Discours 1972 68

AU COMITÉ EXÉCUTIF DE LA «CARITAS INTERNATIONALIS»


Mercredi 29 novembre 1972




Chers Fils et Filles,

Vous avez souhaité Nous rencontrer, à l’occasion de la quarantième session de votre Comité Exécutif, et Nous manifester ainsi votre attachement. Nous sommes sensible à votre démarche filiale. Comment ne pas vous exprimer Notre appréciation et Nos encouragements après tant de signes de votre généreuse activité au service de tous nos frères et tant de preuves de votre attachement à l’Eglise? Vous portez un nom qui est un idéal en même temps qu’un stimulant de tous les instants: Caritas! Il signifie que «la charité du Christ vous presse» (2Co 5,14); que vous ne passez pas indifférents à celui qui gît exténué le long du chemin (Cfr. Luc Lc 10,31-32); que vous avez pitié de la fatigue des foules (Cfr. Matth Mt 15,32). Mais il vous met aussi en demeure d’être longanimes, serviables, sans envie, sans irritation, sans tenir compte du mal; que vous comptez parmi ceux qui donnent avec joie et non d’une manière chagrine ou contrainte (Cfr. 1Co 13, et 2Co 9,7). On reproche parfois aux organisations d’assistance et de secours, même à celles qui se disent et se veulent chrétiennes, de devenir trop soucieuses de réussite technique, de bonne comptabilité, de résultats solidement établis. Vous serez toujours à l’abri de ce reproche, non en négligeant les indispensables compétences et la sage disposition de vos moyens, auxquelles vous exhorte le Concile (Cfr. Gaudium et Spes GS 88), mais en mettant tout au service de la seule charité. Que vos actes, aussi bien sur le terrain que dans vos services permanents et vos sessions, ne démentent jamais votre nom: Caritas. Votre passé, vos activités présentes Nous permettent de vous adresser une telle exhortation sans crainte qu’elle ne soit pas fidèlement écoutée et suivie. Le zèle avec lequel votre Commission Jeunesse travaille à adapter ses méthodes pour gagner les jeunes au témoignage de la charité dans le Christ; la preuve que vous avez donnée de votre zèle efficient, lorsque Nous avons eu recours à vous, Nous assurent d’un avenir prometteur pour votre Organisation.

Aussi vous exhortons-Nous paternellement aujourd’hui à vous ouvrir, plus encore que par le passé, à une pleine coopération avec tous ceux qui dans l’exercice de l’amour, de la justice, des oeuvres de miséricorde, portent aussi le témoignage de la Charité. Les initiatives du mal sont hélas! nombreuses, mais quelle joie de recenser de non moins nombreuses initiatives qui surgissent de partout pour le bien. Par ailleurs, toute action de promotion suppose aujourd’hui partage de responsabilités entre tous les partenaires. La pauvreté, la faim, la souffrance ne se combattent qu’à un niveau très large, dans une collaboration de tous; disons un niveau «catholique», celui de l’Eglise, du moins pour Nous qui vivons de l’Evangile et de la connaissance du Christ. C’est pourquoi l’an dernier, Nous avons appelé toutes les organisations catholiques d’aide et d’assistance, tout le Peuple de Dieu aussi, à une concertation plus consciente et plus cohérente dans le cadre du Conseil Pontifical Cor Unum. «Caritas Internationalis», deux «Caritas» nationales, plusieurs encore de ceux qui sont ici, font partie de cet organisme qui cherche à assurer et renforcer au mieux cette concertation. Nous sommes assuré que vous êtes tous disposés à y apporter un concours loyal, généreux et désintéressé, afin que «nos seigneurs les pauvres», dans les conditions nouvelles de notre civilisation dite «planétaire», restent pour l’Eglise les premiers et les mieux servis.

Dans cette confiance, Nous vous accordons de tout coeur Notre paternelle Bénédiction Apostolique.



AUX MEMBRES DU CONSEIL PONTIFICAL «COR UNUM»


Vendredi 1 décembre 1972




Messieurs les Cardinaux,
Messeigneurs, Chers Amis,

Nous vous adressons la plus cordiale bienvenue à vous, membres, consulteurs et experts du Conseil Pontifical «Cor Unum» qui, pour la seconde fois êtes réunis à Rome en session plénière. Nous vous rappelions, en vous recevant au début de l’année, les raisons qui Nous avaient poussé à instituer cet organisme et les espoirs que Nous mettions en lui. Tout au cours de l’an, le Conseil a fait ses premiers pas; vous avez ces jours-ci l’occasion et le devoir de juger à partir de cette jeune expérience, mais surtout à partir de votre familiarisation progressive avec son sens, sa portée, ses possibilités, comment contribuer à ce que «Cor Unum» prenne consistance pour mieux assurer le témoignage de toute l’Eglise engagée dans les tâches que comporte sa mission divine de charité, de solidarité et de justice.

C’est sur cet aspect que Nous voudrions brièvement Nous entretenir aujourd’hui avec vous. L’Eglise doit aux hommes le témoignage de l’Amour du Christ, témoignage fait d’une abondante générosité mais aussi de l’unité de son inspiration et de la pleine concorde dans ses réalisations. Aussi avons-Nous pu donner à votre concertation d’Eglise autour des actions d’aide, de secours et d’assistance, le nom de «Cor Unum», «un seul Coeur», mais un coeur qui batte au rythme de celui du Christ dont la pitié pour les foules qui ont faim les atteint jusque dans leur faim spirituelle. Sans mépris des autres, sans prosélytisme déplacé, sans le moindre refus de collaboration avec tous les hommes de bonne volonté, tout acte de solidarité du Peuple de Dieu ou d’une de ses parties revêt cette note propre: la Bonne Nouvelle du Royaume est annoncée aux pauvres, souvent de façon plus convaincante par le geste et l’action que par la parole. Mais de cette évangélisation aussi vaut le mot de l’Apôtre: «Malheur à moi, si je n’évangélise pas . . .».

69 Or, la responsabilité du témoignage du Christ appartient à l’Eglise et le témoignage ne revêt toute sa portée que s’il est rendu au nom du Christ dans l’Eglise. C’est pourquoi, dans la Lettre d’Institution de votre Conseil, Nous Nous sommes dit mû par la conscience que Nous avions du devoir qui pesait très particulièrement sur Nous à cet égard: «Il Nous semble, en vérité, que ce devoir appartient au premier chef, au Successeur de Pierre et relève de la charge apostolique qui Nous a été confiée par la volonté divine, car celle-ci Nous a établi Pasteur de l’Eglise romaine «qui préside à l’assemblée universelle de la charité». De cette Assemblée universelle vous êtes, à des titres divers, des membres particulièrement qualifiés pour traiter des meilleures réalisations du témoignage de la charité. Mais vos compétences ne prennent pas tout leur sens chrétien si vous n’en situez pas l’exercice aux dimensions du Corps du Christ qui est l’Eglise. Loin de Nous l’idée - le Saint-Siège n’a cessé de le répéter à propos de la création de «Cor Unum» - que la splendide diversité des initiatives et des actions de la Charité chrétienne ne vienne à être centralisée, uniformée, voire gérée, d’en haut et d’un seul lieu. Mais combien Nous souhaitons que chacune de ses manifestations, dans leur originalité, dans leur cadre, dans leur forme, porte toujours la marque d’un engagement de l’Eglise toute entière et d’une fidélité pleine à tout le Message évangélique. C’est pour marquer effectivement cette présence de l’Eglise que par trois fois, au cours des mois écoulés, Nous avons voulu qu’un membre du Secrétariat de «Cor Unum» se rende sur les lieux mêmes où de grands malheurs avaient frappé nos frères. Et dans ce contexte, Nous pouvons vous répéter à vous aussi ce que Nous disions de l’action missionnaire dans Notre récente lettre à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de l’OEuvre de la Propagation de la Foi: «Limiter volontairement l’action missionnaire» - disons ici l’action chrétienne de secours et d’assistance - «aux seuls aspects économiques et sociaux ou culturels du développement serait manquer gravement, non seulement à la vocation de l’apôtre, mais aussi à l’aspiration qui surgit des profondeurs du coeur humain, et en définitive mener l’homme vers une impasse». Aussi, après avoir relevé avec intérêt que dans les Orientations de travail mises au point par votre Première session, vous tombiez d’accord que le principe général de toute assistance était le développement de tout l’homme, Nous vous félicitons d’avoir prévu dans le plan de vos travaux une mise en commun de vos diverses conceptions du «développement intégral». Nous savons que c’est précisément le souci d’agir pleinement en chrétiens qui vous a amenés à inscrire ce point à votre Ordre du Jour.

A la lumière de telles concertations, vous arriverez progressivement à harmoniser sans imposer, à coordonner sans commander, à unir sans unifier, tâche paradoxale et seulement possible si, en fils d’une seule Eglise, en membres du même corps, vous vous témoignez une mutuelle sollicitude (Cfr.
1Co 12,25). Et cela Nous le disons maintenant de vos plans et de vos projets, de vos aspirations et de vos intentions, des légitimes demandes des uns et des généreuses intentions des autres. Nous avons créé et mis à la disposition de tout le Peuple de Dieu ce cadre du Conseil «Cor Unum» afin que l’esprit de charité de tous permette de réaliser cette coordination fraternelle, condition de l’authenticité plus manifeste du témoignage auquel on reconnaît, dans l’exercice de la charité, les disciples du Christ.

Ce témoignage, ils sont nombreux ceux qui le portent en des activités trop diverses pour être énumérées ici: tous servent l’épanouissement de la charité chrétienne et Notre rencontre avec le Conseil «Cor Unum» est une occasion bienvenue de les féliciter et de les encourager. Notre pensée s’étend au-delà d’eux également à tous ceux, plus nombreux encore, qui leur fournissent de quoi aider. Ne perdons jamais de vue, dans l’exercice de la charité chrétienne, que seules la rendent possible d’infinies générosités dont il nous faut respecter toujours l’intention et le prix. C’est constamment, Nous le savons, que se répète dans l’Eglise l’obole de la veuve louée par le Seigneur.

Your presence here dear Sons is a manifestation of your deep desire to respond to Our invitation to render the Church ever more resplendent and effective in its mission of Charity. We thank you one and all for all your endeavours during these days to ensure that «Cor Unum» becomes towards that end, an efficient and harmonious instrument. Each of you Will be contributing of his personal experience to the common exchange of views since you live in places so different and since your organizations have aims and objectives which reflect the different facets and concern of Christian Charity. It is by placing all this richness at the level of the universal Church that you give it its full value as an authentic witness. It is our fervent wish that the work of these days, like all the activities of «Cor Unum», be permeated by an anxious desire for all to act in common as brothers, members of the same People of God.

Dans la joie donc de vous trouver ici réunis pour un travail nécessaire mais fraternel, Nous vous accordons de tout coeur Notre paternelle Bénédiction Apostolique.




9 décembre



PAUL VI DEFEND LE DROIT A LA NAISSANCE CONTRE LA PLAIE SOCIALE DE L’AVORTEMENT





Le 9 décembre dernier, le Saint-Père a reçu en audience les participants au XXIII° Congrès national de l’Union des Juristes Catholiques Italiens, qui s’est tenu à Rome récemment. Le groupe nombreux des congressistes était conduit par le Président de l’Union, Maître François Santoro Passarelli et par le Conseiller Ecclésiastique, R. P. Clément Riva.

Paul VI a adressé à ses visiteurs le discours suivant :



Très chers Fils,



Nous saluons avec un paternel sentiment d’affection et d’estime votre aréopage qui a participé ces jours-ci au XXIII° Congrès National de l’Union des Juristes Catholiques Italiens. Cette visite nous offre l’heureuse occasion de reprendre une fois encore contact avec votre association, si riche de mérites, et de nous réjouir avec vous qui, dans vos congrès nationaux et daris vos réunions locales, dans votre revue Iustifia et vos bulletins mensuels, suivez et traitez les problèmes du monde contemporain avec un profond esprit chrétien et une haute Compétence scientifique.

Le désir que vous avez exprimé de recevoir du Pape une parole qui vous guide et vous illumine dans vos travaux et dans votre tâche, est une preuve de la vive conscience que vous avez des devoirs que vous impose votre profession de juristes et, plus encore, des devoirs qui découlent de votre foi chrétienne.

70 Nous agréons d’autant plus volontiers votre désir que le problème de l’avortement que vous avez choisi cette année comme thème de votre congrès revêt un caractère d’immense intérêt et de grande actualité. Il s’agit d’un sujet qui est, aujourd’hui, fort discuté, mais assez souvent mal présenté et mal traité ; vous avez, quant à vous, situé très exactement le problème en vous attachant à la défense du droit à la naissance.

Vous savez comment l’Eglise a toujours condamné l’avortement, si bien que les enseignements de notre prédécesseur de vénérée mémoire, Pie XII (Discours du 29 octobre 1951) et du Concile Vatican II (Const. Gaudium et Spes,
GS 27 et 51) ne faisaient que confirmer une doctrine morale qui n’a jamais varié et ne variera jamais. Vous n’êtes certes pas sans savoir que, contre les lois ou les propositions de lois que la libéralisation de l’avortement — comme on l’appelle — provoquent ou tentent de provoquer, l’Episcopat du monde entier s’est dressé sans exception, proposant les remèdes les plus aptes à éliminer ou à contenir au maximum une plaie sociale aussi étendue.

“ Tant l’avortement que l’infanticide — a reconfirmé le Concile — sont des crimes abominables ” (loc. cit. 51). La raison théologique en fut clairement précisée par Pie XII, dans le Discours que nous avons rappelé ci-dessus : “ Chaque être humain, y compris l’enfant dans le sein maternel, a reçu le droit à la vie immédiatement de Dieu, et non des parents ou de n’importe quelle société ou autorité humaine. Par conséquent, il n’est aucun homme, aucune autorité humaine, aucune science, aucune “ indication ” médicale, eugénique, sociale, économique, morale, qui puisse exhiber ou donner un titre juridique valable justifiant la disposition délibérée, directe, d’une vie humaine innocente, c’est-à-dire, une disposition qui vise à sa destruction, que celle-ci soit le but réel, ou qu’elle serve à atteindre un autre but, même si ce dernier n’est en rien illicite ”.

S’adressant à tous les hommes et non pas aux seuls chrétiens, le Concile apporte encore, dans la Constitution Gaudium et Spes, des raisons de droit naturel et de droit social. Avant tout, la dignité de la personne humaine, qui se trouve lésée, non seulement dans l’innocente victime du meurtre, mais dans la mère elle-même qui se prête volontairement à ces manoeuvres, et en tous ceux qui, — médecins ou infirmiers — coopèrent à 1’avortement volontaire. Ensuite, les raisons de droit social, aujourd’hui particulièrement valables et de plus stricte compétence des juristes que vous êtes, ces raisons donc, ne sont pas moins graves. Si, comme prévient le Concile “ Dieu, Maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, l’homme doit s’en acquitter d’une manière digne de lui ” (loc. cit. 51), et cette mission, qui est en même temps pouvoir et devoir engage chaque communauté intermédiaire (à commencer par la famille) et, principalement, la communauté politique. Si l’Etat social contemporain prend chaque jour davantage à charge cette mission de protection et de promotion de la vie humaine, en parfaite concordance avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et de l’Enfant, il n’y a aucun doute que cette protection doit commencer, non pas au moment de la naissance ou de l’âge majeur de la personne humaine, mais bien à partir de la conception, car celle-ci marque effectivement le début d’un seul et unique processus vital qui parviendra à sa conclusion avec la naissance d’un nouvel être humain.

Dans la civilisation occidentale, cette protection de l’enfant qui n’est pas encore né a commencé assez tôt, pour des raisons particulières, il est vrai. Autant que les institutions aménagées depuis longtemps en sa faveur, comme le “ curator ventris ”, la mutation et la révocation des donations, les dispositions actuelles prévoyant un traitement de faveur accordé aux femmes enceintes en cas d’arrestation ou de condamnation pénale, non seulement démontrent l’intérêt public porté à la vie de l’enfant conçu, mais prouvent également que le droit positif lui-même lui réserve des droits. Comment pourrait-on nier alors qu’il soit, dès le premier instant de vie, titulaire de droits — absolument distincts de la simple capacité d’agir — qui coïncident aujourd’hui avec le concept juridique de la personne elle-même ? Or, le premier et le principal des droits de l’homme est le droit à la vie, ou, mieux encore, le droit à la protection de sa vie ; et il n’est personne qui puisse avoir un droit contraire, quand il s’agit d’un innocent. Plus grande est la faiblesse d’un être, plus grand est son besoin de protection et plus nettement incombe à chacun le devoir de le protéger, principalement à la mère, aussi longtemps qu’elle le porte en son sein.

Sont absolument fausses et insensées les discriminations faites à cet égard et qui inspirent certaines revendications des défenseurs de l’émancipation féminine et de ce qu’ils appellent “ liberté sexuelle ”, revendications qui heurtent non seulement la morale catholique, mais même l’éthique humaine universellement admise. Alors que le problème de l’avortement ne peut, comme il a été dit, être envisagé du seul point de vue individuel de la femme, mais qu’il doit l’être sous le profil du bien commun et, avant tout, sous celui de la personnalité de l’enfant qui va naître, la véritable émancipation féminine ne réside; pas dans une égalité formaliste et matérialiste avec l’autre sexe, mais dans la reconnaissance de ce que la personnalité féminine a d’essentiellement spécifique, c’est-à-dire la vocation de la femme à être mère. Dans une telle vocation se trouve, en effet, implicite et destiné à se concrétiser, le premier et le plus fondamental des rapports constitutifs de la personnalité : le rapport intime entre cet être humain nouveau et cette femme qui est sa propre mère. Or, qui dit rapport dit droit ; qui dit rapport fondamental dit corrélation entre un droit et un devoir également fondamental ; qui dit rapport fondamental humain dit aussi valeur humaine universelle, digne d’être protégée comme part intégrante du bien commun justement universel, puisque chaque individu est avant tout, et de par sa constitution, né de la femme.

Dans cette ligne, les juristes ont la tâche, à nulle autre inférieure, de défendre dans la société cette valeur humaine universelle qui est à la source même de la vie, qui se trouve à la racine de la civilisation, non seulement chrétienne, mais simplement et universellement humaine.

Telle est du reste la ligne, que vous vous efforcez de suivre ; et nous nous en réjouissons avec vous, faisant des voeux pour que les résultats de votre Congrès puissent apporter aux questions posées les réponses adéquates, équilibrées, éclairantes, celles qu’attendent aujourd’hui les personnes honnêtes et soucieuses du véritable bien de la nation.

C’est avec ces sentiments que nous invoquons avec confiance l’assistance divine pour vos efforts, afin que la grâce du Seigneur les fasse fructifier pleinement, tandis que, de tout coeur nous vous accordons, à vous qui êtes ici présents, et à tous ceux que vous représentez, la Bénédiction Apostolique.







AU NOUVEL AMBASSADEUR DE LA THAÏLANDE


PRÈS LE SAINT-SIÈGE*


Jeudi 14 décembre 1972




Monsieur l’Ambassadeur,

71 Nous sommes heureux de vous accueillir. Oui, c’est pour Nous une joie de saluer en votre personne le peuple thaïlandais si cher à notre coeur, en même temps que le représentant hautement qualifié de Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej. L’aimable adresse de Votre Excellence, dont Nous avons apprécié la teneur, ainsi que les voeux de votre vénéré souverain, se chargent par là d’une signification toute particulière. Nous tenons à vous le dire, en vous offrant nos vifs remerciements.

Dans le concert des nations asiatiques, Nous connaissons la place spécifique de votre pays au passé prestigieux, aux traditions multiséculaires et à la culture admirable. A côté de ses ressources et de sa potentialité économiques, appelées à concourir de plus en plus au bien-être des populations, grâce à un essor harmonieux accompli dans la justice et le partage équitable du profit, ce pays possède en effet une richesse humaine et spirituelle, une grande civilisation. Nous en voyons pour preuve, entre autres, l’esprit de tolérance auquel vous faisiez allusion: n’est-ce pas une étape capitale de la construction de la paix dans un continent tourmenté? C’est aussi la marque d’hommes réalistes, de trouver un bienfait dans les contacts loyaux avec leurs frères du monde.

C’est encore la perspective de l’Eglise catholique, lorsqu’elle multiplie les dialogues avec toutes les philosophies, les courants de pensée et surtout ceux qui témoignent de préoccupations d’ordre transcendant. Vous voyez ici comme une explication de l’attitude de ses membres, soucieux de collaborer spécialement, par-delà leur contribution, à l’effort social et éducatif entrepris pour le meilleur développement de la Thaïlande, à la promotion du respect et de l’estime mutuels de ses habitants, et à l’affirmation commune des valeurs les plus élevées. Tels sont, vous ne l’ignorez pas, le désir et la ligne de conduite du clergé et des fidèles catholiques.

Au moment où débute ainsi, sous des auspices très favorables, votre importante mission, vous Nous savez personnellement tout acquis à la faciliter selon nos moyens, pour continuer à faire de l’amitié et de l’entente cordiale, le fondement des relations entre le Saint-Siège et votre noble pays. Sur lui et sur vous-même, Monsieur l’ambassadeur, Nous invoquons de grand coeur l’abondance des bénédictions du Tout-Puissant.

*AAS 64 (1972), p.782-783;

Insegnamenti di Paolo VI, vol. X, p.1277-1278;

L’Attività della Santa Sede 1972, p.448-449;

OR 15.12.1972, p.1;

ORf n.51 p.1.




18 décembre



UNE MOBILISATION DE L’OPINION PUBLIQUE EST NECESSAIRE POUR CONTENIR LA TERRIBLE DIFFUSION DE LA DROGUE





Un groupe de 150 personnes qui s’occupent de la prévention contre la drogue dans les écoles du Latium et de la Campanie, a été reçu par le Saint-Père enfin de matinée du 18 décembre. Le groupe était composé d’une représentation considérable de la délégation du Midi de la “ Fondation Carlo Erba ” et de divers représentants de la Commune de Rome avec le Docteur Marcello Sacchetti, Assesseur à l’Hygiène et à la Santé, alors que le groupe de la Fondation Erba était conduit par le Président, Professeur Carlo Sirtori, directeur aussi de l’Institut Gaslini et expert auprès de l’O.M.S. avec lequel se trouvaient les opérateurs du groupe lui-même, les Professeurs Verde, Loscalzo, Nocerino, Coppola, Dotti, Sciadone, Ortolani et Caiola. Avec l’Assesseur de la Commune de Rome étaient le coordonnateur, Doct. Rubino et Don Mario Picchi, plusieurs enseignants, médecins, experts, pharmacologues et une représentation des jeunes animateurs sociaux.

72 Après une adresse d’hommage du. Professeur Sirtori, le Pape a dit :



Nous Vous donnons notre paternelle bienvenue, distingués délégués de la “ Fondation Carlo Erba ” et nous vous remercions parce que, par cette rencontre, vous nous offrez la possibilité de vous exposer, à vous, très experts en la matière, nos préoccupations qui sont aussi les vôtres à propos d’un problème qui nous tient à coeur à nous aussi : le problème des stupéfiants. Nous en avons déjà traité en parlant aux participants au Congrès de toxicologie, le 6 septembre 1970, et aux promoteurs de la Journée du Médecin, le 19 octobre suivant, mais aujourd’hui nous ne voulons pas laisser l’occasion d’associer notre voix à la vôtre pour attirer l’attention, publique sur un fait de moeurs qui ne peut être négligé. C’est un appel que nous adressons à tous les hommes de bonne volonté.

La préoccupante diffusion de l’usage de la drogue parmi les jeunes et les très jeunes est pour nous un motif de profonde tristesse, surtout pour cette compromission d’énergie spirituelle et intellectuelle qu’elle provoque dans leur existence et qui finira assez vite, si le phénomène n’est pas arrêté de quelque manière, par se retourner contre la communauté lorsque les nouvelles générations, fatalement troublées dans leur idéal et leurs énergies, seront à leur tour aux postes de responsabilité.

Il est certain en effet, vous l’enseignez, qu’au-delà de ses effets les plus immédiats, déjà assez graves par eux-mêmes, de la distorsion de perceptions sensorielles, de l’affaiblissement des fonctions psychiques centrales, de longues traînées d’apathie et de dépression, avec des formes de déséquilibre qui peuvent arriver jusqu’à des manifestations du type de psychose, la drogue porte avec elle à brève échéance, et tout droit une dépendance psychique qui accroche le sujet à la drogue comme à la solution la plus savoureuse et la plus simple de ses difficultés au début, dramatique par la suite. De là le passage à la complète aridité spirituelle, à la perte de tout, idéal, au contact successif avec des drogues toujours plus fortes et avec le monde de sa complicité tacite est assez bref. Dans les milieux de la recherche scientifique on a déjà affleuré l’hypothèse que certaines drogues peuvent laisser de douloureuses traces même dans les enfants engendrés. Vous savez bien tout cela.

En face d’un danger de si insidieuses et si colossales proportions, à vous, Animateurs sociaux qui avez choisi avec une intelligente opportunité ce domaine spécifique comme expression de charité chrétienne et de solidarité humaine ; à tous ceux qui, directement ou indirectement, par l’étude, l’assistance, les propositions de lois, les initiatives de prévention ou de réhabilitation veulent s’engager dans la lutte contre cette nouvelle plaie sociale, nous voudrions confier quelques-unes de nos réflexions évidentes.

Laissons de côté l’analyse de l’attraction hédoniste, c’est-à-dire la tentation du plaisir et la curiosité de l’expérience que la drogue, comme les autres choses sensiblement agréables et défendues peuvent exercer sur les esprits sans expérience de la jeunesse.

Voyons plutôt le phénomène de la drogue : aujourd’hui, grandi jusqu’à atteindre des proportions préoccupantes, il a certainement été préparé et favorisé depuis longtemps par des motifs profonds qui peut-être avaient échappé à l’enquête pédagogique dans leur pouvoir d’incidence, comme il arrive parfois pour des symptômes lointains des maladies graves.

Il semble que les causes les plus vraies soient à rechercher dans le mécontentement et la défiance des jeunes en présence de la génération adulte, accusée de se permettre des choses qui leur sont interdites (cf. “ interdit aux mineurs ”), et de mettre en avant de fausses valeurs, des incohérences de vie, des préoccupations exclusives de gain, une tolérance et une insensibilité en face de leur propre hédonisme et des injustices envers les autres. Dans ces conditions de dégoût, dans l’impossibilité de changer le système par eux seuls, peut-être après avoir cherché le dialogue et des réponses dans le milieu familial, ils ont choisi la fuite et le dégagement de tout, ils ont cherché des groupes dans lesquels ils puissent se reconnaître et auxquels ils puissent appartenir. Et c’est laïque facilement ils se rencontrent avec la drogue, érigée comme un symbole de refus, utilisée comme un facteur de dédommagement ou un moyen de camaraderie. Une bonne dose de curiosité et d’exhibitionnisme accélère ce phénomène de détachement.

Cet appel des jeunes aux responsabilités de la génération adulte n’est pas toujours objectif ; mais indubitablement il pousse à un réexamen de notre conduite, de nos systèmes d’éducation, de nos idéaux, de nos idées. Peut-être ici s’est-on trop préoccupé de donner aux enfants le bien-être et, la possibilité d’études et assez peu de les former pas à pas à la responsabilité de la vie et de les passionner pour les idéaux et les intérêts opérationnels depuis les toutes premières années. Aujourd’hui la rencontre du jeune avec la réalité exige un entraînement, des engagements de valeurs et une certaine aptitude au sacrifice.

Peut-être aussi s’est-on trompé en établissant le dialogue entre parents et enfants à l’époque de l’adolescence. Peut-être les parents n’ont-ils pas su offrir aux enfants la possibilité de poser des questions avec une liberté franche et sereine ni leur offrir leurs propositions morales tonifiantes, en se défendant alors de l’entretien moral comme s’ils étaient attaqués. Il en est résulté une situation de défiance qui a porté au détachement affectif du jeune vis-à-vis de ses parents jusqu’à le pousser à la recherche souvent incontrôlée d’un groupe étranger à la famille, où se trouvant à son aise, la possibilité de se soustraire à ses influences négatives a diminué.

Le phénomène de la drogue cependant n’existerait pas encore, au moins dans les proportions actuelles, si n’existait pas aussi tout un réseau de conspirateurs responsables : les producteurs clandestins et les trafiquants des nouvelles substances, dont les gains, dit-on sont incalculables. Ce sont ceux-là les premiers responsables des centaines de milliers d’existences qui sont irrémédiablement minées. Et il est presque incroyable que ces trafiquants paient des courriers et des distributeurs pour faire connaître et essayer les substances gratuitement, dans la perfide conviction que les jeunes, après les premiers essais de la drogue, deviendront des consommateurs habituels.

73 Ce qui en outre réussit à donner dans le monde des jeunes une certaine justification idéale et une saveur d’aventure au recours à ces substances est ensuite un ensemble d’idées du contenu philosophiquement apparent et même mystique : l’homme, dit-on, est pour être entraîné par son technicisme et par son inquiétude intérieure ; la seule voie pour sortir de cet état d’insatisfaction, pour retrouver des horizons plus personnels et plus authentiques est le recours à la drogue qui dilate la conscience, creuse dans les profondeurs et porte vers des horizons intérieurs rendus inaccessibles par la vie moderne ; arriverait alors la rencontre avec les mondes supérieurs qui mettent le sujet en contact onirique de ce qu’il sait de divin.

Il n’est personne qui ne voie le piège subtil de ces autosuggestions. A ce sujet il suffirait de rappeler ce que la science affirme à propos de l’action biochimique de la drogue introduite dans l’organisme. Nous voudrions connaître par vous, assez bien informés, la description de ces phénomènes. On nous dit que c’est comme si le cerveau était frappé violemment : toutes les structures de la vie psychique restent troublées sous le choc de ces stimulants exceptionnels et désordonnés. Le sujet sort de ces expériences avec les capacités mentales encore en état de confusion ; il se rappelle seulement quelque composition absurde et fantastique qui disparaît ensuite assez vite comme il arrive pour le rêve. Pour l’instant il est impossible de penser qu’un sujet dans ces conditions presque habituelles puisse demain dicter les lignes d’une nouvelle société et encore moins offrir sa collaboration dans les secteurs de l’engagement.

Quant au caractère religieux et mystique que prendrait l’expérience de la drogue, jusqu’à porter, d’après quelques théoriciens, à l’écoute de Dieu, nous voulons mettre en garde contre l’énorme équivoque sur laquelle se fonde cette affirmation. L’expérience authentiquement religieuse et le contact spirituel avec Dieu, sont des fruits de lucidité et d’activité mentales en pleine conscience ; ce sont des tensions et des ascensions dans les voies de la connaissance intuitive qui le plus souvent coûtent des sacrifices et souvent exigent un exercice de contrôle de soi. Au contraire, comme nous le disions dans le discours du 19 octobre 1970 que nous avons cité, le recours aux hallucinogènes “ touche profondément l’esprit humain et en compromet la très délicate réceptivité à la mystérieuse influence intérieure de l’Esprit divin ” (cf. Insegnamenti, VIII, 1970, p. 1047). Si, dans les cultures archaïques et préscientifiques on attribuait des pouvoirs extasiants à certaines drogues, c’est que n’étaient pas encore connus les principes psycho-actifs de certaines plantes ; aujourd’hui on sait que ces exaltations sensorielles et psychiques n’étaient que des modifications des, centres nerveux, produits par des stimulants chimiques ; c’est pourquoi il n’est plus possible aujourd’hui, pour soutenir la thèse de la capacité ascético-mystique de la drogue, de se rapporter à l’usage qui en était fait par des peuples primitifs avant et pendant la prière à la divinité.

Ici il nous vient spontanément une remarque. En admettant que les jeunes arrivent à ces formes de fuite pour manifester leur opposition à la société, nous remarquons que la route qu’ite ont choisie est absolument inadaptée pour sortir de la présente situation sociale. A cause de la drogue ces jeunes s’appauvrissent toujours davantage d’idéal et d’énergies ; leur attitude se borne à une critique hostile et inerte d’une société qui devrait déjà savoir par elle-même qu’elle est malade ; ils sont dans l’impossibilité de proposer des alternatives et des remèdes. Il s’agit donc d’un dissentiment misérable et presque cruel, dont la communauté ne peut certainement attendre rien de constructif.

Aucun de ces drogués en effet ne semble avoir pu sortir de ses expériences hallucinantes, fortifié par l’idéal du bien, enrichi par des programmes par exemple contre la misère et la faim. Aucun d’entre eux n’est parti pour le Tiers-Monde pour se donner tout entier à ces peuples qui sont dans le besoin ; on n’a jamais trouvé des jeunes gens adonnés à la drogue à côté des spasmodiques, des phocomèles, des vieillards, en attente de donner assistance et réconfort.

A ce sujet il est assez significatif de les comparer avec une autre catégorie de jeunes : ceux qui sont riches d’idéal spirituel et humain, qui, justement parce qu’ils désirent corriger les erreurs et les injustices de la communauté dans laquelle ils se trouvent insérés comme parties responsables, sentent le besoin de posséder la clarté des buts, idéaux de compréhension et d’engagement ; leur critique est une critique constructive, faite de propositions et de coûts personnels. La drogue réussira difficilement à planter ses racines parmi ceux-ci.

Ces considérations étant faites, on en vient toujours à se demander : que faut-il faire pour contenir et réduire cette terrible diffusion des toxiques ? D’abord il est indispensable de mobiliser, comme on est en train de le faire, par vous spécialement, l’opinion publique grâce à une information claire et;précise sur la nature et sur les conséquences vraies et mortelles de la drogue, contre les malentendus qui circulent sur son innocuité présumée et sur ses effets bienfaisants.

Ce devoir de l’information est surtout celui de ceux qui dirigent des écoles et des associations de jeunes de quelque genre que ce soit ; il s’agit de recourir à tout moyen de communication sociale particulièrement adapté pour mettre en garde le monde des jeunes. On ne devrait pas négliger les leçons de préparation pour les parents afin qu’ils sachent prévenir opportunément les situations de détachement familial et aider les cas éventuels d’enfants drogués ; des cours de toxicologie devraient être rendus obligatoires pour ceux qui se préparent à l’enseignement ; dans les écoles moyennes et les cours moyens-supérieurs ne devraient pas manquer les notions de mise à jour sur ce problème.

Des transmissions de radio et de télévision bien conçues pourraient être utiles ou aussi des imprimés de petit format, faciles et adaptés à l’intuition et au goût des jeunes lecteurs. Le recours périodique aussi dans les cercles de jeunes ou dans les réunions de parents et d’enseignants à des rencontres “ d’aggiornamento ” avec des experts en la matière serait utile pour les tenir constamment informés sur l’évolution du phénomène et sur les modalités avec lesquelles la drogue s’insère dans nos milieux de vie.

Nous ne sommes pas de l’avis de certains qui disent que ce genre d’information précoce et programmée, même faite avec beaucoup de jugement, peut devenir une forme de propagande et un stimulant en faveur de la drogue. En face d’un phénomène avec lequel le jeune devra fatalement se rencontrer un peu plus tôt ou un peu plus tard, le remède le plus constructif est de le lui signaler en temps opportun, le mettant en même temps dans des conditions de clarté et de volonté pour pouvoir accomplir son autodéfense responsable. Le résultat de l’information dépendra aussi certainement du savoir-faire de l’informateur. Il pourra toujours y avoir, comme il arrive pour tout autre genre d’indication préventive, quelqu’un qui profite de l’information alléchante par curiosité ou par aventure. Mais il sera au moins évité que le jeune tombe dans le monde de la drogue presque sans s’en rendre compte.

Un apport décisif dans ce programme de limitation et de régression du phénomène devrait venir ensuite des règles législatives rédigées d’après les diverses drogues qui sont assez différentes entre elles quant à leur nature et à leurs effets, et d’après les manières dont elles sont répandues parmi les jeunes. Nous souhaitons en outre qu’à côté d’une action concordante de contrôle et de répression contre les producteurs et les trafiquants clandestins soit prévue une action moderne dûment et aussi localement organisée de prévention et de soins grâce à des centres de repérage des intoxiqués, grâce à des détachements de médecins spécialisés distincts des hôpitaux psychiatriques, ou grâce à des soins à domicile ou ambulants. Il faudra peut-être prévoir quelques règles d’assistance spéciale aux jeunes intoxiqués, règles qui cependant, en même temps qu’elles assurent à l’autorité sanitaire la possibilité de commencer et de conduire à terme un traitement sérieux de désintoxication, ne constituent pas pour le jeune un motif d’échapper au traitement nécessaire. Les spécialistes en la matière sauront y pourvoir.

74 Dans ce but il sera opportun d’orienter les règles de manière que, tant en reconnaissant une certaine responsabilité même au consommateur occasionnel de drogues, se révèle avec clarté la différence importante qu’il y a entre lui et le trafiquant qui agit pour le profit. Dans le premier, très souvent, domine un état de maladie physique-psychique, dont il doit être délivré ; dans le second, c’est la volonté de répandre le mal tout en sachant que sont en jeu de très hautes valeurs personnelles et sociales.

Voilà ce que nous avons voulu vous confier, — même si vous connaissez déjà toutes ces choses, — dans le désir pastoral ardent qui nous met comme une épine dans le coeur à la pensée d’un fléau maintenant si étendu et menaçant.

Nous avons confiance de vous avoir, par nos réflexions, confirmé dans la volonté d’engagement et de secours qui vous distingue ; et tandis que nous nous félicitons avec vous pour l’attention que vous consacrez au problème, nous battons avec vous le rappel de toutes les forces valables pour élever une barrière à un mal, qui met en danger la très chère jeunesse et la société de demain.

Que tous soient encouragés dans ce noble effort par notre particulière Bénédiction Apostolique.






22 décembre




Discours 1972 68