L’enseignement de la religion en République fédérale d’Allemagne rencontre actuellement quelques difficultés en raison des changements introduits dans le nombre d’heures de cours dans plusieurs länders, notamment dans l’enseignement secondaire. En outre, le débat en cours au niveau fédéral sur la réduction du nombre d’heures assignées à certaines matières d’enseignement, parmi lesquelles l’enseignement de la religion catholique comme matière ordinaire dans toutes les écoles, suscite de nombreuses interrogations.
Actuellement,
dans toutes les écoles, tant publiques que privées, de la fin du primaire à la
fin du secondaire, autrement dit de la cinquième ou sixième année jusqu’au
baccalauréat où les élèves ont entre 18 et 20 ans, sont prévus au moins deux
cours de religion de 45 minutes par semaine sous la supervision de l’État et de
l’Église. L’an dernier, l’intervention décisive des évêques auprès du ministère
de la culture de Bavière a permis d’éviter la réduction des heures de religion
de trois à deux dans les écoles primaires (et précisément en troisième et
quatrième année, au moment de la préparation à la première confession et à la
première communion). Au total, plus de 1000 heures d’enseignement religieux
sont données dans les cours de religion, qui accompagnent en pratique tout le
processus de croissance des enfants jusqu’à l’âge adulte.
Pour
l’Église, c’est une grande occasion de transmettre l’héritage chrétien
occidental aux nouvelles générations, compte tenu de la baisse de la
fréquentation aux fonctions liturgiques dans les paroisses. Les familles, qui
se sentent moins concernées par la religion qu’il y a quelques années, ont
tendance à déléguer une partie de leurs tâches en matière d’éducation
religieuse à l’enseignement religieux à l’école, ce qui représente un défi
important. Pour faire face à cette situation, l’Église et l’État s’efforcent de
mettre au point un programme d’enseignement solide et obligatoire pour tous,
portant sur les fondements pratiques de la religion et de la théologie. En
tenant compte de l’âge des élèves, ce programme cherche à leur donner un
soutien à la foi qui soit aussi une aide dans la vie.
Une
étude sur l’acceptation de l’enseignement de la religion menée au cours de
l’année 2001 par le professeur Bucher de l’Université de Salzbourg à la demande
de la conférence épiscopale d’Allemagne a révélé que l’enseignement de la
religion est très apprécié chez les élèves jusqu’à l’âge de la puberté. Vu la
forte opposition que les jeunes manifestent généralement
à toutes les matières d’enseignements durant les années de leur développement,
cette appréciation dépend surtout des capacités religieuses et pédagogiques du
professeur de motiver toujours davantage les adolescents à s’engager activement
dans leur communauté ou dans une association de jeunes chrétiens. Il est
réconfortant d’observer qu’un nombre élevé de candidats au baccalauréat
choisissent la religion catholique comme matière à présenter à l’examen.
L’enseignement
scolaire n’étant pas orienté seulement à la formation intellectuelle, les
autres formes de pastorale scolaire sont, elles aussi, importantes. Les
écoliers découvrent ainsi qu’ils ne sont pas seulement les destinataires de la
sollicitude pastorale, mais qu’ils peuvent devenir coresponsables de la
pérennité de l’Église dans l’avenir en étant des membres vivants de celle-ci.
En ce sens, le service d’enfant de choeur durant les célébrations
eucharistiques occupe une place privilégiée comme centre de l’action
sacramentelle ecclésiale. Ici l’enseignement scolaire et l’engagement ecclésial
atteignent leur sommet. En raison de la diminution du nombre des prêtres et des
religieux qui prêtent service dans les écoles, la présence quotidienne de
l’Église en milieu scolaire dépendra à l’avenir de la présence d’enseignants de
religion motivés et engagés dans l’Église. On peut présumer que le message de
l’Église continuera d’être apprécié par les jeunes à l’avenir dans le cadre de
l’enseignement, vu l’importance et la forte demande de nos écoles religieuses,
qui jouissent d’une grande popularité et d’un nombre élevé d’inscrits.