Saint Jean de la Croix
(J. Meganck, XIXe siècle)
JEAN DE LA CROIX
DOCTEUR DE L'ÉGLISE
Présentation
Voici pour
la première fois, une traduction française des Oeuvres complètes de Jean de la
Croix conforme à l'édition critique espagnole. Précieux instrument pour le
spirituel et le chercheur.
La
multitude des commentaires témoigne de l'influence du Docteur de l'Église, de
son actualité, de sa modernité. Le nombre des éditions de ses oeuvres en
français dépasse la centaine, mais ces traductions ou bien sont partielles, ou
bien datent, ou bien trop souvent ne sont que des interprétations.
Au cours
du XXe siècle, l'édition critica a fait des progrès décisifs avec un souci
d'authenticité. Cette nouvelle traduction la respecte en tout point.
OEUVRES
COMPLÈTES
selon
l’ediciôn critica espagnole
Nouvelle
traduction par André Bord
Pierre
Téqui, éditeur 82 rue Bonaparte - 75006 Paris
Sculpture
Bernard Saudout
PREFACIO
en langue
espagnole*
*.
Traduction p. 10 à 12.
San
Juan de la Cruz ha disfrutado siempre de una generosa acogida en Francia. En
ningún otro idioma moderno han alcanzado los textos sanjuanistas una difusión
comparable a la conseguida en lengua francesa. Compite en número de ediciones
con las realizadas en la original del autor.
En
francés se han compuesto también buena parte de los estudios fundamentales en
torno al sanjua-nismo. Siguen siendo clásicas y fundamentales las monografías
de J. Baruzi, J. Maritain, Bruno de Jésus Marie, H. Sanson, J. Vilnet, J.
Orcibal, G. Morel y otros muchos muchos. Nadie conoce mejor que A. Bord la
gloriosa histórica de san Juan de la Cruz en Francia y nadie ha contribuido
tanto como él durante los últimos lustros a que se extienda y afiance esa
memoria clectiva.
Le
presencia de san Juan de la Crue en Francia, como en otras naciones y
latitudes, desborda el ámbito de la ciencia y del arte. Se ha proyectado ante
todo en el ámbito de la vida espiritual con una incidencia más difícil de medir
y cuantificar que en la cultura, pero indudablemente más extensa y profunda.
Ha
sido, sobre todo, en el ámbito de la espiritualidad donde el magisterio de
Santa Teresa y San Juan de la Cruz ha tenido una acogida extensa y entusiasta a
lo largo de los siglos en Francia. Los escritos sanjuanistas han subyugado
tanto a las almas sencillas (Thérèse de Lisieux, Élisabeth de la Trinité,
Charles de Foucauld) como a espíritus gigantes y refinados, como M. Blondel,
Bergson, P. Valéry, Rolland-Simon, Bernard Sesé y tantos otros.
La
inmensa mayoría de los lectores han conectado con el Doctor místico a través de
las diferentes versiones publicadas en francés. Se han sucedido en rápida e
ininterrumpida cadencia a partir de la realizada por René Gaultier, aparecida
el 1621 en París. Fue felizmente suplantada en 1641 por la del P. Cyprien de la
Nativité de la Vierge, que se volvió clásica.
En
la época moderna los escritos sanjuanistas han sido sometidos en Francia a un
intenso trabajo de revisión, tanto en la lengua original como en variadas y numerosas
traducciones, tanto completas como parciales. Los intentos de depuración
textual y de traslación correcta en francés han cosechado frutos sazonados.
Ninguna otra lengua disfruta de versiones tan variadas y tan distantes unas de
otras. Frente a las que apuestan por una fidelidad rigurosa a la letra de los
originales, se colocan otras mucho más preocupadas por una interpretación en
lenguaje moderno dentro del respeto al contenido del texto original.
Existe
coincidencia fundamental en el que presentan las ediciones españolas, pero
persisten entre ellas abundantes diferencias de detalle que inciden
necesariamente en la calidad de cualquier traducción. No siempre los
responsables de las versiones han cuidado la selección de las fuentes de mayor
garantía textual. El peligro ha sido especialmente grave en la lectura del Cántico
espiritual. Durante muchos años se ha leído en Francia, casi en exclusiva,
un texto de esta obra notablemente alejado del que escribió Juan de la Cruz.
La
nueva traducción de A. Bord supone en este sentido un paso adelante muy digno
de tenerse en cuenta. Las numerosas y minuciosas investigaciones sanjuanistas
del autor le han permitido comprobar al autor la importancia decisiva de contar
con textos seguros, rigurosamente documentados. Cualquier lectura dudosa
compromete tesis laboriosamente construidas o soluciones dadas por definitivas.
Gracias
al esfuerzo realizado por el ilustre sanjua-nista los nuevos lectores franceses
de san Juan de la Cruz pueden estar seguros de que se les ofrece una versión
depurada y ajustada a los últimos avances de la crítica textual. Los
investigadores del pensamiento sanjuanista agradecerán el empeño puesto en
ofrecer una traducción de plena garantía. La rápida difusión de la misma será
la mejor recompensa al esmerado trabajo de A. Bord y a la calidad tipográfica
de las ediciones Pierre Téqui.
Eulogio
Pacho TERESIANUM
PRÉFACE
en langue
française
Saint Jean
de la Croix a toujours bénéficié d'un généreux accueil en France. En aucune
autre langue moderne les textes sanjuanistes n'ont atteint une diffusion
comparable à celle obtenue en langue française. Elle rivalise en nombre
d'éditions avec celles publiées en langue d'origine de l'auteur.
C'est en
français aussi qu'ont été composées une bonne partie des études fondamentales
concernant le sanjuanisme. Continuent d'être classiques et fondamentales les
monographies de J. Baruzi, J. Maritain, Bruno de Jésus-Marie, H. Sanson, J.
Vilnet, J. Orcibal, G. Morel et de beaucoup d'autres. Personne ne connaît mieux
que A. Bord la glorieuse histoire de saint Jean de la Croix en France et
personne n'a contribué autant que lui au cours des derniers lustres à ce que se
répande et s'affermisse cette mémoire collective.
La
présence de saint Jean de la Croix en France, ainsi qu'en d'autres pays et
latitudes déborde les limites de la science et de l'art. Elle a visé avant tout
le domaine de la vie spirituelle avec une influence plus difficile à mesurer et
à quantifier que pour la culture, mais sans aucun doute plus étendue et plus
profonde.
Ce fut
surtout dans le domaine spirituel que l'enseignement de sainte Thérèse et de
saint Jean de la Croix a eu un accueil vaste et enthousiaste tout au long des
siècles en France. Les écrits sanjuanistes ont subjugué^ aussi bien les âmes
franches (Thérèse de Lisieux, Élisabeth de la Trinité, Charles de Foucauld) que
des esprits supérieurs et subtils, tels M. Blondel, Bergson, P. Valéry,
Rolland-Simon, Bernard Sesé et tant d'autres.
L'immense
majorité des lecteurs ont pris contact avec le Docteur mystique à travers les
différentes traductions publiées en France. Elles se sont succédé à une cadence
rapide et ininterrompue depuis celle réalisée par René Gaultier, parue en 1621
à Paris. Elle fut supplantée avec bonheur en 1641 par celle du P. Cyprien de la
Nativité de la Vierge qui est devenue classique.
À l'époque
moderne les écrits sanjuanistes ont été soumis en France à un intense travail
de révision aussi bien dans la langue d'origine qu'en traductions diverses et
nombreuses, soit complètes, soit partielles. Les tentatives d'épuration
textuelle et de traduction correcte en français ont donné des résultats
appréciables. Aucune autre langue ne dispose de traductions aussi variées et
aussi différentes les unes des autres. À côté de celles qui se proposent une
rigoureuse fidélité à la lettre des originaux, beaucoup d'autres sont plus
préoccupées par une interprétation en langage moderne tout en respectant le
sens du texte original.
Il existe
une coïncidence fondamentale en ce que présentent les éditions espagnoles, mais
subsistent entre elles d'abondantes différences de détail qui influent
nécessairement sur la qualité d'une quelconque traduction. Les responsables des
traductions n'ont pas toujours eu le souci de la sélection des sources offrant
une meilleure garantie textuelle. Le danger a été particulièrement grave dans
la lecture du Cantique spirituel. Pendant de nombreuses années on a lu en
France, presque exclusivement un texte de cette oeuvre notablement allégé par
rapport à celui qu'écrivit Jean de la Croix.
La
nouvelle traduction de A. Bord représente en ce sens un pas en avant fort digne
d'être pris en compte. Les nombreuses et minutieuses investigations
sanjuanistes de l'auteur lui ont permis de mesurer l'importance décisive de
prendre en compte des textes sûrs, rigoureusement documentés. Une lecture
douteuse compromet des thèses laborieusement construites ou des solutions
données pour définitives.
Grâce aux
efforts de l'illustre sanjuaniste les nouveaux lecteurs français de saint Jean
de la Croix peuvent être assurés qu'il leur offre une traduction épurée et
conforme aux ultimes avancées de la critique textuelle. Les chercheurs de la
pensée sanjuaniste lui sauront gré de sa persévérance à offrir une traduction
d'une totale garantie. La rapide diffusion de celle-ci sera la meilleure
récompense du travail très soigné de A. Bord et de la qualité typographique des
éditions Pierre Téqui.
TABLE
DES ILLUSTRATIONS
Le Christ.
Dessin du Christ crucifié réalisé à la plume par Jean de la Croix avant
novembre 1577 au couvent de l'Incarnation d'Avila où il est conservé. Format 57
x 47 mm. Ce dessin fait l'étonnement des spécialistes (Voir René Huyghe, « Le
Christ de Saint JN de la Croix », dans L'Espagne Mystique au XVIe
siècle, (Paris, Arts et métiers graphiques,
1946). Et
inspire les peintres comme : Salvador Dali :
Le Christ
de Jean de la Croix
Le Mont
Carmel, ou Mont de perfection, copie notariée
Le même,
écrit en français
Autographe
de Jean de la Croix: une page des Dits de lumière et d'amour
Signature
de Jean de la Croix
Sculpture
Bernard Saudout
Portrait
de Saint Jean de la Croix (J. Méganck - XIXe siècle)
AU
LECTEUR
En 2026
seront célébrés le centenaire de la reconnaissance de Jean de la Croix comme
Docteur de l'Église Universelle et le troisième centenaire de sa canonisation.
Si son influence spirituelle fut considérable au XVIIe siècle, le XXe a vu un
éclatement de son audience: depuis les positivistes jusqu'aux philosophes
spiritualistes, depuis les poètes jusqu'aux âmes ferventes avides d'absolu1.
Le nombre
des traductions françaises des oeuvres de Jean de la Croix, complètes ou
partielles, dépasse la centaine2; ce qui témoigne de son rayonnement3.
Nombreux
sont ceux qui ont voulu transmettre aux lecteurs français les richesses de son
message exceptionnel : prélats, religieux de tous Ordres, prêtres séculiers,
philosophes, hispanistes, laïcs catholiques ou protestants4.
1
Voir notre Jean de la Croix en France, Beauchesne, 1993.
2 On en
trouve une liste, arrêtée en 1990 dans Jean de la Croix, Oeuvres complètes,
édition du P. Dominique Poirot, Le Cerf, 1990. Mais on en découvre d'autres,
avant et après cette date. Et comme on ne prête qu'aux riches, certaines
bibliothèques classent faussement à Jean de la Croix, les oeuvres du dominicain
Juan de la Cruz, ou d'un Jean de la Croix Français... !
3 Nous ne
parlons pas ici des ouvrages sur Jean de la Croix. Ils sont légion.
4
Rappelons que la première traduction fut faite à Bordeaux par des prêtres
séculiers dans les années 1610, et les premières traductions publiées, par un
laïc, René Gaultier, dans les années 1620.
Pourquoi
donc une nouvelle traduction ? Une longue fréquentation de ces éditions montre
que la plupart sont des adaptations, des interprétations plus que des
traductions5. Même des publications qui se veulent fidèles comme celles de
Bordeaux ou du P. Cyprien, s'écartent parfois de l'espagnol6. Un souci
d'authenticité se manifeste avec les traductions de Bernard Sesé ou de François
Bonfils, mais elles sont partielles.
5
L'Avertissement de la traduction du P. Maillard (1694), grâce à laquelle le
message de Jean de la Croix va survivre au XVIIIe siècle, ne s'en cache pas :
«... Quant à l'obscurité de ces ouvrages, on l'a diminuée et éclaircie autant
qu'il a été possible, en coupant & en développant les périodes trop
longues. en adoucissant les propositions un peu dures, en tempérant celles qui
sont trop subtiles & trop métaphysiques, en expliquant tout au long celles
que la brièveté... On a évité les redites. »
6
L'excellent Cyprien traduit (1NO 13,3) de tal manera, que queda impuesta el
alma, reformada y emprensada segûn la concupiscencia y apetito... par: « l'âme
va se composant, réformant et mortifiant ». Cette transposition du passif à
l'actif fausse le sens.
Nous ne
voulons pas minimiser le mérite des travaux passés ; nous comprenons
l'intention d'un pasteur de mettre à la portée d'un plus grand nombre le trésor
du Docteur ; mais nous pensons que s'il lui appartient dans ses propos de
commenter, expliquer, adapter le texte à son auditoire, il ne lui appartient
pas de le modifier7. Nous n'avons pas à rabaisser Jean de la Croix vers les
lecteurs, mais essayer de les élever vers lui.
7Nous
admirons des formules très belles, tel « le miroir de ses eaux argentées »,
mais le « miroir » n'est pas chez Jean de la Croix.
Grâce au
travail persévérant et minutieux des carmes déchaussés espagnols, en
particulier du P. Eulogio Pacho, l'ediciôn critica a fait au cours du XXe
siècle des progrès décisifs qui aboutissent à un texte quasi définitif, doublé
de précieuses Concordancias. Voulant faciliter le travail de ceux qui ne se
contentent pas du mouvement général du message, mais qui veulent l'approfondir
en ses moindres détails, notre règle sera la stricte fidélité au texte des
Obras en la B. A. C.
Nous
suivons la même ordonnance des oeuvres. Nous adoptons la numérotation des §,
des lettres, poésies, maximes, etc. Nous respectons autant que possible le
style de l'auteur. Sans nous asservir au mot à mot, nous essayons de conserver
dans la phrase le même ordre qui traduit le cheminement de la pensée : le début
par exemple met en relief ce qui veut être important. Les inversions, nous en
trouvons bien chez les Français, de La Fontaine à Valéry.
Souvent
Jean de la Croix s'exprime en de longues périodes, ponctuées seulement de
virgules ou de points-virgules. C'est le débordement d'une intelligence et d'un
coeur, d'une âme qui vit intensément. Il faut se laisser porter sans la briser
par cette vague déferlante qui n'en finit pas de s'épancher (avec ses
parenthèses et ses incises comme une pensée trop riche pour la plume) en
parfaite maîtrise et qui réclame d'être relue, en esprit de prière ; Jean de la
Croix le dit. On ne l'aborde pas comme un roman.
Parfois au
contraire la phrase est d'une concision énigmatique. Mais la traduction n'a pas
à expliquer, ni à commenter, c'est le rôle des notes. De même qu'elle n'a pas à
supprimer des mots qui lui paraissent inutiles, elle n'a pas à en ajouter qui
lui semblent nécessaires.
L'éventail
du vocabulaire est très ouvert; mais à côté de cette richesse, souvent le style
est dépouillé, abrupt, avec des mots passe-partout: cosa, haber, hacer; Jean de
la Croix ne fait pas de littérature, il laisse parler son coeur qui déborde
d'amour et de culture, simplement.
Nous
tâchons de ne pas tomber dans la tentation de tout lecteur qui ayant assimilé
le sens, le fait sien, et le traduit non comme il a été écrit, mais comme il
l'exprimerait lui-même8. C'est ainsi qu'il arrive que la phrase espagnole soit
meilleure que la française qui la traduit ; et parfois la prose de Jean de la
Croix s'accorde mieux avec le français actuel, plus libre, qu'avec le style
classique. De toute façon je n'ai pas à traduire ce que d'après moi, il aurait
dû dire, mais ce qu'il a dit et autant que possible comme il l'a dit9.
Ce qui
interpelle et séduit le penseur, c'est la doctrine dont l'unité est
remarquable, c'est une psychologie qui dévoile sans indulgence les tréfonds de
l'âme. Ce qui implique des termes techniques incontournables : substance et
accidents, fantaisie, passions, entendement, puissances et sens, fruition, sens
de l'âme, vertus théologales, puissance obédientielle, gloire, sagesse, actif,
passif, naturel, surnaturel, et le même mot a parfois chez lui plusieurs
significations, piège pour le traducteur non averti. Ces termes viennent d'une
longue tradition culturelle néoplatonicienne et chrétienne, du thomisme
souvent, mais de façon souple de façon à constituer une pensée très
personnelle. De brèves notes éviteront les contresens.
8 Ou même,
toujours à son insu, la tendance à dire autrement, en inversant les termes
d'une énumération par exemple.
9 D'autant
que dans ce domaine, notre langue s'est plutôt appauvrie. Si nous ne pouvons
garder certains termes du XVIIe siècle français qui sont désuets, nous gardons
« énamourer » qui est clair et que nous trouvons avec bien d'autres comme «
abyssal » dans le Littré, .
Ou
même : en vida la has trocado. las ha trocado.
D'ailleurs
le lecteur ne peut tout comprendre et goûter à la première lecture ; une
fréquentation assidue va de découverte en découverte. Il faut savoir se mettre
à son École. Peut-être n'est-il pas à la portée de tous. Qu'on lise alors l'une
de ses disciples, les Thérèse, toutes deux Docteur de l'Église.
Mais
n'exagérons rien. Jean de la Croix ne s'adresse pas spécialement à des
théologiens, il parle, il écrit non en latin, mais en espagnol, en particulier
pour des religieuses dont beaucoup n'avaient pas un haut niveau intellectuel,
pour des laïques même. Ces âmes données avaient soif du Dieu vivant ce qui leur
permettait de dépasser les difficultés conceptuelles et de se nourrir des paroles
du Maître. D'ailleurs Jean de la Croix se met à la portée de son auditoire, de
ses lecteurs. Il procède par approches successives, reprenant ses explications
autrement, avec des comparaisons et un vocabulaire très concret, parfois cru,
qu'il faut éviter de traduire par des expressions abstraites. Et pourquoi ne
pas garder la saveur de l'expression : « plongé jusqu'aux yeux », ou sa force:
« Écriture divine » ?
Il écrit
au fil de la plume. Qu'importent les menues négligences, ses manies. Il passe
allègrement du latin à l'espagnol, du passé au présent, du pluriel au
singulier, du masculin au féminin10... Il se moque des digressions, des
pléonasmes, des répétitions, il les affectionne même, en jouant sur les mots,
sur les sonorités : dice... diciendo, fréquent ; ou même : Que por eso dice san
Pablo... estas palabras, diciendo (C 39...), au point de gêner le traducteur
obligé d'user de synonymes. En tout cela nous gardons fidélité au texte.
10 Le
chapitre général convoqué à Madrid par le P. Nicolas de Jésus-Maria (Doria)
pour le 13 aout 1586.
Mais nous
ne traduisons pas toute l' ediciôn critica. Nous ne retraçons pas sa vie, nous
ne reproduisons pas l'abondant appareil critique, nous ne répétons pas
plusieurs fois le même texte, nous ne rapportons pas une bibliographie
surabondante et toujours dépassée. Nous ne traduisons pas les Dictâmenes del P.
Eliseo de los Mârtires dont l'authenticité sanjua-niste est plus que douteuse.
Un
chercheur ne peut se dispenser de l'ediciôn cri-tica. Notre traduction en facilitera
l'accès aux Français en leur évitant les écueils des précédentes :
interprétations approximatives et besogne fastidieuse pour trouver les
correspondances entre la traduction et l' ediciôn critica ou les Concordancias.
Au fond
notre originalité est de ne pas en avoir. Nous ne cherchons pas à faire oeuvre
personnelle, à faire une belle oeuvre. Nous traduisons les textes de Jean de la
Croix.
Certainement
quelque erreur, quelque coquille nous aura échappé qui réclamera correction, à
condition de se rapprocher davantage du texte espagnol, et non pas de s'en
éloigner.
BRÈVE
CHRONOLOGIE SANJUANISTE
1542 :
Naissance à Fontiveros [fontaine de Tibère] (province d'Avila) Vieille
Castille, de Juan de Yepes, troisième fils d'une famille noble, pauvre et
besogneuse (LE 24 juin?).
1548 : La
mère, veuve, ayant perdu le second de ses fils, va s'installer à Arévalo, puis
1551: à
Medina del Campo.
1559-63 :
Jean travaille à l'hôpital de la Conception et fait en même temps ses humanités
chez les Jésuites.
1563 : À
21 ans, alors que le directeur de l'hôpital lui offre la fonction d'aumônier,
Jean entre chez les carmes de Medina et prend le nom de Jean de Saint-Mathias.
1564-68 :
Étudiant à l'Université de Salamanque, alors la première d'Europe.
1567 :
Ordonné prêtre à Salamanque, envisage d'entrer chez les chartreux. À l'occasion
de sa première messe à Medina, rencontre Thérèse d'Avila qui a 27 ans de plus
que lui. Elle lui propose de réformer les carmes, comme elle réforme les
carmélites.
1568 : Le
28 novembre, commence la réforme à Duruelo. Maître des novices. Prend le nom de
Jean de la Croix, et les réformés deviennent carmes déchaussés ou déchaux.
1570 :
Continue la réforme à Mancera. Le 25 janvier assiste à la fondation d'Alba de
Tormès par Thérèse.
1571 : En
avril, est Recteur d'Alcalâ, premier collège déchaux.
1572-77 :
Appelé par Thérèse comme confesseur et Vicaire du monastère de l'Incarnation
d'Avila.
1574 : 19
mars, va à la fondation de Ségovie par Thérèse.
1576 : Le
9 septembre, assiste au premier chapitre d'Almodovar.
1577 : Le
2 décembre, est enlevé, transporté à Tolède, tenu prisonnier par les carmes non
réformés, dans un placard infect. Là, entre la vie et la mort, il atteint les
sommets de l'union à Dieu et compose des poèmes mystiques dont 31 couplets du
Cantique spirituel.
1578 : Au
bout de neuf mois, dans l'octave de l'Assomption, s'évade de nuit, à l'aide
d'une corde improvisée, un peu trop courte, par un à-pic impressionnant
au-dessus du Tage.
Assiste au
chapitre d'Almodovar.
En
octobre, est nommé Vicaire du Calvario (Jaén).
1579 : Le
14 juin, fonde le collège de Baeza. Est son premier Recteur.
1580 : Le
22 juin, Grégoire XIII autorise la fondation d'une province indépendante de
déchaussés.
1581 : En
mars, assiste au chapitre d'Alcalâ. Est nommé troisième définiteur jusqu'au
chapitre de 1583.
En
novembre, de Baeza se rend en Avila pour préparer avec Thérèse la fondation de
Grenade.
1582 : Le
20 janvier inaugure la fondation des carmélites de Grenade avec Anne de Jésus.
À la fin
de janvier, commence son premier priorat de Grenade. C'est dans cette ville,
son écritoire, qu'il va écrire la plus grande partie de son oeuvre. Thérèse
meurt le 4 octobre.
1583 : En
mai, assiste au chapitre d'Almodovar. Est réélu Prieur de Grenade.
1585 : Le
17 février, fonde le couvent des carmélites à Mâlaga.
En mai,
assiste au chapitre de Lisbonne. Est élu définiteur.
En
octobre, assiste au chapitre de Pastrana. Est élu Vicaire provincial
d'Andalousie. N'est plus prieur de Grenade, mais continue d'y résider.
1586 : Le
18 mai, fonde le couvent des frères à Cordoba.
En août,
avec quelques religieuses de Grenade, va fonder le couvent de Madrid. Où il
assiste à un définitoire.
Le 12
octobre, fonde le couvent des frères de Manchuela (Jaén).
Le 18
décembre, fonde le couvent des frères de Caravaca (Murcia).
1587 : En
avril, assiste au chapitre de Valladolid. Ses fonctions de Définiteur et de
Vicaire provincial en Andalousie cessent. Est nommé pour la troisième fois
Prieur de Grenade.
1588 : En
juin, assiste au premier chapitre général à Madrid. Est élu premier Définiteur
général, troisième conseiller de la Consulta et supérieur de la Maison
généraliste de Ségovie.
1590 : En
juin, assiste au second chapitre général de Madrid.
1591 : En
juin, assiste au troisième chapitre général de Madrid. Comme Anne de Jésus, il
s'oppose au provincial, Nicolas Doria, qui veut modifier les constitutions
thérésiennes.
Le 10 août
est relégué comme simple moine à la Penuela (Jaén).
Tous ces
déplacements, des milliers de kilomètres, se font à pied ou à dos d'âne.
Le 14
décembre, meurt à Ubeda, à minuit, à 49 ans.
1593 : À
la demande de Ana de Penalosa, son corps est transféré d'Ubeda à Ségovie.
1675 : Le
25 janvier, il est béatifié par Clément X.
1726 : Le
27 décembre, il est canonisé par Benoît XIII.
1926 : Le
24 août, il est déclaré Docteur de l'Église universelle par Pie XI.
1927 : Le
11 octobre, son corps incorrompu, est placé dans son sépulcre actuel à Ségovie.
La
première édition de ses oeuvres en espagnol est de 1618.
Les
premières traductions françaises commencent en 1610, puis 1621... puis 1641...
Elles dépassent aujourd'hui la centaine.
Nous
signalons des Vies de Jean de la Croix dans la bibliographie à BRUNO,
CRISÔGONO, RICHARD
P.
HARDY, SESÉ.
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
L'oeuvre écrite de Jean de la Croix présente
une riche variété en des genres littéraires différents que l'on peut cependant
classer en deux groupes: les poésies, la prose.
Dans les
poésies, Jean de la Croix n'a pas d'intention. Ce trésor qu'il porte en lui,
cette union d'amour avec Dieu si étroite qu'il peut dire après saint Paul : «
Je vis, mais non pas moi; il vit vraiment en moi le Christ », ce bonheur
ineffable a besoin de s'extérioriser. Outre que la poésie est toujours
première, seule, par ses rythmes, ses sonorités, ses symboles, elle parvient à
suggérer quelque chose de cette expérience qui ne peut se dire, car elle est
au-delà du conceptuel. C'est un jaillissement spontané, irrépressible, une joie
qui se chante soit sur des airs connus, soit par la propre musique de ses vers.
Le poème n'est pas adéquat à l'expérience, il propose seulement une direction,
il est une invite à deviner, si l'on peut.
La prose
sanjuaniste au contraire a un but pédagogique. L'Amour a besoin de se donner.
Le mystique chante ses vers à ses frères, à ses soeurs dans le Christ, aux
religieuses d'abord. Elles sont transportées, elles veulent en savoir
davantage. D'où les commentaires qu'elles réclament. Ou bien le maître
spirituel envoie une lettre à tel couvent, à tel frère, à telle soeur; ou une
maxime bien frappée que l'on conserve pieusement; ou encore le futur Docteur
fait part de sa science à des religieux attentifs.
Entre
l'expérience et les poèmes, il y a déperdition. Entre le poème et son
commentaire, nouvelle déperdition. Mais Jean de la Croix alors s'adresse à nous
au niveau qu'est le nôtre et invite à nous élever et à le rejoindre au sein de
la Trinité.
Le but de
Jean de la Croix est simple et unique: conduire les âmes généreuses à l'union
étroite avec Dieu. C'est la finalité de tout homme rendue possible par le
baptême grâce à l'Incarnation et à la Rédemption du Christ. Il écrit en
particulier pour ceux qui après avoir tout quitté pour Dieu sont arrêtés en
chemin, car ils ne parviennent pas à l'heureuse aventure, la mutation de la
contemplation. Ils ont trop compté sur eux, pas assez sur Dieu. Pour les
spirituels, Jean de la Croix est le guide des hauteurs.
Mais son
extraordinaire richesse de dons : mystique, philosophe, théologien, fin
psychologue de grande expérience, poète, écrivain, dessinateur, interpelle en
fait un public beaucoup plus vaste. Il est universel, le nombre des éditions et
des études prouve son actualité. Cependant on ne peut vraiment le comprendre
que de l'intérieur, avec une expérience religieuse. Son oeuvre n'est pas une
construction intellectuelle, c'est une doctrine spirituelle, pratique. Elle
réclame une longue fréquentation. Que de contresens chez ceux qui s'en tiennent
à quelques passages ! Tel est séduit par le nada (indice de fréquence, 373) et
qui oublie le todo (if: 2774). Ses disciples qui cheminent vers Dieu sont
d'abord des commençants qui méditent, puis des progressants qui contemplent, et
enfin des parfaits qui jouissent de l'union à Dieu.
Cette
doctrine suppose une anthropologie. L'âme comporte le sens et l' esprit.
Le sens se
partage en deux: l'extérieur et l'intérieur. Les cinq sens corporels externes
sont connus : vue, ouïe, toucher, goût, odorat. Les deux sens corporels
internes sont: la fantaisie qui est le dépôt ou réceptacle des cinq sens
externes (VFB 3,69); et l'imaginative qui compose ces données en figures,
formes ou fantasmes (3MC 13, 7)11. Une fois seulement Jean de la Croix ajoute
comme sens corporel interne une mémoire sensitive (CSB 18,7) 12.
11 En M 2
44, il dit fantaisie au lieu de imaginative et en (3MC 13,1), imaginative pour
fantaisie.
12 En M 3
14 1, il précise mémoire spirituelle, il y en a donc une autre. C'est la
mémoire sensitive qui a son siège dans le cerveau (3MC 2,5).
L'esprit
comporte trois puissances13: entendement, mémoire, volonté. Ces puissances
s'enracinent dans la substance où le sens commun de l'âme est capable de
recevoir et d'archiver les grandeurs de Dieu (VFB 3,69). À la volonté se
rattachent deux puissances : l'irascible et le concupiscible ou appétits (1NO
13,3) ; et quatre passions de l'âme ou affections de la volonté: joie, douleur,
espoir, crainte. Mais passions et appétits appartiennent à la partie sensitive
(CSB 28,4).
13
Rarement Jean de la Croix emploie sens au lieu de puissance (3MC 15). Très
généralement les puissances agissent, les sens reçoivent. Il y a donc des
puissances sensitives et des puissances spirituelles, des sens sensitifs et des
sens spirituels.
De même
que concupiscible et irascible, quand ils sont désordonnés sombrent dans la
concupiscence, les puissances de l'esprit bien ordonnées, c'est-à-dire
orientées vers Dieu et guidées par lui, forment la raison.
Tout ceci
appartient à la nature humaine, mais au baptême l'âme reçoit un organisme
surnaturel qui va lui permettre de partager la vie de Dieu et qui comporte les
dons de l'Esprit Saint dont Jean de la Croix parle peu (CSB 26,3) et les vertus
théologales, foi, espérance, charité, qui permettent l'union divine et de
capter la grâce dans le sens commun de l'âme.
Les
progrès spirituels sont entravés par trois ennemis: chair, monde, démon.
Jean de la
Croix articule ces données en une architecture spirituelle disséminée dans son
oeuvre, mais d'une constante unité doctrinale.
Personnes
de la Trinité
Père
Fils
Esprit
Saint
Fruits de
l'union
Gloire
Sagesse
Amour
Vertus
théologales
Espérance
Foi
Charité
Puissances
de l'esprit
Mémoire
Entendement
Volonté
Voeux de
religion
Pauvreté
Obéissance
Chasteté
Ennemis de
l'âme
Monde
Démon
Chair
Ces
triades, Jean de la Croix ne les a pas inventées. Elles appartiennent à la
tradition chrétienne, mais il a le mérite de les avoir rassemblées, ordonnées,
exploitées spirituellement. La division tripartite de l'âme est d'inspiration
augustinienne. Puisque Dieu est trine, puisque l'âme est image de Dieu, l'âme
est trine. Et Augustin fait correspondre chaque puissance de l'âme à une
Personne : la mémoire au Père, l'intelligence au Fils, la volonté à l'Esprit
Saint.
On peut
lire cette structure selon les lignes horizontales : les trois personnes de la
Trinité divine (L 1,15), les trois fruits de l'union de l'âme avec Dieu,
préludes du Ciel (CSB 19,4 ; 26,5), les trois vertus théologales, les trois
puissances de l'esprit, les trois voeux des religieux, les trois ennemis de
l'âme. Il y a d'ailleurs une solidarité étroite à l'intérieur de chaque triade:
les vertus théologales entre elles, les puissances de l'esprit entre elles, les
ennemis entre eux... (S 2,24 8 ; S 3,11).
La
structure peut se lire aussi verticalement. La première colonne est la plus
originale. Si en ce qui concerne la mémoire, Jean de la Croix est augustinien,
il est vraiment unique lorsqu'il greffe l'espérance théologale sur la
mémoire14. Avec le voeu de pauvreté, l'espérance théologale permet de lutter
contre le monde - spécialement le monde intérieur que sont les souvenirs -, en
tant qu'il est mauvais. Par ses propres ressources, la mémoire ne peut s'unir à
Dieu, elle ne le peut que grâce à l'espérance théologale. L'espérance
théologale n'est pas l'espoir passion15. L'espoir en une dimension horizontale
est orienté vers l'avenir; l'espérance, en une dimension verticale, vers Dieu
éternel. Ce n'est pas la notion de temporalité qui lie mémoire et espérance,
mais la notion de non possession, de pauvreté. Plus la mémoire se dépossède,
plus elle a d'espérance, et plus elle devient riche de la gloire divine. Non la
gloire au sens grec (doxa) ou latin (gloria) de renommée, mais au sens hébreu
(kâbôd), de valeur intrinsèque de l'être16. D'ailleurs, Jean de la Croix
n'ignore pas l'autre sens du mot gloire.
14 Peut-être trouve-t-on chez saint Bernard
un possible antécédent. Voir notre Mémoire et espérance chez Jean de la Croix,
Beauchesne p. 235.
15 Nous
traduisons esperanza, par espoir pour la passion, et par espérance pour la
vertu théologale.
16 Voir
notre Mémoire et Espérance, p. 252-255.
La seconde
colonne montre la foi greffée sur l'entendement. L'entendement saisit la
formule dogmatique, la foi s'en sert comme tremplin pour pénétrer en Dieu. Avec
le voeu d'obéissance, la foi permet à l'âme de lutter contre le démon et de
recevoir la Sagesse divine (S 1 ; 1NO 14,4 ; 2NO 21,3) 17.
17
Pascal caractérise le troisième ordre, surnaturel, comme celui de la charité,
mais aussi comme celui de la sagesse (fr. 308).
La
troisième colonne montre la charité, vertu théologale, greffée sur la volonté.
Avec le voeu de chasteté, elle permet la victoire sur la chair en tant qu'elle
se rebelle contre l'esprit. Elle permet de boire le véritable Amour, celui qui
vient de Dieu, celui qui est Dieu (S 3,11 ; 2NO 21,10).
L'architecture
peut paraître artificielle18, Jean de la Croix l'exploite avec bonheur.
9
Baruzi, S. J. de la C. et le problème de l'exp. myst., p. 457, 564 ;
Sanson, op. cit., p. 158.
Cette
forte doctrine s'exprime en une variété d'une grande richesse. D'abord des
poésies. L'union d'amour avec le Dieu vivant est en soi ineffable, au-delà de
tout concept. Il n'est que la poésie avec ses symboles, sa musique, pour la
suggérer. Mais les disciples transportés réclament davantage. Alors ce sont des
maximes bien frappées, des traités, des commentaires, des avis, des lettres,
des croquis, des dessins.
Notre
intention étant surtout de traduire les écrits de Jean de la Croix, nous
réduisons l'appareil critique à ce qui est nécessaire pour la compréhension du
texte. Outre l'ediciôn critica et les Concordancias, le chercheur devra
consulter : Eulogio Pacho, Initiation à Saint Jean de la Croix (traduit par
Pierre Sérouet).
ESSAI
SUR LA CHRONOLOGIE DES ÉCRITS19
19 D'après Eulogio Pacho, ocd, Initiation à
Saint Jean de la Croix, traduit par Pierre Sérouet, Paris, Cerf, 1991.
À Medina
del Campo, puis à Salamanque, Jean s'est exercé à l'écriture, prose et vers,
car il en maîtrise parfaitement la technique.
1572-1577,
AVILA. Les joutes poétiques sont prisées par Thérèse. Datent de cette époque
des poèmes :
J'entrai
je ne sus où (9)
Je vis
sans vivre en moi (1)
À la suite
d'un ravissement d'amour (7)
1577-1578,
dans le cachot de TOLÈDE :
31
premières strophes du Cantique spirituel
Les
romances (3, 1 à 9)
Je connais
bien la source (2)
Superfumina
Babylonis (4)
1578-1582,
ANDALOUSIE.
Avis
Dits de
lumière et d'amour
Précautions
Mont de
perfection
Ajout au
Cantique (1580-1584)
Commence
la Montée (qui s'éloigne du poème et ne sera jamais terminée)
1582-1587,
GRENADE (que l'on désigne parfois comme l'écritoire de Jean)
Commentaire
du Cantico (1584) qui comporte alors 39 couplets.
Reprise de
la Montée (1581-1585)
Commentaire
de la Nuit (1583-1585), qui ne sera jamais terminé (6).
Pour Ana
de Penalosa composition et commentaire de
la Vive
Flamme (1585-1586)
Poème Sans
appui et pourtant appuyé (8)
Refonte du
Cantique spirituel, poème et commentaire
(1585-1586)
Poèmes :
Le pastoureau (10) et Pour toute ta beauté (11) (1584-1586)
1591
Reprise de la Vive Flamme (12) Les Lettres que nous possédons datent des dix
dernières années: 1581-1591.
PROPOSITION
POUR UN ORDRE DES LECTURES
Comme tous
les grands du passé on peut trouver Jean de la Croix très lointain ou très
proche car il s'adresse au mystique qui sommeille en chacun de nous.
Celui qui
aborde les oeuvres de Jean de la Croix devra d'abord avoir une vue globale et
essentielle; et pour cela lire les Prologues de la Montée, du Cantique et de la
Vive Flamme.
Il pourra
ensuite apprécier les Lettres, les Romances dans les Poésies (3, 1 à 9) et les
Dits de lumière et d'amour.
La Vive
Flamme le transportera au sommet de l'union d'amour; le Cantique retrace
l'évolution de l'âme fidèle.
La Nuit
parle surtout des purifications en vue de l'amour et du passage décisif à la
contemplation. La Montée montre la nécessité de la mortification et du
détachement, avec des analyses qui séduiront le philosophe.
Les autres
écrits révèlent d'autres aspects, car cette oeuvre est une mine aux trésors
inépuisables que l'on ne découvre que progressivement. Sa richesse est telle
qu'on peut s'intéresser à nombre d'aspects captivants : son art, sa poésie, sa
doctrine, sa pédagogie...; ils ne doivent pas faire oublier le but principal et
même unique: Jean de la Croix s'adresse à ceux, à quelque niveau qu'ils se
trouvent, qui ont faim et soif de Dieu afin de les conduire à l'union avec le
Dieu d'amour. Avec une sincérité absolue, il ne leur cache pas que le chemin
est rude et ne souffre ni accommodement, ni compromis, mais leur propose son
aide hautement autorisée. Son message est éternel. L'accompagnement d'un
spécialiste, d'un carme par exemple, semble nécessaire.
TABLE
DES SIGLES
ÉCRITURE
DIVINE
Jean de la
Croix cite l'Écriture divine d'après la Vulgate et souvent de mémoire assez
librement en vue d'un message spirituel. Nous traduisons les citations
sanjuaniste et non la Vulgate. Il appelle 1er et 2e livres des Rois nos Ier et
2e livres de Samuel, et 3e et 4e livres des Rois nos 1er et 2e livres des Rois.
Ac
Actes des
Apôtres
Ap
Apocalypse
Ba
Livre de
Baruch
2Ch
2e livre
des Chroniques (= II Paralipomènes)
1Co
1ère
épître aux Corinthiens
2Co
2e épître
aux Corinthiens
Col
Épître aux
Colossiens
Ct
Cantique
des Cantiques
Dn
Livre de
Daniel
Dt
Deutéronome
Eccl
L'Ecclésiaste
(= Qohélet)
Eccli
L'Ecclésiatique
(= Le Siracide)
Ep
Épître aux
Éphésiens
Est
Livre
d'Esther
Ex
Exode
Ez
Livre
d'Ézéchiel
Ga
Épître aux
Galates
Gn
Genèse
Ha
Livre
d'Habacuc
He
Épître aux
Hébreux
Is
Livre
d'Isaïe
Jb
Livre de
Job
Jc
Épître de
saint Jacques
Jdt
Livre de
Judith
Jg
Livre des
Juges
Jn
Évangile
selon saint Jean
1Jn
1ère épître
de saint Jean
Jon
Livre
de Jonas
Jos
Livre
de Josué
Jr
Livre de
Jérémie
Lc
Évangile
selon saint Luc
Lm
Lamentations
de Jérémie
Lv
Lévitique
2M
2e livre
des Maccabées
Mc
Évangile
selon saint Marc
Mi
Livre de
Michée
Mt
Évangile
selon saint Matthieu
Na
Nahum
Nb
Livre des
Nombres
Os
Livre
d'Osée
1P
1ère
épître de saint Pierre
2P
2e épître
de saint Pierre
Ph
Épître aux
Philipiens
Pr Livre
des Proverbes
Ps Livre
des Psaumes
1R 1er
livre des Rois
2R 2e
livre des Rois
Rm Épître
aux Romains
Rt
Livre de Ruth
Sg Livre
de la Sagesse
1Sm 1er
livre de Samuel
2Sm 2e
livre de Samuel
So
Sophonie
Tb Livre
de Tobie
1Th 1ère
épître aux Thessaloniciens
1Tm 1ère
épître à Timothée
OEUVRES
DE JEAN DE LA CROIX
M 3 13
8 Montée du Mont Carmel, livre 3, chapitre 13, § 8.
N 2 16
7 Nuit obscure, Livre 2, chapitre 16, § 7.
C 30
3 Cantique spirituel B, couplet 30, § 3.
VF 4
10 Vive flamme d'amour B, couplet 4, § 10.
L Lettres
D Dits de
lumière et d'amour
Po Poésies
Pr
Précaution
A Avis
Nota : En
italiques, particulièrement pour le latin, les oe et les oe liés ont une
différence typographique imperceptible.
INTRODUCTION
AUX LETTRES
On ne sait
combien Jean de la Croix a écrit de lettres, un grand nombre. Elles ont été
brûlées par crainte de la persécution, ou perdues par négligence; toutes ou
presque. Nous n'en avons aucune à sa mère ou à son frère; aucune à Thérèse
d'Avila. Les trente-trois, entières ou fragmentaires, qui ont été authentifiées
montrent un Jean de la Croix à l'unisson de ses grands traités, et pourtant
différent.
À
l'unisson, car c'est la même doctrine monnayée à l'occasion des besoins de
chacun, de chacune, ou d'un couvent, pour stimuler en vue de l'union d'amour
avec Dieu. Que l'on ne confonde pas sentiment et amour (Lettre 13) ; que Dieu
«....nous rende tout à fait vides, afin que de la sorte Il nous remplisse de
ses dons » (15). Dieu «....dont le seul langage qu'il entende est le silencieux
amour » (8). Le renoncement est la condition de l'amour «..car le coeur qui est
à quelqu'un, comment peut-il être tout à un autre ? » (17).
Mais nous
découvrons en ces lettres un Jean de la Croix différent. «....on s'attendait de
voir un auteur et on trouve un homme. » 1 Alors que dans ses oeuvres il parle
très rarement de lui (2MC 29,4), (1NO 3,2), dans la correspondance, c'est un
épanchement personnel: il fait allusion à son emprisonnement (1), à un de ses
voyages, il dit qu'il a cueilli des pois, qu'il va les battre (28). Il se
confie sans s'étendre: « J'ai appris cela, filles » (8) ; il est dépaysé (1),
il a été souffrant, il va mieux (19), à nouveau il a besoin du secours de la
médecine, il a de la fièvre (33).
1 Pascal,
pensée 675 (Lafuma).
La palette
est variée. Lettres d'un supérieur pour le bien spirituel et temporel de
l'Ordre, alliant autorité et délicatesse, vie intérieure et sens pratique
doublé d'une grande expérience des âmes mais aussi des choses et des affaires.
Et puisque Thérèse l'a désigné comme le maître spirituel de la Réforme, lettres
de direction alliant exigence et compréhension.
Ce qui
domine dans ces lettres, c'est la douceur affectueuse. Elles débordent de la
tendresse des grands mystiques, et du Christ lui-même, et d'autant plus
profonde qu'elle est plus pure et qu'elle est la tendresse même de Dieu.
Détaché de tout, il les aime tous et toutes en Dieu avec une délicatesse
extrême. Il tutoie les autres Pères carmes, mais il vouvoie les carmélites ou
les personnes du monde et même les religieux qui ne sont pas prêtres. Il se
fait compatissant:
« Faites
attention à votre santé, ne manquez pas l'oraison chaque fois que vous pourrez
la faire » (28).
Les
dernières lettres sont comme un testament spirituel. Rejeté, sans fonction,
dans la solitude, on le sent proche du Face-à-face : « Le Seigneur.... qu'Il
lui plaise de me disposer pour qu'il me prenne avec Lui » (33). Et son amour de
Dieu s'épanche en termes sublimes: Dieu « nous aime pour que nous l'aimions,
grâce à l'amour qu'il a pour nous » (31) ; « Notre grand Dieu humilié et
crucifié » (26). « Là où il n'y a pas d'amour, mettez de l'amour et vous
recueillerez de l'amour » (27).
Il indique
les dates de façons différentes ; nous essayons de garder cette variété.
Lettres
1. À la M.
Catherine de Jésus2
2 Catherine de Jésus, originaire de Valderas
(Léon), fit profession à Valladolid en 1572. En 1580, elle est envoyée à
Palencia ; c'est là que le P. Jean lui adresse cette lettre. La M. Thérèse, en
janvier 1582, prend avec d'autres religieuses soeur Catherine pour aller fonder
à Burgos. Aux premières élections, le 21 avril 1582, Catherine est élue
sous-prieure. Plus tard elle passa au carmel de Soria où elle mourut.
Jésus soit en votre âme, ma fille Catherine.
Quoique j'ignore où vous êtes, je veux vous écrire ces lignes, confiant que
notre Mère3 vous les fera parvenir, si vous n'êtes pas avec elle. Et s'il en
est ainsi et qu'elle ne soit pas avec vous, consolez-vous avec moi, qui suis
plus exilé et seul par ici ; car depuis que m'avala cette baleine4 et qu'elle
me vomit en ce port étranger5, jamais plus je n'ai eu la faveur de la voir, ni
les saints de là-bas6. Dieu le fit bien, car après tout l'abandon est une lime,
et souffrir des ténèbres mène à une plus grande lumière. Plaise à Dieu que nous
ne marchions pas en elles. Oh ! que de choses je voudrais vous dire ! Mais je
vous écris très à l'aveuglette, ne pensant pas que vous deviez recevoir cette
lettre. Pour cette raison, je m'arrête sans achever. Recommandez-moi à Dieu. Et
je ne veux pas vous en dire plus long pour ce qui en est d'ici, car je n'en ai
pas envie. - De Baeza et le 6 juillet 1581. Votre serviteur en Christ, Fr. J.
de la f Adresse : C'est pour la soeur Catherine de Jésus, carmélite déchaussée,
où elle se trouvera.
3 Thérèse
d'Avila.
4 Allusion
à son emprisonnement à Tolède, nov. 1577-août 1578.
5 Par
rapport à la Castille, Baeza en Andalousie est un port étranger.
6 Il
devait revoir Thérèse à Avila le 28 nov. 1581, et pour la dernière fois.
2. À Maria
de Soto, religieuse béate (autographe)
Jhs
[Jésus] soit en votre âme, ma fille en Christ. Vous m'avez fait une grande
charité en m'écrivant et je voudrais bien réaliser ce que vous me dites dans votre
lettre et vous donner grand contentement, à vous et à vos soeurs. Mais comme
Dieu ordonne autrement que nous pensons, nous devrons nous conformer à sa
volonté. On m'a fait prieur de cette maison de Grenade et c'est une terre où il
est facile de servir Dieu. Sa majesté fait tout pour le mieux. Oh ! si
vous-même et vos soeurs demeuriez ici, alors je pourrais vous contenter en
quelque chose. J'espère que Dieu, lui, vous contente fort. Veillez à ne pas
délaisser vos confessions et dites la même chose à vos soeurs. Que toutes me
recommandent à Dieu, car pour moi jamais je ne vous oublierai. Ne manquez pas
de recourir au P. Fr Jean7, même s'il se trouve plus fatigué. Demeurez avec
Dieu et que Sa Majesté vous donne son saint esprit. Amen. -Des Saints Martyrs de
Grenade et de mars 1582. Votre serviteur dans le X.°, Fr. J. de la f.
7 Jean de
Sainte-Anne.
3. À la M.
Anne de Saint-Albert, fondatrice et prieure de Caravaca (fragment) 8
[Grenade,
1582?]
. Puisque
vous ne me dites rien, je vous dis moi que vous ne soyez pas sotte et ne
marchiez pas avec ces craintes qui découragent l'âme. Remettez à Dieu ce qu'il
vous a donné et ce qu'il vous donne chaque jour; car vous paraissez mesurer
Dieu à la mesure de votre capacité. Et il ne doit pas en être ainsi.
Préparez-vous, car Dieu veut vous faire une grande faveur.
8 Née à
Malagon, Anne avait pris l'habit dans cette ville. Thérèse vint la chercher
pour l'emmener d'abord à la fondation de Béas, puis à celle de Séville, d'où
elle l'envoya fonder Caravaca en déc. 1575. Elle avait beaucoup de lettres de
J. de la f. Elle fit une déposition au procès de béatification.
4. À la
même religieuse (fragment)
[peu de
mois après.]
. Jusques
à quand pensez-vous, fille, que vous deviez avancer appuyée sur des bras
étrangers ? Voici que je désire vous voir en une grande nudité d'esprit et si
détachée des créatures que l'enfer entier soit impuissant à vous troubler. Que
sont ces larmes si déplacées que vous avez versées ces jours-ci? Combien de
précieux temps pensez-vous avoir perdu avec ces scrupules ? Si vous désirez me
communiquer vos peines, allez à ce miroir sans tache du Père éternel, qui est
son Fils, car là, je regarde, moi, votre âme chaque jour, et sans doute sortirez-vous
consolée et n'éprouverez-vous plus la nécessité de mendier aux portes des
pauvres.
5. À une
carmélite fondatrice en Madrid (fragment)
[1586 ?]
. Fille,
c'est dans le vide et la sécheresse de toutes choses, que Dieu éprouve ceux qui
sont de vaillants soldats, capables de vaincre dans sa bataille; ceux qui
savent boire l'eau en l'air sans mettre la poitrine au sol, comme les soldats
de Gédéon, ceux qui vainquirent avec de l'argile sèche, contenant des torches
enflammées à l'intérieur; ce qui signifie la sécheresse du sens, et à
l'intérieur, l'esprit bon et embrasé9.
9
(@JG 7,6 JG 16-22@).
6. À la M.
Anne de Saint-Albert, prieure de Caracava (autographe).
Jésus soit
en votre âme. Au moment de quitter Grenade pour la fondation de Cordoue, je
vous ai écrit en hâte ; et depuis, étant à Cordoue, j'ai reçu vos lettres et
celles de ces messieurs qui allaient à Madrid et durent penser me retrouver à
l'Assemblée10. Mais sachez que rien n'a été fait, car on attend que se terminent
ces visites et fondations ; et en ces jours, le Seigneur se hâte tellement que
nous n'avons pas de répit. La fondation de Cordoue, des frères, vient de se
faire, la ville tout entière témoignant d'une jubilation et d'une solennité
telles qu'il ne s'en était pas tant vu pour aucune autre Religion ; car tout le
clergé de Cordoue et les confréries se réunirent, et l'on porta le Très Saint
Sacrement avec une grande solennité depuis l'église majeure, toutes les rues
très bien tapissées, et le peuple comme le jour du Corps de Christ. Ce fut le
dimanche après l'Ascension. Le seigneur Évêque vint et prêcha, nous louant
beaucoup. La maison se trouve dans le meilleur endroit de la ville, sur la
paroisse de l'église majeure. À présent je suis à Séville pour la translation
de nos religieuses qui ont acheté de très importantes maisons, qui bien
qu'ayant à peine coûté quatorze mille ducats, en valent plus de vingt mille.
Elles y sont maintenant, et le jour de saint Barnabé, le Cardinal y a mis le
Très Saint Sacrement avec beaucoup de solennité. Et j'ai l'intention de laisser
ici un autre couvent de frères avant de m'en aller, et il y en aura deux de
frères à Séville. Et d'ici à la Saint-Jean, je partirai pour Ecija, où avec la
grâce de Dieu nous en fonderons un autre, puis ensuite à Malaga, et de là à
l'Assemblée. Que n'ai-je le pouvoir pour cette fondation comme je l'ai pour
celles-ci ! Je n'y mettrais pas tant d'atermoiements ! mais j'espère en Dieu
qu'elle se fera, et à l'Assemblée je ferai tout ce que je pourrai. C'est ce que
je dis à ces messieurs auxquels j'écris. J'ai été contrarié de ce que
l'engagement par écrit n'ait pas été aussitôt exécuté avec les Pères de la
Compagnie, parce que je ne les considère pas, à ce que je vois, pour des gens
qui tiennent leur parole, aussi suis-je persuadé que non seulement ils
biaiseront en partie, mais que si l'on diffère ils se raviseront complètement
si cela leur paraît avantageux. Faites donc attention à ce que je vous dis,
sans rien leur dire à eux, ni à personne, traitez avec le seigneur Gonzalo
Mufioz pour acheter l'autre maison qui est de l'autre côté, et faites par
écrit, car eux, voyant qu'ils tiennent bien la corde, font les importants ; et
il importe très peu que l'on sache après que nous les avons achetées uniquement
pour nous libérer d'une vexation. Et ainsi ils accepteront de bon gré sans trop
nous casser la tête, et même nous les ferons venir à ce que nous désirons le
plus. Rendez compte à peu de personnes et agissez, une ruse parfois ne peut
être déjouée que par une autre ruse. Le livret des Cantiques de l'Épouse, je
voudrais que vous me l'envoyiez, maintenant vraisemblablement en aura pris
copie Mère de Dieu11.
Cette
Assemblée tarde beaucoup et je le regrette pour l'entrée de Doia Catherine, car
je désire donner. Votre serviteur, Fr. Jean de la +
De Séville
et juin de l'année 1586.
Très chère
fille en Christ : Dites bien mon bon souvenir au sieur Gonzalo Muioz, pour ne
pas fatiguer sa grâce, je ne lui écris pas, et parce que Votre Révérence lui
dira ce que je dis ici.
Adresse :
Pour la mère Anne de Saint-Albert, prieure des Carmélites Déchaussées à
Caravaca.
10 Le
chapitre général convoqué à Madrid par le P. Nicolas de Jésus-Marie (Doria)
pour le 13 août 1586.
11
Françoise de la Mère de Dieu, Saojossa, une des trois fondatrices de Caravaca
fut chargée vers 1586 de faire une copie du Cantique Spirituel.
7. Aux
carmélites déchaussées de Beas12
Jésus soit
en vos âmes, mes filles. Pensez-vous donc, me voyant si muet que je vous perds
de vue et que je cesse d'admirer comment avec grande facilité vous pouvez être
saintes, et avec beaucoup de consolation et de sûre protection jouir de l'Époux
aimé ? Mais j'irai là-bas et vous verrez que je n'étais point oublieux, et nous
verrons les richesses gagnées dans l'amour pur et sur les sentiers de la vie
éternelle et votre bel avancement en Christ dont les épouses sont les délices
et la couronne ; qui ne doit pas aller roulant sur la terre, mais bien plutôt
être portée dans les mains des séraphins, pour être posée avec révérence et
estime sur la tête de leur Seigneur. Quand le coeur chemine sur la terre au
milieu des bassesses, la couronne roule et chaque bassesse la heurte du pied ;
mais quand l'homme tâche de porter haut son coeur (PS 63,7), comme dit
David, alors Dieu est exalté par la couronne qu'est ce coeur élevé de son
épouse, dont on le couronne le jour de l'allégresse de son couronnement (CT
3,11), en lequel il prend ses délices quand il est avec les fils des hommes
(Prov 8,31). Ces eaux de délices intérieures ne naissent point en la terre;
c'est vers le ciel qu'on doit ouvrir la bouche du désir, vide de toute autre
plénitude, afin qu'ainsi la bouche de l'appétit, sans être rétrécie ni resserrée
par aucune bouchée d'un autre goût, demeure bien vide et ouverte vers celui qui
me dit : Ouvre et dilate ta bouche et moi je te l'emplirai (PS 80,11).
De sorte que celui qui cherche goût en chose quelconque ne se garde plus vide
pour que Dieu le comble de son ineffable délice, et tel il va à Dieu, et tel il
s'en retourne, car il a les mains embarrassées et ne peut prendre ce que Dieu
lui donnait. Dieu nous délivre de si tristes choses embarrassantes qui
troublent de si douces et savoureuses libertés.
Servez
Dieu, mes filles aimées en Christ, suivant ses exemples de mortification en
toute patience, en tout silence et en tout désir de souffrir, devenues
vous-mêmes bourreaux des contentements, vous mortifiant si d'aventure il est
resté quelque chose qui doive mourir et qui s'oppose à la résurrection
intérieure de l'Esprit, qui demeure en vos âmes. Amen. - De Malaga et du 18
novembre de 1586. - Votre serviteur, Fr. Jean de la +.
12 Chaque
samedi, d'octobre 1578 au printemps 1579, Jean de la + part du Calvario vers
Beas : trois heures de marche. Anne de Jésus est prieure, il lui dédiera le
Cantique spirituel.
8. Aux
carmélites déchaussées de Beas
Jésus
Marie soient en vos âmes, mes filles en Christ. J'ai eu beaucoup de consolation
avec votre lettre ; que Notre Seigneur vous le rende ! Si je ne vous ai pas
écrit ce ne fut pas faute de le vouloir (car je désire vraiment votre plus
grand bien ; mais c'est que je jugeais qu'il y avait assez de choses dites et
écrites pour faire ce qui importe ; et que ce qui fait défaut (si quelque chose
fait défaut), ce n'est pas d'écrire ou de parler, parce qu'en cela on excède
d'ordinaire, mais bien de se taire et d'agir. De plus, parler distrait, mais se
taire et agir recueille et donne des forces à l'esprit. Et ainsi quand la
personne sait ce qu'on lui a dit pour son avancement elle n'a pas besoin
d'entendre ni de parler davantage, mais de le réaliser effectivement, en
silence et avec sollicitude, avec humilité et charité et mépris de soi ; et ne
pas chercher aussitôt des choses nouvelles qui ne servent qu'à satisfaire
l'appétit dans les choses extérieures (et même sans pouvoir donner
satisfaction) et à laisser l'esprit sans force, vide et sans vertu intérieure.
D'où vient que ni ce qu'on a reçu d'abord, ni ce que l'on prend ensuite ne
profite, de même qu'une nourriture ne sert point, si la première n'est pas
digérée, car la chaleur naturelle se divise et est occupée en l'une et en
l'autre, elle n'a point de force suffisante pour les convertir en substance, et
ainsi s'engendre la maladie. Il est très important, mes filles, que nous
mettions notre esprit à couvert des ruses du démon et de la sensualité, car
autrement, sans nous en apercevoir, nous nous trouverons bien déchus et bien
éloignés des vertus de Christ, et ensuite nous nous réveillerons avec notre
travail et notre oeuvre faits à rebours, et pensant avoir une lampe ardente,
elle apparaîtra éteinte, car les souffles avec lesquels nous pensions l'allumer
étaient peut-être plus propres à l'éteindre. Donc, de peur que cela ne nous
arrive et afin, comme j'ai dit, que nous gardions l'esprit, je dis qu'il ne
reste point de remède plus propre que de pâtir, d'agir et de se taire, et de
fermer les sens avec un exercice et une inclination à la solitude et à l'oubli
de toutes choses et de tous événements, même si le monde venait à périr.
Jamais, pour le bon comme pour le mauvais, il ne faut négliger la tranquillité
du coeur procédant des entrailles de l'amour, pour pâtir en toutes les choses
qui se présenteront; car la perfection est de si grande importance et la
délectation de l'esprit est si riche et si précieuse, que Dieu veuille que tout
cela suffise pour l'obtenir; car il est impossible de profiter, sans opérer et
pâtir avec vertu, enveloppant le tout dans le silence. J'ai appris cela,
filles: que l'âme qui se porte à parler et converser beaucoup a bien peu
d'attention à Dieu, car quand elle en a, aussitôt elle est fortement attirée de
l'intérieur au silence et à la fuite de toute conversation, car c'est une chose
plus agréable à Dieu que l'âme se délecte en Lui qu'en une quelconque créature,
si excellente et utile qu'elle soit.
Aux
prières de Vos Charités je me recommande; et tenez pour chose certaine,
qu'encore que ma charité soit petite, elle est néanmoins si recueillie à votre
égard que je ne m'oublie aucunement de vous à qui je dois tant en Notre
Seigneur, qu'il soit avec nous tous. Amen. - De Grenade, le 22 novembre 1587. -
Fr. Jean de la Croix.
La plus
grande nécessité que nous ayons est de nous taire près de ce grand Dieu avec
l'appétit et avec la langue, lui dont le seul langage qu'il entende est le
silencieux amour.
À Anne de
Jésus et aux autres soeurs Carmélites Déchaussées du couvent de Beas.
9. À la M.
Éléonore-Baptiste, à Beas (Autographe)13
Jésus soit
en Votre Révérence : Ne pensez pas, fille en Christ, que j'ai manqué de
compatir à vos épreuves, ni à celles qui y ont participé ; mais quand je me
souviens que, comment Dieu l'a appelée afin de mener une vie apostolique, qui
est une vie de mépris, et qu'elle est conduite par ce chemin, je me console. À
vrai dire, Dieu veut que le religieux soit de telle manière, qu'il ait dit
adieu à toutes choses, et que toutes choses aussi lui aient dit adieu, car
Lui-même veut être son trésor, sa consolation, et sa gloire délectable. Dieu a
fait une grâce signalée à Votre Révérence, car, maintenant ayant bien mis en
oubli toutes les choses, elle pourra jouir de Dieu dans la solitude, étant
indifférente, pour son amour, à ce qu'on fera à son égard tout ce qui plaira,
puisqu'elle n'est plus à elle mais à Dieu. Faites-moi savoir si votre départ
pour Madrid est certain et si la mère prieure y vient, et recommandez-moi
beaucoup à mes filles Madeleine et Anne, et à toutes, car on ne me donne pas le
temps de leur écrire. De Grenade, le 8 février 1588. - Fr. Jean de la +
13
Éléonore-Baptiste terminait alors son temps de priorat. Elle ira plus tard
fonder Valence où elle mourra en 1604.
10. Au P.
Ambroise Mariano de Saint-Benoît, prieur de Madrid14
Jésus soit
en Votre Révérence :
Le besoin
de religieux, comme V. R. le sait, selon le nombre de fondations qui se font,
est fort grand; pour cela il faut que V. R. se résigne à ce que le P. Fr.
Michel parte pour Pastrana, afin d'y attendre le P. Provincial qui doit bientôt
fonder ce couvent de Molina.
De même il
a paru convenable aux pères de donner sans tarder à V.R. un sous-prieur, et
ainsi, ils lui ont donné le P. Fr. Ange qui, semble-t-il s'entendra bien avec
son prieur, ce qui est le plus important dans un couvent ; que V. R. donne à
chacun ses patentes. Il importera que V. R. ne néglige pas de veiller à ce que
nul, prêtre ou non prêtre, s'entremette de traiter avec les novices ; vu que
comme le sait V. R., il n'est pas chose plus pernicieuse pour les novices que
de passer de main en main et que d'autres aillent les agiter; et puisqu'il y en
a beaucoup, c'est une raison pour aider et soulager le père frère Ange et même
lui donner, comme on vient de la lui donner, l'autorité de sous-prieur, de
sorte que dans la maison on lui ait plus de respect. Il semble que le P. Fr.
Michel n'était plus maintenant très nécessaire là et qu'il pourra mieux servir
la Religion15 autre part. Quant au père Gratien, il n'y a rien de nouveau,
sinon que le P. Fr. Antoine est maintenant ici. - De Ségovie et le 9 novembre
1588. -Fr. Jean de la +
Le P.
Grégoire de S. Ange baise les mains de V. R.
14 Jean de la Croix écrit en tant que
Conseiller de la Consulta et Définiteur général.
15 Au sens
d'Ordre religieux.
11. À Dona
Juana de Pedraza16, à Grenade (Autographe).
Jésus soit
en votre âme : Voici peu de jours, je vous ai écrit par la voie du P. Fr. Jean
en réponse à votre dernière lettre, qui, dans la mesure même où elle s'était
fait attendre fut bien appréciée. Là, je vous disais comment, à ce qui me
semble, j'ai bien reçu toutes vos lettres et combien je souffre de vos malheurs
et de vos maux et de vos solitudes qui silencieusement crient toujours
tellement en moi que ma plume ne saurait le dire autant. Tout est coups de
heurtoirs et meurtrissures en l'âme afin d'aimer davantage, ils causent plus
d'oraison et de soupirs spirituels vers Dieu pour qu'Il accorde ce que l'âme
demande pour lui. Je vous ai déjà dit qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter
pour ces bagatelles, mais faites ce que l'on vous a commandé ; et quand on vous
en empêchera, obéissez et avisez m'en, Dieu alors pourvoira au mieux. Ceux qui
aiment bien Dieu, Lui prend soin de leurs affaires, sans qu'eux se soucient
pour elles. Pour l'âme, sa meilleure voie pour être en sécurité est de n'avoir
attache en rien, ni appétit de rien, mais de l'avoir très véritable et entière
à qui revient de la guider, autrement ce serait alors ne point vouloir de
guide. Et quand un seul suffit et qu'il est celui qui convient, tous les
autres, ou n'ont rien à voir, ou troublent. Que l'âme ne s'attache à rien, car
pourvu que l'oraison ne faille, Dieu aura soin de sa propriété, car elle n'est
à nul autre maître, ni ne le doit être. Je le vois pour moi-même, que plus les
choses sont miennes, plus j'y tiens l'âme et le coeur et mon souci, parce que
la chose aimée se fait une avec celui qui aime ; et ainsi fait Dieu avec qui
l'aime. Aussi ne peut-on oublier cela sans oublier sa propre âme, et même sa
propre âme, on l'oublie pour l'âme aimée, car on vit plus en l'âme aimée qu'en
soi. Ô grand Dieu d'amour et Seigneur! que de richesses divines vous versez en
celui qui n'aime et ne goûte que Vous ! car Vous vous donnez vous-même à lui et
ne faites plus qu'une chose avec lui par amour. Et ainsi vous donnez à goûter
et à aimer à l'âme ce qu'elle préfère en vous et lui est de plus de profit. Ce
pourquoi il convient que f ne nous manque pas, comme à notre Aimé, jusqu'à la
mort d'amour, c'est Lui qui dispose nos souffrances dans l'amour de ce que nous
aimons le plus, pour que nous fassions de plus grands sacrifices et en
profitions davantage. Mais tout est bref, tout ne va que jusqu'à lever le
couteau et alors Isaac demeure vivant, avec promesse du fils multiplié (GN
22,1-18). La patience est nécessaire, ma fille, en cette pauvreté, et
profitable pour bien sortir de notre terre et pour entrer dans la vie où nous
jouirons parfaitement de tout, ce qui est privation de vie. Pour l'instant
j'ignore quand sera mon départ. Je me porte bien, quoique l'âme fort à la
traîne. Recommandez-moi à Dieu et donnez les lettres à frère Jean ou aux
religieuses plus souvent, quand ce sera possible, et si elles n'étaient si
courtes, meilleur ce serait. - De janvier et Ségovie, le 28 de 1589. - Fr. Jean
de la +
16 Pieuse
laïque, amie d'Ana de Pefialosa, et dirigée par Jean de la Croix.
12. À une
demoiselle d'Avila, résidant à Madrid, qui désire se faire carmélite déchaussée
(Autographe).
Jésus soit
en votre âme : Le messager est passé au moment où je ne pouvais vous faire
réponse, et même à présent il attend pour repartir. Dieu vous donne toujours sa
sainte grâce, ma fille, afin qu'en toutes choses vous vous employiez toute à
son saint amour et à son service, comme vous en avez l'obligation, puisque
c'est seulement pour cela qu'il vous a créée et rachetée. Au sujet des trois
points sur lesquels vous m'interrogez, il y aurait beaucoup à dire, plus que le
peu de temps et une lettre ne le permettent ; je vous dirai cependant trois
autres choses dont vous pourrez tirer quelque profit. Concernant les péchés,
que Dieu abhorre tellement qu'ils ont nécessité sa mort, il convient afin de
bien les pleurer et de n'y pas tomber, de traiter le moins possible avec les
gens, de les fuir, et de ne jamais parler plus que nécessaire en chaque chose ;
car traiter avec les gens plus qu'il est purement nécessaire et que la raison
le réclame, jamais personne quelque saint fût-il ne s'en est trouvé bien. Il
faut aussi que vous gardiez la loi de Dieu avec grande ponctualité et amour. Au
sujet de la passion du Seigneur, étudiez-vous à traiter votre corps avec
rigueur mais discernement, exercez la haine de vous-même et la mortification,
et gardez-vous de suivre en rien votre goût et votre volonté, puisqu'elle fut
la cause de sa mort et de sa passion ; et tout ce que vous ferez, que ce soit
par le conseil de votre mère17. Le troisième point qui est la gloire, afin de
bien penser à elle et de l'aimer, tenez toute la richesse du monde et ses
délices comme de la boue, de la vanité et de la fatigue comme elles le sont en vérité,
et n'estimez en rien aucune chose, pour grande et précieuse qu'elle soit, mais
seulement l'amitié de Dieu, vu que tout ce qu'il y a de précieux en cette vie,
s'il vient à être comparé avec ces biens éternels pour lesquels nous sommes
créés, est difforme et amer, et quoique brèves, son amertume et sa difformité
demeureront pour toujours dans l'âme qui les aura estimées.
Je
n'oublie pas votre affaire; mais pour l'instant je ne peux davantage, malgré
tout mon désir. Recommandez-la beaucoup à Dieu et prenez pour avocats,
Notre-Dame et saint Joseph. Je me recommande beaucoup à votre mère, qu'elle
veuille bien regarder cette lettre comme lui étant adressée, et priez Dieu
ensemble pour moi, et demandez aussi que vos amies exercent la même charité.
Dieu vous donne son esprit. - De Ségovie et février. - Fr. Jean de la +.
17 La Mère
prieure.
13. À un
religieux dirigé par lui.
La paix de
Jésus-Christ soit toujours en votre âme, fils. J'ai reçu la lettre de Votre
Révérence, dans laquelle vous me dites les grands désirs que vous donne Notre
Seigneur d'occuper votre volonté en Lui seul, en l'aimant par-dessus toutes les
choses, et dans laquelle vous me demandez que pour atteindre ce but je vous
donne quelques conseils.
Je me
réjouis de ce que Dieu vous ait donné de si saints désirs, et je me réjouirai
beaucoup plus que vous les mettiez à exécution. Pour cela il convient de
remarquer comment tous les goûts, joies et afflictions naissent toujours dans
l'âme par le moyen de la volonté et de l'amour des choses qui se présentent
comme bonnes, convenables et délectables, parce qu'elles vous paraissent
savoureuses et précieuses ; cela étant, les appétits de la volonté se meuvent
vers elles, elle les espère, et elle se réjouit en elles quand elle les possède
et elle craint de les perdre et elle souffre quand elle les perd18; et ainsi
selon les affections et les goûts des choses, l'âme est troublée et inquiète.
18 Nous
avons là les quatre passions de l'âme (ou affections de la volonté) : espoir,
joie, crainte, douleur.
Donc pour
anéantir et mortifier ces affections et ces goûts à l'égard de tout ce qui
n'est pas Dieu, Votre Révérence doit noter que tout ce dont la volonté peut se
réjouir distinctement est ce qui est suave et délectable ; et il n'y a aucune
chose suave ni délectable où la volonté puisse se délecter et dont elle puisse
jouir qui soit Dieu, car comme Dieu ne peut tomber sous les préhensions19 des
autres puissances, ainsi ne peut-il non plus être compris par les appétits et
les goûts de la volonté, parce qu'en cette vie, comme l'âme ne peut goûter Dieu
essentiellement, ainsi toute la suavité et toute la délectation qu'elle
pourrait sentir, pour hautes qu'elles soient, ne peuvent être Dieu ; car tout
ce que la volonté peut distinctement goûter et désirer, c'est en tant qu'elle
le connaît pour tel ou tel objet. Or, comme la volonté n'a jamais goûté Dieu
tel qu'il est et ne l'a point connu sous aucune préhension de l'appétit, et par
conséquent qu'elle ignore ce qu'est Dieu, de là vient que son goût ne le peut
savourer tel qu'il est et que ni son appétit, ni son goût ne peuvent arriver à
savoir désirer Dieu puisqu'il excède leur capacité ; il est donc clair
qu'aucune chose distincte, de toutes celles dont la volonté peut jouir, n'est
Dieu. Et ainsi pour s'unir à Lui, elle doit se vider et se détacher de toute
affection désordonnée d'appétit et du goût de tout ce qu'elle peut
distinctement se réjouir, soit de là-haut, soit d'ici-bas, temporel ou
spirituel, afin que, purgée et débarrassée de tous goûts, joies et appétits
désordonnés, tout entière, avec ses affections elle s'emploie à aimer Dieu;
car, si en quelque manière la volonté peut comprendre Dieu et s'unir avec Lui,
ce n'est pas par quelque préhension de l'appétit, mais par l'amour. Et comme la
délectation et la suavité et tout autre goût dont la volonté est capable ne
sont point l'amour, il s'ensuit que de tous les sentiments savoureux, pas un ne
peut être un moyen proportionné afin que la volonté s'unisse à Dieu, si ce n'est
l'opération de la volonté, car l'opération de la volonté est absolument
distincte de son sentiment. Par l'opération qui est l'amour, elle s'unit avec
Dieu et trouve son terme en Lui, et non par le sentiment ni par la préhension
de son appétit qui réside en l'âme comme s'il était sa fin et son terme. Et
ainsi les sentiments peuvent seulement servir de motifs pour aimer si la
volonté veut passer plus avant, et pas plus. Et ainsi les sentiments savoureux
de soi n'acheminent pas l'âme à Dieu, au contraire ils la font s'arrêter à
eux-mêmes ; mais par l'opération de la volonté, qui est d'aimer Dieu, en Lui
seul l'âme met son affliction, sa joie, son goût, sa satisfaction, laissant en
arrière toutes choses et L'aimant par-dessus toutes. C'est pourquoi, celui qui se
porte à aimer Dieu sans que ce soit à cause de la suavité qu'il expérimente, en
cela même il laisse en arrière cette douceur et met son amour en Dieu qu'il ne
sent point; car s'il mettait son amour en la suavité et au goût qu'il éprouve,
en faisant cas et s'y arrêtant, ce serait déjà mettre son amour en la créature
ou en quelque chose d'elle, et se proposer le motif comme fin et terme, et par
conséquent, l'oeuvre de la volonté serait vicieuse. Puisque Dieu est
incompréhensible et inaccessible, la volonté, afin de mettre son opération
d'amour en Dieu, ne doit pas la mettre en ce qu'elle peut toucher et saisir par
l'appétit, mais en ce qu'elle ne peut comprendre ni atteindre par lui. Et de
cette manière la volonté aime ce qui est certain et véritable au goût de la
foi, en vide et à l'obscur de ses sentiments, par-dessus tous ceux qu'elle peut
sentir, tout comme l'entendement dans le vide de ses connaissances, croit et
aime par-dessus tout ce qu'il peut entendre.
19 Au sens
de ce qui est saisi.
Et ainsi,
bien insensé serait celui qui se voyant manquer de suavité et de consolation
spirituelles, penserait pour autant que Dieu se serait retiré de lui, et qui
les ayant se réjouirait, estimant pour ce sujet qu'il aurait Dieu avec lui. Et
il serait encore plus insensé s'il cherchait cette suavité en Dieu et s'il s'en
réjouissait; parce que de la sorte il ne chercherait plus Dieu avec une volonté
fondée sur le vide de la foi et de la charité, mais il chercherait le goût de
l'esprit, qui est du créé, suivant en cela son appétit, et ainsi il n'aimerait
pas Dieu purement par-dessus toutes choses (ce qui est mettre toute la force de
la volonté en Lui), car s'attachant par l'appétit à cette créature, la volonté
ne monterait pas au-dessus d'elle à Dieu qui est inaccessible ; car il est
impossible que la volonté puisse arriver à jouir de la suavité et de la
délectation de la divine union, si ce n'est dans le vide de l'appétit de tout
goût particulier, d'en haut comme d'en bas. Ce que David a voulu signifier
quand il a dit : Dilata os tuum, et implebo illud20 (PS 80,11). Il
convient donc de savoir que l'appétit est la bouche de la volonté, bouche
dilatée quand elle n'est point empêchée par la bouchée de quelque suavité, car
quand l'appétit s'occupe en quelque chose, en cela même il se rétrécit, vu que
hors de Dieu tout est étroit. Et ainsi, l'âme doit toujours avoir la bouche de
la volonté ouverte à Dieu et vide de toute bouchée de l'appétit, afin que Dieu
la comble de son amour et de sa douceur, et elle doit avoir cette faim et soif
de Dieu seul, sans vouloir la satisfaire d'autre chose, puisqu'ici-bas elle ne
peut goûter Dieu tel qu'il est; et que ce qui peut être goûté, si l'appétit le
désire, empêche de le goûter. Ce qu'enseigne Isaïe quand il dit : Vous tous qui
avez soif, venez aux eaux, etc. (55,1). Où il invite ceux qui ont soif de Dieu seul au rassasiement des eaux
divines de l'union de Dieu et qui n'ont point l'argent de l'appétit21.
20 Ouvre grande ta bouche, et je l'emplirai.
21 Sous
entendu : l'union divine, c'est de l'or. L'appétit n'est que de l'argent.
Il
convient donc beaucoup à Votre Révérence si elle veut jouir d'une grande paix
en son âme et parvenir à la perfection, qu'elle remette toute sa volonté à
Dieu, afin qu'ainsi elle s'unisse à Lui, et ne l'occupe pas dans les choses
viles et basses de la terre.
Que Sa
Majesté le rende aussi spirituel et saint que je le désire. - De Ségovie et le
14 d'avril. - Fr. Jean de la Croix.
14. À la M. Marie de Jésus, prieure de
Cordoue (Autographe)
Jésus soit
en Votre révérence et la rende aussi sainte et pauvre d'esprit qu'elle en a le
désir, et qu'elle me l'obtienne de Sa Majesté.
Voici la
licence pour les quatre novices. Veillez à ce qu'elles soient bonnes pour Dieu.
Je veux
maintenant répondre à tous vos doutes brièvement, car j'ai peu de temps, j'en
ai d'abord traité avec ces pères, parce que le nôtre22 n'est pas ici, mais
voyage par là-bas. Dieu le ramène.
22 Ces
pères : les membres de la Consulta que Jean de la Croix préside en l'absence du
provincial, Doria (notre père), parti faire la visite canonique des couvents
d'Andalousie.
1. Il n'y
a plus de discipline de verges, quoique l'on fasse un office de férie, car ceci
a pris fin avec l'office carmélitain23, il n'existait d'ailleurs qu'à certains
temps et il y avait peu de féries.
23 En
1586, les déchaux remplacèrent leur antique rite hiérosolymitain pour le
romain.
2. Pour le
deuxième point, ne donnez pas en général licence à toutes, ni à aucune, pour
qu'en compensation de cela ou d'autre chose on se donne la discipline trois
jours par semaine. Pour les cas particuliers, comme d'habitude, à vous de
juger. Gardez la règle commune.
3.
Qu'elles ne se lèvent pas communément de meilleure heure que ne le demande la
constitution, je parle de la communauté.
4. Que les
autorisations expirent avec le prélat qui les a données, et ainsi par la
présente je vous renouvelle l'autorisation pour qu'en cas de nécessité puissent
entrer dans le couvent confesseur, médecin, barbier et officiers24.
24 Le
chirurgien-barbier pratiquait les saignées ; les officiers étaient les
artisans.
5. Pour le
cinquième point, puisque vous avez maintenant de nombreuses places vacantes,
quand sera devenu nécessaire ce que vous dites, vous pourrez résoudre la
question de la soeur Aldonce. Recommandez-moi à elle, et moi à Dieu. Et
demeurez avec Lui, enfin je ne puis m'étendre davantage. De Ségovie et du 7
juin de 1589. - Fr. Jean de la +
15. À la
M. Éléonor de Saint-Gabriel, à Cordoue.25
Jésus soit
en votre âme, ma fille en Christ. Je la26 remercie de sa lettre et Dieu de ce
qu'il a voulu se servir d'elle en cette fondation, car Sa Majesté a fait cela
afin qu'elle profitât davantage ; car plus il pense à nous donner, plus il nous
fait désirer, jusqu'à ce qu'il nous rende tout à fait vides, afin que de la
sorte il nous remplisse de ses dons. Les biens qu'elle laisse maintenant à
Séville, l'amour de ses soeurs, seront bien payés, en effet puisqu'il n'y a que
le coeur vide et solitaire qui soit capable des biens immenses de Dieu, pour
cela, le Seigneur parce qu'il l'aime bien, veut qu'elle soit bien solitaire,
avec le désir de lui tenir lieu de toute compagnie. Et il sera nécessaire que
Votre Révérence applique son esprit à se contenter de lui seul avec elle afin
qu'elle y trouve tout contentement; parce que bien que l'âme soit dans le ciel,
si elle n'applique sa volonté à l'aimer, jamais elle ne sera satisfaite, et
ainsi nous arrive-t-il avec Dieu (bien qu'il soit toujours avec nous) si nous
avons notre coeur attaché à autre chose, et non seulement à Lui.
25
Infirmière de sainte Thérèse, Éléonor va fonder Séville avec elle. Puis Jean de
la Croix la propose comme sous-prieure pour la fondation de Cordoue. Elle
retournera comme prieure à Séville et entretiendra alors avec le Rouennais Jean
de Brétigny une correspondance qui favorisera en 1604 le départ de six
carmélites pour la France.
26 Mis
pour: Votre Révérence.
Je ne
doute point que celles de Séville ne sentent de la solitude sans la présence de
Votre Révérence. Mais peut-être que Votre Révérence avait fructifié là autant
qu'elle le pouvait et maintenant Dieu veut qu'elle fructifie ici, car cette
fondation est des plus importantes. Aussi que Votre Révérence tâche d'aider
beaucoup la M. Prieure avec grande concorde et amour en toutes les choses; bien
que je n'ignore pas que ce soit chose superflue de recommander cela à Votre
Révérence, puisque si ancienne et si expérimentée, elle sait ce qui a coutume
d'arriver en ces fondations ; et c'est pourquoi nous avons choisi Votre
Révérence, car les religieuses ne manquent pas par ici, mais ne conviennent
pas.
À la soeur
Marie de la Visitation, que Votre Révérence donne un grand souvenir, et à la
soeur Jeanne de Saint-Gabriel que je remercie du sien. Que Dieu donne à Votre
Révérence son esprit. De Ségovie et le 8 juillet de 89. - Fr. Jean de la +.
Adresse :
À la M. Léonor de s. Gabriel, carmélite déchaussée à Cordoue.
16. À la
M. Marie de Jésus, prieure des déchaussées de Cordoue (Autographe)
[Ségovie,
28 juin 1589]
Jésus soit
en votre âme. Vous êtes obligées de répondre au Seigneur à la mesure de
l'applaudissement avec lequel vous avez été reçues dans le lieu où vous êtes,
car j'ai été bien consolé d'en voir le récit. Que vous soyez entrées en des
maisons si pauvres et avec de si fortes chaleurs, cela est arrivé par une
spéciale providence de Dieu, pour que les gens soient édifiés et qu'ils
comprennent ce que vous professez, qui est Christ dans le dénuement, pour que
celles qui auront la vocation, sachent avec quel esprit elles doivent venir. Je
vous envoie toutes les licences. Veillez beaucoup à ce que vous recevrez au
début, parce que la suite lui sera conforme. Que toutes s'étudient à conserver
l'esprit de pauvreté et le mépris de toutes choses, sinon qu'elles sachent
qu'elles tomberont en mille nécessités spirituelles et temporelles ; voulant se
contenter de Dieu seul. Sachez aussi que vous n'aurez ni n'expérimenterez
d'autres nécessités que celles auxquelles volontairement vous assujettirez vos
coeurs, vu que le pauvre d'esprit est plus constant dans la disette, parce
qu'il a mis son tout dans le peu et dans le rien, et ainsi il trouve en tout
l'amplitude du coeur. Heureux rien et heureuse cachette du coeur qui est de si
grande vertu qu'il assujettit toutes choses, en ne voulant rien assujettir, et
quitte tous soucis pour pouvoir s'embraser davantage d'amour.
Saluez de
ma part toutes les soeurs dans le Seigneur, et dites-leur que, puisque Notre
Seigneur les a choisies pour premières pierres, qu'elles veillent à ce qu'elles
doivent être, car comme plus fortes elles doivent être le fondement des autres
; qu'elles fassent leur profit des prémices de cet esprit que Dieu donne dans
les commencements, afin de prendre d'une manière toute nouvelle le chemin de
perfection en toute humilité et détachement intérieur et extérieur, non avec un
esprit puéril, mais avec une volonté robuste. Qu'elles embrassent la
mortification et la pénitence, désirant que ce Christ leur coûte quelque chose,
et n'étant pas comme ceux qui cherchent leur propre commodité et consolation,
soit en Dieu, soit hors de Lui; mais plutôt cherchant à pâtir en Dieu, ou hors
de Lui pour Lui en silence et espérance et amoureuse mémoire27. Dites cela à
Gabrielle et à vos filles de Malaga, car j'écris aux autres, et que Dieu vous
donne son esprit. Amen. - De Ségovie et 18 juillet 1589. - Fr. Jean de la +.
Le P. Fr.
Antoine et les autres Pères se recommandent à vous. Que votre Révérence salue
de ma part le P. Prieur de Guadalcâzar.
Adresse :
Pour la M. Marie de Jésus, prieure du couvent de Sainte-Anne de Cordoue, des
Carmélites déchaussées.
27 Comme
chez saint Augustin, la mémoire chez Jean de la Croix est une faculté de
l'esprit; elle est l'esprit qui domine le temps : passé, présent, futur.
Fréquente dans la Bible, la mémoire du présent, comme ici, correspond à
l'attention.
17. À la
M. Madeleine de l'Esprit Saint, à Cordoue Jésus soit en votre âme, ma fille en
Christ. Je me suis réjoui de voir les bonnes résolutions que vous montrez par votre
lettre. Je bénis Dieu qui pourvoit à toutes les choses, car ces résolutions
vous seront bien nécessaires en ces commencements de fondation, pour supporter
chaleurs, incommodités, pauvretés et épreuves en tout, sans faire attention si
vous souffrez ou non. Considérez que dans ces commencements Dieu ne cherche pas
des âmes paresseuses, ni délicates, ni encore moins amoureuses de soi ; et pour
cela Sa Majesté donne plus de secours en ces commencements de sorte qu'avec un
peu de diligence on peut profiter en toute vertu. Et à la vérité ce fut un
grand bonheur et un signe de Dieu de laisser les autres et de vous choisir,
vous. Car bien que ce que vous laissez vous dût coûter beaucoup, ce n'est
toutefois rien, en effet, car de toutes façons il fallait le quitter bientôt.
Or afin que nous ayons Dieu en toutes choses, il faut que nous n'ayons rien en
toutes choses ; car le coeur qui est à quelqu'un, comment peut-il être tout à
un autre ?
Je dis la
même chose à la soeur Jeanne et aussi qu'elle prie Dieu pour moi, qu'Il soit en
votre âme. Amen. - De Ségovie et le 28 juin de 1589. - Fr. Jean de la +.
18. Au P.
Nicolas de Jésus-Marie (Doria), vicaire général des Déchaussés28.
Jésus
Marie soient avec votre Révérence. Nous sommes très heureux que votre Révérence
soit arrivée en bonne santé et que tout aille si bien là-bas, ainsi que pour le
seigneur Nonce. J'espère que Dieu veillera sur sa famille. Ici les pauvres vont
bien et sont bien unis. Je tâcherai de terminer promptement l'affaire, comme
Votre Révérence me l'a commandé, bien que jusqu'à présent ceux qui sont
attendus ne soient pas arrivés.
28 Plus
politique que spirituel, plus ascète que mystique, Doria, le banquier Génois,
fit sa profession chez les déchaux à 38 ans. Provincial en 1584; vicaire général
en 1588, chef universel de tout l'Ordre, avec six conseillers, c'est la
Consulta dont Jean de la Croix est premier conseiller et premier définiteur.
Jean s'opposera à lui quand il modifiera les Constitutions thérésiennes. Pour
cela, Doria le persécutera.
Au sujet
de la réception à Gênes29 de jeunes gens ignorant la grammaire, les Pères
disent qu'il importe peu de ne pas la savoir, pourvu qu'ils entendent le latin
avec la suffisance que demande le Concile, en sorte qu'ils sachent bien
construire, et que si avec cela seulement on les ordonne là-bas, il semble
qu'on pourra les recevoir. Mais si les Ordinaires de là-bas ne s'en contentent
pas, il ne semble pas alors qu'il y ait la suffisance nécessaire exigée par le
Concile ; et que ce serait difficile de devoir les faire venir par ici pour les
ordonner ou les instruire ; et, à la vérité, nos Pères ne voudraient pas que
passent par ici beaucoup d'Italiens.
Les
lettres iront au P. Fr. Nicolas, comme Votre Révérence le dit, que Notre
Seigneur nous la garde, comme Il voit que nous en avons besoin. - De Ségovie et
21 septembre de 89. - Fr. Jean de la +.
29 En
1584, Doria avait fondé à Gênes le premier couvent italien.
19.
À Dona Juana de Pedraza, à Grenade (Autographe).
Jésus soit
en votre âme. Et merci à Lui de ce qu'il m'a fait la grâce de ne pas oublier
les pauvres, comme vous dites, et de ne pas les laisser dans l'ombre, comme
vous le dites ; je serais enragé de penser que vous croyez réellement ce que
vous dites. Car ce serait trop mal de ma part après tant de témoignages que
j'ai reçus de vous lorsque je le méritais moins. Il ne me manquait plus
maintenant que de vous oublier. Considérez ce qui peut se passer en l'âme dans
l'état où vous êtes. Comme vous marchez dans les ténèbres et dans le vide de la
pauvreté spirituelle, vous pensez que tous et tout vous abandonnent; mais ce
n'est pas étonnant, puisqu'il vous semble aussi que Dieu vous ait abandonnée.
Mais en réalité vous n'êtes pas délaissée, et il n'y a aucune nécessité d'en
parler et même je vous dis qu'il n'y a rien à dire et que vous ne sauriez rien
dire et ne trouverez rien, parce que toutes ces choses ne sont que des soupçons
sans fondement.
Celui qui
ne veut rien d'autre que Dieu, ne marche point dans les ténèbres, même s'il se
voit très à l'obscur et pauvre ; et celui qui ne cherche point l'estime et les
goûts personnels, ni en Dieu ni dans les créatures, et qui n'obéit en rien à sa
volonté propre, n'a pas à trébucher ni à consulter. Vous êtes dans la bonne
voie, laissez-vous conduire et réjouissez-vous. Car qui êtes-vous pour avoir
soin de vous ? Vous auriez un beau résultat. Jamais vous n'avez été dans un
meilleur état que celui auquel vous êtes maintenant, parce que jamais vous
n'avez été si humiliée ni si soumise, jamais vous n'avez fait si peu d'estime
de vous et de toutes les choses du monde ; ni vous ne vous connaissiez si
mauvaise, ni Dieu si bon, ni vous ne serviez Dieu si purement et avec un esprit
si désintéressé, comme vous le faites à présent, ni non plus vous n'allez à
travers les imperfections de votre volonté et de votre intérêt comme sans doute
vous aviez l'habitude.
Que
voulez-vous donc ? Quelle existence ou quelle façon d'agir imaginez-vous en
cette vie? Que croyez-vous que ce soit que servir Dieu, sinon ne pas faire le
mal, en gardant ses commandements et aller en ses affaires autant que nous le
pourrons ? Puisque vous avez cela, qu'avez-vous besoin d'autres connaissances
ou d'autres lumières ou d'autres sucs d'ici ou de là, où ordinairement ne
manquent jamais les pierres d'achoppement et les périls pour l'âme, qui par ses
compréhensions et appétits se trompe et se leurre et ses propres puissances la
font errer? Et ainsi c'est un grand don de Dieu quand il les obscurcit et rend
l'âme si pauvre qu'elle ne puisse errer par elles. Si en cela on ne commet
point d'erreur, qu'y a-t-il à désirer, que d'aller par le chemin uni de la loi
de Dieu et de l'Église, et de vivre seulement en vraie et obscure foi, en
espérance certaine et charité entière, et ainsi d'attendre nos biens en l'autre
vie, vivant ici-bas comme des pèlerins, des pauvres, des exilés, des orphelins,
dans la sécheresse, sans chemin et sans rien, espérant tout de l'autre vie?
Réjouissez-vous
et ayez confiance en Dieu, qui vous a donné des signes, montrant que vous pouvez
très bien et même devez le faire ; autrement ce ne sera pas surprenant si Dieu
s'indigne en vous voyant si sotte, puisqu'Il vous conduit par ce qui convient
le mieux, et qu'il vous a mise en un état si sûr. Ne désirez rien d'autre que
cette manière, et pacifiez votre âme, qui est bonne ainsi, et communiez comme
d'habitude. La confession, quand vous aurez quelque chose de précis et il n'est
pas nécessaire que vous en parliez par ailleurs. Quand quelque chose vous
tracassera écrivez-le moi ; et écrivez-moi vite, et plus souvent, par
l'intermédiaire de D. Ana30, quand vous ne le pourrez par les religieuses.
Je me suis
trouvé un peu mal ; je me porte bien maintenant ; mais Fr. Jean Évangéliste est
malade. Recommandez-le à Dieu, et moi aussi, ma fille dans le Seigneur. De
Ségovie et 12 octobre de 1589. Frère Jean de la +.
Adresse :
À dona Juana de Pedraza, en la maison de l'archidiacre de Grenade, en face du
Collège des Abades.
30 Dona
Ana de Penalosa, qui a demandé à Jean d'écrire le Commentaire de la Vive
Flamme.
20. À une
carmélite qui souffrait de scrupules (Autographe)
[date
incertaine]
Jésus
Marie.
En ces
jours-ci employez-vous intérieurement au désir de la venue de l'Esprit Saint,
et en la Pâque31 et après, à sa continuelle présence ; et que le soin et
l'estime de cette présence soient si grands que vous ne fassiez pas cas d'autre
chose, que vous n'y jetiez pas les yeux, soit peines ou autres souvenirs
pénibles. Et tous ces jours, y eût-il des fautes en la maison, passez outre
pour l'amour de l'Esprit Saint et pour ce qui est dû à la paix et à la quiétude
de l'âme dans laquelle il lui plaît de demeurer.
31 La Pâque d'été, c'est-à-dire la Pentecôte.
Si vous
pouviez en finir avec vos scrupules, il serait, à mon avis, préférable pour
votre paix de ne pas vous confesser ces jours-ci ; mais quand vous le ferez,
que ce soit de cette manière:
Concernant
les attentions intérieures et pensées, qu'elles portent soit sur des jugements,
soit sur des objets ou représentations désordonnées et tous autres mouvements
qui arrivent sans que l'âme y consente ni les admette, et sans qu'elle veuille
s'y arrêter avec advertance32, ne les confessez pas, n'en faites pas cas, ne
vous en souciez pas, car il est préférable de les oublier quelle que soit la
peine qu'ils donnent à l'âme. Tout au plus pourrez-vous dire d'une manière
générale l'omission ou le relâchement qu'il y aurait peut-être eu par rapport à
la pureté et à la perfection que vous devez avoir dans les puissances
intérieures : mémoire, entendement et volonté.
32
Attention que le pécheur porte à son péché.
Concernant
les paroles, le verbiage et le peu de circonspection peut-être apporté pour
parler selon la vérité et la rectitude et la nécessité et la pureté
d'intention.
Concernant
les oeuvres, le manque de finalité droite et unique qui est Dieu seul, sans
aucune autre considération. Et vous confessant de cette manière, vous pouvez
être satisfaite, sans confesser rien d'autre en particulier, quelque guerre
qu'on vous fît. Vous communierez pour cette Pâques outre les jours habituels.
Quand il se présentera quelque insipidité ou dégoût, souvenez-vous de Christ
crucifié et taisez-vous.
Vivez en
foi et espérance, bien que ce soit dans l'obscurité vu qu'en ces ténèbres Dieu
protège l'âme. Jetez votre souci en Dieu car Il a souci de vous ; Il ne vous
oubliera pas. Ne pensez pas qu'Il vous laisse seule, ce serait Lui faire
injure.
Lisez,
priez, réjouissez-vous en Dieu, votre bien et votre salut; qu'il vous le donne
et le conserve tout entier, jusqu'au jour de l'éternité. Amen. - Fr. Jean de la
+.
21. À la
M. Marie de Jésus, prieure des déchaussées de Cordoue (Autographe)
Jésus soit
en votre âme, ma fille en Christ. La cause pour laquelle je ne vous ai point
écrit tout le temps que vous me dites, doit être attribuée plus à la distance
comme l'est celle de Ségovie, qu'au peu de volonté, car elle est toujours la
même et j'espère en Dieu qu'elle le sera. J'ai compassion de vos maux.
Quant au
temporel de cette maison, je ne voudrais pas que vous en ayez tant de
sollicitude, car il arrivera que Dieu l'aura en oubli et vous souffrirez une
grande nécessité temporelle et spirituelle, parce que c'est notre sollicitude
qui nous contraint. Jetez, fille, votre souci en Dieu et il vous nourrira,
celui qui donne et qui veut donner le plus, ne peut manquer dans le moins.
Veillez à ne pas manquer du désir de ce qui manque et d'être pauvre, car à la
même heure vous manquera l'esprit et vous vous relâcherez dans les vertus. Que
si avant vous désiriez être pauvre, maintenant que vous êtes supérieure vous
devez le désirer et aimer beaucoup plus ; car la maison, vous devez la
gouverner et la pourvoir plus avec vertus et vifs désirs du ciel qu'avec
sollicitudes et projets du temporel et de la terre ; car nous dit le Seigneur
que ni de la nourriture ni du vêtement ni du jour de demain nous ne nous
souvenions (MT 6,25). Ce que vous devez faire c'est de vous efforcer
d'amener votre âme et celles de vos religieuses en toute perfection et religion
unies avec Dieu, oublieuses de toute créature et de leur considération,
devenues toutes en Dieu et joyeuses en Lui seul, et moi, je vous garantis tout
le reste; mais penser que désormais les autres maisons vous donneront quelque
chose, alors que vous êtes en un si bon lieu comme celui-ci et que vous recevez
de si bonnes religieuses, je le tiens pour difficile ; cependant si j'en vois
la moindre possibilité, je ne manquerai pas de faire ce que je pourrai.
Je
souhaite à la mère Sous-Prieure beaucoup de consolation. J'espère dans le
Seigneur que cela lui arrivera si elle s'anime à porter son pèlerinage et son
exil en amour pour lui. Je lui écris ici. À mes filles Madeleine, Saint-Gabriel
et Marie de Saint-Paul, Marie de la Visitation, Saint-François et toutes,
beaucoup de mes salutations en notre Bien, qu'il soit toujours en votre esprit,
ma fille. Amen. - De Madrid et 20 juin de 1590. - Fr. Jean de la +.
Bientôt
vous me verrez à Ségovie à ce que je crois.
22. À la
M. Éléonore de Saint-Gabriel, à Cordoue (Autographe)
Jésus soit
en votre âme ma fille en Christ. Avec votre lettre j'ai compati à votre peine
et j'en suis attristé pour le dommage qu'elle peut vous faire à l'esprit et
même à la santé. Cependant sachez qu'il ne me paraît pas à moi y avoir sujet à
une peine pareille, car pour ce qui est de notre Père je ne lui vois aucun
sujet de fâcherie à votre égard, ni même le souvenir d'une telle chose; et en
eût-il, votre repentir actuel le lui aurait fait oublier, et s'il en restait
quelque chose, je prendrai volontiers soin d'en parler. N'ayez aucune peine et
n'y attachez pas d'importance, car il n'y a pas de quoi. En réalité je suis
persuadé que c'est une tentation du démon, qui vous le rappelle à la mémoire,
pour que ce qui devrait être occupé en Dieu soit occupé en cela. Ayez courage,
ma fille, et donnez beaucoup à l'oraison, oubliant ceci et le reste, puisque
après tout nous n'avons pas d'autre bien ni appui ni conseil sinon
celui-là33... De Madrid et juillet...
Adresse :
À la M. Éléonore de Saint-Gabriel, supérieure des carmélites déchaussées de
Cordoba.
33 Nous ne
pouvons traduire les quelques lignes suivantes, le texte ayant été découpé pour
le mettre dans un reliquaire.
23. À une
dirigée
[date
incertaine]
Avez-vous
vu, fille, qu'il est bon de n'avoir point d'argent, qui nous vole et nous
trouble, et que les trésors de l'âme, eux aussi soient cachés et en paix, au
point même que nous les ignorions et que nous ne les apercevions même pas
nous-mêmes? Car il n'y a pire larron que celui qui est à l'intérieur de la
maison. Que Dieu nous délivre de nous-mêmes. Qu'il nous donne ce qui lui plaira
et que jamais Il ne nous le montre, jusqu'à ce qu'il le veuille. Car, enfin,
celui qui thésaurise par amour, thésaurise pour un autre, et il est bon que
celui-ci le garde et en jouisse, puisque tout est pour lui ; et il est bon que
nous autres, nous ne le voyions de nos yeux, ni n'en jouissions, de peur que
nous ne déflorions la joie que Dieu trouve dans l'humilité et le dénuement de
notre coeur et le mépris, pour Lui, des choses du monde.
C'est un
trésor bien manifeste et de grande joie, de voir que l'âme cherche à lui faire
manifestement plaisir, sans s'occuper des fous de ce monde qui ne savent rien
garder pour plus tard.
Les messes
seront dites et j'irai de bon coeur, si on ne m'avise pas. Dieu vous garde. -
Fr. Jean de la Croix.
24. Au P.
Jean de Sainte-Anne (fragment)
[Ségovie,
date incertaine]
Si en un
temps, mon frère, quelqu'un voulait vous persuader, qu'il soit prélat ou non,
une doctrine plus large et plus légère, ne la croyez pas ni ne l'embrassez,
même s'il la confirmait par des miracles ; mais plutôt pénitence et encore
pénitence et détachement de toutes choses ; et si vous voulez parvenir à
posséder Christ, ne le cherchez jamais sans la croix.
25.
Critique et avis que le bienheureux Père donna sur l'esprit et la manière de
procéder en l'oraison d'une religieuse de notre Ordre, les voici.
En ce mode
affectif que pratique cette âme il semble qu'il y ait cinq défauts qui
empêchent de le juger comme d'un esprit véritable:
Le
premier, qu'elle paraît se conduire en grande gourmandise spirituelle de
propriété, et l'esprit véritable se conduit toujours en grand dénuement dans
l'appétit.
Le second,
qu'elle a trop de confiance et trop peu de méfiance d'errer intérieurement,
sans laquelle ne va jamais l'esprit de Dieu pour garder l'âme du mal, comme dit
le Sage.
Le
troisième, il semble qu'elle ait envie de persuader que ce qu'elle reçoit est
bon et fort important; ce qui n'est pas du véritable esprit, car au contraire
il désire que l'on fasse peu de cas de lui et qu'on le méprise, comme il le
fait lui-même.
Le
quatrième et principal, dans la manière dont l'âme se conduit on ne trouve pas
les effets de l'humilité ; quand les grâces sont véritables, comme elle le
prétend ici, ordinairement elles ne se communiquent jamais à l'âme sans d'abord
l'anéantir, l'annihiler dans l'abaissement intérieur de l'humilité. Si cette
âme ressentait ces effets, elle ne manquerait pas d'en noter quelque chose ici,
elle en dirait même beaucoup, car ces effets d'humilité sont les premiers que
l'âme pense à dire et à estimer. ils opèrent d'ailleurs si puissamment qu'elle
ne peut les dissimuler. Bien que ces effets n'apparaissent pas aussi notables
dans toutes les connaissances qui viennent de Dieu, cependant ils ne font
jamais défaut en celles que cette âme appelle ici union. Quoniam antequam exaltetur anima
humiliatur (PR 18,12), et: Bonum mihi, quia humiliasti me (PS 118,71)34.
Le
cinquième, est que le style et le langage employés ici ne correspondent pas à
l'esprit dont elle se prétend animée ; car ce même esprit enseigne un style
plus simple et sans affectations ni exagérations, comme le comporte celui-ci;
et tout ce qu'elle prétend: « qu'elle a dit à Dieu » et « que Dieu lui a dit »,
tout cela paraît n'être qu'extravagance.
Ce que je
conseillerais, c'est de ne pas commander ni de permettre à cette religieuse
d'écrire quoi que ce soit de tout ceci ; que le confesseur ne se montre pas
disposé à l'écouter de bon gré, si ce n'est pour abaisser et mépriser ce
qu'elle lui dira; qu'on l'éprouve dans la pratique des vertus, sèchement,
spécialement dans le mépris, l'humilité et l'obéissance. Au son que rendra
cette âme sous cette touche, on verra la douceur que tant de faveurs ont dû
produire en elle, et les épreuves doivent être de bonnes épreuves, car il n'y a
pas de démon qui, pour son honneur, ne souffre quelque chose.
34 Avant
d'être élevé, l'âme est humiliée. — C'est un bien pour moi que d'être humilié.
26. À la
M. Anne de Jésus à Ségovie
Jésus soit
en votre âme. Je vous remercie beaucoup de ce que vous m'avez écrit, ce dont je
me tiens bien plus obligé envers vous que je ne le faisais. Les choses ne sont
pas arrivées comme vous le désiriez35, ce devrait être plutôt un sujet de
consolation et de beaucoup d'actions de grâces à Dieu, puisque Sa Majesté l'a
ordonné ainsi, c'est ce qui convient le mieux à tous. il ne nous reste qu'à y
appliquer notre volonté pour que, comme il est vraiment, cela paraisse ainsi.
Parce que les choses qui nous déplaisent, pour bonnes et convenables qu'elles
soient, nous paraissent mauvaises et défavorables, or il est évident que
celle-ci n'est point mauvaise ni pour moi ni pour personne; car pour moi c'est
un grand bonheur puisque avec l'aide de Dieu, librement et sans charge d'âmes,
je puis, si je veux, jouir de la paix, de la solitude et du fruit délectable de
l'oubli de moi-même et de toutes choses, et quant aux autres cela leur sera
encore utile si je suis éloigné d'eux, car ainsi ils seront délivrés des fautes
qu'ils auraient commises à cause de ma misère.
Ce que je
vous demande, fille, est de demander au Seigneur que de toutes manières il
achève de me faire cette grâce, car je crains encore qu'on ne m'envoie à
Ségovie et que je ne sois point entièrement libre de toutes choses, bien sur
autant que je le pourrai, je tâcherai de me libérer aussi de cela. Si cela ne
pouvait être, néanmoins la mère Anne de Jésus ne sera pas délivrée de mes
mains, comme elle le pense ; d'où vient qu'elle ne mourra point désolée de ce
que, comme elle pense, l'occasion lui manquera d'acquérir une grande sainteté.
Mais soit que je m'en aille, soit que je demeure ici, en quelque lieu qu'on
m'envoie et en quelque condition que je sois, je ne vous oublierai point ni ne
vous tiendrai pas quitte de tout compte comme vous dites, car je désire pour de
vrai votre bien pour toujours.
En
attendant que Dieu nous en fasse jouir dans le ciel, exercez-vous avec persévérance
en l'exercice des vertus de mortification et de patience, désirant vous rendre
par la souffrance semblable en quelque sorte à notre grand Dieu humilié et
crucifié ; car cette vie, si elle n'est pas pour l'imiter, n'est pas bonne. Que
Sa Majesté conserve et augmente en vous son amour, comme en sa sainte aimée. -
De Madrid et le 6 juillet de 1591. - Fr. Jean de la +.
35 Au
chapitre de Madrid de 1591, on s'attendait à voir confier un poste important à
Jean. Pour s'être opposé à Doria, il fut envoyé comme simple religieux au
désert de la Penuela, et persécuté.
27. À la
M. Marie de l'Incarnation, à Ségovie36
[Madrid, 6
juillet 1591]
... Pour
ce qui me concerne, fille, ne vous mettez point en peine car cela ne m'en fait
aucune à moi. Mais ce qui me peine beaucoup est que l'on rejette la faute sur
qui est innocent ; car ces choses, ce ne sont pas les hommes qui les font, mais
Dieu, qui sait ce qui nous convient et dispose tout pour notre bien. Ne pensez
pas autrement, sinon que Dieu dispose tout; et là où il n'y a pas d'amour,
mettez de l'amour et vous recueillerez de l'amour.
36 Elle
est alors prieure. Avant le chapitre de Madrid, elle dit à Jean de la Croix que
peut-être il en sortirait provincial. Il répondit: « On me jettera dans un coin
comme une vieille guenille, comme un vieux chiffon de cuisine ».
28.
À D. Ana del Mercado y Penalosa37
Jésus soit
en votre âme. Quoique je vous ai écrit via Baeza pour vous raconter mon voyage,
je me suis réjoui de ce que le passage de ces deux domestiques du sieur don
Francisco me permette d'écrire ces lignes qui vous parviendront plus sûrement.
Je vous disais que j'avais voulu rester dans ce désert de la Penuela, six
lieues avant Baeza, où je suis arrivé voici bientôt neuf jours. Je m'y trouve
très bien, gloire au Seigneur, et je me porte bien ; car la grande étendue du
désert aide beaucoup l'âme et le corps, quoique l'âme se trouve bien pauvre. Le
Seigneur doit vouloir que l'âme ait aussi son désert spirituel. À la bonne
heure ! comme il lui plaira le mieux, car Sa Majesté sait bien ce que nous
sommes par nous-mêmes. J'ignore combien cela durera car de Baeza le père
Antoine de Jésus me menace de ne me laisser ici que peu de temps. En tous cas,
je me trouve fort bien sans rien savoir, et l'expérience du désert est
admirable.
Ce matin,
nous nous sommes déjà mis à cueillir nos pois chiches et continuerons les
matinées. Un autre jour nous les battrons. Il est beau de manier ces créatures
muettes, c'est bien meilleur que d'être manié par les vivantes. Que Dieu me
donne de m'en tirer bien. Demandez-le-lui, ma fille. Mais tout heureux que je
suis, je ne manquerai pas de m'en aller quand vous le voudrez.
Ayez soin
de votre âme et ne confessez ni les scrupules ni les premiers mouvements, ni
les simples regards sur les choses où l'âme ne veut pas s'arrêter; faites
attention à votre santé et ne manquez pas l'oraison chaque fois que vous
pourrez la faire.
Je vous ai
déjà dit dans l'autre (celle-ci dût-elle vous parvenir la première) que vous
pouvez m'écrire par Baeza, parce qu'il y a un courrier, en adressant les
lettres aux Pères déchaussés de là-bas ; je leur ai demandé de me les envoyer.
Au sieur
don Luis et à ma fille dona Inés38, dites mes compliments. Que Dieu vous donne
son esprit, amen, comme je le désire. - De la Penuela et 19 août de 1591. - Fr.
Jean de la +.
37 Ana a
perdu son mari, puis sa fille unique ; elle élève une nièce. Riche et
généreuse, avec son frère, elle a accueilli à Grenade les carmélites conduites
par Anne de Jésus et Jean de la Croix. Dirigée par lui, elle lui demandera
d'écrire le commentaire de la Vive Flamme. Elle fera transférer son corps
d'Ubeda à Ségovie.
38 Don
Luis : le frère d'Ana. Dona Inés : la fille de don Luis et donc la nièce d'Ana
qu'elle élève.
29. À une
personne inconnue
Que Dieu
nous donne une intention droite en toutes choses et fasse que nous n'admettions
pas sciemment de péché : de cette manière quoique les attaques soient
nombreuses et de bien des sortes, vous irez en sécurité et tout contribuera à
votre couronne. Transmettez mes saluts à votre soeur et un grand souvenir dans
le Seigneur à Isabelle de Soria, je me suis étonné de ce qu'elle ne soit pas à
Jaén, puisqu'il y a là un monastère. Que le Seigneur soit en votre âme, ma
fille en Christ. - De La Penuela et 22 août de 1591. -Fr. Jean de la +.
30. À la
M. Ana de San Alberto, prieure de Caravaca
[La
Penuela, 1591]
Vous
savez, fille, les épreuves que nous souffrons actuellement. Dieu le permet pour
la gloire de ses élus. Dans le silence et l'espérance sera notre force (IS
30,15). Dieu vous garde et vous fasse sainte. Recommandez-moi à Dieu.
31. À une
religieuse de Ségovie
[date
imprécise de ces mois]
Aimez
beaucoup ceux qui vous contredisent et ne vous aiment pas, car en cela naît
l'amour dans le coeur où il est absent; comme Dieu fait avec nous, qui nous
aime pour que nous l'aimions grâce à l'amour qu'il a pour nous.
32. Au P.
Jean de Sainte-Anne [La Penuela, 1591.]
. Fils,
que cela ne vous fasse point de peine, car l'habit on ne peut me l'enlever que
si je suis incorrigible ou désobéissant, or je suis tout disposé à me corriger
de toute erreur et à me soumettre à quelque pénitence que l'on me donne.
33. À dona
Ana del Mercado y Penalosa, à Ségovie (Autographe)
Jésus soit
en votre âme, ma fille en Christ: J'ai reçu ici, à la Penuela le pli de lettres
que m'a apporté votre serviteur. Je suis très touché de votre sollicitude.
Demain je pars pour Ubeda pour y soigner quelques petites fièvres, car comme il
y a plus de huit jours qu'elles m'éprouvent chaque jour et ne me quittent, il
me semble que j'aurai besoin du secours de la médecine; mais avec l'intention
de revenir bientôt ici, car, c'est sûr, dans cette sainte solitude je me trouve
très bien. Quant à ce que vous me dites, de me garder d'aller avec le père
frère Antoine, soyez assurée que de cela et de tout le reste qui demanderait du
souci, je me garderai autant que je le pourrai.
Je me suis
beaucoup réjoui que le sieur don Luis soit maintenant prêtre du Seigneur. Que
ce soit pour de longues années, et que Sa majesté exauce les désirs de son âme.
Oh ! Quel bon état que celui-là pour abandonner les soucis et enrichir
rapidement son âme! Présentez-lui les félicitations de ma part; je n'ose lui
demander qu'un jour, quand il sera au sacrifice39, il se souvienne de moi ;
mais moi, comme débiteur, je le ferai toujours, car bien que je perde
facilement la mémoire, pour ce qu'il est si proche de sa soeur, que j'ai
toujours présente à la mémoire, je ne pourrai manquer de me souvenir de lui.
À ma fille
dona Inès présentez toutes mes salutations dans le Seigneur; priez-le toutes
deux qu'il Lui plaise de me disposer pour qu'il me prenne avec Lui. Je ne me souviens
plus d'autre chose à écrire, et puis à cause de la fièvre, je m'arrête, et
pourtant j'aurais aimé m'étendre. - De la Penuela et 21 septembre de 1591. -
Fr. Jean de la +.
Vous ne
m'écrivez rien du procès, s'il se poursuit ou s'il est arrêté.
39 De la
messe.
INTRODUCTION
AUX
AVIS ET SENTENCES SPIRITUELLES
Bien avant
de rédiger ses grands traités, Jean de la Croix, maître en spiritualité, fut
amené à écrire des billets plus courts pour stimuler, conseiller, consoler,
enseigner. Il a semé à tous vents selon l'occasion, les demandes ou les
besoins. Ces maximes, recommandations personnelles ou points de doctrine de
portée générale, furent recopiées et diffusées. Destinées à des religieux,
religieuses, des séculiers ou des communautés, la plupart ont disparu ; tous
ceux écrits à Avila en 1572-1577.
De tous
les conseils qui nous restent, les Dits de lumière et d'amour sont d'une
authenticité incontestable puisque le saint lui-même les a rassemblés dans un
manuscrit autographe le plus étendu que nous connaissions60.
Les
comparaisons ne manquent pas non plus ici: l'oiseau qui est posé sur la glu
(22), la mouche qui se pose sur le miel (24), celui qui a lâché l'oiseau (31),
celui qui tire la charrette en montant la côte (555) ; la chevelure que l'on
peigne (104) ; les miettes qui tombent de la table du Père (26)...
Souvent la
sentence est frappée comme une médaille. « Une seule pensée de l'homme vaut
plus que le monde entier....61 (34) ; Au soir, c'est sur l'amour qu'on
t'examinera....(59) ; À quoi te sert de donner à Dieu une chose, si Lui t'en
demande une autre?... (72) ». Sublime, l'« oraison d'une âme énamourée » (26)
unit la profondeur, l'élévation et le lyrisme. Comme le passereau solitaire,
l'âme de Jean de la Croix chante suavement dans la contemplation et l'amour de
son Époux (120).
60
Manuscrit malheureusement mutilé au début et à la fin. Jean Baruzi en fit
l'objet de sa thèse secondaire : Aphorismes de saint Jean de la Croix...,
Bordeaux, 1924.
61 Pensée
qui prélude à Descartes et à Pascal, dit Lavelle, Quatre saints, Albin Michel,
1951, p. 121.
Les dits de lumière et d'amour.
JÉSUS
MARIE
1.
PROLOGUE
Aussi, ô
Dieu et ma joie ! en ces dits de lumière et d'amour de toi, mon âme a voulu
s'employer pour l'amour de toi, car puisque moi qui en parle, je n'en ai ni la
pratique ni la vertu, qui est ce en quoi, mon Seigneur, tu te plais davantage
qu'en leur expression et leur science, d'autres personnes incitées par eux,
progresseront peut-être en ton service et ton amour où moi je fais défaut, et
mon âme aura quelque consolation d'avoir été l'occasion que ce qui manque en
elle tu le trouves en d'autres. Tu aimes, toi, Seigneur, le discernement, tu
aimes la lumière, tu aimes l'amour au-dessus des autres opérations de l'âme.
C'est pourquoi ces dits seront de discernement pour cheminer, de lumière pour
le chemin et d' amour dans le cheminement. Que s'éloigne donc la rhétorique du
monde; que les bavardages disparaissent ainsi que l'éloquence aride de
l'humaine sagesse, faible et subtile, qui jamais ne te plaît, et disons au
coeur des paroles baignées de douceur et d'amour qui te plaisent tant, enlevant
ainsi peut-être obstacles et embûches devant maintes âmes qui trébuchent ne
sachant pas, et ne sachant pas vont errant, croyant être assurées en cela de
suivre ton très doux Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et devenir semblables à
lui en vie, conditions et vertus et en la forme de nudité et de pureté de son
esprit. Mais donne-la, toi, Père des miséricordes, car sans toi, rien ne se
fera, Seigneur.
1.
Toujours le Seigneur a découvert les trésors de sa sagesse et de son esprit aux
mortels ; mais maintenant que la malice découvre davantage son visage, il les
découvre bien davantage.
2. Ô Seigneur,
mon Dieu ! qui te cherchera avec un amour pur et simple sans te trouver très à
son goût et à sa volonté ? puisque c'est toi qui te montres le premier et sors
à la rencontre de ceux qui te désirent.
3. Bien
que le chemin soit aplani et doux pour les hommes de bonne volonté, celui qui
chemine cheminera peu et avec peine, s'il n'a bon pied et courage et
l'obstination courageuse en cela même.
4. Mieux
vaut être accablé auprès du fort que soulagé auprès du faible. Quand tu es
accablé, tu es auprès de Dieu, qui est ta force, il se tient avec les affligés.
Quand tu es soulagé, tu es auprès de toi, qui es ta propre faiblesse ; car la
vertu et la force de l'âme, c'est dans les épreuves de patience qu'elles
grandissent et se confirment.
5. Celui
qui veut être seul, sans l'appui d'un maître et guide, sera comme l'arbre qui
est seul et sans propriétaire dans la campagne, si abondants que soient ses
fruits, les passants les cueilleront et ils n'arriveront pas à pleine maturité.
6. L'arbre
cultivé et soigné, donne ses fruits au bénéfice de son propriétaire, au temps
que l'on attend de lui.
7. L'âme
seule, sans maître, qui a de la vertu, est comme le charbon embrasé qui est
seul ; il ira se refroidissant plutôt qu'à brûler.
8. Celui
qui tombe tout seul, tout seul il reste déchu, et tient pour peu son âme,
puisqu'à lui seul il la confie.
9. Puisque
tu ne crains pas de tomber tout seul, comment peux-tu prétendre te relever tout
seul ? Considère que deux ensemble peuvent plus qu'un seul.
10. Celui
qui tombe accablé, difficilement se relèvera accablé.
11. Et
celui qui tombe aveugle, ne se relèvera pas aveugle seul, et, s'il se relève
seul, il se dirigera par où il ne convient.
12. Dieu
aime plus en toi le moindre degré de pureté de conscience que les nombreuses
oeuvres que tu peux faire.
13. Dieu
aime plus en toi le moindre degré d'obéissance et de soumission que tous ces
services que tu penses lui rendre.
14. Dieu
estime plus en toi que tu t'inclines à la sécheresse et à souffrir pour son
amour que toutes les consolations et visions spirituelles et méditations que tu
puisses avoir.
15. Nie
tes désirs, et tu trouveras ce que désire ton coeur. Qu'en sais-tu toi si ton
appétit est selon Dieu?
16. Ô très
doux amour de Dieu mal connu ! Celui qui a trouvé ses voies a trouvé le repos.
17.
Puisque doit s'ensuivre pour toi double amertume d'accomplir ta volonté,
renonce à la faire, même si tu demeures en amertume.
18. L'âme
a plus d'inconvenance et d'impureté pour aller à Dieu si elle garde en soi le
moindre appétit de chose du monde, que si elle était chargée de toutes les
sales et fâcheuses tentations, et ténèbres qui se puissent dire, pourvu que sa
volonté rationnelle ne veuille les admettre ; au contraire, elle peut alors s'approcher
de Dieu avec confiance pour accomplir la volonté de Sa Majesté qui dit: Venez à
moi vous tous qui êtes tourmentés et accablés, et moi je vous recréerai (MT
11,28).
19. Plus
agréable à Dieu est l'âme qui dans la sécheresse et l'épreuve se soumet à ce
qui est raison que celle qui, manquant à cela, fait toutes ses affaires avec
consolation.
20. Plus
agréable à Dieu est une oeuvre, pour petite qu'elle soit, faite en cachette,
sans volonté qu'on le sache, que mille faites avec l'envie que les hommes le
sachent; car celui qui par amour très pur oeuvre pour Dieu, non seulement se
moque que les hommes le voient, mais il ne le fait même pas pour que Dieu
lui-même le sache; même s'Il ne devait jamais le savoir, il ne cesserait de lui
rendre les mêmes services, avec la même joie et pureté d'amour.
21.
L'oeuvre pure et entière faite pour Dieu dans le coeur pur, fait un royaume
entier pour son propriétaire.
22.
Doubles sont les efforts de l'oiseau qui est posé sur la glu, à savoir: pour
s'en détacher et pour s'en nettoyer; et de deux manières, peine celui qui
satisfait son appétit: pour s'en détacher et, après s'être détaché, pour se
purger de ce qui lui en reste collé.
23. Celui
qui par les appétits ne se laisse pas entraîner s'envolera léger selon l'esprit,
comme l'oiseau à qui ne manque plume.
24. La
mouche qui se pose sur le miel, empêche son vol; et l'âme qui veut être
attachée à la saveur de l'esprit empêche sa liberté et sa contemplation.
25. Ne
sois pas présent aux créatures si tu veux garder le visage de Dieu clair et
simple en ton âme; mais vide et débarrasses-en bien ton esprit, et tu marcheras
dans les lumières divines, car Dieu n'est pas semblable à celles-là.
26.
Oraison d'une âme énamourée : Seigneur, Dieu, mon Aimé ! si encore tu te
rappelles mes péchés pour ne pas faire ce que je te demande, fais en eux, mon
Dieu, ta volonté, qui est ce que je veux par-dessus tout, et exerce ta bonté et
ta miséricorde, et tu seras connu en eux. Et si tu attends mes oeuvres afin,
par ce moyen, d'exaucer ma prière, donne-les-moi toi, et opère-les-moi, avec
les peines que tu voudrais accepter, et que cela se fasse. Et si ce ne sont pas
mes oeuvres que tu attends, qu'attends-tu, mon très clément Seigneur ? pourquoi
tardes-tu ? Car, enfin, si c'est la grâce et la miséricorde qu'en ton Fils je
te demande, prends mon obole, puisque tu la veux, et donne-moi ce bien puisque,
toi aussi tu le veux. Qui pourra se libérer de ses basses manières et de ses
limites, si toi tu ne l'élèves jusqu'à toi en pureté d'amour, mon Dieu ?
Comment s'élèvera jusqu'à toi l'homme engendré et grandi dans la bassesse si tu
ne l'élèves, Seigneur, avec la main qui l'a fait? Tu ne m'enlèveras pas, mon
Dieu, ce qu'une fois tu m'as donné en ton Fils unique Jésus-Christ, en qui tu
m'as donné tout ce que je veux. C'est pourquoi je me réjouirai que toi tu ne
tardes pas, si moi j'attends. Avec quels atermoiements attends-tu, puisque dès
maintenant tu peux aimer Dieu en ton coeur? Miens sont les cieux et mienne la
terre. Miennes sont les nations. Les justes sont miens et miens les pécheurs.
Les anges sont miens, et la Mère de Dieu et toutes les choses sont miennes. Et
Dieu même est mien et pour moi, parce que Christ est mien et tout entier pour
moi.
Alors que
demandes-tu et cherches-tu, mon âme ? Tien est tout cela et tout est pour toi.
Ne
t'estime pas moins, ne t'arrête pas aux miettes qui tombent de la table de ton
Père. Sors au-dehors et glorifie-toi en ta gloire. Cache-toi en elle et
réjouis-toi, et tu obtiendras les demandes de ton coeur.
27.
L'esprit bien pur ne se mêle pas d'avis étrangers ni d'humaines considérations,
mais seulement, dans la solitude de toutes les formes, intérieurement, en un
calme savoureux, il se communique avec Dieu, car sa connaissance est dans le
silence divin.
28. L'âme
énamourée est une âme tendre, douce, humble et patiente.
29. L'âme
dure en son amour-propre s'endurcit.
30. Si
toi, en ton amour, ô bon Jésus, tu n'adoucis point l'âme, elle persévérera
toujours en sa dureté naturelle.
31. Celui
qui perd l'occasion est comme celui qui a lâché l'oiseau de sa main, il ne le
rattrapera pas.
32. Moi je
ne te connaissais pas toi, ô mon Seigneur, car je voulais encore savoir et
goûter des choses.
33. Que
tout soit bouleversé, à la bonne heure, Seigneur Dieu, pour que nous trouvions
la stabilité en toi.
34. Une
seule pensée de l'homme vaut plus que le monde entier; par conséquent Dieu seul
en est digne.
35. Pour
l'insensible, ce que tu ne sens pas; pour le sensible, le sens ; et pour
l'esprit de Dieu, la pensée.
36. Considère
que ton ange gardien n'incite pas toujours l'appétit à agir, bien qu'il éclaire
toujours la raison ; c'est pourquoi, pour pratiquer la vertu, n'attends point
le goût; la raison et l'entendement te suffisent.
37.
L'appétit ne permet pas à l'ange de le mouvoir quand il s'occupe à autre chose.
38. Mon
esprit s'est desséché parce qu'il oublie de se nourrir en toi.
39. Ce que
tu prétends et ce que tu désires le plus, tu ne l'obtiendras ni par ta propre
voie ni par la haute contemplation, mais en beaucoup d'humilité et soumission
de coeur.
40. Ne te
fatigue pas, tu n'entreras pas dans la saveur et la suavité de l'esprit, si tu
ne t'adonnes pas à la mortification de tout ce que tu désires.
41.
Considère que plus la fleur est délicate, plus vite elle se fane et perd son
odeur; aussi garde-toi de vouloir cheminer par esprit de saveur, car tu ne
seras pas constant ; mais choisis pour toi un esprit robuste, attaché à rien,
et tu trouveras douceur et paix en abondance ; car le fruit savoureux et
durable en terre froide et sèche se cueille.
42. Prends
garde que ta chair est faible et que nulle chose du monde ne peut à ton esprit
donner force ou consolation, car ce qui naît du monde est monde, et ce qui naît
de la chair est chair ; mais le bon esprit naît seulement de l'esprit de Dieu,
qui ne se communique ni par le monde ni par la chair.
43. Tiens
compte de ta raison pour faire ce qu'elle te dit dans le chemin de Dieu, et
cela te vaudra plus devant Dieu que toutes les oeuvres que tu fais sans cet
avis et que toutes les saveurs spirituelles que tu recherches.
44.
Heureux celui qui, laissant de côté son goût et son inclination, regarde les
choses en raison et justice pour les faire.
45. Celui
qui opère raisonnablement est pareil à celui qui mange une nourriture
substantielle, et celui qui se meut par le goût de sa volonté est comme celui
qui mange un fruit ramolli.
46. Toi,
Seigneur, tu reviens, avec allégresse et amour, relever celui qui t'offense, et
moi je ne reviens pas relever et honorer celui qui m'offense moi.
47. Ô
puissant Seigneur! si une étincelle de ton autorité de ta justice a tant
d'effet sur le prince mortel qui gouverne et meut les nations, que fera ta
justice toute-puissante sur le juste et le pécheur62?
62 Est-ce
une allusion aux démissions de Charles Quint (1555-1556) que Jean avait pu voir
à Médina en 1556 ?
48. Si tu
purifies ton âme des possessions et appétits étrangers, tu comprendras en
esprit les choses ; et si tu nies ton appétit en elles, tu jouiras de leur
vérité, entendant en elles la certitude.
49.
Seigneur, mon Dieu, tu n'es pas étranger à qui ne se fait pas étranger de toi.
Comment dire que c'est toi qui t'absentes ?
50. En
vérité, celui-là a vaincu toutes les choses, que ni le goût de ces choses
n'incite à la joie, ni leur fadeur ne lui cause de tristesse.
51. Si tu
veux parvenir au saint recueillement, tu n'y parviendras pas en admettant, mais
en niant.
52. M'en
allant moi, mon Dieu, partout avec toi, partout il m'adviendra comme je veux
pour toi.
53. Il ne
pourra parvenir à la perfection celui qui ne s'applique pas à se satisfaire de
rien, de manière que la concupiscence naturelle et la spirituelle soient
contentes dans le vide ; car pour parvenir à la suprême tranquillité et paix de
l'esprit, cela est requis ; et de cette manière l'amour de Dieu en l'âme pure
et simple presque habituellement est en acte.
54.
Puisque Dieu est inaccessible, veille à ne pas t'attarder à ce que tes puissances
peuvent comprendre et ton sens sentir, pour ne pas te satisfaire avec le moins
et que ton âme perde la légèreté convenable pour aller à lui.
55. Comme
celui qui tire la charrette en montant la côte, ainsi chemine vers Dieu l'âme
qui ne rejette pas le souci et n'éteint pas l'appétit.
56. Ce
n'est pas la volonté de Dieu que l'âme se trouble de rien ni qu'elle subisse
des épreuves ; si elle les souffre dans les adversités du monde, c'est en
raison de la faiblesse de sa vertu, car l'âme du parfait se réjouit en ce qui
afflige l'imparfaite.
57. Le
chemin de la vie est de très peu d'agitation et d'affaires, et requiert
davantage la mortification de la volonté que beaucoup de savoir. Celui qui des
choses et des plaisirs prendra le moins, avancera par
lui.
58. Ne
pense pas que plaire à Dieu consiste tellement à oeuvrer beaucoup, mais plutôt
à oeuvrer avec une volonté bonne, sans propriété ni respect humain.
59. Au
soir [de la vie], c'est sur l'amour qu'on t'examinera. Apprends à aimer comme
Dieu veut être aimé, et laisse ta condition.
60. Prends
garde de ne pas te mêler des affaires d'autrui, ni même de te les remettre en
mémoire, car peut-être alors, toi tu ne pourras pas accomplir ta tâche.
61. Ne
pense pas que parce qu'en un tel ne brillent pas les vertus auxquelles toi tu
penses, il ne sera pas précieux devant Dieu pour ce que toi tu ne penses pas.
62.
L'homme ne sait pas bien se réjouir, ni bien se lamenter, car il ne comprend
pas la distance entre le bien et le mal.
63. Veille
à ne point t'attrister soudain des adversités du siècle, car tu ne sais pas le
bien qu'elles entraînent avec elles, ordonné dans les jugements de Dieu en vue
de la joie sempiternelle des élus.
64. Ne te
réjouis pas des prospérités temporelles, car tu ne sais pas avec certitude
qu'elles t'assurent la vie éternelle.
65. Dans
la tribulation aie recours aussitôt à Dieu en toute confiance, et tu seras
réconforté, éclairé et instruit.
66. Dans
la joie et le plaisir aie recours aussitôt à Dieu avec crainte et vérité, et tu
ne seras pas trompé ni imbu de vanité.
67. Prends
Dieu pour époux et ami avec qui tu iras continuellement, et tu ne pécheras pas,
et tu sauras aimer, et les choses nécessaires se feront de façon prospère pour
toi.
68. Sans
peine tu soumettras les gens et les choses te serviront, si tu les oublies et
t'oublies toi-même.
69.
Adonne-toi au repos, rejetant de toi les soucis et ne t'inquiétant en rien de
tout ce qui arrive, et tu serviras Dieu à son gré et te réjouiras en Lui.
70.
Considère que Dieu ne règne que dans l'âme paisible et désintéressée.
71.
Quoique tu fasses beaucoup de choses, si tu n'apprends pas à nier ta volonté et
à te soumettre, en perdant tout souci de toi et de tes affaires, tu ne
progresseras pas dans la perfection.
72. À quoi
te sert de donner à Dieu une chose, si Lui t'en demande une autre ? Considère
ce que Dieu veut et fais-le, par là tu satisferas plus pleinement ton coeur
qu'avec ce à quoi toi tu t'inclines.
73.
Comment oses-tu te réjouir tellement sans crainte, alors que tu dois paraître
devant Dieu et rendre compte de la moindre parole et pensée?
74.
Considère qu'il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus (MT 22,14), et que
si tu ne prends pas soin de toi, plus sûre est ta perdition que ton remède,
d'autant plus que le sentier qui mène à la vie éternelle est si étroit (MT
7-14).
75. Ne te
réjouis pas vainement, car tu sais combien de péchés tu as commis, mais tu ne
sais pas comment Dieu est avec toi ; mais crains avec confiance.
76.
Puisqu'à l'heure des comptes tu regretteras de ne pas avoir employé ce temps au
service de Dieu, pourquoi ne pas le disposer et l'employer maintenant comme tu
voudrais l'avoir fait quand tu seras en train de mourir?
77. Si tu
veux qu'en ton esprit naisse la dévotion, et que grandissent l'amour de Dieu et
l'appétit des choses divines, purifie ton âme de tout appétit, de toute
attache, de toute ambition, de manière que rien ne t'importe en rien; car de
même que le malade, une fois l'humeur mauvaise rejetée à l'extérieur, ressent
alors le bien de la santé et lui vient l'envie de manger, ainsi tu seras
convalescent en Dieu si tu te guéris en ce que j'ai dit; et sans cela, quoi que
tu fasses, tu ne progresseras pas.
78. Si tu
désires trouver la paix et la consolation de ton âme et servir Dieu pour de
vrai, ne te contente pas de ce à quoi tu as renoncé, car dans le nouvel état où
tu es il se pourrait que tu retrouves les mêmes entraves qu'avant ou plus
encore ; laisse plutôt toutes ces autres choses qui te restent, et n'en
recherche qu'une seule qui contient tout, la sainte solitude, accompagnée de
l'oraison et de la sainte et divine lecture, et là persévère dans l'oubli de
toutes les choses, car si par obligation elles ne t'incombent pas, tu plairas
plus à Dieu en sachant te garder et te perfectionner toi-même qu'en les
obtenant toutes à la fois ; car que sert à l'homme de gagner le monde entier,
s'il laisse perdre son âme ? (MT 16,26).
2.
POINTS D'AMOUR
79. Réfrénez beaucoup la langue et la
pensée, et tenez d'ordinaire l'affection en Dieu, et l'esprit s'échauffera
divinement.
80. Ne
nourrissez pas l'esprit en autre chose qu'en Dieu. Ne faites plus cas des
choses et gardez paix et recueillement dans le coeur.
81. Gardez
la sérénité spirituelle en attention amoureuse à Dieu ; et quand il sera
nécessaire de parler, que ce soit avec la même sérénité et paix.
82. Ayez
ordinairement mémoire63 de la vie éternelle, et que ceux qui s'estiment les
plus méprisables, et les plus pauvres et les plus misérables, jouiront d'une
plus haute seigneurie et gloire de Dieu.
63 Mémoire
du futur. Comme chez Augustin, la mémoire est la faculté de l'esprit dominant
passé, présent, futur.
83.
Réjouissez-vous ordinairement en Dieu, qui est votre salut (LC 1,47), et
considérez qu'il est bon de souffrir de quelque manière pour celui qui est Bon.
84.
Considérez combien il vous faut être ennemies de vous-même et cheminer par la
sainte rigueur à la perfection, et comprenez que chaque parole que vous diriez
sans ordre d'obéissance Dieu vous la prend en compte.
85. Intime
désir que Dieu vous donne ce que Sa Majesté sait vous manquer pour son honneur.
86.
Crucifiée intérieurement et extérieurement avec Christ, vous vivrez en cette
vie dans la satiété et la satisfaction de votre âme, la possédant en votre
patience.
87. Ayez
une attention amoureuse en Dieu, sans appétit de vouloir sentir ni entendre
chose particulière de Lui.
88.
Ordinaire confiance en Dieu, estimant en vous et dans les soeurs ce que Dieu
estime le plus, qui sont les biens spirituels.
89.
Entrez64 en vous-même et travaillez en présence de l'Époux, qui toujours est
présent en vous aimant bien.
64 Vous de politesse comme souvent dans ces
Points d'amours qui s'adressent à des religieuses.
90. Soyez
ennemie d'admettre en votre âme des choses qui n'aient pas en soi de substance
spirituelle, pour qu'elles ne vous fassent pas perdre le goût de la dévotion et
du recueillement.
91. Que
vous suffise Christ crucifié, et avec lui peinez et reposez-vous, et pour cela
annihilez-vous dans toutes les choses extérieures et intérieures.
92. Tâchez
toujours que les choses ne soient rien pour vous, ni vous pour les choses ;
mais, oublieuse de tout, demeurez en votre recueillement avec l'Époux.
93. Aimez
beaucoup les épreuves et tenez-les pour peu afin de plaire à L'Époux qui pour
vous n'hésita pas à mourir.
94. Ayez
la force en votre coeur contre toutes les choses qui vous porteraient à ce qui
n'est pas Dieu ; et soyez amie de la passion de Christ.
95. Gardez
un détachement intérieur de toutes les choses et ne mettez point votre goût en
aucune chose temporelle, et votre âme recueillera les biens qu'elle ignore.
96. L'âme
qui va en amour, ni ne fatigue, ni ne se fatigue.
97. Le
pauvre qui est nu on le vêtira, et l'âme dénudée de ses appétits, vouloirs et
non vouloirs, Dieu la vêtira de sa pureté, plaisir et volonté.
98. Il y a
des âmes qui se vautrent dans la fange comme les animaux qui s'y vautrent, et
d'autres qui volent comme les oiseaux qui dans les airs se nettoient et se
purifient.
99. Une
parole a dite le Père, qui fut son Fils, et elle parle toujours en éternel
silence, et en silence elle doit être écoutée par l'âme.
100. Les
travaux nous devons les mesurer à nous, et non nous aux travaux.
101. Celui
qui ne cherche pas la croix de Christ ne cherche point la gloire de Christ.
102. Pour
s'éprendre de l'âme, Dieu ne regarde pas sa grandeur, mais la grandeur de son
humilité.
103. Celui
qui aurait honte de me confesser devant les hommes, moi aussi j'aurai honte de
le confesser devant mon Père, dit le Seigneur (MT 10-33).
104. La
chevelure que l'on peigne souvent sera brillante et l'on n'aura pas de
difficulté à la peigner autant de fois que l'on voudra; et l'âme qui souvent
examinera ses pensées, paroles et oeuvres, qui sont ses cheveux, accomplissant
toutes choses pour l'amour de Dieu, aura sa chevelure très claire, et l'Époux
regardera son cou et en sera épris et blessé par l'un de ses yeux, qui est la
pureté d'intention avec laquelle elle accomplit toutes les choses. La chevelure
doit commencer à être peignée depuis le haut de la tête si nous voulons qu'elle
brille ; toutes nos oeuvres doivent être commencées du plus haut sommet de
l'amour de Dieu, si tu veux qu'elles soient pures et claires.
105. Le
ciel est stable et n'est pas sujet à génération, et les âmes qui sont d'une
nature céleste, sont stables ; elles ne sont point sujettes à engendrer des
appétits ni nulle autre chose, car à leur manière elles ressemblent à Dieu,
elles sont à jamais immuables.
106. Ne
pas se repaître en des pâturages interdits, qui sont ceux de la vie présente,
car bienheureux sont ceux qui ont faim et soif de justice parce qu'ils seront
rassasiés (MT 5,6). Ce que Dieu prétend c'est de nous faire dieux par
participation, l'étant Lui par nature ; comme le feu convertit toutes les
choses en feu.
107. Toute
la bonté que nous avons est d'emprunt, mais la bonté de Dieu est son oeuvre
propre. Dieu et son oeuvre est Dieu.
108. La
sagesse entre par l'amour, le silence et la mortification. Grande sagesse que
de savoir se taire et ne pas regarder les dits, ni les faits, ni les vies
d'autrui.
109. Tout
pour moi et rien pour toi.
110. Tout
pour toi et rien pour moi.
111.
Laisse-toi enseigner, laisse-toi commander, laisse-toi assujettir et mépriser,
et tu seras parfaite.
112. Cinq
dommages cause tout appétit dans l'âme: premièrement, il l'inquiète;
deuxièmement, il la trouble ; troisièmement, il la souille ; quatrièmement, il
l'affaiblit ; cinquièmement, il l'obscurcit.
113. La
perfection n'est pas dans les vertus que l'âme se reconnaît, mais elle consiste
en celles que notre Seigneur voit dans l'âme qui est une lettre cachetée, et
ainsi elle n'a pas de quoi présumer de soi, mais plutôt de quoi se prosterner
jusqu'à terre à son sujet.
114. L'amour
ne consiste pas à sentir de grandes choses, mais à être dans un grand dénuement
et à souffrir pour l'Aimé.
115. Le
monde entier n'est pas digne d'une pensée de l'homme, car c'est à Dieu seul
qu'on la doit, et ainsi toute pensée qui ne va pas à Dieu, nous la lui volons.
116. Les
puissances et les sens ne doivent pas tous s'employer dans les choses, sauf en
ce qu'on ne peut éviter, et le reste le laisser inoccupé pour Dieu.
117. Ne
point regarder les imperfections d'autrui; garder le silence et une perpétuelle
communication avec Dieu, arracheront de grandes imperfections de l'âme et la
rendront dame de grandes vertus.
118. Les
signes du recueillement intérieur sont trois : le premier, si l'âme ne goûte
plus les choses transitoires ; le deuxième, si elle goûte la solitude et le
silence et si elle accourt à tout ce qui est plus de perfection ; le troisième,
si les choses qui l'aidaient d'habitude lui sont une entrave, telles que les
considérations et les méditations et les actions, l'âme n'ayant plus d'autre
soutien pour l'oraison que la foi et l'espérance et la charité.
119. Si
une âme a plus de patience pour souffrir et plus de tolérance pour être privée
de saveurs, c'est le signe qu'elle fait plus de progrès dans la vertu.
120. Les
qualités du passereau solitaire sont cinq: premièrement il s'élève au plus
haut; deuxièmement, il ne souffre aucune compagnie fût-elle de son espèce;
troisièmement, il tourne le bec vers le vent ; quatrièmement, il n'a pas de
couleur déterminée ; cinquièmement, il chante suavement. Telles sont celles que
doit avoir l'âme contemplative : elle doit s'élever au-dessus des choses
transitoires n'en faisant pas plus de cas que si elles n'existaient pas, et
elle doit être si amie de la solitude et du silence qu'elle ne souffre la
compagnie d'aucune autre créature; elle doit tourner le bec vers le souffle de
l'Esprit Saint, répondant à ses inspirations, pour que, faisant ainsi, elle se
rende plus digne de sa compagnie ; elle ne doit avoir aucune couleur
déterminée, n'ayant de détermination en rien, sauf en ce qui est volonté de
Dieu ; elle doit chanter suavement dans la contemplation et l'amour de son
Époux.
121. Les
habitudes d'imperfections volontaires que l'on n'achève jamais de vaincre, non
seulement empêchent l'union divine, mais aussi d'arriver à la perfection ;
comme sont la coutume de parler beaucoup, quelque petit attachement non dominé
à une personne, un vêtement, une cellule, un livre, telle sorte de nourriture,
et autres conversations et petits plaisirs à aimer savourer les choses, à
savoir et écouter d'autres choses semblables.
De
l'édition de Gerona 1650
122. Si tu
veux te glorifier et ne veux pas paraître sot et fou, écarte de toi les choses
qui ne sont pas à toi, et de ce qui reste tu auras gloire. Mais, c'est certain,
si tu écartes toutes les choses qui ne sont pas à toi, tu seras ramené à rien,
car tu ne dois te glorifier de rien, si tu ne veux pas tomber en vanité. Mais
venons-en maintenant spécialement aux dons de ces grâces qui rendent les hommes
aimables et agréables aux yeux de Dieu ; il est sûr que de ces dons-là tu ne
dois pas te glorifier, car tu ne sais même pas si tu les as.
123. Oh !
combien douce sera pour moi ta présence, toi qui es le bien suprême ! Je
m'approcherai en silence de toi et te découvrirai les pieds pour que tu
veuilles bien m'unir à toi en mariage, et je ne prendrai aucun plaisir jusqu'à
ce que je me réjouisse en tes bras (RT 3-4 svt.). Et maintenant je te
prie, Seigneur, de ne plus jamais m'abandonner dans mon recueillement, car je
suis trop gaspilleuse de mon âme.
124.
Détachée de l'extérieur, dépossédée de l'intérieur, désappropriée des choses de
Dieu, ni la prospérité ne vous arrête ni l'adversité ne vous embarrasse.
125. L'âme
qui est unie à Dieu, le démon la redoute comme Dieu lui-même.
126. La
plus pure souffrance amène et apporte une plus pure intelligence.
127. L'âme
qui veut que Dieu se livre tout à elle, doit se livrer toute sans rien garder
pour soi.
128. L'âme
qui est en union d'amour n'a même plus les premiers mouvements.
129. Les
vieux amis de Dieu c'est merveille s'ils manquent à Dieu, car ils sont
désormais au-delà de tout ce qui peut les faire manquer.
130. Mon
Aimé, tout ce qui est âpre et pénible je le veux pour moi et tout le suave et
savoureux je le veux pour toi.
131. La
plus grande nécessité que nous ayons pour progresser est de taire ce grand Dieu
avec l'appétit et avec la langue, Lui dont le seul langage qu'Il préfère
entendre est l'amour silencieux.
132.
Laisser toute servitude afin de chercher Dieu. La lumière qui est utile à
l'extérieur pour ne pas tomber fait l'inverse dans les choses de Dieu, de
manière qu'il vaut mieux ne pas voir, et l'âme en a plus de sécurité.
133. On
acquiert davantage dans les biens de Dieu en une heure que dans les nôtres en
toute la vie.
134. Aime
à n'être connue de toi ni des autres. Ne jamais regarder les biens ni le
mauvais chez autrui.
135.
Marcher seul avec Dieu ; agir dans le juste milieu ; cacher les biens de Dieu.
136.
Chercher à perdre et que tous nous gagnent appartient aux esprits valeureux,
aux fonds généreux, aux coeurs libéraux ; leur condition est de donner plutôt
que de recevoir jusqu'à ce qu'ils en viennent à se donner eux-mêmes, parce
qu'ils tiennent pour une grande charge de se posséder et préfèrent être
possédés et étrangers à eux-mêmes ; car nous appartenons davantage à ce Bien
infini qu'à nous-mêmes.
137. C'est
un grand mal d'avoir plus l'oeil aux biens de Dieu que d'oraison à Dieu
lui-même, et à la désappropriation.
138.
Regardez cet infini savoir et ce secret caché, quelle paix, quel amour, quel
silence dans ce coeur divin, quelle très haute science celle que Dieu enseigne
là ! c'est ce que nous appelons actes anagogiques, qui embrasent tellement le
coeur.
139. Il se
gâte et se perd grandement le secret de la conscience toutes les fois qu'on en
manifeste aux hommes le fruit, car on reçoit alors pour récompense le fruit
d'une renommée passagère.
140.
Parlez peu, et des choses que l'on ne vous demande pas, ne vous mêlez pas.
141.
Toujours efforcez-vous d'avoir Dieu présent et de conserver en vous la pureté
que Dieu vous enseigne.
142. Ne
vous disculpez pas, ne refusez pas d'être corrigé par tous. Écoutez d'un visage
serein toute remontrance ; songez que c'est Dieu qui vous le dit.
143. Vivez
comme s'il n'y avait en ce monde que Dieu et vous65, afin que votre coeur ne
puisse être retenu par chose humaine.
65 Leibniz
reprendra la formule, mais semble l'attribuer à sainte Thérèse : Discours de
métaphysique, 21, XXXII, 13.
144. Tenez
pour miséricorde de Dieu que parfois l'on vous dise quelque bonne parole, car
vous n'en méritez aucune.
145.
Jamais ne laissez s'épancher votre coeur, même le temps d'un credo.
146.
Jamais n'écoutez les faiblesses d'autrui, et si l'une de vous se plaignait à
vous d'une autre, vous pourrez lui dire avec humilité qu'elle ne vous en dise
rien.
147. Ne
vous plaignez de personne ; ne posez aucune question, et s'il vous était
nécessaire d'interroger, que ce soit en peu de mots.
148. Ne
refusez pas le travail, même s'il vous paraît que vous ne pourrez le faire. Que
tous vous trouvent serviable.
149. Ne
contredisez pas ; en aucune manière ne dites de paroles qui ne soient limpides.
150. Que
ce que vous direz soit de telle sorte que nul n'en soit blessé, et qu'il
s'agisse de choses dont vous ne puissiez regretter que tous les sachent.
151. Ne
refusez rien de ce que vous avez, même si vous en avez besoin.
152.
Taisez ce que Dieu vous donnera et souvenez-vous de ce mot de l'Épouse: Mon
secret pour moi (IS 24,16).
153.
Tâchez de conserver votre coeur en paix; que nul événement de ce monde ne le
trouble ; songez que tout doit finir.
154. Ne vous arrêtez ni beaucoup ni peu à savoir qui est contre vous ou avec vous, et tâchez toujours de plaire à votre Dieu. Demandez-lui que se fasse en vous sa volonté. Aimez-le beaucoup car vous le lui devez.
155. Douze étoiles pour parvenir à la suprême perfection : amour de Dieu, amour du prochain, obéissance, chasteté, pauvreté, assistance au choeur, pénitence, humilité, mortification, oraison, silence, paix.
156. Jamais ne prends pour exemple l'homme en ce que tu as à faire, pour saint qu'il soit, car le démon te proposera ses imperfections ; mais imite Christ, qui est suprêmement parfait et suprêmement saint, et jamais tu n'erreras.
157. Cherchez en lisant et vous trouverez en méditant; appelez en priant et l'on vous ouvrira en contemplant.
158. Comme l'on demandait une fois au vénérable Père Frère Jean de la Croix comment on entrait en extase, il répondit que c'était en renonçant à sa volonté et en faisant celle de Dieu; car l'extase n'est pas autre chose pour l'âme que sortir de soi et d'être ravie en Dieu ; et c'est ce que fait celui qui obéit, il sort de soi et de sa volonté propre, et allégé, s'abîme en Dieu.
3. AVIS QUE DÉTENAIT LA MÈRE MADELEINE
DE L'ESPRIT SAINT
159. Celui qui avec un pur amour agit pour Dieu, non seulement n'a cure qu'on le sache mais il ne le fait même pas pour que Dieu lui-même le sache ; même si Dieu n'en savait jamais rien, il ne cesserait de rendre les mêmes services, et avec la même joie et le même amour.
160. Autre avis pour vaincre les appétits: Avoir un appétit habituel d'imiter Jésus-Christ en toutes ses oeuvres, en vous conformant à sa vie, que vous devez considérer afin de savoir l'imiter et vous conduire en toutes les choses comme il se serait conduit.
161. Afin de pouvoir faire cela qui est nécessaire, quelque appétit ou plaisir, s'il n'est pas purement pour l'honneur et la gloire de Dieu, y renoncer et demeurer dans le vide par amour de Celui qui en cette vie n'eut et ne voulut rien d'autre que faire la volonté de son Père, qu'il appelait sa nourriture et son aliment.
162. Pour mortifier les quatre passions naturelles qui sont plaisir, tristesse, crainte et espoir, voici ce qui convient:
Tâcher toujours de s'incliner non au plus facile, mais au plus difficile66; non au plus savoureux, mais au plus insipide; non au plus agréable, mais à ce qui ne fait pas plaisir; ne pas s'incliner à ce qui est reposant, mais au plus pénible ; non à ce qui est consolation, mais à ce qui n'est pas consolation ; non au plus, mais au moins ; non au plus haut et au plus précieux, mais au plus bas et au plus méprisé ; non à ce qui est vouloir quelque chose, mais à ce qui est vouloir rien; ne pas chercher sans cesse le meilleur des choses, mais le pire, et pratiquer le dénuement et le vide et la pauvreté pour Jésus-Christ de tout ce qui est dans le monde67.
66 Conseil classique chez les moralistes.
67 Ce passage reproduit les sentences et avis du Monte Carmelo qui furent ensuite incorporés dans le chapitre 13 de la Montée du Mont Carmel.
163. Pour la concupiscence : Tâcher d'oeuvrer dans le dénuement et désirer que les autres le fassent; tâcher de parler dans le mépris et désirer que tous le fassent; tâcher de penser bassement de soi et désirer que les autres le fassent.
Le vénérable Père, entre autres choses qu'il écrivait, écrivit une fois pour chacune des religieuses un dit pour son profit spirituel, mais, bien que je les aie tous recopiés on ne m'a laissé que les deux suivants :
164. Ayez la force en votre coeur contre toutes les choses qui vous mèneraient à ce qui n'est pas Dieu, et soyez amie des souffrances pour Christ.
165. Promptitude dans l'obéissance, joie dans la souffrance, mortifier la vue, ne vouloir rien savoir, silence et espérance.
166. Dans le reliquaire du Désert des Neiges, où l'on vénérait un Mont68 autographe dédié à la Mère Madeleine, on lisait aussi cet avis autographe :
68 Voir p. 204.
Réfrénez beaucoup la langue et la pensée et gardez d'ordinaire votre affection en Dieu, et l'esprit divin en vous s'échauffera beaucoup. Lisez souvent cela.
167. À un religieux (Gaspar de San Pedro) qui s'était engagé à aller prêcher à Ubeda sans l'autorisation préalable de son prélat (le Saint, recteur de Baeza), lui refusant la permission d'y aller, lui dit:
Mieux vaut que ne prêche pas celui qui prêche par sa volonté propre, car de plus de profit lui sera la mortification, même si cela le contrarie.
168. Le Père Andrés copie d'une relation de la Mère Magdalena un dit du Saint. À l'occasion d'une interdiction, quelqu'un conseilla à la Mère qu'en vertu des privilèges de l'Ordre, elle pourrait ouvrir son église et y laisser entrer les fidèles pour assister à la messe. Le Saint disait à la consultante:
À nous, mes filles, importent davantage l'humilité et la soumission à l'Ordinaire que l'usage des privilèges. N'oubliez pas cela, car il n'en manquera pas pour se soucier des privilèges.
4. AUTRES AVIS (ANTEQUERA)
169.69 Plus tu t'écartes des choses terrestres, plus tu t'approches des célestes, et plus tu te trouves en Dieu.
69 Manuscrit qui provient de la communauté des déchaux d'Antequera, à l'authenticité discutable. On trouve un décalage d'un ou deux numéros selon les éditions.
170. Qui sauras mourir à tout, aura vie en tout.
171. Écarte-toi du mal, fais le bien et cherche la paix.
172. Qui se plaint ou murmure n'est point parfait, ni même bon chrétien.
173. Humble est celui qui se cache en son propre néant et sait se confier à Dieu.
174. Doux est celui qui sait supporter le prochain et se supporter soi-même.
175. Si tu veux être parfait, vends ta volonté et donne-la aux pauvres en esprit, et viens à Christ par la douceur et l'humilité et suis-le jusqu'au Calvaire et au sépulcre.
176. Qui se fie à soi-même est pire que le démon.
177. Qui n'aime pas son prochain abhorre Dieu.
178. Qui agit avec tiédeur est proche de la chute.
179. Qui fuit l'oraison fuit tout ce qui est bon.
180. Mieux vaut vaincre sa langue que jeûner au pain et à l'eau.
181. Mieux vaut souffrir pour Dieu que faire des miracles.
182. Oh! de quels biens jouirons-nous à la vue de la Très-Sainte Trinité!
Appendices
PETITE BIBLIOGRAPHIE
On trouvera une bibliographie plus complète dans une édition critique espagnole. Voir aussi: Saint Jean de la Croix, bibliographie des traductions des oeuvres, des ouvrages et des articles parus en langue française entre 1926 et 1990, par soeur Claire Thérèse, Ed. du Carmel, 1990.
Nous donnons ici des ouvrages plus récents et ceux qui nous ont servi pour ce travail.
ALEXANDRE (Christian), Être mystique à l'école de Thérèse d'Avila et Jean de la Croix, Paris, Cerf, 1994.
BARUZI (Jean), Saint Jean de la Croix et le problème de l'expérience mystique, 2e éd., Paris, Alean, 1931.
BOEGLIN (Jean-Georges), Le Christ, maître de vie spirituelle chez Jean de la Croix, Paris, Fribourg, Éd. Saint Paul, 1992.
BONFILS (François), Saint Jean de la Croix, Dans une nuit obscure. Poésie mystique complète (éd. bilingue). Paris, E.J.L., 2001.
BORD (André), Mémoire et Espérance chez Jean de la Croix, Préface de Henri Gouhier, Paris, Beauchesne, 1971. Article « Mémoire » dans le Dictionnaire de spiritualité.
- Pascal et Jean de la Croix, Préface de Philippe Sellier, Paris, Beauchesne, 1987.
- « Le rayonnement de Jean de la Croix au XVIIe français », p. 5-45, Teresianum, Romae XLII 1991/1.
- « En Francia un eminente Garmelita Descalzo primo de Blas Pascal », Revue San Juan de la Cruz, Ano VIII, n°10, Granada, 1992.
- Jean de la Croix en France, Paris, Beauchesne, 1993.
- Voir Hardy.
- Plotin et Jean de la Croix, Paris, Beauchesne, 1996.
- Les amours chez Jean de la Croix, Paris, Beauchesne, 1998.
- « René Descartes et Jean de la Croix », Revue Sapientia,
Vol. LV1, fasc. Buenos Aires.
- « Les traductions françaises des poèmes de Jean de la Croix », dans Variations autour de la poésie, Hommage à Bernard Sesé, Université de Paris X-Nanterre.
CONCORDANGIAS DE LOS ESGR1TOS DE SAN JUAN DE LA CRUZ, Edicion preparada por Juan Luis Astigarraga, Agusti Borrel, F. Javier Martin de Lucas, Teresianum, Roma, l990.
CRISOGONO DE JESUS, Jean de la Croix, Sa vie, traduit de l'espagnol par Pierre Sérouet, Paris, Cerf, 1982.
CUGNOT (Alain), Saint Jean de la Croix, Paris, Fayard, 1979. DOSITHÉE DE SAINT-ALEXIS (Guillaume Briard), La vie de saint Jean de la Croix... Paris, Christophe David, 1727, 2 vol.
EULOGIO DE LA V. DEL CARMEN, PACHO, El quietismo frente al magistrio sanjuanista sobre la eontemplaciàn » Ephemerides Garmeliticoe, XIII, 1962, P. 353-4126.
- Initiation à saint Jean de la Croix, traduit par Pierre Sérouet, Paris, Cerf, 1991.
- Sur les nombreux travaux du P. Lulogio Pacho, consulter la bibliographie d'une édition critique.
FLORISOONE (Michel), Jean de la Croix, Iconographie générale, Paris, Seuil, 1956.
GAUCHER (GUY, évêque), Jean et Thérèse (de Lisieux), Flammes d'amour, Paris, Cerf, 1996.
GOEDT (Michel de), Le Christ de Jean de la Croix, Paris, Desclée, 1993.
GOZIER (André), Jean de la Croix, le feu sur la terre, Paris, Nouvelle cité, 1989.
- L'heureuse aventure avec saint Jean de la Croix, Chambray, C.L.D., l996.
HARDY (Richard P.), Saint Jean de la Croix, la part du pauvre, trad. de l'anglais par Simone Michels-Opalak et André Bord, Paris, Saint-Paul, 1994.
HEBERT (P et Y.), Saint Jean de la Croix. Poèmes mystiques. Éd. Gerbert, Aurillac (vers 1950).
HUOT DE LONGCHAMP (Max), Lectures de Jean de la Croix, Essai d'anthropologie mystique, Paris, : Beauchesne, 1981.
- Saint Jean de la Croix : pour lire le Docteur Mystique, Paris, FAC, 1991.
WOJTYLA, DR. KAROL, Quoestio de fide apud S. Jonanem a Cruce: Collectanea Theologica 21 (1950).
LELOUP (Jean-Yves), Jean de la Croix, Paris, Le Fennec, 1994.
LUCIEN-MARIE DE SAINT-JOSEPH, Jean de la Croix, Oeuvres complètes, trad. P. Cyprien, DDB, 1979.
MARIE-EUGENE DE L'ENFANT-JESUS, Je veux voir Dieu, 3e éd., Venasque, Carmel, 1956.
MARITAIN (Jacques), Distinguer pour unir ou les degrés du savoir, DDB, 3e éd., 1939.
- « Sur l'égalité d'amour entre Dieu et l'âme d'après st. Jean de la Croix », Études carmélitaines, 17, 1932, p. l sq.
MOREL (Georges), Le sens de l'existence selon Jean de la Croix, Paris, Aubier, 1960-1961, 3 vol.
PEREIRA, Antoniana Margarita, Medina del Campo, 1554.
POIROT (Dominique), Oeuvres complètes, Jean de la Croix, traduction par Mère Marie du S. S., éd. par.... Paris, Cerf, l990.
RUIZ (Federico), Saint Jean de la Croix mystique et maître spirituel, traduit de l'espagnol par Marie-Agnès Haussièttre, Paris, Cerf, 1994.
SAGNE (Jean-Claude), Je cherche ton visage, Pour lire saint Jean de la Croix, Paris, Emmanuel, Venasque, Carmel, 1997.
SANSON (Henri), L'esprit humain selon saint Jean de la Croix, PUF, 1953.
SCHAFERT (Clément), « L'allégorie de la bûche enflammée dans Hughes de Saint-Victor et dans saint Jean de la Croix », R. A. M., n°33, 1957, P. 241-263.
SESÉ (Bernard), Petite vie de Jean de la Croix, DDB, 1990.
- Poésies complètes (éd. bilingue), Paris, José Corti, 1993.
- Les dits de lumière et d'amour (éd. bilingue), Paris, José Corti, 1997.
SIDDHESWARANANDA (Swami), Le yoga et saint Jean de la Croix, Paris, Albin Michel, 1996.
STINISSEN (Guido), Découvre-moi Ta présence, Rencontres avec Saint Jean de la Croix, Préface de Courad de Meester, Paris, Cerf, l989.
STINISSEN (Wilfried), La nuit comme le jour illumine, La nuit obscure chez saint Jean de la Croix, éd. du Moustier, 1990.
TAVARD (Georges), Jean de la Croix, poète mystique, Paris, Cerf, 1987.
THIBAUT (Jean-Pierre), APTEL (Françoise), HAUSSIETTRE (Marie- Agnès), Jean de la Croix, Les cantiques spirituels, A et B, Paris, Cerf, 1995.
VALÉRY (Paul), Les Cantiques spirituels de saint Jean de la Croix, traduits en Vers françois par le R. P. Cyprien..., Paris, Rouart, 1941.
INDEX DES MOTS,
DES RÉFÉRENCES
ET DES THÈMES LES PLUS IMPORTANTS
ABSENCE.
- Dieu apparaît et s'absente pour exercer l'amour de l'âme : (1NO 14,5).
- L'âme souffre de cette — : (CSB 2,14 ; 2,19). (1 ?) 2,14 et 19)
ACTES.
- Un — de volonté, produit par la charité, a plus de prix devant Dieu que toutes les visions et révélations : (2MC 22,19).
- Dans l'union d'amour, ce n'est plus l'âme qui produit les -, c'est l'Esprit Saint qui les produit en elle : (VFB 1,4).
AFFECTIONS.
- Les — aux créatures sont devant Dieu de pures ténèbres : (1MC 4,1).
- L'— à la créature égale et même asservit l'âme à la créature : (1MC 4,3).
- Les — doivent s'adresser à Dieu : (1MC 9,2).
- Si l'— envers une personne est vraiment spirituelle, l'amour de Dieu croît à proportion : (1NO 4,7).
AGENT.
Si l'âme cherche Dieu, Dieu la cherche davantage... Dieu est le principal — : (VFB 3,28 ; 3,29).
ÂME.
- L'— est une image de Dieu : (1MC 9,1).
- Il est plus difficile de purifier une — que de la créer ex nihilo : (1MC 6,4).
- Esclave de ses appétits, la nature de l'— reste aussi parfaite que Dieu la créa, mais son être raisonnable est devenue abominable : (1MC 9,3).
- Depuis le péché originel, l'— est prisonnière dans son corps : (1MC 15,1).
- L'— doit s'affranchir de tout ce qui est contraire à Dieu pour arriver à ressembler à Dieu : (2MC 5,4).
- Dans l'état d'union l'— semble plutôt Dieu qu'elle-même : (VFB 2,34).
- Pour arriver à l'union, il faut que l'— soit pure : (2MC 16,7).
- Par les sens, l'—, de capacité infinie, se nourrit avec des miettes : (2MC 17,8).
- La privation de Dieu est la mort de l'— : (CSB 2,7).
- Trois sortes de présence de Dieu dans l'— : (CSB 11,3) ; (VF 4,14).
- Étroite union entre le corps et l'— : (CSB 13,4).
- De toute éternité Dieu a prédestiné l'— à la gloire : (CSB 38,6).
- Le centre de l'—, c'est Dieu : (VFB 1,12).
- Un effet de grâce dans le corps, est imprimé d'abord et plus excellemment dans l'— : (VFB 2,13).
- Dieu mène chaque — par un chemin différent : (2MC 21,2), (VFB 3,59).
- Le sens de l'—, réceptacle des faveurs divines : (VFB 3,69).
- L'union à Dieu se fait dans la substance de l'— : (VFB 4,13).
AMOUR.
- Dans l'union l'âme aime Dieu par Dieu même : (1MC 5,7).
- Aimer Dieu c'est se dépouiller de tout ce qui n'est pas Dieu : (2MC 5,7).
- Plus l'amour de Dieu grandit, plus grandit l'amour du prochain : (3MC 23,1).
- Les dix degrés de l'échelle d'— : (2NO 19,1).
- Le coeur embrasé d'— ne désire rien hors de Dieu : (CSB 9,6).
- Les sept degrés d'—, les sept dons du Saint Esprit : (CSB 26,3).
- Dans les épreuves, l'— se fortifie : (CSB 31,6).
- La puissance de l'— retient Dieu captif : (CSB 32,1).
- L'— ne reste jamais oisif : (VFB 1,8).
- La véhémence de l'— fait désirer à l'âme que la trame de la vie soit rompue : (VFB 1,34).
- Au soir de la vie, tu seras jugé sur l'— : (Di 59).
- Là où il n'y a pas d'—, mettez de l'— et vous recueillerez de — : (L 27).
- La blessure d'— du Séraphin : (VFB 2,9 ; 3,5).
- L'— de Dieu est un feu qui purifie : (VFB 1,8)...
- L'— à la fois dans l'entendement et dans la volonté : (2NO 12,6).
- L'océan de feu d'— : (VFB 2,10).
- Les lampes de feu divin : (VFB 3,5).
- L'— veut unir l'Aimé à ce qu'il aime : (2NO 13,9).
- Égalité d'— : (CSB 22,8 ; 24,5).
- L'— est parfait dans le Mariage spirituel : (CSB 28,1).
- La moindre part d'— est plus profitable à l'Église que toutes les oeuvres : (CSB 29,2).
AMOUR-PROPRE. (= amour de soi)
L'— refroidit la charité envers Dieu et le prochain : (3MC 28,9).
ANÉANTISSEMENT.
- À l'heure où il était le plus anéanti, le Christ réalisa la plus grande de ses oeuvres : (2MC 7,11).
- La contemplation anéantit les affections et habitudes imparfaites : (2NO 6,5).
ANGES.
- Pour s'être complus dans leur beauté, certains — sont tombés : (3MC 22,6).
- Dieu communique ses inspirations par les — : (CSB 2,3).
- Ils découvrent des merveilles toujours nouvelles : (CSB 14,8).
- Ils agissent sans éprouver la peine de la compassion : (CSB 20,10).
- Les — gardiens : (Di 36).
APPÉTIT.
- Personne n'arrive par soi-même à se défaire de ses — : (1MC 5).
- L'— étant mortifié, l'âme se trouve dans l'obscurité : (1MC 3,1).
- Les choses ne nuisent pas, ce qui nuit, c'est l'— par rapport à ces choses : (1MC 3,4).
- Retirer l'— des bagatelles : (1MC 5,4).
- La perfection consiste à se dégager de tout — : (1MC 5,6).
- Les dommages dus aux — : (1MC 6,1)…; (Di 112).
- Plus l'— est violent, plus il tourmente : (1MC 7,2).
- Un seul — déréglé rend l'âme incapable de l'union : (1MC 9,3).
- Les — résident dans la volonté : (1MC 9,6).
- Pour parvenir à l'union, l'âme doit s'affranchir de tout — volontaire : (1MC 11,3).
- Au moment où se satisfait l'appétit, on éprouve du plaisir, mais ensuite de l'amertume : (1MC 12,5).
- La purification des — : (1NO 9,2)…
- Dans l'union l'— devient — de Dieu : (VFB 2,34).
- L'— de Dieu n'est surnaturel que s'il vient de Dieu : (VFB 3,75)
. APPUI.
- Si l'âme s'appuie sur la moindre opération discursive, sur le moindre goût sensible, elle ne peut aller à Dieu : (VFB 3,34).
- À l'oraison, l'âme n'a pas d'autre — que la foi, l'espérance et la charité : (Di 118).
ARGENT.
La foi propose Dieu, comparé à de l'or, sous des formules comparées à des surfaces argentées ; mais un vase en or recouvert d'argent est bien un vase en or : (CSB 12,4).
ATTACHE.
- Beaucoup, pour n'avoir pas le courage d'en finir avec une petite —, n'arriveront jamais à la perfection de l'amour. Qu'importe qu'un oiseau soit retenu par un fil mince, il n'en est pas moins prisonnier : (1MC 11,4) ; (VFB 3,18).
- Si l'— est faible, croyez-vous que vous aurez le courage de vous en défaire quand elle sera forte et profondément enracinée ? (3MC 20,1).
- L'âme qui s'attache aux consolations spirituelles n'est plus libre pour la contemplation : (Di 19).
ATTENTION AMOUREUSE.
- Que le spirituel se tienne en — à Dieu lorsqu'il ne peut méditer : (2MC 15,5) ; (VFB 3,33).
BÉATITUDE.
Les bienheureux donnent louage continuelle à Dieu, chacun selon sa gloire : (CSB 15,26).
BEAUTÉ.
- Toute la — des créatures, comparée à l'infinie — de Dieu est souveraine laideur : (1MC 4).
- Par l'Incarnation et la Résurrection, le Père a revêtu les créatures de — : (CSB 5,4).
- Jamais les — de ce monde ne capteront mon amour : (Po11).
BIENS.
- Biens temporels. L'âme qui met son coeur dans les — de ce monde est souverainement mauvaise aux yeux de Dieu : (1MC 4,14).
- Elle n'a pas la capacité pour recevoir l'esprit de Dieu : (1MC 5,2 ; 3MC 18,2) ...
- Biens naturels.
- Les — sont la beauté, les qualités physiques et intellectuelles : (3MC 21,1).
- On ne doit s'en réjouir que s'ils aident à servir Dieu : (3MC 21,1).
- Dommages qu'apporte la joie mise dans les — : (3MC 22,2) ...
- Remède : (3MC 22,6).
- Avantages quand l'âme détache sa joie des — : (3MC 23,1).
- Biens sensibles.
- Les biens sensibles concernent tout ce qui peut tomber sous les sens extérieurs ou intérieurs : (3MC 24,1).
- Dommages si on s'y attache : (3MC 25,1).
- Avantages si on s'en détache : (3MC 26,1).
- Biens moraux.
- Les — ont de la valeur : (3MC 27,2).
- Dieu bénissait les sages païens qui les pratiquaient : (3MC 27,3).
- Mais le chrétien doit les référer à Dieu : (3MC 27,4) ...
- Biens surnaturels.
- Ce sont les grâces gratis datas : (3MC 30,1).
- Différence avec les — spirituels : (3MC 30,2).
- Avantages : (3MC 30,3).
- Dommages possibles : (3MC 31,1...) Biens spirituels.
- Secours pour nous élever vers Dieu : (3MC 33,2).
- Statues, images, oratoires : (3MC 35,1).
- Prédication : (3MC 45,1).
- Les — ne montent pas de l'homme à Dieu, mais descendent de Dieu à l'homme : (2NO 16,5).
BLESSURES D'AMOUR.
- Les — sont des touches de Dieu qui comme des flèches de feu transpercent l'âme : (CSB 1,17).
- Le remède ne vient que de celui qui a blessé : (CSB 1,20 ; VFB 2,7).
- Ces — sont si profondes que sans le soutien de Dieu, l'âme perdrait la vie : (CSB 1,22).
- Blessure et plaie : (CSB 7,2).
- Plaie délicieuse, faite par l'Esprit Saint : (VFB 2,7).
- La plaie et le cautère, plus haut sommet de l'union : (VFB 2,8).
- Contact de la Divinité au centre de la substance de l'âme : (VFB 2,8).
- Les effets des — se manifestent parfois à l'extérieur, François : (VFB 2,13).
CACHETTE.
- Dieu est contenu dans l'obscurité de la foi : (2MC 9,2).
- Notre Dieu est un Dieu caché : (CSB 1,3 ; 1,7).
CHAIR.
- Les ennemis de l'âme sont le monde, le démon et la chair : (2NO 21,3 ; Pr).
- La charité permet de vaincre la — : (2NO 21,10).
- La — contre l'esprit : (CSB 3,10) ; (VFB 2,13 ; 4,11).
- La chair est l'ennemi le plus tenace : (PR 2).
CHARITÉ.
- La — est la cause des dons divins et le moyen par lequel ils sont communiqués : (2MC 29,6).
- Seule la — unit à Dieu : (3MC 30,4).
- La robe écarlate de la — met l'âme à couvert du troisième ennemi, la chair : (2NO 21,10).
- Sans la — les autres vertus sont dépourvues de grâce aux yeux de Dieu : (2NO 21,10).
- La — fait accourir l'Époux : (CSB 13,11).
- En cette vie, l'âme peut avoir l'habitude de la — aussi parfaitement que dans l'autre vie, mais non son opération et son fruit : (VFB 1,14) ; (CSB 15,1).
- Conseils pour arriver à la parfaite — : (PR 13).
CHEMIN.
- Les âmes sont conduites à Dieu à travers cette nuit obscure : (MC Prol. 6).
- Dans le — spirituel, ne pas avancer, c'est retourner en arrière : (1MC 11,5).
- Dans ce — c'est en aveuglant ses puissances que l'âme obtient la lumière : (2MC 4,7).
- Le Christ est la porte à l'entrée du — : (2MC 7,2).
- Peu trouvent cette étroite porte : (2MC 7,3).
- Ce — consiste à savoir se renoncer : (2MC 7,8).
- Le — de perfection est le renoncement à la volonté propre pour embrasser celle de Dieu : (1NO 7,2).
- Le — de la croix : (CSB 3,5).
- Le — qui conduit à la vie éternelle est celui de la perfection évangélique : (CSB 25,4).
- Trois aveugles peuvent égarer du — : le maître spirituel, le démon et soi-même : (VFB 3,29).
- Un coeur généreux ne se laisse pas arrêter en — : (PO 11).
- Marcher par le — uni de la loi de Dieu et de l'Église, vivre en foi obscure, en espérance et charité parfaite : (L 19).
CHRIST.
- Imiter — en toutes choses : (1MC 13,3 ; 2MC 7,9).
- — n'eut d'autre satisfaction que de faire la volonté de son Père : (1MC 13,4).
- — à sa dernière heure fut abandonné et anéanti : (2MC 7,11).
- La plus grande oeuvre de — fut la réconciliation du genre humain avec Dieu : (2MC 7,11).
- — est bien peu connu de ceux qui se disent ses amis : (2MC 7,12).
- Les prophéties devaient s'entendre spirituellement au sujet de — : (2MC 19,7).
- Dieu nous a tout révélé dans — qui est sa parole : (2MC 22,5 et 7).
- Dans — se trouvent de très profonds mystères, les trésors de la sagesse de Dieu : (2MC 22,6).
- prie par trois fois son Père par les paroles du Notre-Père : (3MC 44,4). --Époux de l'âme : (CSB 12,3).
- Saint Paul vit de la vie de — : (CSB 12,7). --, Époux de l'Église : (CSB 30,7).
- Les âmes saintes ne forment qu'une guirlande pour la tête de — : (CSB 30,7).
- Trois auréoles : les vierges, les docteurs, les martyrs : (CSB 37,3). --mine abondante aux trésors innombrables : (CSB 37,4).
- Fils de Dieu, Fils de l'homme : (PO 3,3-9). --est à moi : (Di 26).
CIEL.
- Au — l'Époux sera révélé face à face et sans voile : (CSB 1,11).
- Au — les bienheureux qui voient Dieu comprennent qu'il leur reste infiniment à connaître : (CSB 7,9).
- Dans le — les habitudes de science sont de peu d'utilité, la sagesse divine est infiniment supérieure : (CSB 26,16).
COMMENÇANTS.
- La méditation est nécessaire aux — comme moyen éloigné pour s'unir à Dieu : (2MC 12,5) ; (3MC 2,1) ; (1NO) ; (VFB 3,32).
- Les imperfections des — : (1NO 3).
- Pour les affranchir de la discursivité, Dieu les met dans la sécheresse : (1NO 8,3).
- Pour les — la saveur du spirituel les détache des choses du siècle : (VFB 3,32).
CONNAISSANCE.
- L'on connaît mieux les créatures en Dieu qu'en elles-mêmes : (VFB 4,5).
- Connaître les créatures en Dieu au lieu de connaître Dieu par les créatures : (VFB 4,5).
- L'on connaît Dieu plutôt par ce qu'il n'est pas que par ce qu'Il est : (3MC 2,3).
- Plus l'âme connaît Dieu, plus elle veut le voir : (CSB 6,2).
- L'esprit monte des ténèbres de la — naturelle aux clartés de la — surnaturelle de Dieu : (CSB 15,23).
- En une seule touche d'union, l'âme reçoit — de tous les attributs de Dieu : (VFB 3).
- Cette lumière est obscure pour l'entendement car c'est une --de contemplation : (VFB 3,49).
- Dans la nuit de la contemplation la souffrance vient d'abord de la — de sa misère : (MC Prol 5) ; (VFB 1,20).
- De la — de soi vient la — de Dieu : (1NO 12,5).
- L'entendement de lui-même n'a pas la capacité pour recevoir la — de Dieu : (2MC 8,4).
- Dans la contemplation l'entendement reçoit la — de Dieu : (2MC 8,6).
- En présence de Dieu l'âme a une — confuse, amoureuse, calme et paisible : (2MC 14,2).
- Une âme a beau être gratifiée d'une très haute — de Dieu, si elle n'a pas d'amour, cela ne lui servira de rien : (CSB 13,11).
- Dieu lui communique une — amoureuse : (VFB 3,49).
- Plus l'âme s'attache à une — claire et distincte, moins elle a de disposition pour se plonger dans l'abîme de la foi : (3MC 7,2).
CONSOLATION.
- Un acte de vertu produit la — : (1MC 12,5).
- Chercher les — en Dieu, c'est se chercher soi-même : (2MC 7,5).
- Dieu proportionne les — aux ténèbres et au vide : (CSB 13,1).
CONTEMPLATION.
- Dieu est caché dans notre âme, c'est là que le contemplatif doit le chercher : (CSB 1,6).
- Absurde d'obliger une âme entrée dans la voie de la — à revenir à la méditation : (VFB 3,44).
- Pour les contemplatifs, l'agent principal c'est l'Esprit Saint : (VFB 3,46).
- La — est appelée théologie mystique : (2MC 8,6).
- À quel moment laisser la méditation pour passer à l'oraison contemplative : (2MC 13,2).
- La purification contemplative est nuit obscure : (1NO).
- Dans l'état de — toute action de l'âme ne fait que troubler l'oeuvre de Dieu : (1NO 9,7).
- La — est une infusion secrète, pacifique et amoureuse de Dieu en l'âme : (1NO 10,6).
- Plus cette divine — investit l'âme, plus le sens et l'esprit sont accablés de ténèbres : (2NO 5,6), (2NO 8,2).
- L'entendement se trouve divinisé : (2NO 13,11).
- Dans la — l'âme se libère de la servitude des sens et acquiert la liberté des fils de Dieu : (VFB 3,38).
- Les trésors de cette — sont inappréciables : (VFB 3,40).
- La — est à la fois connaissance et amour, parfois davantage l'un que l'autre : (VFB 3,32), (VFB 3,42 ; 3,49).
CRAINTE.
- La — est une des quatre passions de l'âme : (3MC 16,2).
- La — est le dernier des dons du Saint-Esprit : (CSB 26,3).
- L'âme parfaite ne craint que Dieu : (CSB 28,4).
CRÉATURES.
- Toutes les — si on les compare à Dieu ne sont rien : (1MC 4,3) ...
- Les — sont des miettes tombées de la table de Dieu ; les chiens s'en nourrissent : (1MC 6,2) ...
- Une distance infinie sépare l'être divin de l'être des — : (2MC 8,3), (2MC 17,6).
- Dieu a laissé dans les — un reflet de son être, ils les a dotées de qualités sans nombre : (CSB 5,1).
- Les — sont comme le vestige des pas de Dieu : (CSB 5,3) ...
- Chacune des — glorifie Dieu à sa manière : (CSB 15,26) ...
- Harmonie merveilleuse des — : (CSB 39,11).
CROIX.
- Porter la — : (1MC 5,8), (2MC 7,6).
- La — est le bâton qui nous facilite la marche : (2MC 7).
- L'âpre sentier de la — : (1NO 6,7).
- Le chemin de la — est celui où marche le Christ : (CSB 3,5).
- Sur l'arbre de la — le Fils racheta la nature humaine et l'épousa (CSB 23,3).
- Porter avec patience la — du Christ : (A 4).
- La — portée pour Dieu est légère : (A 6).
- Se rendre semblable à notre grand Dieu humilié et crucifié : (L 26).
DÉLICES.
- Toutes les délectations que l'on peut trouver dans les choses du monde, comparées aux — de Dieu ne sont qu'amertume : (1MC 4,7).
- On ne trouve les — spirituelles que dans la nudité intérieure : (3MC 40,3).
- Les — de l'union ravissent l'âme : (CSB 21,16).
- Les — du mariage spirituel : (CSB 22,5).
- Les — de l'amour sont communes à l'Époux et à l'épouse : (CSB 37,8).
DÉMON.
- Avec la foi, l'âme chemine à couvert des ruses du — : (2MC 1,1).
- Le — peut faire grand mal au moyen des connaissances surnaturelles extraordinaires : (2MC 27,3), (3MC 10,1), (3MC 37,1).
- Le — possède en un haut degré la connaissance naturelle : (2MC 21,7).
- Dieu permet que le — ait connaissance des faveurs accordées : (2NO 23,6).
- Le — ne peut pénétrer dans la substance de l'âme : (2NO 17,2), (2NO 23,2).
- Le — est l'ennemi le plus fort et le plus rusé : (2NO 21,3).
- Il oeuvre à la limite du sens et de l'esprit : (VFB 3,64).
- Il s'efforce de renverser les saints : (PR 9).
- Dans l'état de perfection, l'âme a mis en déroute le — : (CSB 16,6), (CSB 24,4), (CSB 40,3).
DÉTACHEMENT.
- Aimer Dieu c'est se détacher pour Dieu de tout ce qui n'est pas Dieu : (2MC 5,7), (3MC 32,1), (2NO 13,11), (CSB 15,24).
- Dieu infuse son amour dans la volonté quand il la trouve détachée de tout : (VFB 3,51).
DIEU.
- — est incompréhensible et au-dessus de notre entendement : (2MC 24,9), (3MC 12,1) ; (1NO 2,1), (2NO 9,2) ; (VFB 3,48).
- Ceux qui se représentent — sous quelque figure sont bien loin du compte : (2MC 12,5), (3MC 13,1) ; (VFB 3,52).
- L'âme qui compte sur son savoir pour s'unir à la sagesse de — en reste très éloignée : (1MC 4,5), (2MC 16,7).
- La foi pénètre aux profondeurs de — : (2MC 1).
- Dieu réside substantiellement en toute âme, mais il ne lui communique pas toujours l'être surnaturel, ce qui ne se fait que par amour et par grâce : (2MC 5,3).
- — perfectionne l'homme suivant le mode de l'homme, allant de l'extérieur et du plus bas à l'intérieur et au plus élevé : (2MC 17,4).
--ne fait rien sans raison : (2MC 19,12), (2MC 20,6), (2MC 21,7).
- — se joint à ceux qui s'assemblent pour rechercher la vérité : (2MC 22,11).
- — accorde ses dons pour l'utilité de l'Église : (3MC 31,7).
- — ne considère que la foi et la pureté de coeur : (3MC 36,1).
- Seul — peut créer ex nihilo : (CSB 4,3).
- Pour — regarder c'est aimer : (CSB 31,5).
- — apprend l'âme à aimer comme Il aime : (CSB 38,4).
- Unité et simplicité de l'être de — : (VFB 3,16).
- Que sert de donner à — une chose s'il en demande une autre : (Di 72).
ÉCRITURE.
- En suivant l'—, nous ne pouvons errer : (MC Prol 2) ; (CSB Prol 4) ; (VFB Prol 1).
- Dans l'— l'Esprit Saint s'exprime en se servant de figures : (CSB Prol 1).
ÉGLISE.
- Soumission au jugement de l'— : (MC Prol 2) ; (CSB Prol 4) ; (2MC 22,7), (2MC 27,4), (2MC 29,12).
- Dans l'— militante, c'est la foi : (2MC 3,5).
- Dans l'— triomphante, l'amour est parfait : (VFB 1,6).
- L'— est le corps mystique du Christ : (CSB 36,5).
ENNEMIS.
- Les trois ennemis, le monde, le démon, la chair : (Pr)
ENTENDEMENT.
- L'— est une des trois puissances de l'âme : (1MC 8,2).
- L'— aveuglé par les appétits est incapable de recevoir la sagesse de Dieu : (1MC 8,6).
- Les vérités révélées par Dieu excèdent infiniment l'—humain : (2MC 3,1).
- La foi par son excès accable l'— : (2MC 3,1).
- Les sciences s'acquièrent par l'— ; la foi au contraire prive de la lumière de l'— : (2MC 3,4), (2MC 8,6).
- Par la nuit de l'— on parvient à la lumière de l'union divine : (2MC 27,5).
- Les différentes sortes de connaissances surnaturelles : (2MC 10,3).
- Les — vifs et subtils : (2MC 29,8).
- L'— se purifie dans la nuit de l'esprit : (2NO 3), (2NO 12,5).
- La volonté peut aimer sans que l'— connaisse ou l'— connaître sans que la volonté aime : (2NO 12,7).
- — actif et — passif : (CSB 39,12).
- Par suite de son union à Dieu, l'— est devenu divin : (2NO 13,11) ; (VFB 2,34).
ESPÉRANCE.
- L'—, une des trois vertus théologales : (2MC 6,2).
- Ne pas la confondre avec l'espoir l'une des quatre passions de l'âme : (3MC 16,2).
- L'— opère le vide dans la mémoire par rapport à toute possession : (2MC 6,3).
- Toute propriété est contraire à l'— : (3MC 7,2).
- L'— délivre du deuxième ennemi qui est le monde, et surtout du monde intérieur : (2NO 21,6).
- L'— lève les yeux pour regarder Dieu, rien de plus : (2NO 21,7).
- L'— étant purifié par la nuit, les sens et l'— se sentent transformés en Dieu : (VFB 1,6).
- Un effet spirituel dérive de l'— dans les sens : (VFB 2,14).
ESPRIT.
- L'— est la partie supérieure de l'âme qui a communication avec Dieu : (3MC 26,4).
- Tous les désordres du sens ont leur racine dans l'— : (2NO 3,1).
--a créé toutes choses dans le Verbe : (CSB 5,4).
- La spiration d'amour que le Père produit dans le Fils et le Fils dans le Père, c'est l'Esprit Saint : (CSB 39,3).
- Les trois personnes de la Trinité opèrent en l'âme l'oeuvre de l'union : (VFB 2,1 ; 3,80).
ESPRIT SAINT.
- L'— parle dans l'Écriture : (MC Prol 2).
- Les opérations de l'âme unie à Dieu sont de l'— : (3MC 2,8 ; 3MC 6,3).
- les douze fruits de l'— : (1NO 13,11).
- L'âme et le corps du spirituel sont le temple de l'— : (3MC 23,4).
- L'— est Amour : (CSB 12,10).
- Dans le mariage spirituel, c'est l'— qui produit les actes en l'âme : (VFB 1,4).
- L'âme est mue par l'—, en qui elle vit. Sa volonté et celle de Dieu, ne faisant qu'une seule volonté : (VFB 2,34).
EUCHARISTIE.
(3MC 25,8 ; 3MC 31,5) ; (1NO 4,1 ; 4,2) ; (1NO 6,4 ; 6,5) ; (VFB 1,5) ; (Po 1v33 ; 2v34 ; 2v41 ; 3v142 ; 3v145).
EXTASE.
Elle n'existe plus chez les parfaits : (3S 2,6 ; 2,8) ;(2NO 1,2 ; 2,91) ; (CSB 13,6 ; 14,21) ; (VFB 2,13).
FANTAISIE.
- Appartient au sens commun corporel interne : (2MC 12,3).
- Elle recueille les données des cinq sens externes : (VFB 3,69).
- C'est un réceptacle pour l'entendement : (2MC 16,2).
FIANÇAILLES SPIRITUELLES.
- Ces — sont une union d'amour : (CSB 14,2).
- Dieu fait présent de dons et de vertus : (CSB 14,2 ; 14,4).
- L'Époux visite l'épouse : (CSB 14,18).
- L'esprit adresse à Dieu un chant plein de douceur : (CSB 15,24).
- Dans les —, Dieu apaise les quatre passions : (CSB 20,10).
- Volonté de Dieu et volonté de l'âme ne font plus qu'un : (VFB 3,25).
FLAMME.
- Le feu donne à la fois lumière et chaleur : (2NO 12,7).
- La — d'amour, c'est l'esprit Saint : (VFB 1,3).
- Avant de s'unir, la — consume les imperfections : (VFB 1,19 ; 1,22).
- La — divinise l'âme : (VFB 2,3).
FOI.
- La — est obscure pour l'entendement : (1MC 2,1).
- Échelle secrète, la — monte jusqu'aux profondeurs de Dieu : (2MC 1).
- L'âme chemine sûrement quand elle avance par la — : (2MC 1,3).
- La — est une habitus certain et obscur : (2MC 3,1).
- La foi nous enseigne ce que l'entendement avec la lumière naturelle ne peut connaître : (2MC 6,2).
- La — est comme un flambeau qui luit dans la nuit : (2MC 16,15).
- Les vérités de la — viennent de Dieu qui les a révélées : (CSB 22,3). (CSB (2,) 22,3) ?
- Plus l'âme s'attache à une connaissance claire et distincte, moins elle a de capacité pour se plonger dans l'abîme de la — : (3MC 7,2).
- L'âme revêtue de —, le démon n'a plus de prise sur elle : (2MC 21,3).
- La foi nous donne Dieu, mais couvert du voile des formules du dogme : (CSB 12,4).
- La foi ici-bas, la gloire dans le ciel : (CSB 12,4) ; (VFB 3,80).
- La foi prolonge l'entendement : (VFB 3,48).
GLOIRE (deux sens).
- La — est la possession de Dieu : (1MC 12,3), (CSB 38,5).
- Au jour de l'éternité, Dieu prédestina l'âme à la — : (CSB 38,6).
- Les louanges sont la gloire du juste : (VFB 1,30).
GRÂCE (deux sens). don, faveur de Dieu.
- Dieu communique à l'âme l'être surnaturel par sa — : (2MC 5, 4).
- Toutes les âmes ne sont pas en — : (2MC 5,4). Charme.
- Les biens naturels : la beauté, la —, l'intelligence : (3MC 21,1).
HABITUDE.
- Des actes répétés engendrent une — : (2MC 14,2).
- L'— de l'union est un état surnaturel : (3MC 2,8).
- Les — sont enracinées dans l'esprit : (2MC 3,1).
- La nuit du sens coupe les actes, la nuit de l'esprit déracine les — : (2NO 1).
- Dans l'union les — de science ne sont pas perdues, mais au contraire perfectionnées : (CSB 26,16).
- Les — d'imperfection volontaire empêchent la perfection : (1MC 11,4).
HUMILITÉ.
- Favorisée de faveurs extraordinaires, l'âme risque de perdre l'— : (2MC 11,5).
- Toutes les visions ne valent pas le moindre acte d'— : (3MC 9,4).
- L'— naît de la connaissance de soi-même : (1NO 12,7).
- Dieu ne regarde pas la grandeur, mais la grandeur de l'humilité : (Di 102).
IMAGINATION.
- Tout ce que l'— peut se représenter ne peut servir de moyen prochain à l'union avec Dieu : (2MC 8,4 ; 2MC 12,4).
- Les — peuvent être naturelles ou surnaturelles : (2MC 12,3).
- La méditation appartient au travail de l'— : (2MC 12,3).
- Aucun travail de l'— ne peut atteindre à la connaissance de Dieu : (2MC 26,8) ; (VFB 3,52).
- Il est nécessaire de pouvoir se dégager du travail de l'— : (2MC 12,8 ; 3MC 13,1).
IMPERFECTION.
- La volonté ne doit consentir à aucune — : (1MC 11,3)...
- Toutes les — du sens ont leur racine dans l'esprit : (2NO 3,1).
- Ne pas prendre un homme même saint pour modèle, le démon ne montrerait que ses — : (Di 156).
INSPIRATIONS.
Dieu envoie ses — qui incitent l'âme à courir après Lui : (VFB 3,28).
JOIE.
- La —, une des quatre passions principales de l'âme : (3MC 16,2).
- Plus l'âme se réjouit en autre chose, moins elle applique sa - à Dieu : (3MC 16,2 ; 3MC 40,1).
- — active qui vient de l'homme, — passive qui vient de Dieu : (3MC 17,1).
- Renoncer à la — des sens rend le jugement clair : (3MC 20,2).
- Renoncer à jouir des biens de ce monde, permet d'en jouir en maître : (3MC 20,3 ; 3MC 26,5).
- Le sens participe aux — de l'esprit : (CSB 40,5).
- La — venant de Dieu fait entonner un chant toujours nouveau débordant de joie et d'amour : (VFB 2,36).
- Le Seigneur, avec — vient relever qui l'offense : (Di 46).
LIBERTÉ.
- La vraie — c'est le salut : (2MC 19,12).
- Une âme prisonnière de ses appétits est incapable de la liberté de l'esprit : (1MC 4,6 ; 3MC 16,6) ; (2NO 9,2) ; (VFB 2,13).
- Les parfaits jouissent de la — de l'esprit : (2NO 1,2 ; 2NO 14,3 ; 2NO 23,12).
LUMIÈRE.
- L'appétit éblouit l'entendement et l'empêche de voir sa propre lumière : (1MC 8,3).
- Le soleil éteint les autres — ; de même la — de la foi fait défaillir la — de l'entendement : (2MC 3,1 ; 2MC 4,7) ; (CSB 13,1) ; (VFB 1,22).
- La — n'est pas l'objet de la vue, mais le moyen qui fait voir les objets : (2MC 14,9) (2NO 8,3).
- S'appuyer sur les — brillantes des connaissances distinctes, c'est se priver de la — obscure de la foi : (2MC 16,15).
- La — divine met l'âme en ténèbres à proportion qu'elle est plus pure : (2NO 8,2 ; 2NO 16,11).
MAÎTRE SPIRITUEL.
- L'esprit du disciple se moule sur celui du — : (2MC 18,5).
- Si le — a le goût des révélations, il imprimera le même goût dans l'esprit de son disciple : (2MC 18,6).
- Le — doit être instruit, prudent et surtout expérimenté : (VFB 3,30).
- Beaucoup de — n'entendent rien à l'oraison et font beaucoup de mal : (VFB 3,31 ; 3,44).
- L'âme doit bien considérer en quelles mains elle se confie : (VFB 3,27 ; 3,30).
MARIAGE SPIRITUEL.
- Le — est le sommet de la perfection ici-bas : (CSB 12,8) (CSB (1 ?) 12,8).
- Dans cet état, l'âme est douée d'une beauté remarquable, d'une pureté très haute, d'une force terrible : (CSB 20,1 ; 20,2).
- L'Esprit Saint est l'agent de cette alliance : (CSB 20,2).
- C'est une transformation totale à Dieu, accompagnée de la confirmation en grâce : (CSB 22,3 ; 27,4 ; 27,3).
- Deux natures fondues dans un même amour : (CSB 26,4).
- L'âme devient Dieu par participation : (CSB 26,4) ; (VFB 2,34).
- C'est une perfection bien supérieure à celle des fiançailles : (CSB 22,6).
- L'âme n'est plus attaquée par ses ennemis : (CSB 24,5), (CSB 40,3).
- L'âme est comblée par Dieu dans sa substance et dans ses puissances : (CSB 26,5).
- Elle est comme Adam dans l'état d'innocence : (CSB 26,14).
- Dieu opère alors dans l'âme directement par Lui-même : (CSB 35,6 ; 37,6) ; (VFB 1,4 ; 1,9 ; 3,78).
- Le sens participe aux merveilles de l'esprit : (CSB 40,5).
- L'âme connaît les choses comme Dieu les connaît : (VFB 1,32).
- Les épreuves ont pris fin : (VFB 2,24).
MÉDITATION.
- La — est un acte discursif souvent au moyen d'images : (2MC 12,3 ; 2MC 13,7 ; 2MC 17,5) ; (VF 3,32).
- Elle sert aux commençants de moyen éloigné pour s'unir à Dieu : (2MC 12,5).
- Mais Dieu veut les amener à des biens plus spirituels et plus substantiels par la contemplation : (2MC 12,6, 2MC 17,7) ; (VFB 3,32).
- Signes pour devoir laisser la — : (2MC 13,2-6) ; (1NO 9,2-8).
MÉMOIRE.
- La — une des trois puissances de l'esprit : (2MC 6,1-6 ; 2MC 7,1 ; 2MC 19,4) ; (VFB 2,18-21).
- Les connaissances de la — sont de trois sortes : naturelles, surnaturelles, imaginaires et spirituelles : (3MC 1,2).
- La — doit s'unir à Dieu ; pour cela il faut qu'elle se vide de toutes les connaissances naturelles concernant Dieu : (3MC 2,4).
- Car il n'y a en Dieu ni forme ni image : (3MC 2,4 ; 3MC 7,2 ; 3MC 11,1).
- Au début de l'union, on commet bien des oublis : (3MC 2,8).
- Dans l'union, les opérations de la — sont divines ; Dieu instruit l'âme de ce qu'elle doit savoir, lui rappelle ce dont elle doit se souvenir, lui fait oublier ce qui est inutile : (3MC 2,9).
- La — transformée est remplie de notions éternelles : (2NO 4,2) ; (CSB 35,5).
- C'est au moyen de l'espérance que la — s'unit à Dieu : (3MC 12,3).
- Il n'y a que Dieu qui puisse efficacement vider la mémoire : (3MC 2,13).
MIRACLES.
- Mieux vaut accepter la volonté de Dieu que de faire des miracles : (Di 182).
MONDE.
- Les ennemis de l'homme sont la chair, le démon et le monde ; le monde, en tant que comportant les forces qui éloignent de Dieu : (2NO 21,3) ; (Pr) .
- La vertu d'espérance qui vide la mémoire délivre l'âme de son — intérieur : (2NO 21,6).
MONT.
- (MC sommaire), (MC Prol 7 ; 2MC 8,7 ; 3MC 2,12 ; 3MC 20,1 ; 3MC 30,4 ; 3MC 39,2) ; (CSB 3,3-4 ; 3,9 ; 3,14-15 ; 3,16 ; 16,9 ; 16,10 ; 16,11 ; 19,3-4 ; 20-21,7-8 ; 24,6 ; 36,5-8) ; (VFB 2,5 ; 2,16).
- Mont Carmel : (MC Prol 9 ; 1MC 13,10 ; 2MC 7,3).
- Moïse gravit le Sinaï : (1MC 5,6 ; 2MC 9,3 ; 3MC 42,5) ; (CSB 11,5) ; (VFB 3,4).
- Jacob gravit le — Béthel : M 1 5 6.
- Élie sur l'Horeb — : (2MC 8,4 ; 3MC 42,5) ; (CSB 14-15,14) ; (VFB 2,17).
- Saint Pierre sur le Thabor : (2MC 27,5).
MORT.
--du vieil homme, nouvelle naissance par la grâce : (2MC 5) ; (2NO 6,1) ; (CSB 7,4) ; (CSB 8,2) ; (VFB 2,33-34).
- La nuit est une agonie plus douloureuse que la — : (2NO 5,6 ; 2NO 6,2) ; (VFB 3,22).
- La vue de Dieu donne la — : (CSB 11,7).
- Le pécheur redoute la mort : (CSB 11,10).
- Au sommet de l'union, ce qui arrache l'âme, c'est un transport d'amour : (VFB 1,30).
MORTIFICATION.
- La — des appétits est indispensable : (1MC 8,4 ; 8,6 ; 1MC 15,2) ; (CSB 40,4) ; (VFB 1,29 ; 2,32).
--des quatre passions naturelles : (1MC 13,6) ; (1NO 13,15).
--de la concupiscence : (1MC 13,8-9).
- La pureté de l'esprit ne s'obtient que par la — : (2NO 24,4) ; (CSB 22,3).
MOYEN.
- Un — doit être proportionné à sa fin : (2MC 8,2).
- Aucune créature ne peut servir de — pour atteindre Dieu : (2MC 8,3).
- Les vertus théologales sont le — pour l'union : (2MC 6).
- S'arrêter aux — c'est ne pas arriver au but : (2MC 12,5-6 ; 3MC 42,1) ; (CSB 16,11 ; 35,6).
- Ici-bas la foi est le — pour l'union divine ; dans l'au-delà la lumière de gloire permettra la claire vision de Dieu : (2MC 24,4) ; (VF 3,80).
MYSTÈRES.
- Adhérer aux — de la foi cela suffit pour enflammer notre volonté : (2MC 29,12).
- La richesse des — est bien au-delà de ce qu'on en peut dire : (CSB Prol 1 ; CSB 1,10 ; CSB 37,4).
- Le — de l'Incarnation est le plus important : (CSB 23,1 ; 37,2).
- Chaque — est un abîme de sagesse (CSB 37,2-3).
NATUREL.
- Quand l'âme à le courage de dépasser le —, elle entre dans le surnaturel : (2MC 4,5).
- Atteindre le surnaturel est impossible aux seules forces — : (3MC 2,13-14 ; 3MC 13,3) ; (VFB 2,14 ; 3,31-32).
- Relation — entre le sens et l'esprit : (CSB 18,7).
NUIT.
- Les trois parties de la — : (1MC 2,5 ; 2,1).
- Pour atteindre l'union, l'âme doit passer par la — du sens et par la — de l'esprit : (1MC 1 ; 1,5 ; 1MC 8,1).
- Deux aspects : — active, — passive : (1MC 13,1).
- La — active du sens concerne les commençants : (1MC 3 ; 1MC 13,3-7 ; 2,6 ; 2MC 7,2).
- La — passive du sens où Dieu se communique : (1NO 9,8).
- En cette — passive, l'âme se guérit de ses imperfections et s'enrichit d'innombrables biens : (1NO 11,2 ; 11,4).
- Grâce à cette —, l'âme a la connaissance de soi et de sa misère : (1NO 12,2).
- La durée de la — du sens dépend des imperfections et du degré d'union à atteindre : (1NO 14,5-6).
- La — produit deux sortes de ténèbres ou de purifications : (1NO 8,1).
- La purification du sens ne sera terminée qu'après la — de l'esprit : (2MC 3,1).
- La — active de l'esprit doit soumettre les trois puissances de l'esprit aux trois vertus théologales : (2MC 6, 2MC 23,4, 3MC 16,1).
- Vider les puissances de leurs opérations naturelles afin qu'elles puissent baigner dans le surnaturel : (3MC 2).
- La — passive de l'esprit est effroyable : (1MC 3) ; (2NO 8,2).
- C'est une influence de Dieu sur l'âme qui la purifie de toutes ses imperfections naturelles ou spirituelles (2NO 5,1 ; 2NO 9,6).
- La main de Dieu paraît pesante et rigoureuse : (2NO 5,7), (2NO 10,1 ; 2,7 ; 2,9).
- C'est une vraie mort spirituelle, l'âme se sent rejetée de Dieu : (2NO 6,1-5 ; 2NO 13,5).
- L'âme a un grand amour pour Dieu et en même temps elle croit qu'elle est indigne d'être aimée : (2NO 7).
- Le sens et l'esprit se purifient ensemble : (2NO 3,2).
- Une vie nouvelle, l'union à Dieu, s'obtient par cette nuit : (2NO 9,4).
- L'âme chante les avantages de cette — : (2NO 15,1).
OBÉISSANCE.
- C'est la pénitence de la raison : (1NO 6,2), (PR 11), (Di 13).
OBOMBRATION.
--, protection : (VFB 3,12).
- La Vierge fut favorisée de l'— de l'Esprit Saint : (VFB 3,12).
- L'âme devient comme l'ombre de Dieu : (VFB 3,14 ; 3,78).
OPÉRATION.
- Les — des puissances sont liées les unes aux autres : (3MC 1).
- Des affections déréglées naissent des — déréglées : (3MC 16,2).
- Les — de l'esprit sont opposées à celles du sens : (CSB 18,7).
- Quand l'âme se trouve dans l'union, les puissances défaillent de leur — propre : (3MC 2,8).
- Dans l'union, l'âme a son — en Dieu : (VFB 2,34).
- L'— propre aidait le débutant, maintenant on doit laisser Dieu agir : (VFB 3,65).
ORAISON.
- Le débutant médite, le progressant s'adonne à l' — contemplative : (2MC chap 13-14) ; (NO chap. 9-10), (VFB 3,57).
- Certains maîtres n'entendent rien aux degrés de l'— : (VFB 3,44).
ORGUEIL.
- Certains arrivent à un tel — qu'ils sont pires que le démon : (3MO 9,2).
- Les oeuvres et les vertus accomplies par orgueil sont mauvaises : (1NO 2).
- Certains voudraient en remontrer à tout le monde : (1NO 2,7).
PAIX.
- Certains troublent la — de l'oraison, s'imaginant que ceux qui la pratiquent sont oisifs, ils cherchent à les faire discourir : (2MC 12,7 ; 2MC 13,7).
- Le signe le plus certain du passage à l'oraison contemplative, c'est l'attrait pour demeurer en — intime et amoureuse : (2MC 13,4 ; 2MC 15,5).
- Les biens moraux apportent la — : (3MC 27,2) ; (1NO 13,3).
- La — conforme aux goûts n'était pas la véritable — : (2NO 9,6).
- Dans les fiançailles, l'âme est submergée par des fleuves de — : (CSB 13,1 ; 14,9).
- Certains maîtres troublent la — de la contemplation : (VFB 3,53).
PARFAITS.
- L'esprit des — est purifié et illuminé : (2MC 26,13).
- Le neuvième degré de l'amour est celui des — : (2NO 20,4).
- La voie unitive est celle des — : (CSB Sommaire 2).
- Les parfaits, enivrés du vin d'amour, sont mus de l'Esprit : (CSB 25,7 ; 35,5 ; 39,4).
- Beaucoup voudraient être —, mais en refusent les moyens : (VFB 2,27).
PASSIONS.
- Comment purifier les quatre — naturelles : joie, espoir, crainte et douleur : (1MC 13,5-6).
- Depuis le péché originel l'âme est asservie aux — : (1MC 15,1 ; 3MC 16,4).
- Le bien moral consiste à réfréner les — : (3MC 5,1).
- Des — désordonnées, naissent les penchants mauvais ; des - ordonnées procèdent les vertus : (3MC 16,5).
- Les quatre — sont liées les unes aux autres : (3MC 16,5).
- Dans l'union les quatre — ont un unique objet, Dieu : (CSB 28,4).
PAUVRETÉ.
- La créature est bonne, ce qui est mauvais c'est d'en être prisonnier. Le manque effectif ne dénue point si l'âme garde le désir de ce qui manque. Seul le dénuement de l'appétit rend l'âme libre : (1MC 3,4).
- Si l'âme demeurait en la — d'esprit, elle se transformerait en la pure sagesse : (2MC 15,4).
Pour parvenir à l'union, l'âme doit être mise en la — de l'esprit : (2NO 9,4) ; (CSB 1,14 ; 3,5 ; 25,4) ; (VFB 3,46).
PÉCHÉ.
- Laideur produite par le — : (1MC 9,7 ; 1MC 12,3) ; (2NO) ; (VFB 3,70-71).
- L'imperfection habituelle est nocive : (1MC 11,4).
- Le — mortel est la mort de l'âme, il prive de la grâce en cette vie et de la gloire en l'autre : (1MC 12,3).
- Depuis le — originel l'âme est asservie : (1MC 15,1).
- Le châtiment dû au — : (2MC 21,9-10 ; 2MO 22,15).
- Misère de ceux qui vivent et meurent dans le — : (CSB 32,9).
- Dieu oublie le — pardonné, mais ils est juste que l'âme ne l'oublie pas : (CSB 33,1).
PEINE.
- Dieu envoie des — durant la nuit du sens à ceux qu'il destine à la nuit de l'esprit en vue de l'union : (1NO 14,4 ; 2NO 12,6 ; 2NO 21,5), (CSB 3,8 ; 31,6 ; 36,11-12), (VFB 2,23 ; 2,26 ; 2,30 ; 2,31).
PERFECTION.
- La — c'est l'union de l'âme avec Dieu : (1MC 1) Sommaire.
- Pour atteindre la —, l'âme doit passer par deux nuits : (1MC 1).
- L'âme du juste renferme en une seule —, un nombre incalculable de dons et de vertus : (1MC 9,4) ; (1NO 2,9 ; 2,22). (1NO 2 9 ; 2,22 1 ?)
- La vraie — consiste à plaire à Dieu : (1NO 3,2).
- Trois voies conduisent à la — ; purificatrice, illuminative, unitive : (CSB) Sommaire 1.
- Dans la —, le sens est purifié et conforme à l'esprit : (VFB 4,12).
POSSESSION :
C'est par la non possession et la pauvreté spirituelle que l'espérance libère la mémoire en vue de la gloire : (3MC 7,2).
PRÉDICATEUR : (3MC 45,2-5).
PROGRESSANT.
- La nuit de l'esprit concerne les — : (1MC 3).
- Le — pratique l'oraison contemplative : (1NO 1,13-15 ; 2,1).
- Le — doit être encore purifié pour accéder à l'union : (1NO 2,4-5).
PUISSANCES.
- Introduire dans la nuit les trois — spirituelles, entendement, mémoire, volonté : (2MC 6,1).
- Les trois vertus théologales permettent à l'âme de s'unir à Dieu selon ses — : (2MC 6,1).
- Vider les — de l'esprit de tout ce qui n'est pas Dieu : (2MC 6 ; 3,2).
--sensitives et — de l'esprit : (2MC 14,6-7).
- Dans l'union, les opérations des — sont divines ; c'est Dieu qui les meut : (3MC 2,8 ; 2,10 ; 2,16), (VFB 2,33-34).
- Les — n'ont pas la capacité pour recevoir le surnaturel : (2NO 16,4-5).
- Irascible et concupiscible sont deux — : (CSB 20,4).
PURETÉ.
--et amour pour disposer à l'union : (2MC 5,8 ; 2MC 7,1 ; 2MC 16,7 ; 3MC 6,1) ; (1NO 6,1 ; 2NO 24,4) ; (CSB 27,6).
- Le moindre degré de — de conscience est préférable à toutes les bonnes oeuvres : (Di 12).
PURIFICATION.
- Pour atteindre la perfection de l'amour, l'âme doit subir deux purgations ou —, celle du sens et celle de l'esprit : (1MC 1,1-2).
- La nuit du sens n'est qu'une préparation à la nuit de l'esprit : (1NO 2,1 ; 2,1 ; 2NO 3,1).
- Sept degrés de — correspondent aux sept degrés d'amour : (VFB 2,29).
RAISON.
- Les imperfections du sens viennent du désordre de la — : (1MC 1,1).
- Les appétits aveuglent la — : (1MC 8,1 ; 1MC 9,3) ; (VFB 3,72-73).
- C'est la — qui devrait conduire les appétits : (1MC 8,3).
- La — naturelle, la loi et la doctrine évangélique suffisent pour se gouverner : (2MC 21,4).
- Dieu aime ceux qui se conduisent par la raison : (2MC 22,9 ; 22,15 ; 3MC 27,2).
RECHERCHE DE DIEU.
- Dieu n'abandonne pas ceux qui le cherchent d'un coeur pur et droit : (2MC 7,5).
- Dieu est caché dans l'âme et le contemplatif doit le chercher là : (CSB 1,6).
- Chercher Dieu par la foi : (CSB 1,12).
- S'adonner aux exercices de la vie contemplative et de la vie active : (CSB 3,1 ; 3,4).
- Désirer Dieu sincèrement c'est déjà le posséder : (VFB 3,23).
- L'âme cherche Dieu, Dieu la cherche infiniment plus : (VFB 3,28).
- Désir de Dieu naturel ; le désir de Dieu n'est surnaturel que s'il est infusé de Dieu : (VFB 3,75).
RECUEILLEMENT.
- Dans le —, l'âme s'unit à Dieu : (2MC 12,1).
- Le spirituel se préoccupe du — intérieur : (3MC 39,3) ; (CSB 1,6).
- Dans le paisible — l'opération des puissances cesse : (VFB 3,45).
- Certains maîtres voudraient troubler le — intérieur : (VFB 3,53).
- Dans le — l'Esprit Saint opère des merveilles : (VFB 3,63).
RELIGIEUX.
- Dieu met rapidement en état de contemplation ceux qui professent la vie — (se) : (VFB 3,32).
- Beaucoup perdent la paix en faisant attention à ce qui se passe dans la communauté : (PR 8-9).
- Les actions d'un — appartiennent à l'obéissance : (PR 1012).
- Dieu veut que le — ait quitter toutes choses et que toutes choses l'aient quitté : (L 9).
- Perfection religieuse : (L 21).
RENONCEMENT.
- Travailler à nier ses appétits : (1MC 8,4).
- Apaiser l'esprit en niant les opérations des puissances et des appétits : (2MC 1,2).
- Renoncer à soi-même : (2MC 7,5 ; 3MC 23,2).
- Renoncer à toute propriété en matière spirituelle : (2MC 7,5-8).
- Se détacher des dons surnaturels : (2MC 11,7 ; 3MC 40,1) ; (VFB 3,46).
RÉVÉLATIONS.
- Souvent les hommes ne comprennent pas le sens des — : (2MC 18,9 ; 2MC 19,1-4).
- L'esprit est infiniment plus riche que la lettre et plus mystérieux : (2MC 19,5-10 ; 2MC 20,3 ; 20,4 ; 20,8).
- Il ne plaît pas à Dieu qu'on demande des — : (2MC 18,8 ; 2MC 21,2 ; 21,7 ; 21,11).
- Sous la loi évangélique, il n'y a plus à interroger Dieu, il a tout révélé dans le Christ : (2MC 22,3-7).
RICHESSES.
- Qui met son affection dans les — matérielles, c'est comme s'il était pauvre : (1MC 3,4).
- Les richesses sont une occasion d'offenser Dieu : (3MC 18,1).
- Difficile pour ceux qui mettent leur joie dans les — d'entrer dans le royaume des cieux : (3MC 18,1).
- Dans l'union l'âme possède une abondance d'inappréciables richesses : (2NO 20,4) ; (CSB 14,4 ; 17,7 ; 20,11) ; (VFB 3,40).
- Le Christ est une mine de — : (CSB 17,4).
RIEN (nada), if 373.
- Le tout et le rien : (1MC 13,11-12).
- Au sommet toutes choses paraissent un néant : (VFB 1,32).
- Faire que les créatures ne soient — pour vous, et vous — pour elles : (Di 92). [TOUT (todo), if 2 774.
- (1MC)..., (2MC)..., (3MC)...; (1NO)..., (2NO)...; (CSB)... ; (VFB)... ; (PO 1 PO 4 PO 5 PO 8 PO 9 PO 10 PO 11 PO 12) ; (Di) ... ; (L) ...]
SAGESSE.
- Toute la — du monde comparée à l'infinie — de Dieu n'est qu'ignorance : (1MC 4,5) ; (CSB 26,13).
- Ont seulement la — de Dieu ceux qui déposent leur savoir pour servir Dieu : (1MC 4,5 ; 2MC 15,4).
- L'entendement obscurci par les appétits ne permet pas au soleil de Dieu de l'illuminer : (1MC 1,81).
- Pour que la divine — et l'âme puissent s'unir, il faut que l'âme soit pure et simple : (2MC 16,7).
- Dans le Fils de Dieu sont cachés tous les trésors de la — : (2MC 22,6 ; 2MC 29,6).
- La divine — est pour l'âme une nuit : (2NO 5,2).
- Dieu n'accorde jamais la — mystique sans l'amour : (2NO 12,2 ; 2NO 24,3).
- La — de Dieu resplendit dans l'harmonie des créatures : (CSB 14,4).
- La — divine absorbe l'âme purifiée selon sa substance et ses trois puissances : (VFB 1,17).
- La sagesse de Dieu tire le bien du mal : (CSB 23,5).
SALUT.
- La vraie liberté et la victoire est le — : (2MC 19,12 ; 3MC 19,7 ; 3MC 44,1) ; (2NO 6).
- Le — est difficile : (CSB 1).
SCIENCE.
- Les autres sciences s'acquièrent avec la lumière de l'entendement ; non la connaissance qui naît de la foi : (2MC 3,4).
- L'âme marche dans un chemin où elle ne sait rien : (2NO 16,8).
- La contemplation est une — d'amour : (2NO 18,5).
- La — acquise n'est pas perdue, elle se perfectionne par la -- surnaturelle : (CSB 26,16).
SÉCHERESSE.
- La — est telle que les choses spirituelles n'ont aucune saveur : (1NO 8,3 ; 1NO 9,4).
- Différence entre — et tiédeur : (1NO 9,3).
- Dans cette nuit le spirituel s'imagine que la — vient du péché : (1NO 10,2).
- Au milieu des —, l'âme exerce les vertus : (1NO 13,5-9) ; (CSB 30,5) ; (VFB 2,25)
--de la nuit de l'esprit : (1NO 2,92 ; 2NO 16,1) (2 92, 2 16 1 ?).
- La sécheresse n'est pas un signe de l'absence de Dieu : (CSB 1,3-4).
SENS (plusieurs significations)
- purification du — : (1MC 2,1 ; 1MC 3,2 ; 1MC 11,4 ; 2MC 7,3).
- Dieu commence par toucher la partie inférieure de l'âme, les — : (2MC 17,3).
- Redondance de l'amour dans le — : (2MC 24,9).
- Le — atteint l'accident, l'esprit la substance : (3MC 20,2 ; 3MC 24,2) ; (1NO 9,4).
- Le — contredit l'esprit : (3MC 26,4) ; (CSB 40,6) ; (VFB 2,14 ; 3,54 ; 3,72 ; 3,74).
- Le spirituel qui a les — purifiés et soumis à l'esprit, tire des choses une attention à Dieu et une contemplation pleine de délices : (3MC 26,5-6) ; (2NO 1,2) ; (CSB 40,1 ; 40,5), (VFB 4,12).
- Le démon se place à la limite du — et de l'esprit : (VFB 3,64).
SENS COMMUN CORPOREL INTERNE : voir fantaisie.
SENS COMMUN DE L'ÂME : (VFB 3,69-76).
SENTIR a souvent le sens de connaître directement (le mot intuition n'existe pas, non plus que chez Descartes ou Pascal).
SILENCE.
--pour laisser la parole à Dieu : (1MC 3,4), (VFB 3,34-39 ; 3,46).
- L'action de l'âme risque de distraire du — : (VFB 3,66).
- Le Père a dit une parole qui est son Fils et il la dit toujours dans un éternel — : (Di 99).
SOLITUDE.
- Demeurer en — pour Dieu : (1MC 11,5 ; 2MC 23,4) ; (2NO 14,1 ; 2NO 25,4) (CSB 35,1).
- Dans la —, Dieu imprime de précieuses onctions : (VFB 3,53 ; 3).
SURNATUREL. Deux sens :
- L'organisme surnaturel, dons du Saint Esprit et vertus théologales sont reçus par tout baptisé : (CSB 23,6).
- Ce qui dépasse la nature, le merveilleux : visions, révélations : (2MC 4,2).
- Tout chrétien doit développer son organisme surnaturel (2MC 5,4-5 ; 3MC 2,8) ; (2NO 16,1 ; 16,4) et se méfier du merveilleux (2MC 8,5 ; 2MC 21,1 ; 21,11) ; (3MC 7,2 ; 3MC 10,2-3 ; 3MC 31,9 ; 3MC 37,1-2 ; 3MC 16,4).
- Il n'y a que Dieu qui puisse donner le surnaturel au premier sens : (3MC 13,3) ; (2NO 16,4).
- Les biens — ne montent pas de l'homme à Dieu, mais descendent de Dieu à l'homme : (2MC 16,5) ; (2NO 17,7) ; (CSB 17,7) ; (VFB 3,29 ; 3,34 ; 3,47 ; 3,49).
- Les puissances sont dotées d'une capacité — : (1MC 5,7).
TÉNÈBRES.
- Avant d'arriver à l'union il faut traverser les — : (1MC Prol 1 ; 4 ; 1MC 2,4 ; 1MC 8,4 ; 8,7), (2MC 3,6 ; 2MC 4,6-7 ; 2MC 9,4 ; 2MC 16,15).
- Sans l'amour de Dieu, l'âme n'aurait pas la force de traverser les — : (1MC 14,2).
- Les — de l'esprit sont plus profondes que celles du sens : (2MC 1,3).
- La lumière excessive de la foi devient — pour l'âme : (2MC 3,1).
- Les trois vertus théologales plongent les trois puissances en — : (2MC 6,5-6 ; 2MC 9,1 ; 3,2) ; (2NO 9,3 ; 2NO 6,1).
- Les — ne viennent pas de Dieu mais de l'âme : (2NO 13,10).
- Dans les —, l'âme avance en sécurité : (2NO 15,1 ; 2NO 16,8-9) ; (CSB 20,15).
THÉOLOGIE MYSTIQUE.
- La — est différente de la scolastique : (CSB Prol 3).
- La — c'est la contemplation, la Sagesse secrète de Dieu : (2MC 8,6) ; (2NO 5,1 ; 2NO 17,2) ; (CSB 27,5).
- Elle enflamme la volonté, illumine l'entendement : (2NO 12,5).
- C'est par elle que l'âme monte vers Dieu : (2NO 20,6).
- La — est enseignée par l'amour : (CSB Prol 3 ; 27,5)
TOUCHES DE DIEU.
- Ces — inondent de délices et de force : (1MC 21,26 ; 21,7).
- Parfois le corps lui-même en frémit : (2MC 26,8) ; (VFB 2,22).
- Une seule de ces — a plus de prix qu'un grand nombre de considérations : (2MC 26,9).
- Celles qui affectent la substance sont les plus sublimes : (2MC 32,2).
--substantielles entre Dieu et l'âme : (2NO 23,11) ; (CSB 19,4) ; (VFB 2,20-21).
- L'agonie d'amour est causée par une — de la divinité : (CSB 7,4).
- Cette — a les saveurs de la vie éternelle : (VFB 2,21-23).
TOUT. Cf. p.1372.
TRINITÉ.
(2MC 9,1 ; 2MC 27,1) ; (CSB 1,6 ; 39,3-6) ; (VFB Prol 1,15)..., (VFB 3,80)...
UNION.
- L'état de perfection, c'est l'— de l'âme avec Dieu : (1MC) Sommaire, (2MC 7,11).
- La royale liberté d'esprit s'acquiert par l'— divine : (1MC 4,6).
- L'— consiste à la transformation de la volonté de l'âme en la volonté de Dieu : (1MC 11,2-3 ; 2MC 5,4-5).
- Pour parvenir à l'— l'âme doit se détacher de tout appétit volontaire : (1MC 4,3-7 ; 1MC 5,2 ; 1MC 8,4 ; 1MC 11,8 ; 1MC 15,2 ; 2MC 4,2-4 ; 2MC 5,3-4).
- L'entendement s'unit à Dieu par la foi, la mémoire par l'espérance, la volonté par la charité : (3MC 12,3 ; 3MC 16,3).
- Dans l'— les vertus, les vertus sont parfaites et héroïques : (CSB 24,3).
- Les degrés de l'— : (VFB 1,16 ; 3,24).
VÉRITÉ.
- Difficile de connaître la — à fond : (3MC 2).
- La raison permet de connaître les — et se conduire dans l'ordre naturel : (2MC 21,1 ; 2MC 22,15).
- Tout ce qui peut se faire par l'industrie humaine, Dieu ne le dit ni ne le fait : (2MC 22,13).
- Les appétits mettent obstacle à la — : (1MC 8,5).
- Dans l'ordre surnaturel, les — révélées excèdent l'entendement : (2MC 3,1).
VERTU (plusieurs sens)
- La — (force) des vents : (2MC 26,12).
- L'âme non recueillie perd la chaleur de la — (morale) : (1MC 10,1).
- Toutes les — croissent par l'exercice d'une seule, toutes disparaissent quand l'une périt : (1MC 12,5) ; (CSB 31,4).
- Les — méritent l'amour et l'estime : (3MC 27,3).
- La — réside dans le juste milieu : (1MC 6,1).
- Dans l'union, les — sont parfaites et héroïques : (CSB 24,3).
- Les — acquises dans la jeunesse sont agréables à Dieu : (CSB 30,4).
- Pour acquérir les — choisissez le plus difficile : (A 6)
VERTUS THÉOLOGALES.
- Les trois — unissent l'âme à Dieu selon ses puissances : (2MC 6,1).
- Trois couleurs figurent les trois — : (2NO 31,3).
- L'âme à l'oraison n'a d'autre appui que la foi, l'espérance et la charité : (Di 118).
VIE.
- Unir la — active et la — contemplative : (CSB 3,4).
- L'âme transformée en flamme d'amour a un avant-goût de la — éternelle : (VFB 1,6).
- La — béatifique consiste à voir Dieu : (VFB 2,32).
- L'âme ne peut vivre de la — de l'homme nouveau si elle ne meurt au vieil homme : (VFB 2,33).
VIERGE MARIE.
(3MC 2,10) ; (CSB 2,8 ; 20,10 ; 3,12) ; (PO 3,8 PO 3,9 PO 3,13) ; (Di 26).
VOLONTÉ.
- Quand la — s'affectionne à un objet elle en fait plus de cas que des autres : (1MC 5, 1MC 11,6).
- La — engourdie par les appétits devient impuissante : (1MC 8,2).
- Dans l'union la — de Dieu est devenue la — de l'âme mais la — de l'âme n'est pas oisive : (1MC 11,3) ; (CSB 38,3) ; (VFB 1,28 ; 2,34 ; 3,50).
- La charité fait le vide dans la — : (2MC 6,1-4 ; 3MC 16,1-2).
--et richesses : (3MC 18,3).
--et plaisirs sensibles : (3MC 24,3 ; 24,6).
--et oraison : (3MC 24,4-5).
- La — commande : (3MC 34,1).
- L'amour appartient à la — : (CSB 27,5 ; 38,5).
- — et entendement, connaissance et amour : (2NO 12,7), (CSB 26,8), (VFB 3,49-50).
- Un acte n'est volontaire que s'il est libre : (2NO 13,3).
- L'Esprit Saint oriente la — vers l'amour divin : (CSB 17,4).
INDEX DES PRINCIPAUX NOMS PROPRES
Nous écrivons en gras les livres de la Bible
Aaron, (1MC 5,7 ; 2MC 16,9 ; 2MC 22,10 ; 22,11 ; 2MC 30,3 ; 3MC 38,3).
Abraham, (1MC 4,6 ; 2MC 19,2 ; 2MC 31,1 ; 3MC 42,4 ; 42,5, 3MC 44,2), (1NO 12,1), (VFB 3,6).
Ac (Les actes des Apôtres), (2MC 8,4 ; 2MC 12,5 ; 19,8 ; 19,9 ; 2MC 30,4 ; 2MC 31,5 ; 31,7 ; 2MC 45,3 ; 3MC 19,9) ; (2NO 17,4), (CSB 8,3 ; 14-15,10), (VFB 2,3 ; 2,24 ; 3,8 ; 4) ; (Di 135).
Achab, (2MC 16,3 ; 2MC 20,2 ; 2MC 21,1 ; 21,12).
Adam, (2NO 24,2) ; (CSB 23,2 ; 26,14).
Aminadab, (2NO 23,5), (CSB 16,7 ; 40 ; 40,3).
Ana Pealosa, p. 67, 85, 1173. Anne de Jésus, (CSB) titre ; (L 8 ; 24) ; p. 59, 96, 127.
Ap (AP de saint Jean), (1MC 7,2 ; 1MC 12,5 ; 2MC 11,10 ; 2MC 24,1 ; 3MC 20,4 ; 3MC 22,3 ; 22,4) ; (1NO 8,3) ; (CSB 2,7 ; 10,8 ; 14-15,11 ; 14-15,26 ; 14-15,29 ; 26,1 ; 38,7 ; 38,8) ; (VFB 2,21).
Apôtres, (2MC 22,5 ; 2MC 22,12 ; 2MC 26,12 ; 2MC 27,5 ; 3MC 45,3) ; (2NO 20,4) ; (CSB 14-15,10 ; 17,8) ; (VFB 3,8) ; (PR 9).
Aristote, (2MC 8,6/14,13) ; (1NO 4,2 ; 2NO 5,3 ; 2 NO 8,2 ; 2NO 16,4). ; p. 270, 337, 685, 741.
Assuérus, (L 1,8 ; 3,25 ; 4,11)
Augustin (saint), (1MC 5,1) ; (1NO 12,5 ; 2NO 19,4) ; (CSB 1,6 ; 4,1 ; 5,1) ; p.79, 270, 551, 595, 720, 806, 814, 902, 1007, 1159.
Avicenne, p.352.
Balaam, (2MC 22,15; 2MC 26,12).
Ba (Le livre de Baruch), (2MC 8,6) ; (2NO 17,7) ; (VFB 2,17).
Baruzi (Jean), p. 35, 149.
Benoît (saint), (2M 2C 24,1 ; 3MC 42,2)
Bernard (Saint), (2NO 18,5 ; 2,19) titre et p.33.
Boèce, (2MC 21,8 ; 3MC 16,6) ; p. 551.
Bordeaux, p. 16, 1213 Boscan, (VFB) chant.
Bréviaire, p.904, 1052, 1116.
Cananéens, (2MC 19,2) ; (VFB 3,6)
Ct (Le Cantique des Cantiques), (2MC 11,9 ; 2MC 14,11 ; 2MC 29,7 ; 3,5 ; 3MC 13,2 ; 13,5) ; (1NO 9,7 ; 2NO 13,7 ; 2NO 14,1 ; 2NO 17,2 ; 2NO 19,1 ; 19,2 ; 19,4 ; 2NO 20,2 ; 20,3 ; 2NO 21,10 ; 2NO 23,4 ; 23,5 ; 23,12 ; 2NO 24,3) ; (CSB 1,5 ; 1,15 ; 1,21 ; 3,2 ; 3,55 ; 7,2 ; 7,3 ; 10,3 ; 12,4 ; 12,8 ; 12,9 ; 14-15 ; 11 ; 16,7 ; 17,5 ; 17,8 ; 17,9 ; 17,10 ; 20 ; 21,1 ; 21,3 ; 21,14 ; 21,18 ; 21,19 ; 22,1 ; 22,6 ; 22,8 ; 23,5 ; 24,1 ; 24,3 ; 24,5 ; 24,7 ; 24,9 ; 25,4 ; 25,6 ; 26,1 ; 26,5 ; 26,6 ; 26,7 ; 26,14 ; 27,2 ; 28,10 ; 29,1 ; 30,1 ; 30,6 ; 30,7 ; 30,10 ; 30,11 ; 31,1 ; 31,10 ; 33,7 ; 34,1 ; 34,3 ; 34,6 ; 36,8 ; 37,5 ; 37,7 ; 37,8 ; 39,8 ; 39,9 ; 40,1 ; 40,3) ; (VFB 1,7 ; 1,26 ; 1,28 ; 2,35 ; 2,36 ; 3,5 ; 3,7 ; 3,8 ; 3,28 ; 3,50 ; 3,55 ; 4,10) ; (L 20 ; 63) ; (Di 103).
Charles Quint, p. 159.
1Ch (Premier livre des chroniques, premier des Paralipomènes selon la Vulgate), (CSB 12,9).
2Ch (Deuxième livre des chroniques, second des Paralipomènes selon la Vulgate), (2MC 21,5 ; 3MC 27,3 ; 3MC 44,2).
1Co (Première épître aux Corinthiens), Mont ; (2MC 37,1 ; 3MC 10,1 ; 3MC 26,4 ; 3MC 37,1) ; (CSB 1,7 ; 19,6 ; 19,1 ; 19,5 ; 19,6) ; (Di Prol).
2Co (Deuxième épître aux Corinthiens), (1MC 4,2 ; 1MC 12,6 ; 2MC 4,5 ; 2MC 11,7 ; 3MC 20,3 ; 3MC 26,8 ; 2MC 19,5 ; 2MC 24,3 ; 2MC 26,4 ; 3MC 26,8) ; (1NO 14,1 ; 2NO 8,5) ; (CSB 11,9 ; 13,6 ; 14-15,15 ; 19,1 ; 19,5) ; (VFB 1,29 ; 2,26 ; 2,30 ; 2,31 ; 2,32 ; 4,12) ; (Di 4).
Col (Épître aux Colossiens), (2MC 22,6 ; 3MC 19,8) ; (1NO 2,3) ; (CSB 2,7 ; 13,11 ; 26,17 ; 27,8 ; 30,9 ; 31,1 ; 36,5 ; 37,4).
Copernic, p. 101.
Crisogono de Jesus, p. 27.
Cyprien de la Vierge, p. 16.
Dali (Salvador), p. 13.
Dn (Le livre de Daniel), (2MC 16,3 ; 2MC 30,2 ; 3MC 22,4) ; (2NO 20,3), (CSB 14-15,19).
David, (if 199).
Denis l'aréopagite, (2MC 8,6) ; (2NO 5,3) ; (CSB 14-15,16) ; (VFB 3,49) ; p.336, 741.
Descartes (René), p.150, 456, 525.
Diderot, p. 302.
Doria (Nicolas de Jésus), (L 18) ; p. 26, 57, 75, 81, 93, 1175.
Dt (Le Deutéronome), (1MC 5,8 ; 2MC 16,8 ; 3MC 16,1 ; 3MC 19,2) ; (2NO 11,4) ; (CSB 2,4 ; 2,6 ; 2,7 ; 31,8 ; 39,14) ; (VFB 2,2 ; 2,16).
Eccl (L'ecclésiaste), (1MC 8,6 ; 2MC 20,5 ; 2MC 27,6 ; 2MC 31,1 ; 3MC 6,4 ; 3MC 18,2 ; 18,5 ; 3MC 19,10 ; 3MC 21,2 ; 3MC 28,7 ; 2MC 11,4) ; (CSB 1,4), (VFB 1,33 ; 3,67 ; 3,70) ; (Di 7).
Eccli (L'ecclésiastique), (1MC 9,1 ; 1MC 10,3 ; 1MC 11,5 ; 2MC 14,11 ; 3MC 18,1) ; (1NO 14,4 ; 2NO 10,4 ; 1NO 12,2) ; (CSB 11,10 ; 18,8 ; 25,11) ; (VFB 2,5 ; 2,26 ; 3,70).
Élie, (2MC 8,4 ; 2MC 20,2 ; 2MC 24,3 ; 3MC 42,5) ; (CSB 14-15,15) ; p. 896.
Élisée, (2MC 26,15).
Emmaiis, (2MC 19,9 ; 3MC 31,8).
Ep (Épître aux Éphésiens), (2NO 3 ; 2NO 13,11) ; (CSB 3,9 ; 36,13) ; (VFB 2,33).
Ésai, (2MC 29,2).
Est (Le livre d'Esther), (2NO 20,2) ; (CSB 33,9) ; (VFB 1,8 ; 2,31 ; 3,25 ; 4,11 ; 4,12).
Ève, (CSB 22,8 ; 24,5).
Ex (L'Exode), (1MC 5,3 ; 5,6 ; 5,7 ; 5,8 ; 2MC 3,4 ; 2MC 8,4 ; 2MC 9,3 ; 2MC 22,10 ; 22,13 ; 2MC 24,2 ; 24,3 ; 2MC 26,4 ; 2MC 30,3 ; 3MC 12,1 ; 3MC 19,4 ; 3MC 38,3 ; 3MC 42,5) ; (1NO 12,2 ; 12,3 ; 1NO 20,2 ; 2NO 9,7 ; 2NO 17,4 ; 2NO 23,7 ; 1,10 ; 2,4 ; 11,5 ; 17,7 ; 19,4 ; 33,7 ; 37,4) ; (VFB 1,27 ; 3,4 ; 3,38 ; 4,12) ; p.118.
Ez (Le livre d'Ézéchiel), (1MC 9,5 ; 2MC 21,13 ; 3MC 16,5) ; (2NO 6,5) ; (CSB 14-15,11 ; 23,6 ; 33,1) ; (VFB 3,15 ; 3,16 ; 3,8 ; 3,60) (VFB 3 15 16, 3 8 et 60 ?).
François d'Assise, (CSB 14 ; 15,5) ; (VFB 2,13).
Ga (Épître aux Galates), (2MC 22,7 ; 22,12 ; 22,14 ; 2MC 27,3 ; 3MC 22,2 ; 3MC 26,4) ; (CSB 3,10 ; 12,7, 16,5 ; 22,6 ; 39,4) ; (VFB 2,14 ; 2,34) ; (Di 85).
Gabriel (l'Archange), (CSB 2,4), (VFB 3,12), (Po1,8).
Gaultier (René), p. 16.
Gn (La Genèse), (1MC Prol 4 ; 1MC 4,6 ; 1MC 5,6 ; 1MC 10,1 ; 2MC 18,4 ; 2MC 19,2 ; 19,3 ; 2MC 29,2 ; 2MC 31,1 ; 3MC 35,4 ; 3MC 42,4 ; 42,5 ; 3MC 44,2 ; 1MC 12,1 ; 2MC 13,8 ; 2MC 19,3 ; 19,5) ; (CSB 4,2 ; 5,4 ; 7,4 ; 14-15,3 ; 22,3 ; 34,4 ; 39,4) ; (VFB 3,5 ; 3,71) ; (PR 9) ; (A 2) ; (L 11) ; p.118.
Grégoire (saint), (1MC 3,31) ; (2NO 20,4) ; (VFB 2,3 ; 3,23).
Ha (Le livre d'Habacuc), (3MC 13,4) ; (1NO 12,5) ; (VFB 3,36).
He (Épître aux Hébreux), (1MC 5,8 ; 2,4 ; 2MC 6,2 ; 2MC 9,1 ; 2MC 22,4 ; 3MC 7,2) ; (2NO 21,4) ; (CSB 5,4 ; 11,12) ; (VFB 2,16 ; 4) ; (Di prol).
Héli, (2MC 20,4).
Hippocrate, p. 701.
Huyghes (René), p. 13. Isaac, (1NO 12,1) ; (L 11).
Is (Le livre d'Isaïe), (1MC 6,6 ; 6,7 ; 1MC 7,3 ; 1MC 8,7 ; 2MC 3,4 ; 2,4 ; 2MC 6,5 ; 2MC 8,4 ; 8,5 ; 2MC 16,3 ; 2MC 21,1 ; 21,11 ; 2MC 22,2 ; 3,6 ; 3MC 8,4 ; 3MC 9,4 ; 3MC 10,2 ; 3MC 12,1 ; 3MC 19,6 ; 3MC 22,2 ; 3MC 24,2) ; (1NO 12,4 ; 12,5 ; 1NO 14,3 ; 2NO 9,4 ; 9,6 ; 2NO 11,7 ; 2NO 16,11 ; 2NO 20,1) ; (CSB 1,3 ; 1,10 ; 11,1 ; 14-15,9 ; 15,18 ; 26,3 ; 27,1 ; 33,7 ; 33,8 ; 36,2 ; 36,6 ; 38,6) ; (VFB 1,15 ; 1,16 ; 1;30 ; 1,32 ; 3,37 ; 3,55 ; 3,64 ; 3,84 ; 4) ; (L 13 ; 30), (A 152), p 7 (v 185) ; p. 118.
Jacob, (1MC 5,6 ; 1MC 10,1 ; 2MC 19,3 ; 2MC 29,2 ; 3MC 35,4 ; 3MC 42,4) ; (2NO 13,8 ; 2NO 18,4 ; 2NO 19,3 ; 2NO 19,5), (CSB 7,4 ; 18,2 ; 33,7 ; 33,8 ; 36,2).
Jc (Épître catholique de s. Jacques), (3MC 16,1) ; (2NO 16,5) ; (CSB 30,6) ; (VFB 3,47) ; (PR 9).
Jacques (Apôtres), (3MC 16,1 ; 3MC 31,2) ; (CSB 306) ; (PR 9).
Jean-Baptiste (saint), (VFB 3,23) ; (L)
Jn (L'évangile selon s. Jean), (1MC 4,1 ; 1MC 13,4 ; 2MC 4,7 ; 2,5 ; 2,7 ; 7,6 ; 7,8 ; 2MC 8,4 ; 2,11 ; 2,7 ; 2,12 ; 2MC 19,9 ; 2MC 20,3 ; 2MC 22,7 ; 2MC 26,10 ; 2MC 31,8 ; 3,6) ; (3MC 12,1)? (3MC 26,7 ; 3MC 31,8 ; 31,9 ; 3MC 39,2 ; 3MC 40,1) ; (1NO 4,7 ; 2NO 13,1 ; 13,6 ; 13,7 ; 2MC 19,1 ; 19,2 ; 2MC 20,6) ; (CSB 1,3 ; 1,13 ; 2,8 ; 5,4 ; 8,3 ; 10,2 ; 12,3 ; 14-15,3 ; 15,5 ; 15,10 ; 20-21,11 ; 28,1 ; 32,5 ; 33,7 ; 36,5 ; 37,1 ; 39,5) ; (VFB Prol 2 ; 1 ; 1,5 ; 1,6 ; 1,13 ; 1,15 ; 1,22 ; 2,18 ; 2,28) ; (VFB 3,8)? (VFB 3,79 ; 3,82 ; 4) ; (Di 42 ; 99 ; 160).
1 Jn (Première épître de s. Jean), (1MC 13,8) ; (2NO 20,5) ; (CSB 11,10 ; 24,8 ; 31,8) ; p.118.
Jr (Le livre de Jérémie), (1MC 4,3 ; 1MC 6,1 ; 1,6 ; 2MC 16,3 ; 2MC 19,7 ; 2MC 26,17) ; (2NO 9,6 ; 9,9 ; 2NO 21,9) ; (CSB 2,7), (VFB 1,19 ; 1,21 ; 2,26 ; 3,21).
Jb (Le livre de Job), (1MC Prol 4 ; 1,6 ; 2MC 9,3 ; 2MC 14,1 ; 3MC 28,6 ; 3MC 29,1 ; 1,5 ; 1MC 12,3 ; 2MC 5,6 ; 5,7 ; 2MC 7,1 ; 7,3 ; 2MC 9,7 ; 9,8 ; 9,9 ; 2MC 11,6 ; 2MC 17,8 ; 2MC 23,6 ; 23,8) ; (CSB 1,3 ; 3,9 ; 7,4 ; 9,7 ; 12,9 ; 13,1 ; 14-15,15 ; 15,17 ; 15,19 ; 30,10 ; 36,12 ; 39,1) ; (VFB 1,20 ; 2,13 ; 2,16 ; 2,28 ; 2,36 ; 3,64 ; 4,11) ; (Di 4).
Jg (Le livre des juges), (1MC 7,2 ; 1MC 11,7 ; 2MC 9,3 ; 2MC 19,4 ; 2MC 22,9 ; 2MC 24,2 ; 3MC 22,5 ; 3MC 35,4) ; (CSB 1,13 ; 11,9) ; (L 5).
Jon (Le livre de Jonas), (1MC 8,7 ; 2MC 20,2 ; 20,5 ; 20,7) ; (2NO 6,1 ; 6,3).
Jos (Le livre de Josué), (1MC 11,8 ; 2MC 22,2) ; (VFB 3,16).
Joseph (fils de Jacob), (2MC 19,3).
Joseph (saint), (A) titre ; (VFB) titre ; (L 12).
Jdt (Le livre de Judith), (1MC 7,1 ; 2MC 21,9 ; 3MC 44,5) ; (VFB 1,4).
Lavelle, p.150.
Lazare (et ses soeurs), (CSB 3,8).
Lazarillo, p. 879.
Leibniz, p. 174, 1160.
Lm (Les Lamentations de Jérémie), (1MC 9,2 ; 2MC 20,6 ; 3MC 6,4 ; 3MC 22,3), (2NO 7,2 ; 2NO 8,1 ; 2,6 ; 2,9 ; 2,10) ; (2MC 12,2 ; 2MC 21,9) ; (VFB 1,19 ; 3,21).
Lv (Le Lévitique), (1MC 5,7 ; 3MC 38,3).
Lot (sa femme), (PR 9) ; (A 2).
Lc (L'évangile selon s. Luc), (1MC 4,4 ; 4,6 ; 1MC 5,2 ; 1MC 10,2 ; 2MC 3,5 ; 2MC 6,4 ; 6,5 ; 2MC 11,10 ; 2MC 19,9 ; 3,6 ; 3MC 7,2 ; 3MC 9,2 ; 3MC 18,1 ; 18,2 ; 3MC 19,7 ; 3MC 20,1 ; 20,4 ; 3MC 25,5 ; 3MC 28,1 ; 28,2 ; 28,3 ; 3MC 29,2 ; 3MC 30,5 ; 3MC 31,2 ; 31,8 ; 31,10 ; 3MC 36,3 ; 3MC 38,1 ; 3MC 39,2 ; 3MC 44,4) ; (1NO 2,1 ; 2MC 13,6 ; 2MC 18,2) ; (CSB 1,7 ; 2,4 ; 3,2 ; 14-15,9 ; 22,1 ; 26,3 ; 27,1 ; 29,1 ; 29,7) ; (VFB 2,28 ; 3,12 ; 3,46 ; 3,53 ; 3,54 ; 3,62) ; (A 2) ; (Di 3 ; 83 ; 86 ; 102 ; 103).
Luis de Léon, p. 101.
(2MC) (Le deuxième livre des Macchabées), (VFB 3,8).
Maillard (sij), p. 16.
Manué (et sa femme), (2MC 24,2) ; (CSB 11,9).
Mc (L'évangile selon s. Marc), (2MC 7,4 ; 7,6 ; 3MC 31,8 ; 3MC 39,2 ; 3MC 44,4 ; 3MC 45,3).
Mardochée, (VFB 2,31).
Marie (Mère de Jésus), (3MC 2,10 ; 3MC 36,1 ; 36,2 ; 3MC 42,5) ; (CSB 2,8 ; 2,20 ; 2,21 ; 10) ; (VFB 3,12) ; (Po) ; (Di) ; (L 12).
Marie-Madeleine (sainte), (2MC 11,7 ; 11,12 ; 3MC 31,8) ; (2NO 13,6 ; 2MC 19,2).
Maritain (Jacques), p. 212.
Marthe et Marie, (CSB 2,8).
Mt (L'évangile selon s. Matthieu), (1MC 6,2 ; 1MC 7,4 ; 1MC 8,3 ; 1MC 10,2 ; 1MC 11,5 ; 2MC 7,2 ; 7,6 ; 7,7 ; 7,10 ; 7,11 ; 2MC 11,8 ; 2MC 16,3 ; 2MC 18,2 ; 2MC 21,7 ; 2MC 22,5 ; 22,11 ; 22,15 ; 2MC 24,7 ; 3MC 2,4 ; 3MC 10,2 ; 3MC 18,1 ; 18,3 ; 18,4 ; 3MC 20,4 ; 3MC 23,2 ; 3MC 26,5 ; 3MC 27,4 ; 3MC 28,4 ; 28,5 ; 28,6 ; 3MC 29,3 ; 3MC 30,4 ; 3MC 31,7 ; 31,8 ; 3MC 36,3 ; 3MC 38,2 ; 38,3 ; 3MC 39,2 ; 3MC 44,2 ; 42,4) ; (1NO Prol ; 1NO 2,2 ; 2,5 ; 1MC 7,3 ; 7,4 ; 1MC 11,4 ; 1MC 13,6 ; 1MC 14,1 ; 2MC 12,1 ; 2MC 20,5 ; 2MC 23,3) ; (CSB 1,1 ; 1,9 ; 20-21,11 ; 27,8 ; 29,3 ; 29,10 ; 29,11 ; 33,8) ; (VFB 1,28 ; 2,11 ; 2,23 ; 3,29 ; 3,46 ; 3,46 ; 3,62) ; (PR 7) ; (A 8) ; (L 21) ; (Di 18 ; 20 ; 42 ; 71 ; 74 ; 78 ; 103 ; 106).
Mi (Le livre de Michée), (3MC 28,8).
Moïse, if 63.
Na (Nahum), (CSB 33,1).
Nicole, p. 214.
Nb (Les Nombres), (1MC 5,8 ; 2MC 16,9 ; 2MC 21,6 ; 3MC 19,9 ; 3MC 30,4 ; 3MC 31,2) ; (1NO 9,5).
Ninivites, (1MC 8,7 ; 2MC 20,5).
Noé, (CSB 14 ; 15,3).
Os (Le livre d'Osée), (3MC 4) ; (2NO 5 ; 2NO 16,3 ; 2MC 21,4) ; (CSB 12,2 ; 35,1) ; (VFB 2,34 ; 3,34 ; 3,46 ; 3,54) ; (Di 67).
Ovide, p. 578.
P (Proverbes), (1MC 4,4 ; 4,8 ; 1MC 10,2 ; 1MC 11,3 ; 2MC 19,13 ; 2MC 26,13 ; 3MC 21,1 ; 3MC 22,6) ; (2NO 18,2) ; (CSB 1,10 ; 11,1 ; 17,10 ; 20-21,15 ; 24;3 ; 26,13 ; 1,8 ; 1,15 ; 3,47 ; 4,5) ; p. 118.
1 P (Première épître de s. Pierre), (1NO 2 ; 2NO 21,4) ; (CSB 1) ; (VFB 3,23) ; (A 4).
2 P (Deuxième épître de s. Pierre), (2MC 16,15 ; 2MC 27,5) ; (CSB 39,6) ; (A 4).
Pacho (Eulogio), p. 17, 35, 37, 850.
Pascal, p. 34, 50, 102, 150, 404, 408, 916.
Patriarches, (1MC 2,3).
Penalosa (Ana del Mercado), (VFB Prol) ; (L 19 ; 28 ; 33).
Pereira (médecin), p. 101.
Ph (Épître aux Philippiens), (2NO 9,6 ; 2NO 22,1) ; (CSB 11,9 ; 20-21,15 ; 29,11 ; 37,1) ; (VFB 1,31 ; 3,39).
Pharaon, (2MC 30,3) ; (2NO 23,7).
Pharisiens, (3MC 31,9).
Philistins, (1MC 5,8 ; 3MC 22,5).
Pierre (saint), (2MC 16,15 ; 2MC 22,12 ; 22,14 ; 2MC 27,5) ; (2NO 21,4) ; (CSB 39,6) ; (VFB 1,6 ; 3,23).
Pilate, (2MC 16,3 ; 2MC 19,7).
Platon, p. 603, 691.
Plotin, p. 101, 113, 237, 251, 254, 534, 1109.
Poirot (Dominique), p. 15.
Pr (Les Proverbes), (1MC 4,4 ; 4,8 ; 1MC 10,2 ; 1MC 11,3 ; 2MC 19,13 ; 2MC 26,13 ; 3MC 21,1 ; 3MC 22,10) ; (2NO 18,2) ; (CSB 1,10 ; 11,1 ; 17,10 ; 20-21,15 ; 24,3 ; 26,13) ; (VFB 1,8 ; 1,15 ; 3,47 ; 4,5) ; (L 7).
Ps (Les Psaumes), (1MC 3,4 ; 1MC 4,3 ; 1MC 5,3 ; 1MC 6,3 ; 1MC 7,1 ; 7,4 ; 1MC 8,1 ; 8,2 ; 8,3 ; 8,5 ; 19,1 ; 2MC 3,5 ; 3,6 ; 2MC 7,1 ; 7,11 ; 2MC 8,3 ; 2MC 9,1 ; 2MC 14,11 ; 2MC 15,5 ; 2MC 16,1 ; 16,11 ; 2MC 17,18 ; 2MC 18,1 ; 2MC 19,7 ; 19,12 ; 19,13 ; 2MC 20,1 ; 2MC 21,6 ; 2NO 26,3 ; 26,4 ; 2MC 31,1 ; 3MC 6,2 ; 6,3 ; 3MC 10,3 ; 3MC 11,1 ; 3MC 18,2 ; 3MC 19 ; 7 ; 11 ; 3MC 21,2 ; 3MC 23,3 ; 3MC 32,1 ; 32,2 ; 3MC 44,2 ; 3MC 45,2 ; 45,3) ; (1NO 9,7 ; 1NO 11,1 ; 11,2 ; 1NO 12,8 ; 1NO 13,6 ; 13,13 ; 2,1 ; 2NO 5,3 ; 5,5 ; 2NO 6,2 ; 6,3 ; 6,6 ; 2NO 7,3 ; 7,4 ; 7,5 ; 2NO 8,2 ; 2NO 9,7 ; 2NO 11,3 ; 11,5 ; 2NO 12,1 ; 12,2 ; 12,3 ; 12,5 ; 12,6 ; 2NO 13,1 ; 2NO 16,3 ; 16,11 ; 2NO 17,7 ; 2NO 18,1 ; 2NO 19,1 ; 19,2 ; 19,3 ; 19,5 ; 2NO 20,1 ; 20,2 ; 2NO 21,5 ; 21,7) ; (CSB 1,12 ; 1,14 ; 1,17 ; 2,4 ; 2,6 ; 3,5 ; 3,8 ; 3,9 ; 6,1 ; 10,8 ; 11,4 ; 11,10 ; 12,4 ; 12,9 ; 13,1 ; 14-15,10 ; 15,24 ; 16,2 ; 16,4 ; 20-21,9 ; 22,1 ; 24,1 ; 25,4 ; 25,8 ; 26,1 ; 26,17 ; 27,7 ; 28,8 ; 30,6 ; 33,2 ; 35,4 ; 36,10 ; 36,11 ; 37,6 ; 38,9 ; 39,13 ; 40,5) ; (VFB 1,5 ; 1,6 ; 1,19 ; 1,27 ; 1,30 ; 1,32 ; 1,36 ; 2,13 ; 2,16 ; 2,17 ; 2,22 ; 2,29 ; 2,31 ; 2,34 ; 2,36 ; 3,7 ; 3,19 ; 3,20 ; 3,46 ; 3,47 ; 3,71 ; 4,8 ; 13) ; (L 7 ; 20 ; 21) ; (Di 4 ; 6 ; 15 ; 38 ; 172).
Publicain, (3MC 28,3) ; (1NO 2,1).
Quintanadoine de Brétigny, p. 76.
Rachel, (2NO 13,9 ; 2NO 19,5) ; (CSB 7,4).
Raphaël (l'Archange), (VFB 2,28).
Roboam, (2MC 20,5).
Rm (Épître de s. Paul aux Romains), Mont ; (1MC 4,5 ; 2,3 ; 2MC 6,3 ; 2MC 17,2 ; 2MC 21,11 ; 2MC 27,4 ; 2MC 29,12 ; 3MC 2,16 ; 3MC 7 ; 3MC 19,11 ; 3MC 31,8 ; 3MC 45,3) ; (CSB 1,14 ; 3,10 ; 4,1 ; 8,2 ; 14-15,15 ; 35,5 ; 36,10) ; (VFB 1,27 ; 2,32 ; 2,34) ; (Di 93 ; 122).
Romains, (3MC 27,3).
Ruben, (1MC 10,1).
Rt (le livre de Ruth), (Di 123).
1 S (Le premier livre de Samuel, premier livre des Rois), (1MC 5,8 ; 2MC 20,4 ; 2MC 21,3 ; 21,6 ; 2MC 22,8 ; 2MC 31,2 ; 31,6 ; 31,8 ; 3,5 ; 3MC 19,4 ; 3MC 31,6 ; 31,8) ; (CSB 31,2) ; (Di 13).
2 S (Le deuxième livre de Samuel, Second livre des Rois), (3MC 18,4), (CSB 1).
1 R (Le premier livre des Rois ou Troisième selon la Vulgate), (1MC 8,6 ; 2MC 8,4 ; 2MC 9,3 ; 9,4 ; 2MC 16,3 ; 2MC 20,2 ; 20,5 ; 2MC 21,12 ; 2MC 24,3 ; 3MC 27,5 ; 3MC 30,4 ; 3MC 42,5) ; (CSB 14-15,14) ; (VFB 2,17).
2 R (Le deuxième livre des Rois ou Quatrième selon la Vulgate), (2MC 26,15).
Salomon, (1MC 4 ; 1MC 8,6 ; 2MC 9,3 ; 2MC 26,12 ; 26,13 ; 2MC 27,6 ; 3MC 6,4 ; 3MC 18,2 ; 18,5 ; 3MC 21,1 ; 21,2 ; 3MC 27,3 ; 3MC 30,1 ; 30,3 ; 30,4 ; 3MC 44,2) ; (2NO 23,4) ; (CSB Prol 1 ; 17,10 ; 24,9 ; 30,7).
Samaritaine, (3MC 39,2) ; (CSB 12,3) ; (VFB 1,6).
Samaritains, (3MC 31,2).
Samson, (1MC 7,2 ; 2MC 24,2 ; 3MC 22,5).
Samuel, (2MC 20,4 ; 2MC 21,3 ; 21,6).
Sara, (1MC 4,6).
Sail, (2MC 21,6), (3MC 31,8).
Serouet, p. 37.
Sesé (Bernard), p. 16 et 27.
Sg (Le Livre de la Sagesse), (2MC 19,7 ; 2MC 20,6 ; 2MC 26,12 ; 26,17 ; 2MC 31,2 ; 3MC 2,12 ; 3MC 6,3 ; 3MC 19,3 ; 3MC 23,4 ; 3MC 27,3 ; 3MC 29,1 ; 3MC 31,3) ; (1NO 14,4 ; 2,6 ; 2MC 8,5 ; 2MC 10,4) ; (CSB 3 ; 3,8 ; 14-15,27) ; (VFB 1,5 ; 1,15 ; 1,34 ; 2,26 ; 2,27 ; 3,73) ; (Di 2 ; 82 ; 99).
Sanson (Henri), p. 158.
Siméon, (CSB 26,3) ; (PO 1,6).
Simon (ermite), (3MC 42,2).
Simon (magicien), (3MC 19,9 ; 3MC 30,4 ; 3MC 31,5).
So (Sophonie), (CSB 1), (VFB 2,30).
Socrate, p. 691.
Spinoza, p. 1213.
1 Th (Première épître aux Thessaloniciens), (3MC 13,2 ; 13,3 ; 3MC 21,7).
Thérèse de Jésus, (CSB 13,7), p. 20, 23, 49, 53, 174, 349.
Thomas (apôtre), (2MC 11,12 ; 3MC 31,8).
Thomas d'Aquin, (2MC 17,2 ; 2MC 24,1), (2NO 17,2 ; 2NO 18,5) ; (VFB 3,71) ; p. 270, 389, 815, 1304.
Tb (Le livre de Tobie), (1MC 2) ; (2NO 9,3) ; (CSB 2,3 ; 10,8 ; 36,1) ; (VFB 1,21 ; 2,28).
1 Tm (Première épître à Timothée), Mont ; (Di 54).
Valéry, p. 18, 104.
Zacharie, (CSB 11,1).
TABLE DES MATIÈRES
Préface d'Eulogio Pacho ................................................. 7
Préface (Traduction en langue française) ........................ 10
Table des illustrations....................................................... 13
Au lecteur......................................................................... 15
Brève chronologie de la vie de Jean de la Croix .............. 23
Introduction générale........................................................ 29
Essai sur la chronologie des écrits.................................... 37
Proposition pour un ordre des lectures ............................. 41
Table des sigles ................................................................ 43
LETTRES ET PREMIERS ÉCRITS
Lettres.............................................................................. 47
Introduction ...................................................................... 49
1. À Catherine de Jésus, 1581......................................... 53
2. À Maria de Soto, 1582................................................ 54
3. À la M. Anne de Saint-Albert, 1582 (?)...................... 55
4. À la même................................................................... 55
5. À une carmélite, 1586 (?)............................................ 56
6. À la M. Anne de Saint-Albert, 1586........................... 57
7. Aux carmélites de Béas, 1586 ..................................... 59
8. Aux mêmes, 1587........................................................ 61
9. À la M. Éléonore-Baptiste, 1588................................. 63
10. Au P. Ambroise Mariano, 1588.................................. 64
11. À Dona Juana de Pedraza, 1589................................. 66
12. À un demoiselle d'Avila, (?)...................................... 68
13. À un religieux, (?)...................................................... 70
14. À la M. Marie de Jésus, 1589..................................... 75
15. À la M. Éléonore de Saint-Gabriel, 1589................... 76
16. À la M. Marie de Jésus, 1589..................................... 78
17. À la M. Madeleine de l'Esprit-Saint, 1589 ................ 80
18. Au P. Nicolas de Jésus-Marie (Doria), 1589.............. 81
19. À Dona Juana de Pedraza, 1589................................. 82
20. À une carmélite qui souffrait de scrupule, (?) ............ 85
21. À la M. Marie de Jésus, 1590..................................... 87
22. À la M. Éléonore de Saint-Gabriel, (?)....................... 89
23. À une dirigée, (?)........................................................ 90
24. Au P. Jean de Sainte-Anne (?).................................... 91
25. Critique sur l'esprit d'une religieuse (?)..................... 91
26. À la M. Anne de Jésus, juillet 1591........................... 93
27. À la M. Marie de l'Incarnation, juillet 1591.............. 95
28. À D. Ana del Mercado y Penalosa, 19 août 1591...... 95
29. À une inconnue, 22 août 1591.................................... 97
30. À la M. Anne de Saint-Albert, 1591 .......................... 98
31. À une religieuse, (?) ................................................... 98
32. Au P. Jean de Sainte-Anne, 1591............................... 98
33. À dona Ana del Marcado y Penalosa,
21 septembre 1591...................................................... 99
Poésies.............................................................................. 101
Introduction aux poésies................................................... 101
1. Je vis sans vivre en moi............................................... 105
2. Je connais bien la source............................................. 107
3. Romances..................................................................... 110
1) Dans le principe demeurait............................. 110
2) En cet amour immense.................................... 112
3) Une épouse qui t'aime.................................... 113
4) Ainsi donc soit fait.......................................... 114
5) Avec cette bonne espérance............................ 117
6) En ces prières et en d'autres ........................... 119
7) Dès lors que le temps était venu ..................... 120
8) Alors il appela un archange ............................ 122
9) Alors qu'était venu le temps ........................... 123
4. Au-dessus des courants ............................................... 124
5. Cantique spirituel (A).................................................. 127
6. Nuit obscure................................................................ 137
7. À la suite d'un ravissement d'amour........................... 137
8. Sans appui et pourtant appuyé..................................... 139
9. J'entrai où je ne sus .................................................... 140
10. Un pastoureau seul est en peine ................................. 143
11. Pour toute la beauté.................................................... 144
12. Vive flamme d'amour.................................................. 147
13. Letrillas : Du Verbe divin. Somme de la perfection.. 147
Dits de lumière et d'amour (Avis)................................. 149
Introduction...................................................................... 149
1. Prologue et Dits............................................... 151
2. Points d'amour................................................ 164
3. Avis de la M. Madeleine de l'E.S................... 176
4. Autres avis (Antequera) .................................. 179
Précautions...................................................................... 181
Introduction aux Précautions........................................... 181
Précautions ....................................................................... 183
Quatre avis à un religieux................................................. 193
Degrés de perfection ........................................... 199
Le Mont de perfection.................................................... 203
Introduction ...................................................................... 203
Le Mont de perfection ...................................................... 204
MONTÉE DU MONT CARMEL
Introduction à la Montée et à la Nuit................................ 209
Argument et couplets de la Montée.................................. 217
Prologue............................................................................ 220
Livre premier (Nuit active du sens)
Chapitres
1. Premier couplet. Nuit du sens, nuit de l'esprit1............ 227
1. Ces titres de chapitres sont résumés.
2. Pour parvenir à l'union, l'âme est passée par la nuit obscure.............................. 230
3. Nuit, parce qu'elle est privation de l'appétit................ 233
4. Nécessaire de passer par cette Nuit obscure du sens.... 236
5. Suite.............................................................................. 244
6. Dommages privatifs et positifs causés par les appétits 251
7. Les appétits tourmentent l'âme .................................... 257
8. Obscurcissent l'âme..................................................... 260
9. Salissent l'âme.............................................................. 266
10. Affaiblissent en la vertu............................................. 271
11. Nécessaire pour parvenir à la divine union de priver l'âme de tous les appétits... 274
12. Quels sont les appétits qui suffisent pour causer lesdits dommages...................................... 281
13. Manière d'entrer en cette Nuit du sens....................... 285
14. On explique le second vers du couplet 1 .................... 291
15. On explique les autres vers du couplet....................... 293
LIVRE DEUXIÈME (Nuit active de l'esprit. — Entendement)
Chapitres
1. Argument de ce livre................................................... 295
2. La deuxième nuit causée par la foi est plus obscure que la première et que la troisième................................ 298
3. La foi est une nuit obscure pour l'âme ........................ 300
4. L'âme doit être à l'obscur pour être guidée par la foi à la haute contemplation ................................ 305
5. Ce qu'est l'union de l'âme avec Dieu......................... 311
6. Les trois vertus théologales mettent les trois puissances en perfection et en ténèbre............ 318
7. Le sentier est étroit qui conduit à la vie éternelle. Dénuement de l'entendement....................................... 323
8. Aucune créature, aucune notion de l'entendement ne peut parvenir à la divine union d'amour ................. 331
9. La foi est le moyen proche et proportionné à l'entendement pour parvenir à la divine union.......... 338
10. Distinction de toutes les préhensions et intelligences de l'entendement ................................. 341
11. Dommage possible dans les préhensions de l'entendement qui se présentent surnaturellement aux sens corporels extérieurs............. 342
12. Les préhensions imaginaires naturelles ne peuvent être moyen proportionné pour l'union ....... 352
13. Les signes que le spirituel doit avoir pour passer de la méditation discursive à la contemplation ........... 359
14. Nécessité de ces signes pour avancer......................... 362
15. Aux progressants qui commencent, il convient d'user parfois du discours........................... 374
16. Les préhensions imaginaires qui se présentent surnaturellement en la fantaisie ne peuvent servir pour l'union............................ 377
17. Le style de Dieu en la communication des biens spirituels par les sens .................................... 388
18. Dommage que certains maîtres font, manque de conseils pour ces visions............................ 396
19. Les visions et paroles, même si elles sont de Dieu, peuvent faire obstacle................................................... 402
20. Les paroles de Dieu ne sont pas toujours certaines en leurs causes ............................................................... 414
21. Dieu répond parfois à ces demandes, mais n'aime pas qu'on les fasse .................................... 421
22. Maintenant en la loi de grâce, il n'est pas permis de demander par voie surnaturelle comme en la loi ancienne ............... 433
23. Les préhensions de l'entendement par voie spirituelle........................................................ 449
24. Deux sortes de visions spirituelles par voie surnaturelle ..................................................... 452
25. Les révélations............................................................ 460
26. Les intelligences de vérités nues en l'entendement.... 461
27. Le second genre de révélations de secrets et mystères cachés. Intervention du démon.................. 474
28. Les paroles intérieures par voie surnaturelle.............. 479
29. Le premier genre de paroles : profit et danger............ 481
30. Les paroles intérieures formelles par voie surnaturelle 490
31. Les paroles intérieures substantielles ......................... 494
32. Les sentiments intérieurs surnaturels ......................... 497
LIVRE TROISIÈME
(Nuit active de l'esprit) (Suite — Mémoire et volonté)
Chapitres
1. L'argument de ce livre................................................ 502
2. L'âme doit se vider des préhensions de la mémoire pour s'unir à Dieu................................. 504
3. Si l'âme ne s'obscurcit pas des notions et des discours de la mémoire, elle risque trois sortes de dommages. Le premier........ 513
4. Le deuxième dommage peut venir du démon ............. 517
5. Le troisième dommage................................................ 519
6. Des profits qui viennent de l'oubli et du vide de toutes les pensées que l'âme peut naturellement avoir concernant la mémoire ........ 521
7. Second genre de préhensions de la mémoire : imaginaires et notions surnaturelles ............................. 523
8. Dommages que les notices surnaturelles peuvent faire 525
9. Deuxième genre de dommages : danger de tomber en présomption ................................. 527
10. Troisième dommage de la part du démon, par les préhensions imaginaires de la mémoire............ 530
11. Quatrième dommage des préhensions surnaturelles distinctes de la mémoire : empêcher l'union................ 532
12. Cinquième dommage des formes imaginaires surnaturelles : juger de Dieu improprement................ 533
13. Profits quand on écarte les préhensions de l'imaginative. Différence entre les préhensions imaginaires naturelles et surnaturelles........ 535
14. Les connaissances spirituelles qui peuvent tomber en la mémoire................................................... 543
15. Comment le spirituel doit se gouverner selon la mémoire ........................................................... 545
16. Nuit obscure de la volonté. Division des affections de la volonté ........................... 548
17. Première affection : la joie. Les choses dont la volonté peut se réjouir.................... 552
18. La joie concernant les biens temporels....................... 553
19. Dommages si l'on met la joie dans les biens temporels 558
20. Profits si l'on détourne la joie des choses temporelles 566
21. Vanité de mettre la joie dans les biens naturels.......... 570
22. Dommages si l'on met la joie dans les biens naturels 573
23. Profits à ne pas mettre sa joie dans les biens naturels 578
24. Troisième genre de biens, les sensibles...................... 581
25. Dommages si l'on met la joie dans les biens sensibles 585
26. Profits spirituels et temporels si l'on nie la joie dans les choses sensibles .............................................. 588
27. Quatrième genre de biens :
les biens moraux. Mettre la joie en eux est licite ......... 593
28. Sept dommages possibles si l'on met la joie dans les biens moraux................................................... 597
29. Profits si l'on retire la joie des biens moraux............. 603
30. Cinquième genre : les biens surnaturels ..................... 605
31. Dommages si on met la joie dans les biens surnaturels 608
32. Deux profits si l'on refuse la joie des grâces surnaturelles ..................................... 614
33. Sixième genre : les différents biens spirituels............ 617
34. Les biens spirituels distincts de l'entendement et de la mémoire........................................................... 619
35. Les biens spirituels distincts de la volonté................. 620
36. Suite au sujet des images............................................ 625
37. Comportement au sujet des images ............................ 629
38. Suite des biens motifs. Oratoires................................ 631
39. De l'usage des oratoires ............................................. 635
40. Du recueillement intérieur.......................................... 637
41. Des dommages pour ceux qui mettent le goût sensible dans les lieux dévôts........................................ 639
42. Trois sortes de lieux dévôts ........................................ 640
43. La variété des cérémonies .......................................... 643
44. De la conduite de la joie en ces dévotions.................. 645
45. Second genre de biens distincts : les prédications...... 650
NUIT OBSCURE
Introduction ...................................................................... 657
Prologue et chant.............................................................. 663
On commence l'explication des couplets ......................... 664
LIVRE PREMIER
(Nuit passive du sens)
Chapitres
1. Les imperfections des commençants........................... 665
2. Imperfections spirituelles concernant la superbe ........ 669
3. Concernant l'avarice.................................................... 674
4. Concernant la luxure ................................................... 677
5. Concernant la colère.................................................... 683
6. Concernant la gourmandise......................................... 684
7. Concernant l'envie et la tristesse................................. 690
8. On explique le premier vers du premier couplet et l'on commence à expliquer cette Nuit obscure ........ 693
9. Des signes pour savoir si le spirituel va par le chemin de cette nuit et purification sensitive............................ 696
10. De la conduite en cette nuit obscure........................... 703
11. On explique les trois vers du couplet......................... 706
12. Des profits de cette nuit.............................................. 711
13. Des autres profits de cette nuit................................... 718
14. On explique le dernier vers du premier couplet......... 724
LIVRE SECOND (Nuit passive de l'esprit)
Chapitres
1. En quel temps commence la nuit obscure de l'esprit.. 729
2. Imperfections des progressants ................................... 732
3. Note pour ce qui suit ................................................... 735
4. Premier couplet. Son explication................................. 738
5. Premier vers. Cette contemplation obscure est nuit, peine et tourment.......................................................... 740
6. Autres genres de peine en cette nuit............................ 745
7. Autres afflictions et angoisses de la volonté ............... 750
8. Autres peines en cet état.............................................. 757
9. Cette nuit qui obscurcit l'esprit doit lui donner la lumière ............................................. 762
10. On explique cette purification par sa racine............... 770
11. Deuxième vers du premier couplet. Pour fruit de ces angoisses, l'âme se retrouve avec une véhémente passion d'amour divin ........ 775
12. Cette nuit est un purgatoire, en elle la divine sagesse illumine les hommes sur terre avec la même lumière qui purge et illumine les anges ......................... 780
13. Autres savoureux effets de cette obscure nuit de contemplation .......................................................... 784
14. On explique les trois derniers vers du premier couplet........................................................ 792
15. Explication du deuxième couplet ............................... 795
16. Premier vers. À l'obscur l'âme va sûrement.............. 796
17. Deuxième vers.
Cette obscure contemplation est secrète....................... 806
18. Cette sagesse secrète est une échelle.......................... 812
19. Les cinq premiers des dix degrés de l'échelle mystique d'amour divin selon saint Bernard et saint Thomas ..................... 816
20. Les cinq autres degrés ................................................ 822
21. Le déguisement de l'âme. Ses couleurs...................... 826
22. On explique le troisième vers du deuxième couplet... 832
23. Quatrième vers. Admirable cachette de l'âme en cette nuit.
Le démon n'y pénètre plus ........................................... 833
24. On achève d'expliquer le deuxième couplet .............. 842
25. On explique brièvement le troisième couplet............. 845
CANTIQUE SPIRITUEL (Seconde rédaction. Selon le manuscrit de Jaén)
Introduction ...................................................................... 849
Prologue et poésie ............................................................ 857
Argument.......................................................................... 869
Commence l'explication des chants d'amour entre l'épouse et l'Époux Christ................................... 870
Couplets
1. Où t'es-tu caché ?........................................................ 871
2. Pâtres, qui vous en irez................................................ 887
3. Cherchant mes amours ................................................ 893
4. Ô forêts et fourrés épais............................................... 901
5. En répandant mille grâces ........................................... 905
6. Hélas ! qui pourra me guérir ?..................................... 909
7. Et tous ceux qui s'attachent à moi............................... 913
8. Mais comment persévères-tu ?.................................... 919
9. Pourquoi, puisque tu as blessé ?.................................. 923
10. Éteins mes impatiences .............................................. 929
11. Découvre ta présence.................................................. 934
12. Ô source cristalline..................................................... 944
13. Détourne-les, Aimé ! .................................................. 952
14-15. Mon Aimé, les montagnes .................................... 961
16. Attrape-nous les renards ............................................. 987
17. Arrête, bise de mort !.................................................. 995
18. Ô nymphes de Judée !................................................ 1004
19. Cache-toi, Chéri.......................................................... 1009
20-21. Oiseaux légers....................................................... 1015
22. L'épouse a pénétré...................................................... 1030
23. Sous le pommier......................................................... 1037
24. Notre lit fleuri............................................................. 1041
25. À la quête de ta trace.................................................. 1050
26. Dans le cellier intime.................................................. 1054
27. Là il me donna son coeur ........................................... 1072
28. Mon âme s'est employée............................................ 1077
29. Ainsi donc au pré public............................................. 1086
30. De fleurs et d'émeraudes............................................ 1091
31. En ce seul cheveu....................................................... 1101
32. Quand tu me regardais................................................ 1106
33. Ne me méprise pas ..................................................... 1113
34. La blanche colombe.................................................... 1118
35. En solitude elle vivait................................................. 1123
36. Réjouissons-nous, Aimé............................................. 1130
37. Et bientôt aux hautes cavernes ................................... 1137
38. Là tu me montrerais.................................................... 1144
39. Le souffle de l'air....................................................... 1152
40. Personne ne regardait................................................. 1164
VIVE FLAMME D'AMOUR
Introduction...................................................................... 1173
Prologue............................................................................ 1181
Couplets............................................................................ 1184
Couplet 1 .......................................................................... 1187
v.1 : Ô vive flamme d'amour ! (§ 1-6)....................... 1188
v.2 : qui blesses tendrement (7-8).............................. 1191
v.3 : de mon âme au centre le plus profond (9-17).... 1192
v.4 : Puisque désormais tu n'es plus cruelle (18-26). 1200
v.5 : achève si tu veux (27-28)................................... 1207
v.6 : Brise la toile de cette douce rencontre (29-36).. 1210
Couplet 2 ......................................................................... 1219
v.1 : Ô cautère délectable ! (1-5)............................... 1220
v.2 : Ô savoureuse plaie ! (6-15)................................ 1223
v.3 : Ô douce main, ô touche délicate (16-20)........... 1229
v.4 : qui sent la vie éternelle (21-22)......................... 1233
v.5 : et paie toute dette (23-31).................................. 1235
v.6 : en tuant, la mort tu l'as changée en vie (32-36) 1242
1402 - TABLE DES MATIÈRES
1403
Couplet 3.......................................................................... 1249
v.1 : Ô flambeaux de feu ! (1-8)................................. 1250
v.2 : Dans les splendeurs de qui (9-17)...................... 1257
v.3 : les profondes cavernes du sens (18-69)............. 1263
v.4 : Qui était obscur et aveugle (70-76)................... 1302
v.5 et 6 : Avec de singulières excellences -
chaleur et lumière ensemble donnent
à son bien-aimé (77-85)........................................ 1307
Couplet 4 .......................................................................... 1315
v.1 et 2 : Combien doux et amoureux -
t'éveilles-tu dans mon sein (1-13)............................... 1316
v.3 : où, secrètement seul tu demeures (14-16)................ 1324
v.4 à 6 : et en ton souffle savoureux (17-fin).................... 1327
APPENDICES
1. Brève bibliographie...................................................... 1331
2. Index des mots principaux............................................ 1337
3. Index des principaux noms propres.............................. 1379
Livres d'Or des Écrits Mystiques
Dans la même collection :
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Sainte Gemma Galgani ÉCRITS (Tome 1) LETTRES (Tome 2)
Madame de Flavigny
SAINTE BRIGITTE DE SUÈDE
Padre Pio de Pietrelcina RECUEIL DE LETTRES
NOCHE OSCURA
Cantiones en que canta el alma la dichosa ventura que tuvo en pasar por la oscura noche de la fe, en desnudez y purgación suya, a la unión del Amado.
1. En una noche oscura,
con ansias, en amores inflamada,
¡ oh dichosa ventura !,
sali sin ser notada,
estando ya mi casa sosegada ;
2. a escuras y segura
por la secreta escala, disfrazada, ¡ oh dichosa ventura !, a escuras y en celada, estando ya mi casa sosegada ;
3. en la noche dichosa,
en secreto, que naide me veía
ni yo miraba cosa,
sin otra luz y guía
sino la que en el corazón ardía.
4. Aquesta me guiaba
más cierto que la luz del mediodía
adonde me esperaba
quien yo bien me sabía,
en parte donde naide parecía.
5. ¡ Oh noche que guiaste !;
¡ oh noche amable más que la alborada !;
¡ oh noche que juntaste
Amado con amada,
amada en el Amado transformada !
6. En mi pecho florido,
que entero para él solo se guardaba, allí quedó dormido, y yo le regalaba,
y en ventalle de cedros aire daba.
7. El aire del almena, cuando yo sus cabellos esparcía, con su mano serena
en mi cuello hería,
y todos mis sentidos suspendía.
8. Quedéme y olvidéme,
el rostro recliné sobre el Amado ;
cesó todo y dejéme,
dejando mi cuidado
entre las azucenas olvidado.
DIX PERLES
Une seule pensée de l'homme vaut plus que le monde entier (Di 34).
...d'ordinaire tout ce qui peut se faire par l'industrie et le jugement humain, (Dieu) ne le fait ni ne le dit (MCSB 2 22 13).
Plus la volonté est unie à Dieu plus elle est libre (VFB 3 78).
Si l'âme cherche Dieu, son Aimé la cherche davantage (VFB 3 28).
Ô âmes créées pour ces grandeurs et appelées pour elles ! que faites-vous ? (CSB 39 7).
La mouche qui se pose sur le miel, empêche son vol (Di 24).
Qu'importe qu'un oiseau soit attaché d'un fil mince ou d'une corde ? (MCSB 1 11 4).
Qui n'aime pas son prochain abhorre Dieu (Di 178).
...là où
il n'y a pas d'amour, mettez de l'amour et vous recueillerez de l'amour (L27).
À la fin
du jour, c'est sur l'amour qu'on vous examinera (Di 59).
Le Christ
en Croix, dessiné à la plume par Jean de la Croix avant 1557 et conservé au
monastère de l'Incarnation d'Avila, doit être regardé horizontalement (57x47 MM
)
Achevé
d'imprimer en la fête de Carême 2003 sur les presses des éditions Téqui 53150
saint céneré N° d'édition : T 53 1575 Dépôt légal - Mars 2003