Andreas Albert, Regensburg

 

L’enseignement de la religion en République fédérale d’Allemagne rencontre actuellement quelques difficultés en raison des changements introduits dans le nombre d’heures de cours dans plusieurs länders, notamment dans l’enseignement secondaire. En outre, le débat en cours au niveau fédéral sur la réduction du nombre d’heures assignées à certaines matières d’enseignement, parmi lesquelles l’enseignement de la religion catholique comme matière ordinaire dans toutes les écoles, suscite de nombreuses interrogations.

Actuellement, dans toutes les écoles, tant publiques que privées, de la fin du primaire à la fin du secondaire, autrement dit de la cinquième ou sixième année jusqu’au baccalauréat où les élèves ont entre 18 et 20 ans, sont prévus au moins deux cours de religion de 45 minutes par semaine sous la supervision de l’État et de l’Église. L’an dernier, l’intervention décisive des évêques auprès du ministère de la culture de Bavière a permis d’éviter la réduction des heures de religion de trois à deux dans les écoles primaires (et précisément en troisième et quatrième année, au moment de la préparation à la première confession et à la première communion). Au total, plus de 1000 heures d’enseignement religieux sont données dans les cours de religion, qui accompagnent en pratique tout le processus de croissance des enfants jusqu’à l’âge adulte.

Pour l’Église, c’est une grande occasion de transmettre l’héritage chrétien occidental aux nouvelles générations, compte tenu de la baisse de la fréquentation aux fonctions liturgiques dans les paroisses. Les familles, qui se sentent moins concernées par la religion qu’il y a quelques années, ont tendance à déléguer une partie de leurs tâches en matière d’éducation religieuse à l’enseignement religieux à l’école, ce qui représente un défi important. Pour faire face à cette situation, l’Église et l’État s’efforcent de mettre au point un programme d’enseignement solide et obligatoire pour tous, portant sur les fondements pratiques de la religion et de la théologie. En tenant compte de l’âge des élèves, ce programme cherche à leur donner un soutien à la foi qui soit aussi une aide dans la vie.

Une étude sur l’acceptation de l’enseignement de la religion menée au cours de l’année 2001 par le professeur Bucher de l’Université de Salzbourg à la demande de la conférence épiscopale d’Allemagne a révélé que l’enseignement de la religion est très apprécié chez les élèves jusqu’à l’âge de la puberté. Vu la forte opposition que les jeunes manifestent généralement à toutes les matières d’enseignements durant les années de leur développement, cette appréciation dépend surtout des capacités religieuses et pédagogiques du professeur de motiver toujours davantage les adolescents à s’engager activement dans leur communauté ou dans une association de jeunes chrétiens. Il est réconfortant d’observer qu’un nombre élevé de candidats au baccalauréat choisissent la religion catholique comme matière à présenter à l’examen.

L’enseignement scolaire n’étant pas orienté seulement à la formation intellectuelle, les autres formes de pastorale scolaire sont, elles aussi, importantes. Les écoliers découvrent ainsi qu’ils ne sont pas seulement les destinataires de la sollicitude pastorale, mais qu’ils peuvent devenir coresponsables de la pérennité de l’Église dans l’avenir en étant des membres vivants de celle-ci. En ce sens, le service d’enfant de choeur durant les célébrations eucharistiques occupe une place privilégiée comme centre de l’action sacramentelle ecclésiale. Ici l’enseignement scolaire et l’engagement ecclésial atteignent leur sommet. En raison de la diminution du nombre des prêtres et des religieux qui prêtent service dans les écoles, la présence quotidienne de l’Église en milieu scolaire dépendra à l’avenir de la présence d’enseignants de religion motivés et engagés dans l’Église. On peut présumer que le message de l’Église continuera d’être apprécié par les jeunes à l’avenir dans le cadre de l’enseignement, vu l’importance et la forte demande de nos écoles religieuses, qui jouissent d’une grande popularité et d’un nombre élevé d’inscrits.