreb, pour la première fois sur le sol de votre région.

La communauté catholique du Maroc demeure présente dans ma mémoire depuis l'heureux jour de ma rencontre avec elle et avec la jeunesse marocaine à Casablanca, qui a donné un nouvel essor aux relations et au dialogue entre chrétiens et musulmans. Je lui souhaite de poursuivre avec ardeur son témoignage de fraternité évangélique au milieu des habitants de ce pays.

Je voudrais saluer et encourager avec une particulière affection les catholiques d'Algérie. Je connais leurs souffrances et celles du peuple algérien tout entier. Je leur suis reconnaissant de partager courageusement, au nom du Christ, les épreuves de cette nation si tragiquement touchée dans sa chair et dans son âme. Dix-neuf religieux et religieuses ont versé leur sang ces dernières années, acceptant d'aller jusqu'au bout du don d'eux-mêmes pour leurs frères. Parmi eux, je tiens à nommer en particulier Mgr Pierre Claverie, Évêque d'Oran, et les sept moines trappistes de Notre-Dame de l'Atlas. Alors que continue à se déchaîner une violence inacceptable pour toute conscience humaine, je prie Dieu de donner enfin la paix à la terre d'Algérie et de conduire chacun sur les chemins du respect de toute vie humaine en vue d'une véritable réconciliation et de la guérison des nombreuses blessures causées au coeur de tant de personnes. Pour ma part, j'ai souvent fait appel à tous les hommes de bonne volonté pour qu'ils collaborent au rétablissement de la paix en Algérie. Je sais quel douloureux calvaire endure cette terre et je suis proche de tous ceux qui pleurent la disparition d'êtres chers. Une fois encore, je voudrais donner l'assurance que le Saint-Siège ne négligera aucun effort pour contribuer au retour de la paix en Algérie.

3. L'Église dans votre région exprime de façon particulière le mystère de l'Incarnation de Dieu parmi les hommes, spécialement le mystère de Nazareth. En effet, elle rend manifeste la présence discrète mais bien vivante du Christ, respectueuse des personnes comme des différentes communautés humaines et religieuses, afin de communiquer à tous la plénitude de l'amour du Père céleste. La vocation de vos communautés est aussi une vocation à l'espérance fondée sur le Christ. Petit troupeau, qui dans la vie sociale ne possède ni pouvoir ni prétention autre que celle de l'amour, vous êtes conduits à mettre totalement votre confiance en Dieu, assurés que c'est Lui qui vous guide sur les chemins de la rencontre avec vos frères. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, dont nous célébrons cette année le centenaire de « l'entrée dans la vie » et que j'ai proclamée Docteur de l'Église universelle il y a quelques jours, écrivait; « Depuis que j'ai compris qu'il m'était impossible de rien faire par moi-même, [...] j'ai senti que l'unique chose nécessaire était de m'unir de plus en plus à Jésus et que le reste me se ait donné par surcroît. En effet jamais mon espérance n'a été trompée » [1]. Que le Seigneur vous aide à persévérer dans la foi et l'amour même lorsque les résultats de vos oeuvres se font attendre!

Chers Frères dans l'Épiscopat, vous avez la lourde charge de soutenir le peuple qui vous a été confié dans sa marche vers le Royaume et dans son témoignage au milieu des hommes. Ne faisant qu'un seul coeur au sein de votre Conférence épiscopale, rendez toujours plus forte l'unité de vos communautés, dans la reconnaissance des diversités légitimes! Soyez des guides attentifs, sachant écouter et encourager chacun dans sa vie chrétienne, pour qu'il puisse grandir dans la foi et dans la charité.

4. Dans la mission de l'Église, les prêtres tiennent une place particulière. Hommes de la communion dans la communauté chrétienne, ils sont au service de l'existence et de la croissance du peuple de Dieu en lui annonçant la Parole de Vie et en lui procurant les sacrements de l'Église. Je les invite à donner à l'Eucharistie une place centrale dans leur propre existence et à la mettre au coeur de leur ministère, y découvrant toujours plus profondément l'événement où le Christ, venu à la rencontre de l'humanité, s'offre tout entier pour le salut du monde.

Le prêtre est aussi « appelé à nouer avec tous les hommes des rapports de fraternité et de service, dans une recherche commune de la vérité, en travaillant à promouvoir la justice et la paix » [2]. Dans votre région, avec beaucoup de générosité et de courage, à travers une présence attentionnée à chacun, vos prêtres témoignent au milieu de leurs frères et de leurs soeurs, souvent parmi les plus pauvres, de l'universalité et de la gratuité de l'amour de Dieu. Je les encourage à affermir leur témoignage en marchant avec assurance sur la route de la sainteté. Qu'ils soient assurés que l'authenticité de la vie qui vient de Dieu s'exprime avant tout par la qualité de leur être spirituel fondée sur leur disponibilité à l'oeuvre de l'Esprit Saint en eux.

5. Je voudrais saluer de façon spéciale les religieux et les religieuses du Maghreb, qui apportent à la vie de l'Église la richesse de leurs charismes. L'Église leur est reconnaissante du témoignage évangélique qu'ils rendent au milieu de leurs frères et de leurs soeurs.

Dans vos situations particulières où les membres des Instituts de vie consacrée forment souvent un noyau important de permanents de vos communautés, il est nécessaire qu'un dialogue confiant entre les Évêques et les responsables de ces Instituts permette d'examiner ensemble les exigences de la vie pastorale liées à la présence de leurs membres. Je souhaite vivement que les Supérieurs et les Supérieures des Congrégations manifestent généreusement leur solidarité avec vos Églises particulières, notamment en suscitant des vocations au témoignage ecclésial dans votre région.

Les évolutions des situations humaines demandent aux personnes consacrées un grand esprit de foi pour s'adapter aux circonstances nouvelles et aux besoins différents qui se manifestent. Je les encourage a demeurer fidèles á leur charisme, tout en ayant l'audace de la créativité. C'est avant tout d'authentiques témoins de l'amour de Dieu que le monde a besoin. À. tous les consacrés je redis avec force: « Vivez pleinement votre offrande à Dieu, pour que ce monde ne soit pas privé d'un rayon de la beauté divine qui illumine la route de l'existence humaine » [3].

6. Le rôle des fidèles laïcs, dont certains sont liés très intimement aux destinées du peuple de vos pays, revêt une grande signification pour exprimer la réalité profonde de l'Église. En effet, « sur le plan de l'être, avant même celui de l'agir, les chrétiens sont les sarments de l'unique vigne féconde qui est le Christ; ils sont les membres vivants de l'unique Corps du Seigneur, édifié dans la force de l'Esprit » [4]. Avec les prêtres, les religieux et les religieuses, en communion avec leurs Évêques, les laïcs forment cette Église famille que l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques a voulu promouvoir. Je les invite à participer toujours plus activement à la vie et au témoignage de leurs communautés, afin de constituer une Église locale rayonnante, accueillante à tous.

Lors de la Journée mondiale de la Jeunesse a Paris, j'ai apprécié la présence de jeunes venant de votre région, notamment des étudiants. Dans vos communautés ils tiennent une place importante et portent un beau témoignage de vie évangélique au milieu de leurs frères et de leurs soeurs dans les universités et les écoles, souvent dans des conditions difficiles. Aussi, je leur redis encore, par votre intermédiaire: « Continuez de contempler la gloire de Dieu, l'amour de Dieu; et vous serez éclairés pour bâtir la civilisation de l'amour, pour aider l'homme à voir le monde transfiguré par la sagesse et l'amour éternels » [5].

Chers Frères dans l'Épiscopat, permettez-moi de vous demander de transmettre un salut affectueux du Pape aux disciples de l'Évangile qui sont dans des situations plus difficiles ou qui vivent dans l'épreuve. Je connais leur courage et leur attachement au Christ et à son Église. Qu'ils mettent toute leur confiance dans le Seigneur, qui ne saurait les abandonner!

7. Lors des assemblées synodales qui se sont déroulées dans plusieurs de vos diocèses, le désir d'une formation spirituelle et doctrinale solide a souvent été exprimé par les fidèles. Le Catéchisme de l'Église catholique constitue désormais une référence commune qu'il sera bon de faire connaître. Il est souhaitable que l'approfondissement de la foi contribue à l'unité de vie de chacun pour « grandir sans cesse dans l'intimité avec Jésus Christ, dans la conformité à la volonté du Père, dans le dévouement à ses frères dans la charité et dans la justice » [6]. Une place privilégiée doit aussi être donnée à la connaissance de la culture du peuple dans lequel les chrétiens sont appelés à vivre, afin que, dans une attitude d'écoute et de dialogue, ils soient plus à même de témoigner de l'Évangile face aux questions et aux problèmes nouveaux qui interrogent l'homme et la société d'aujourd'hui.

8. Le service des plus pauvres est un signe prophétique de l'engagement des chrétiens à la suite du Christ. Je connais et j'apprécie le travail réalisé dans vos diocèses pour manifester ainsi la gratuité de l'amour de Dieu envers tous les hommes. Comme j'ai eu l'occasion de le souligner lors de la béatification de Frédéric Ozanam, « le prochain, c'est tout être humain, sans exception. Il est inutile de demander sa nationalité, son appartenance sociale ou religieuse. S'il est dans le besoin, il faut lui venir en aide. C'est ce que demande la première et la plus grande Loi divine, la loi de l'amour de Dieu et du prochain » [7]. À travers divers organismes diocésains d'entraide, comme la Caritas, souvent en collaboration avec d'autres associations, et aussi par le partage personnel, non seulement vous contribuez à procurer aux démunis des moyens d'existence, mais surtout vous les aidez à retrouver leur dignité d'hommes et de femmes créés à l'image de Dieu. Vos activités au service de la santé, de l'éducation, de la promotion de la personne humaine, qui souvent doivent s'adapter à des nécessités nouvelles, demeurent des instruments privilégiés pour manifester la charité du Christ et des lieux de rencontre et de partage où les coeurs peuvent s'ouvrir dans la confiance mutuelle.

9. Vos communautés sont parmi les croyants de l'Islam un signe de l'estime que l'Église catholique leur porte et de son désir de pour suivre avec eux la recherche d'un dialogue en vérité dans le respect mutuel. Dans une période trop souvent troublée par des sentiments de méfiance ou même d'animosité, vos communautés donnent un témoignage désintéressé d'amitié et de convivialité qui s'est parfois révélé héroïque dans les situations tragiques vécues par certaines d'entre elles. Et il est heureux de constater que la participation aux mêmes épreuves favorise un nouveau regard de confiance et de compréhension réciproques. Malgré les difficultés, demeurez fermes dans la conviction que le dialogue est « un chemin vers le Royaume et il donnera sûrement ses fruits, même si les temps et les moments sont réservés au Père » [8].

10. Chers Frères dans l'Épiscopat, nous nous préparons au grand Jubilé de l'An 2000; l'année qui vient sera consacrée l'Esprit Saint et à la redécouverte de sa présence et de son action dans l'Église et dans le monde. Ce sera pour les catholiques l'occasion de renouveler leur espérance, cette vertu fondamentale qui « pousse le chrétien à ne pas perdre de vue le but dernier qui donne son sens et sa valeur à toute son existence, et, d'autre part, lui donne de fermes et profondes raisons de s'engager quotidiennement dans la transformation de la réalité pour la rendre conforme au projet de Dieu » [9]. Dans les conditions particulières qui sont les vôtres, parfois si dramatiques, je vous invite donc à rechercher et à mettre en valeur les signes d'espérance qui nous révèlent l'ouvre de l'Esprit de Dieu au coeur des hommes. Je prie la Mère du Christ, la Vierge très sainte qui toute sa vie s'est laissée conduire par l'Esprit, d'être votre protectrice et de vous guider sur les chemins de la confiance et de la paix à la rencontre de son divin Fils. De grand coeur, j'accorde la Bénédiction Apostolique à chacun de vous, à vos prêtres, aux diacres, aux religieux et aux religieuses ainsi qu'a tous les fidèles laïcs de vos diocèses.

[1] Manuscrit MSC 22 v.
[2] Pastores dabo vobis, PDV 18.
[3] Vita consecrata, VC 109.
[4] Christifideles laici, CL 55.
[5] Homélie à Longchamp, 6.
[6] Christifideles laici, CL 60.
[7] Paris, 22 août 1997, n.1.
[8] Redemptoris missio, RMi 57.
[9] Tertio millennio adveniente, TMA 46.



AUX PARTICIPANTS AU SYMPOSIUM SUR « RACINES DE L'ANTIJUDAÏSME EN MILIEU CHRÉTIEN »

Salle des Papes, Vendredi 31 octobre 1997




Messieurs les Cardinaux,
Chers Frères dans l'Épiscopat,
Chers amis,

1. Au cours de votre symposium sur les racines de l'antijudaïsme, je suis heureux de vous accueillir. Je salue particulièrement Monsieur le Cardinal Roger Etchegaray, Président du Comité du Grand Jubilé de l'An 2000, qui préside vos travaux. Je vous remercie tous d'avoir consacré ces journées à une étude théologique de grande importance.

Votre colloque s'inscrit dans la préparation du grand Jubilé, pour laquelle j'ai invité les fils de l'Église à faire le bilan du millénaire écoulé, et spécialement de notre siècle, dans l'esprit d'un nécessaire « examen de conscience », au seuil de ce qui doit être un temps de conversion et de réconciliation [1].

L'objet de votre symposium est l'interprétation théologique correcte des rapports de l'Église du Christ avec le peuple juif, dont la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » a posé les bases et sur lesquels, dans l'exercice de mon magistère, j'ai moi-même eu l'occasion d'intervenir a plusieurs reprises. En effet, dans le monde chrétien ? je ne dis pas de la part de l'Église en tant que telle ? des interprétations erronées et injustes du Nouveau Testament relatives au peuple juif et à sa prétendue culpabilité ont trop longtemps circulé, engendrant des sentiments d'hostilité à l'égard de ce peuple. Ils ont contribué à assoupir bien des consciences, de sorte que, quand a déferlé sur l'Europe la vague des persécutions inspirées par un antisémitisme païen qui, dans son essence, était également un antichristianisme, à côté de chrétiens qui ont tout fait pour sauver les persécutés jusqu'au péril de leur vie, la résistance spirituelle de beaucoup n'a pas été celle que l'humanité était en droit d'attendre de la part de disciples du Christ. Votre regard lucide sur le passé, en vue d'une purification de la mémoire, est particulièrement opportun pour montrer clairement que l'antisémitisme est sans justification aucune et absolument condamnable.

Vos travaux complètent la réflexion menée notamment par la Commission pour les Rapports religieux avec le Judaïsme, traduite, entre autres, dans les Orientations du 1° décembre 1974 et dans les Notes pour une correcte présentation des Juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l'Église catholique du 24 juin 1985. J'apprécie le fait que la recherche de nature théologique accomplie par votre symposium entend être conduite avec une grande rigueur scientifique, dans la conviction que servir la vérité, c'est servir le Christ lui-même et son Église.

2. L'Apôtre Paul, en conclusion des chapitres de la Lettre aux Romains [2], dans lesquels il nous apporte des lumières décisives sur les destinées d'Israël selon le plan de Dieu, fait retentir un chant d'adoration: « Abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! » [3]. Dans l'âme ardente de Paul, cet hymne est en écho au principe qu'il vient d'énoncer et qui est comme le thème central de toute l'épître: « Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde » [4]. L'histoire du salut, même lorsque ses péripéties nous semblent déroutantes, est conduite par la miséricorde de Celui qui est venu sauver ce qui était perdu. Une attitude d'adoration devant les insondables profondeurs de la Providence aimante de Dieu permet seule d'entrevoir quelque chose de ce qui est un mystère de foi.

3. À l'origine de ce petit peuple situé entre de grands empires de religion païenne qui l'emportent sur lui par l'éclat de leur culture, il y a le fait de l'élection divine. Ce peuple est convoqué et conduit par Dieu, Créateur du ciel et de la terre. Son existence n'est donc pas un pur fait de nature ni de culture, au sens où par la culture l'homme déploie les ressources de sa propre nature. Elle est un fait surnaturel. Ce peuple persévère envers et contre tout du fait qu'il est le peuple de l'Alliance et que, malgré tes infidélités des hommes, le Seigneur est fidèle à son Alliance. Ignorer cette donnée première, c'est s'engager sur la voie d'un marcionisme contre lequel l'Église avait réagi aussitôt avec vigueur, dans la conscience de son lien vital avec l'Ancien Testament, sans lequel le Nouveau Testament lui-même est vidé de son sens, Les Écritures sont inséparables du peuple et de son histoire, laquelle conduit au Christ, Messie promis et attendu, Fils de Dieu fait homme. L'Église ne cesse de le confesser quand, dans sa liturgie, elle reprend quotidiennement les psaumes, ainsi que les cantiques de Zacharie, de la Vierge Marie et de Siméon [5].

C'est pourquoi ceux qui considèrent le fait que Jésus fut Juif et que son milieu était le monde juif comme de simples faits culturels contingents, auxquels il serait possible de substituer une autre tradition religieuse dont la personne du Seigneur pourrait être détachée sans qu'elle perde son identité, non seulement méconnaissent le sens de l'histoire du salut, mais plus radicalement s'en prennent à la vérité elle-même de l'Incarnation et rendent impossible une conception authentique de l'inculturation.

4. À partir de ce qui précède, nous pouvons tirer des conclusions susceptibles d'orienter l'attitude du chrétien et le travail du théologien. L'Église condamne avec fermeté toutes les formes de génocide, ainsi que les théories racistes qui les ont inspirées et qui ont prétendu les justifier. On pourrait rappeler l'encyclique de Pie XI « Mit Brennender Sorge » [6] et celle de Pie XII « Summi Pontificatus » [7]; ce dernier rappelait la loi de la solidarité humaine et de la charité envers tout homme, à quelque peuple qu'il appartienne. Le racisme est donc une négation de l'identité la plus profonde de l'être humain, qui est une personne créée à l'image et à la ressemblance de Dieu. À la malice morale de tout génocide s'ajoute, avec la shoah, la malice d'une haine qui s'en prend au plan salvifique de Dieu sur l'histoire. Par cette haine, l'Église se sait elle aussi directement visée.

L'enseignement de Paul dans la Lettre aux Romains nous apprend quels sentiments fraternels, enracinés dans la foi, nous devons porter aux fils d'Israël [8]. L'Apôtre le souligne: « A cause de leurs pères », ils sont aimés de Dieu, dont les dons et l'appel sont irrévocables [9].

5. Soyez assurés de ma gratitude pour les travaux que vous menez sur un thème de grande portée et qui me tient à coeur. Vous contribuez ainsi à l'approfondissement du dialogue entre les catholiques et les Juifs, dont nous nous félicitons qu'il se soit positivement renouvelé ou cours des dernières décennies.

Je forme pour vos personnes et pour vos proches les meilleurs voeux et je vous accorde bien volontiers la Bénédiction Apostolique.

[1] Cfr. Ioannis Pauli PP. II Tertio Millennio Adveniente, TMA 27-35.
[2] Cfr. Rm 11,33.
[3] Rm 11,33.
[4] Ibid. Rm 11,32.
[5] Cfr. Ps 132,17 (131), 17; Lc 1,46-55 Lc 1,68-79 Lc 2,29-32.
[6] Anno MCMXXXVII.
[7] Anno MCMXXXIX.
[8] Cfr. Rm 9,4-5.
[9] Cfr. ibid. Rm 11,28-29.



À S.E. M. J. FERNAND TANGUAY, NOUVEL AMBASSADEUR DU CANADA PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Vendredi 31 octobre 1997



Monsieur l'Ambassadeur,

1. Recevant les Lettres qui accréditent Votre Excellence au près du Siège apostolique, en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Canada, il m'est agréable de vous souhaiter la bienvenue dans la Ville éternelle. Je vous remercie vivement des paroles que vous m'avez adressées, et qui manifestent intérêt et compréhension pour la vie et l'action de l'Église catholique.

Sensible aux messages dont vous êtes porteur de la part de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre et d'autres personnalités gouvernementales, je vous saurais gré de leur en exprimer toute ma gratitude.

Vous vous êtes fait l'interprète de l'attachement au Siège de Pierre des catholiques des Premières Nations de votre terre que j'ai été heureux de saluer lors de mes visites au Canada comme à l'occasion de diverses rencontres ici même; vous voudrez bien leur dire mon bon souvenir et mes remerciements cordiaux pour ces marques d'attention à mon égard. Je suis touché par les voeux que vous me transmettez de la part de vos compatriotes d'origine polonaise et je leur suis reconnaissant de leur fidélité à l'Église, comme á la terre et à la culture qui nous sont si chères.

2. Vous avez bien voulu, Monsieur l'Ambassadeur, évoquer divers aspects de l'action de l'Église, et particulièrement du Saint-Siège, en faveur de la paix; et vous avez souligné que l'esprit qui y préside s'accorde avec le rôle de votre pays dans la vie internationale et ses principes. Il me plaît de constater ainsi une nouvelle fois la convergence entre les préoccupations de l'Église catholique et celles de votre pays en ce qui concerne l'oeuvre toujours inachevée de la consolidation de la paix dans le monde et du développement que devrait durablement assurer le bien-être des peuples. Le Canada prend part aux débats des instances internationales et vos compatriotes n'hésitent pas à s'engager généreusement sur les fronts de l'aide humanitaire et du maintien de la paix, parfois fort loin de leur pays et au prix de réels sacrifices. Leur dévouement pour les grandes causes de l'humanité est largement apprécié et, nous l'espérons, incitera beaucoup d'autres à poursuivre efficacement les mêmes objectifs.

Dans le domaine important et délicat du désarmement dont l'humanité devrait mieux comprendre la nécessité, vous avez opportunément attiré l'attention sur le processus enfin entrepris pour bannir l'arme terrible des mines antipersonnel. Ottawa, votre capitale, recevra bientôt les signataires d'un accord destiné à éviter la mort ou la mutilation de nombreux innocents dans beaucoup de régions du monde. Je forme le voeu ardent que tous les pays adhèrent à un tel pacte et que l'on ne tarde pas à libérer des foules d'hommes, de femmes et d'en fonts de ces engins destructeurs insidieusement: placés sous leurs pas.

Lorsque l'on considère les conflits qui continuent de déchirer des peuples sur les différents continents, je puis comprendre votre amère constatation qu'en bien des lieux se transmet « de génération en génération un héritage de haine et de vengeance ». Nul ne peut se résigner à la poursuite de ces affrontements. L' effort des artisans de paix ne doit pas en rester à limiter les effets des conflits, à soigner les blessés, à parer aux carences alimentaires ou à accueillir le mieux possible les réfugiés, même si les efforts en ce sens doivent être maintenus et intensifiés. Au nom du message évangélique, l'Église ne cesse d'appeler nos contemporains à s'accepter et à se respecter mutuellement, à considérer avec lucidité les origines historiques des oppositions afin de mieux les surmonter, à développer la convivialité à laquelle est appelée l'unique famille humaine de par sa profonde communauté de destin. C'est dans cet esprit que l'intensification des relations entre personnes et peuples de bonne volonté a sa plus grande raison d'être; et je suis sûr que vos compatriotes et leurs dirigeants rencontrent ici les préoccupations de l'Église catholique pour le bien commun de l'humanité.

3. Une partie importante de vos concitoyens, vous l'avez souligné, Monsieur l'Ambassadeur, est constituée de membres de l'Église catholique, solidement enracinée sur votre terre depuis les premières générations de pionniers de l'Évangile venus d'Europe au XVIIe siècle. Par votre entremise, je voudrais adresser à tous les catholiques du Canada les salutations amicales de l'Évêque de Rome. Je sais les fruits de sainteté et de dynamisme missionnaire qu'ont produits leurs devanciers. Ils y sont attachés, comme en témoigne leur ferveur quand ils célèbrent les anniversaires des fondations qui ont progressivement structuré leurs diocèses et leurs communautés.

Aujourd'hui, je les encourage à poursuivre cette construction, moins offerte aux regards peut-être que naguère, mais fondée dans les cours par l'adhésion a la vérité de l'Évangile et rendue ferme et rayonnante par la communion fraternelle.

L'histoire de votre terre est telle que, chez vous, l'Église elle-même connaît une diversité sensible: les origines culturelles sont multiples, et les traditions rituelles orientales y demeurent vivantes. Cette situation représente une vraie richesse et aide certainement les catholiques canadiens à prendre conscience de l'unité dans la diversité qui caractérise les disciples du Christ.

4. Aujourd'hui, ma pensée se porte aussi vers vos compatriotes qui relèvent d'autres Églises ou communautés ecclésiales; je les salue ai a comme des frères, dans le désir que les échanges se poursuivent entre eux et les catholiques, afin de rechercher la vérité, condition essentielle pour avancer vers la pleine communion tant désirée et pour fonder la vie sociale sur une base humaine solide.

Avec ceux qui appartiennent à d'autres traditions religieuses, les catholiques s'attachent à approfondir le dialogue, celui de la convivialité quotidienne dans les mêmes cités comme celui d'une connaissance mutuelle plus élaborée; ainsi il devient possible à toutes les personnes de convictions religieuses différentes d'oeuvrer ensemble en vue de rendre la vie sociale toujours plus humaine. Au Canada, je suis sûr que les catholiques tiennent à progresser en profondeur sur la voie de ces différentes relations et dialogues qui ne peuvent qu'être bénéfiques pour tous.

5. Votre mission, Monsieur l'Ambassadeur, commence peu de temps avant que se tienne à Rome l'Assemblée spéciale pour l'Amérique du Synode des Évêques. Préparé par votre expérience de la vie internationale et par votre connaissance de la vie ecclésiale, vous pourrez suivre les échanges de cette réunion exceptionnelle des Pasteurs de l'Église catholique en Amérique du Nord, du Centre et du Sud. Vous contribuerez certainement à faire saisir à vos compatriotes le caractère propre de la recherche d'ordre pastoral qui sera conduite par les membres de cette Assemblée, en commun avec l'Évêque de Rome et ses collaborateurs, et aussi en liaison avec des représentants de l'épiscopat des autres continents Par des consultations approfondies de ce type, l'Église catholique désire se rendre toujours plus fidèle à sa mission au service de ses frères et soeurs de ce temps, notamment dans ce cas en renforçant la solidarité qui unit les diverses communautés de votre continent

6. Au moment où vous entrez en fonction, Excellence, je vous souhaite un heureux accomplissement de vos tâches, pour que s'affermissent sans cesse les relations du Saint-Siège avec le Canada. J'espère que vous retirerez les satisfactions que vous attendez de votre séjour à Rome, auprès du Siège de Pierre.

De la part de mes collaborateurs, soyez assuré que vous trouverez un accueil prévenant et l'assistance dont vous pourrez avoir besoin.

En votre personne, je salue le Très Honorable Gouverneur général, les Autorités et tout le peuple canadien, en offrant à tous mes meilleurs voeux de bonheur et de prospérité.

Que Dieu vous accorde tous les bienfaits de ses Bénédictions, ainsi qu'à vos proches, aux membres de votre Ambassade, aux Autorités de votre pays et à vos compatriotes.



Novembre 1997

AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE BELGIQUE EN VISITE « AD LIMINA APOSTOLORUM »

Vendrei 7 novembre 1997



Monsieur le Cardinal,

Chers Frères dans l'épiscopat,

1. C'est avec une grande joie que je vous accueille dans la maison du Successeur de Pierre, vous qui avez reçu la charge de conduire le peuple de Dieu qui est en Belgique. Votre présence me rappelle mon voyage dans votre pays, en juin 1995, à l'occasion de la béatification d'un de vos compatriotes, le Père Damien de Veuster, figure spirituelle marquante et témoin exemplaire de la charité envers les malades. Je remercie le Cardinal Godfried Danneels, Président de votre Conférence épiscopale, pour ses paroles chaleureuses et je tiens à lui adresser tous mes voeux cordiaux au moment de sa fête. Vous êtes venus à Rome accomplir votre visite auprès du tombeau des Apôtres, afin de trouver lumière et soutien dans votre mission épiscopale « en vue de l'édification du Corps du Christ » [1], en communion avec l'Église universelle, et de reprendre courage, pour guider, réconforter et affermir l'espérance de vos collaborateurs, les prêtres et les diacres, ainsi que celle de l'ensemble du peuple de Dieu.

2. Dans vos rapports quinquennaux, vous me faites part des différentes initiatives que prennent vos diocèses dans la perspective du grand Jubilé, nouvel Avent pour l'Église; je me réjouis de l'accueil qu'elles ont trouvé auprès de vos diocésains et du dynamisme qu'elles suscitent au sein des communautés chrétiennes. C'est un signe tangible du désir spirituel des fidèles, de leur soif de découvrir de manière renouvelée le mystère trinitaire, pour en vivre et en être les témoins dans leur vie quotidienne.

À la veille de la deuxième année de préparation au grand Jubilé, je demande à l'Esprit Saint de vous éclairer et de vous soutenir dans le ministère que vous avez à accomplir. En tant que pasteurs, vous avez à conforter les prêtres dans leur mission, en étant proches d'eux, en les encourageant et en les soutenant, afin qu'ils poursuivent l'annonce de l'Évangile dans les taches qui leur incombent et qu'ils continuent à donner inlassablement l'exemple d'une vie de prière authentique et d'une existence conforme a leur engagement. Dans le respect des personnes et selon la discrétion requise, il vous appartient aussi de corriger par des monitions insistantes et de redresser des situations morales erronées, pour que nul ne soit objet de scandale pour ses frères et que personne ne soit perdu, comme je l'avais déjà souligné dans une lettre du 11 juin 1993, adressée a l'épiscopat américain, affronté à des problèmes de sociétés proches des vôtres [2].

3. Je salue les efforts importants faits dans vos diocèses pour intensifier la catéchèse des enfants et des jeunes, que vous considérez comme une des priorités pastorales. La démarche de nombreux jeunes, au cours des récentes Journées mondiales de la Jeunesse pourrait vous offrir l'occasion d'intensifier cette pastorale, en particulier par une formation spirituelle et religieuse plus approfondie. Cette dernière est en effet un des domaines essentiels et une clé de voûte de la mission évangélisatrice de l'Église, comme le souligne le récent « Directoire général pour la Catéchèse », réalisé par la Congrégation pour le Clergé. Ce document est un instrument précieux et un guide qui rappelle opportunément que le Christ et son message sont le centre de tout enseignement de la foi. Le ministère de la catéchèse doit donc occuper une place de choix dans la mission de toute la communauté chrétienne. Sous la responsabilité de l'évêque, il requiert la participation des parents, des prêtres, des personnes consacrées et de fidèles qui, acceptant de devenir catéchistes, recevront la formation appropriée.

En outre, j'apprécie l'attention que vous portez à la formation théologique et morale des laïcs, par des publications et par les différents enseignements organisés dans vos diocèses. Vous accompagnez cette formation d'une initiation à la prière et à la liturgie, afin que la découverte du Christ ne soit pas seulement de l'ordre de la connaissance, mais engage aussi la volonté et les sentiments, jusqu'à transformer la vie quotidienne. Dans votre récente déclaration « Au souffle de l'Esprit vers l'An 2000 », vous avez opportunément rappelé aux fidèles que l'espérance est un don de l'Esprit, qui se fonde sur la fidélité de Dieu, qu'il nous faut demander sans cesse. C'est à travers la vie sacramentelle et la participation à la communauté ecclésiale que les chrétiens en reçoivent de nombreux fruits. L'approfondissement du mystère chrétien et une vie spirituelle authentique permettent de trouver l'élan pour coopérer activement à la mission d'évangélisation de l'Église et, de manière spécifique, au développement de la société civile. A la lumière de l'Évangile et de la doctrine sociale de l'Église, les laïcs sont appelés à concourir au bien commun par un engagement dans l'ordre temporel, avec l'ensemble de leurs compatriotes, en promouvant les principes fondamentaux concernant la fin de la création et la façon de vivre dans le monde, ainsi que les valeurs morales [3].

Je vous encourage particulièrement à développer la pastorale des jeunes, en prenant soin de nommer des prêtres capables de les accompagner avec la délicatesse requise pour des êtres dont la personnalité est en train de se construire. Cela est important pour que les jeunes puissent découvrir le Christ et affronter avec sérénité les problèmes liés à la société moderne. Et je me réjouis de l'engagement renouvelé des catéchistes, des parents, des professeurs de religion et d'autres enseignants, qui ont le souci de l'éducation religieuse dans les écoles et dans les paroisses; il faut se féliciter aussi de la vitalité manifestée par les différents mouvements qui proposent à la jeunesse des activités grâce auxquelles les valeurs chrétiennes et une démarche spirituelle peuvent être découvertes et vécues.

4. Vous m'avez exprimé vos craintes concernant la diminution croissante du nombre de prêtres et les lourdes tâches qu'il leur faut remplir actuellement, parfois jusqu'à l'extrême limite de leurs forces et à un âge très avancé. Connaissant les conditions pénibles dans lesquelles ils vivent, je salue leur dévouement, leur persévérance et leur fidélité, les invitant à demeurer dans l'espérance et à puiser dans la prière personnelle et liturgique, et particulièrement dans la célébration de l'Eucharistie, la force pour vivre en conformité au Christ dont ils sont une icône vivante, pour être des serviteurs de l'Évangile et pour manifester aux hommes qu'une vie donnée à Dieu dans le célibat est source de joie profonde et d'équilibre intérieur. Comme vous le faites déjà, il vous revient de vous soucier de la qualité de leur vie matérielle, de les rendre attentifs à conserver une juste harmonie entre la vie spirituelle, la vie pastorale, les loisirs et les relations amicales.

D'autre part, il importe de favoriser tout ce qui peut affermir l'unité et le sens fraternel au sein du « presbytérium, qui est accordé à l'évêque comme les cordes à la cithare » [4]. Les prêtres sont unis à leurs confrères «par un lien de charité, de prière et de coopération » [5]. De ce fait, les relations doivent être empreintes d'amitié et d'attention des uns aux autres, les plus jeunes demandant à être épaulés dans les débuts de leur ministère et dans leurs premières responsabilités, et les plus âgés pouvant apporter toute leur expérience. Tout cela est favorisé par des moments de retraite et des temps de formation théologique proposés à l'ensemble du clergé, pour que son enseignement soit fortifié et capable de répondre plus précisément aux interrogations de nos contemporains. Transmettez aux prêtres et aux diacres mes encouragements chaleureux et l'assurance de ma prière, en particulier à ceux qui sont malades et à ceux qui connaissent des difficultés dans le ministère. Adressez mes salutations les meilleures aux membres des Instituts de vie consacrée, qui, malgré le manque de vocations, poursuivent leurs missions au prix de durs efforts, par amour du Christ et de l'Église. Je souhaite qu'ils trouvent les moyens éventuels de regrouper leurs forces et de transmettre leurs spiritualités aux laïcs travaillant avec eux, comme ils le réalisent déjà.

5. en flamand et en allemand...
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[1] Ep 4,12.
[2] Cfr. Ioannis Pauli PP. II Litterae Episcopis americanis datae, die 11 iun. 1993: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XVI, 1 (1993) 1476 ss.; 1Co 10,32 2Co 6,3; Codex Iuris Canonici, CIC 1044, 2. CIC 1395.
[3] Cfr. Apostolicam Actuositatem, AA 7.
[4] Cfr. S. Ignatii Antiocheni Epistula ad Ephesios.
[5] Presbyterorum Ordinis, PO 8.
[6] Cfr. Ioannis Pauli PP. II Pastores Dabo Vobis, PDV 62.
[7] Catechismus Catholicae Ecclesiae, n. CEC 2236.



Discours 1997 - Jeudi 30 octobre 1997