P. Paolo Scarafoni, L.C.

Recteur Magnifique de

l’Athénée Pontifical

Regina Apostolorum

" La paroisse est la communauté précise de fidèles (communitas christifidelium) qui est constituée d’une manière stable dans l’Église particulière, et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, sous l’autorité de l’Évêque " (515).

Dans cette définition, c’est la communauté qui est mise en relief, tandis que l’élément territorial, si important qu’il soit, vient en deuxième lieu. L’office du curé est défini comme étant la charge pastorale de la communauté.

L’accent est mis sur la communion ecclésiale avec le diocèse et avec l’Église universelle, vécue concrètement dans la communion paroissiale (529), et en particulier dans la célébration des sacrements, surtout celui de l’Eucharistie.

La paroisse est érigée ou supprimée par l’Évêque diocésain, qui doit agir selon le critère du salut des âmes. Son extension et sa population doivent être telles qu’elles permettent une assistance spirituelle suffisante, une bonne connaissance réciproque et une collaboration entre le curé, les prêtres et les fidèles.

La paroisse a un statut juridique, non pas à la manière d’une association civile qui délibère à la majorité des voix, mais par la volonté et avec le consentement de l’autorité, qui peut suivre les propositions venant de la communauté.

Les paroisses sont territoriales, mais il peut y avoir aussi des paroisses personnelles déterminées par le rite, la langue, la nationalité, ou pour tout autre motif (518).

Le curé exerce l’action, ou le ministère, ou la charge pastorale. Cette mission est un service spirituel. Ce faisant, il est le coopérateur principal de la charge pastorale de l’Évêque, avec la triple fonction d’enseigner, sanctifier et gouverner.

Enseigner : la prédication, la catéchèse, la formation catholique, la diffusion de la foi. Sanctifier : l’Eucharistie, les sacrements, la prière, la liturgie. Gouverner comme pasteur : connaître les fidèles, visiter les familles, les malades, assister les pauvres et les affligés, aider les époux et les parents dans l’accomplissement de leur mission. Les fonctions spécialement confiées au curé sont : le baptême, le mariage, le viatique, les funérailles, les processions, les bénédictions solennelles, la célébration dominicale principale.

Dans chaque paroisse il ne peut y avoir qu’un seul curé, qui est le représentant légal de la paroisse, et qui doit veiller à ce que ses biens soient administrés selon le droit canonique (1281-1288). Le titulaire d’une paroisse doit être une personne physique. L’évêque peut confier une paroisse à un institut religieux, à condition que le curé en soit un prêtre présenté par son Supérieur. Le curé doit être un prêtre de saine doctrine, de mœurs intègres mû par le zèle apostolique, choisi librement par l’évêque, lequel doit avoir la certitude de son idonéité, vérifiée éventuellement au moyen d’un examen. Sa charge a une durée indéterminée, et il doit jouir de la stabilité.

Il existe également la possibilité d’un office paroissial solidaire (pluribus in solidum) (517). La charge pastorale d’une paroisse ou de plusieurs paroisses peut être confiée solidairement à plusieurs prêtres. Ils constituent un groupe sacerdotal avec un exercice pastoral conjoint et solidaire, sous la coordination d’un modérateur. Les fonctions sont réparties entre les membres du groupe selon un ordre bien établi. Il existe aussi des fonctions de suppléance.

Dans les paroisses, on peut instituer un conseil pastoral, qui est un organe discrétionnaire et pas obligatoire, de nature consultative, et dont les statuts doivent être approuvés par l’évêque diocésain. Il doit refléter l’image de la paroisse, avec ses prêtres, ses religieux et ses laïcs, et être composé d’un petit nombre de membres. Il a un caractère permanent, avec cessation par roulement, et il doit jouir d’une certaine continuité.

Le conseil pour les affaires économiques (537) est un organe obligatoire. Il doit répondre aux critères d’efficacité administrative et être composé de fidèles compétents.