Homélies St Jean-Paul II 499


CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE SUR L'ESPLANADE DE NYANDUNGU

Kigali (Rwanda)
Dimanche, 9 septembre 1990



1. «Tu es béni, Dieu de l’univers» (Offertorium Missae).

Voici que s’avancent jusqu’à l’autel du Seigneur les familles rwandaises réunies sur cette esplanade par leurs pasteurs, elle désirent, avec l’Evêque de Rome, successeur de Pierre, présenter leur offrande sur cet autel.

Cette offrande, c’est le pain et le vin. L’Eucharistie, instituée par notre Sauveur, est le sacrifice «selon le sacerdoce de Melkisédek». Sous les espèces sacrificielles du pain et du vin, cette offrande, c’est toute la vie de vos familles; l’unité et l’indissolubilité du mariage; l’amour des époux et leur fidélité, jusqu’à la mort, à l’alliance conclue dans le sacrement; l’éducation des enfants et tout ce qui soutient leur croissance au sein de la communauté familiale.

500 Avant d’accomplir cette présentation des dons dans la liturgie, nous méditerons ensemble la Parole de Dieu dont l’Eglise nous nourrit en ce jour.

Je remercie Monseigneur Vincent Nsengiyumva, Archevêque de Kigali, de ses paroles de bienvenue au nom de tout le peuple chrétien du Rwanda.

J’adresse mes salutations déférentes à Monsieur le Président de la République et aux Autorités civiles qui ont tenu à prendre part à cette célébration eucharistique.

Je salue cordialement les évêques présents, ainsi que leurs collaborateurs les prêtres, les religieux et les religieuses, et tous les catéchistes. Enfin, c’est de grand coeur que je vous salue, fidèles laïcs et familles rwandaises, particulièrement vous qui allez renouveler les promesses que vous avez déjà faites au moment où vous avez décidé de fonder un foyer chrétien. Imana ibalinde! (Que Dieu vous garde!).

2. Au sein de la famille se tisse tout un ensemble de relations interpersonnelles; des rapports particuliers se créent entre les conjoints, entre les parents et les enfants; entre les enfants eux-mêmes.

Dans la première lecture, nous avons écouté un sage d’Israël qui commente le quatrième commandement sur les rapports entre les enfants et les parents: «En actes comme en paroles, honore ton père afin que la bénédiction te vienne de lui» (
Si 3,8). «Celui qui glorifie sa mère est comme quelqu’un qui amasse un trésor» (Si 3,4). Le sage développe la Loi du décalogue qui est Parole de Dieu: «Honore ton père et ta mère, comme te l’a commandé le Seigneur ton Dieu, afin d’avoir longue vie et bonheur sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu» (Dt 5,16).

Sans nos parents, sans nos ancêtres, nous ne serions rien. C’est à leur amour, à leur dévouement et à leur travail que nous devons le premier des dons: la vie. C’est pourquoi Dieu nous demande d’honorer notre père et notre mère, c’est-à-dire de leur accorder dans notre coeur l’affection et le respect auxquels ils ont droit.

Certes, en grandissant, les jeunes acquièrent une certaine autonomie, mais la piété filiale envers leurs parents s’approfondit et, en dialoguant avec eux, ils font la conquête de leur liberté: ils apprennent à devenir responsables, en particulier à faire clairement et en conscience les choix qui les engageront sur les vrais chemins du bonheur.

A ce propos, je voudrais dire que les écoliers rwandais m’ont fait connaître leurs propres réflexions. Je les remercie de tout coeur de m’avoir écrit avec gentillesse pour me souhaiter la bienvenue et aussi me confier leurs préoccupations. J’ai été sensible à leurs lettres: elles témoignent de leur souci de connaître Jésus, de grandir dans la foi et de pratiquer l’amour fraternel, comme le Christ nous le demande dans l’Evangile d’aujourd’hui: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» (Jn 15,12).

Les écoliers rwandais montrent qu’ils ont soif d’apprendre; certains souffrent même de ne pas pouvoir satisfaire cette soif, en raison de difficultés économiques. Il en est aussi qui se déclarent désorientés par la prolifération des confessions religieuses dans le pays. Parents chrétiens, c’est à vous, en premier lieu, d’éclairer vos enfants. Vous êtes les premiers catéchistes de vos enfants.

Vous répondrez d’autant mieux aux attentes de vos fils et de vos filles que vous saurez rester proches d’eux en remplissant fidèlement votre mission d’éducateurs. Pour donner à vos enfants le soutien et l’affection dont ils ont besoin, votre présence constante, celle du père comme celle de la mère, est nécessaire. Créez autour de vous l’atmosphère d’amour qui favorise le développement harmonieux de leur vie affective et de leur personnalité. Par le témoignage de votre vie, aidez-les à rencontrer le Christ, à l’aimer et à entendre son appel.

501 3. A l’approche de son sacrifice sur la croix, le Christ a adressé aux Apôtres ces paroles magnifiques, qu’il nous faut méditer maintenant: «Mon commandement, le voici: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» (Jn 15,12).

Ce sont des paroles riches de signification. Elles ont été dites aux Apôtres mais la liturgie de ce jour les applique aux époux et aux familles. Saint Jean - qui nous a révélé le nom secret de Dieu: «Dieu est Amour» - nous place, en quelques phrases, au centre du christianisme et il nous livre la clé de l’existence chrétienne: «Aimez-vous les uns les autres».

«Demeurez dans mon amour» (Jn 15,9). Demeurer dans l’amour de quelqu’un, c’est le rêve de tout être humain. Dans un monde de bouleversements et d’insécurité, beaucoup ont le sentiment d’être des déracinés et cherchent à s’enraciner dans l’amour d’un être aimé. Mais Jésus nous apprend que l’amour infini de Dieu, solide comme le roc, est la source de tout amour. Le Christ le rend proche de nous. Plus encore, lui qui est totalement habité par l’amour du Père, il nous appelle à nous laisser saisir par son amour, à le partager et à le vivre entre nous: «Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour» (Jn 15,9).

Jésus, qui demeure dans l’amour du Père est aussi son Envoyé. Et, parce que nous demeurons dans l’amour du Christ, nous sommes ses envoyés à notre tour. Envoyés pour quoi? Pour être signes de l’amour de Dieu, pour aimer à notre tour, à la manière du Christ. «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis». En livrant sa vie pour ses amis, Jésus manifeste l’amour absolu qui est Dieu. La logique de l’amour chrétien, c’est d’attacher plus de prix à la vie de l’autre qu’à sa propre vie.

4. L’amour des époux s’exprime d’une manière semblable. Unis par une alliance spirituelle voulue, l’homme et la femme créent la famille. La femme en est le coeur, umutima, et le mari en est le gardien, umwugaliro. Que la famille chrétienne soit un lieu de don de soi, de respect et de fidélité! Qu’elle soit pour les jeunes un lieu de sécurité et d’équilibre, où ils s’éveillent à la foi et se forment à la prière!

Petite cellule d’Eglise, la famille est un lieu où le Christ est présent. De même que le Christ s’est livré par amour à Son Eglise, les époux se donnent l’un à l’autre dans une alliance perpétuelle et indissoluble. L’époux et l’épouse ne s’aiment pas seulement de la même manière que s’aiment le Christ et l’Eglise, mais du même amour. L’Esprit Saint, l’Esprit d’amour que le Christ donne à son Eglise, est présent, par la grâce du sacrement de mariage, dans le lien qui unit l’époux et l’épouse. Par le Christ et l’Eglise, le couple humain demeure dans l’amour des trois Personnes divines.

5. Que les couples assument la paternité et la maternité de manière toujours plus responsable, dans une recherche consciente et volontaire de la maîtrise d’eux-mêmes, dans le respect de la fécondité qui fait partie des dons de Dieu inscrits dans leur nature profonde! L’Eglise ressent le devoir, par sa doctrine en matière familiale, d’éclairer les époux, pour qu’ils mettent délibérément leur vie conjugale et leur rôle de parents en accord avec le plan de Dieu, pour qu’ils aient le courage de ne pas donner plus d’importance à des satisfactions immédiates qu’à une fidélité exigeante au sens véritable de leur union.

Des familles saines et équilibrées offrent aux jeunes un appui réel pour qu’ils se forment à la maîtrise de leur sexualité et qu’ils ne se laissent pas aller à un libertinage qui n’est pas digne de l’homme.

6. Actuellement, la responsabilité commune des familles est engagée face à une épreuve qui atteint la société dans votre pays, comme dans d’autres régions du monde. Je pense à la diffusion de la grave maladie du SIDA. Divers comportements humains contribuent à répandre cette maladie; et, bien souvent, il s’agit de comportements contraires à une saine morale. Sans aucun doute, il faut aider les malades, les entourer de soins et d’affection. Beaucoup d’entre vous s’y emploient avec générosité. Continuez à leur témoigner toute votre compassion, à l’exemple du Christ qui nous a montré comment dépasser la barrière de la maladie ou même de la faute morale pour rencontrer la personne blessée et devenir présent à sa souffrance: «Revêtez votre coeur de tendresse et de bonté», nous a rappelé saint Paul dans la seconde lecture de cette Messe (Col 3,12).

J’espère que la solidarité concrète ne fera pas défaut à ceux qui souffrent ni aux enfants qui restent orphelins. Mais il faut aussi réfléchir plus profondément, car si l’on reste encore démuni pour soigner et guérir cette maladie, les générations présentes ont une réelle responsabilité pour éviter qu’elle continue à se répandre. C’est un devoir non seulement de lutter contre l’épidémie sur le plan sanitaire, mais aussi de régler sa conduite de telle sorte qu’on ne courre pas le risque de contracter ou de transmettre un mal qui diminue l’homme, qui blesse un peuple. Il faut que les familles d’aujourd’hui aient le souci de transmettre la santé avec la vie aux générations suivantes.

Sur tous ces plans, la réussite de familles heureuses constitue un élément important pour la réussite de toute la société; et cela vaut pour ce qui concerne la morale conjugale comme pour les autres aspects de la vie sociale.

502 7. Dans sa Lettre aux Colossiens, saint Paul écrit: «Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse» (Col 3,16)! Quand la parole du Christ demeure-t-elle en nous? Quand nous enrichit-elle spirituellement? Assurément, quand nous l’écoutons, quand nous la lisons avec l’estime qui lui est due. Mais, d’une manière plus vraie encore, la Parole de Dieu porte du fruit en nous quand nous prions.

La prière nous change et, par là, elle change le monde. La prière publique et commune du Peuple de Dieu est une fonction essentielle de l’Eglise et elle s’apprend en famille. «Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, dit Jésus, je suis au milieu d’eux» (Mt 18,20). Lorsque les membres d’une même famille prient ensemble, Jésus, par sa présence, affermit leur union. Et l’Evangile d’aujourd’hui nous confirme dans l’espérance que nous ouvre la fidélité à la prière: «Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera» (Jn 15,16).

8. Chères familles rwandaises, nous venons de méditer ensemble la Parole de Dieu dans la liturgie de ce jour. Maintenant, je vous invite à la table de l’Eucharistie. Je vous y invite avec ces paroles: «Tu es béni, Dieu de l’univers». Oui, béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos familles! Dieu de notre travail quotidien! Dieu de nos joies et de nos peines!

Nous te prions pour tous ceux qui souffrent, pour ceux qui manquent d’argent, ceux qui manquent d’éducation, ceux qui manquent de tendresse: rends-nous attentifs à leurs besoins et apprends-nous à partager.

Nous te prions pour les chômeurs et les jeunes qui cherchent du travail: aide-nous à leur préparer une place dans notre société.

Nous te prions pour les malades, ceux qui ont perdu tout espoir de guérir, ceux qui approchent de la mort: soutiens-les, soulage-les, console-les, donne-leur la patience et l’apaisement.

Nous te prions pour ceux qui ont faim dans ce pays, pour les exilés, les réfugiés. Seigneur, Maître de l’impossible, mets fin à nos déchirures, élargis nos coeurs et rassemble-nous dans l’unité.

Enfin, nous te prions et nous te bénissons pour tous nos frères du monde, en qui nous retrouvons ton visage!

Nous te prions et nous te bénissons pour les familles rwandaises, en particulier pour celles qui te présentent l’offrande de la vie de leur foyer!

Frères et soeurs unis dans le sacrement du mariage, l’Eglise a béni votre union indissoluble d’époux et d’épouses. Vous allez renouveler maintenant les engagements de votre mariage, votre don mutuel pour tous les jours de votre vie. Aujourd’hui l’Eglise veut renouveler sur vous la Bénédiction de Dieu afin que vous receviez tout le soutien de la grâce de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, dans la vie familiale à laquelle il vous a appelés. Amen.

DÉDICACE DE LA BASILIQUE DE «NOTRE-DAME DE LA PAIX»

Yamoussoukro (Côte-d’Ivoire)
503 Lundi, 10 septembre 1990



1. «Vous êtes le temple de Dieu. L’Esprit de Dieu habite en vous» (
1Co 3,16).

Frères et Soeurs, ces paroles de l’Apôtre Paul sont au coeur de cette liturgie solennelle pour la dédicace de la Basilique Notre-Dame de la Paix.

C’est à Marie que ce sanctuaire est dédié. Marie de Nazareth, Marie qui accueillit dans la foi l’annonce du salut, la Servante du Seigneur en qui l’Esprit de Dieu habita pour que le Verbe se fît chair et demeurât parmi nous. Marie, l’arche de l’Alliance Nouvelle de Dieu avec les hommes!

Par cette basilique, un hommage est rendu à Notre-Dame de la Paix, la Mère du Rédempteur, du Christ qui nous a fait don de sa paix à la veille de son sacrifice sauveur (cf. Jn 14,27).

2. «Vous êtes le temple de Dieu». Avec les paroles de saint Paul, je te salue, Peuple de Dieu ici rassemblé. Je salue les Pasteurs, les prêtres, les religieux, les religieuses, les fidèles laïcs, tous appelés à former ensemble le temple habité par l’Esprit de vérité et de vie.

Je remercie Monseigneur Vital Koménan Yao, Evêque de Bouaké, pour son message de bienvenue. Evêque de Rome, je viens ici en profonde communion avec mes frères, les évêques de Côte-d’Ivoire, et avec les Cardinaux et Evêques des pays voisins présents auprès d’eux en ce jour.

J’exprime aussi ma gratitude au représentant du Conseil du Secrétariat général qui prépare l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques pour les paroles qu’il m’a adressées. Avec ses Frères, le successeur de Pierre élève une prière ardente au Seigneur pour que les prochaines assises synodales soient, sur la route des Eglises de ce continent, un pas en avant décisif. Je me réjouis avec eux de voir les Eglises en Afrique, jeunes mais déjà mûres, assurer avec l’enthousiasme de l’espérance l’évangélisation de leurs peuples et faire partager à l’Eglise universelle les dons admirables dont les a comblées le Créateur.

3. Je salue Monsieur le Président de la République de Côte-d’Ivoire, ainsi que les membres du Gouvernement et les autorités régionales et locales qui ont bien voulu participer à cette cérémonie.

Par le Chef de l’Etat, cette basilique a été édifiée en hommage à Notre-Dame, en hommage au Christ rédempteur qui appelle tous les hommes à se rassembler dans l’unité de son Corps. Et aussi, grâce à la générosité de Monsieur Félix Houphouët-Boigny, un centre social, la Fondation internationale Notre-Dame de la Paix, est érigé autour de ce sanctuaire, afin de joindre en un même lieu le rassemblement dans la foi et le service fraternel concret. Cela sera réalisé par un hôpital dont je bénirai la première pierre à la fin de cette cérémonie, puis dans une institution de formation de la jeunesse. Ainsi s’uniront de manière significative l’adoration «en esprit et en vérité» (Jn 4,24) et les actes «que vous avez faits aux plus petits de mes frères» (cf. Mt Mt 25,40),, car les disciples du Seigneur ne peuvent séparer l’amour de Dieu de l’amour de leurs frères.

4. Tout sanctuaire est un lieu choisi pour rendre un culte à Dieu, pour que les croyants se rassemblent en sa présence et se mettent à l’écoute de sa Parole. A toutes les époques et sur tous les continents, les fils de l’Eglise ont consacré le meilleur de leur art à l’édification de ces signes visibles qui aident à comprendre que Dieu habite au milieu de son Peuple, que l’Eglise du Christ est fondée sur la terre des hommes.

504 La première lecture de la liturgie nous raconte un grand moment de rencontre du peuple d’Israël avec son Seigneur: au Temple, convoqué en assemblée ecclésiale par les prêtres, il écoute la lecture du Livre de la Loi. Hommes, femmes et enfants, éclairés par les explications données, discernent dans la Loi du Seigneur une Parole de vie, une Parole pour conduire leur vie selon la volonté du Créateur.

Il ne s’agit pas pour eux de recevoir seulement une instruction, car, en écoutant la Parole prononcée de la part du Seigneur, ils font l’expérience de la présence même du Dieu vivant, de la fidélité du Créateur à sa créature. Ils s’émerveillent devant une Parole qui pénètre jusqu’au plus profond de leur coeur.

Aussi leur réponse est-elle le «oui» de la foi et le prosternement de l’adoration.De tout leur être, ils adhèrent à Dieu qui leur parle et fait alliance avec eux.

Ensemble, ils célèbrent leur adhésion renouvelée à l’Alliance du Seigneur avec son Peuple. Ils fêtent cette union admirable et féconde en un «jour consacré à notre Dieu». Ils ont compris que «la joie du Seigneur est notre rempart» (cf. Ne
Ne 8,10).

5. Nous aussi, par le culte rendu dans nos sanctuaires, nous nous réjouissons de célébrer la présence de Dieu qui demeure parmi nous. La Parole éternelle, le Verbe de Dieu, le Fils consubstantiel au Père s’est fait homme. Il est la Parole de vie. Il est le Pain de vie. Il nous rassemble autour de la table de la Parole et de la table de son Corps eucharistique. Dans la liturgie de son Eglise, le Christ nous associe à son offrande suprême, à l’acte d’amour infiniment pur par lequel il réconcilie l’humanité avec Dieu. Il nous permet de joindre les offrandes de notre pauvreté à l’unique Sacrifice de la Croix.

Nous remettons au Médiateur entre Dieu et les hommes tout le poids de nos attentes, de nos besoins, de nos souffrances. Nous confions à Celui qui a vaincu la mort nos prières de demande, notre faim de bonheur, nos aspirations à la paix entre nous et en nous, et aussi notre faiblesse, nos refus de faire la volonté du Père, d’accomplir avec le Fils les oeuvres du Père.

Sur la terre d’Afrique, nous remettons au Médiateur les qualités traditionnelles et les vertus de ses peuples, leur adhésion à l’Evangile, les Eglises particulières qu’ils ont édifiées.

Unis au Christ, salut du monde, par Lui, avec Lui et en Lui, il nous est donné de rendre grâce et de chanter la louange de Dieu. Nous louons Dieu pour l’Eucharistie et tous les sacrements par lesquels Celui qui est la Vie consacre nos vies par sa présence de grâce en notre être.

Dans le sanctuaire, notre peuple est rassemblé par ses Pasteurs; ici, le prêtre prononce pour nous, au nom du Christ, la Parole de Dieu et rompt le même Pain de vie pour tous. Le sanctuaire est lieu et signe de notre communion en un seul Corps, membres pardonnés et réconciliés que le Seigneur appelle à le suivre sur les routes du monde. Le culte qui nous unit dans le Christ est aussi le temps de l’envoi en mission dans tous les lieux de la terre où l’humanité attend la vérité de la foi, la lumière de l’espérance et la communion de l’amour.

6. Le dialogue de Jésus avec la Samaritaine - l’Evangile de cette Messe - élargit pour nous la signification du sanctuaire et du culte que nous y rendons à Dieu. «L’heure vient - et c’est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité... Dieu est esprit» (Jn 4,23-24).

Notre rencontre avec Dieu est authentique si nous laissons la Parole pénétrer en nous, si nous accueillons la présence du Christ mort et ressuscité à chaque étape de notre route. Les paroles et les actes du culte célébré dans le sanctuaire n’ont toute leur valeur que si le même esprit et la même vérité imprègnent la vie des foyers, le travail des métiers, l’effort de toute la société pour le bien-être et la dignité de tous.

505 Le sanctuaire de vérité, c’est Dieu présent au coeur des chrétiens, quand ils partagent fraternellement l’amour qui est le don de Dieu dans leurs familles, quand ils assurent avec patience l’éducation de leurs enfants et leur éveil à la foi, quand ils s’entraident, quand ils pansent les plaies et secourent les pauvres, quand ils prennent une part généreuse au développement de leur peuple dans la justice, quand ils agissent partout en artisans de réconciliation et de paix. L’adorateur en esprit et en vérité, reconnaît le dessein du Dieu vivant et consacre toutes les ressources de son coeur, de son intelligence et de ses mains à accomplir la volonté divine.

7. Frères et Soeurs qui bâtissez l’Eglise, ici et dans tout le continent africain, vous le savez l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques sera un temps de grâce. Vos Pasteurs vont lier les gerbes de la moisson qui a levé généreusement et les présenter à Dieu dans un chant de louange et de reconnaissance. En effet, comme ce sanctuaire enfonce solidement ses fondations dans votre terre, la foi s’est implantée profondément chez vous. Et le temps est venu de préparer les moissons futures. Au seuil du troisième millénaire, toute l’Eglise, l’Eglise de votre continent, découvre d’une manière renouvelée la nécessité et le dynamisme de l’évangélisation chez vous. Chacun est appelé à être témoin de la Bonne Nouvelle du salut. Face aux nombreux défis de l’Afrique, les chrétiens africains doivent approfondir leur adhésion au Christ, se laisser saisir par son amour, en ouvrir les richesses à leurs frères.

Soutenue par la prière et la réflexion de chacune des Eglises particulières, l’Assemblée du Synode étudiera comment accomplir au seuil du troisième millénaire les tâches de l’évangélisation d’une manière réellement africaine et dans la communion universelle de l’Eglise du Christ. A tant de vos frères et soeurs, la Bonne Nouvelle du salut n’est pas encore parvenue! Il faut trouver le langage qui traduise vraiment la foi en Afrique. Dans un continent éprouvé par les divisions et l’angoisse, mais animé en même temps d’une puissante espérance, le dialogue dans le respect mutuel s’impose entre tous. L’Eglise connaît les graves défis de la justice et de la paix, ses fils et ses filles doivent y répondre avec courage et générosité. Que le Christ grandisse en chacun des baptisés et que, par toute leur vie, il soit annoncé!

8. «Vous êtes le temple de Dieu». En vérité, le vrai sanctuaire, la demeure de Dieu parmi les hommes, c’est l’homme lui-même, dans la mesure où l’édifice est solidement construit sur le fondement qu’est Jésus-Christ (cf.
1Co 3,11-16).

Personne ne peut poser d’autres fondations réellement durables que Jésus le Christ pour édifier l’Eglise. La puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle (cf. Mt Mt 16,18). Les matériaux des temples faits de main d’homme, quelle que soit leur valeur, restent soumis aux lois du temps, ils peuvent être détruits. Seul est indestructible le sanctuaire construit sur le Christ pour le culte «en esprit et en vérité». Car elle est sûre sa promesse: «Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28,20).

Frères et Soeurs qui bâtissez l’Eglise dans vos villes et vos villages, en tant de lieux de la terre d’Afrique, cette promesse vous est adressée. «Vous êtes la maison que Dieu construit» (1Co 3,9). Je vous redis ces paroles de Paul, depuis cette basilique grandiose. Mais chacune de vos églises, la plus humble de vos chapelles, est aussi le signe du vrai sanctuaire que le Christ rend ferme et vivant.

Le sanctuaire fait de pierres vivantes, (cf. 1P 2,5), qui rassemble les membres de son Corps dans une unité qui dépasse toutes les frontières, dans l’amour qui jaillit éternellement du Coeur de Dieu!

Tous, le baptême vous unit au Christ ressuscité. Prêtres, l’ordination vous donne de dispenser les dons du salut. Consacrés, les voeux vous font des témoins privilégiés de l’unique nécessaire. Fidèles laïcs, vous sanctifiez le monde dans vos foyers, dans votre travail, dans la société entière. Ensemble, par «l’Esprit de Dieu qui habite en vous» (cf. 1Co 3,16), vous êtes «la demeure de Dieu parmi les hommes, qui a pour fondation les Apôtres et pour pierre d’angle le Christ Jésus» (Prière de dédicace des églises).

«Que votre lumière brille aux yeux des hommes: alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux» (Mt 5,16)!

9. Au jour où ce sanctuaire est dédié à Notre-Dame de la Paix, nous nous rappelons que les premiers évangélisateurs venus sur cette terre ont consacré l’Eglise naissante à la Vierge Marie.

Notre-Dame de la Paix, à nouveau nous te confions l’Eglise de ce diocèse, de tous les diocèses de ce pays. Par ton intermédiaire, nous les consacrons à ton Fils.

506 O Vierge Marie, conduis-nous vers ton Fils, Lui qui est la Voie, la Vérité et la Vie!

Donne aux Pasteurs, aux consacrés, aux fidèles laïcs de faire vivre ici l’Eglise du Christ, avec foi et générosité, rendus forts par la grâce de ton Fils.

Donne aux familles l’unité dans la fidélité, la joie d’accueillir la vie, d’éduquer leurs enfants avec bonheur, de gagner la nourriture de chaque jour.

Montre ta tendresse miséricordieuse à ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur coeur. Inspire à ceux qui les entourent l’amitié qui réconforte et les gestes qui guérissent et qui apaisent.

Permets aux fidèles de Côte-d’Ivoire d’être inlassablement des artisans de paix, en union avec leurs frères et soeurs de cette terre et de tout le continent.

Accorde ton soutien maternel à ce peuple tout entier et à ses responsables, pour qu’ils connaissent la concorde et la prospérité, la justice et la paix. Assiste-les dans leurs efforts pour bâtir un avenir favorable.

Garde à jamais la famille humaine dans la paix, ô Notre-Dame de la Paix!



1992



VOYAGE APOSTOLIQUE AU SÉNÉGAL, EN GAMBIE ET EN GUINÉE

(19 - 26 février 1992)

MESSE DANS LE STADE «ALINE SITOE DIATTA»


Ziguinchor (Sénégal)
Jeudi, 20 février 1992
«J’écoute: que dira le Seigneur Dieu?»[1].


1. Nous voici rassemblés pour écouter la parole de Dieu. Ce que dit le Seigneur, proclame le psalmiste, «c’est la paix pour son peuple et ses fidèles. Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit»[2]. La parole du Dieu vivant est semblable à une semence. Nos âmes sont comme la terre dans laquelle tombe cette parole pour produire ses fruits.

507 Chers Frères et Soeurs, je suis heureux de vous saluer chez vous, à l’occasion de la première Messe qu’il me soit donné de célébrer dans votre patrie. Je suis venu parmi vous en pèlerin, vous qui avez accueilli l’Évangile, vous qui avez été baptisés dans le Christ, vous qui formez le peuple de Dieu sur la terre de Casamance et qui êtes membres de l’unique Corps édifié par le Christ avec tous les hommes qui répondent à son amour sauveur.

Je salue votre Pasteur, Monseigneur Augustin Sagna, que je remercie pour ses paroles de bienvenue. Je salue mon frère le Cardinal Hyacinthe Thiandoum et les évêques présents avec lui. Et je dis mes voeux cordiaux aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles. Avec chacun de vous, je voudrais partager les sentiments fraternels qui unissent tous les membres de l’Église.

J’adresse un salut particulier aux Autorités qui ont tenu à assister à cette célébration solennelle de l’Église à Ziguinchor; je les remercie de leur présence.

Je dis ma cordiale sympathie aux personnes qui appartiennent à d’autres familles spirituelles et qui nous font l’amitié de prendre part à cette fête des catholiques de Casamance.

Le Psaume que nous avons chanté, antique prière qui a traversé les siècles, nous dit: «La vérité germera de la terre, et du ciel se penchera la justice»[3]. Oui, nous sommes rassemblés pour recevoir de Dieu la lumière de la Vérité et le don de la Justice. Accueillons ces bienfaits du Seigneur!

2. Comme il est important d’écouter et de mettre en pratique la parole du Dieu vivant! Jésus en témoigne, par ce qu’il dit au Cénacle, la veille de sa Passion: «Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui»[4].

Dieu veut habiter dans le coeur de tous les humains. Ecouter et mettre en pratique la parole divine, cela veut dire aimer Dieu. C’est pourquoi Jésus dit ensuite: «Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles»[5].

Jésus dit cela à ses disciples à la veille de son départ vers le Père, au moment d’achever sa mission messianique sur cette terre. En partant, il promet et il annonce à ses disciples la venue de l’Esprit, du Défenseur. «Mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit»[6].

Par l’action de l’Esprit Saint, la doctrine messianique du Christ reste vivante dans l’Église, de génération en génération, de siècle en siècle. Nous tous, rassemblés ici dans l’Esprit Saint, nous adhérons fermement, après tant de siècles, à la même doctrine du salut. Si nous la mettons en pratique, c’est l’amour de Dieu qui demeure en nous. Et Dieu est présent dans nos coeurs.

3. C’est ainsi que Jésus parlait à ses Apôtres, qui étaient fils du peuple d’Israël et descendants d’Abraham. Dans le passage de la Lettre aux Ephésiens que nous avons écouté, c’est le même message que proclame l’Apôtre à l’intention des chrétiens qui sont entrés dans l’Église tout en n’appartenant pas au peuple d’Israël.

Voici donc, avons-nous lu, que le Christ «a fait tomber le mur»[7] qui, dans l’ancienne Alliance, séparait les membres du peuple élu de tous les autres qu’ils nommaient les païens et qui appartenaient à d’autres tribus, peuples et nations. «Par le sang du Christ», par le sacrifice de la Rédemption offert sur la Croix, nous sommes tous devenus le nouveau Peuple de Dieu, nous avons tous reçu notre part «des alliances et de la promesse»[8]. Les uns et les autres, comme nous le lisons dans la Lettre aux Ephésiens, ont été réconciliés avec Dieu, «en un seul corps, par la Croix»[9] De plus, tous, sans aucune différence, «ont accès auprès du Père dans un seul Esprit»[10]. Ils écoutent le même Évangile, la même doctrine du Christ, et, s’ils la mettent en pratique, ils reçoivent leur part dans le même amour de Dieu.

508 En eux s’accomplit l’annonce de cette paix que le monde ne peut donner et que le Christ apporte. La source de cette paix, c’est la réconciliation avec Dieu par la Croix rédemptrice du Christ.

Lui, le Christ, il est notre paix[11].

4. Cette réconciliation rédemptrice est le fondement sur lequel l’Église est construite. Elle constitue la source de son unité depuis le temps des Apôtres jusqu’à la fin du monde.

La Lettre aux Éphésiens dit: «Vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les Prophètes; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu».

Cela répond à ce que le Christ lui–même a annoncé: «Nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui»[13].

Chers Frères et Soeurs de Casamance, je sais votre ardent désir de vivre dans une demeure où règnent l’harmonie et la paix. Au cours de trop longues années, vous avez connu des périodes de déchirements, des familles divisées, des deuils, des villages et des champs ravagés. Beaucoup d’entre vous ont dû quitter leurs foyers et partir sur les chemins dans le dénuement.

Tous, vous aspirez à la réconciliation et à l’unité.

5. Nous avons écouté les paroles de Jésus et celles de Paul. Ce sont des paroles de paix. Ce sont des paroles de vie. Ce sont des paroles qui vous demandent, à vous-mêmes, ici et aujourd’hui, de bâtir la paix. Ce sont des paroles qui vous aideront, parce qu’elles vous apportent la force et la bonté de Dieu même qui s’adresse à vous. La paix est un don de Dieu; mais elle n’est pas réalisée sans l’homme, elle demande qu’il s’y engage.

Respectez la vie de votre frère et votre propre vie, car toute vie est donnée par la main de Dieu. Tout homme et toute femme, même différent de nous, même pécheur, garde au fond de son être sa dignité de créature du Père des cieux. Dieu est fidèle à chacun. Et chacun peut toujours revenir vers son Père qui l’accueillera et lui pardonnera.

Baptisés dans le Christ, mes Frères et mes Soeurs, laissez l’Esprit de vérité entrer en vous et vous transformer. Disciples du Seigneur, soyez ses témoins, avec humilité, mais avec conviction. Renversez, vous aussi, le mur de la haine, s’il se dresse encore: même si, humainement, vous ne pensez pas y arriver, avec la grâce du Christ sauveur, cela vous sera possible.

Respectez la Parole de Celui qui a voulu réconcilier tous les hommes, en donnant sa vie sur la Croix par amour.

509 6. Vous devez construire ici la demeure de la paix. Vous ne pourrez le faire que tous ensemble. Vous ne pourrez avancer que si vous entrez en dialogue les uns avec les autres. N’attendez pas pour faire le premier pas vers votre frère. Reconnaissez ce qu’il y a de bon en lui et sachez apprécier les valeurs héritées des ancêtres dans chacune de vos ethnies. Mettez en commun toutes vos richesses humaines, c’est la première condition pour bâtir sur cette terre une demeure digne de l’homme, digne de l’homme qui a confiance en Dieu.

Construisez une maison ouverte à tous, aux plus faibles et aux plus forts. Unissez vos efforts pour obtenir les meilleurs fruits du sol nourricier. Travaillez pour que le pauvre ne reste pas abandonné, pour que vos enfants grandissent dans l’espérance, pour que les malades reçoivent des soins.

Chacun, suivant sa vocation, ses compétences et ses responsabilités dans la société, a le devoir moral de servir son peuple et de tout faire pour rendre ses compatriotes heureux dans l’unité.

7. Frères et Soeurs, vous le savez, la parole de Jésus n’est pas un simple conseil, parce que Dieu s’engage lui-même dans sa parole: il va jusqu’à donner son Fils pour la multitude. A sa suite, si vous voulez demeurer dans la paix, vous devez l’imiter: il s’est fait serviteur, vous devez servir vos frères. Il est le Juste, vous devez être justes envers tous vos concitoyens. Il a révélé l’amour sans limite de Dieu pour la famille humaine: vous êtes appelés à ne refuser votre bienveillance et votre amour à personne.

Ne craignez pas de marcher ainsi sur les pas de Jésus. C’est lui qui vous guide et qui vous permet d’être ses témoins. Son Église vous engage sur sa route et vous donne confiance, en vous redisant la promesse prophétique du Psaume:

«Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit.

La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin»[14].

8. «J’écoute: que dira le Seigneur Dieu?» Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles[15].

Aujourd’hui, nous avons écouté la parole de Dieu.

Maintenant, préparons nos coeurs pour participer au Sacrifice dans lequel, de manière non sanglante, est rendu présent le sacrifice offert par le Christ Seigneur sur la Croix. Le Christ est notre paix. Toujours et en tout lieu, la puissance de son sacrifice réconcilie l’humanité avec Dieu.

Que le Christ, qui a réconcilié le monde avec lui, fasse tomber tous les murs d’indifférence et d’hostilité qui existent entre les hommes!

510 Que nos coeurs entrent dans l’unité du Peuple de Dieu sauvé par le Christ! Cette unité a été réalisée en Lui une fois pour toutes, et cette unité se renouvelle et se réalise chaque jour.

Loué soit Jésus Christ, notre paix!

[1] Ps 85 (84), 9.

[2] Ibid. 9. 13.

[3] Ps 85 (84), 12.

[4] Io. 14, 23.

[5] Ibid. 14, 24.

[6] Io. 14, 26.

[7] Cfr. Eph. 2, 14.

[8] Cfr. ibid. 2, 12.

[9] Cfr. ibid. 2, 16.

511 [10] Cfr. ibid. 2, 18.

[11] Cfr. ibid. 2, 14.

[12] Eph. 2, 19-22.

[13] Io. 14, 23.

[14] Ps. 85 (84), 13-14.

[15] Ibid. 9.




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