Discours 1997 - Mardi 24 juin 1997


AUX SOEURS DE LA CONGRÉGATION ARMÉNIENNE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION

Vendredi 27 juin 1997


Révérende Mère Supérieure,

Chères Soeurs de la Congrégation des Soeurs arméniennes
de l'Immaculée Conception,

1. A l'occasion du 150e anniversaire de l'érection de votre Congrégation fondée par le Catholicos Antoine Pierre IX Hassoun et par Mère Srpuhì Hagiantonian, je suis heureux de vous accueillir dans la maison du Successeur de Pierre, où se trouvaient, il y a quelques jours, les évêques du patriarcat arménien catholique, alors réunis en synode à Rome. Au moment où je vous reçois, ma pensée rejoint le peuple arménien durement éprouvé au cours de ce siècle; je me souviens aussi de la récente visite du Patriarche Karekine et du Patriarche Aram auxquels je renouvelle de tout coeur en cette circonstance mes sentiments fraternels.

Je tiens à rendre grâce au Seigneur pour la fidélité de vos fondateurs au Saint-Siège et pour leur attachement à la cause de l'unité de l'Église; dans la perspective chère à Nersès IV Šnorhali et à Grégoire l'Illuminateur, la communauté chrétienne arménienne s'efforce de faire de la communion ecclésiale le devoir premier des pasteurs et des fidèles. Des religieuses qui vous ont précédées ont donné leur vie pour demeurer fidèles au Christ et à son Église, ainsi qu'à leur consécration; puisse le sang des martyrs arméniens être une semence évangélique, afin que se réalise pleinement l'unité des chrétiens pour laquelle Jésus a prié le Père!

2. Depuis l'origine, héritières d'Hripsimè et de ses compagnes, les religieuses de votre Institut s'attachent à rendre témoignage au Christ par la prière, par la vie ascétique, par la diffusion de la parole de Dieu et par l'aide charitable aux familles pauvres; pendant les périodes de l'histoire récente où les Arméniens ont le plus souffert, elles se sont dévouées inlassablement pour soulager leurs frères, avec une intense charité.

Fortes de votre héritage spirituel au sein de la communauté chrétienne arménienne qui s'apprête à fêter son XVIIe centenaire, gardez votre vocation spécifique. Par la contemplation, vous contribuez à élever le monde à Dieu et vous participez mystérieusement à la sanctification de tout le peuple.

En méditant l'Évangile et en priant le Seigneur à l'aide des psaumes, vous recevez les grâces nécessaires à vos missions.

D'autre part, je vous exhorte à poursuivre vos tâches de formatrices de la jeunesse, en Arménie et dans les pays où vous êtes présentes, afin d'ouvrir les jeunes aux valeurs humaines, civiques et chrétiennes, de favoriser la promotion de la femme, ainsi que les relations entre les chrétiens des différentes confessions et avec les non-chrétiens.

3. Continuez aujourd'hui encore l'oeuvre initiale « en l'honneur de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie ». Pour ce faire, je vous invite à mettre toujours votre confiance dans la Mère du Sauveur et à la prendre chaque jour comme modèle de l'amour de Dieu et du prochain; en effet, elle a su accueillir la parole de l'ange, se rendre disponible à l'appel divin et se mettre au service de sa cousine Elisabeth. Au terme de notre entretien, je vous confie à la Vierge Immaculée, lui demandant de vous assister dans votre vie religieuse et dans l'apostolat que vous accomplissez. De grand coeur, je vous donne la Bénédiction Apostolique, ainsi qu'à toutes vos Soeurs et aux personnes qui bénéficient de votre zèle pastoral.

Juillet 1997


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU BURKINA-FASO ET DU NIGER EN VISITE « AD LIMINA APOSTOLORUM »

Vendredi 4 juillet1997



Chers Frères dans l'épiscopat,

Je vous accueille avec grande joie dans cette maison, vous qui avez reçu du Seigneur la charge de guider son Église au Burkina-Faso et au Niger. Vous êtes venus à Rome accomplir votre visite auprès du tombeau des Apôtres et rencontrer le Successeur de Pierre afin de trouver lumière et soutien dans votre mission épiscopale « en vue de l'édification du Corps du Christ » [1], en communion avec l'Église universelle. Je remercie Mgr Jean-Baptiste Somé, Évêque de Diebougou et Président de votre Conférence épiscopale, pour ses aimables paroles et sa présentation clairvoyante de la vie de l'Église dans vos pays. À travers vous, j'adresse un salut affectueux à chacune de vos communautés diocésaines et à l'ensemble des habitants de votre région, dont j'ai pu apprécier à deux reprises l'hospitalité chaleureuse. Permettez-moi de nommer ici le cher Cardinal Paul Zoungrana, grande figure de l'Église au Burkina-Faso, ainsi que les nouveaux Évêques récemment élus, à qui je fais part de mes encouragements et de ma fervente prière. La création de nouveaux diocèses dans votre pays est un signe éloquent de la vitalité de l'Église parmi les peuples de cette région. En l'année où l'Église au Niger célèbre le cinquantième anniversaire de sa fondation, je suis heureux de m'associer à la joie et à l'espérance de Mgr Guy Romano, depuis peu nommé Évêque diocésain de Niamey, et de la communauté catholique de ce pays dont je connais le dynamisme évangélique.

2. Au seuil du troisième millénaire, l'Église solennisera le premier centenaire du début de l'évangélisation au Burkina-Faso. Il est heureux que grâce à votre initiative, les chrétiens aient été invités à connaître et à méditer l'histoire de leurs communautés au cours de ce siècle, qui a vu germer et grandir le grain semé depuis la fondation du premier poste de mission à Koupélaupéla en 1900. Avec vous, je rends hommage aux missionnaires qui se sont dépensés avec un zèle admirable pour que soit transmise la Bonne Nouvelle et que naissent les communautés autochtones que nous voyons s'épanouir aujourd'hui de façon remarquable. En faisant mémoire de cette marche de l'Église au Burkina-Faso vers son centenaire, les chrétiens rendront grâce au Seigneur avec ferveur pour tous les dons reçus et ils seront encouragés à poursuivre avec ardeur l'oeuvre entreprise par leurs pères dans la foi.

Ce temps jubilaire est pour les fidèles de vos deux pays une occasion privilégiée d'enraciner plus profondément leur foi en Jésus Christ, seul Médiateur et Sauveur de tous les hommes; il leur permettra aussi de renouveler leur effort missionnaire afin que l'annonce du salut puisse atteindre le plus grand nombre. Dans cette perspective, l'oeuvre d'édification de l'Église-Famille que vous poursuivez avec abnégation et avec un grand souci d'inculturation de l'Évangile témoigne de l'amour et du respect que, comme disciples du Christ, vous portez à vos peuples, à leurs cultures et à l'Afrique tout entière. Je souhaite vivement que l'exhortation apostolique Ecclesia in Africa, fruit de ce moment de grâce que fut l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques, soit pour chacune de vos Églises locales la charte de sa mission d'évangélisation au seuil de la nouvelle étape qui s'ouvre devant elle.

3. En communion avec vous dans votre charge épiscopale, vos prêtres travaillent avec générosité à faire naître et grandir le peuple de Dieu, en témoins fidèles du Christ au milieu de leurs frères et de leurs soeurs. Le Concile enseigne qu'appelés à la perfection par la grâce de leur baptême, les prêtres doivent rechercher la sainteté d'une manière particulière, en raison du ministère propre qui leur a été confié dans le sacrement de l'Ordre [2]. Je les invite donc, eux qui ont « pour première fonction d'annoncer l'Évangile de Dieu à tous les hommes » [3], à conformer toute leur existence à la grandeur du mystère qu'ils annoncent, par une vie spirituelle nourrie de la Parole de Dieu et par une recherche persévérante des signes et des appels de Dieu dans leur vie et dans la vie des hommes. Qu'ils se souviennent aussi que c'est dans la célébration de l'Eucharistie, « source et sommet de toute l'évangélisation », que s'enracine leur vie sacerdotale! Avec le Christ qui a donné sa vie pour le salut de tous les hommes, ils deviendront alors de véritables serviteurs de leurs frères.

Pour raviver sans cesse le sens de la mission qui leur est confiée et pour y répondre de façon appropriée, la formation permanente doit être suivie par les prêtres, à tout âge et dans toute condition de vie, En effet, tout en soutenant l'exercice du ministère sacerdotal, cette formation « vise à ce que le prêtre soit un croyant et le devienne toujours davantage, qu'il se voie toujours tel qu'il est en vérité avec les yeux du Christ » [4]. Je souhaite donc que dans vos diocèses demeure vive cette préoccupation indispensable à l'accomplissement de la charge pastorale des prêtres.

L'ouverture prochaine d'un nouveau séminaire interdiocésain de premier cycle est un signe d'espérance important pour l'avenir de l'Église. Le discernement exigeant des vocations et la nécessité de donner aux candidats au sacerdoce une solidité humaine, spirituelle et pastorale sont de graves responsabilités pour les Évêques, premiers représentants du Christ dans la formation sacerdotale [5].

La vitalité et le développement de la vie consacrée, notamment des instituts nés dans votre région, sont des avancées significatives pour une authentique inculturation du message évangélique. « Si la vie consacrée garde la force prophétique qui lui est propre, elle devient, à l'intérieur d'une culture, un ferment évangélique capable de la purifier et de la faire évoluer » [6].

4. À travers vos rapports, j'ai constaté la place importante tenue par les laïcs dans la vie de vos communautés. Par la diversité de leurs engagements, ils réalisent leur vocation de baptisés dans l'Église et dans la société. Je les appelle à demeurer « assidus à l'enseignement des Apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » [7], notamment en participant activement à la vie des paroisses et des communautés chrétiennes de base, qui sont des lieux privilégiés de naissance et de développement de l'Église-famille. Je souhaite que dans leurs nombreux mouvements d'apostolat et groupements spirituels ils trouvent les moyens de créer, en union fraternelle, des foyers ardents d'évangélisation et que par leur action dans la vie de la cité ils deviennent des ferments de transformation de la société.

Vous voulez soutenir les jeunes de vos diocèses dans leurs aspira lions à trouver une place active et reconnue dans l'Église- Famille et dans la vie de leur pays. Comme je l'ai fait déjà, j'exhorte les jeunes d'Afrique à avoir l'audace évangélique de prendre en charge le développement de leur nation, d'aimer la culture de leur peuple, de travailler à sa redynamisation, en étant fidèles à leur héritage culturel, en perfectionnant leur esprit scientifique et technique, et surtout en rendant témoignage de leur foi chrétienne [8].

Je voudrais apporter un encouragement particulier aux catéchistes titulaires et auxiliaires, aux « papas et mamans catéchistes », dont le rôle est primordial dans la transmission de la foi. Je les engage à utiliser les moyens qui leur sont proposés pour approfondir leur connaissance du Christ et de la doctrine de l'Église. Ils pourront ainsi accomplir leur mission de façon toujours plus compétente, partageant avec leurs frères leur propre expérience de la rencontre du Seigneur. Évêques et prêtres, soyez pour eux des guides attentifs et des soutiens de chaque jour! D'autre part, sous votre direction, en lien étroit avec leurs prêtres, les catéchistes jouent un rôle précieux dans l'accueil et l'accompagnement des personnes qui souhaitent se mettre en marche à la suite du Christ, en vue de les conduire, au long du catéchuménat, à une adhésion de foi sincère et à une pleine intégration dans la communauté ecclésiale. En effet, le Baptême signifie et opère la « nouvelle naissance dans l'Esprit, crée des liens réels et indissolubles avec la Trinité, rend membre du Corps du Christ qui est l'Église. Un itinéraire de conversion qui n'irait pas jusqu'au Baptême s'arrêterait à mi-chemin » [9].

5. Dans les sociétés africaines, la famille tient une place fondamentale. Aussi est-il nécessaire d'en préserver les valeurs essentielles. La famille chrétienne doit être un lieu privilégié où il est rendu témoignage au Christ et à son Évangile. Éducatrice pour chacun de ses membres, elle est école de formation humaine et spirituelle. Les chrétiens se souviendront aussi que « le mariage suppose un amour indissoluble; grâce à sa stabilité, il peut contribuer efficacement à la pleine réalisation de la vocation baptismale des époux » [10]. Une préparation sérieuse des jeunes au sacrement du mariage les conduira à la réussite et à la pleine maturité de leur engagement en formant une vraie communauté d'amour. Je vous encourage donc à favoriser l'accompagnement des familles chrétiennes aux différentes étapes de leur formation et de leur développement. Accordez une attention toute particulier aux jeunes familles, pour les aider à découvrir et à vivre leur vocation et leurs responsabilités. Soyez proches de celles qui sont plus exposées aux difficultés de la vie.

6. Grâce à ses oeuvres d'entraide, de promotion sociale, de service dans le monde de la santé et de l'éducation, l'Église, dans vos pays, participe au développement de l'homme et de la société. Et je voudrais saluer ici le travail admirable de tant de chrétiens, prêtres, religieux, religieuses, laïcs, qui manifestent avec générosité que la charité est au coeur de la mission de l'Église. Je souhaite que, de Ouagadougou, résonnent encore mes appels à la solidarité pour les peuples du Sahel. Il convient de se souvenir aussi que « le développement d'un peuple ne vient pas d'abord de l'argent, ni des aides matérielles, ni des structures techniques, mais bien plutôt de la formation des consciences, du mûrissement des mentalités et des comportements. C'est l'homme qui est le protagoniste du développement, et non pas l'argent ni la technique » [11]. Je me réjouis de l'engagement des pasteurs et des animateurs de communautés dans cette oeuvre d'éducation des consciences. Récemment encore, Évêques du Burkina-Faso, vous avez appelé les fidèles et tous les hommes de bonne volonté à sauvegarder et à consolider la paix sociale, pour contribuer à « humaniser la société » dans une période délicate de la vie collective. Je souhaite ardemment que la paix et la concorde règnent entre toutes les composantes des nations de votre région et qu'une solution définitive fondée sur la justice et la solidarité soit trouvée aux problèmes qui se posent encore.

7. A la suite du Concile Vatican II, le Synode africain a rappelé avec insistance que « l'attitude de dialogue est le mode d'être du chrétien à l'intérieur de sa communauté comme avec les autres croyants, et les hommes et les femmes de bonne volonté » [12]. Les relations fraternel des catholiques avec les autres chrétiens doivent donc manifester concrètement la responsabilité commune des disciples du Christ dans le témoignage qu'ils doivent rendre à l'Évangile. Nombreux sont aussi dans votre région les fidèles de l'Islam. Et je me félicite des relations sereines qui existent le plus souvent entre les croyants. Je souhaite vivement que la connaissance mutuelle se développe toujours plus. La possibilité, reconnue par la société, de choisir librement sa religion contribuera à créer une atmosphère de respect, de fraternité et de vérité qui favorisera un travail commun pour la promotion des personnes et de la collectivité. Dans ce même esprit de dialogue fraternel, que les chrétiens témoignent clairement de leur foi en Jésus Sauveur auprès de ceux qui se rattachent à la religion traditionnelle ou à d'autres courants de pensée!

8. Chers Frères dans l'épiscopat, la diversité des situations de l'Église dans vos pays, ainsi que les grands besoins de vos diocèses, notamment en personnel apostolique, ne me sont pas inconnus. Aussi, je vous encourage à poursuivre, à l'intérieur de votre Conférence épiscopale, une généreuse solidarité en vue de la mission. Le partage des ressources humaines et matérielles, même lorsqu'on a soi-même des besoins urgents, est une expression de la communion qui doit exister entre toutes les Églises locales. Ayez le souci particulier d'aider les diocèses les plus démunis à former des animateurs et des catéchistes qui permettront de constituer des communautés vivantes et actives. J'invite les prêtres, les religieux et les religieuses, à se rendre disponibles à l'égard de l'Esprit Saint, de leurs Évêques ou de leurs supérieurs, à accepter d'être envoyés pour prêcher l'Évangile au-delà des frontières de leur diocèse ou de leur pays [13]. Il vous revient aujourd'hui de donner à d'autres ce que vous-mêmes avez reçu de missionnaires venant d'ailleurs et que le Seigneur a fait grandir chez vous.

9. Au terme de notre rencontre, je voudrais rejoindre une fois encore, par la pensée et par le coeur, le peuple qui vous est confié sur la terre du Burkina-Faso et du Niger. Nous sommes maintenant entrés dans la préparation directe du grand Jubilé de l'An 2000, un temps où nous sommes conviés à centrer notre regard sur la personne du Christ, Fils de Dieu fait homme. C'est donc avec confiance que je vous invite à aborder l'avenir en sa présence. Au milieu des difficultés et des conflits que connaît le continent africain, que vos communautés soient des signes audacieux d'espérance, par la charité qu'elles sauront vivre et transmettre. Qu'elles montrent à tous que le Seigneur ne saurait abandonner ceux qui souffrent, ceux qui se sentent rejetés ou exclus de la société! Je confie les espoirs et les peines de vos peuples à l'intercession maternelle de la Mère du Sauveur. Et de grand coeur je vous donne la Bénédiction Apostolique, que j'étends volontiers aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles laïcs de vos diocèses.


[1] Ep 4,12.
[2] Cf. Presbyterorum ordinis, PO 12.
[3] Ibid., PO 4.
[4] Pastores dabo vobis, PDV 73.
[5] Cf. ibid., PDV 65.
[6] Vita consecrata, VC 80.
[7] Ac 2,42.
[8] Cf. Ecclesia in Africa, .
[9] Ecclesia in Africa, .
[10] Ibid., .
[11] Redemptoris missio, RMi 58.
[12] Ecclesia in Africa, .
[13] Cf. ibid., .

Août 1997

VOYAGE APOSTOLIQUE À PARIS, XIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE (21-24 AOÛT 1997)


LORS DE LA RENCONTRE AVEC LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, M. JACQUES CHIRAC

Palais de l'Élysée, Paris, Jeudi 21 août 1997



Monsieur le Président de la République,

1. Votre accueil et vos paroles me touchent vivement, alors que j'ai la joie de retrouver une nouvelle fois la terre de France à l'occasion de la Douzième Journée mondiale de la Jeunesse. Je vous suis particulièrement reconnaissant pour les attentions délicates que vous me témoignez; et je suis sensible à la présence des nombreuses personnalités qui ont bien voulu prendre part à cette cérémonie.

Il était naturel qu'un jour les jeunes catholiques, représentant leurs camarades de plus de cent trente pays du monde, désirent se rassembler à Paris. Avec eux, je vous remercie, Monsieur le Président, ainsi que les autorités et les services de l'État, de la compréhension manifestée à leur égard. Qu'ils appartiennent à des nations européennes proches ou à des nations d'autres continents, tous sont heureux d'être reçus par les Français de tous âges et de découvrir la valeur de vos traditions spirituelles et culturelles dont ils pourront mieux apprécier l'importance pour l'histoire et pour l'Église, tout en percevant leur influence encore aujourd'hui.

2. En m'adressant à vous, Monsieur le Président, aux premières heures de mon séjour, je tiens à saluer cordialement tous les Français, auxquels je souhaite de connaître la prospérité et de continuer à mettre au service de leurs frères dans leur pays et sur tous les continents leurs qualités et leurs idéaux.

De nombreux jeunes du monde ont été accueillis ces derniers jours dans les différentes régions de France, et ils sont maintenant réunis à Paris. Je tiens ici à dire toute la gratitude de l'Église pour l'hospitalité généreuse accordée à ces visiteurs dans les départements et maintenant en Île-de-France. Et je remercie particulièrement les parisiens et les franciliens qui, sans doute au prix de certains inconvénients, permettent à leurs hôtes de vivre ces jours dans les meilleures conditions possibles.

3. Dans une circonstance aussi exceptionnelle, je suis heureux de retrouver les fidèles de France, gardant le souvenir de l'accueil chaleureux qu'ils m'ont réservé plusieurs fois déjà, et notamment en septembre dernier. Avec la Journée mondiale, deux événements marquent particulièrement cette année pour les catholiques français: je pense d'abord au centenaire de la mort de sainte Thérèse de Lisieux, haute figure spirituelle connue et aimée dans le monde entier, que les jeunes de tous les peuples ont justement célébrée; d'autre part, demain, j'aurai la joie de proclamer bienheureux Frédéric Ozanam, apôtre d'une charité respectueuse de l'homme, et aussi analyste clairvoyant des problèmes sociaux. Ces deux personnalités différentes sont, parmi tant d'autres, des témoins de l'apport fécond des catholiques de France à l'Église universelle.

4. Ma venue à Paris marque une nouvelle étape dans une sorte de vaste itinéraire parcouru avec les jeunes à travers le monde depuis douze ans maintenant, pour un échange toujours renouvelé avec eux. Ils viennent fortifier ensemble leur volonté de bâtir un monde plus hospitalier, un avenir plus pacifique. Beaucoup d'entre eux, dans leur région et dans leurs nations, éprouvent les souffrances qu'entraînent des conflits fratricides et le mépris de l'être humain; trop souvent, ils se heurtent à la précarité de l'emploi, à une pauvreté extrême; leur génération cherche avec difficulté non seulement un minimum de moyens matériels, mais encore des raisons de vivre et des objectifs qui motivent leur générosité. Ils se rendent compte qu'ils ne seront heureux que bien intégrés dans une société où la dignité humaine est respectée et la fraternité réelle. Ils ont ici une occasion privilégiée de mettre en commun leurs aspirations et de se communiquer les uns aux autres les richesses de leurs cultures et de leurs expériences.

Leur recherche a pour ressort intime une interrogation d'ordre spirituel qui les a poussés à prendre leur bâton de pèlerin, à l'image de leurs devanciers qui traversaient les continents en artisans de paix, en frères des hommes et en chercheurs de Dieu.

5. Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, merci d'avoir compris l'importance de ce vaste rassemblement de l'espérance dans votre insigne capitale. Je suis convaincu que les efforts consentis pour recevoir ces hôtes si divers produiront des fruits durables tant pour vos hôtes que pour vos compatriotes.

En vous exprimant à nouveau ma gratitude personnelle, j'invoque de tout coeur sur vous-même et sur tout le peuple français les bienfaits des Bénédictions divines.



ACCUEIL DES JEUNES SUR LE CHAMP DE MARS - SALUT DU PAPE JEAN-PAUL II

Champ de Mars, Jeudi 21 août 1997




Jeunes du monde entier,

L'Évêque de Rome vous salue et vous dit sa confiance et sa joie de vous rencontrer. Vous venez de différents pays et de tous les continents. Vous représentez non seulement la jeunesse française et européenne, mais aussi celle d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et du Sud, des Archipels et des Îles de l'Océan atlantique, la jeunesse de nombreux pays africains, des Îles de l'Océan indien, la jeunesse d'Asie, d'Australie, de l'Orient lointain et de toutes les mers qui entourent le continent asiatique, la jeunesse du Pacifique. C'est une Journée de la jeunesse véritablement mondiale ! Vous êtes l'espérance du monde, vous qui aspirez à une vie toujours plus belle, fondée sur les valeurs morales et spirituelles qui rendent libres et qui dirigent nos pas vers l'éternité.

Vous continuez l'histoire de la Journée mondiale de la Jeunesse. Il vaut la peine de la rappeler. Pour la première fois, elle s'est déroulée à Rome en 1984. La suivante eut lieu à Buenos Aires (1987). Nous nous sommes retrouvés ensuite à Santiago de Compostelle en Espagne (1989) et en 1991 en Pologne à Czestochowa. Cette journée-là a été vraiment particulière, car, pour la première fois, des jeunes de l'ex-Union Soviétique y ont participé : des Russes, des Ukrainiens, des Biélorusses, des Lituaniens, des Lettons, des Estoniens, des représentants du Kazakhstan et des autres républiques d'Asie centrale, et des chrétiens du Caucase. La dimension mondiale de la Journée de la Jeunesse a pris alors une nouvelle ampleur. En 1993, nous nous sommes rencontrés à Denver aux États-Unis, puis en 1995 à Manille, aux Philippines, avec la participation la plus nombreuse, facilitée par le voisinage de grandes métropoles. La rencontre actuelle se déroule à Paris. J'adresse mes remerciements cordiaux au Cardinal Jean-Marie Lustiger, à Monseigneur Michel Dubost et aux organisateurs de cette rencontre, particulièrement aux jeunes des différents diocèses français qui ont préparé la venue de leurs camarades. Je remercie Monseigneur Louis-Marie Billé, Président de la Conférence des Évêques de France, pour son accueil et les évêques français pour l'hospitalité de leurs diocèses à l'égard de leurs hôtes arrivés du monde entier.

J'adresse un salut déférent aux personnalités qui représentent les autres Églises chrétiennes et Communautés ecclésiales, ainsi que celles qui représentent les communautés juives et musulmanes; je les remercie vivement d'avoir bien voulu se joindre à ce rassemblement festif de la jeunesse catholique.

Merci aux jeunes délégués philippin et français qui vous invitent à former la grande chaîne de la foi, de la solidarité, de l'amitié et de la paix entre les pays du monde entier.

Vous prenez la suite des jeunes qui, en portant des rameaux d'olivier, sont venus au devant du Christ qui entrait à Jérusalem. Ils acclamaient le Christ. Aujourd'hui, jeunes de tous les continents, vous reconnaissez le Christ, qui nous unit dans un joyeux échange et dans une forte solidarité, et vous marchez ensemble vers le bonheur qu'il nous offre. Comme signe de votre diversité d'origines et de cultures, vous avez choisi l'arc-en-ciel; vous exprimez par là votre action de grâce pour les alliances de Dieu avec la création jusqu'à l'alliance définitive, scellée par le sang du Sauveur.

Appel des pays

Après avoir accueilli les représentants des différents pays, j'adresse un salut cordial aux délégations des Mouvements, des Associations et des Communautés internationales.

Saluts en plusieurs langues

Chers jeunes, le Christ est notre espérance; il est notre joie. Au cours des jours à venir, ouvrez votre coeur et votre intelligence au Christ. Vous faites partie de l'Église qui veut vous dévoiler le chemin du salut et la voie du bonheur. Je vous invite à vous laisser guider par le Seigneur et à faire route ensemble avec Lui. Au cours de la semaine, je vous souhaite des jours de grâce et de paix.



RENCONTRE AVEC LES JEUNES - MÉDITATION DU PAPE JEAN-PAUL II

Champ de Mars, Jeudi 21 août 1997


Chers Jeunes,

1. Nous venons d'entendre l'Évangile du lavement des pieds. Par ce geste d'amour, le soir du Jeudi Saint, le Seigneur nous aide à comprendre le sens de la Passion et de la Résurrection. Le temps que nous allons vivre ensemble est en relation avec la Semaine Sainte et, en particulier, avec les trois journées qui nous rappellent le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ. Cela se rattache aussi à la démarche de l'initiation chrétienne et du catéchuménat, c'est-à-dire de la préparation des adultes au baptême, qui avait dans l'Église primitive une portée fondamentale. La liturgie du Carême marque les étapes de la préparation des catéchumènes au baptême, célébré pendant la Veillée pascale. Au cours des jours à venir, accompagnons le Christ dans les dernières étapes de sa vie terrestre et contemplons les grands aspects du mystère pascal, pour affermir la foi de notre Baptême; manifestons tout notre amour au Seigneur, comme Pierre l'a fait en lui disant par trois fois au bord du lac, après la Résurrection: « Tu sais bien que je t'aime » (cf. Jn 21,4-23).

Le Jeudi Saint, par l'institution de l'Eucharistie et du sacerdoce, ainsi que par le lavement des pieds, Jésus a clairement montré aux Apôtres rassemblés le sens de sa Passion et de sa mort. Il les a aussi introduits au mystère de la Pâque nouvelle et de la Résurrection. Le jour de sa condamnation et de sa crucifixion par amour pour les hommes, il a fait don de sa vie au Père, pour le salut du monde. Au matin de Pâques, les saintes femmes, puis Pierre et Jean, ont trouvé le tombeau vide. Le Seigneur ressuscité est apparu à Marie-Madeleine, aux disciples d'Emmaüs et aux Apôtres. La mort n'a pas eu le dernier mot. Jésus est sorti victorieux du tombeau. Après s'être retirés au Cénacle, les Apôtres ont reçu l'Esprit Saint, qui leur a donné la force d'être des missionnaires de la Bonne Nouvelle.

2. Le lavement des pieds, manifestation de l'amour parfait, est le signe de reconnaissance des disciples. « Ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi » (Jn 13,15). Jésus, Maître et Seigneur, quitte sa place à table pour prendre celle du serviteur. Il inverse les rôles, manifestant la nouveauté radicale de la vie chrétienne. Il montre humblement qu'aimer en paroles et en actes, cela consiste avant tout à servir ses frères. Celui qui ne l'accepte pas ne peut pas être disciple. À l'inverse, celui qui sert reçoit la promesse du salut éternel.

Depuis notre Baptême, nous sommes renés à la vie nouvelle. L'existence chrétienne exige de nous d'avancer sur la voie de l'amour. La loi du Christ est la loi de l'amour. Transformant le monde à la manière d'un ferment, elle désarme les violents et donne leur place aux plus faibles et aux plus petits, appelés à annoncer l'Évangile. Par l'Esprit reçu, le disciple du Christ est poussé à se mettre au service de ses frères, dans l'Église, dans sa famille, dans sa vie professionnelle, dans de nombreuses associations et dans la vie publique, au niveau national et international. Cette démarche est en quelque sorte le baptême et la confirmation continués. Servir est le chemin du bonheur et de la sainteté: notre vie devient alors une démarche d'amour envers Dieu et envers nos frères.

En lavant les pieds de ses disciples, Jésus anticipe l'humiliation de la mort sur la Croix, par laquelle il servira le monde de manière absolue. Il montre que son triomphe et sa gloire passent par le sacrifice et par le service: c'est aussi le chemin de tout chrétien. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner librement sa vie pour ses amis (cf. Jn 15,13), car l'amour sauve le monde, construit la société et prépare l'éternité. Vous serez ainsi les prophètes d'un monde nouveau. Que l'amour et le service soient les règles premières de votre vie! Dans le sacrifice de vous-mêmes, vous découvrirez ce que vous avez vous-mêmes reçu et vous recevrez à votre tour le don de Dieu.

3. Chers jeunes, en tant que membres de l'Église, il vous appartient de continuer le geste du Seigneur: le lavement des pieds préfigure toutes les oeuvres d'amour et de miséricorde que les disciples du Christ accompliront tout au long de l'histoire, pour faire grandir la communion entre les hommes. Aujourd'hui, vous êtes vous aussi appelés à vous engager dans ce sens: acceptant de suivre le Christ; vous annoncez que le chemin de l'amour parfait passe par le don total et constant de soi-même. Lorsque des hommes souffrent, lorsqu'ils sont humiliés par la misère ou l'injustice, et qu'ils sont bafoués dans leurs droits, attachez-vous à les servir; l'Église invite tous ses fils à s'engager pour que chaque personne puisse vivre debout et être reconnue dans sa dignité primordiale d'enfant de Dieu. Chaque fois que nous servons nos frères, nous ne nous éloignons pas de Dieu, bien au contraire, nous le rencontrons sur notre chemin et nous le servons. « Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait » (cf. Mt 25,40). De cette manière, nous rendons gloire au Seigneur, notre Créateur et notre Sauveur, nous faisons grandir le Règne de Dieu dans le monde et nous faisons progresser l'humanité.

Pour rappeler cette mission essentielle des chrétiens envers tout homme, particulièrement envers les plus pauvres, j'ai voulu prier au Trocadéro, sur le parvis des droits de l'homme, dès le début de la Journée mondiale de la Jeunesse. Ensemble, nous prions aujourd'hui spécialement pour les jeunes qui n'ont ni la possibilité ni les moyens de vivre dignement et de recevoir l'éducation nécessaire à leur croissance humaine et spirituelle, à cause de la misère, de la guerre ou de la maladie. Qu'ils soient assurés de l'affection et du soutien de l'Église!

4. Celui qui aime ne calcule pas, il ne recherche pas d'avantages. Il agit dans le secret et gratuitement pour ses frères, sachant que tout homme, quel qu'il soit, a une valeur infinie. Dans le Christ, il n'y a pas de personnes inférieures ou supérieures. Il n'y a que les membres d'un même corps, qui veulent le bonheur les uns des autres et qui désirent construire un monde accueillant à tous. Par des gestes d'attention et par notre participation active à la vie sociale, nous témoignons à notre prochain que nous voulons l'aider à devenir lui-même et à donner le meilleur de lui-même, pour sa promotion personnelle et pour le bien de toute la communauté humaine. La fraternité bannit la volonté de puissance, et le service la tentation du pouvoir.

Chers jeunes, vous portez en vous des capacités extraordinaires de don, d'amour et de solidarité. Le Seigneur veut raviver cette générosité immense qui anime votre coeur. Je vous invite à venir puiser à la source de la vie qui est le Christ, pour inventer chaque jour les moyens de servir vos frères au sein de la société dans laquelle il vous appartient de prendre vos responsabilités d'hommes et de croyants. Dans les domaines sociaux, scientifiques et techniques, l'humanité a besoin de vous. Prenez soin de perfectionner sans cesse vos qualifications professionnelles, afin d'exercer votre métier avec compétence, et, dans le même temps, ne négligez pas d'approfondir votre foi, qui illuminera toutes les décisions que vous aurez à prendre pour le bien de vos frères, dans votre vie personnelle et dans votre travail. Tout en voulant être reconnus pour vos qualités professionnelles, comment n'auriez vous pas aussi le désir d'accroître votre vie intérieure, source de tout dynamisme humain ?

5. L'amour et le service donnent du sens à notre vie et la rendent belle, car nous savons pour quoi et pour qui nous nous y engageons. C'est au nom du Christ qui nous a aimés et servis le premier. Qu'y a-t-il de plus grand que de se savoir aimé? Comment ne pas répondre joyeusement à l'attente du Seigneur? L'amour est le témoignage par excellence qui ouvre à l'espérance. Le service des frères transfigure l'existence; il manifeste que l'espérance et la vie fraternelle sont plus fortes que toute tentation de désespoir. L'amour peut triompher en toute circonstance.

Déconcerté par l'humble geste de Jésus, Pierre lui dit: « Toi, Seigneur, me laver les pieds! », « Me laver les pieds à moi! Jamais! » (Jn 13,6 Jn 8). Comme lui, nous mettons du temps à saisir le mystère du salut et nous refusons parfois d'entrer dans la petite voie de l'amour. Seul celui qui se laisse aimer peut aimer à son tour. Pierre a permis que le Seigneur lui lave les pieds. Il s'est laissé aimer, puis il a compris. Chers jeunes, faites l'expérience de l'amour du Christ: vous prendrez conscience de ce qu'il a fait pour vous et alors vous comprendrez. Seul celui qui vit en intimité avec son Maître peut l'imiter. Celui qui se nourrit du Corps du Christ trouve la force du geste fraternel. Entre le Christ et son disciple se crée ainsi une relation de proximité et d'union, qui transforme l'être en profondeur pour en faire un serviteur. Chers jeunes, il vous arrive de vous demander comment servir le Christ. Dans le lavement des pieds, vous trouvez la voie royale pour rejoindre le Christ en l'imitant et en le découvrant dans vos frères.

6. Par votre apostolat, vous proposez à vos frères l'Évangile de la charité. Là où le témoignage de la parole est difficile ou impossible dans un monde qui ne l'accepte pas, par votre attitude vous rendez présent le Christ serviteur, car votre action est en harmonie avec l'enseignement de Celui que vous annoncez. C'est une forme éminente de confession de foi, qui a été pratiquée avec humilité et persévérance par les saints. C'est une façon de signifier que l'on peut tout sacrifier à la vérité de l'Évangile et à l'amour de ses frères, comme le Christ. En conformant notre vie à la sienne, en vivant comme lui dans l'amour, nous acquérons la véritable liberté, pour répondre à notre vocation. Cela peut demander parfois l'héroïsme moral qui consiste à nous engager avec courage à la suite du Christ, avec la certitude que le Maître nous montre le chemin du bonheur. C'est seulement au nom du Christ que l'on peut aller jusqu'à l'extrême de l'amour, dans le don et le désintéressement.

Chers jeunes, l'Église a confiance en vous. Elle compte sur vous pour être les témoins du Ressuscité par toute votre vie. Vous allez maintenant rejoindre les lieux des différentes veillées. De manière festive ou dans la méditation, tournez votre regard vers le Christ, pour pénétrer le sens du message divin et pour trouver la force pour la mission que le Seigneur vous confie dans le monde, que ce soit dans un engagement de laïc ou dans la vie consacrée. En relisant aussi votre existence quotidienne avec lucidité et espérance, mais sans amertume ou découragement, en partageant vos expériences, vous percevrez la présence de Dieu, qui vous accompagne avec délicatesse. À la lumière de la vie des saints et d'autres témoins de l'Évangile, aidez-vous les uns les autres à affermir votre foi et à être les apôtres de l'an 2000, rappelant au monde que le Seigneur nous invite à sa joie et que le véritable bonheur consiste à se donner par amour pour ses frères ! Apportez votre contribution à la vie de l'Église qui a besoin de votre jeunesse et de votre dynamisme !




Discours 1997 - Mardi 24 juin 1997