Discours 1999 64


RENCONTRE DU PAPE JEAN PAUL II AVEC LES JEUNES DU DIOCÈSE DE ROME

Jeudi 25 mars 1999, Solennité de l'Annonciation

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Chers jeunes,

Soyez les bienvenus au Vatican dans cette salle Paul VI. J'adresse des paroles de bienvenue à tous ceux qui sont présents dans cette salle et à tous ceux qui se trouvent dehors, sous la pluie, qui, toutefois, ne semble pas forte. De toute façon, vous êtes plus fort que la pluie.

Trois jeunes ont ensuite posé trois questions au Saint-Père:



L'amour du Père

Votre Sainteté, dans votre Message pour la Journée mondiale de la Jeunesse 1999, vous nous avez invités, avec toute l'Eglise, à nous tourner vers Dieu le Père et à écouter avec des sentiments de gratitude et d'émerveillement la révélation surprenante de Jésus: «Le Père vous aime!», et vous nous avez également assurés: «Son amour ne se détournera jamais de vous, son alliance de paix avec vous ne manquera jamais». Nous en sommes certains. Toutefois, nous avons parfois du mal à comprendre comment le Père nous aime, lorsque nous nous trouvons face aux souffrances et à la mort de jeunes comme nous, lorsque des catastrophes naturelles font disparaître des personnes innocentes, lorsque - pire encore - l'homme fait l'expérience de la folie de la guerre.

En effet, nous concluons un siècle qui a été profondément marqué par des guerres et des haines entre les peuples. Aujourd'hui encore, précisément en ce moment, sur des territoires d'ex-Yougoslavie, si proche de nous, la haine et les guerres se poursuivent. Votre Sainteté, pouvez-vous nous aider à comprendre comment le Père continue à nous aimer, même lorsque nous rencontrons la souffrance des justes et des innocents, lorsque tant de jeunes de notre âge sont bouleversés par des phénomènes destructeurs, comme la toxicomanie et lorsque les hommes s'entre-tuent à cause de la haine et des guerres?



Très chers jeunes!

1. Le grand problème que vous me posez plonge ses racines dans le coeur même de l'homme. J'entends résonner dans la question que m'a posée un de vos représentants la puissante objection que nous lisons dans la «Légende du Grand inquisiteur» de Dostoïevski: «Comment puis-je croire en Dieu alors qu'il permet la mort d'un enfant innocent?». Nous voyons et nous touchons du doigt le problème du mal dans la vie de chaque jour. Les grands raisonnements sur ce problème ne semblent pas convaincre immédiatement, surtout lorsque l'on fait l'expérience personnellement de la maladie, de la souffrance, ou que l'on est touché par la mort d'une personne proche et chère.

Cependant, je ne me soustrais pas face au défi contenu dans cette question. Mais je voudrais tout d'abord, moi aussi, poser une question provocatrice: vous me demandez comment comprendre l'amour du Père lorsque l'on se trouve face à la haine, à la division, aux diverses formes de destruction de la personnalité et à la guerre. On vient de rappeler à juste titre le conflit qui ensanglante la Yougoslavie et qui engendre tant d'inquiétude pour les victimes et pour les conséquences qui peuvent en découler pour l'Europe et pour le monde entier. Je souhaite de tout coeur que les armes cessent d'être utilisées au plus tôt et que reprennent le dialogue et les négociations, afin de parvenir finalement, grâce à la contribution de tous, à une paix juste et durable dans toute la région des Balkans.

Je vous dis à mon tour: pourquoi se demander où est l'amour de Dieu et plutôt ne pas souligner les responsabilités qui découlent du péché des hommes? En somme, pourquoi devrions-nous considérer Dieu coupable, alors que les hommes, en revanche, sont libres de prendre leurs décisions? Le péché n'est pas une théorie abstraite; au contraire, l'on peut constater ses conséquences. Le mal à propos duquel vous me demandez des explications comporte à sa source le péché et le refus de vivre selon les enseignements de Dieu. Il déchire l'existence et la conduit au refus du bien. On se replie alors sur soi dans l'envie, dans la jalousie et dans l'égoïsme, sans se rendre compte que de tels comportements conduisent à la solitude et ôtent le sens authentique de la vie. Malgré tout cela, soyez-en certains, l'amour du Père ne vient jamais à manquer, car Dieu lui même a voulu partager avec nous la souffrance et la mort. Et nous devons le rappeler en ce temps de Carême et au cours de la Semaine Sainte. Et ce qui a été vécu par Lui, a également été sauvé et racheté. Le mal est vaincu par la force de l'amour, comme l'Apôtre Paul le souligne avec une totale conviction: «Qui nous séparera de l'amour du Christ? La tribulation, l'angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive? Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs par celui qui nous a aimés» (
Rm 8,35). Voici donc la voie à suivre pour vaincre le mal: croître dans l'amour du Père, qui s'est révélé à nous en Jésus-Christ.



Le Sacrement de Réconciliation

Saint-Père, dans votre Message se trouve une profonde invitation à la conversion et à s'approcher du sacrement de la Confession. C'est pourquoi nous vous demandons: d'où naît le désir de se convertir? Il nous est souvent dit que nous devons nous convertir, mais parfois nous n'en ressentons pas la nécessité: savez-vous nous expliquer pourquoi? En outre, nous vous demandons de parler du sacrement de la Confession, car il n'est pas toujours facile de voir en celui- ci le lieu dans lequel s'accomplit le chemin du retour vers le Père, dont on s'éloigne avec le péché.



2. C'est vrai, de manière générale, le besoin de la conversion n'est plus ressenti aujourd'hui comme autrefois. Cependant, se remettre en discussion est pourtant l'une des exigences fondamentales pour parvenir à une personnalité adulte et mûre. Ce n'est que grâce à un processus constant de conversion et de renouveau que l'homme avance sur le sentier ardu de la connaissance de soi, du contrôle de sa volonté et de la capacité d'éviter le mal et d'accomplir le bien.

La vie, pourrions-nous dire, est un changement permanent. Vous vivez vous-mêmes cette expérience. N'est-il pas vrai que lorsque vous aimez une personne, vous faites tout ce que vous pouvez pour obtenir son amour? N'est- il pas vrai que vous réussissez à vous transformer dans vos expressions et vos comportements alors que vous n'auriez jamais pensé pouvoir le faire? Si un acte d'amour ne se trouve pas à la base, il est impossible de comprendre le besoin de changement.

Il se produit la même chose dans la vie de l'esprit, en particulier grâce au sacrement de la Réconciliation, qui se situe précisément dans cette perspective. En effet, il est le signe efficace de la miséricorde de Dieu qui va à la rencontre de tous, de l'amour du Père qui, malgré l'éloignement de son fils et la dispersion de ses biens, est disposé à l'accueillir de nouveau les bras ouverts, en recommençant tout depuis le début. Dans la confession, nous vivons personnellement l'essence de l'amour de Dieu: Il vient à notre rencontre de la façon qui Lui est la plus conforme, celle de l'absolution et de la miséricorde.

66 Je ne veux pas dire avec cela que la voie de la conversion est facile. Chacun sait combien il est difficile de reconnaître ses propres erreurs. On est en effet prêts à chercher toutes les raisons possibles pour ne pas les admettre. Mais, de la sorte, on ne fait pas l'expérience de la grâce de Dieu, de son amour qui transforme et rend concret ce qui apparemment semble impossible à obtenir. Sans la grâce de Dieu, comment peut-on entrer au plus profond de soi-même et comprendre le besoin de se convertir? C'est la grâce qui transforme le coeur, en permettant de sentir l'amour du Père proche et concret. N'oubliez pas non plus que personne n'est capable de pardonner les autres, s'il n'a pas d'abord vécu lui-même l'expérience du pardon. La Confession apparaît ainsi la voie maîtresse pour devenir vraiment libres, en éprouvant la compréhension du Christ, le pardon de l'Eglise et la réconciliation avec nos frères.



Aimer et pardonner

Votre Sainteté, Vous nous avez rappelé les paroles de la première Epître de Jean: «Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit ne peut pas aimer Dieu qu'il ne voit pas». En d'autres termes, vous nous faites comprendre que de l'amour du Père doivent naître en nous des gestes d'amour, de pardon, de paix et de solidarité envers nos frères. Sur ce besoin d'aimer et de pardonner nous sommes pleinement d'accord avec vous et nous nous engagerons à le faire, en particulier comme signe de notre conversion, en passant par la Porte Sainte de l'An 2000. Certains parmi nous ont cependant du mal à voir la façon dont l'Eglise sait aimer et pardonner. Vous qui êtes un témoin du pardon, qui avez également su pardonner à celui qui vous a fait du mal physiquement et qui avez eu le courage de demander pardon pour les péchés de l'Eglise, pouvez-vous nous éclairer sur ce thème si important?



3. Votre troisième question trouve elle aussi sa réponse à la lumière de l'amour. Je voudrais vous dire avec une grande sincérité que le pardon est la dernière parole prononcée par celui qui aime vraiment. Le pardon est le signe le plus élevé de la capacité d'aimer à la manière de Dieu, qui nous aime et nous pardonne donc constamment. En vue du Jubilé, désormais imminent, occasion propice pour demander le pardon et l'indulgence, j'ai voulu que l'Eglise la première, en vertu de l'enseignement du Seigneur Jésus, renouvelle ce chemin de conversion éternel qui lui appartient, jusqu'au jour où elle se présentera devant le Seigneur. C'est pourquoi j'ai écrit que, au seuil du troisième millénaire, la communauté ecclésiale doit prendre en charge «avec une conscience plus vive le péché de ses enfants» (Tertio millennio adveniente
TMA 33).

Le chemin vers la Porte Sainte est un véritable pèlerinage pour celui qui désire changer sa propre vie et se convertir au Seigneur de tout son coeur. En franchissant cette porte, il ne faut pas oublier la signification qu'elle revêt. La Porte Sainte indique l'entrée dans la vie nouvelle que nous offre le Christ. Et la vie, vous le savez bien, n'est pas une théorie, mais des faits concrets de tous les jours. La vie est un ensemble de gestes, de paroles, de comportements et de pensées qui nous interpellent et nous font reconnaître pour ce que nous sommes.

Chers garçons et filles du diocèse de Rome, je vous remercie de la promesse que vous me faite de vous engager constamment, pour être vous aussi des signes vivants de réconciliation et de pardon. De nombreuses occasions vous sont offertes, surtout à votre âge, pour rendre des témoignages d'amitié sincère et désintéressée. Multipliez ces occasions et en vous s'accroîtra la joie, don de la présence du Christ; une joie que vous êtes appelés à communiquer à ceux qui vous connaissent et à partager avec eux. Jésus est l'unique Sauveur du monde; c'est Lui la Vie qui donne un sens authentique à l'existence de chaque homme et de chaque femme.

Chers jeunes, ne vous lassez jamais de poser des questions avec une curiosité légitime et l'envie d'apprendre. Il est juste qu'à votre âge, alors que vous entrez dans le monde, vous soyez pris du désir de connaître toujours des choses nouvelles et intéressantes. Conservez ce désir de comprendre la vie; aimez la vie don et mission que Dieu vous confie pour coopérer avec Lui au salut du monde.



                                   * * *



A l'issue de la rencontre avec les jeunes du diocèse de Rome, le Saint- Père a rappelé le rendez-vous des jeunes du monde entier à l'occasion de la XVème Journée mondiale de la Jeunesse qui aura lieu à Rome du 15 au 20 août de l'An 2000 et qui aura pour thème: «Le Verbe se fit chair et vint demeurer parmi nous» (Jn 1,14):

Très chers amis!

1. Au terme de cette rencontre, qui est désormais devenue le rendez-vous annuel avec les jeunes du diocèse, je désire vous remercier de votre participation si nombreuse et chaleureuse.

67 Je remercie votre représentant, qui m'a salué au début, et les amis qui m'ont posé - en votre nom à tous - des questions essentielles pour pouvoir dire «Je crois»: c'est-à-dire, je crois que le Père m'aime! Et je remercie encore ceux qui, de diverses façons, ont contribué à donner vie à cet après-midi de fête et de réflexion. J'adresse une pensée particulièrement reconnaissante à Mme Caterina Muntoni, pour le témoignage poignant de pardon que nous venons d'entendre. Nous l'assurons de notre proximité et de notre prière pour son frère cruellement tué, alors que nous demandons au Seigneur le don de nombreuses vocations sacerdotales pour l'Eglise: des personnes qui, comme Dom Graziano, savent se prodiguer avec une grande générosité pour la cause de l'Evangile et pour le service envers les frères.



2. Avant de nous adresser au Père avec la prière que Jésus nous a enseignée, je désire vous rappeler un rendez-vous et une tâche importants. Vous avez déjà probablement compris à quel rendez-vous je fais référence: il s'agit de la XVème Journée mondiale de la Jeunesse, qui aura lieu ici à Rome, du 15 au 20 août de l'An 2000, et qui aura pour thème: «Le Verbe se fit chair et vint demeurer parmi nous» (
Jn 1,14).

Que personne ne manque ce rendez-vous que, dès à présent, nous considérons comme un «temps de grâce» pour les jeunes. Un temps de grâce pour vous et pour tous les jeunes de votre âge que vous accueillerez chez vous, dans vos paroisses, dans les écoles, les instituts religieux, sous des tentes et tout ce que l'imagination vous suggérera. Un temps de grâce pour l'Eglise de Rome: elle tirera un grand bénéfice spirituel et pastoral de la présence de nombreux jeunes, garçons et filles, qui viendront ici pour partager et témoigner de la foi au début du nouveau millénaire.

Je vous confie une double tâche: d'une part, celle d'inviter à participer à la Journée mondiale également vos jeunes amis qui sont peut-être indifférents à l'égard de la foi mais qui, précisément parce qu'ils sont jeunes, sont à la recherche de la vérité et du bien. Le Jubilé des jeunes sera également pour eux une occasion de grâce et, probablement, comme cela fut le cas en d'autres occasions analogues, un moment pour se rapprocher du Christ et de son Eglise. En outre, je vous confie ces jeunes de votre âge et la tâche d'accueillir généreusement ceux qui viennent de loin. Je sais ce qu'accomplissent le diocèse de Rome et le comité italien pour la Journée mondiale de la Jeunesse, sous la direction du Conseil pontifical pour les Laïcs, et je me réjouis avec eux du bon travail déjà commencé. Mais cette oeuvre a besoin de la collaboration et de l'enthousiasme de tous: prêtres, religieux et religieuses, adultes et jeunes des communautés paroissiales, des instituts religieux, des aumôneries universitaires, des mouvements et associations du diocèse. Je souhaite que de nombreuses familles ouvrent les portes de leur maison aux jeunes du monde, pour leur faire connaître le coeur des Romains qui est grand. Je suis convaincu que les jeunes Romains seront à la hauteur des jeunes Français de Paris, des Philippins, des Américains, et de tous les autres; ainsi que des jeunes Polonais de Czestochowa. Le mot «Roma», lu à l'envers, se prononce «Amor». Que tous puissent faire l'expérience de cet «Amor» romain!



3. Pour vous préparer à accueillir vos camarades, qui viendront de tant de pays du monde, cherchez vous aussi à redécouvrir les nombreux lieux de sainteté et de spiritualité chrétienne que Rome conserve. Vous serez ainsi en mesure d'y accompagner les amis qui viendront et d'approfondir avec eux votre foi, qui a été transmise à travers les siècles par des générations de chrétiens, qui l'ont parfois défendue et ont porté témoignage au prix de leur sang. C'est la foi d'hier, d'aujourd'hui et de toujours, qui avancera, également grâce à vous, dans le nouveau millénaire.

Aujourd'hui, c'est une heureuse coïncidence car la Journée des jeunes Romains coïncide avec la solennité de l'Annonciation du Seigneur. Je désire vous dire que cette solennité, ce mystère, a ouvert l'horizon à toute l'humanité, car à travers l'Annonciation Dieu lui-même a communiqué sa venue, la venue de son Fils, son entrée dans l'histoire de l'homme, et ainsi l'Annonciation nous rappelle cette grande ouverture d'horizons dans l'histoire du destin même de l'humanité. Il est donc heureux que cette solennité ait coïncidée avec votre rassemblement romain. Encore un mot, le dernier. Pour une raison précise nous récitons trois fois par jour l'Angelus. Il ne s'agit pas seulement d'une tradition, mais d'une pratique profondément ancrée. Nous récitons trois fois par jour l'Angelus pour rappeler l'horizon que nous a ouvert l'Annonciation: «Angelus Domini nuntiavit Mariae, et Verbum carum factum est»; nous le récitons pour nous rappeler dans quelle perspective nous vivons. Une perspective créée par Dieu lui-même, dans laquelle entre le Fils de Dieu qui s'est fait homme. Cela est véritablement la source d'une profonde confiance. C'est pourquoi je vous dis également: cherchez à réciter, lorsque cela est possible, l'Angelus Domini.





AUX ÉVÊQUES UKRAINIENS DES COMMUNAUTÉS CATHOLIQUES DE RITE LATIN EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Jeudi 25 mars 1999

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  Vénérés frères dans l'épiscopat!



1. Je vous souhaite à tous une cordiale bienvenue, à l'occasion de votre première Visite «ad limina Apostolorum» en tant que pasteurs des Communautés catholiques de rite latin de l'Ukraine, et je vous salue avec les paroles de l'Apôtre: «A vous grâce et paix de par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ» (
Ep 1,2). Désormais parvenus au terme d'un siècle au cours duquel des événements douloureux se sont abattus sur les diocèses qui vous sont confiés, la Providence a finalement voulu faire tomber sur vos communautés la rosée d'une renaissance réconfortante. Dieu soit béni, Lui qui, dans sa bonté, vous a permis de voir, avant la fin du millénaire, le retour sur votre terre bien-aimée de la valeur fondamentale de la liberté, vous permettant de vous consacrer de toutes vos forces au service d'une moisson prometteuse.



La première visite «ad limina»

Dans l'histoire de votre Conférence épiscopale, il s'agit de la première rencontre formelle avec le Successeur de Pierre et avec la Curie romaine, sous la forme traditionnelle que représente la visite ad limina. Je remercie le Président de la Conférence épiscopale, Mgr Marian Jaworski, pour les paroles de foi et de communion que, en votre nom à tous, il a voulu m'adresser. J'assure chacun de vous de ma prière constante pour le ministère plein de zèle que vous accomplissez au service des Eglises confiées à vos soins pastoraux.

Si l'on considère l'héritage difficile du récent passé, comment ne pas éprouver de l'admiration pour les merveilles accomplies par le Seigneur au cours de ces huit dernières années, à travers votre sacrifice, votre dévouement et votre zèle pastoral, ainsi que celui des prêtres, des religieux, des religieuses et des nombreux laïcs qui, à vos côtés et sous votre direction, ont soutenu la renaissance des diocèses? Le témoignage de tant de héros de la foi qui ont souffert de persécutions et le courage d'innombrables parents, qui ont transmis avec ténacité l'amour de l'Evangile à leurs enfants, n'ont pas été vains. La refloraison providentielle de vos communautés en atteste.



Une Eglise à reconstruire

2. En un temps relativement bref, également grâce à la solidarité des diocèses frères, vous avez réussi à reconstruire une Eglise qui avait été détruite. Connaissant le contexte de l'époque et considérant les réalités d'aujourd'hui, s'élève spontanément du coeur le besoin de rendre gloire à Dieu pour ce qu'Il a accompli. Dans le même temps, il faut reconnaître le mérite des nombreux prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui ont été les instruments efficaces du dessein de salut.

Poursuivez ce chemin, sur l'exemple d'Olga, de Vladimir et d'Izaslao-Demetrio, qui, sur les rives du Dniepr, ont reçu le bain du Baptême. Soyez toujours animés d'une profonde aspiration apostolique et missionnaire. Que vos communautés soient vivantes et pleines de ferveur, unies à leurs pasteurs, ayant toutes l'évangélisation pour objectif. Vous pourrez ainsi penser à l'avenir avec confiance et accomplir toujours mieux votre mission sur la chère terre d'Ukraine. Le domaine de l'action pastorale est vaste et vous avez déjà mis en oeuvre des initiatives utiles, que ce soit pour approfondir la foi ou pour apporter un témoignage évangélique plus incisif dans la société.



Une pastorale adaptée à chacun

3. Surmontant de nombreuses difficultés, votre premier souci au cours de ces années a été celui de doter vos communautés de structures actives et d'édifices sacrés indispensables pour les réunions des croyants et les célébrations liturgiques. De nombreuses églises paroissiales et chapelles ont été rouvertes au culte, tandis que trois séminaires et un institut catéchétique sont actuellement en fonction.

A présent, votre attention s'est tournée vers les exigences de la nouvelle évangélisation, pour soutenir les fidèles dans l'approfondissement de la foi et pour proposer également aux nouvelles générations la parole vivifiante de l'Evangile. Dans ce but, une catéchèse adaptée aux exigences de notre temps est indispensable. Poursuivant ce que le Concile Vatican II a commencé, je vous encourage à réaliser ce sain renouveau des méthodes qui, tout en conservant intacte la substance du message du Christ, adapte sa présentation à la sensibilité des temps nouveaux. Pour ce faire, le Catéchisme de l'Eglise catholique, récemment publié, vous sera d'une grande aide.

Chaque baptisé et, en réalité, chaque personne de bonne volonté, possède le droit de recevoir de l'Eglise un enseignement et une formation qui lui permettent d'atteindre la véritable connaissance du Christ. En accordant la priorité à la catéchèse, par rapport à d'autres initiatives peut-être plus spectaculaires, la communauté ecclésiale trouve le moyen authentique de consolider sa propre vie intérieure et d'approcher le monde extérieur de façon incisive (cf. Exhort. apos. Catechesi tradendae CTR 15). Un programme catéchétique organique constitue la réponse adaptée aux défis de notre époque, y compris à celui du phénomène préoccupant de la prolifération des sectes.

L'augmentation croissante du clergé local, diocésain et religieux, formé théologiquement et pastoralement grâce à un personnel spécialisé dans les différentes disciplines saintes, permettra de mieux orienter l'organisation de la pastorale et de développer l'évangélisation et la catéchèse, en particulier en ce qui concerne les jeunes et la famille. Par ailleurs, comment ne pas voir l'importance fondamentale, dans ce processus, de la contribution de personnes consacrées et de laïcs dévoués et préparés dans la connaissance du message chrétien?



Renforcer la pastorale des vocations

4. Cela nous conduit au problème de la nécessité de renforcer la pastorale des vocations, en particulier sacerdotales et religieuses. Le séminaire et, en général, les diverses structures de formation au ministère sacré ou à la vie consacrée, constituent la «pupille des yeux» de l'évêque. Il doit consacrer à ces institutions le meilleur des ressources de la communauté, car le domaine des vocations est connaturel et essentiel à la vie de l'Eglise.

69 Chaque vocation est un don de Dieu qui «nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour, déterminant d'avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus-Christ» (Ep 1,4-5). L'Eglise elle-même, par sa constitution d'origine, est «vocation», et engendre et éduque des vocations destinées à promouvoir la croissance du Royaume de Dieu dans le monde (cf. Apostolicam actuositatem AA 3). Il en découle l'exigence naturelle de sensibiliser le peuple chrétien, pour qu'il se consacre généreusement par tous les moyens spirituels et matériels au service des vocations. Il y a besoin de prêtres saints et de personnes consacrées pour le vaste domaine de l'évangélisation.

Ensuite, l'oeuvre des familles est indispensable. En effet, plus les familles chrétiennes et les communautés ecclésiales sauront être fermes dans l'observance des valeurs évangéliques, assidues dans la prière et dans la vie sacramentelle, ouvertes à l'appel du Seigneur, fortes dans le sacrifice et le don sans condition, plus elles pourront ressentir l'urgence d'agir concrètement pour soutenir ceux que Dieu invite à un lien spécial avec lui et à un service particulier dans l'Eglise (cf. Exhort. apos. post-synodale Pastores dabo vobis PDV 41).



La variété d'expressions et de traditions, une richesse de l'Eglise

5. Au fil du temps, ce processus naturel de croissance fera toujours mieux apparaître l'identité «catholique» de vos Eglises, au service de tous, dans le respect de l'identité religieuse et nationale des diverses composantes ethniques de votre pays, sans toutefois perdre ses caractéristiques propres.

Sur votre terre, vous manifestez la richesse de l'Eglise catholique dans la variété de ses expressions rituelles: la tradition byzantine et latine, avec la contribution, bien que numériquement limitée, de la tradition arménienne, se rejoignent dans l'unique chant de louange qui s'élève sans cesse vers l'Epoux céleste et l'Epouse en pèlerinage sur la terre. L'Eglise est orgueilleuse de cette pluriformité dans l'unité, qui, si elle est propre à la communauté chrétienne, constitue également une référence idéale pour la société civile, appelée elle aussi à construire la communion dans le respect et l'attention à l'égard de toutes ses diverses composantes culturelles. Si le respect de chaque identité est requis par la justice, il est encore plus fondamental pour la charité qui, pour le chrétien, est une loi suprême.

La situation religieuse difficile propre à votre pays ne doit pas vous décourager à rechercher constamment des voies de dialogue, de compréhension réciproque et, pour autant que cela soit possible et opportun, de modes concrets de collaboration. Un effort missionnaire attentif et courageux vous y aidera, agissant afin que soient abattues les barrières créées par l'oppression désolante de soixante-dix ans d'athéisme militant. Combien de vos concitoyens ont-ils faim et soif de Dieu? Il faut les aider à redécouvrir leurs racines chrétiennes, en les approchant en apôtres véritables, afin que personne ne les trompe avec des philosophies vides ou de vaines manipulations (cf. Col Col 2,8).



Un engagement auprès des jeunes

6. Soyez particulièrement attentifs aux jeunes générations! Que la recherche du dialogue guide chacun de vos pas. Chaque effort possible doit être accompli, à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie ecclésiale, pour montrer dans les faits comment la diversité est appelée à s'unir dans l'harmonie de l'unité. Il ne pourrait pas non plus exister de témoignage oecuménique authentique, si l'on ne montrait dans les faits comment l'Eglise catholique sait trouver en son sein la force et la cohérence d'un engagement unanime. Pour que cela puisse avoir lieu, l'engagement de la connaissance réciproque et de la convivialité doit être primordial, en valorisant chaque occasion concrète de rencontre, de façon à ce que les pasteurs sachent qu'ils représentent pour leur troupeau un modèle d'accueil et de bienveillance à l'égard de tous.

Seul le Seigneur connaît les rythmes et les temps de ce chemin. Cependant, il nous reste la tâche de la prière fervente et d'une solide volonté de rencontre. En effet, l'Esprit interpelle en profondeur les fidèles catholiques et, alors qu'il les exhorte à entrer dans ce qu'on pourrait appeler le «dialogue de la conversion», il les ouvre à des «relations fraternelles bien différentes d'une entente cordiale ou d'une convivialité tout extérieure. Les liens de la koinônia fraternelle se nouent devant Dieu et dans le Christ Jésus» (Lettr. enc. Ut unum sint UUS 82).



La dimension oecuménique

7. Vénérés frères, «l'oecuménisme n'est pas qu'une question interne aux communautés chrétiennes. Il concerne l'amour que Dieu porte à l'humanité entière en Jésus-Christ. Faire obstacle à cet amour, c'est l'offenser dans son dessein de rassembler tous les hommes dans le Christ» (Lettre enc. Ut unum sint UUS 99).

70 Il s'agit d'une dimension de l'oecuménisme qui apparaît particulièrement actuelle, si l'on observe combien la prédication et le témoignage des fidèles du Christ dans le contexte de la société ukrainienne sont nécessaires! Les familles le demandent, elles qui sont si fragiles dans l'unité et dans le respect de la vie; les plus faibles en ont besoin, en particulier les enfants qui sont souvent abandonnés; la société l'exige, orientée vers la poursuite d'un bien commun qui évitera les privilèges d'un petit nombre et l'exclusion des plus faibles; les jeunes le recherchent, recherchant des espérances nouvelles et des idéaux concrets pour lesquels s'engager dans la vie. Comment ne pas voir, dans votre oeuvre pastorale, une contribution essentielle à l'édification et à la croissance de toute la société ukrainienne? Pour l'Eglise catholique, l'engagement oecuménique est l'une des priorités qu'elle ne peut pas et qu'elle ne veut pas laisser de côté.

Dans cette tâche, vos communautés diocésaines ne doivent pas se sentir seules ou trop faibles pour affronter les défis qui leur sont lancés. L'esprit de communion qui unit étroitement les Eglises particulières présentes dans le monde ne manquera pas de vous faire sentir le baume concret de la charité fraternelle. J'exhorte les communautés ecclésiales de l'Occident à ne pas manquer à leur devoir de partager avec vous, là où cela est possible, des projets de service, en contribuant à la réalisation de ce que vos diocèses entreprennent en faveur de la population. Par ailleurs, je suis certain que vos frères d'Occident n'adopteront pas, dans les territoires de présence commune, des attitudes qui pourraient sembler irrespectueuses à l'égard des efforts difficiles que vous avez accomplis, avec d'autant plus de mérite que vos possibilités sont précaires (cf. Lett. apos. Orientale lumen, n. 23).



Le Jubilé de l'An 2000

Très chers frères dans l'épiscopat! Alors que j'élève avec vous un hymne de Bénédiction à Dieu, qui nous a choisis avant la création du monde pour être saints et immaculés à ses côtés dans la charité (cf.
Ep 1,4), je forme de tout coeur le souhait que la célébration du prochain Jubilé de l'An 2000, vers lequel nous nous acheminons tous, soit l'occasion d'un élan renouvelé de conversion et d'engagement pour chaque chrétien qui vit sur votre terre. Qu'il soit également le motif d'un engagement plus profond et plus généreux, dans le cadre de la collaboration fraternelle entre toutes les Eglises qui sont en Ukraine, de façon à ce que vienne bientôt le jour où les disciples du Divin Maître rendront en pleine communion leur témoignage à Celui qui était, qui est et qui vient.

Avec ces voeux, alors que j'invoque la Madone de Vladimir en prière, «qui a constamment accompagné le pèlerinage de foi des peuples de l'antique Rous» (Lettre enc. Redemptoris Mater RMA 33) afin qu'elle obtienne à vos Eglises une effusion de grâces renouvelée, je vous donne de tout coeur, ainsi qu'à vos prêtres, aux personnes consacrées, hommes et femmes, et à tous les fidèles confiés à vos soins, une Bénédiction apostolique spéciale.






AU NOUVEL AMBASSADEUR DE CORÉE PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Samedi 27 mars 1999

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Excellence,

Je vous souhaite la bienvenue au Vatican et je suis heureux d'accepter les Lettres qui vous accréditent en tant qu'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Corée près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les aimables salutations que vous m'apportez de la part du Président Kim Dae-jung, et je vous prie de bien vouloir lui transmettre l'assurance de mes prières pour votre pays et son peuple.

Votre présence ici aujourd'hui attire l'attention sur les liens étroits d'amitié qui existent entre votre pays et le Saint-Siège. Vous avez rappelé ma première visite en Corée en 1984, lorsque l'Eglise catholique célébra le bicentenaire de sa présence dans votre pays. Le souvenir que je garde de votre pays est inséparable de l'expérience vécue en rencontrant un si grand nombre de vos concitoyens, dont l'amitié, l'hospitalité et la vitalité m'ont laissé une profonde impression. Au cours de cette première visite, j'ai également partagé les souffrances et les espérances de tout le peuple de la péninsule, et je continue de prier pour qu'un jour, il soit à nouveau uni au sein d'une seule famille. A cet égard, j'encourage les efforts de votre gouvernement visant à résoudre les difficultés présentes à travers la confiance mutuelle, l'assistance pratique et le dialogue ouvert. Oeuvrer pour la paix exige des efforts patients et persévérants, car la véritable paix n'est pas une question de pouvoir ni de force, mais requiert une véritable réconciliation entre les peuples.

La résolution des nombreux conflits entre pays et groupes ethniques représente l'un des défis majeurs qui se présentent à la Communauté internationale à l'approche du nouveau millénaire. Mes pensées se dirigent vers tous ceux qui, dans le monde, souffrent de la violence, de la discrimination, de la destruction des biens et de la perte des moyens de subsistance. Dans mon Message pour la Journée mondiale de la Paix 1999, j'ai écrit que «quand les droits humains sont ignorés ou méprisés, quand la poursuite d'intérêts particuliers prévaut injustement sur le bien commun, alors sont inévitablement semés les germes de l'instabilité, de la rébellion et de la violence» (n. 1). Pour garantir une paix fondée sur des bases solides et durables, un effort international concerté est nécessaire, afin de promouvoir et de garantir une culture des droits humains, et je suis heureux que votre gouvernement partage cette opinion. Dans cette tâche, la promotion de la dignité de la personne doit être le principe de base et la recherche du bien commun doit être un engagement primordial.

L'an dernier, la célébration du cinquantième anniversaire de la promulgation de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme a porté l'attention sur le même besoin de garantir que les droits soient reconnus, respectés et promus partout. La Déclaration attire l'attention sur un certain nombre d'aspects essentiels des droits humains, qui sont parfois négligés ou sous-estimés. Elle souligne que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine, ainsi que l'égalité et le caractère inaliénable de leurs droits, forment la base de la liberté, de la justice et de la paix (cf. Préambule). C'est pourquoi les droits humains ne découlent pas d'une autorité externe, mais proviennent de la dignité inhérente à la personne humaine et à sa valeur; ils découlent simplement du fait d'être humain et sont communs à tous. De plus, ils s'appliquent à chaque étape de la vie, et à toute situation politique, sociale, économique et culturelle. «Ils forment un ensemble unitaire, qui tend clairement à promouvoir tout aspect du bien de la personne et de la société» (Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix 1999, n. 3). Si l'on veut que la paix entre nations et groupes repose sur de solides fondements et que les personnes, les peuples et les nations se développent, il est essentiel de défendre l'universalité et l'indivisibilité des droits humains.

Le défi consiste à établir une nouvelle structure de relations, à tous les niveaux, fondée sur la garantie du respect des droits humains et de la liberté humaine. Le Saint-Siège, en vertu de sa mission spirituelle unique, s'efforce d'être un partenaire bénéfique et utile dans cette tâche immense et cruciale. L'Eglise défend les droits humains et contribue à l'ordre politique, social, économique et culturel car elle enseigne la dignité transcendante de chaque personne humaine. Elle affirme que la liberté religieuse constitue le coeur même des droits humains, car la religion «exprime les aspirations les plus profondes de la personne humaine, elle détermine sa vision du monde, elle guide ses rapports avec les autres» (Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix 1999, n. 5).

Monsieur l'Ambassadeur, la culture de votre pays a été profondément marquée par les traditions religieuses du bouddhisme et du confucianisme. Plus récemment, le christianisme a contribué dans une large mesure au bien de la nation. Le respect de la Corée pour la religion est sans aucun doute influencé par la conviction qu'au coeur de toute culture, se trouve l'attitude de l'homme à l'égard du plus grand mystère, celui de Dieu. «Au fond, les cultures des diverses nations sont autant de manières d'aborder la question du sens de l'existence personnelle: quand on élimine cette question, la culture et la vie morale des nations se désagrègent» (Lettre encyclique Centesimus annus
CA 24). Une société véritablement démocratique et des relations équitables entre les nations dépendent de l'attitude à l'égard de la dimension religieuse de l'existence humaine et de la question de la vérité transcendante et objective. Le bien de la nation et des peuples exige l'exercice de la liberté dans l'obéissance à cette vérité. En tant que mesure de la dignité et de la grandeur de l'homme, la liberté possède une «logique» intérieure qui la distingue et l'ennoblit: la liberté «est ordonnée à la vérité et elle se réalise dans la recherche et la mise en oeuvre de la vérité [...] loin d'être une limitation ou une menace pour la liberté, la référence à la vérité de l'homme - vérité universellement connaissable par la loi morale inscrite dans le coeur de chacun - est réellement la garantie de l'avenir de la liberté» (Discours à la 50ème Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, 5 octobre 1995, n. 12).

Monsieur l'Ambassadeur, je forme des prières et des souhaits pour que le nouveau millénaire voie une nouvelle floraison de l'esprit humain. En développant une véritable culture de la liberté, fondée sur les droits humains et la reconnaissance de la vérité, les hommes et les femmes, les groupes et les nations, apprendront à dominer l'angoisse et la peur et à affronter l'avenir avec confiance. Je souhaite au peuple coréen qu'en oeuvrant avec sagesse pour surmonter les difficultés apparues au cours de ce siècle souvent tragique, il fasse l'expérience d'une nouvelle ère de paix, d'harmonie et de développement.

Je suis certain que l'accomplissement de vos tâches au cours de votre noble mission contribuera à renforcer les liens d'amitié entre la République de Corée et le Saint-Siège. Je vous offre mes meilleurs voeux et je vous assure que les divers bureaux de la Curie Romaine seront toujours prêts à vous aider dans l'accomplissement de vos fonctions. Sur vous, Excellence, ainsi que sur vos concitoyens, j'invoque la Bénédiction de Dieu tout-puissant.




Discours 1999 64