José Vidamor B. Yu, Manille

La communion, expression la plus haute de la vie ecclésiale et du sensus fidei, est une caractéristique essentielle de l’Église, par le fait qu’elle manifeste son unité, sa vitalité et sa catholicité. Le collège des consulteurs projette l’image d’une Église en communion (communio) avec les fidèles du diocèse.

Le Code de Droit Canonique établit que le collège des consulteurs est une institution nécessaire au gouvernement du diocèse. Ce conseil, formé d’au moins six membres et de pas plus de douze (CIC 502), peut être convoqué pour donner son avis à l’Évêque à tout moment, et en particulier sur les questions de gouvernement qui sont particulièrement importantes, et sur lesquelles l’Évêque est tenu de le consulter. Comme conseil consultatif, il exprime le sensus fidei dans ses fonctions de collaboration, en manifestant la sagesse de l’Esprit à l’œuvre dans le peuple de Dieu. Au moyen de la foi, l’Esprit guide le conseil vers des décisions et des avis créatifs.

L’autorité s’exprime dans l’Église par la participation, dont la nécessité découle de la conception de l’Église comme communion. Le sens surnaturel de la foi (sensus fidei) de tous les croyants se manifeste dans l’exercice de leur devoir et droit de participer activement à la définition des orientations de leur Église particulière. La participation à l’exercice de l’autorité dans l’Église peut prendre différentes formes. : dans les Églises particulières, la consultation est l’expression la plus authentique de la participation de la communauté à l’exercice de l’autorité ; au niveau diocésain, le collège des consulteurs joue un rôle important dans l’élaboration des politiques et les prises de décisions, sous la présidence de l’Évêque. Il représente la voix de tout le peuple de Dieu et manifeste l’inspiration de l’Esprit de Dieu dans l’Église particulière.

La tâche du collège des consulteurs tout est à la fois un défi et un ministère. Les ministères demandent une certaine flexibilité. L’action de l’Esprit dans les divers groupes de fidèles de l’Église particulière se manifeste dans l’exercice de ces ministères. Le Concile Vatican II a voulu revenir au sens primitif de l’exercice de l’autorité comme service. " Les ministres qui sont revêtus d’un pouvoir sacré servent leurs frères, afin que tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu et qui, par conséquent, ont vraiment la dignité de chrétiens, tendent librement et de façon ordonnée au même but " (LG 18). Collaboration et coopération sont les traits distinctifs de la vie ecclésiale. Dans l’Église particulière, le sens de la communion devient ainsi plus libre et plus flexible. La " catholicité " n’est pas seulement la présence symbolique de l’Église dans les diverses cultures ; c’est aussi la participation active de tous les membres de l’Église à la vie ecclésiale. Aucune inculturation n’est possible si la flexibilité est limitée dans l’Église particulière. Pour que l’Église puisse " prendre racine " et que la vie ecclésiale puisse être célébrée dans une culture particulière, une grande liberté est nécessaire afin que puissent se développer l’articulation de la foi chrétienne et la discipline relative à la pratique de la foi.